ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES
COMPTE RENDU N° 13
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 4 novembre 1998
(Séance de 16 heures 30)
Présidence de M. André Lajoinie, Président
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Audition de M. Jean G LAVANY, ministre de lagriculture et de la pêche sur les crédits de son
département pour 1999
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Examen pour avis des crédits pour 1999 :
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Agriculture (M. François P ATRIAT, rapporteur)
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Pêche (M. Dominique D UPILET, rapporteur).
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Informations relatives à la commission
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La commission a entendu M. Jean Glavany, ministre de
lagriculture et de la pêche sur les crédits de son département pour 1999.
Le ministre a tout dabord indiqué que les deux projets de
budget relevant de son département connaissaient une évolution favorable. En effet, le
budget du ministère de lagriculture et de la pêche, dun montant de
28,2 milliards de francs, augmentera de 3 % en 1999, si lon exclut la
subvention au budget annexe des prestations sociales agricoles, le BAPSA. Après
sêtre réjoui de la diminution de la subvention déquilibre du budget
général au BAPSA, le ministre a précisé que ce budget annexe augmentera de 1,1 %,
pour atteindre 89 milliards de francs.
Il a souligné ensuite que le projet de budget pour 1999 avait été
établi en cohérence avec les grandes orientations de notre politique agricole, telles
quelles sont définies dans le projet de loi dorientation agricole adopté par
lAssemblée nationale le 13 octobre dernier. Il a relevé que cette cohérence
lui paraissait dautant plus nécessaire que les aides à lagriculture devaient
pouvoir retrouver, grâce à des objectifs clairement affirmés, une légitimité qui, à
certains égards, leur est aujourdhui contestée.
Puis, il a présenté le projet de budget pour 1999 en soulignant
quil reflétait les quatre priorités qui accompagnent la mise en uvre de ce
nouveau contrat entre les agriculteurs et la Nation : mettre en place le contrat
territorial dexploitation, assurer lavenir des jeunes, renforcer la sécurité
sanitaire et revaloriser les retraites agricoles.
Sagissant de la première priorité, il a fait observer que le
projet de budget prévoyait la création dun fonds de financement des contrats
territoriaux dexploitation (CTE), doté par redéploiement de 300 millions de
francs. Les premiers contrats ne seront vraisemblablement signés quau quatrième
trimestre de lannée 1999, compte tenu du calendrier de discussion du projet de loi
dorientation agricole dont ladoption définitive devrait intervenir au
printemps prochain et des délais de mise en uvre de ces contrats sur le terrain. Il
sagit là dune dotation de démarrage, qui devrait permettre de couvrir
largement la demande. Cette enveloppe sera par ailleurs abondée dès 1999 par des
crédits communautaires, à hauteur de 150 millions de francs pour des actions
éligibles à ces crédits. Au total, la ressource attendue pour la première année
dapplication du CTE est donc évaluée à 450 millions de francs.
Au-delà de 1999, le financement du CTE devra être établi en liaison
avec deux autres grands chantiers : la négociation des contrats de plan
Etat-régions, car il faudra rechercher la meilleure synergie de laction de
lEtat avec celle des collectivités locales et la réforme de la politique agricole
commune (PAC), parce que la logique de rééquilibrage des aides souhaitée en France doit
aussi concerner les crédits européens, qui constituent la plus grosse part des aides à
lagriculture.
Assurer lavenir des jeunes constitue la deuxième priorité du
projet de budget pour 1999. Lenseignement agricole participe pleinement à la
priorité affichée par le Gouvernement en faveur de la formation. Avec plus de
6 milliards de francs, les crédits qui lui sont destinés augmentent de près de
6 % et permettent la création de 180 emplois nouveaux, dont 115 emplois
denseignants et 60 emplois de non enseignants. En outre, le projet de budget
prend mieux en compte les inégalités sociales en abondant de 31 millions de francs
les crédits destinés aux bourses, à la prise en charge des frais de stage et au Fonds
social lycéen. Enfin, la dotation de lenseignement privé, dun montant de
près de 2,7 milliards de francs, sinscrit dans le respect de la loi de 1984.
Assurer lavenir des jeunes, cest aussi leur permettre de
sinstaller en nombre suffisant et dans de bonnes conditions. Le Fonds
dinstallation en agriculture, mis en place en 1998, sera doté de 145 millions
de francs en 1999, de sorte que les efforts menés par les aînés pour trouver un jeune
successeur continueront à être encouragés. Bien entendu, les outils traditionnels de la
politique dinstallation gardent toute leur pertinence. Les 645 millions de
francs de la dotation aux jeunes agriculteurs permettront daider 10 000
installations lan prochain. Cet objectif traduit une démarche volontariste,
puisquil est supérieur au nombre dinstallations constatées ces dernières
années.
Cependant, le fait de fixer des objectifs ambitieux ne suffit pas à
traduire une politique dans les faits. A cet égard, le ministre sest déclaré
très soucieux de lefficacité concrète de la politique dinstallation des
jeunes agriculteurs. Rappelant que certains considèrent que cette politique
sessouffle, ce quil a lui-même pu constater dans le département dont il est
élu, il a indiqué quun bilan serait dressé à la fin de lannée 1998. Il a
souligné que cette situation trouvait sa cause principale dans lincertitude
quentraîne la renégociation de la PAC et estimé que tant que les jeunes ne
connaîtront pas les futures règles du jeu, il ne faut pas espérer une reprise de
linstallation en agriculture.
Abordant ensuite la troisième priorité du projet de budget pour 1999,
le ministre a souligné que celui-ci prévoyait les moyens financiers nécessaires pour
satisfaire les exigences légitimes des consommateurs et des citoyens en matière de
sécurité alimentaire.
Les crédits affectés à la qualité et à la sécurité des aliments
augmentent globalement de 71 millions de francs, auxquels il convient dajouter
la création de 85 postes, soit 40 pour les services vétérinaires et 45 pour le
contrôle des organismes génétiquement modifiés (OGM), ce qui constitue un effort très
important dans le contexte de stabilisation globale des effectifs de lEtat. En
outre, lannée 1999 sera celle du démarrage de lAgence française de
sécurité sanitaire des aliments, créée par la loi relative au renforcement de la
veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à
lhomme du 1er juillet dernier. Les services vétérinaires
bénéficient dun soutien renforcé pour assurer, dans de bonnes conditions, la
traçabilité des animaux et le contrôle du service public de léquarrissage, au
coeur du dispositif de lutte contre la maladie de la " vache folle ".
Enfin, un effort particulièrement important est consenti en faveur du contrôle des
plantes transgéniques, ce quil est convenu dappeler la
" biovigilance ".
La revalorisation des retraites agricoles constitue la quatrième
priorité pour 1999. Il sagit là dun engagement fort du Gouvernement, qui
fait lobjet dune programmation pluriannuelle et pour lequel les
parlementaires, ceux de la majorité en tout cas, se sont particulièrement mobilisés.
Une première étape a déjà été réalisée en 1998. Elle a
concerné 274 000 retraités, les plus modestes, qui ont vu leur retraite
revalorisée de près de 500 francs par mois. Sur la base des conclusions du groupe
de travail parlementaire constitué sur ce sujet, une importante mesure de revalorisation
des petites retraites agricoles a été décidée. Elle représente 1,2 milliard de
francs en 1999, soit 1,6 milliard de francs en année pleine. Ainsi, par exemple, la
retraite minimale des chefs dexploitation, dun montant de
3 000 francs par mois, se rapprochera du minimum vieillesse ; les veuves
toucheront 320 francs de plus par mois et les aides familiaux presque 500 francs
de plus, soit une augmentation de 24 %. Cette revalorisation concernera 607 000
retraités agricoles. Sy ajoute une mesure de 28 millions de francs de
revalorisation des carrières mixtes daide familial et de chef dexploitation
pour 20 000 retraités supplémentaires. Il sagit là dune deuxième
étape importante du plan pluriannuel de revalorisation des retraites agricoles décidé
par le Gouvernement.
Outre les quatre priorités quil reflète, le projet de budget
pour 1999 poursuit deux grands objectifs : faire vivre lespace rural et
renforcer les filières de production.
Lambition du Gouvernement à travers la loi dorientation
agricole est de faire prévaloir une autre logique en agriculture, qui privilégie une
occupation équilibrée de lensemble du territoire et sefforce de freiner
voire darrêter le processus de concentration de la
production sur des territoires toujours plus restreints.
Le contrat territorial dexploitation en sera bien sûr
linstrument privilégié et fédérateur, mais les aides consacrées à
laménagement de lespace rural, dont les moyens sont confortés dans le projet
de budget, y contribueront également. Ainsi, les crédits de la prime à lherbe,
ceux de la prime à la vache allaitante et ceux de lindemnité spéciale montagne
sont reconduits. Ils contribuent globalement au maintien dune activité dynamique
dans des zones menacées par la déprise agricole, en particulier en montagne et
représentent une enveloppe de plus de 2,8 milliards de francs au titre de la simple
part nationale.
Une autre série de dispositifs vise plus particulièrement la
protection de lenvironnement. Ainsi, les opérations agri-environnementales se
voient allouer une enveloppe de 140 millions de francs. En matière de lutte contre
les pollutions dorigine agricole, la détermination du Gouvernement à faire
respecter la réglementation est sans faille et lactualité de la crise porcine ne
le détournera pas de cet objectif. Dans le même temps, les moyens daider les
agriculteurs à sadapter seront maintenus : comme en 1998, le projet de budget
pour 1999 prévoit une dotation de 325 millions de francs pour le programme de mise
aux normes des bâtiments délevage.
Quant au renforcement des filières de production, laction de
lEtat passe essentiellement par les offices agricoles. La dotation prévue pour 1999
est reconduite à hauteur de 3 milliards de francs. Sa répartition entre les
différentes filières fera lobjet, comme chaque année, dune concertation
avec les professionnels.
Sagissant du secteur de la pêche, le ministre a indiqué que son
action sinscrivait dans le cadre de la loi dorientation pour la pêche
maritime et les cultures marines. Il a mis laccent en particulier sur la poursuite
de la modernisation de la flotte de pêche, engagée par la France en mars dernier à
travers un plan substantiel de sortie de flotte, en partenariat avec les régions ou
départements concernés. Après avoir estimé que ce plan est en train de réussir, il a
précisé, en outre, que la France venait dobtenir de la Commission européenne la
reprise des autorisations de construction de bateaux interrompue en 1997. Il a également
rappelé que la filière sera désormais dotée dun véritable office
interprofessionnel avec la création de lOFIMER et souligné que le projet de budget
pour 1999 maintenait à niveau les crédits alloués à la pêche, à près de
200 millions de francs.
Le ministre a enfin évoqué le changement de perspective concernant
laide alimentaire aux pays en développement. Il a souligné que la dotation prévue
pour 1999 sinscrivait en augmentation de 70 millions de francs, permettant
ainsi à la France de respecter à nouveau ses engagements internationaux en la matière.
M. François Patriat, rapporteur pour avis des crédits de
lagriculture, a fait part au ministre de la confiance quil place dans ses
qualités et ses aptitudes à faire face aux défis qui sont lancés à notre agriculture.
M. François Patriat a estimé que le budget de lagriculture
pour 1999 nétait ni de rupture, ni de reconduction, que ce budget allait bien
au-delà, en maintenant les grandes priorités de la politique agricole. Rappelant que le
projet de loi dorientation agricole avait précisément défini le type
dagriculture que lon veut favoriser, il a fait remarquer que le projet de
budget vise à promouvoir en premier lieu une agriculture riche en hommes et donc à
encourager linstallation de jeunes agriculteurs, à prévoir des départs en
retraite dans de bonnes conditions et à créer des emplois tenant compte du caractère
multifonctionnel de lagriculture. Leffort accompli en faveur de
linstallation, comme la mise en place des contrats territoriaux dexploitation
ont par ailleurs pour but de valoriser la dimension territoriale que doit nécessairement
avoir la politique agricole.
Quant aux actions menées en faveur dun renforcement de la
sécurité alimentaire, elles sont en cohérence profonde avec le dispositif retenu par le
projet de loi dorientation agricole. La tendance à la baisse que connaissaient les
actions de promotion des produits est enrayée dans le budget de 1999 et plusieurs grands
programmes daides aux agriculteurs voient leurs crédits reconduits : prime à
la vache allaitante, soutien à lagriculture de montagne et de zone défavorisée,
" prime à lherbe ", " programme de maîtrise des
pollutions dorigine agricole ".
M. François Patriat a souhaité néanmoins savoir si un bilan des
activités du fonds pour linstallation en agriculture, le FIA pouvait être établi
après une année dexistence de ce fonds. Il a demandé également au ministre si un
montant additionnel de 20 à 30 millions de francs ne pouvait être prévu pour la
rénovation des bâtiments délevage en montagne et les aides à la mécanisation
dans ces zones, le Gouvernement ayant effectivement laissé escompter une réévaluation
de ces crédits.
Sagissant du fonds national de garantie des calamités agricoles,
le rapporteur a fait remarquer que labsence de dotation prévue en 1999, certes
explicable par lexistence de réserves de trésorerie appréciables risquait
néanmoins, de lavis même de la profession agricole, de mettre à mal la situation
de lagriculture sinistrée. M. François Patriat, rappelant les axes de
réforme très positifs contenus dans le rapport récemment présenté par
M. Jean-Louis Bianco, qui vise au développement dun espace forestier
producteur et créateur demplois, a demandé si les moyens financiers nécessaires
seraient effectivement mobilisés.
Le rapporteur a interrogé également le ministre sur les modalités de
mise en place du système de biovigilance prévu dans le projet de loi dorientation
agricole; il a demandé également des précisions sur leffort de revalorisation des
retraits agricoles et souhaité savoir si les mouvements récents observés dans les
lycées avaient touché aussi les lycées agricoles.
M. François Patriat a évoqué enfin trois questions qui
paraissent demeurer en suspens : le soutien aux industries agro-alimentaires, qui
permet de préserver limportant tissu de PME existant dans ce secteur,
lévolution des crédits didentification permanente des produits animaux et le
développement, en cohérence avec les orientations du projet de loi dorientation
agricole de lagriculture biologique, qui répond aux demandes tant des consommateurs
que des professionnels.
M. Dominique Dupilet, rapporteur pour avis des crédits de la
pêche, a considéré que la France, qui dispose des plus grandes façades littorales
au sein de lUnion européenne, devait affirmer sa vocation maritime. Insistant sur
limportance de la pêche au sein des compétences du ministère de
lagriculture, il a estimé que notre pays devait consacrer des efforts importants
pour réduire le déficit annuel de 11 milliards de francs constaté au sein de la
filière.
Il a indiqué que la reconduction en 1999 des dotations budgétaires
consenties pour 1998 en faveur du secteur seffectuait après des hausses importantes
de ces crédits au cours des années antérieures. Leur niveau sera ainsi suffisant pour
mettre en uvre les dispositions contenues dans la loi n° 97-1051 du
18 novembre 1997 dorientation pour la pêche maritime et les cultures marines.
Il a demandé que soit accélérée la préparation des décrets dapplication de
cette loi, dont certains tardent à être publiés.
Se réjouissant de la reprise de la construction des navires de pêche
il a considéré que, si les crédits prévus étaient suffisants en 1999 pour poursuivre
les sorties de flotte en application du IVème plan dorientation
pluriannuelle (POP 4), il serait nécessaire de les accroître en 2000 pour permettre
le financement de la modernisation dune flotte de pêche souvent trop âgée.
Rappelant les obstacles juridiques récemment rencontrés pour créer
lOffice interprofessionnel des produits de la mer (OFIMER), il a souhaité que sa
création puisse intervenir avant la fin de cette année et demandé des précisions sur
les moyens qui seraient mis en uvre pour assurer la transition entre la disparition
du fonds actuel (FIOM) et la naissance du nouvel office.
Il a ensuite interrogé le ministre sur trois points :
quel est le calendrier de mise en place des dispositions de
la loi dorientation interdisant la pratique abusive des captations de quotas ?
Est-il prévu détablir un bilan de lefficacité du dispositif à la fin du
premier semestre de 1999 ?
quelles dispositions sont prévues pour accompagner
linterdiction décidée des filets maillants dérivants et indemniser les pêcheurs
visés par cette mesure ?
le rapport prévu par la loi dorientation sur les
mesures relatives au chômage à la pêche, a été remis au Gouvernement à la fin du
mois daoût. Alors que la concertation sur ce point sachève avec les
partenaires du secteur, quelles suites lui seront données et selon quel calendrier ?
En réponse aux rapporteurs pour avis, le ministre de
lagriculture et de la pêche a apporté les précisions suivantes :
létablissement dun bilan du fonds pour
linstallation en agriculture est sans doute prématuré, mais laccueil
réservé en 1998 à ce nouvel outil financier semble positif. Sagissant des aides
accordées aux zones défavorisées et de montagne, il a admis la nécessité de les
consolider, soulignant quil sefforçait dobtenir de la négociation avec
nos partenaires européens la prise en compte de toutes les races de bovins pour le
bénéfice de ces aides. Il a admis que les aides allouées aux bâtiments délevage
en zone de montagne devaient évoluer sensiblement, soulignant néanmoins que lon
doit parvenir dans ce secteur à une résorption du phénomène des " files
dattente " en 1999 ;
en ce qui concerne lévolution de la subvention de
lEtat au fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA), il a rappelé
que le fonds présentait actuellement un excédent de trésorerie de 1,4 milliard de
francs et fait remarquer, en outre, que labsence de dotation du fonds dans le budget
de 1999 ne devait pas être perçue comme portant atteinte au principe de parité du
financement de ce fonds : lEtat lui-même a largement abondé le FNGCA
jusquen 1994 ; en toute hypothèse, les dispositions indispensables seraient
prises en cas de sinistre majeur ;
les suggestions contenues dans le rapport de
M. Jean-Louis Bianco sur la politique forestière constituent une base très utile au
futur projet de loi sur la forêt qui sera présenté au Parlement en 1999 ; ces
suggestions sont actuellement soumises aux différents acteurs de la filière.
LOffice national des forêts (ONF), quant à lui, est aujourdhui à un
tournant de son histoire, voyant notamment sélargir ses missions à la prise en
compte de lenvironnement ou à laccueil du public, ce qui impose
dailleurs un renforcement de ses moyens. 1999, sera, par ailleurs pour lONF
lannée de la signature dun contrat dobjectif avec lEtat ;
le budget pour 1999 prévoit la mise en place dun
système de " biovigilance " appelé à se pencher en particulier sur
les problèmes que pose la mise sur le marché des organismes génétiquement modifiés
(OGM). Une commission de surveillance biologique est appelée à donner des avis sur les
mesures à prendre, cependant que doivent être définis des plans de surveillance pouvant
conduire à terme à la définition de mesures de police et des sanctions. Les moyens
budgétaires dégagés sélèvent à 19 millions de francs, enregistrant ainsi
une hausse de 50 %, cependant que le projet de budget prévoit la création de
45 postes ;
il est de fait quune partie importante des élèves
des lycées agricoles sest récemment mobilisée par solidarité avec le mouvement
lycéen. Remarquons cependant que les programmes hebdomadaires dans ces établissements
ont une durée réduite à 30 heures et quune concertation importante existe
traditionnellement dans les établissements techniques agricoles entre enseignants et
élèves. 180 emplois sont créés dans lenseignement technique agricole dans le
projet de budget pour 1999, 128 emplois résultant de la réduction de la précarité, ce
qui porte le nombre global des nouveaux emplois à 308, soit le chiffre le plus élevé
depuis 25 ans. Le taux daccroissement des crédits de lenseignement
agricole pour 1999 atteint de surcroît 6 % pour 1999 ;
les crédits de la prime dorientation agricole (POA)
sélèvent à 150 millions de francs pour 1999, soit un niveau
appréciable ; ils peuvent être complétés par des financements dorigine
européenne ainsi que par des soutiens en provenance des collectivités locales.
Sagissant enfin des crédits accordés à lagriculture biologique, il faut
rappeler que le plan de relance gouvernemental de la fin 1997 a permis de porter
lensemble des aides nationales aussi bien que communautaires à un montant de
60 millions de francs ;
les décrets nécessaires à la mise en place de
lOFIMER seront pris avant la fin de cette année ;
les dispositions de la circulaire relative aux captations
de quotas entreront en vigueur le 1er janvier prochain. Comme le prévoit
la loi, les entreprises qui exploitent des quotas de pêche français devront avoir un
lien économique réel avec le territoire et y disposer dun établissement stable.
Un contrôle très strict du respect de ces règles a été demandé aux affaires
maritimes ;
au-delà du délai de quatre ans avant
linterdiction effective des filets maillants dérivants, la France a obtenu, lors du
dernier Conseil des ministres de lagriculture du 22 octobre dernier, des
mesures importantes de compensation, qui portent sur le cofinancement de la recherche
dautres techniques de pêche, la reconversion des navires thoniers et la mise en
place dune aide adaptée aux sorties de flotte et à lindemnisation des
marins. Le ministre de lagriculture a demandé sur ce point que des crédits soient
dores et déjà débloqués, au niveau national, dans le cadre de la prochaine loi
de finances rectificative ;
le rapport de Mme Marie-Françoise Simon-Rovetto sur le
chômage à la pêche artisanale, a montré lexistence de ce phénomène et propose
que les mesures pour le compenser ne portent pas sur une simple indemnisation, mais
comportent, comme dans les autres secteurs, des volets de traitement social et de
requalification professionnelle. Cest pourquoi lhypothèse de
laffiliation des pêcheurs aux ASSEDIC est la plus intéressante, car le financement
de ces prestations annexes serait prohibitif dans le cadre dun régime spécifique.
Cependant, cette solution ne rencontre pas laccord de tous les partenaires et la
concertation doit se poursuivre afin de mettre en place un dispositif dans le courant du
premier semestre de 1999.
M. François Sauvadet a estimé que le projet de budget de
lagriculture devait être analysé au regard des ambitions affichées du projet de
loi dorientation agricole et de la vision de lavenir de lagriculture
française à la veille de la réforme de la politique agricole commune, de celle des
fonds structurels européens et des négociations de lOrganisation mondiale du
commerce (OMC). Il a souhaité savoir comment le ministre entendait aborder ces prochaines
échéances.
Il a estimé que la progression des crédits pour 1999 était plutôt
de 2,7 %, que de 3 %, comme lindiquait le ministre. Concernant les
300 millions de francs affectés au financement des contrats territoriaux
dexploitation, il a rappelé que ces crédits résultaient dun redéploiement
de crédits alloués aux opérations groupées daménagement foncier (OGAF), au
fonds de gestion de lespace rural, aux offices dintervention et au fonds pour
linstallation en agriculture. En conséquence, il a fait part de ses inquiétudes
quant à la gestion future des OGAF et a souhaité connaître le nombre de contrats
territoriaux dexploitation pouvant être financés en 1999.
Il a ensuite estimé que si la charte à linstallation avait
donné un souffle certain aux installations en agriculture, celui-ci était récemment
quelque peu retombé, dautant plus que la perspective des négociations
internationales est un facteur dissuasif pour linstallation. En raison de la
complexité des systèmes daide et de la difficulté daccéder aux aides
publiques, il a fait remarquer quune part importante des installations se font sans
aides et demandé des précisions chiffrées sur ce point. Il a indiqué que le fonds pour
linstallation en agriculture sera amputé de 10 % de ses crédits, alors
quil avait été présenté comme une des grandes novations de lannée 1998.
Il a demandé au ministre des informations sur le devenir de ce fonds, ainsi que des
précisions sur un éventuel lien entre aides à linstallation et contrats
territoriaux dexploitation.
En matière de valorisation des produits agricoles et daide à
lexportation, il a convenu quun effort était réalisé en faveur de la SOPEXA
mais que celui-ci était insuffisant notamment vis-à-vis des petites et moyennes
entreprises qui ont besoin dêtre aidées substantiellement par les pouvoirs
publics.
Il a ensuite attiré lattention sur la nécessité dun
suivi attentif des questions de sécurité sanitaire et de biovigilance si la France
souhaitait être exemplaire en matière de gestion des organismes génétiquement
modifiés. Il a demandé quelle serait lampleur de leffort de lEtat en
la matière.
Puis, il sest déclaré inquiet de la suppression de la
subvention de lEtat au fonds national de garantie des calamités agricoles pour
1999, même si celui-ci dispose de réserves importantes, car lagriculture est
soumise à de forts aléas climatiques. Il a en outre défendu la qualité du système
dindemnisation en vigueur.
Il a ensuite donné acte de laccroissement du nombre
" demplois jeunes " dans lenseignement agricole, mais a
attiré lattention sur le problème structurel de labsence de création de
nouvelles filières de formation. De nombreux établissements réclament louverture
de filières novatrices potentiellement créatrices demplois. Il a demandé quel
était létat de la réflexion du ministère sur cette question.
Il a fait part de ses réserves quant à la disparition du régime de
préretraite agricole, soulignant que le maintien de ce mécanisme était hautement
souhaitable dans certains de nos territoires.
Il a demandé où en étaient les discussions avec le ministère de
lenvironnement et de laménagement du territoire sur les modalités dune
meilleure maîtrise des pollutions dorigine agricole. Il a noté que le projet de
budget ne proposait aucun effort particulier en la matière.
Il a conclu en demandant que la montagne soit davantage aidée et,
quen matière forestière, le soutien aux plantations soit renforcé.
M. Joseph Parrenin sest félicité de la
progression des crédits de lagriculture pour 1999, alors que certains ont fait
croire à leur recul. Le soutien à lenseignement agricole est marqué, lEtat,
qui devait assumer un héritage particulièrement lourd, nayant jamais réalisé un
effort aussi important en faveur des titularisations.
Il a ensuite fait valoir que les crédits daide à
linstallation étaient en baisse, sous leffet mécanique du dispositif de
préretraite. Afin de renforcer linstallation non aidée, il a suggéré de combiner
le dispositif des contrats territoriaux dexploitation avec les prêts à
linstallation, qui, comme le demandait M. François Sauvadet, devraient être
adaptés en fonction des régions.
Concernant le versement compensateur à lOffice national des
forêts, il a regretté que les contributions des collectivités locales à lONF
soient en augmentation, alors que lEtat avait cessé de pourvoir à de nombreux
postes dans certains départements.
Il a ensuite demandé que le dispositif des opérations groupées
daménagement foncier (OGAF) soit revu, lintérêt de ces offices ne devant
toutefois pas être remis en cause au regard des interventions bénéfiques quils
ont réalisées dans des zones en difficulté. Il a enfin regretté que les indemnités
compensatoires de handicaps naturels (ICHN) ne soient pas revalorisées au rythme de
linflation et estimé que la réforme de la politique agricole commune avait
dabord profité aux producteurs céréaliers.
M. Christian Bataille a jugé que le budget de
lagriculture pour 1999 sinscrivait dans la continuité de leffort de
lEtat. A côté de points forts subsistent des interrogations notamment sur le
devenir de certaines filières parmi lesquelles figure en premier plan la filière
porcine. A ce sujet, il a demandé des indications complémentaires sur la politique du
Gouvernement et sur le contexte européen dans lequel se place la crise actuelle du
secteur porcin.
M. Jacques Rebillard a souligné la cohérence du
projet de budget pour 1999 qui propose une augmentation des moyens du ministère et une
baisse de la subvention déquilibre du BAPSA, dans un contexte de faible progression
des dépenses de lEtat. Il a approuvé la mise en place des contrats territoriaux
dexploitation qui permettront davoir une approche globale de la politique de
soutien en faveur de la qualité, de lemploi, de laménagement du territoire
et de linstallation des jeunes en agriculture. Le projet de loi dorientation
agricole traduit une véritable volonté politique devançant un changement détat
desprit du monde agricole.
En matière denseignement agricole, il a invité le ministère à
faire évoluer le contenu des enseignements ainsi que la mentalité des jeunes qui
recherchent trop la rentabilité immédiate.
Il a ensuite demandé dans quelle mesure il était possible
daller plus loin et plus vite en matière de revalorisation des retraites agricoles,
afin en particulier de les porter au niveau des versements du fonds de solidarité
vieillesse. Il a jugé que cet effort financier serait relativement peu coûteux par
rapport aux dépenses déjà effectuées.
Il a ensuite attiré lattention sur les difficultés
quauront les éleveurs du bassin allaitant à rembourser en 1999 les avances qui
leur ont été versées dans le cadre de la crise de lencéphalopathie spongiforme
bovine. Il a demandé quun effort soit fait en leur faveur afin de reculer les
échéances de remboursement.
Il a enfin demandé des précisions sur lapplication de la taxe
générale sur les activités polluantes, les moyens alloués aux SAFER dont le projet de
loi dorientation agricole redéfinit les missions et lapplication du programme
de maîtrise des pollutions dorigine agricole.
M. André Lajoinie, président, a considéré que le
système des avances remboursables pour faire face à la crise bovine navait sans
doute conduit quà reporter le problème sans le résoudre. Cest pourquoi,
afin de désamorcer cette " bombe à retardement ", il conviendrait
denvisager des solutions spécifiques répondant aux difficultés rencontrées par
les éleveurs.
Il a par ailleurs rappelé les effets pervers liés à la
non-revalorisation depuis 1982 du seuil de récupération des arrérages du fonds de
solidarité vieillesse limitant laccès des retraités agricoles les plus modestes
à ce dispositif.
M. André Angot a regretté la suppression du système de
la préretraite agricole, qui constitue, ainsi que lavait rappelé en 1996
M. Louis Le Pensec, un outil indispensable à linstallation des jeunes dans
lagriculture.
Notant la diminution des dotations du programme de maîtrise des
pollutions dorigine agricole, il a interrogé le ministre sur lutilisation des
crédits, attirant son attention sur les délais dattente particulièrement longs
auxquels est soumis lexamen de nombreux dossiers.
Il a par ailleurs demandé si les autorisations de construction et de
modernisation de la flotte de pêche seraient accordées eu égard aux efforts consentis
par chaque région pour la réalisation des objectifs de sortie de flotte.
Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont a salué les avancées
significatives en faveur des retraites agricoles les plus faibles, même sil
convient de demeurer attentif aux problèmes soulevés sur ce point.
Elle a approuvé les dispositions prises en faveur de
linstallation des jeunes agriculteurs, qui permettent de lutter contre
lhypertrophie de la dimension des exploitations.
Elle a enfin interrogé le ministre sur les moyens quil entendait
mobiliser pour réussir la délocalisation du CNASEA à Limoges.
M. Jacques Bascou a déploré la chute des
autorisations de programme, qui passeront de 80 millions de francs en 1998 à 46,2
millions de francs en 1999 inscrites à larticle 10 du chapitre 61-84 (grands
aménagements régionaux financés dans le cadre des actions coordonnées de
développement régional). Ces crédits permettent notamment de financer des aménagements
hydrauliques et fonciers qui sont indispensables dans la région du Bas-Rhône et du
Languedoc. Il a interrogé le ministre sur le devenir des actions financées à partir de
ce chapitre budgétaire et sur la capacité des sociétés daménagement régional
à poursuivre leurs activités.
M. François Brottes a évoqué les problèmes de la
forêt française. Il a rappelé que le rapport remis par M. Jean-Louis Bianco avait
recueilli une approbation générale et que tous les acteurs du secteur de la forêt
étaient dans lattente des réponses qui lui seraient données. Ce rapport démontre
notamment que la forêt crée des richesses et de lemploi, dès lors que des
investissements sont réalisés. La politique de la forêt doit être une politique de
lexploitation forestière et non pas exclusivement une politique de protection de la
forêt. M. François Brottes sest, en conclusion, inquiété du
calendrier de discussion du projet de loi relatif à la forêt par rapport à la
conclusion du contrat de plan entre lEtat et lOffice national des forêts.
M. Léonce Deprez considérant que le faible nombre
dinstallations de jeunes dans lagriculture était lié aux incertitudes de
lavenir de la politique agricole commune, a interrogé le ministre sur sa volonté
à conduire une action déterminée pour aboutir à conclure rapidement cette réforme.
Il a ensuite fait ressortir le caractère individuel des contrats
territoriaux dexploitation (CTE), auquel soppose laspect collectif des
opérations groupées daménagement foncier (OGAF). Il a demandé en conséquence
comment sarticuleraient les CTE et les OGAF, estimant que ces dernières opérations
devraient sintégrer dans les contrats de pays et les contrats de plan Etat-régions
et souhaité une clarification de ces procédures.
Il a enfin insisté sur lurgence dune modernisation de la
flotte de pêche ; il a souhaité à cet égard que les prochains contrats de plan
Etat-régions concourent à cet objectif, qui permettra aux jeunes de pouvoir
sinstaller dans ce secteur.
M. Christian Jacob a rappelé, en préambule, que
lindication selon laquelle les crédits du ministère de lagriculture pour
1999 baissaient de 6 % figurait dans un document diffusé par le ministère de
léconomie, des finances et de lindustrie validé par les services du Premier
ministre. Il a ensuite approuvé les interventions de MM. Jacques Rebillard et André
Lajoinie sur la revalorisation des retraites agricoles ainsi que la proposition de
M. Jacques Rebillard tendant à reporter le remboursement des avances versées aux
éleveurs pour lutter contre lencéphalopathie spongiforme bovine, proposition qui
pourrait également être applicable aux avances ouvertes ces jours-ci en faveur des
éleveurs de porcs.
Il a fait observer que le projet de budget de lagriculture
comportait plusieurs baisses de crédits, parmi lesquelles il a relevé la diminution de
3,52 à 3,47 milliards de francs des crédits daide à linstallation et
la diminution de 2,73 à 2,48 milliards de francs des crédits destinés à compenser
les handicaps.
Il a ensuite noté que les modalités de financement des contrats
territoriaux dexploitation traduisaient un désengagement de lEtat en matière
de soutien à laménagement du territoire, à la politique de la qualité et à
laide à linstallation dans la mesure où les 300 millions de francs de
crédits seront alloués aux régions au détriment des actions de lEtat.
En matière de formation agricole, il a rappelé que les crédits
budgétaires avaient doublé en dix ans et quil manquait 50 millions de francs
au budget pour 1999 pour que lEtat soit en mesure dhonorer ses engagements à
légard des établissements denseignement agricole privés. De manière
comparable, le renforcement des crédits alloués à la SOPEXA résulte de redéploiements
de crédits provenant notamment des offices dintervention.
Il a ensuite fait remarquer que les besoins du fonds national de
garantie des calamités agricoles saccroissent dannée en année. Là encore,
le désengagement de lEtat est inquiétant.
Puis, il a relevé que le projet de budget pour 1999 ne contenait
aucune proposition incitative en matière dinstallations en agriculture et a
proposé de soutenir les installations par des mesures de défiscalisation ou
dallégement des cotisations sociales. Il a notamment regretté quaucune
mesure tendant à la baisse des charges ne soit proposée car la règle selon laquelle les
cotisations sociales des agriculteurs sont assises sur lensemble de leurs revenus,
dont une partie est réinvestie dans leur outil de travail, est particulièrement
difficile à supporter économiquement.
Evoquant la crise du porc, il a jugé quune aide de
15 000 F par exploitation ne répondait pas à lampleur de la crise
actuelle. Des mesures de stockage ou de dégagement du marché par des exportations
seraient nécessaires pour que le règlement de la crise ne soit pas provisoire.
Il a conclu en demandant à M. Jean Glavany sil confirmait
les déclarations de son prédécesseur qui avait laissé entendre que le bénéfice des
aides à linstallation des jeunes agriculteurs pourrait être, dans certains cas,
subordonné à la conclusion dun contrat territorial dexploitation.
M. Yvon Montané, évoquant la prochaine transposition en
droit français de la directive communautaire sur lénergie, a rappelé que
90 % des lignes électriques basse tension appartenaient aux collectivités locales.
Celles-ci sont installées par les syndicats départementaux délectrification, pour
le compte des communes, et les montants des crédits attribués à chaque département
sont déterminés à partir dun inventaire auquel est associé le ministère de
lagriculture. Relevant lengagement des syndicats départementaux auprès
dEDF pour garantir le service public, il sest opposé aux propositions
annoncées dune dilution du fonds damortissement des charges
délectrification au sein du budget général.
M. Jacques Le Nay a regretté labsence de
reconduction du régime des préretraites agricoles, qui permettait de résoudre
socialement des problèmes difficiles et encourageait les jeunes à sinstaller dans
ce secteur. Il a, par ailleurs, rappelé sa détermination en faveur de la mensualisation
du versement des retraites agricoles.
Il a considéré que les crédits de 250 millions de francs,
annoncés pour régler les problèmes de la crise porcine, ne seraient pas suffisants pour
résoudre un problème qui nest pas simplement conjoncturel et ne permettraient pas
de sauver nos éleveurs. La question principale est dassurer le maintien de
débouchés pour les productions, notamment à lexportation. Le budget prévu
nest pas à la hauteur de cette ambition.
Il a par ailleurs regretté que la longueur des délais
dinstruction des demandes présentées dans le cadre du programme de maîtrise des
pollutions dorigine agricole (PMPOA) ne permette pas la mise en place, dans des
conditions satisfaisantes, des équipements requis.
Mme Sylvia Bassot, insistant sur limportance de la
filière équine en termes demploi, a interrogé le ministre sur les projets du
Gouvernement en faveur de lavenir des haras.
En réponse aux intervenants, le ministre de
lagriculture et de la pêche a apporté les précisions suivantes :
une réforme de la politique agricole commune est devenue
indispensable ; il est nécessaire quelle intervienne avant les négociations
de lOrganisation mondiale du commerce (OMC) et rapidement, afin déclairer la
situation pour les Etats candidats à ladhésion à lUnion européenne ;
il est remarquable à cet égard que les Allemands envisagent désormais de parvenir à un
accord sur la réforme de la politique agricole commune au cours du premier semestre 1999.
En toute hypothèse, la négociation sur la PAC prend place dans un ensemble de réformes
plus vaste ; elle sinscrit dans un cadre interministériel donnant lieu à des
arbitrages rendus par le Premier ministre comme par le Président de la République. Il
importe de tirer les leçons de lexpérience de 1992 et dobserver que la
réforme qui avait été présentée parfois dans un premier temps comme la
" pire des catrastrophes " sest révélée en définitive
bénéfique pour notre agriculture. Aujourdhui, lon contaste un vaste
consensus de la classe politique et du monde professionnel sur la nécessité de rejeter
le " paquet Santer ", mais, désormais, il est plus important pour la
France de devenir aussi une réelle force de proposition ; ceci ne peut se faire
quen concertation étroite avec la profession. Les négociations ne devront pas
conduire à un démantèlement, à une renationalisation de la politique agricole commune.
Il faut certes conforter les organisations communes de marché, qui ont permis les succès
de la PAC, mais aussi prendre conscience des limites budgétaires de cette politique
commune ;
sagissant de la crise porcine actuelle, il doit être
clair que la solution de nos difficultés de marché ne peut être queuropéenne,
que seule une intervention puissante des instances communautaires peut permettre dy
apporter des solutions ; mais il est souhaitable aussi que la profession elle-même
fasse des propositions concrètes sur la maîtrise des productions ;
les contrats territoriaux dexploitation (CTE)
comporteront un volet économique et social et un autre territorial ; ils devront
respecter des cahiers des charges ; mais, au-delà de ces particularités, qui en
font une nouveauté dans le paysage agricole, il faut bien remarquer quils offriront
un cadre daction avant tout souple et variable : ils pourront sinscrire
ainsi dans des ensembles collectifs, sintégrer dans des contrats de pays ; une
réflexion est actuellement en cours sur la nature du lien à créer entre les contrats
territoriaux dexploitation et linstallation ;
le soutien public à linvestissement des industries
agro-alimentaires est surtout utile aux industries de première transformation à faibles
marges ; cest pourquoi, la prime dorientation agricole (POA) qui
sélèvera pour 1999 à 150 millions de francs est réservée à ce
secteur ;
les actions de promotion conduites par la Société pour
lexpansion des ventes des produits agricoles et agroalimentaires (SOPEXA) ont
récemment donné lieu à une mission daudit, qui en a souligné le bilan
positif ; il est maintenant nécessaire dadapter les conditions de
fonctionnement de la SOPEXA et de parvenir à la signature dun contrat de plan entre
lEtat et cette société ; les dotations de la SOPEXA elles-mêmes
saccroissent de 7,8 % pour 1999 ;
sagissant de la préretraite agricole, un dispositif
spécifique a été maintenu pour les agriculteurs en difficulté, dont le nombre
sest élevé pour 1998 à 1000 ; le fonds pour linstallation en
agriculture (FIA) bénéficiera, quant à lui, de 145 millions de francs en 1999,
auxquels il convient dajouter 100 millions de francs de crédits dorigine
communautaire ;
les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN)
ont été utilisées au cours des dernières années à des fins essentiellement
conjoncturelles, notamment à loccasion de la crise de lESB ; le
Gouvernement français a demandé lextension du bénéfice de ces mesures, notamment
au profit dautres types danimaux, mais ce point fait lobjet dune
négociation avec nos partenaires européens ;
les créations demplois dans le secteur de
lenseignement agricole prévues pour 1999 sont sans précédent depuis vingt-cinq
ans ; en outre, dans les années qui viennent, on devrait assister à un
renouvellement quantitatif massif des enseignants ; une réflexion densemble a
été confiée sur ce problème à la mission Frémont qui devrait clôturer ses travaux
à la fin de lannée 1998 ;
sagissant du lien entre les pensions de retraite et
le fonds de solidarité vieillesse, des réflexions sont menées à lheure actuelle
aussi bien par le Gouvernement que par le Parlement ;
le comité interministériel daménagement et de
développement du territoire (CIADT) de décembre 1997 a confirmé la délocalisation du
centre national pour laménagement des structures des exploitations agricoles
(CNASEA) à Limoges ; une mission a été confiée sur ce sujet au préfet
Belorgey ;
la diminution des crédits concernant les sociétés
daménagement régional est inévitable dans un contexte de rigueur budgétaire qui
conduit à la définition dautres actions prioritaires ; cette baisse de
crédits pour 1999 fait suite à une évolution déjà ancienne ; une priorité est
donnée en toute hypothèse aux régions ayant contractualisé avec les sociétés
daménagement régional ;
le contrat de plan entre lEtat et lOffice
national des forêts (ONF) sera signé en toute hypothèse en 1999, puisquil doit
entrer en vigueur en 2000 ; le ministre de lagriculture et de la pêche
souhaite par ailleurs vivement que le calendrier parlementaire permette la discussion
dun projet de loi dorientation sur la forêt en 1999 ;
lintégration des contrats territoriaux
dexploitation dans les contrats de plan Etat-régions témoigne de la volonté de
régionaliser ces crédits ; sagissant de linstallation, ce sont
peut-être davantage les candidats que les moyens financiers qui font défaut ;
en ce qui concerne les problèmes de
lélectrification rurale, il est effectivement essentiel de parvenir à un maintien
des ressources du fonds damortissement des charges délectrification ;
la mensualisation des retraites agricoles apparaît
effectivement comme un bon principe, mais sa mise en uvre est complexe et coûterait
7 milliards de francs la première année ;
un établissement public des haras nationaux va être
créé dans les prochains mois ;
les possibilités consenties par la
Commission européenne de contribuer au financement de la modernisation de la flotte de
pêche, sont limitées. Dans ce cadre, les attributions seront fonction de leffort
consenti par les régions en faveur des sorties de flotte, ce qui est favorable à la
Bretagne. La priorité sera donnée aux remplacements qui naccroissent pas la jauge
ou la puissance, et à la première installation des jeunes.
à
à à
Conformément aux conclusions de M. François Patriat, rapporteur
pour avis, la commission a émis un avis favorable à ladoption des crédits de
lagriculture et de la pêche : agriculture pour 1999.
Conformément aux conclusions de M. Dominique Dupilet, rapporteur
pour avis, la commission a émis un avis favorable à ladoption des crédits de
lagriculture et de la pêche : pêche pour 1999.
f p f p
Informations relatives à la Commission

La Commission a procédé à la nomination de rapporteurs :
Ont été nommés :
- Sous réserve de transmission par le Sénat
:
M. Jean-Jacques Filleul pour le projet de loi relatif
à lorganisation de certains services au transport aérien ;
M. Jean-Pierre Blazy pour le projet de loi portant
création de lautorité de contrôle technique de lenvironnement sonore
aéroportuaire ;
M. Daniel Marcovitch pour le projet de loi relatif à
lemploi des fonds de la participation des employeurs à leffort de
construction.
- Sous réserve de son dépôt,
M. Christian Bataille pour le
projet de loi sur la modernisation et le développement du service public de
lélectricité.
La commission a ensuite procédé à la désignation de candidats pour
siéger à une éventuelle commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur
les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif aux animaux dangereux et
errants et à la protection des animaux ; ont été nommés :
comme membres titulaires : comme membres suppléants :
MM. Pierre Ducout MM. Serge Blisko
Jean-Pierre Blazy Joseph Parrenin
Jean-Paul Chanteguet Alain Fabre-Pujol
Nicolas Dupont-Aignan André Angot
Philippe Vasseur Christian Jacob
Jacques Brunhes Léonce Deprez
Georges Sarre Pierre Micaux
© Assemblée nationale
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