ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 22
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 10 novembre 1998
(Séance de 16 heures 15)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
Suite de lexamen de la deuxième partie du projet de loi de finances
pour 1999 (n° 1078)
(M. Didier Migaud, Rapporteur général)
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- Article 68 (suite)
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- Article 72
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- Après larticle 68
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- Après larticle 72
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- Article 69
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4 |
- Article 73
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10 |
- Après larticle 69
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4 |
- Après larticle 73
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10 |
- Article 70
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6 |
- Article 74
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11 |
- Après larticle 70
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6 |
- Après larticle 74
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11 |
- Article 71
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9 |
- Vote sur lensemble
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La Commission des finances, de léconomie générale et du Plan a
poursuivi, sur le rapport de M. Didier Migaud, Rapporteur général, lexamen de la deuxième
partie du projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078).
Article 68 (suite) : Avantages fiscaux en faveur des
bailleurs privés pour les locations de logements de caractère intermédiaire :
La Commission a rejeté un amendement de M. Jean-Jacques
Jégou, tendant à porter respectivement de 25 à 35% et de six à dix ans le taux et la
durée de la déduction forfaitaire applicable sur les revenus fonciers, pour les
logements ayant fait lobjet de laide fiscale à linvestissement.
Elle a ensuite rejeté lamendement n° II-26 de
M. Georges Sarre, tendant à réserver le régime damortissement à la
création dune offre supplémentaire dhabitations à loyer modéré dans les
départements où loffre de logements sociaux est inférieure à la demande.
Puis, elle a rejeté un amendement de M. Jean-Jacques
Jégou soutenu par M. Pierre Hériaud, prévoyant une déduction, au titre de
lamortissement, de 10% du prix dacquisition les quatre premières années et
de 2% pour les vingt années suivantes.
Elle a également rejeté un amendement du même auteur,
prévoyant une déduction du même ordre pour les dépenses de reconstruction et
dagrandissement.
La Commission a ensuite examiné, en discussion commune, quatre
amendements :
deux amendements, lun de M. Pierre Méhaignerie
soutenu par M. Pierre Hériaud, lautre de M. Henry Chabert, tendant
à autoriser la location à un ascendant ou un descendant dun logement acquis à
compter du 1er janvier 1999 ;
deux amendements, lun présenté par M. Gilbert
Gantier, lautre de M. Henry Chabert, tendant à permettre à une personne
morale prenant un logement à bail de le sous-louer à toute personne, et non
exclusivement à des membres de son personnel.
Le Rapporteur général a fait valoir que les extensions
proposées semblaient trop larges sagissant dun dispositif dont le projet de
loi tendait à restreindre le champ dapplication.
Ces amendements ont été rejetés.
La Commission a ensuite examiné, en discussion commune, trois
amendements ayant le même objet, relatifs au maintien de lamortissement en cas de
démembrement du droit de propriété, le premier présenté par M. Gilbert Gantier,
le deuxième de M. Henry Chabert et le troisième présenté par M. Christian
Cuvilliez.
M. Gilbert Gantier a rappelé la réalité du problème que
ces amendements tendaient à résoudre, faisant valoir que les droits du conjoint
survivant devaient être préservés.
Après les observations de M. Christian Cuvilliez, le
Rapporteur général a fait part de sa préférence pour le dispositif proposé par ce
dernier, puisquil ne concernait explicitement que le seul conjoint survivant, dont
il a jugé la situation digne dêtre confortée.
La Commission a rejeté les amendements de MM. Gilbert
Gantier et Henry Chabert, puis a adopté lamendement de M. Christian
Cuvilliez.
La Commission a examiné deux amendements identiques, lun de
M. Gilbert Gantier, lautre de M. Henry Chabert, visant à maintenir la
déduction au titre de lamortissement pour chaque nouvelle période de location de
trois ans, au-delà de la neuvième année.
M. Gilbert Gantier a fait valoir quil convenait
dinciter linvestisseur à maintenir au-delà de la neuvième année les
conditions de location du bien considéré. Après que le Rapporteur général se
fut prononcé défavorablement, la Commission a rejeté ces amendements.
Puis, la Commission a examiné un amendement présenté par le Rapporteur
général, tendant à instituer un avantage fiscal à linvestissement locatif
dans les résidences de tourisme classées, situées dans les zones éligibles à la prime
daménagement du territoire, dans les territoires ruraux de développement
prioritaire ou dans les zones de revitalisation rurale.
Après une intervention de M. Raymond Douyère sur les
gîtes ruraux, la Commission a adopté cet amendement.
La Commission a ensuite adopté un amendement présenté par le
Rapporteur général, prévoyant que le Gouvernement remettrait un rapport sur
lapplication du dispositif damortissement prévu à cet article après cinq
années dapplication.
La Commission a adopté larticle 68 ainsi modifié.
Après larticle 68 :
La Commission a examiné, en discussion commune, un amendement de
M. Henry Chabert et un amendement de M. Gilbert Gantier, visant à exonérer de
droits de mutation à titre gratuit les logements à caractère intermédiaire ayant
bénéficié de lamortissement en faveur des bailleurs privés, lors de la première
transmission, à la condition quils aient fait lobjet dune location
dune durée minimale de douze ans à compter de lacquisition.
M. Gilbert Gantier a fait valoir que cette mesure
inciterait à poursuivre la mise en location des logements concernés.
Le Rapporteur général a estimé que cette proposition ne
sinscrivait pas dans la logique fiscale retenue, en matière de droits de mutation,
dans le cadre de la première partie du projet de loi de finances pour 1999.
M. Marc Laffineur a insisté sur lintérêt du
dispositif proposé par M. Gilbert Gantier en cas de décès, faisant valoir que des
pénalités pourraient être appliquées aux ayants-droits.
La Commission a rejeté ces amendements.
Article 69 : Reconduction de mesures
damortissement exceptionnel prévues en faveur de matériels destinés à améliorer
la qualité de la vie ou à économiser lénergie :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Après larticle 69 :
La Commission a examiné un amendement présenté par Mme Nicole
Bricq, instituant un crédit dimpôt pour lachat de véhicules utilisant des
carburants non polluants tels que le GPL, le GNV ou lénergie électrique, ainsi que
pour lacquisition déquipements spécifiques de bi-carburation.
Mme Nicole Bricq a précisé que le montant du crédit
dimpôt serait de 4.000 francs pour les particuliers, et de 6.000 francs pour
les taxis. Elle a ajouté que cette mesure incitative serait applicable jusquau 31
décembre 2001.
M. Jean-Jacques Jégou, après sêtre déclaré en
parfait accord avec lesprit de cette proposition, sest cependant demandé si
le dispositif nétait pas trop favorable pour les taxis, compte tenu du fait
quils récupèrent déjà la TVA. Il a indiqué quun équipement de
10.000 francs donnerait lieu à près de 2.000 francs de récupération de TVA,
et à 6.000 francs de crédit dimpôt.
M. Maurice Adevah-Puf a précisé que pour sa part,
il avait envisagé de proposer un tel dispositif pour les seuls taxis. Il a souligné
limportance dune mesure tendant à favoriser la qualité de lair en
milieu urbain. Il sest interrogé sur la portée de lavantage proposé aux
taxis, eu égard au moindre coût actuel de lutilisation du diesel.
Le Rapporteur général sest associé à la remarque de
M. Jean-Jacques Jégou et a suggéré que la majoration spécifique prévue en faveur
des taxis soit supprimée.
Après que Mme Nicole Bricq eut procédé à une
rectification en ce sens, la Commission a adopté cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Yves Cochet,
tendant à exonérer de la taxe sur les " cartes grises " les
véhicules électriques ainsi que les véhicules fonctionnant au GPL ou GNV.
Le Rapporteur général a jugé préférable quune telle
exonération ait un caractère facultatif, ce que ne prévoyait pas le dispositif
proposé. La Commission a alors rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite rejeté un amendement similaire de
M. Yves Cochet tendant à instituer une exonération en matière de
" vignette ", après que le Rapporteur général eut fait valoir que
cette faculté existait déjà, pour les conseils généraux, depuis la dernière loi de
finances.
Puis, la Commission a examiné un amendement présenté par
M. Gérard Fuchs, prévoyant que le Gouvernement devrait remettre au Parlement, avant
le 1er octobre 1999, un rapport sur la fiscalité locale des établissements
exceptionnels, lécrêtement de la taxe professionnelle au profit des fonds
départementaux de péréquation de la taxe professionnelle et la répartition des moyens
de ces fonds.
M. Gérard Fuchs a jugé que la stabilité des règles de
répartition de la taxe professionnelle des établissements exceptionnels se traduisait
par un excédent de ressources pour les communes bénéficiaires de limplantation de
ces établissements et par une redistribution insuffisante au profit de communes plus
éloignées.
M. Jean-Jacques Jégou a insisté sur la pertinence de cet
amendement, rappelant que nombre de communes de la région parisienne ne bénéficiaient
pas de limplantation à proximité dinstallations comme le Marché
dintérêt national de Rungis. Il a rappelé que laéroport dOrly
nétait pas considéré, au regard de la taxe professionnelle, comme un
établissement exceptionnel, et quainsi, certaines des communes avoisinantes
supportant les nuisances sonores ne bénéficiaient daucun supplément de
ressources. Il sest demandé si un tel rapport ne relèverait pas de la Commission
des finances de lAssemblée nationale plutôt que du Gouvernement.
Après que le Rapporteur général eut fait valoir que la
technicité du sujet rendait nécessaire de recueillir, dans un premier temps, des
informations auprès du Gouvernement, la Commission a adopté cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par
M. Maurice Adevah-Puf, tendant à donner compétence aux collectivités locales
pour décider de lexonération trentenaire de taxe foncière sur les propriétés
non bâties dont bénéficient les terrains forestiers.
M. Maurice Adevah-Puf a jugé quil convenait,
pour la défense de lespace rural, de procéder à une gestion plus adaptée de
cette exonération, afin dorienter la production forestière vers certaines
essences, en fonction de lintérêt économique, ou écologique, de chaque
territoire.
Sur lavis favorable du Rapporteur général, la Commission
a adopté cet amendement.
La Commission a enfin examiné un amendement de M. Jean-Louis
Idiart, instituant une taxe sur les activités saisonnières non salariées à caractère
commercial.
M. Jean-Louis Idiart a rappelé que cet amendement était
similaire à celui adopté dans le cadre du projet de loi portant diverses dispositions
dordre économique et financier, examiné au printemps, et qui avait été annulé
par le Conseil constitutionnel pour des raisons de procédure.
Le Rapporteur général ayant fait part de son avis favorable,
le dispositif proposé étant suffisamment précis sur le tarif de la taxe, la Commission
a adopté cet amendement.
Article 70 : Gestion dactifs hors de France dans des
structures soumises à un régime fiscal privilégié constituées par des personnes
physiques :
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par
M. Jean-Jacques Jégou.
M. Jean-Jacques Jégou a considéré que cet article était
contraire à un principe fondamental du droit fiscal, qui veut que seuls les revenus
effectivement perçus soient imposés. Il a expliqué que les personnes physiques ne
sauraient ainsi être soumises à limpôt sur le revenu pour des produits réalisés
dans le cadre dentités soumises à un régime fiscal privilégié hors de France,
mais qui ne seraient pas effectivement distribués.
Le Rapporteur général sest déclaré opposé à cet
amendement de suppression. Il a fait valoir que de nombreux pays, tels que les Etats-Unis,
le Canada, le Royaume-Uni et lAllemagne, avaient institué des dispositifs
comparables. Il a souligné limportance de la lutte contre lévasion fiscale
internationale et a rappelé que cette mesure avait été envisagée par
M. Jean-Pierre Brard dans son rapport dinformation n° 1105 intitulé
" Fraude et évasion fiscales : une intolérable atteinte à
limpôt citoyen ".
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite adopté deux amendements de précision
présentés par le Rapporteur général, ainsi quun troisième amendement, du
même auteur, visant à éliminer un cumul dimposition avec limpôt acquitté
localement.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par
M. Jean-Jacques Jégou, proposant dinstituer un sursis dimposition,
jusquà la perception effective des revenus provenant des organismes établis hors
de France.
M. Jean-Jacques Jégou a précisé quil
sagissait toujours de faire prévaloir le principe selon lequel seuls les revenus
perçus sont susceptibles dêtre imposés.
Le Rapporteur général a jugé subtile la solution ainsi
avancée, mais a observé quelle reviendrait à vider de son sens la disposition
proposée par le Gouvernement. Il a noté quen la matière, les mécanismes de
fraude reposaient, précisément, sur labsence de distribution effective des
dividendes.
La Commission a rejeté cet amendement, puis a adopté
larticle 70 ainsi modifié.
Après larticle 70 :
M. Jean-Pierre Brard a préalablement indiqué quil
allait successivement présenter plusieurs amendements tendant à renforcer la lutte
contre la fraude fiscale, tout en recherchant, dans la mesure du possible, des solutions
qui soient susceptibles de dégager un certain consensus.
La Commission a dabord examiné un amendement présenté par
M. Jean-Pierre Brard, prévoyant que le fascicule " Evaluation des voies
et moyens " annexé au projet de loi de finances de lannée
mentionnerait les résultats des contrôles fiscaux, pour chacune des régions et chacun
des départements de plus dun million dhabitants.
Le Rapporteur général sest déclaré favorable à cette
proposition, dont il a souligné la portée purement statistique.
La Commission a adopté cet amendement.
Puis, elle a examiné un amendement, présenté par M. Jean-Pierre
Brard, tendant à réduire, de 306.030 francs à 200.000 francs, le seuil
au-delà duquel ladministration fiscale peut imposer les contribuables daprès
leur train de vie, en cas de disproportion marquée avec les revenus déclarés.
Le Rapporteur général a exprimé un avis réservé sur cette
proposition.
M. Philippe Auberger a souligné que la taxation
daprès les signes extérieurs de richesse était, par définition, approximative,
et quil convenait donc den limiter le champ dapplication.
M. Jean-Pierre Brard a retiré cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par
M. Jean-Pierre Brard, tendant à étendre à lensemble des transferts de plus
de 50.000 francs, vers ou en provenance de létranger, avec ou sans
intervention dun organisme de crédit, lobligation pour les personnes
physiques de procéder à une déclaration.
M. Jean-Pierre Brard a indiqué que son objectif était de
renforcer la transparence et de ne pas pénaliser les contribuables de bonne foi.
La Commission a adopté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par
M. Jean-Pierre Brard, tendant à réduire, de 150.000 francs à
10.000 francs, le montant au-delà duquel les particuliers non commerçants sont
tenus deffectuer leurs paiements par chèque, carte bancaire, virement ou carte de
crédit.
Le Rapporteur général a jugé que lon pouvait
effectivement douter des intentions dun contribuable réalisant en liquide des
transactions dun montant élevé. Il sest néanmoins demandé si le seuil
proposé de 10.000 francs nétait pas un peu trop bas. Il a présenté deux
sous-amendements, le premier fixant ce seuil à 50.000 francs, le second réduisant
de 100.000 francs à 35.000 francs le montant de lamende prévue en cas
dinfraction, afin de respecter le principe de proportionnalité.
M. Jean-Jacques Jégou a estimé quil conviendrait,
au contraire, de durcir le dispositif proposé et a suggéré que le seuil soit fixé à
1.000 francs.
M. Gérard Fuchs a fait observer que des billets en euros
allaient avoir une valeur supérieure à 1.000 francs. Il sest demandé si leur
utilisation serait alors interdite sur le territoire français.
M. Raymond Douyère a rappelé les débats qui avaient
présidé à lélaboration du dispositif actuel et souligné que le principe de
liberté avait parfois été abusivement mis en avant.
Le Rapporteur général a précisé que le seuil de
50.000 francs était déjà retenu, notamment en matière douanière et de lutte
contre le blanchiment.
Le Président Augustin Bonrepaux sest demandé si le bon
équilibre ne se situait pas entre ces montants de 10.000 francs et de
50.000 francs, et a avancé la somme de 20.000 francs.
M. Jean-Pierre Brard sest déclaré prêt à se
rallier à une solution de compromis à 20.000 francs.
La Commission a adopté les deux sous-amendements présentés
par le Rapporteur général, puis lamendement ainsi modifié.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Jean-Pierre
Brard, tendant à instituer une obligation de déclaration par le contribuable,
auprès de ladministration fiscale, des mouvements de fonds de plus de
50.000 francs affectant ses comptes bancaires ou postaux. Il a ajouté que
lorigine, la destination et lobjet de ces dépôts et retraits devraient être
précisés.
Le Rapporteur général a jugé cette proposition intéressante,
tout en sinterrogeant sur son caractère opératoire.
M. Marc Laffineur a considéré que lidée était
bonne, mais quil fallait faire attention à ne pas pénaliser les banques
françaises en encourageant la détention de comptes à létranger.
M. Dominique Baert a également attiré lattention de
la Commission sur les changements de domiciliation bancaire qui risqueraient
dintervenir dans les zones frontalières.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par
M. Jean-Pierre Brard, prévoyant la constitution dun fichier des associés,
dirigeants et gérants des sociétés, afin de mieux surveiller les sociétés
éphémères, souvent créées dans un but principalement frauduleux.
M. Philippe Auberger a déclaré comprendre
linspiration de cette proposition, mais a remarqué que les sociétés
immatriculées au registre du commerce devaient déjà signaler les changements qui
affectent leur direction et que le fichier proposé serait particulièrement lourd à
gérer.
M. Jean-Pierre Brard a indiqué que cet avis nétait
pas celui des services fiscaux, qui considèrent, au contraire, quil sagirait
dun outil particulièrement utile.
Le Rapporteur général sest déclaré favorable à cette
mesure, tout en sinterrogeant sur son caractère législatif.
Cet amendement a été retiré.
Puis, la Commission a adopté, le Rapporteur général
sétant prononcé favorablement, deux amendements présentés par M. Jean-Pierre
Brard, visant, lun à permettre aux agents des douanes de prendre copie des
documents qui leur sont présentés à loccasion des contrôles de transports de
marchandises opérés dans le cadre de la lutte contre la fraude à la TVA
intracommunautaire et de communiquer ces copies aux services compétents de la direction
générale des impôts, lautre à prévoir que les résultats des opérations de
contrôle relatifs aux versements des cotisations sociales par les entreprises seront
systématiquement communiqués à ladministration fiscale.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par M. Jean-Pierre
Brard, prévoyant la consultation de la liste des contribuables redevables de
limpôt de solidarité sur la fortune dans le cadre dun dispositif similaire
à celui appliqué à limpôt sur le revenu, son auteur ayant précisé quil
était proposé de relever lidentité des consultants, afin déviter toute
menace sur les personnes concernées.
Le Rapporteur général sest déclaré opposé à cet
amendement en raison des risques inhérents à une telle publicité.
Le Président Augustin Bonrepaux ayant déclaré quil
était souvent difficile dobtenir des statistiques au niveau des départements sur
le nombre de contribuables assujettis à limpôt de solidarité sur la fortune, M. Philippe
Auberger a précisé que, dans les cas où léchantillon est limité, les
statistiques ne peuvent être fournies, en raison du risque didentification qui en
résulterait.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné deux amendements également présentés par M. Jean-Pierre
Brard, visant à dynamiser ladministration fiscale en matière de contrôle de
la fiscalité locale en prévoyant une prise en compte systématique des résultats des
contrôles pour létablissement des bases des impôts locaux.
Le Rapporteur général a fait valoir les progrès déjà
réalisés et souhaité quun état des lieux soit établi préalablement à toute
initiative législative en ce domaine.
Compte tenu de ces éléments, M. Jean-Pierre Brard a
retiré ces amendements.
La Commission a ensuite adopté un amendement présenté par le Rapporteur
général, demandant au Gouvernement de présenter avant le 31 juillet 1999 un
rapport sur les modalités dexercice du contrôle fiscal en matière dimpôts
locaux.
Article 71 : Composition de la commission
départementale des impôts et des taxes sur le chiffre daffaires pour les
associations :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article 72 : Composition de la commission
départementale des impôts et des taxes sur le chiffre daffaires pour les
associations :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Après larticle 72 :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Philippe
Auberger, visant à étendre la compétence de la commission départementale des
impôts directs et des taxes sur le chiffre daffaires à toutes questions de fait
portant sur une opération concourant à la détermination du résultat ou sur toute
opération située dans le champ dapplication des taxes sur le chiffre
daffaires.
Le Rapporteur général a indiqué que la jurisprudence du
Conseil dEtat reconnaissait déjà une large compétence à la commission
départementale.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par le Rapporteur
général, tendant à modifier les modalités de paiement de la TVA afférente aux
acquisitions intracommunautaires de véhicules neufs réalisées par des particuliers par
lintermédiaire de mandataires " transparents ".
Le Rapporteur général a expliqué quil était
préférable, afin de mettre fin à certaines malversations, que cette TVA soit réglée
directement, par lacheteur, auprès du Trésor public, ou par chèque à
lordre du Trésor public. Il a justifié sa démarche par un souci de renforcer la
protection des consommateurs. Il a précisé que cette nouvelle obligation devrait être
spécifiée dans le contrat conclu entre lacheteur et le mandataire. Il a indiqué
que sa proposition sinspirait dune disposition de la proposition de loi
relative à " lactivité de mandataire en recherche ou achat de véhicules
automobiles neufs " adoptée par lAssemblée nationale en première
lecture le 6 mars 1997, et dune recommandation du Médiateur de la République.
La Commission a adopté cet amendement.
Article 73 : Exonération facultative de taxe
professionnelle des entreprises de spectacles :
La Commission a adopté larticle 73 sans modification.
Après larticle 73 :
La Commission a rejeté deux amendements (nos II-7
corrigé et II-12) de M. Georges Sarre, visant à asseoir une partie de la taxe
professionnelle sur la valeur ajoutée produite par lentreprise.
M. Pierre Hériaud a ensuite défendu lamendement
n° II-14 de M. Serge Poignant, concernant les conditions de lapplication
de la réforme de la taxe professionnelle aux artisans.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a également rejeté lamendement n° II-15 de
M. Jean-Pierre Brard, soutenu par M. Christian Cuvilliez, visant à
majorer de 5 points le taux de la taxe professionnelle pour les entreprises qui
procèdent à des licenciements économiques injustifiés ou à des licenciements sans
cause réelle ni sérieuse, le Rapporteur général ayant fait valoir la
difficulté dapprécier la cause des licenciements.
La Commission a examiné lamendement n° II-18 présenté
par M. Christian Cuvilliez, visant à supprimer labattement de 16%
pratiqué sur les bases dimposition à la taxe professionnelle.
Le Rapporteur général a estimé que cet amendement était
contraire à la logique de larticle 29 du projet de loi de finances adopté par
lAssemblée.
La Commission a rejeté cet amendement.
M. Jean-Jacques Jégou a défendu un amendement de
M. Charles de Courson, visant à faire bénéficier des exonérations de la taxe
foncière sur les propriétés bâties, tous les immeubles possédés par des syndicats
mixtes ou des établissements publics de coopération intercommunale, faisant valoir que,
dans certains exemples précis, les services fiscaux procédaient à des impositions
génératrices de distorsions en fonction du statut de lorganisme public
propriétaire.
Le Rapporteur général a estimé que cet amendement était en
partie sans objet, car cette exonération était déjà appliquée aux immeubles
appartenant à des groupements de communes.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a également rejeté un amendement de M. Yves
Cochet, visant à exonérer de la taxe foncière sur les propriétés non bâties les
propriétaires de terrains compris dans les zones remplissant des fonctions écologiques
dutilité collective.
Article 74 : Prorogation de la majoration
exceptionnelle des cotisations additionnelles aux contrats dassurance prélevées au
profit du Fonds national de garantie des calamités agricoles :
La Commission a adopté un amendement rédactionnel présenté
par le Rapporteur général.
Elle a adopté larticle 74 ainsi modifié.
Après larticle 74 :
M. Jean-Jacques Jégou a soutenu son amendement n° II-1
visant à assimiler, dans certaines conditions, le concubinage et le mariage du point de
vue de limpôt sur le revenu, en précisant que cet amendement était déposé pour
la troisième année consécutive et que son adoption aurait pu permettre déviter
des débats difficiles.
Le Rapporteur général, après avoir rappelé quil avait
lui-même soulevé ce problème lan dernier, a considéré quà présent, cet
amendement, comme de nombreux autres rejetés par la Commission lors de lexamen de
la première partie, visait à faire obstacle à la proposition de loi, en cours
dexamen, sur le pacte civil de solidarité.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite rejeté lamendement n° II-10
présenté par M. Jean-Jacques Jégou, ayant pour objet de réserver les avantages de la
déclaration commune aux concubinages stables, en exigeant un délai de deux années de
concubinage déclaré.
La Commission a ensuite examiné lamendement n° II-3 de
M. Charles de Courson, ainsi quun autre amendement du même auteur, ayant pour
objet de permettre au conseil dadministration du service départemental
dincendie et de secours (SDIS) de décider de lever les impositions locales.
M. Jean-Jacques Jégou a estimé que la fiscalisation des
surcoûts résultant des SDIS assurerait une péréquation entre les habitants dun
même département et permettrait une plus grande justice fiscale.
Le Rapporteur général a jugé quil convenait de
réserver la capacité de lever limpôt à des structures plus affirmées aux yeux
des citoyens. Il a indiqué quune proposition alternative consistant en une taxe sur
les contrats dassurance était actuellement à létude.
M. Raymond Douyère a déclaré quune meilleure solution
consisterait à transférer cette charge aux départements, lesquels se chargeraient de
procéder à la répartition entre les communes.
Le Président Augustin Bonrepaux a estimé que le problème
posé par lamendement résidait dans la possibilité réelle pour le contribuable de
faire le lien entre limpôt et celui qui le vote, le conseil dadministration
du SDIS nétant pas, à cet égard, une instance particulièrement adaptée.
La Commission a rejeté ces amendements.
Elle a ensuite rejeté lamendement n° II-4 de M.
Charles de Courson, tendant à permettre à un groupement foncier agricole qui se
substitue à un fermier en place, de bénéficier de la taxe de publicité foncière à
taux réduit dès lors quun bail à long terme est consenti.
Elle a également rejeté lamendement n° II-6 du
même auteur, ayant pour objet détendre, pour les groupements fonciers agricoles,
à lensemble du territoire national, le régime de taux réduit de la taxe de
publicité foncière dont bénéficient actuellement les investisseurs qui achètent des
terres dans les territoires ruraux de développement prioritaire.
La Commission a ensuite examiné lamendement n° II-5 de M.
Charles de Courson, ayant pour objet de préciser que la date de prélèvement mensuel de
limpôt sur le revenu ne saurait être antérieure à la date de versement de la
pension mensuelle des retraités.
M. Jean-Jacques Jégou a indiqué que lobjet de cet
amendement était déviter que certains retraités ne se trouvent en situation de
découvert bancaire en raison dun décalage entre la date du versement de leur
pension et celle du prélèvement mensuel de limpôt. Il a estimé quil
sagissait dun problème important de la vie quotidienne et que les systèmes
informatiques actuels devraient permettre au Trésor public de sadapter à la
disposition proposée.
Le Rapporteur général a souligné que lamendement posait
des problèmes dune grande complexité et quil risquait, outre une perte de
trésorerie pour lEtat, daugmenter les coûts de gestion et les risques
derreur.
M. Gérard Fuchs a estimé que cétait au niveau des
banques quil convenait de chercher une solution.
Le Rapporteur général a abondé dans ce sens, en notant que
les dates de versement des pensions étaient différentes selon les caisses de retraite.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a également rejeté un amendement n° II-8
de M. Marc Laffineur prévoyant le dépôt par le Gouvernement dun rapport au
Parlement étudiant les possibilités de transfert aux collectivités locales de certains
impôts, et en particulier de la TIPP.
Elle a ensuite examiné un amendement n° II-16 présenté par M.
Christian Cuvilliez, ayant pour objet de créer une taxe sur les prospectus distribués à
titre gratuit.
M. Christian Cuvilliez a indiqué que cette taxe aurait pour
objet de compenser la charge, pour les municipalités, de lenlèvement et de la
destruction de ces prospectus.
Le Rapporteur général a rappelé que les prospectus faisaient
déjà lobjet dune taxation spécifique depuis la loi de finances pour 1998.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Charles de Courson ayant
pour objet dautoriser le préfet, sur avis de la commission locale dinsertion,
lorsque les débiteurs daliments ont des revenus élevés, de subordonner le
maintien du bénéfice du RMI au créancier daliments, à lengagement, par
celui-ci, des procédures tendant à établir et recouvrer ses créances.
M. Jean-Jacques Jégou a estimé que la loi sur le RMI était
détournée de son objet et discréditée par une minorité de personnes refusant de faire
jouer lobligation alimentaire, alors que leurs parents sont très aisés et que
même, parfois, ces bénéficiaires sont hébergés par leurs parents.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite rejeté :
lamendement n° II-28 de M. Léonce Deprez, ayant
pour objet de relever le plafond applicable, pour le calcul de la réduction
dimpôt, aux dépenses exposées par les adhérents des centres de gestion et des
associations agréées pour la tenue de la comptabilité, pour les micro-entreprises ayant
opté pour le régime du réel ;
lamendement n° II-29 de M. Léonce Deprez, ayant
pour objet de préciser que la réduction dimpôt dont peuvent bénéficier les
adhérents des centres de gestion et des associations agréées au titre des dépenses
exonérées pour la tenue de comptabilité doit faire lobjet dun remboursement
pour les micro-entreprises ayant opté pour le régime du réel.
Elle a ensuite rejeté lamendement n° II-11 de M.
Patrice Martin-Lalande, ayant pour objet dassouplir le seuil de 25% de détention du
capital retenu pour la définition des biens professionnels dans le cadre de limpôt
de solidarité sur la fortune.
Elle a rejeté lamendement n° II-19 présenté par M.
Christian Cuvilliez, ayant pour objet dexonérer de taxe foncière sur les
propriétés bâties les locaux appartenant aux partis politiques.
La Commission a adopté un amendement présenté par le
Rapporteur général, proposant de majorer de 1% les valeurs locatives cadastrales au
titre de 1999 pour les propriétés bâties, les immeubles industriels et les propriétés
non bâties.
Elle a rejeté, en conséquence, lamendement
n° II-17 présenté par M. Christian Cuvilliez, ainsi quun amendement
présenté par M. Marc Laffineur, visant également à majorer les valeurs cadastrales,
mais proposant des taux différenciés selon le type de propriété.
La Commission a ensuite examiné lamendement
n° II-31 de M. Serge Poignant, visant à maintenir lexonération de taxe
locale déquipement pour les serres maraîchères ainsi que lamendement
n° II-30 du même auteur ayant pour objet de classer les serres maraîchères dans
la catégorie de valeur immobilière " constructions légères ".
Le Rapporteur général a indiqué quil sagissait
dun problème réel, mais, dans lattente de la réponse des services
compétents, il a demandé à la Commission, qui la suivi, de ne pas adopter ces
amendements.
La Commission a ensuite examiné trois amendements ayant pour objet de
rendre éligibles aux remboursements du FCTVA les investissements réalisés sur des biens
appartenant à des tiers non éligibles au fonds, présentés par MM. Charles de
Courson, Michel Meylan (n° II-13) et Michel Bouvard (n° II-9), ainsi que deux
amendements de M. Yves Cochet tendant au même objet.
Le Rapporteur général ayant indiqué quils étaient
largement satisfaits par larticle 41 bis (nouveau) adopté lors de
la discussion de la première partie de la loi de finances, la Commission a rejeté ces
amendements.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Charles de
Courson, ayant pour objet de permettre aux groupements de communes de récupérer la TVA
directement lorsque linvestissement effectué pour une commune adhérente est lié
à la réalisation dun investissement relevant de leur propre compétence.
Le Rapporteur général, après avoir rappelé les avancées
récemment réalisées dans ce domaine, a estimé que cet amendement était
beaucoup trop extensif, car visant des investissements ne relevant pas de la compétence
du groupement de communes.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite rejeté un amendement de M. Yves Cochet,
ayant pour objet de rendre éligibles au FCTVA les dépenses dinvestissement des
collectivités locales en matière de traitement des déchets.
Elle a ensuite examiné lamendement n° II-2 de M. François
dAubert, ainsi quun amendement similaire du même auteur, visant à permettre
la création de fonds de pension.
M. Gilbert Gantier a jugé que de tels fonds étaient
nécessaires afin dassurer la survie du système de retraite et de permettre
daborder les chocs démographiques à venir.
Le Rapporteur général a rappelé que la ministre de
lemploi et de la solidarité avait indiqué que le sujet était à létude et
quil conviendrait donc de réétudier cette question à la lumière des conclusions
du rapport demandé au Commissaire général du Plan.
La Commission a rejeté ces amendements.
Vote sur lensemble :
Elle a ensuite adopté lensemble du projet de loi de
finances pour 1999 ainsi modifié.
© Assemblée nationale
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