ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION de la DÉFENSE NATIONALE et des FORCES
ARMÉES
COMPTE RENDU N° 3
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 6 octobre 1998
(Séance de 16 heures 15)
Présidence de M. Paul Quilès, Président
SOMMAIRE
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Projet de loi
de finances initiale pour 1999 (n° 1078) |
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Audition
de M. Bernard Prévost, Directeur général de la Gendarmerie |
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La Commission a entendu M. Bernard Prévost, Directeur général de
la Gendarmerie, sur le projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078).
Le Président Paul Quilès a accueilli M. Bernard Prévost,
Directeur général de la Gendarmerie nationale, en soulignant que le projet de budget de
son arme pour 1999 progressait globalement de 2,6 % par rapport aux crédits
initiaux de 1998, et sinscrivait ainsi dans la priorité accordée par le
Gouvernement à la sécurité publique. Après avoir observé que les crédits de
fonctionnement subissaient toutefois quelques économies, dont il a demandé au Directeur
général de préciser les justifications, il a relevé que laudition de ce dernier
se déroulait dans un contexte particulier, marqué par le plan de redéploiement des
forces de police et de gendarmerie qui avait suscité de nombreuses inquiétudes, au point
de conduire le Gouvernement à la sage décision de le suspendre.
M. Bernard Prévost, après avoir rappelé que le projet de
budget de la Gendarmerie pour 1999 constituait la troisième annuité de la loi de
programmation militaire, a souligné que, dans un contexte général de maîtrise des
dépenses publiques, la situation budgétaire de larme apparaissait délicate.
Le Directeur général a tout dabord considéré que le projet de
budget accordait à la Gendarmerie les moyens strictement nécessaires pour
lexécution de ses missions. Lévolution des effectifs est conforme aux
orientations de la loi de programmation militaire. Sagissant des professionnels, il
a relevé une augmentation de 209 emplois dofficiers de Gendarmerie et la
montée en puissance des emplois administratifs et de soutien, marquée par la création
de 22 postes dofficiers, 525 postes de sous-officiers et 194 emplois
de personnels civils, avec une diminution parallèle de 1 094 emplois de
sous-officiers de Gendarmerie, Il a également mentionné la requalification de
140 emplois de gendarmes en autant demplois de gradés et la création de
56 emplois de sous-officiers au titre de lextension du réseau autoroutier.
Pour ce qui concerne les appelés et les volontaires, le projet de budget prévoit un
accroissement de 832 emplois correspondant à la création de 3 000 postes
de volontaires et à la suppression de 2 168 emplois dappelés. Toutefois,
le volume de volontaires prévu pour 1999 demeure très en retrait par rapport à une
montée en puissance optimale, ce qui nécessitera un rattrapage dans les années à venir
pour atteindre le format défini par la programmation.
La hausse globale des crédits du titre III sélève à
2,6 % et résulte, pour lessentiel, de laccroissement des
rémunérations. Hors rémunérations et charges sociales, les crédits destinés au
fonctionnement enregistrent une baisse de 1 %. Cette relative stabilité masque des
évolutions contrastées, malgré certaines mesures positives telles quun ajustement
de 70 millions de francs destiné à combler le déficit structurel constaté depuis
plusieurs années sur les dotations de maintien de lordre. De même, le projet de
budget ouvre, pour la première fois, des crédits qui prennent en compte les besoins de
la Gendarmerie en matière de réserves (une mesure nouvelle de 14,4 millions de
francs sera destinée à leurs rémunérations et une autre de 5,7 millions de francs
à leur fonctionnement). Par ailleurs, laugmentation du Fonds daide au départ
permettra dattribuer en 1999 environ 550 pécules contre 281 en 1998.
Les crédits du titre V progressent de 0,7 % pour les
autorisations de programmes et de 3 % pour les crédits de paiement. Les abattements
par rapport à la loi de programmation ont été limités à 20 millions de francs,
auxquels il convient dajouter 64 millions de francs de réduction au titre de
la revue des programmes. Dans ces conditions, le programme RUBIS pourra être mené à
bien dans la perspective de son achèvement en 2000. De même, le renouvellement des
hélicoptères de sauvetage et dintervention se poursuivra, avec la commande
dun troisième appareil. Quant au renouvellement des matériels destinés au service
courant des unités, il sera strictement préservé.
M. Bernard Prévost a toutefois souhaité faire part de ses
préoccupations concernant labattement de 60 millions de francs sur les
crédits de fonctionnement courant des unités, qui pourrait en altérer lactivité
opérationnelle. Sagissant du titre V, il a souligné quil ne prenait pas
en compte lobjectif de renouvellement complet des hélicoptères de sauvetage et
dintervention, ni les besoins de remise à niveau du parc des
12 500 ordinateurs portables achetés par les unités et les personnels.
Le Directeur général a considéré que le contexte budgétaire
contraignait la Gendarmerie à poursuivre dans la voie des réformes, qui constituaient un
moyen essentiel pour renforcer son efficacité dans une situation daccroissement de
ses charges. Il a souligné dabord limportance cruciale des réformes liées
à lorganisation des forces et en particulier des projets de redéploiement des
effectifs, qui font suite aux décisions du conseil de sécurité intérieur du
27 avril dernier. Il a rappelé quil sagissait avant tout de réaménager
la carte du dispositif de la Police nationale pour lui permettre de renforcer sa présence
dans les 26 départements jugés les plus sensibles, au plan de la délinquance. Pour
la Gendarmerie, cette réforme consistera à remplacer la Police nationale dans les zones
quelle quittera et à réaménager parallèlement son propre dispositif, de manière
à mieux répondre aux besoins des zones périurbaines les plus chargées de sa zone de
compétence. Les déséquilibres en matière de charge de travail entre les unités
rendent cette réforme indispensable. Par ailleurs, la départementalisation des unités
dautoroute, qui sera généralisée le 1er juin 1999, autorisera
également un redéploiement des effectifs et une adaptation des modes daction,
favorisant une meilleure gestion des moyens, en vue de garantir un haut niveau de
sécurité routière. Enfin, la création de brigades de prévention de la délinquance
juvénile en zone périurbaine vise à répondre de façon originale à la mission de
prévention dans un contexte particulier et difficile. Elle est réalisée sous plafond
deffectifs par transformation dunités.
Plusieurs réformes interviendront également dans le domaine du
fonctionnement de la Gendarmerie, de façon à permettre des gains defficacité.
Lallégement des tâches administratives, outre ses implications dans la motivation
des personnels, poursuit lobjectif de simplifier le fonctionnement des unités et de
la chaîne hiérarchique, ce qui devrait permettre daccroître lefficacité
opérationnelle. Lemploi des réserves dès le temps normal devrait également
contribuer à renforcer lefficacité des personnels dactive. Les
qualifications judiciaires accordées aux volontaires (gendarmes-adjoints) sont de nature,
elles aussi, à renforcer les capacités opérationnelles. Enfin, la mise en place du
corps militaire de soutien, dans des conditions satisfaisantes, permettra de recentrer les
gendarmes sur leurs missions de sécurité tout en réalisant des économies en matière
de rémunérations et de loyers.
En conclusion, le Directeur général sest déclaré convaincu
que la Gendarmerie saura sappuyer sur le meilleur de ses traditions et sur son
statut pour répondre de façon innovante à lattente du Gouvernement et des
Français et que, tout en participant à leffort de maîtrise des dépenses
publiques, elle sera à même de renforcer son efficacité et de continuer à développer
une véritable politique de sécurité de proximité.
Soulignant que les volontaires représenteraient, à lissue de la
loi de programmation militaire, une partie non négligeable du personnel total de la
Gendarmerie, le Président Paul Quilès a souhaité savoir si les
3 000 volontaires recrutés en 1999 viendraient sajouter aux
800 déjà prévus pour 1998 ou si ces derniers étaient recrutés par anticipation
sur lannée 1999. Il sest également interrogé sur le rythme de recrutement
actuel des volontaires, ainsi que sur les conditions de leur rémunération et sur les
tâches qui leur seraient dévolues.
M. Bernard Prévost a indiqué quaux yeux de la
Gendarmerie, les recrutements des volontaires en 1998 seffectueraient dans le cadre
de la cible définie par la loi de programmation, et non dans le cadre de la seule
annuité 1999. Il a ajouté que le recrutement des 800 volontaires pour 1998 était
en bonne voie, plus de 1 000 jeunes gens ayant déposé leur candidature. Il a
précisé que le stage de formation de la première promotion de volontaires débuterait
le 12 octobre à Montargis et quil sagirait en loccurrence
dune formation complémentaire puisque les personnels concernés sont danciens
gendarmes auxiliaires ou des volontaires service long, susceptibles dêtre très
rapidement opérationnels. Il a ajouté quune deuxième promotion entrerait en
formation dès la fin du mois de novembre. Sagissant des conditions de
rémunération des volontaires, le Directeur général de la Gendarmerie nationale a fait
savoir que les textes qui les détermineront nétaient pas encore parus mais que,
les volontaires, hébergés et nourris, se verraient attribuer une rémunération proche
du niveau du SMIC.
A M. André Vauchez qui sinterrogeait sur les
conditions de logement des volontaires mariés et craignait que la situation familiale ne
constituât un critère de sélection, M. Bernard Prévost a répondu que les
volontaires ne seraient pas logés comme les gendarmes dactive mais hébergés.
Quant aux tâches qui leur seront dévolues, le Directeur général de
la Gendarmerie nationale a rappelé que les volontaires, qui remplaceront progressivement
les gendarmes auxiliaires, viendraient renforcer les brigades situées en zone
périurbaine ou se substituer à des gendarmes affectés dans des petites brigades peu
chargées.
M. Georges Lemoine a souligné le caractère déterminant
de la question du recrutement des gendarmes adjoints. Il a fait observer que les
problèmes ne surviendraient pas au début de la montée en puissance des effectifs de
volontaires, les premiers candidats étant essentiellement des jeunes gens ayant déjà
une formation militaire et une expérience de la vie en brigade. Il a, en revanche, mis
laccent sur les difficultés que soulèverait la conjonction entre
laccroissement des recrutements et lallongement de la durée de formation de
jeunes qui seront, pour la plupart, dépourvus de formation militaire. Il a notamment
insisté sur le caractère limité des capacités daccueil des écoles de
Gendarmerie. Il a en outre soulevé la question de ladaptation de la formation
donnée aux volontaires.
Enfin, évoquant la diminution des crédits de fonctionnement des
unités, il a relevé une contradiction entre la contrainte financière imposée à la
Gendarmerie et le renforcement de la présence sur le terrain exigée delle. A ce
propos, il a noté que laide apportée par les maires au fonctionnement quotidien
des unités ne pouvait constituer quun appoint.
M. Robert Poujade, évoquant la question des
redéploiements, a jugé que les inquiétudes dun certain nombre délus
relatives au remplacement de commissariats de police par des brigades de Gendarmerie
étaient liées, dune part, à lappréciation, pas toujours justifiée,
quils portaient sur les horaires de présence et de service respectifs des gendarmes
et des policiers et, dautre part, aux conditions et à la rapidité
dintervention des uns et des autres. Il a jugé en conséquence nécessaire de
dresser un bilan de la disponibilité et des capacités dintervention des deux
forces.
Approuvant les propos de M. Georges Lemoine sur les difficultés
que soulèvera à lavenir le recrutement des volontaires, il a souhaité connaître
lopinion du Directeur général de la Gendarmerie nationale sur la qualité des
premiers recrutements et a demandé si les gendarmes adjoints seraient affectés en
Gendarmerie mobile.
Evoquant les propos de M. Bernard Prévost relatifs au corps de
soutien, il sest inquiété des conséquences éventuelles de
lhétérogénéité de personnels ayant des origines et des conditions de vie très
diverses.
Il a ensuite voulu connaître le détail des crédits consacrés à
lachat de véhicules.
Il a également souhaité savoir si la création de nouveaux pelotons
de sécurité et dintervention de la Gendarmerie (PSIG) était prévue, observant
que les élus avaient pu constater lefficacité de ce type dunités.
Soulignant la nécessité de réserves équipées et entraînées en
cas de situation de crise, il a souhaité savoir quelle amélioration serait apportée à
léquipement des escadrons dérivés.
Il a enfin demandé au Directeur général de la Gendarmerie nationale
des précisions sur les abattements budgétaires subis par la Gendarmerie dans le projet
de loi de finances pour 1999.
M. Bernard Grasset, faisant observer que la question du
redéploiement des effectifs entre forces de police et de Gendarmerie était ancienne et
récurrente, a exprimé le souhait que cette réforme aboutisse, dans le cadre dune
concertation renouvelée. Il a également approuvé les propos de M. Robert Poujade
concernant la doctrine demploi et léquipement des réserves. Enfin, évoquant
la création décoles de Gendarmerie dans le cadre de la restructuration des
armées, il a souhaité obtenir des précisions sur les effectifs de personnels en
formation envisagés pour létablissement de Rochefort.
Après avoir émis la crainte que le projet de budget ne contribue à
dégrader le moral de la Gendarmerie, dont il a estimé quil nétait pas au
beau fixe, M. Alain Moyne-Bressand a demandé des précisions sur les contrats
locaux de sécurité et les moyens qui permettront de les mettre en uvre. Il a
regretté que lallégement des tâches administratives ne permette pas davantage de
redéploiement de gendarmes sur le terrain. Enfin, évoquant labattement de
60 millions de francs sur le titre III, il sest inquiété de la contribution
éventuelle des collectivités locales aux dépenses de fonctionnement courant des
brigades territoriales et a dénoncé la perspective dun tel transfert de charge.
M. André Vauchez sest interrogé sur les incidences
du plan de redéploiement sur les besoins en effectifs de la Gendarmerie. Constatant la
lourdeur des charges de la Gendarmerie, alors que ses crédits de fonctionnement faisaient
lobjet dun abattement, il sest demandé si ses missions ne devaient pas
être mieux circonscrites Il a également observé que le parc de véhicules en service
dans les brigades était âgé et peu économe en énergie. Il a enfin considéré que
lefficacité des PSIG, notamment sur le plan de la mobilité et de la contribution
au sentiment de sécurité, devait être prise en considération dans le redéploiement.
M. Charles Cova a rappelé que lors de leur audition, les
associations de retraités de la Gendarmerie avaient soulevé deux questions importantes,
lune relative à lintégration de lindemnité de sujétions spéciales
de police (ISPP) dans le calcul des retraites dès lâge de 50 ans,
lautre concernant ladhésion des militaires en activité aux associations de
retraités et la représentation de ces associations dans les organes de consultation.
Après avoir souligné lefficacité des Centres opérationnels de
la Gendarmerie (COG) dont il a estimé quils constituaient une réponse
satisfaisante aux inquiétudes de la population, M. Jean Briane a attiré
lattention de la Commission sur les conséquences de la fermeture de brigades dans
des zones à très faible densité et souligné la nécessité de leur présence dans ces
zones, étant donné limportance de leurs missions de sécurité préventive.
M. Guy-Michel Chauveau, après avoir rappelé quen
raison des efforts accomplis limage de la Gendarmerie était bonne, en termes de
compétence comme de relations avec le public, a demandé des précisions sur la nature et
le calendrier des redéploiements internes deffectifs et sur les projets de la
Direction générale de la Gendarmerie nationale concernant la mise en place de nouveaux
PSIG. Il a considéré que le statut de la fonction publique territoriale ne permettait
pas de résoudre certaines difficultés liées au redéploiement des forces de Police et
de Gendarmerie, mentionnant à cet égard limpossibilité dassermenter des
personnels appartenant à la fonction publique territoriale pour laccomplissement de
missions que nassumeront pas les gendarmes.
M. Antoine Carré a souhaité connaître le délai pendant
lequel les décisions de redéploiement allaient être reportées et a demandé quelles
seraient les conséquences budgétaires de ce report.
M. Bernard Prévost a rappelé que le Ministre de la
Défense avait obtenu lautorisation de recruter par anticipation
800 volontaires au cours de lexercice 1998 et que la Gendarmerie disposait pour
pourvoir ces postes des candidatures de gendarmes auxiliaires et de volontaires service
long. Il a cependant précisé que, pour les étapes ultérieures du recrutement des
volontaires, la Gendarmerie a prévu des efforts de publicité auprès des jeunes et une
politique active de reconversion des personnels. Il a souligné que le plan de
redéploiement visait à disposer deffectifs supplémentaires là où les besoins de
sécurité étaient les plus urgents, notamment dans les zones urbanisées, et quil
était nécessaire de récupérer des personnels dans les zones de police nationale ou
dans les petites brigades qui pouvaient être regroupées voire supprimées.
Le Président Paul Quilès a alors estimé que
lapplication de règles abstraites et intangibles fondées, notamment, sur des
seuils de population, pour le redéploiement des forces et des compétences entre Police
et Gendarmerie se heurtait à une réalité comprise différemment par les populations,
dont le sentiment dinsécurité se révélait quelque fois aussi préoccupant à
leurs yeux que la délinquance réelle. Il a ajouté que la nécessité de répondre à ce
sentiment dinsécurité par des mesures adaptées et les réactions de rejet
constatées dans la plupart des départements justifiaient que le plan soit retiré. Il
sest à cet égard inquiété de propos prêtés au Directeur général, selon
lesquels le plan de redéploiement était simplement différé et finirait par être
appliqué, sous une autre présentation. Il a indiqué que, selon lui, une autre démarche
était nécessaire, permettant de définir dans chaque département, avec tous les
partenaires, les objectifs et les moyens de la politique de sécurité.
Après avoir reconnu quil y avait eu un réel problème de
communication au moment de la présentation du plan de redéploiement, M. Bernard
Prévost a donné son sentiment sur les trois objections régulièrement formulées à
lencontre de la substitution de la Gendarmerie à la Police nationale :
sil est vrai que les policiers sont remplacés par un
nombre moins élevé de gendarmes, il faut rappeler que des structures de Gendarmerie
existent déjà dans les villes de moins de 20 000 habitants situées en zone de
police nationale et destinées à être transférées à la Gendarmerie, et que ces
structures seront renforcées, en cas de besoin, par dautres types
dunités ;
le fonctionnement des COG garantit la réactivité de la
Gendarmerie pendant la nuit et, comme lattestent les exemples de Corte et de
Langres, le transfert des compétences de sécurité à la Gendarmerie a donné de bons
résultats ;
le statut militaire ne constitue en aucun cas un obstacle
au contact des gendarmes avec la population.
M. Bernard Prévost a néanmoins souligné la nécessité
de démontrer quaprès redéploiement, la qualité de la sécurité resterait
inchangée, et de développer la concertation avec les élus.
Il a ensuite apporté les éléments de réponse suivants :
la Gendarmerie souhaite développer et renforcer les PSIG,
notamment dans le cadre du redéploiement envisagé ;
les corps de soutien représenteront à terme
4 % de leffectif, ce qui ne devrait pas poser de problèmes
dhétérogénéité au sein de larme, les personnels concernés étant
préalablement informés des conditions dexercice de leur profession ;
les brigades de prévention de la délinquance juvénile
sont généralement appréciées de leur environnement et le volume actuel de
25 unités devrait être accru de 15 unités nouvelles par an ;
leffectif des réservistes devrait atteindre
50 000, ce qui permettra de créer des forces aptes à renforcer les unités
existantes ou la formation descadrons dérivés ; leur équipement ne devrait
pas poser de problème particulier, dans la mesure où il sera fait appel au parc
dactive ;
à terme, la Gendarmerie disposera de quatre nouvelles
écoles : deux écoles de gendarmes à Auch et Libourne, une à Chateaulin pour les
volontaires et la quatrième à Rochefort qui devrait accueillir en régime de croisière
une moyenne de 300 élèves gradés par jour ;
le moral de la Gendarmerie ne pose pas de problème
particulier, dans la mesure où le gendarme sert avec détermination et est attaché à sa
mission ; il appartient à la hiérarchie dêtre à lécoute de ses
subordonnés et davoir recours à un mode de commandement participatif ;
les contrats locaux de sécurité passés avec les préfets
devraient être à même de répondre aux attentes de la population ;
laugmentation des effectifs, les redéploiements et
lallégement des tâches administratives devraient permettre de dégager les moyens
nécessaires aux nouvelles missions de la Gendarmerie ;
les futurs volontaires seront hébergés dans les casernes
de gendarmerie, ce qui ne devrait pas générer de charges supplémentaires
dinfrastructure pour les collectivités locales ;
le budget de la Gendarmerie aura été au total amputé de
144 millions de francs, soit 60 millions de francs retirés au titre III
et, sur le titre V, 64 millions de francs au titre de la revue de programmes ainsi
que 20 millions de francs au titre de la solidarité avec les autres armées ;
dans le cadre des mesures qui seront prises après
réaménagement du projet de redéploiement, il est prévu, dans un délai de trois ans,
daffecter 1 200 personnels supplémentaires dans les unités
concernées ;
depuis un arrêt du Conseil dEtat en date du
30 octobre 1996, la charge correspondant au dispositif autoroutier est imputée sur
le budget de la Gendarmerie ;
lintégration de lISSP dans la base de calcul
de la retraite dès 50 ans ne paraît pas pouvoir être envisagée, compte tenu de la
politique de maîtrise des dépenses publiques;
ladhésion des gendarmes dactive aux
associations de retraités sapparenterait à une démarche syndicale.
M. Georges Lemoine a de nouveau soulevé la question de
laffectation de volontaires dans des unités de Gendarmerie mobile. Faisant, en
outre, observer quen raison des conditions techniques délaboration de la
nouvelle loi sur le service national, les jeunes filles ne pouvaient se porter
volontaires, il a souhaité que M. Bernard Prévost apporte des informations sur
cette question.
Evoquant la première journée dappel de préparation à la
défense et faisant observer que, dans certains départements, les jeunes avaient été
accueillis dans des locaux de la Gendarmerie, M. André Vauchez a relevé
quil sagissait là dune mission supplémentaire pour larme.
M. Robert Poujade a fait observer que le problème de la
participation des volontaires ou des gendarmes auxiliaires dans les escadrons de
Gendarmerie mobile était récurrent et que les quelques expériences qui avaient été
menées ne sétaient pas révélées très probantes. Il sest inquiété du
risque de voir les volontaires confinés dans des tâches peu valorisantes qui leur
donneraient un sentiment dinfériorité.
M. Bernard Prévost a alors apporté les éléments de
réponse suivants :
il nest pas possible aujourdhui daffecter
les volontaires dans les escadrons de Gendarmerie mobile ; par la suite, cette
solution pourra être envisagée, sous réserve toutefois de ne pas faire participer ces
personnels aux interventions proprement dites ;
il nest pas question daffecter les
volontaires à des postes peu valorisants ni den faire des valets
darmes ;
il est vrai que, dans létat actuel de la loi, les
jeunes filles ne peuvent pas se porter volontaires dans les armées avant 2002 ;
la participation de la Gendarmerie à la journée
dappel de préparation à la défense constitue effectivement une charge nouvelle
pour elle ; elle animera 32 % des centres dappel de préparation à la
défense et encadrera 26 % de lensemble des groupes convoqués.
© Assemblée nationale
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