
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION de la DÉFENSE NATIONALE et des FORCES ARMÉES
COMPTE RENDU N° 9
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 21 octobre 1998
(Séance de 11 heures)
Présidence de M. Paul Quilès, Président
SOMMAIRE
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Projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078) :
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Audition de lAmiral Jean-Charles Lefebvre, Chef détat-major de la Marine
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La Commission a entendu lAmiral Jean-Charles Lefebvre, Chef détat-major de la Marine, sur le projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078).
Après avoir souligné sa satisfaction de voir la présentation du budget de la Défense toujours débarrassée des adjonctions de fonds de concours et de reports, lAmiral Jean-Charles Lefebvre a regretté que la lisibilité offerte par la loi de programmation militaire soit amoindrie par les modifications du périmètre des crédits. Il a alors rappelé que la programmation militaire contenait quatre grands défis pour la Marine : la réduction générale du format, la diminution des effectifs, la rapidité de la professionnalisation, due au nombre important des unités susceptibles dêtre déployées outre-mer, et la restructuration de la Direction des constructions navales (DCN) qui impose laccueil dune part importante de ses personnels en surnombre.
Il a précisé que le titre V subissait une perte nette de contenu physique de 355 millions de francs, par rapport à lannuité fixée à la suite de la revue de programmes, en raison notamment de linscription de crédits du budget civil de recherche et développement (BCRD), de laugmentation de 14 à 25 % de la part patronale de cotisation au fonds de pension des ouvriers dEtat et dun transfert de charges dentretien programmé du matériel à partir du titre III. Il a émis la crainte que la décision de confier à la Marine le gouvernorat des crédits destinés aux immobilisations de la partie étatique des constructions navales ne loblige à supporter, dune part, une charge directe de 150 millions de francs, dautre part, des augmentations de coût sur les programmes.
Après avoir indiqué quavec un montant de crédits de paiement de 33,933 milliards de francs le projet de budget de la Marine représentait 17,9 % du total des crédits militaires hors pensions, lAmiral Jean-Charles Lefebvre a souligné que limportance relative des dotations en capital (62 %) par rapport aux dépenses de fonctionnement (38 %) montrait que la Marine était une armée déquipement. Il a alors relevé que la réduction de 1,6 % des crédits du titre III en volume et à structure constante conduisait à une compression des dépenses de fonctionnement courant sous leffet de la hausse des rémunérations et charges sociales.
LAmiral Jean-Charles Lefebvre a souligné à ce propos que les dépenses de fonctionnement, hors rémunérations, charges sociales et entretien programmé des matériels, diminuaient de 241 millions de francs en raison de la déflation des effectifs, de lévolution du cours du pétrole et de la valeur du dollar, mais aussi dune ponction de 71 millions de francs opérée lors des discussions budgétaires. Le déficit structurel constaté pour certaines catégories de dépenses de fonctionnement ne pourra plus être financé par les moyens existant sur dautres postes. LAmiral Jean-Charles Lefebvre a exprimé la crainte de devoir en conséquence financer ces dépenses inéluctables par des ponctions sur les ressources prévues pour les combustibles ou lentretien programmé des matériels (EPM), ce qui obligerait la Marine à envisager une réduction dactivité générale ou le report dopérations dentretien majeur de certains bâtiments.
Soulignant que lévolution des effectifs militaires de la Marine respectait les objectifs de la programmation, lAmiral Jean-Charles Lefebvre a fait observer que, pour le personnel civil, les effectifs réalisés étaient en revanche déficitaires de 900 ouvriers et de 150 fonctionnaires. Ces vacances de postes sont dues à la limitation générale de lembauche des ouvriers et au net ralentissement des transferts de personnels civils en provenance de la DCN. Alors que le total des transferts avait atteint 751 personnes en 1997, seuls 145 reclassements seront réalisés en 1988 malgré un objectif annoncé de 420.
LAmiral Jean-Charles Lefebvre a par ailleurs souligné quil avait veillé à préserver autant que possible les crédits dentretien programmé des matériels des titres III et V qui avaient globalement subi un abattement forfaitaire de 5 % lors de la revue des programmes. Il a ajouté que toute réduction supplémentaire comportait le risque de casser loutil.
Relevant avec satisfaction que des programmes importants pour la Marine, comme lhélicoptère NH 90, la frégate Horizon ou le sous-marin dattaque futur (SMAF), restaient inchangés, le Chef détat-major de la Marine a présenté les principaux aménagements décidés à la suite de la revue des programmes : le décalage de six mois du SNLE-NG n° 3, lalignement des calendriers du SNLE-NG n° 4 et du missile stratégique M 51, la modification de la date de livraison des Rafale, qui ne remet pas en cause la constitution de la première flottille en 2002, lannulation du missile porte-torpille Milas, dont le développement sera néanmoins mené à terme en application de laccord passé avec lItalie et labandon, sous la contrainte budgétaire du concept de quasi-permanence du groupe aéronaval. Il a estimé quon était désormais à la limite de rupture des capacités. Il a confirmé les retraits de service anticipés de certains bâtiments, afin de rejoindre le modèle prévu pour 2015, et la poursuite des restructurations qui concernent essentiellement les organismes de soutien et denvironnement des forces, ainsi que les centres de formation. Il a cité, à cet égard, la suppression de larrondissement maritime de Lorient à partir de 2001 et la fermeture du centre de formation maritime dHourtin.
LAmiral Jean-Charles Lefebvre a ensuite détaillé la réforme de la nomenclature budgétaire du titre V, les crédits de la Marine autrefois regroupés en quatre chapitres étant désormais répartis en huit chapitres et certains articles identifiant de manière spécifique les crédits affectés à certains programmes importants. Il a enfin présenté une carte des interventions des forces aéronavales françaises dans le monde, soulignant quaucune de leurs missions navait été modifiée.
Le président Paul Quilès a souhaité savoir ce que la Marine attendait pour son équipement naval de la réforme de la DCN. Il a également interrogé lAmiral Jean-Charles Lefebvre sur le programme Horizon, évoquant notamment les inquiétudes actuelles concernant lavenir de la coopération européenne dont ce programme fait lobjet. Enfin, il a demandé si les difficultés techniques liées notamment au système de propulsion du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle et à son système hydraulique étaient en voie de résolution et quelles en seraient les conséquences financières.
M. Charles Cova, évoquant le réexamen de la politique de défense (Strategic Defence Review) auquel vient de procéder le Gouvernement britannique, a fait observer quil avait conclu à la nécessité dun groupe aéronaval à deux porte-avions. Il sest demandé si ce choix ne devait pas nous conduire à approfondir notre coopération avec la Grande-Bretagne, dune part, et, à nous inciter, dautre part, à doter la Marine dun second porte-avions. Il a ensuite souhaité connaître lévolution du moral des personnels civils et militaires de la Marine. Evoquant le développement des carrières courtes, lié à la professionnalisation, il a demandé à lAmiral Jean-Charles Lefebvre si la Marine parvenait à recruter dans ces conditions des personnels dont les compétences étaient en adéquation avec ses besoins. Enfin, sagissant du transfert des personnels de la DCN vers la Marine, il a souhaité savoir si tous les postes inscrits à ce titre dans le budget de 1998 seraient pourvus et, si, là encore, les compétences seraient en adéquation avec les besoins.
M. Jean-Yves Besselat, soulignant limportance de la présence de la Marine française dans le monde, a fait observer que, dans le cadre du nouveau format darmée professionnalisée, sa contribution aux capacités dintervention était décisive. Rappelant que le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle ne serait pas disponible en toutes circonstances, mais environ les deux tiers du temps, il a estimé que, si la France souhaitait garantir la permanence dune présence forte dans le monde, il était nécessaire de lancer la mise en chantier dun second porte-avions. Il a ajouté à ce propos que, si la menace frontale avait disparu, il convenait désormais de disposer des moyens de participer à la gestion des crises susceptibles de survenir, notamment en raison des bouleversements économiques que connaît le monde contemporain. Il a fait observer, en outre, quen termes industriels, la décision de construction dun second porte-avions nucléaire permettrait de maintenir les capacités détudes et les savoir-faire existants. Il a également souligné quelle assurerait le maintien de la charge de travail de larsenal de Brest et des 10 000 emplois concernés par un tel projet. Il a, en outre, observé que de meilleures perspectives dactivité de la DCN favoriseraient le nécessaire rapprochement des chantiers navals civils et militaires quil est difficile dorganiser en période de crise.
Ayant rappelé que les commandes liées au programme NTCD seraient notifiées en 1999, M. Jean-Noël Kerdraon a souhaité connaître la date de livraison du premier bâtiment et ses principales caractéristiques techniques. Il a également interrogé le Chef détat-major de la Marine sur léventuel remplacement de la Jeanne dArc qui, à plus de trente ans, se prépare à partir à nouveau en mer au mois de novembre.
M. Jean-Yves Le Drian a demandé des précisions sur lâge moyen de la flotte de surface et sur son évolution attendue, compte tenu des programmes de renouvellement en cours ou en projet.
Notant que lAmiral Jean-Charles Lefebvre avait, dans ses propos et non sans tristesse, évoqué une « réduction dactivité générale », un « risque de casser loutil » et une « limite de rupture de capacité », M. René Galy-Dejean a fait observer que, malgré les réductions de moyens qui suscitaient ces jugements, les missions de la Marine étaient inchangées. Il a, en conséquence, souhaité savoir à partir de quel moment lAmiral Jean-Charles Lefebvre considérerait que la Marine ne serait plus à même dassurer ses missions et quels changements devraient alors être apportés à leur contenu.
M. Robert Poujade a interrogé le Chef détat-major de la Marine sur la modernisation des frégates antiaériennes.
M. Michel Voisin a souhaité savoir quel bilan pouvait être fait de lapplication par la Marine des dispositions instituant un pécule dans le cadre de laccompagnement de la professionnalisation.
LAmiral Jean-Charles Lefebvre a apporté les éléments de réponse suivants :
la Marine attend beaucoup de la réforme de la Direction des constructions navales, avec laquelle elle entretient des relations anciennes et étroites, tant en raison de la proximité des personnels de lune et de lautre qui sont appelés à se côtoyer en permanence, que de leur implantation géographique, marquée par limbrication très étroite des installations portuaires. Quelle que soit lévolution de la DCN, elle restera fortement liée à la Marine, les deux institutions étant obligées de coopérer dans de nombreux domaines, par exemple en matière daction sociale ou de politique du logement ;
sagissant de la réforme de la DCN, elle ne met pas en cause son statut mais vise à améliorer son fonctionnement pour lui permettre dassurer un meilleur service tant en termes quantitatifs que qualitatifs. La séparation des activités industrielles et étatiques de la DCN a permis de clarifier les missions de la direction en distinguant le rôle de donneur dordre pour le compte de lEtat et les fonctions de production qui relèvent désormais dune logique dentreprise ;
la rénovation du lien entre la DCN et la Marine est fondée sur la contractualisation, notamment en matière de coût, qui rompt avec le mode de fonctionnement en régie quavait jusqualors connu la direction et avec la pratique des coûts constatés. Cette nouvelle approche doit permettre une baisse du coût des productions de la DCN qui est non seulement nécessaire au regard de la « bosse de financement » des programmes au-delà de 2002 mais qui constitue une des conditions indispensables de la réalisation du second porte-avions ;
cette année, les crédits consacrés à lentretien de la flotte seront égaux à ceux destinés à son renouvellement, ce qui constitue un indice dalerte qui manifeste, à la fois, le vieillissement des bâtiments et linsuffisance de leffort de constructions neuves. Néanmoins, lentretien des bâtiments ne dépend pas seulement du volume des crédits qui lui sont consacrés mais aussi de lorganisation et de la qualité des travaux ;
le programme Horizon, très ambitieux, représente lun des principaux programmes mené dans le cadre dune coopération européenne. Le degré dexigence technique de ce programme est très élevé, plus encore après que les Britanniques ont demandé lajout de spécifications supplémentaires. Dans ces conditions, il est normal que la mise en uvre de la coopération soit difficile. Sagissant de létat davancement du programme, létape actuelle est cruciale. Le dépouillement doffres supérieures au coût fixé devra entraîner des négociations prenant en compte à la fois les contraintes financières et les besoins opérationnels. La date de mise en service de la première frégate est fixée à 2004, le Suffren et le Duquesne étant retirés à partir de cette date. Le calendrier, bien que serré, évolue conformément aux prévisions ;
quand léchéance de lachèvement dun bâtiment est lointaine, une date de mise en service doit être fixée pour fournir une référence et un objectif aux entreprises ; en revanche, quand léchéance est proche, la date de mise en service se constate : cest le moment où les essais sont achevés et où le bâtiment est prêt. Le Charles de Gaulle est en ce moment en phase dessai. De lordre de 2 000 entreprises ont été associées à sa construction. Déterminer avec précision une date de mise en service est impossible. La date dadmission au service actif avait été fixée à juillet 1999 par la loi de programmation. A la suite de la revue des programmes, elle a été décalée de quatre mois. Lachèvement du bâtiment est prévu désormais pour la fin 1999. Cependant, un délai minimum dun an est nécessaire entre la première sortie à la mer et ladmission au service actif. Le bâtiment prendra la mer lorsque le Délégué général pour larmement et le Chef détat-major de la Marine jugeront quil est apte à le faire. A lheure actuelle, certains équipements ne sont pas complètement fiabilisés alors quils ne sont pas forcément les plus modernes. Mais laffaire est maîtrisée et il sagit dune question de semaines ;
les conclusions de la Strategic Defence Review de la Marine britannique confortent la Marine nationale dans ses analyses. Elles font apparaître en effet que les marines occidentales ont aujourdhui la maîtrise des mers, quil leur est possible de baisser leur garde, notamment en matière de lutte anti-sous-marine -ce qui justifie labandon du Milas-, que leurs missions se rapprochent de la terre, ce qui rend les navires plus vulnérables et quelles interviennent de plus en plus dans des conditions interarmées et multinationales qui nécessitent linteropérabilité. La Strategic Defence Review a aussi conclu que la mission principale est désormais la projection de force et elle a préconisé la constitution dun groupe aéronaval permanent avec deux porte-avions ;
la Strategic Defence Review pourrait avoir des conséquences sur la définition du second porte-avions français. Jusquici, lidée était de construire une réplique du Charles de Gaulle, au coût marginal de la fabrication et en profitant des études déjà faites. Or, il sera impossible dignorer les très nombreuses études que les Britanniques vont entreprendre. De plus, labsence de ressources financières prévues pour un second porte-avions jusquen 2002 ne permet pas denvisager le lancement dun programme dun second porte-avions quen 2003 pour une admission au service actif en 2010 ou 2012 ;
les marins français ont compris que les modèles avaient changé, que les évolutions industrielles les amenaient à participer davantage à lentretien des navires et que la professionnalisation conduisait à des carrières plus courtes. Létat desprit est bon. En revanche, le moral est atteint car la gestion de carrière qui leur est proposée les inquiètent. En effet, le jeune homme qui entre dans la Marine pourra, moins que par le passé, obtenir un renouvellement de son contrat entre 8 et 11 ans et poursuivre son activité jusquà 15 ans de service, remplissant ainsi les conditions pour obtenir une pension. La moyenne dâge dans la Marine est de 31 ans. Il sera indispensable, lorsque la professionnalisation sera achevée, de maintenir une moyenne dâge du même ordre, notamment pour des raisons de technicité et de disponibilité. Les carrières courtes ont donc vocation à se développer. Or les deux tiers des officiers mariniers sont actuellement sous contrat. Une carrière longue ne pourra dans ces conditions être offerte à tous ;
la Marine compte 45 500 militaires. Une entreprise de cette taille recruterait 1 200 personnes par an ; la Marine, du fait des carrières courtes, en embauche 2 500, ce qui impose une gestion fine des flux dentrées comme de sorties ;
en matière de recrutement, la Marine dispose de 2,5 dossiers sérieux de candidature pour un poste ; il ny a donc pas lieu dêtre inquiet. Toutefois, le maintien dun flux suffisant de candidatures suppose des mesures efficaces de reconversion ;
la Marine comporte actuellement 6 500 civils ; la loi de programmation lui en attribue 11 000. Létat desprit des civils de la Marine est excellent. Le personnel de la DCN qui la ralliée lan dernier est satisfait. Le délai de rémission de deux mois laissé aux intéressés pour réintégrer la DCN na guère été utilisé.
si le transfert du personnel de la DGA vers la Marine a connu une période faste en 1997 permettant de dégager un sureffectif de 151 emplois début 1998, force est de constater que lannonce au printemps dernier dun dispositif de dégagement des cadres par mesure dâge à 52 ans la considérablement freiné, 143 personnes ayant été recrutées sur 420 emplois offerts. Il importe dans ces conditions que la Marine puisse embaucher rapidement de manière directe les effectifs civils dont elle a un besoin pressant pour assurer sa logistique de fonctionnement courant. Dans cette optique, lautorisation obtenue par le Ministre de la Défense de recruter 500 personnes dont 120 pour la Marine a représenté une bouffée doxygène. Le Chef détat-major de la Marine a insisté sur la nécessité dhonorer les postes budgétaires inscrits dans la loi, qui est lune des conditions de réussite de la professionnalisation ;
le plan de charge de Brest est déjà partiellement assuré par les activités traditionnelles de larsenal, maintien en capacité opérationnelle de la FOST et de la flotte. Les deux NTCD inscrits dans la programmation devraient entrer en service en 2004 et 2006. La Marine, en liaison avec létat-major des armées et lArmée de terre, aborde la phase dévaluation des caractéristiques de ces bâtiments, qui doivent satisfaire à des critères interarmées : accueil dun état-major interarmées, développement de la capacité daéromobilité, conception dune drome originale pouvant accueillir des embarcations sur coussin dair susceptibles daborder les plages aux configurations les plus diverses. Ces bâtiments futurs devraient être différents de ceux de la série « Foudre » et un bâtiment de ce type pourrait éventuellement remplacer la Jeanne dArc dans sa mission de bâtiment décole ;
lâge de la flotte constitue un indicateur important pour déterminer létat densemble dune marine. La durée de vie dun navire est denviron 25 ans à 30 ans. En conséquence, lâge moyen optimal se situe entre 12 et 15 ans. Or celui de la Marine nationale est actuellement de 17 ans. Le désarmement anticipé du Foch et de quelques autres bâtiments devrait entraîner une rajeunissement temporaire, mais la situation ne devrait saméliorer réellement quaprès 2009 avec le remplacement des frégates anti-sous-marines. Ce vieillissement sexplique notamment par la priorité accordée à laéronautique avec les programmes Hawkeye, Rafale et Atlantique 2 ;
les missions de la Marine sont nominalement les mêmes, toutefois, compte tenu de la diminution du nombre de bâtiments, il lui est désormais impossible de garantir une présence permanente sur les théâtres dactivité. De garantie, la permanence est devenue négociée ;
la question de la modernisation des bâtiments de défense aérienne se pose à lhorizon 2004-2005, quand il sagira de remplacer le Suffren et le Duquesne dont le système Masurca ne pourra être prolongé et soit de remplacer, soit de moderniser les Cassard et Jean Bart. En ce qui concerne le système antiaérien qui équipe le Jean Bart et le Cassard, la Marine bénéficie dune garantie de soutien logistique américain jusquen 2005, ce qui permet denvisager une durée de vie de ces deux bâtiments sétendant jusquà lhorizon 2008 ;
lenveloppe destinée aux pécules était denviron 120 millions de francs en 1998. Elle a permis dattribuer près de 300 pécules, répondant ainsi favorablement à près de 40 % des demandes. Les critères dattribution ont été établis par létat-major en fonction des impératifs de gestion des ressources humaines, ce quen règle générale le personnel a compris. Dans la logique du principe de dégressivité du pécule, lenveloppe 1999 est en baisse et le nombre des pécules attribués devrait lui aussi enregistrer une diminution.
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