
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION de la DÉFENSE NATIONALE et des FORCES ARMÉES
COMPTE RENDU N° 2
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 6 octobre 1998
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. Didier Boulaud, Vice-Président
SOMMAIRE
|
pages
|
Projet de loi de finances initiale pour 1999 (n° 1078)
|
|
Audition des représentants des associations de retraités militaires
|
2
|
La Commission a entendu les représentants des associations de retraités militaires.
M. Didier Boulaud, Président, a souligné que les relations entre la Commission de la Défense et les associations de retraités militaires, constituaient, tout au long de lannée, un aspect important du travail parlementaire, tant dans le cadre de la Commission de la Défense quau niveau local. Il a rappelé que la Commission de la Défense avait été notamment saisie, par courrier, de deux problèmes, sur lesquels M. Charles Cova, en particulier, avait récemment attiré lattention du Ministre de la Défense : celui de la situation des veuves dites « allocataires » et celui de la retraite des militaires qui, en récompense de leur carrière de sous-officiers, ont quitté larmée au grade de sous-lieutenant.
M. Pierre Ingouf sest exprimé au nom de lAssociation quil préside, la Confédération nationale des retraités militaires (CNRM), qui regroupe 90 associations départementales, tout en soulignant que les mesures quil proposait et quil considérait comme les plus urgentes avaient été définies en accord avec le Comité daction des anciens militaires et marins de carrière (COMAC), émanation dune douzaine de fédérations ou associations de retraités, et avec lUnion nationale de coordination des associations militaires (UNCAM), émanation de 36 associations militaires. Il a indiqué que la première de ces mesures concernait les veuves dites « allocataires » qui, bien que réunissant actuellement les conditions requises pour obtenir une pension de réversion, ne pouvaient en bénéficier du fait de la non-rétroactivité de la loi de 1964 régissant le code des pensions civiles et militaires de retraite. Il a précisé que ces personnes recevaient une allocation qui restait toujours largement inférieure au minimum vieillesse, en dépit dune amélioration intervenue à la suite de linscription, dans le projet de loi de finances pour 1998, dune dotation de 1,6 million de francs destinée à en rapprocher le montant de celui dune pension de réversion. Il a toutefois fait remarquer que ces veuves, ne bénéficiant pas du statut de la réversion, étaient exclues du bénéfice de certaines dispositions du code des pensions civiles et militaires de retraite, telles que laccès automatique au minimum vieillesse. Il a donc estimé nécessaire, dune part, de leur accorder le statut de la réversion, et, dautre part, quelles puissent bénéficier de dispositions identiques à celles contenues dans larticle L. 38 du code des pensions civiles et militaires, qui prévoit que la pension versée ne peut être inférieure au minimum vieillesse.
La seconde mesure dont M. Pierre Ingouf a souligné lurgence concerne lamélioration du sort des sous-lieutenants et lieutenants (ou assimilés) à la retraite et de leurs ayants-cause. M. Pierre Ingouf a rappelé quil sagissait de cadres des armées qui, ayant bénéficié en fin de carrière dune promotion leur donnant accès au corps des officiers, percevaient une retraite dun montant inférieur à celle à laquelle ils auraient eu droit sils étaient restés sous-officiers. Il a considéré que 8 à 10 millions de francs seraient nécessaires pour améliorer le sort de ces « oubliés de la grille Durafour », somme qui peut paraître élevée mais qui donne une idée de lampleur du préjudice subi.
M. Georges Gabrielli, Président de la Fédération nationale des officiers mariniers en retraite (FNOM), après avoir remercié les parlementaires pour laide quils apportent aux associations de retraités militaires par le biais des questions écrites au Ministre, et tout en regrettant le caractère répétitif des réponses ministérielles, a consacré son intervention au droit dassociation des militaires en activité de service. Il a estimé que, dans létat actuel du statut général des militaires, notamment en son article 10, les militaires en activité de service nétaient pas des citoyens à part entière. Rappelant que le Ministre de la Défense avait interdit aux militaires en activité de service dadhérer aux associations de retraités, il a regretté que ces associations soient ainsi « diabolisées ». Il sest donc prononcé en faveur dune modification de larticle 10 de leur statut qui permettrait aux militaires dadhérer aux associations de retraités, évolution qui lui a semblé particulièrement nécessaire dans le cadre dune armée professionnalisée où civils et militaires se côtoient au quotidien, ainsi que dans la perspective du renforcement du lien entre larmée et la Nation.
M. André Arrouet, Président de lUnion nationale des sous-officiers en retraite (UNSOR), a présenté les deux revendications essentielles de cette association. La première porte sur la prise en compte, pour le calcul des pensions, de certaines indemnités, notamment lindemnité pour charges militaires. Il a jugé nécessaire que le bénéfice de lintégration de lindemnité pour charges militaires dans la base de calcul des pensions de retraite soit étendu à lensemble des militaires, à linstar de ce qui existe dans la Gendarmerie, et rappelé que le Ministre des Transports avait accédé à une demande similaire exprimée par les contrôleurs aériens.
La deuxième revendication présentée par M. André Arrouet au nom de son association porte sur le droit à pension de retraite des militaires effectuant une carrière courte, dont le nombre va progresser avec la professionnalisation. Il a fait remarquer quenviron la moitié dentre eux quitterait luniforme sans droit à pension à jouissance immédiate et que certains, qui auront obtenu des annuités de campagnes, ne pourraient en bénéficier sils appartiennent au régime général au moment de faire valoir leurs droits à retraite. Il a jugé une telle situation anormale, dans la mesure où les personnels concernés nauront quitté larmée que sous la contrainte de mesures de gestion. Il a souhaité que lUNSOR soit informée de la suite réservée à cette demande dont le Ministre de la Défense a reconnu quelle concernait une difficulté réelle, lors de la cinquante-cinquième session du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM).
M. Jacques Porcheron, Président de lAssociation nationale et fédérale danciens sous-officiers de carrière de larmée française (ANFASOCAF), rappelant que, depuis plusieurs années, son association proposait linstitution dun médiateur militaire a renouvelé cette proposition au nom de lensemble des associations de retraités militaires composant le COMAC. Il a indiqué quil lui était objecté que les procédures existantes sont satisfaisantes et que linstitution dun médiateur militaire ne ferait que se superposer à des structures internes et externes au ministère de la Défense auxquelles les textes législatifs et réglementaires ont fixé une mission analogue. M. Jacques Porcheron a toutefois fait observer que, dans la réalité, les recours non hiérarchiques existants étaient insuffisants, et quils étaient susceptibles dentraîner des conséquences néfastes pour la carrière de celui qui les présentait. Il a donc estimé nécessaire la création dune autorité indépendante de la hiérarchie militaire, éventuellement sur le modèle du médiateur de larmée allemande ou encore dans le cadre juridique actuel du Médiateur de la République.
M. Jacques Tupet, Secrétaire général de lAssociation des officiers de marine (AOM), sest déclaré solidaire des revendications présentées par MM. Georges Gabrielli et Jacques Porcheron.
M. Roland Candy, Administrateur de lAssociation des anciens officiers et sous-officiers dactive dans les carrières civiles (AOC), a souligné que le départ en nombre croissant de cadres militaires professionnels seffectuait dans une période de difficultés sur le marché du travail. Il a insisté sur la nécessité dune meilleure préparation à la conversion professionnelle des militaires. Il a rappelé que lAOC avait formé un recours devant le Conseil dEtat contre la délibération de lUNEDIC relative à lallocation chômage des anciens militaires et que larrêt du Conseil dEtat du 18 mai 1998 lui avait donné satisfaction. Il a souhaité que la Commission de la Défense nationale soit vigilante afin que les carrières militaires restent attirantes et que les armées ne soient pas confrontées à des difficultés de recrutement comme leurs homologues anglo-saxonnes.
Le Dr. Bernard Lefevre, Président du Syndicat professionnel des anciens médecins des armées (SAMA), a présenté les spécificités des médecins militaires et les difficultés quils rencontraient au cours de leur seconde carrière civile. Il a évoqué linégalité de leur situation au regard des charges sociales en comparaison avec celle des médecins civils et a demandé que soit étudié un système de plafonnement de ces charges. Il a souligné que les pensions de retraites des anciens médecins militaires étaient inférieures à la fois à celles des médecins civils et à celles des militaires.
Il a souligné les conséquences préoccupantes des carrières courtes sur la reconstitution des carrières des médecins militaires en vue du calcul de leurs retraites et mis laccent sur les difficultés dintégration des anciens médecins militaires, soit dans le milieu libéral, soit en tant que salariés. Il a également regretté que le statut dancien combattant de certains médecins leur interdise de bénéficier du système de retraite anticipée. Enfin, il a souhaité que soit prorogée la disposition législative qui permet de suspendre la contribution de solidarité prélevée sur les revenus des médecins.
Evoquant les disparités entre police et gendarmerie, M. Jean-Baptiste Elissalde, Secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des retraités de la Gendarmerie, a regretté que les gendarmes naient pas obtenu lintégration sur dix ans de lindemnité de sujétions spéciales de police (ISPP) dans le calcul des retraites et quils doivent attendre lâge de 55 ans pour bénéficier de cette intégration, alors que les gendarmes et les policiers accomplissent les mêmes fonctions de police de proximité.
M. Daniel Rouzeau, Président de la Fédération Nationale des Anciens Militaires de Carrière (FNAMC), a successivement abordé huit points :
les conséquences des accords Durafour sur les retraites des lieutenants et sous-lieutenants ;
la situation précaire des veuves de militaires qui ne peuvent prétendre de manière automatique au minimum vieillesse ;
la revalorisation des pensions de retraite des anciens militaires et combattants des États ayant accédé à lindépendance et leur paiement direct aux intéressés ;
le rétablissement de la demi-part de quotient familial pour les anciens militaires titulaires dune pension dinvalidité et de la part complète pour ceux âgés de plus de 75 ans ;
la reconnaissance des campagnes doccupation en territoire allemand jusquen 1955 et du bénéfice de la campagne double pour la participation au conflit dAlgérie qui doit être reconnu comme une guerre ;
laugmentation du contingent de décorations ;
la révision de larticle 10 du statut général des militaires ;
louverture du Fonds de solidarité AFN-Indochine aux anciens militaires et combattants des nouveaux conflits et missions extérieures.
M. Léon Lebrec, Président national adjoint de lUnion nationale du personnel en retraite de la Gendarmerie (UNPRG), a souligné la nécessité dinstituer une grille indiciaire spécifique à la Gendarmerie nationale de manière à tenir compte de lévolution de carrière, de lancienneté et du rôle hiérarchique. Il a demandé que les échelons exceptionnels, dont il a estimé que lattribution ne pouvait être que subjective, soient supprimés en raison des situations dinjustice quils entraînent et transformés en échelons fonctionnels. Il a considéré que la solution retenue pour les chefs descadron atteints par la limite dâge au 2ème échelon, dont la pension était inférieure à celle des capitaines partis au 5ème échelon, et qui consiste à liquider la pension des premiers sur lindice des seconds, pourrait être transposée à lensemble des maréchaux des logis-chefs dont la retraite est moins favorable que celle des gendarmes à léchelon exceptionnel.
M. Jean-Michel Bernard, Administrateur de lAssociation nationale des officiers de carrière en retraite (ANOCR), a tout dabord tenu à préciser quil ne rejoignait pas les conclusions de M. Jacques Porcheron quant à la nécessité de modifier la loi du 13 juillet 1972 portant statut général des militaires pour ce qui concerne leur droit dexpression. Il a rappelé les réserves émises par son association quant à une modification de larticle 10 de cette loi, estimant que, si la concertation dans les armées lui paraissait, aujourdhui comme hier, toujours nécessaire, celle-ci devait pouvoir se réaliser à lintérieur de la chaîne hiérarchique et, plus largement, à laide des organismes qui existent déjà, et dans lesquels les associations danciens militaires peuvent être entendues. Il sest toutefois prononcé en faveur dune modification dune circulaire ministérielle du 3 mai 1976, de façon à permettre aux militaires en activité dadhérer à des associations danciens militaires. Il a souligné que son association partageait les préoccupations émises par les autres associations sur la situation des lieutenants et sous-lieutenants retraités. Il a considéré que les sous-officiers ou officiers mariniers promus en fin de carrière et partis en retraite avant 1976 avaient été oubliés dans les différents reclassements indiciaires intervenus ensuite et quils étaient, par conséquent, défavorisés par rapport à ceux ayant pris leur retraite au grade dadjudant-chef et de major. Une revalorisation de leur situation ne concernerait quenviron 1 300 officiers et 3 000 veuves pour un coût estimé à 10 millions de francs. Cette mesure, sur laquelle le Ministre avait donné un avis favorable lors dune session du CSFM en 1997, présente, compte tenu de lâge des intéressés, un caractère durgence.
M. Elie Gambier, Président de la Confédération française des associations de retraités et pensionnés de la Gendarmerie (CFAPG), a rappelé lattention portée par sa confédération à lévolution des forces armées et plus particulièrement aux restructurations en cours dans les unités de Gendarmerie. Il a estimé que, face à la polémique suscitée par les mesures visant à redéployer les effectifs de police et de Gendarmerie, cette dernière, tenue au devoir de réserve, sest trouvée désavantagée. Il a souhaité une augmentation des effectifs et des indices des sous-officiers de la Gendarmerie pour faire face à laccroissement des missions de larme. Il a fait part de ses interrogations sur lavenir de la Gendarmerie française à statut militaire au sein des forces de police judiciaire européennes.
Il a estimé que les pensions de réversion allouées aux veuves des personnels militaires, ne devraient pas se situer en deçà dun seuil mensuel de 4 000 francs et que le taux de réversion devait être augmenté. Il a considéré quune priorité demploi civil dans la Gendarmerie devait être accordée aux veuves de gendarmes. Enfin, il a souhaité que les associations nationales de retraités jouissent dune représentation effective dans les organismes consultatifs et de gestion, au même titre que les syndicats et que les conditions dobtention de la médaille militaire et dadmission dans les ordres nationaux soient assouplies aussi bien pour les personnels dactive que pour les retraités assumant des responsabilités dans les réserves ou les associations à caractère social et de solidarité corporative.
M. Francis Weiss, Président de lUnion nationale de coordination des associations militaires (UNCAM), a tout dabord précisé que lUNCAM, la CNRM et la FNOM constituaient les trois principales fédérations de retraités militaires et comprenaient ensemble près de trois cent mille adhérents. Il sest déclaré solidaire des interventions précédentes concernant la situation des veuves dites allocataires et des lieutenants et sous-lieutenants à la retraite. Il a considéré que la professionnalisation des forces posait avec une acuité réelle la question de la création de nouvelles structures de concertation dans les armées et quil convenait de jeter les bases dune réflexion constructive à ce sujet pour écarter le risque dune réforme décidée dans la précipitation.
Il a insisté sur la nécessité de préserver les droits sociaux des anciens militaires, notamment à loccasion de leur retour à la vie civile où ils peuvent se heurter à des réactions de rejet. Laccroissement des carrières courtes nécessite de conduire une campagne dinformation et de sensibilisation sur la situation particulière des anciens militaires à la recherche dun emploi. Il sest élevé contre les conséquences, pour les militaires revenus à la vie civile, des dispositions de larticle 9 de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, qui modifie les conditions de cumul entre les allocations dassurance chômage et les avantages de retraite. Enfin, il a regretté que laudition des représentants des associations de retraités militaires ait lieu à une date si proche de la discussion budgétaire, considérant quelle aurait sans doute une plus grande portée si elle se tenait au printemps.
M. Didier Boulaud, Président, sest déclaré favorable à la demande formulée par M. Francis Weiss, laudition des représentants des associations de retraités militaires pouvant trouver sa place dans les semaines précédant le débat organisé à lAssemblée nationale sur les orientations budgétaires.
M. François Huwart a souligné lintérêt des interventions des représentants des différentes associations pour lélaboration de son avis budgétaire sur le titre III des crédits militaires et les personnels militaires. Il a reconnu limportance des questions soulevées par la situation des veuves allocataires et des lieutenants et sous-lieutenants en retraite. Il a remercié les représentants des associations de leur contribution au débat sur les conséquences de la professionnalisation sur la situation et le statut des militaires, notamment en ce qui concerne la gestion de carrières courtes plus nombreuses, la reconversion des personnels quittant les armées et léventuelle modification des procédures de concertation. Il sest déclaré favorable à un examen approfondi de la situation des chômeurs en fin de droits titulaires dune pension militaire et a indiqué que lattribution au conflit algérien de la qualification détat de guerre étant actuellement à létude.
M. Charles Cova a rappelé quà linitiative de lAssemblée nationale des dispositions avaient été prises au cours des dernières années pour faciliter la seconde carrière des retraités militaires. Il a considéré que les réponses apportées par le Gouvernement au problème des lieutenants et sous-lieutenants en retraite et des veuves allocataires avaient un caractère dilatoire alors quil était possible dapporter des solutions aux difficultés rencontrées par les intéressés, en prévoyant notamment que les sommes perçues par les veuves au titre du Fonds national de solidarité ne pourraient plus être récupérées sur leur succession ou quune indemnité différentielle serait attribuée aux lieutenants et sous-lieutenants en retraite. Il a souhaité mettre en garde les associations sur déventuelles modifications des procédures de concertation dans les armées, estimant que linstauration de toute forme de syndicalisme mettrait en péril linstitution militaire.
M. Jean-Noël Kerdraon a souligné la richesse des interventions des représentants des associations tout en regrettant que leur audition soit si proche de la discussion budgétaire. Il a rappelé que la situation des veuves allocataires venait dêtre légèrement améliorée et a considéré quil convenait de poursuivre sur la voie déjà tracée. Il a estimé que la professionnalisation modifiait sensiblement la situation des militaires, dans la mesure où elle conduisait à une augmentation des carrières courtes et, par voie de conséquence, rendait plus difficiles les processus de retour à la vie professionnelle civile. Il a également estimé que la coexistence, au sein des unités, des personnels militaires avec des personnels civils en plus grand nombre nécessiterait une réflexion sur la nature de leurs relations mutuelles aussi bien quavec leur hiérarchie et impliquerait des modes de concertation nouveaux
M. Didier Boulaud, président, a remercié les intervenants pour la qualité de leurs propos et les a assurés de lattention que la Commission porterait à leurs préoccupations. Il a indiqué que certaines craintes manifestées par les associations de retraités militaires, lors de la présentation du précédent budget, navaient plus lieu dêtre dans la mesure où lencoche pratiquée dans le budget de 1998 navait pas été reconduite dans le projet de loi de finances pour 1999.
© Assemblée nationale
|