ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 6
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 7 octobre 1998
(Séance de 21 heures 15)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
Suite de lexamen des articles de la première partie
du projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078) (M. Didier Migaud, Rapporteur
général)
|
pages
2 |
- Après lart. 28
- Art. 29
- Après lart. 29
- Après lart. 30
- Après lart. 31
- Art. 33
- Art. 34
- Art. 35
- Art. 36
- Art. 37
-Årt. 38 |
Pages
2
2
10
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13
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18 |
- Art. 39
- Art. 40
- Art. 41
- Art. 42
- Après lart. 19
- Art. 23
- Art. 24
- Art. 43
Seconde délibération
Vote sur lensemble de la première partie |
18
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La Commission des finances, de léconomie générale et du Plan a
poursuivi, sur le rapport de M. Didier Migaud, Rapporteur général,
lexamen des articles de la première partie du projet de loi de finances pour
1999 (n° 1078).
Après larticle 28 :
La Commission a examiné un amendement du Rapporteur général, visant
à mieux prendre en compte les spécificités du fonctionnement des sociétés
dassurance mutuelles.
Le Rapporteur général a précisé que ce dispositif visait à
renforcer les fonds propres de ces sociétés, en assimilant, sur le plan fiscal, à des
apports les droits dadhésion versés par les nouveaux sociétaires. Il a évalué
le coût de cette mesure à 100 millions de francs.
M. Philippe Auberger ayant demandé sil ne
sagissait pas dune anticipation sur les résultats de la mission créée par
le Gouvernement sur les sociétés dassurance mutuelles, le Rapporteur
général a répondu par la négative.
La Commission a adopté cet amendement.
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, visant au plafonnement de la taxe dhabitation pour les contribuables
dont la cotisation dimpôt sur le revenu nexcède pas 18 000 francs.
Le Rapporteur général sest déclaré défavorable à
ladoption dune telle mesure, faisant valoir que de la réforme de la taxe
dhabitation serait abordée dans le cadre du collectif budgétaire.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, complétant le précédent et tendant à accroître le dégrèvement
doffice de la taxe dhabitation dont bénéficient les contribuables ayant des
revenus modestes.
Le Rapporteur général a, pour la même raison que
précédemment, émis un avis défavorable.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a examiné un amendement de M. Jean-Pierre Brard,
visant à instituer pour les bénéficiaires de minima sociaux, un mécanisme de
dégrèvement doffice de la taxe foncière.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a également rejeté un amendement de M. Christian
Cuvilliez, supprimant le mécanisme de restitution de lavoir fiscal.
Article 29 : Réforme de la taxe
professionnelle :
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par
M. Pierre Méhaignerie.
M. Pierre Méhaignerie a considéré que la réforme,
proposée de façon très précipitée, serait moins efficace, en terme de créations
demplois, que la poursuite de la baisse des charges sur les bas salaires, qui
pourrait être accompagnée par des conventions de branches et par des incitations fortes
de retour au travail. Il a fait état de plusieurs simulations montrant que la mesure
envisagée avantagerait les entreprises de services à hauts salaires, au détriment des
entreprises industrielles à fort taux de main duvre soumises à la
concurrence internationale. Il a estimé que cette réforme allait déresponsabiliser les
collectivités locales, qui allaient être de plus en plus dépendantes de lEtat,
celles ayant un taux de taxe professionnelle inférieur à la moyenne risquant de devoir
doubler leurs cotisations.
Le Rapporteur général sest déclaré défavorable à
lamendement. Il a estimé que la proposition du Gouvernement était positive,
notant, en outre, quelle allait concerner, dans un premier temps, les petites et
moyennes entreprises. Il a ajouté que la taxe professionnelle était décriée par tous
les acteurs économiques, y compris les chefs dentreprises, mais considéré
quil faudrait apprécier progressivement les effets de la réforme au niveau des
collectivités locales et des entreprises. Enfin, le Rapporteur général a indiqué que
les allégements de charges sociales évoqués par M. Pierre Méhaignerie
représenteraient un coût de lordre de 80 milliards de francs.
M. Alain Claeys sest déclaré peu convaincu par le
discours sur la déresponsabilisation des collectivités locales. Il a souhaité que
lon aille plus vite dans la voie des réformes de la taxe dhabitation et de la
taxe professionnelle dagglomération. Sagissant des dispositions de
larticle 29, il a fait valoir que la taxe professionnelle était, à bon droit,
considérée comme un impôt anti-économique et anti-social et que les orientations
retenues étaient satisfaisantes, en tant quelles paraissaient susceptibles de
favoriser lemploi. Il a ajouté que la poursuite de la baisse des charges sociales,
sujet différent, posait le problème de sa méthode de financement.
M. Daniel Feurtet a demandé si la France devait devenir un
pays à bas salaires et faibles charges sociales, plutôt quun pays à haute valeur
ajoutée. Il sest déclaré favorable à la suppression de la part des salaires dans
la taxe professionnelle, mais a demandé comment on allait réalimenter la taxe
professionnelle. Il a suggéré de regarder du côté des actifs financiers des
entreprises pour les intégrer dans lassiette de calcul, car il faut éviter de
faire supporter le coût de la réforme à lensemble des contribuables.
M. Gilles Carrez a dénoncé les conditions dans lesquelles
la réforme de la taxe professionnelle avait été révélée par la presse au mois de
juillet. Il a souligné lalliance objective du ministère de léconomie et des
finances et du patronat, au détriment des collectivités locales. Il a dit sa conviction
que la suppression de la part des salaires dans le calcul de la taxe professionnelle
entraînerait, à terme, la disparition de cette dernière. Quant à lindexation de
la dotation globale de fonctionnement sur les prix et la moitié de la croissance,
proposée par le Gouvernement à titre de compensation, M. Gilles Carrez a fait
valoir que ce dispositif entraînerait seulement une augmentation de 2,3% des ressources,
alors même que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 était
fondé sur une progression de la masse salariale estimée, pour 1999, à 4,2%. Il a
considéré également que lEtat allait tirer de nombreux avantages financiers de la
réforme, au détriment des collectivités locales, qui nauraient, de surcroît,
plus aucun intérêt à sunir pour attirer des entreprises. Concluant son propos, M.
Gilles Carrez a souscrit aux observations de M. Pierre Méhaignerie et souligné
limportance de la baisse des charges sur les salaires.
M. Charles de Courson a fait part de son scepticisme quant
à la capacité de la réforme proposée de déboucher sur la création de
100.000 emplois en cinq ans. Récapitulant lensemble des éléments chiffrés,
il a rappelé que lallégement effectif de la charge fiscale des entreprises serait
de 7,2 milliards de francs en 1999, sous réserve dun prélèvement
supplémentaire de 2 milliards de francs lannée suivante au titre de
limpôt sur les sociétés ou de limpôt sur le revenu. Il a souligné que ce
chiffre représentait une proportion extrêmement faible (0,2%) de lensemble de la
masse salariale, cotisations sociales comprises, estimée à 2.400 milliards de
francs. Il a considéré quà lissue de la période de cinq ans, le montant
net de lallégement de taxe professionnelle représenterait 27 milliards de
francs, soit 1,2% de cette même masse salariale et que leffet de la réforme serait
également négligeable sur le coût du travail, toutes les études montrant que les
dispositifs daide à la création demplois nétaient efficaces que
sils représentaient une proportion significative dau moins 5 à 6% du coût
du travail.
M. Charles de Courson a, ensuite, précisé quune approche
plus fine, par catégorie dentreprises, renforçait ses craintes, dans la mesure où
nombre dentreprises verraient leurs cotisations saccroître en raison de
laugmentation de la cotisation de péréquation et de la cotisation minimale ou de
la suppression du dispositif de la réduction pour embauche et investissement (REI). Il a
estimé à 20% la proportion des entreprises concernées, et a jugé que ce dispositif
conduirait à des destructions demplois dans certaines dentre elles. Il en a
conclu quune mesure de lissage serait nécessaire et que lon retomberait
rapidement dans les errements du passé, avec laccumulation des dispositions de
plafonnement ou de modération de limpôt. Concluant sur ce point, il a repris
largument précédemment évoqué par M. Pierre Méhaignerie, selon lequel les
entreprises industrielles ne bénéficieraient pas de la réforme, puisquelles
étaient les moins taxées sur les salaires et les plus capitalistiques, et il a estimé
que lemploi ne pouvait être favorisé que par une réduction des cotisations
sociales, thèse partagée tant par léconomiste M. Edmond Malinvaud que par la
ministre de lemploi et de la solidarité, Mme Martine Aubry.
M. Charles de Courson sest ensuite inscrit en faux
contre le deuxième argument avancé par les promoteurs de la réforme, celui de la
simplification de la gestion des entreprises, relevant que les opérations les plus
complexes concernaient la partie relative aux investissements de la déclaration et non la
partie relative aux salaires.
Il a ensuite jugé que la modification des règles de la taxe
professionnelle conduirait à un affaiblissement de la démocratie locale, puisque les
collectivités ne bénéficieraient plus dun impôt directement levé par elles,
mais dune compensation calculée en fonction des bases imposables en 1999,
intégrée par la suite à la dotation globale de fonctionnement. Il a observé que, dans
ces conditions, la proportion du produit de la taxe professionnelle provenant de
lEtat, qui est actuellement de 30%, sélèverait, à terme, à 55%. Il a
ajouté que cette évolution pouvait sinterpréter en termes idéologiques, en ce
quelle était conforme aux thèses ultralibérales mises en oeuvre au Royaume-Uni et
reposait sur lidée que le contrôle de la dépense publique était assuré grâce
au financement des collectivités par des dotations dEtat et par des prélèvements
locaux pesant exclusivement sur les ménages, ces derniers mesurant immédiatement le
poids de lévolution de la charge publique.
M. Charles de Courson a ensuite abordé la question de la
compensation, estimant quun système de dégrèvement représentait le minimum de ce
qui était nécessaire. Il a ensuite insisté sur le fait que la réforme nallait
pas, contrairement à ce qui avait été dit, dans le sens dune meilleure
péréquation, puisquune compensation intégrée à la DGF ne se partageait pas.
En conclusion, M. Charles de Courson a jugé indispensable un
rejet de la réforme et a souhaité que lon prenne acte de ce quil en
prévoyait des effets si désordonnés quil serait nécessaire dintroduire des
mesures de lissage, rendant encore plus complexe un dispositif qui létait autant
quune " usine à gaz ".
Après sêtre étonné de limportance du nombre des
défenseurs de la taxe professionnelle, M. Francis Delattre a fait part de
laccord du groupe Démocratie libérale avec le principe de la suppression de la
part salariale de la base de cette taxe. Il a, néanmoins, estimé quun certain
nombre de questions ne devaient pas rester sans réponse, notamment celles des garanties
sur lévolution de la compensation. Il a rappelé que lexpérience passée
rendait nécessaire un examen attentif des modalités précises de cette compensation et
de lévolution de la dotation correspondante. Il a demandé au Rapporteur général
des précisions sur létat des négociations avec le Gouvernement sur ce point. Il a
ensuite insisté sur le fait que le problème de fond de la taxe professionnelle, celui de
la péréquation, dépendait du contenu du futur projet de loi relatif à
lintercommunalité, lequel prévoyait une extension de la taxe professionnelle
dagglomération.
Après avoir indiqué quil souscrivait à lidée dune
diminution de la part de la taxe professionnelle dans les ressources des collectivités
locales, M. Philippe Auberger a regretté limprovisation dans laquelle
la réforme proposée avait été élaborée. Lhistoire de cette taxe, a-t-il
poursuivi, montre que les Gouvernements successifs qui avaient voulu improviser
sétaient lourdement trompés.
Il a jugé que les effets du triplement, dès la première année, de
la cotisation minimale seraient particulièrement brutaux et a regretté que lon ne
montrât pas la même prudence que celle dont il avait lui-même tenté de faire preuve,
lors de linstauration de la taxe minimum, il y a quelques années, en instituant une
clause de sauvegarde. Il a également déploré le télescopage de la réforme proposée
avec celle relative à lintercommunalité.
Enfin, M. Philippe Auberger a noté que cette réforme de la taxe
professionnelle entraînait une véritable renationalisation des ressources, contraire à
la liberté des collectivités locales, revenant ainsi sur la décentralisation opérée
en 1982.
M. Marc Laffineur a dabord insisté sur
limportance de la réforme proposée, mais, sappuyant sur les résultats du
rapport sur les aides des collectivités locales aux entreprises, quil avait
rédigé lors dune mission auprès du précédent Gouvernement, a regretté que
celle-ci se fît dans limprovisation. Il a noté que le résultat le plus paradoxal
du dispositif proposé serait de favoriser les hypermarchés, alors même que ce secteur
nétait pas nécessairement celui dont les charges devaient être le plus
allégées. Il sest ainsi associé à lidée de M. Pierre Méhaignerie,
selon laquelle la réduction des charges sociales, notamment sur les bas salaires,
représentait le dispositif le plus favorable aux créations demplois. Sur
lestimation dune création de 100.000 emplois en cinq ans, il a souhaité
que le ministre de léconomie, des finances et de lindustrie fît part à la
Commission des études ayant permis daboutir à ce résultat. Il sest ensuite
inquiété des modalités de compensation, craignant que celles-ci ne tournent au
désavantage des collectivités locales, avant de sassocier aux précédentes
observations et de déplorer laugmentation de la proportion du produit de la taxe
professionnelle payée par lEtat, jugeant cette situation contraire à la liberté
dadministration de ces collectivités.
M. Gilbert Gantier a observé que lallégement proposé
aurait dû résulter dune diminution de la part des salaires prise en compte dans le
calcul de la base, et non pas dune réduction fixée en valeur absolue, afin de
profiter aux grandes entreprises dès la première année. Il a également noté
quil devait être institué un seul abattement par commune et par redevable, et non
par établissement, ce qui créerait des distorsions entre les entreprises selon leurs
structures juridiques, que la cotisation minimale passerait de 0,35% à 1% de la valeur
ajoutée en 1999 et quil serait interdit de déduire les loyers dès 1999 pour
déterminer la valeur ajoutée.
M. Jean-Pierre Balligand a considéré que la réforme
nétait pas improvisée, ce qui nétait pas nécessairement de nature à
rassurer. Il a estimé quelle profiterait en priorité aux petites entreprises. Il a
ajouté quil convenait dêtre vigilant, les conséquences de la réforme
pouvant poser problème, non pas en 1999, mais les années suivantes. Il a donc jugé
indispensable de faire un bilan dès 1999, pour éviter des conséquences fâcheuses sur
la fiscalité des ménages (taxe dhabitation et taxe foncière sur les propriétés
bâties), si la compensation savérait insuffisante. Il a ajouté quune
perspective de réforme de la taxe professionnelle par la révision de la base salariale
nétait pas incongrue et quil aurait fallu mettre en place une taxe
professionnelle dagglomération, dans le cadre de lapplication de la loi
n° 92-125 du 6 février 1992 dorientation relative à ladministration
territoriale de la République.
M. Christian Cuvilliez a estimé que la réforme proposée ne
cédait pas à limprovisation, mais constituait au contraire un élément dun
tout, dont on ignorait cependant la finalité. Il a considéré que la taxe
professionnelle nétait ni absurde, ni injustifiée, mais un impôt économique lié
aux services rendus aux entreprises par les communes. Il a ajouté quasseoir cet
impôt sur la base salariale avait faussé cette perspective. Il a regretté quaucun
dispositif contraignant pour les entreprises ne permette datteindre lobjectif
affiché daméliorer lemploi et il a appelé de ses voeux lincorporation
des actifs financiers dans les bases de la taxe professionnelle. Il a annoncé que les
membres de son groupe ne voteraient pas larticle 29.
M. Pierre Méhaignerie a déploré labsence de simulations
et fait état de travaux réalisés par M. Yves Fréville, dans le cadre du laboratoire de
recherche quil dirige à Rennes. Il a donné des exemples, selon lesquels
lavantage résultant de la réforme serait beaucoup plus élevé pour une entreprise
fiduciaire dont les salariés étaient bien rémunérés, que pour une entreprise du
secteur agro-alimentaire employant du personnel ayant des bas salaires et ce, dans un
rapport de lordre de dix à un. Il a regretté que la France pratiquât dans
lindustrie et le secteur du BTP des salaires inférieurs à la moyenne européenne,
ce qui décourageait lemploi dans ces secteurs et a réitéré son souhait
dune baisse des charges sociales profitant aux salariés.
Le Rapporteur général a observé que lopposition était
divisée, ses intervenants évoquant, tour à tour, le caractère improvisé ou le
caractère remarquablement étudié de la mesure proposée par le Gouvernement et
nétant finalement pas daccord entre eux sur lopportunité de
ladopter. Il a ajouté que la substitution dun mécanisme de dégrèvement à
la compensation prévue par le texte ne constituait pas une garantie, car un dégrèvement
pouvait ne pas assurer une compensation intégrale de la perte subie. Il sest
réjoui que la compensation ne doive pas être calculée en référence à
lévolution de la base salaire, peu dynamique ces dernières années. Il a admis
que, sil ny avait pas de problème de compensation en 1999, des difficultés
pourraient survenir à partir de 2000, même si la compensation prévue était
relativement intéressante et si la base investissements devait demeurer dynamique. Il
sest étonné des critiques portées contre laugmentation des taux de la
cotisation minimale de taxe professionnelle, alors que la Commission des finances avait
souhaité son relèvement lan dernier.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que la compensation
de labattement de 16% des bases institué il y a dix ans avait été très mauvaise,
estimant quaujourdhui, la perspective dintégration dans la dotation
globale de fonctionnement était positive, compte tenu du caractère dynamique de la DGF.
Il a constaté que la mise en oeuvre de la cotisation minimale avait été décevante, du
fait de la clause de sauvegarde prévue par la précédente majorité. Il a observé que
les amendements proposés par le groupe socialiste tendaient à mettre en place des
mécanismes de suivi dès 1999, afin de prévenir les difficultés susceptibles de
survenir après cette date.
La Commission a rejeté lamendement de M. Pierre
Méhaignerie proposant la suppression de larticle.
Elle a ensuite examiné un amendement de rédaction globale de
larticle 29 présenté par M. Gilles Carrez, tendant, dune part, à substituer
à la compensation proposée la technique du dégrèvement et, dautre part, à
limiter lapplication de la réforme à 1999.
M. Gilles Carrez a expliqué que lexpérience de la
dotation de compensation de la taxe professionnelle, qui avait été amputée par tous les
gouvernements depuis 1992, plaidait en faveur de la technique du dégrèvement.
Sur la proposition du Rapporteur général, la Commission a rejeté cet
amendement, puis deux amendements du même auteur ayant le même objet.
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Gilbert
Gantier ayant pour objet de supprimer les dispositions de larticle prévoyant
lextinction de la réduction pour lemploi et investissement (REI) sur deux
ans.
M. Gilbert Gantier a rappelé que cette suppression ne
seffectuait pas au même rythme que celle de la part salariale. Il a ajouté que la
REI concernait, par définition, également linvestissement et que sa suppression
porterait atteinte, en définitive, à lemploi.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite adopté un amendement rédactionnel présenté
par le Rapporteur général.
La Commission a examiné un amendement de M. Marc Laffineur,
visant à rétablir le taux unique de 3,5% pour le plafonnement en fonction de la valeur
ajoutée.
M. Marc Laffineur a estimé quau moment où le
Gouvernement augmentait sensiblement la cotisation minimale de la taxe professionnelle, il
apparaissait inopportun de pérenniser le régime dérogatoire institué en 1995, fixant
trois taux différenciés de plafonnement selon le chiffre daffaires des
entreprises.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Gilbert
Gantier, ayant pour objet de maintenir la déduction des loyers pour déterminer la valeur
ajoutée servant à la mise en oeuvre du plafonnement.
M. Gilbert Gantier a jugé quil était anormal de ne pas
considérer les loyers comme une charge. Il a noté qualors que labattement
sur les salaires montait très lentement en puissance, les mesures de financement de la
réforme étaient, quant à elles, dapplication immédiate.
Le Rapporteur général a précisé que larticle visait,
dune part, à assurer une égalité de traitement entre les propriétaires, les
locataires et les crédits-preneurs et, dautre part, à permettre aux propriétaires
de déduire les amortissements se rapportant aux biens loués, ce qui permettrait à
certaines entreprises de réduire le supplément dimposition dû au titre de la
cotisation minimale.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite rejeté:
un amendement présenté par M. Philippe
Auberger, ayant pour objet déviter la prise en compte de la part incorporelle
des redevances de location-gérance pour le calcul de la valeur ajoutée ;
un amendement présenté par M. Marc Laffineur,
supprimant laugmentation progressive jusquà 1,5% du taux de la cotisation
minimale de taxe professionnelle ;
un amendement de M. Jean-Pierre Brard, prévoyant que
les recettes induites par laugmentation des taux de la cotisation minimale
alimenteraient, non pas le budget général de lEtat, mais le Fonds national de
péréquation de la taxe professionnelle ;
un amendement présenté par M. Christian Cuvilliez,
visant à porter à 2% la cotisation minimale de taxe professionnelle pour les entreprises
ayant comme raison sociale la gestion de participations dans des sociétés industrielles
ou commerciales.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par M.
Marc Laffineur, ayant pour objet de supprimer laugmentation progressive des taux
de la cotisation de péréquation de taxe professionnelle.
M. Charles de Courson sest interrogé sur le produit
estimé de cette majoration.
Le Rapporteur général a précisé que le produit de la
cotisation de péréquation serait de 4,3 milliards de francs en 1999 et de
4,7 milliards de francs en 2003.
M. Pierre Méhaignerie sest inquiété de laspect
déresponsabilisant de laugmentation de la cotisation de péréquation pour les
collectivités faisant un effort pour limiter la progression de leur fiscalité.
M. Marc Laffineur a ajouté que les collectivités locales
navaient pas, en fait, la possibilité de saligner sur la moyenne nationale en
matière de taux de taxe professionnelle, car elles seraient obligées daugmenter
également la taxe dhabitation, en raison des règles liant lévolution des
taux de ces taxes.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Gilbert
Gantier, visant à diminuer la progression des taux de la cotisation de péréquation.
M. Gilbert Gantier a déclaré que la forte progression des taux
de la cotisation induirait une charge excessive.
Le Rapporteur général a précisé que la mesure proposée ne
représentait quun doublement des taux de la cotisation de péréquation, dont
leffet serait dailleurs atténué par le mécanisme de
" cliquet ".
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite rejeté :
deux amendements présentés, respectivement, par M.
Gilles Carrez et M. Christian Cuvilliez, ayant pour objet daffecter
au Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle la majoration de la
cotisation nationale de péréquation ;
un amendement présenté par M. Pierre Méhaignerie,
proposant de remplacer la compensation prévue au titre des pertes de recettes nées de la
réforme de lassiette de la taxe professionnelle par un dégrèvement.
La Commission a ensuite adopté trois amendements rédactionnels
du Rapporteur général.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par MM. Didier Migaud
et Augustin Bonrepaux, cosigné par MM. Marc Laffineur et Gilbert Gantier, ayant pour
objet de demander au Gouvernement de remettre un rapport détape avant que le
Parlement ne soit appelé à se prononcer sur le projet de loi de finances pour 2000.
M. Charles de Courson a observé que la date de dépôt retenue,
fixée au 1er octobre 1999, ne permettrait pas dapprécier
correctement les effets de la réforme.
Le Président Augustin Bonrepaux a déclaré que, dans un souci
de vigilance, il convenait que le Parlement soit informé dès le dépôt du projet de loi
de finances pour 2000 et que cette vigilance ne se relâcherait pas au cours des exercices
suivants.
La Commission a adopté cet amendement et larticle 29
ainsi modifié.
Après larticle 29 :
La Commission a rejeté un amendement présenté par M.
Christian Cuvilliez, ayant pour objet daffecter les recettes de la cotisation
minimale au Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Christian Cuvilliez, visant
à revenir progressivement sur la spécificité de France Telecom en matière de
fiscalité locale, en faisant bénéficier les collectivités territoriales de la taxe
professionnelle payée par cette entreprise.
M. Christian Cuvilliez a rappelé quil sagissait
dune demande récurrente des élus locaux.
Le Rapporteur général a estimé que le coût de cette mesure
était trop élevé.
La Commission a rejeté cet amendement.
Article 30 : Taxe générale sur les activités
polluantes :
La Commission a examiné trois amendements de suppression présentés
par MM. Philippe Auberger, Pierre Méhaignerie et Marc Laffineur.
M. Philippe Auberger a déploré que cet article propose de
détourner le produit des taxes jusquà présent perçues par lADEME vers le
budget général. Rappelant le précédent de la réintégration, au sein de ce dernier,
de la taxe additionnelle au droit de bail, il a observé que la subvention
aujourdhui versée à lANAH, en remplacement de cette taxe qui abondait
auparavant directement son budget, était désormais largement inférieure aux
encaissements constatés. Il a craint, par ailleurs, que ce dispositif ne prépare, à
lhorizon 2000, un véritable " hold-up " du ministère de
lenvironnement sur les redevances des agences de bassin, dont le produit était de
lordre de 10 milliards de francs. Il a jugé que rien ne garantissait que la
renationalisation de ces taxes et redevances se traduirait par une efficacité accrue des
politiques de lenvironnement.
M. Pierre Méhaignerie a estimé que la recentralisation
proposée était pernicieuse, car elle mettait fin à un système efficace et
décentralisé.
M. Marc Laffineur a jugé que les pouvoirs du ministre de
lenvironnement ne seraient guère accrus, dans la mesure où celui chargé du budget
détiendra désormais la maîtrise de la recette.
M. François Loos, rappelant que la meilleure façon de lutter
contre la pollution consistait à privilégier des objectifs locaux de qualité, a estimé
que la mesure proposée reviendrait en fait à instaurer un système de " droit
à polluer ", sans lien avec létat réel de la pollution constatée
localement et sans effet incitatif sur les entreprises.
M. Charles de Courson a jugé que cet article traduisait
lirritation des services du ministère de lenvironnement face à
lindépendance de gestion de lADEME et surtout de certaines agences de bassin.
Il a considéré que cette solution recentralisatrice ne serait pas efficace.
M. Jean-Pierre Brard, tout en estimant que
larticle 30 avait bien un but incitatif et nallouait en aucun cas des
droits à polluer, sest inquiété de la pérennité des budgets affectés à la
protection de lenvironnement. Il est également étonné de certains propos tenus
par des orateurs précédents, rappelant, à titre dexemple, limportance de la
pollution dans la vallée de la Maurienne.
M. Yves Cochet, évoquant limportance des politiques de
lenvironnement, qui ont des conséquences aussi bien sur léconomie que sur la
santé publique, a estimé nécessaire déviter leur éparpillement au sein
dagences diverses. Il a défendu le bien-fondé des
" pollutaxes ", fondées sur le principe pollueur-payeur. Il a jugé
que deux autres taxes pourraient, à terme, entrer dans le champ de la taxe générale sur
les activités polluantes, à savoir, effectivement, les redevances affectées aux agences
de leau, ainsi quune future taxe européenne sur lénergie nucléaire.
Il a affirmé que les sommes dégagées pourraient également permettre dobtenir un
" double dividende ", le premier sur le plan environnemental, le
second sur le terrain de lemploi, en finançant une baisse des charges sur les bas
salaires.
M. Marc Laffineur a souhaité répondre à
M. Jean-Pierre Brard que la pollution dans la vallée de la Maurienne nétait
en rien comparable à ce que lon peut constater aujourdhui dans certains pays
de lex-camp soviétique.
M. Gilbert Gantier sest également étonné du manque
de courtoisie de M. Jean-Pierre Brard, contraire aux habitudes de la Commission.
Le Rapporteur général a observé que cet article permettait au
pouvoir politique de réaffirmer ses prérogatives en matière de définition des
priorités et dattribution des dotations budgétaires. Il a jugé paradoxal que
lADEME pût disposer dun budget supérieur à celui du ministère de
lenvironnement. Il a donc considéré que la réforme proposée permettrait à la
fois de renforcer les compétences du ministère de lenvironnement,
daméliorer lefficacité de la gestion des recettes ainsi collectées et
dassurer une répartition plus efficiente des dotations entre les différentes
politiques menées dans le domaine de lenvironnement, et ce, sans pénaliser pour
autant lADEME, qui a reçu, de la part du Gouvernement, des engagements précis
quant à la poursuite de ses actions.
La Commission a rejeté ces trois amendements.
Elle a ensuite adopté deux amendements de précision et un
amendement rédactionnel présentés par le Rapporteur général.
Puis elle a rejeté un amendement rédactionnel présenté par M. Christian
Cuvilliez, et a adopté un nouvel amendement rédactionnel présenté par le
Rapporteur général, et larticle 30 ainsi modifié.
Après larticle 30 :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Yves
Cochet, visant à étendre aux véhicules fonctionnant en bicarburation les
dispositions favorables, en matière damortissement, applicables aux véhicules
fonctionnant exclusivement au GPL ou au GNV.
Après que le Rapporteur général eut indiqué quun tel
dispositif figurait déjà à larticle 31 du projet de loi de finances,
M. Yves Cochet a retiré cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Yves Cochet,
tendant à créer une taxe sur les engrais due par les producteurs et les importateurs.
M. Yves Cochet a constaté que, par tradition, la
profession agricole bénéficiait de dispositions fiscales très favorables, alors même
que lagriculture productiviste avait causé dimportants dégâts en matière
demploi et de pollution. Il a donc estimé nécessaire de soumettre progressivement
ce type dagriculture au droit commun. Il a déclaré que la taxe proposée
dégagerait un produit très faible, mais quelle contribuerait à la protection de
lenvironnement et de la santé. A cet égard, il a rappelé que la moitié des
communes de Bretagne ne disposaient pas de leau potable au robinet.
M. Pierre Méhaignerie a observé quil avait toujours
milité pour une agriculture autonome des facteurs de production importés, mais il a
jugé que la solution proposée par lamendement devrait être examinée dici
deux à trois ans.
Le Rapporteur général a rappelé que le rapport
dinformation de Mme Nicole Bricq sur la fiscalité écologique contenait une
proposition similaire, qui mériterait cependant une étude approfondie, afin de mesurer
exactement son impact.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Jean-Pierre Brard,
tendant à augmenter le droit de timbre annuel du permis de chasser.
M. Jean-Pierre Brard a jugé anormal que les astreintes,
que la Cour de justice des communautés européennes ne manquera probablement pas
dimposer à la France à la suite de ladoption de la loi du 3 juillet
1998 relative aux dates douverture et de clôture de la chasse des oiseaux
migrateurs, soient supportées, notamment, par les personnes hostiles à cette activité.
Il a donc considéré quil convenait détablir un principe
" tueurs-payeurs ", par parallélisme avec le principe
" pollueurs-payeurs ".
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Yves Cochet, tendant
à la création dune taxe sur " lartificialisation des
sols ".
M. Yves Cochet a expliqué que cette taxe avait pour
objectif de limiter la vente des terrains à bâtir en périphérie urbaine.
Le Rapporteur général a considéré que cet amendement était
intéressant, mais mériterait dêtre approfondi. Il sest demandé si la
fiscalité était bien le meilleur instrument dans ce domaine.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Yves Cochet proposant
détendre le champ de la taxe unique et de la redevance annuelle sur les
installations classées aux exploitations agricoles possédant des installations
classées.
M. Yves Cochet a fait valoir que les élevages hors sol
constituaient, en fait, des exploitations industrielles, méritant, à ce titre,
dêtre soumises à la législation sur les installations classées. Il a toutefois
retiré son amendement.
La Commission a ensuite examiné un second amendement de M. Yves
Cochet, visant à actualiser les tarifs de ces taxes sur les installations classées.
M. Yves Cochet a jugé que cette actualisation était
nécessaire pour couvrir laugmentation des coûts administratifs liés au contrôle
de ces installations.
Mme Nicole Bricq sest interrogée sur
lintérêt de cet amendement, puisque les installations agricoles ne constituent
précisément pas des installations classées.
M. Michel Bouvard a jugé que ces amendements auraient
mérité une discussion dans le cadre du projet de loi dorientation agricole,
actuellement examiné par lAssemblée nationale.
Après que le Rapporteur général eut estimé nécessaire un
réexamen de cet amendement, M. Yves Cochet a accepté de le retirer.
Article 31 : Amortissement exceptionnel des véhicules
fonctionnant en bicarburation et des accumulateurs nécessaires à leur
fonctionnement :
La Commission a examiné un amendement du Rapporteur général,
proposant de modifier la rédaction de cet article et de proroger la validité du régime
damortissement exceptionnel sur douze mois, jusquau 1er janvier 2003.
La Commission a adopté cet amendement et larticle 31
ainsi rédigé.
Après larticle 31 :
La Commission a examiné un amendement présenté par Mme Nicole
Bricq, prévoyant dexonérer les véhicules fonctionnant en bicarburation de la
moitié du montant de la taxe sur les véhicules de société.
Mme Nicole Bricq a jugé cette disposition nécessaire, dans la
mesure où la bicarburation devrait connaître un important développement dans les
villes.
Le Rapporteur général sest déclaré favorable à cet
amendement, sous réserve dun sous-amendement rédactionnel. En réponse à une
question de M. Marc Laffineur, il a précisé que cette disposition visait
environ 40% des 30.000 véhicules immatriculés fonctionnant en bicarburation.
La Commission a adopté cet amendement ainsi sous-amendé.
La Commission a ensuite examiné un amendement du Rapporteur général,
visant à avancer la date dapplication de la suppression de la taxe sur les briquets
et allumettes à compter du 1er octobre 1998.
Le Rapporteur général a, en effet, fait valoir que
lannonce de cette suppression sétait traduite par des phénomènes de reports
dachat au 1er janvier 1999, date prévue pour la suppression de la taxe
précitée, ce qui posait des problèmes pour les fabricants et importateurs des produits
concernés.
A M. Charles de Courson qui voulait savoir si cette
question se posait pour dautres impôts, le Rapporteur général a répondu par la
négative.
La Commission a adopté cet amendement.
La Commission a adopté larticle 32 ainsi modifié.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Marc Laffineur,
tendant à exonérer les étudiants de droits dinscription aux examens et concours
administratifs à compter du 1er janvier 1999.
M. Marc Laffineur a fait valoir que cette mesure serait peu
coûteuse la perte de recettes pour lEtat étant évaluée à
4 millions de francs , tout en servant les intérêts des étudiants.
Le Rapporteur général a fait valoir quà sa
connaissance, les concours administratifs ne donnaient plus lieu à des droits
dinscription.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Marc
Laffineur, tendant à supprimer limposition forfaitaire annuelle pesant sur les
sociétés.
M. Marc Laffineur a fait observer que cette imposition
pénalisait les entreprises en difficulté, tout en abondant relativement peu le budget de
lEtat.
Le Rapporteur général a proposé de ne pas retenir cet
amendement, en raison de son incidence budgétaire, évaluée entre 2 à 3 milliards
de francs.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, tendant à supprimer la taxe sur les surloyers.
Après intervention de M. Christian Cuvilliez, le
Rapporteur général a admis que cette taxe avait pu soulever, dans le passé, des
difficultés. Mais il a rappelé que ladoption de la loi contre lexclusion
avait permis de favoriser la mixité de lhabitat, répondant ainsi aux problèmes
précédemment soulevés. Il a émis un avis défavorable à lencontre de cet
amendement.
La Commission a rejeté cet amendement.
Article 33 : Suppression de la taxe perçue au profit du
budget annexe des prestations sociales agricoles :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 34 : Suppression du prélèvement sur les
bénéfices des entreprises exploitant des gisements dhydrocarbures :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 35 : Suppression de la taxe perçue pour
toute demande dautorisation administrative dexploitation deau minérale
naturelle :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 36 : Prélèvement exceptionnel sur les caisses
dépargne :
La Commission a examiné deux amendements, présentés respectivement
par MM. Philippe Auberger et Marc Laffineur, tendant à supprimer le
prélèvement de 5 milliards de francs opéré par lEtat sur les caisses
dépargne.
M. Yves Deniaud sest élevé contre ce prélèvement,
faisant valoir quil remettrait en cause les fonds propres des caisses
dépargne, alors même que notre système bancaire était confronté aux effets de
la crise financière internationale. Il sest également inquiété des projets de
Mme Martine Aubry, ministre de lemploi et de la solidarité, dopérer un
prélèvement, à hauteur de 20 milliards de francs, sur ces mêmes fonds propres,
afin de créer un fonds de soutien au régime général de retraite. Il a condamné avec
fermeté une démarche consistant à réduire ainsi ces fonds propres, alors que ceux-ci
pourraient utilement conforter le développement de cette institution financière.
Il a enfin souligné le caractère, pour le moins prématuré,
dun prélèvement de 5 milliards de francs, alors même que la réforme
densemble du statut des caisses dépargne ne doit intervenir quen 1999.
Assimilant le prélèvement opéré par lEtat sur les fonds
propres des caisses dépargne à une véritable " main mise ",
M. Marc Laffineur a fait part de son opposition à une telle démarche, qui,
certes, permettrait de réduire le déficit budgétaire, mais ne réglerait nullement le
problème du financement des retraites du régime général, contrairement aux
déclarations faites en ce sens par le Premier ministre. Il a jugé que cette question
appelait, eu égard à son importance, une étude approfondie.
M. Jean-Pierre Brard a fait valoir que la mesure envisagée
participait de la volonté du Gouvernement de restructurer " par petits bouts "
notre système de caisses dépargne et déluder ainsi le débat avec la
représentation nationale sur lavenir de notre système bancaire et financier. Il a
déploré cette démarche, soulignant quelle allait à lencontre des efforts
menés depuis bientôt un an, notamment dans les matières relevant du droit du travail,
pour associer, en amont, les parlementaires à lélaborationdes textes. A défaut
dun vrai débat sur lavenir de notre système financier et bancaire, il a
jugé impossible daccepter des mesures partielles, telles que le prélèvement de
5 milliards de francs, qui, insidieusement, remettent en cause certains leviers de
mise en oeuvre de la politique économique du Gouvernement et engagent ainsi lavenir
du pays.
M. Yves Cochet a souhaité savoir comment lEtat
entendait utiliser les 5 milliards de francs prélevés sur les caisses
dépargne. Dans lhypothèse où ceux-ci seraient affectés à la politique de
lemploi ou au relèvement des minima sociaux, il sest interrogé sur
lopportunité dopérer des prélèvements similaires sur dautres
établissements financiers.
Il sest également enquis des effets de ce prélèvement sur le
ratio de solvabilité des caisses dépargne.
Se fondant sur les travaux quil avait précédemment menés en
qualité de parlementaire en mission, M. Raymond Douyère a tout dabord
fait valoir que le prélèvement exceptionnel de 5 milliards de francs opéré par
lEtat ne remettrait pas en cause lassise financière du Fonds commun de
réserve et de garantie, pas plus quil ne compromettrait son ration de solvabilité,
qui, après prélèvement, sétablirait à 16%, soit le double du minimum
réglementaire.
Il a par ailleurs relevé que les efforts consentis dans le passé par
la Nation, à laquelle les caisses dépargne appartiennent, pour permettre à
celles-ci daccroître leurs fonds propres et dabonder leurs fonds de garantie
autorisaient désormais lEtat à obtenir une rétrocession.
Il a rappelé que, compte tenu de ces éléments, il avait, en son
temps, recommandé au Gouvernement dopérer un prélèvement de 8 milliards de
francs.
Il a toutefois reconnu que ce type de mesure ne faciliterait pas le
règlement du problème soulevé par le régime de retraite des agents de caisse
dépargne, lequel nécessiterait, à terme, un financement évalué à près de
40 milliards de francs.
Il a enfin souhaité que la représentation nationale engage un
véritable débat sur ces différentes question, à loccasion de la présentation du
projet de réforme du statut des caisses dépargne.
Qualifiant de véritable " hold-up " la
ponction opérée par lEtat sur les fonds propres des caisses dépargne, M. Gilbert
Gantier a fermement condamné cette mesure, faisant valoir quelle conduirait à
affecter une épargne de long terme au financement des dépenses courantes de lEtat.
Il a estimé que limportance des sommes gérées par les caisses dépargne,
peut-être dailleurs trop élevées, appelait une révision du statut de ces
institutions, et non pas le recours aux mesures envisagées par le Gouvernement.
M. Jean-Jacques Jégou a jugé que lEtat était
fondé à opérer un prélèvement, lequel ne constituait que la rétrocession dune
dotation exceptionnelle versée à ce réseau en 1984.
Il a toutefois fait valoir que cette démarche pouvait être critiquée
en raison de son opacité, la représentation nationale nen ayant été que
tardivement informée. Il a par ailleurs souligné que lavenir et la place, au sein
de notre système financier, du réseau des caisses dépargne demeuraient largement
incertains. Il sest, en particulier, inquiété de limpossibilité, pour ce
réseau, de participer, grâce à limportance de ses fonds propres, au capital
dautres institutions financières. Cest pourquoi il a souligné lurgence
de légiférer au plus vite sur le statut des caisses dépargne.
Marquant son accord avec cette dernière remarque, M. Charles
de Courson sest inquiété de la faible rentabilité du réseau des caisses
dépargne, laquelle rendrait nécessaires de profondes restructurations internes,
nécessitant de prélever sur les fonds propres les financements nécessaires. Il a donc
déploré que lEtat se lance, avec ce prélèvement, dans une politique contraire
aux intérêts du réseau des caisses dépargne.
Le Rapporteur général a souhaité dissocier le débat de fond
sur la réforme du statut des caisses dépargne de la question du prélèvement que
lEtat souhaitait opérer sur leurs fonds propres. Choqué par lutilisation du
terme de " hold-up ", il a justifié cette mesure par la
volonté du Gouvernement de récupérer une dotation versée dans le passé à ce réseau
et fait valoir que le choix avait été fait dune actualisation minimale de cette
dotation, afin de ne pas pénaliser les caisses dépargne.
Afin de rassurer M. Yves Cochet, il a rappelé que le
prélèvement envisagé naffecterait pas véritablement le ratio de solvabilité des
caisses dépargne, lequel passerait, une fois le prélèvement opéré, de 16,8% à
16%, ce qui représenterait encore le double des ratios minimum de solvabilité imposés
par la réglementation.
Il a, en conséquence, émis un avis défavorable sur les amendements
proposés.
Evoquant les réflexions actuellement menées, au niveau
gouvernemental, pour mobiliser des ressources de long terme au profit
dinfrastructures non rentables à court terme, M. Michel Bouvard a
estimé que la ponction opérée par lEtat nuirait à la capacité du réseau des
caisses dépargne de contribuer à cet objectif. Il a donc souhaité que le
Gouvernement donne réellement les moyens aux institutions compétentes daccompagner
des projets de développement de long terme.
M. Jean-Jacques Jégou a déploré la volonté du
Gouvernement de poursuivre les prélèvements opérés sur la Caisse des dépôts et
consignations, afin de financer son déficit budgétaire. Il a précisé que, depuis 1982,
c'étaient près de 400 milliards de francs qui avaient ainsi été transférés,
alors que la loi imposait à la caisse de protéger lépargne des Français. Il a
indiqué par ailleurs que ces ponctions avaient été opérées en labsence de toute
indication sur leffet de levier de telles sommes et sur leur utilité pour le
budget.
Marquant son accord avec les observations présentées par
M. Michel Bouvard quant à limpact de ce type de mesure sur le financement des
infrastructures de long terme, il a souhaité que cette question fasse lobjet
dun débat.
Prenant acte des déclarations du Rapporteur général sur la
compatibilité du prélèvement de 5 milliards de francs avec le maintien du ration
prudentiel des caisses dépargne, M. Yves Deniaud a toutefois fait
observer quà cette somme viendraient se rajouter, dune part, un prélèvement
de 15 milliards de francs destiné à alimenter un fonds de garantie du régime
général des retraites et, dautre part, le coût du financement des dépenses de
retraite des agents des caisses dépargne, évaluées, sur la base dune simple
garantie des droits acquis, entre 15 à 20 milliards de francs. Il a relevé que les
fonds propres de ces caisses seraient réduits dautant, compromettant ainsi
lavenir du statut du personnel, ainsi que la rentabilité dexploitation, donc
lavenir, du réseau.
Après avoir rappelé les performances de la Caisse des dépôts et
consignations, seul établissement de la place de Paris à bénéficier dune
notation triple A, M. Jean-Pierre Balligand a soutenu lidée que
ces performances pourraient davantage servir lintérêt public. Il a rappelé que
les caisses dépargne se caractérisaient par une très forte liquidité de leurs
fonds et estimé que ces ressources pourraient être utilement affectées à des
investissements de long terme, tels que le financement de moyens de transports collectifs
au sein des agglomérations. Il a souhaité que le Gouvernement présente des propositions
en ce sens.
La Commission a rejeté les deux amendements de suppression,
puis elle a adopté larticle 36 sans modification.
Article 37 : Dispositions relatives aux affectations :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 38 : Actualisation des taux de la taxe sur les
huiles perçue au profit du BAPSA :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 39 : Versement dune contribution des
organismes collecteurs du 1% logement :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 40 : Enveloppe normée des concours de
lEtat aux collectivités territoriales :
La Commission a examiné, en discussion commune, trois amendements
similaires de M. Gilles Carrez, M. Christian Cuvilliez et M. Pierre
Méhaignerie, tendant à indexer lenveloppe normée des concours de lEtat aux
collectivités locales sur la somme de lévolution des prix et de la moitié de la
croissance du PIB à compter de lannée 1999, ainsi quun amendement du
Rapporteur général tendant à porter la fraction de la croissance du PIB prise en
compte de 15 à 25% pour lannée 1999, de 25 à 33% pour lannée 2000 et de 33
à 50% pour lannée 2001, et trois amendements similaires de MM. Michel
Bouvard, Jean-Louis Idiart et Philippe Auberger.
M. Gilles Carrez a indiqué que son amendement répondait à une
demande unanime du comité directeur de lAssociation des maires de France, comme du
Comité des finances locales. Il a précisé que le taux dindexation de
lenveloppe normée serait ainsi le même que celui de la DGF et sétablirait
au niveau nécessaire pour éviter une réduction de la dotation de compensation de la
taxe professionnelle (DCTP).
Après les observations de M. Christian Cuvilliez, M. Charles
de Courson a indiqué que seule ladoption de ces amendements permettrait de ne
pas diminuer les dotations destinées aux groupements de communes. Il a rappelé que
lon constatait actuellement certains cas daugmentation de la fiscalité
intercommunale en réponse aux fortes réductions de la DGF versée aux structures de
coopération correspondantes. Il a conclu quil était nécessaire de ne pas attendre
2001 et de procéder, dès 1999, à une indexation sur la moitié de la croissance.
Le Rapporteur général sest prononcé contre les
amendements de MM. Gilles Carrez, Christian Cuvilliez et Pierre Méhaignerie,
estimant trop coûteux le dispositif proposé. Il a fait valoir que ladoption de son
amendement offrait une solution satisfaisante. Il a rappelé que le contrat de croissance
et de solidarité constituait une avancée incontestable par rapport à lancien
dispositif du pacte de stabilité institué par la loi de finances pour 1996.
Le Président Augustin Bonrepaux a relevé que lan dernier
la baisse de la DCTP avait été atténuée, grâce à la décision du Gouvernement de
neutraliser la régularisation négative de la DGF pour 1996, en abondant de
450 millions de francs la DCTP. Il a jugé que la solution proposée par
lamendement du Rapporteur général semblait suffisante, avant de rappeler que
lenveloppe normée évoluait sous le précédent Gouvernement dans un sens
défavorable aux collectivités locales.
La Commission a rejeté les trois amendements de MM. Gilles
Carrez, Christian Cuvilliez et M. Pierre Méhaignerie et a adopté lamendement
du Rapporteur général portant les fractions du taux dévolution du PIB prises en
compte pour lindexation de lenveloppe normée des dotations de lEtat à
25% en 1999, 33% en 2000 et 50% en 2001. Les trois amendements de MM. Michel Bouvard,
Jean-Louis Idiart et Philippe Auberger ont été considérés comme satisfaits.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Gilles Carrez,
tendant à supprimer le dispositif de calcul de lenveloppe normée sur la base du
montant " recalé " de la DGF.
M. Gilles Carrez a insisté sur le caractère technique de sa
proposition et a rappelé que la prise en compte dune DGF
" recalée " avait conduit à limiter la progression de la DGF durant
trois années. Il a jugé nécessaire de mettre fin à cet inconvénient.
Le Rapporteur général a rappelé que le raisonnement sur
lequel se fondait cet amendement nétait pas totalement cohérent, car il revenait
à ne pas prendre en compte les évolutions réelles des indices retenus pour
lindexation de la DGF, et il sest prononcé contre lamendement.
Après les observations de M. Charles de Courson, la Commission
a rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite adopté un amendement rédactionnel du
Rapporteur général.
Puis, elle a examiné un amendement du Président Augustin Bonrepaux,
tendant à réduire la baisse de la DCTP pour les collectivités les moins favorisées.
Le Président Augustin Bonrepaux a jugé nécessaire
d'améliorer la situation des collectivités locales relevant du champ de cet amendement
et a insisté sur le fait que les autres communes éligibles ne seraient pas pénalisées,
puisquun effort supplémentaire serait demandé, par un autre amendement, à celles
qui disposent des bases de taxe professionnelle les plus importantes.
M. Gilles Carrez a observé que cet amendement accroîtrait les
effets prévus sur les communes ne bénéficiant pas de la modulation de la baisse de la
DCTP. Il a jugé que limportance des sommes en cause méritait dêtre prise en
compte.
La Commission a adopté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par le Rapporteur
général, tendant à éviter toute diminution de la DCTP, à structure constante,
pour les communes figurant dans la première catégorie des communes de plus de 10.000
habitants éligibles à la dotation de solidarité urbaine (DSU), qui ressentiraient
particulièrement une baisse de leur DCTP en raison de limportance de cette
dernière dans leurs ressources.
M. Charles de Courson a demandé les raisons dune mesure
qui visait seulement une partie des bénéficiaires de la DSU.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les communes
éligibles à la DSU pourraient être néanmoins pénalisées par les mesures proposées
par le Gouvernement et quil convenait de limiter la baisse de leur DCTP,
dautant que les dotations quelles recevront de lEtat diminueront,
puisque lindexation de la dotation générale de décentralisation sur
lévolution de la DGF, importante cette année, favoriserait surtout les
départements et les régions.
M. Gilles Carrez sest interrogé, dans un souci
déquité, sur les mesures prévues en faveur des communes rurales. Il a également
insisté sur le cas des communes non éligibles à la DSU et dont la base de taxe
professionnelle était très inférieure à la moyenne de leur strate démographique. Il a
jugé que la recherche dune péréquation la plus équilibrée possible exigerait un
grand nombre damendements.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que lesprit
des amendements déposés était déviter la pénalisation des communes en
difficulté et quune de ces mesures concernerait les bourgs-centres situés dans les
zones de revitalisation rurale. Il a également indiqué quafin de ne pas pénaliser
les autres communes, un effort serait demandé aux communes ayant de fortes bases de taxe
professionnelle.
Cet amendement a été adopté.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Michel Bouvard,
tendant à appliquer également la modulation de la baisse de la DCTP au bénéfice des
communes éligibles à la fraction bourg-centre de la dotation de solidarité rurale.
M. Michel Bouvard a considéré quil convenait de
maintenir le parallèle entre les communes éligibles à la DSU et celles éligibles à la
DSR.
Le Rapporteur général sest prononcé défavorablement,
jugeant nécessaire de cibler davantage la mesure.
Cet amendement a été rejeté.
La Commission a ensuite adopté un amendement présenté par le Président
Augustin Bonrepaux, visant à accentuer la baisse de la DCTP dans les communes les
mieux dotées en bases de taxe professionnelle et prévoyant un élargissement du
dispositif de modulation de la baisse de la DCTP aux bourgs-centres situés en zone de
revitalisation rurale.
Puis elle a adopté larticle 40 ainsi modifié.
Article 41 : Majoration exceptionnelle de la dotation de
solidarité urbaine (DSU) :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 42 : Évaluation du prélèvement opéré sur les
recettes de lEtat au titre de la participation de la France au budget des
Communautés européennes :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Elle a ensuite abordé l'examen des articles et amendements
précédemment réservés.
Après larticle 19 :
La Commission a repris l'examen de l'amendement (précédemment
réservé) de M. Christian Cuvilliez, assujettissant au taux réduit de
TVA certains produits de chocolaterie et de confiserie de grande consommation.
Le Rapporteur général sest prononcé en faveur de cet
amendement, jugeant quil relevait de lesprit des réductions ciblées de TVA,
sous réserve quil soit gagé sur une augmentation des droits sur les tabacs et non
pas une majoration du taux de limpôt sur les sociétés.
MM. Charles de Courson, Raymond Douyère, Jean-Louis Dumont et
Gilbert Gantier ont observé que le dispositif de cet amendement, fort détaillé, ne
concernait pas certains produits de chocolaterie, dont le bon sens voudrait peut-être
quils bénéficient également du taux réduit de TVA.
M. Jean-Louis Dumont a insisté sur la nécessité dune
réduction cohérente et généralisée de la TVA sur ces produits, laquelle semblait
indispensable pour éviter les distorsions de concurrence entre certains produits
fabriqués en France et ceux fabriqués à létranger.
M. Gilbert Gantier sest interrogé sur lintérêt
dinclure les pâtes à mâcher, qui ne semblaient pas intéresser directement
lindustrie française.
Le Rapporteur général a insisté sur la nécessité, dictée
par des considérations financières, de procéder par étape pour résoudre les
incohérences constatées en matière de taxation du chocolat.
M. Christian Cuvilliez a fait part de son accord sur la
substitution de gage proposée par le Rapporteur général.
La Commission a adopté cet amendement.
Article 23 : Augmentation des taux de réduction de droits
sur les donations :
La Commission a adopté un amendement (précédemment
réservé) du Rapporteur général, proposant de supprimer, à titre
exceptionnel et temporaire, pour la période allant du 7 octobre 1998 au
31 décembre 1999, toute limite dâge pour bénéficier de labattement de
50% sur les droits applicables aux donations, son auteur ayant insisté sur
lintérêt de la disposition en matière de transmission dentreprises.
Article 24 : Moralisation des avantages liés à la
transmission des patrimoines par le biais de lassurance-vie (précédemment
réservé) :
La Commission a examiné deux amendements de suppression présentés
par MM. Philippe Auberger et François dAubert.
M. Philippe Auberger a considéré que, même sil
était juridiquement possible de revenir sur les avantages liés à la transmission du
patrimoine par le biais de l'assurance-vie, les souscripteurs de tels contrats avaient
été cependant influencés par la législation en vigueur. Il a noté que certains
produits dassurance-vie avaient même été placés dans le public par des
fonctionnaires de lEtat. Il a jugé que la véritable morale consistait à respecter
la parole donnée.
M. Gilbert Gantier a estimé que lEtat avait pris un
engagement juridique et moral, remarquant que les dispositions en question avaient été
adoptées sous des majorités différentes. Il a considéré que, même si le Conseil
constitutionnel admettait la rétroactivité en matière fiscale, il sagissait là
dune atteinte au crédit de lEtat.
Le Rapporteur général a d'abord noté que ce texte poursuivait
un but de justice. Il a rappelé que certains moyens doptimisation fiscale étaient
désormais utilisés dans des conditions proches de lévasion fiscale et quune
correction était indispensable pour respecter légalité lors de la transmission
des patrimoines. Relevant que le dispositif proposé ne soulevait pas de difficulté au
regard du principe de non-rétroactivité, il a cependant remarqué que sa rédaction
n'était pas sans poser des problèmes de droit, sagissant notamment de
légalité entre les contribuables. Il a indiqué quil étudiait une nouvelle
rédaction de larticle, en concertation avec le Gouvernement, dans le respect des
objectifs de justice qui avaient présidé à son élaboration.
M. Charles de Courson a concédé que larticle ne
posait effectivement pas de problème en terme de rétroactivité, dun strict point
de vue constitutionnel, mais a noté quil remettait en question la situation de
personnes ayant souscrit un contrat de bonne foi dans un cadre bien défini. Il a jugé
que ce type de mesure ne pouvait avoir deffet que pour lavenir et que
lEtat ne shonorait pas en ne respectant pas ses engagements.
Le Rapporteur général a souhaité que les amendements de
suppression, motivés par des considérations qu'il ne partageait pas, soient rejetés,
mais a appelé la Commission à voter contre l'article, afin de bien marquer qu'elle ne
remettait pas en cause les finalités du dispositif proposé.
La Commission a rejeté ces deux amendements.
Elle a ensuite rejeté :
un amendement de M. Philippe Auberger, soumettant aux
droits de mutation par décès les sommes issues de contrats dassurance-vie
supérieures à cinq fois la septième tranche du barème de limpôt sur le
revenu ;
trois amendements identiques de MM. Philippe Auberger,
François dAubert et Pierre Méhaignerie, proposant que la mesure ne sapplique
que pour les contrats conclus à compter du 1er janvier 1999 ;
un amendement de M. Christian Cuvilliez, ayant pour
objet de limiter à 500.000 francs le plafond de lexonération des droits de
mutation à titre gratuit, dont bénéficient les contrats dassurance-vie ;
un amendement de M. Charles de Courson, portant à
1.000.000 francs par part le seuil au-delà duquel les sommes issues de
lassurance-vie sont soumises aux droits de mutation ;
un amendement de M. Christian Cuvilliez, ayant pour
objet de soumettre aux droits de mutation à titre gratuit les sommes issues de
lassurance-vie pour leur fraction supérieure à 1 million de francs ;
un amendement de M. Michel Inchauspé, ayant pour
objet de maintenir le régime actuel dexonération, quand les bénéficiaires des
contrats dassurance-vie sont les petits-enfants des souscripteurs de ces contrats et
si ceux-ci ont été souscrits avant ler septembre 1998.
La Commission a ensuite rejeté larticle 24.
Article 43 : Équilibre général du budget :
La Commission a examiné un amendement de M. Pierre Méhaignerie,
ayant pour objet de réduire de 18,3 milliards de francs les dépenses du budget
général et de diminuer dun montant identique le déficit.
M. Charles de Courson a indiqué qu'il s'agissait de
limiter laugmentation des dépenses du budget général à 1,3%, soit à la seule
hausse des prix, ce gel en francs constants des dépenses devant permettre de réaliser
une économie substantielle. Il a indiqué quen cas dadoption de cet
amendement, les économies correspondantes devraient être trouvées fascicule par
fascicule dans le cadre de lexamen de la deuxième partie du projet de loi de
finances.
Le Rapporteur général a jugé que cet amendement allait à
lencontre des orientations politiques de la majorité. Il a rappelé que le présent
projet de loi de finances organisait une maîtrise raisonnée des dépenses publiques,
alors que les gouvernements précédents affichaient souvent, en loi de finances initiale,
une rigueur qui nétait pas suivie deffets lors de lexécution. Evoquant
les amendements de réduction de crédits adoptés par la précédente majorité lors du
débat sur le projet de loi de finances pour 1996, il a rappelé que seuls
2 milliards de francs avaient pu, péniblement, être trouvés.
Le Président Augustin Bonrepaux a fait part de son scepticisme
quant à leffet, sur léconomie et le niveau du déficit, des amendements de
réduction de crédits votés il y a trois ans.
La Commission a rejeté cet amendement et a adopté
larticle 43 sans modification.
Seconde délibération :
A la demande du Rapporteur général, la Commission a procédé à une
seconde délibération de l'amendement portant article additionnel après
larticle 22, précédemment adopté à l'initiative de M. Marc Laffineur,
et ayant pour objet de soumettre au taux réduit de TVA les prestations liées aux
activités sportives et à l'utilisation des équipements sportifs.
La Commission est revenue sur le vote positif précédemment émis sur
cet amendement, qu'elle a donc rejeté.
Vote sur lensemble de la première partie :
Elle a ensuite adopté lensemble de la première partie du
projet de loi de finances 1999 ainsi modifiée.
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