ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 59
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 17 juin 1998
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
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Audition de MM. Jean-Pierre Balligand, Président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, et Daniel Lebègue, Directeur général
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Informations relatives à la Commission
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La Commission a procédé à laudition de MM. Jean-Pierre Balligand, Président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, et Daniel Lebègue, Directeur général.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que la Caisse des dépôts et consignations se trouvait dans une position institutionnelle très particulière puisquelle était légalement placée sous la surveillance du Parlement, ce qui impose au Parlement un devoir dintérêt pour la gestion et le devenir de la Caisse et, à la Caisse, un devoir dattention particulière vis-à-vis du Parlement.
M. Jean-Pierre Balligand, Président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, a tout dabord rappelé quil venait, dune part, rendre compte du mandat de contrôle et de surveillance que le Parlement lui avait confié, dautre part, remettre officiellement le rapport retraçant lactivité de la Commission de surveillance en 1997. Il a rappelé également quoutre lui-même, la Commission de surveillance comportait trois autres parlementaires, M. Christian Poncelet, Président de la commission des Finances du Sénat, et MM. Jean-Pierre Brard et Jean-Jacques Jegou, députés. Au rythme de deux réunions mensuelles, il a estimé que la Commission de surveillance exerçait pleinement sa mission et étudiait sérieusement toutes les questions mises à son ordre du jour. A cet égard, il a indiqué avoir demandé au Directeur général de lui soumettre régulièrement des dossiers thématiques plus transversaux, sur la politique de la ville par exemple, permettant à la Commission de mieux apprécier la politique menée par la Caisse des dépôts.
Commentant ensuite les résultats de 1997, M. Jean-Pierre Balligand a précisé quil sagissait des meilleurs enregistrés depuis 1992, puisque le résultat net de la Caisse a atteint 3,4 milliards de francs au lieu de 1,9 milliard en 1996, tandis que le résultat net consolidé du groupe progressait de 4 milliards de francs en 1996 à 5,6 milliards en 1997, le taux de rentabilité des fonds propres passant de 6,9 % en 1996 à 9 % en 1997. Rappelant que largent géré par la Caisse était de largent public appartenant à lensemble de la Nation, il sest donc félicité de la bonne gestion de la Caisse, ce que le Parlement ne peut faire pour tous les établissements financiers publics. Il a souligné que lensemble des financements apportés par la Caisse à lÉtat, environ 150 milliards de francs, dépassait le produit de lensemble des privatisations sur la même période.
Abordant lactivité de gestion des fonds dépargne, M. Jean-Pierre Balligand a indiqué que la collecte sétait nettement redressée en 1997, après la forte diminution intervenue en 1996 à la suite de la baisse dun point du taux du Livret A, lencours ayant progressé de 55,2 milliards de francs en 1997 au lieu de 19,8 milliards de francs en 1996. Il a insisté sur les difficultés rencontrées dans lemploi des sommes collectées, alors que le ratio de liquidité, qui mesure lexcédent des ressources sur les emplois dintérêt général, atteignait 33 % à la fin de 1997 et 38 % au premier semestre de 1998, à rapprocher du minimum de 20 % fixé par les pouvoirs publics. Cette évolution résulte du fait que les taux des prêts consentis pour le logement social 4,8 % en 1997 et 4,3 % aujourdhui après la nouvelle baisse du taux de rémunération du Livret A les rendent désormais moins compétitifs vis-à-vis des produits du marché et que les opérateurs ont été, de ce fait, conduits au remboursement anticipé de certains prêts.
M. Jean-Pierre Balligand a ensuite présenté les activités bancaires et financières de la Caisse qui correspondent à 5 métiers différents : banque de dépôt, intermédiaire financier, gestionnaire pour comptes de tiers, dépositaire et investisseur institutionnel. Il a précisé que ces activités à caractère concurrentiel étaient exercées directement par la Caisse ou par ses filiales en France et à létranger. A propos de lactivité dintermédiaire financier, il a insisté sur la montée en puissance de la filiale CDCMarchés, créée en septembre 1996, qui connaît un fort développement sur les marchés de taux et dans le montage et lingénierie financières. Il a indiqué que le groupe CDC se classait parmi les 10 premiers groupes européens en matière de gestion pour comptes de tiers et au deuxième rang français derrière AXA, alors quon observe un mouvement de décollecte en raison de la réorientation de lépargne des particuliers vers des produits plus rémunérateurs et fiscalement plus avantageux. Sagissant de la mission traditionnelle de dépositaire, il a souligné que la Caisse était le plus important conservateur-teneur de comptes de France et le deuxième en Europe.
Évoquant lactivité de gestionnaire des caisses et régimes de retraite, M. Jean-Pierre Balligand sest étonné que les parlementaires ne considèrent pas la Caisse comme une source dinformation privilégiée, notamment sur la situation de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) ou sur celle de lIRCANTEC. Il a estimé quune gestion normale de la CNRACL impliquerait la suppression de la surcompensation, tout en étant conscient que la situation difficile dautres régimes rendait improbable la suppression des transferts correspondants. Il a souligné le caractère préoccupant de la dégradation de la situation financière et de la trésorerie de la CNRACL qui pourrait contraindre la Caisse à des opérations de cavalerie, présentant linconvénient de créer un endettement économiquement injustifié, tout en napportant pas de solution durable au financement des régimes déficitaires. A propos de la Caisse nationale de prévoyance (CNP), il a indiqué quelle occupait la première place pour lassurance de personnes, avec une part de marché denviron 20 %, devant le groupe AXA et présentait lun des meilleurs ratios de rentabilité de la profession. Rappelant quil fallait sattendre à une évolution prévisible du capital de la CNP et à une montée de la participation de la Caisse des dépôts et consignations, il sest félicité que le Parlement ait adopté, dans le cadre de la loi portant diverses mesures dordre économique et financier, des dispositions législatives allongeant de dix ans la période de mise à disposition des fonctionnaires de la Caisse des dépôts et consignations affectés à la CNP.
A propos des activités de services aux collectivités locales et dappui aux politiques publiques, M. Jean-Pierre Balligand a rappelé que le groupe Caisse des dépôts était un partenaire important des sociétés déconomie mixte locales, au travers de sa société holding C3D, aussi bien en tant quactionnaire que banquier ou prestataire technique. Il a énuméré les champs dactivité : limmobilier, le tourisme en 1997, la Caisse des dépôts est devenue actionnaire de VVF , les transports au travers du groupe TRANSDEV qui a notamment acquis 10 % du marché des transports publics du Grand Londres , en matière denvironnement par lintermédiaire de SCETEnvironnement et dingénierie au travers du groupe EGIS. Il a insisté sur les efforts accomplis pour restructurer le groupe C3D et organiser son redressement dans des activités multiples, fortement concurrentielles et générant des marges faibles. Il a souligné le bon accueil fait à Mairie-Conseils, que la Caisse a développé sur ses fonds propres, qui propose une prestation gratuite de conseil appréciée des communes rurales, et dont le champ dactivité pourra être élargi en fonction des attentes dautres communes.
Commentant les tableaux remis à la Commission, M. Daniel Lebègue, Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, a présenté lévolution du résultat net consolidé du groupe Caisse des dépôts et consignations, sans y inclure toutefois la gestion des fonds dépargne. Il a indiqué que le résultat de la gestion de ces fonds figurait dans un compte distinct dont le solde positif était reversé au budget général de lÉtat. En ce qui concerne le résultat net consolidé ainsi défini, il a souligné que le résultat de 1997 sélevait à 5,6 milliards de francs, ce qui était le meilleur résultat du groupe depuis 1992 et a tenu à rendre hommage à M. Philippe Lagayette, responsable de la gestion de la Caisse jusquà lannée dernière, ainsi quaux présidents de la Commission de surveillance qui se sont succédés en 1997, M. Jean-Pierre Delalande, puis M. Jean-Pierre Balligand. Il a ensuite précisé quil convenait dattacher, comme le faisait la place financière, une grande importance au ratio de rentabilité par rapport aux fonds propres qui sélèvent à 63 milliards de francs. Il a souligné son attachement au principe du gouvernement dentreprise qui le conduisait à veiller au bon emploi de ces fonds et à les faire fructifier au bénéfice de la Nation qui en était propriétaire. Il a déclaré que ce ratio avait été de 9 % en 1997, ce qui représentait une performance satisfaisante, plaçant le groupe dans la moyenne des banques françaises et que lobjectif était de parvenir à un rendement sur fonds propres de 10 % dans les deux prochaines années, cest-à-dire de 6,5 milliards de francs par an contre 5,6 milliards de francs en 1997. Il a précisé que cet objectif avait été fixé pour le groupe et ses filiales concurrentielles et quil ne visait pas les missions dintérêt général remplies par la Caisse.
Revenant sur cette performance, M. Daniel Lebègue a évoqué les trois éléments favorables dont avait bénéficié la Caisse en 1997, à savoir, tout dabord, le bon environnement financier caractérisé par une courbe des taux redevenue normale en Europe. Il a estimé que les taux dintérêt à long terme étant en effet redevenus supérieurs aux taux dintérêt à court terme, cela permettait à la Caisse des dépôts, grand transformateur institutionnel demplois de court terme en emplois à long terme, de disposer dune marge de transformation satisfaisante. Il a ensuite indiqué que la Caisse avait diminué de moitié la charge du risque dans ses comptes en achevant notamment le provisionnement des risques immobiliers qui avaient été à lorigine de pertes en 1995 et 1996. Sur ce point, il a estimé que la Caisse des dépôts nenregistrerait plus de moins-values dans le domaine immobilier et que la crise était désormais derrière elle. Il a ajouté que le groupe avait peu dengagements internationaux, notamment en Asie, et que les provisions constituées lan dernier, étaient principalement destinées aux dépenses dinvestissement pour la préparation à leuro, et que 240 millions de francs étaient versés dans un fonds de réserve destiné à couvrir les risques généraux liés aux activités bancaires de la Caisse. Puis, M. Daniel Lebègue a fait part de la bonne évolution de lensemble des filiales du groupe. Il a ainsi relevé la bonne rentabilité sur fonds propres de la Caisse nationale de prévoyance (CNP), première compagnie française dassurance de personnes dont la Caisse est actionnaire à 30 %, précisant que cette rentabilité (le ratio sur fonds propres est de lordre de 12 %) était liée au bon développement dune gamme étendue de produits dassurance. Il a également mis laccent sur les bons résultats de CDC-Participations et PartCom qui géraient les prises de participation en matière de capital-investissement, observant toutefois que le résultat constaté en 1997 était exceptionnel car il provenait dun provisionnement de 600 millions de francs pour un prêt de 1,5 milliard de francs accordé à Air France, qui avait finalement été remboursé en totalité lan dernier, sur les recommandations de la Commission européenne. Il a en revanche souligné la profitabilité insuffisante de la filiale C3D dont le résultat global dun montant de 100 millions de francs était modeste au regard des 3,7 milliards de fonds propres quelle mobilisait.
M. Daniel Lebègue a présenté ensuite les effectifs du groupe en insistant sur le fait que leur composition illustrait une réalité souvent ignorée dans la mesure où, parmi les 30.000 salariés travaillant dans le groupe, 11.000 personnes évoluaient dans le groupe financier composé par létablissement public au sens strict et les filiales financières, dont 5.000 fonctionnaires. Il a mis en regard ce chiffre avec leffectif total du groupe, précisant que les 25.000 autres salariés étaient sous un régime de conventions collectives de droit privé et que ces salariés travaillaient essentiellement pour le pôle C3D, regroupant des métiers dingénierie et de service, puisque ce pôle comprenait 19.000 personnes, dont 5.000 de nationalité non française.
M. Daniel Lebègue a exposé également les grandes lignes du projet stratégique de la Caisse des dépôts et consignations qui avait été approuvé par la Commission de surveillance. Évoquant les missions publiques du groupe, dont il a affirmé quelles devaient être remplies avec efficacité, il a rappelé que, depuis près dun siècle, lÉtat avait confié un mandat à la Caisse pour la gestion des fonds dépargne qui mobilisait aujourdhui 1.200 milliards de francs de capitaux, pour le financement du logement social en France et de la politique de la ville, cette gestion étant assurée par la direction des fonds dépargne de la Caisse. Il a également rappelé la gestion, par la Caisse, des 21 caisses de retraites, dont lIRCANTEC et la CNRACL, pour le compte de 2,5 millions de pensionnés, ainsi que son intervention en appui au développement local dans le domaine de léconomie mixte, avec notamment la mise en place, en 1997, du service Mercure daccès à Internet et celle de Cyberbases dans les grandes villes pour former les jeunes à lutilisation dInternet. Dans le champ des missions publiques de la Caisse des dépôts, le Directeur général a insisté sur la forte priorité accordée à deux grandes politiques nationales dans lallocation des ressources : dune part, le renouvellement urbain autour de lhabitat, mais également de tout ce qui concerne la vie collective (transport, etc.), en fournissant un service dappui et dingénierie ainsi que des fonds pour les partenaires locaux ; dautre part, laccompagnement du développement économique, la Caisse ayant un rôle dentraînement grâce à un système de garantie dans le domaine du capital risque, mais aussi à un réseau local dappui aux petites entreprises. Dans ce dernier cas, lobjectif du groupe était dintervenir en soutien dans tout le champ de la vie de lentreprise, afin daider à la création demplois durables et marchands.
M. Daniel Lebègue a, enfin, dressé le bilan des activités concurrentielles de la Caisse des dépôts et consignations, en indiquant que les métiers de banque dinvestissement plaçaient la Caisse dans une position dacteur majeur en France mais aussi en Europe. Concernant les métiers dassurances de personnes, dingénierie et de services, il a déclaré que le mot dordre était de développer le savoir-faire du groupe de manière rigoureuse, ce qui impliquait de clarifier ses règles de fonctionnement et de le faire évoluer dans des conditions de transparence afin déviter certaines critiques formulées dans le passé. Cest pourquoi il a insisté sur la nécessité de distinguer les missions publiques des activités concurrentielles de la Caisse des dépôts et consignations en exigeant un compte dexploitation distinct pour chaque métier et en fixant un objectif defficacité, étant entendu que les missions publiques resteraient accomplies à coût coûtant et que les activités concurrentielles ne feraient lobjet daucune subvention publique et obéirait à un objectif de rentabilité.
M. Didier Migaud, Rapporteur général, a demandé des précisions sur le redressement de la situation de la Caisse des dépôts et consignations dans le secteur immobilier, sur les actions entreprises par elle en vue du passage à leuro et sur les dispositifs dincitation à la création demplois mis en place par la Caisse des dépôts et consignations, notamment sur son implication dans le dispositif emplois-jeunes. Il sest enquis des conséquences, pour la Caisse, de la liberté accordée aux banques de fixer les taux de rémunération des livrets non réglementés. Il a, enfin, demandé des précisions sur lavenir du régime de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) en souhaitant que soient bien distingués les problèmes liés à la situation du régime proprement dit et lincidence de la surcompensation.
Répondant au Rapporteur général, M. Jean-Pierre Balligand a indiqué que la Caisse des dépôts et consignations navait pas trop souffert de la crise du secteur immobilier dans la mesure où elle ne sétait pas lancée de façon éperdue dans ce type dinvestissement. Il a précisé que les quelques mauvais placements, dont la Caisse des dépôts et consignations devait néanmoins porter le poids, en particulier en Allemagne, avaient été convenablement provisionnés et que léchéancier de remboursement établi avec le principal débiteur était, à ce jour, correctement observé. Sagissant du passage à leuro, il a déclaré que la Caisse supportait un coût dautant plus élevé quelle finançait la modernisation du réseau du Trésor public par lopération Géode, à travers la réforme des modalités de distribution de ses propres produits par le Trésor.
Il a ensuite estimé que la CNRACL, si elle ne se trouvait pas, cette année, dans la situation catastrophique annoncée, nen connaîtrait pas moins, à coup sûr, dici trois à cinq ans, un problème démographique très grave. Il a appelé à un débat spécifique sur cette question afin davoir la vision la plus exacte possible des enjeux et des remèdes.
M. Daniel Lebègue a pour sa part souligné que le passage à leuro impliquait un véritable changement dunivers dans les métiers de la banque dinvestissements, et affectait particulièrement la gestion dactifs pour le compte de tiers, qui correspond pour la Caisse des dépôts et consignations à 1.800 milliards de francs. Il a indiqué que les gestionnaires qui visaient auparavant des investissements en titres domestiques (obligations, actions, immobilier) raisonnaient désormais, selon une approche sectorielle, dans lensemble des onze États membres de la zone euro et non plus seulement dans un cadre géographique ou national. Il a évalué le coût des investissements en informatique, en formation et en communication liés au passage à leuro, pendant la période 19962002, à environ 600 millions de francs pour la Caisse des dépôts et consignations, et un milliard de francs pour lensemble du groupe.
Évoquant les créations dentreprises, Le Directeur général a ensuite regretté que seulement 20 % des entreprises nouvellement créées disposent dun soutien bancaire dans les trois ans suivant leur création. Constatant que cette attitude pouvait être justifiée par le risque important lié à ce soutien, puisque le taux déchec des jeunes entreprises est de 50 % à terme de 5 ans, il a estimé que la Caisse des dépôts et consignations pouvait, dès lors, apporter une contribution utile en mettant avec différents partenaires comme les collectivités locales, la Banque de développement des PME ou la Sofaris, des fonds de garantie permettant le partage du risque et en soutenant, par une formation adéquate, notamment fiscale et comptable, les actions des réseaux associatifs de conseil aux entreprises nouvelles qui se développent partout. Il a exprimé lespoir que les banques, libérées du problème que pose la garantie du risque, sengagent plus résolument dans une action de soutien financier effectivement indispensable.
M. Daniel Lebègue a ensuite considéré que la libre rémunération récemment décidée des dépôts non réglementés ne constituait pas un danger compte tenu du faible risque de voir les banques surenchérir par rapport au livret A, produit particulièrement compétitif. Il a rappelé que, pour y parvenir, les banques devraient proposer une rémunération minimale de 4 %, au moment où le taux de refinancement sur le marché interbancaire est de 3,25 %. Il a signalé quelles avaient au demeurant diminué de 0,5 point le taux du livret B, accompagnant ainsi le mouvement de baisse générale des taux. Il a rappelé que la forte décollecte, denviron 80 milliards de francs, qui avait suivi, en 1996, la précédente baisse du taux dintérêt du livret A, avait été imputable à la concurrence que lui faisaient des produits comme les SICAV obligataires qui offraient à lépoque un rendement supérieur dun ou deux points (2 %), et dont la rentabilité est aujourdhui bien moindre.
M. Michel Destot a dénoncé, en se fondant sur les constats concordants des rapports de Mme Édith Cresson et de M. Henri Guillaume, limpossibilité actuelle de traduire la capacité de recherche fondamentale en création demplois. Il a considéré quoutre labsence damorçage financier, cette situation sexpliquait, dune part, par une carence dans le choix des responsables et, dautre part, par le défaut de suivi des opérations. Il a demandé si la Caisse des dépôts et consignations envisageait une politique de soutien à la recherche, en partenariat avec les collectivités locales et les établissements publics de recherche (CEA, IRIA, universités), et si elle était en mesure de soutenir rapidement de telles actions, au moment où les projets dinvestissements abondaient. Il a enfin interrogé le Directeur général sur les critères déligibilité des financements aux collectivités locales pour la requalification des quartiers difficiles, en déplorant une certaine tendance au découpage des opérations correspondantes.
M. Jean-Pierre Brard, après sêtre associé aux propos de M. Michel Destot sur la politique des quartiers, a critiqué la méthode de décision des banquiers qui, les rares fois où ils ne se prononcent pas sur dossier, bornent leur connaissance des PME quils financent à la visite du patron dans son bureau.
Il a fait remarquer au Directeur général quil ne pouvait pas se prévaloir de lapprobation de la commission de surveillance, puisquaucun vote ny était jamais organisé, mais seulement recueillir un sentiment quil lui appartenait ensuite de traduire. Il sest, au demeurant, interrogé sur lopportunité de modifier la composition de cette instance pour la mettre plus en phase avec la réalité daujourdhui. Reprenant limage du mandat utilisée par le Directeur général pour caractériser les rapports entre lEtat et la Caisse des dépôts et consignations, il en a contesté la pertinence, dans la mesure où, le directeur général ne recevant pas de lettre de mission, personne ne sait qui définit les missions de la Caisse.
Se démarquant des critères de référence employés par M. Daniel Lebègue, M. Jean-Pierre Brard a déclaré que, plutôt que de mettre en avant des chiffres de rentabilité dont nimporte quel banquier pourrait se prévaloir, il valait mieux, fût-ce en remettant en cause les conceptions dil y a vingt ans, affirmer que le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations ne saurait être un entrepreneur, et quil était dabord un serviteur de la Nation. Il a vivement contesté linspiration idéologique dune présentation de la Caisse des dépôts et consignations qui applique un schéma de superposition dactivités dintérêt général et dactivités concurrentielles à une réalité autrement plus complexe. Il a souhaité lorganisation dun débat au Parlement qui permettrait den savoir plus sur les contours aléatoires, ou plutôt évanescents, de létablissement public quest la Caisse des dépôts et consignations. Déplorant quil faille attendre la lecture de la presse pour apprendre les cessions dactif que le ministère des finances décidait dautoriser dans le groupe, il a réclamé une participation des instances parlementaires à de telles décisions.
Affirmant son soutien sans réserve à laction gouvernementale, il a déclaré nen regretter que plus fortement labsence de transparence, sans rupture autre quoratoire avec les pratiques précédentes, qui ne permet pas de faire de la Caisse des dépôts et consignations le levier dont le Gouvernement a besoin pour mettre en oeuvre sa politique. Citant ensuite le « droit à linventaire » revendiqué par le Premier ministre, dont il a considéré quil portait notamment sur les erreurs de la politique économique du début des années 1990, il a estimé que la situation présente ne manifestait pas une rupture avec ces erreurs, et que cet état de choses méritait un débat, personne ne pouvant prétendre détenir la vérité révélée. Il a ajouté que personne ne pouvait apprécier la légitimité des décisions prises.
M. Jean-Pierre Brard a conclu son propos en demandant quels contacts la Caisse des dépôts et consignations avait pris et quels objectifs elle poursuivait en vue de la constitution, dont il sest dit personnellement partisan, de forts pôles financiers européens ; il a mis en garde le Directeur général contre la tentation davoir, dans le dossier du Crédit foncier de France, les yeux de Chimène pour la General Motors, prévenant que cette attitude choquerait lopinion publique et poserait un problème politique très important dans la majorité plurielle.
M. Jean-Pierre Delalande a rappelé que, sous sa présidence, la Commission de surveillance sétait préoccupée de la nécessité détablir des relations contractuelles entre lÉtat et la Caisse des dépôts et consignations, afin de regrouper ses missions en des pôles identifiables et de clarifier ainsi les débats quelles appellent. Il a estimé opportun, dans lhypothèse où il apparaîtrait que la Caisse des dépôts et consignations na plus vocation à remplir lune de ces missions, de prévenir suffisamment à lavance les responsables de la branche intéressée. Il a constaté que la Caisse des dépôts et consignations définissait elle-même létendue de ses activités en se fondant sur sa connaissance du terrain et les mettait en uvre sans avoir véritablement obtenu laval de lÉtat, selon une pratique dont laffaire du câble avait, en son temps, montré les inconvénients.
Il a en outre souhaité savoir si le prélèvement annuel de lÉtat sur les fonds dépargne avait été effectué en respectant les règles de ratio définies naguère par la commission de surveillance. Puis il a demandé des précisions sur :
les relations entre la Caisse des dépôts et le Crédit foncier ;
lutilisation des liquidités dont dispose la Caisse des dépôts et consignations et léventuelle mise en uvre du projet de programme dinvestissement adossé à ces liquidités il y a trois ans ;
la réforme des caisses dépargne ;
la situation de la Caisse nationale des retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) ;
les engagements de la Caisse des dépôts et consignations en matière dimmobilier ;
les orientations données au Programme développement solidarité (PDS) ;
le bilan de linternationalisation de la Caisse des dépôts et consignations ;
la perspective dune mise sur le marché dune partie du capital de la CNP ;
le rapprochement de la SCIC et de la SCET ;
la réforme du rôle du caissier général ;
la situation des sociétés déconomie mixte de la Caisse des dépôts et consignations et le bilan de la Banque de développement des PME, dont la Caisse des dépôts et consignations est lactionnaire.
Il a conclu son intervention en évoquant les outils mis en place par les précédentes commissions de surveillance en vue de renforcer la transparence de la gestion, que ce soit entre létablissement et la Commission de surveillance ou entre létablissement et lÉtat.
M. Gilbert Gantier, relevant que la rentabilité actuelle sur fonds propres se montait à 8,1 % si on excluait leffet du remboursement par Air France de sa dette, sest dès lors interrogé sur la réalisation par la Caisse des dépôts et consignations de lobjectif de rentabilité de 10 %. Après avoir demandé des précisions sur la décomposition des résultats pour lannée 1996, il a fait observer que, si le directeur général avait raison de proscrire le financement par subventions des activités concurrentielles de son groupe, la puissance accrue de létablissement public était en soi une forme daide publique à ces activités. Il sest enfin inquiété de la compatibilité du prélèvement annuel sur la trésorerie de la Caisse des dépôts et consignations avec le respect des ratios Cooke.
M. Dominique Baert a demandé des précisions sur les projets de la Caisse des dépôts et consignations à légard du Crédit foncier et a souhaité quelle participe activement, par le développement du capitalrisque, au financement de la création dentreprises qui est la principale faiblesse du système actuel.
M. Pierre Forgues a souhaité obtenir des éclaircissements sur la manière dont la Caisse des dépôts et consignations intervenait dans la mise en place du dispositif des emploisjeunes et dans le financement des réseaux de transports urbains. Relevant la force du qualificatif de cavalerie précédemment utilisé, il a également déploré le manque de clarté et de transparence de la gestion de la CNRACL.
Répondant aux intervenants, M. Jean-Pierre Balligand a fait observer que la présence, au sein de la Caisse des dépôts et consignations, de deux types dactivités, était une nécessité absolue, car la réduire à ses seules missions dintérêt général priverait de ressources, y compris de ressources humaines, des activités dont plus personne, à part quelques idéologues, ne contestait le rôle mobilisateur irremplaçable pour léconomie. Prenant lexemple de la Caisse nationale de prévoyance, il a estimé que le caractère incontestablement concurrentiel de ses activités, ne faisait pas obstacle à son appartenance à un pôle public, ni au renforcement de la participation de la Caisse des dépôts et consignations, établissement public, à son capital. Il a mis en lumière la cohérence avec lobjectif de transparence de la politique de filialisation, qui permet dobtenir une vision claire des résultats dans des secteurs qui dégagent parfois des marges bénéficiaires réduites.
Il a indiqué que la nomination de M. Daniel Lebègue, comme directeur général de la Caisse, avait été accompagnée dune lettre de mission dont le contenu avait été négocié avec le ministre de lÉconomie, des Finances et de lIndustrie et qui avait été présentée et lue en commission de surveillance.
Il a confirmé que, pour le calcul du prélèvement au profit du budget de lÉtat sur les fonds dépargne, les ratios antérieurement fixés avaient été respectés, ce qui avait dailleurs provoqué la réduction, certes dans une proportion limitée, du montant de prélèvement initialement envisagé par le Gouvernement.
Il a déclaré que la prise de participation de la Caisse des dépôts et consignations dans le Crédit foncier était le fruit dune nationalisation déguisée dont le précédent Gouvernement portait lentière responsabilité et que la Caisse de dépôts et consignations avait assumée, précisant que la commission de surveillance la considérait comme un portage pour le compte de lÉtat.
Après que M. Raymond Douyère eût fait remarquer quil était techniquement plus exact de parler de fiducie, M. Jean-Pierre Balligand a constaté que la participation de la Caisse des dépôts et consignations au « tour de table » du Crédit foncier était, dès lors, impossible à envisager, surtout si lon se rappelait la différence entre le prix dacquisition des titres par la Caisse de dépôts et consignations et leur valeur actuelle sur le marché boursier. Il a précisé que la Caisse de dépôts et consignations navait jamais assisté à une séance du conseil dadministration du Crédit foncier depuis 1995. Il a ajouté que la Caisse de dépôts et consignations ne saurait, sans courir le risque dune remise en cause de sa notation internationale, servir dalibi sans pouvoirs, et que la seule solution pour sortir de la situation despèce était la cession des titres, selon des modalités dans lesquelles la Caisse des dépôts et consignations ne saurait intervenir.
Répondant à son tour aux intervenants, M. Daniel Lebègue a déclaré que, comme M. Michel Destot, il souhaitait la mise en place rapide de fonds damorçage, destinés à des pôles de recherche régionaux ou sectoriels, associant un financement par capitaux publics et privés et le soutien aux équipes de recherche. Il a précisé que des négociations étaient en cours à ce propos avec lINRIA, lUniversité technologique de Compiègne et le CEA.
Il a indiqué quil retenait seulement deux critères déligibilité aux financements de la politique de la ville : dune part, lengagement des maires, car la Caisse de dépôts et consignations ne se substituerait pas à eux pour définir les opérations de restructuration urbaine, et, dautre part, le bon équilibre économique de ces opérations. Il a rappelé que le Gouvernement avait mis en place deux enveloppes de crédit, chacune de 10 milliards de francs sur trois ans, la première, dite de restructuration des quartiers en difficulté, à 3,80 %, lautre dite de prêts de projets urbains, à 4,30 %, et que ces crédits étaient gérés par la Caisse de dépôts et consignations pour le compte de lÉtat. Il a estimé que le consensus qui sétait progressivement dégagé sur le sens de ces opérations permettait despérer une utilisation correcte de ces crédits.
Répondant aux questions posées par M. Jean-Pierre Delalande, M. Daniel Lebègue a estimé que la lettre de mission qui lui avait été adressée par le ministre de lÉconomie, des Finances et de lIndustrie constituait un premier pas dans le sens dun développement des relations contractuelles entre lÉtat et la Caisse des dépôts et consignations. Considérant que le débat sur lÉtatactionnaire ne devait pas se poser en termes idéologiques, il a rappelé que la Caisse des dépôts et consignations appartenait à la Nation et que lÉtat devait avoir un comportement dactionnaire avisé en échange duquel des garanties de transparence et de performance lui seront fournies. Il a, par ailleurs, indiqué que la Caisse respectait les ratios fixés précédemment par la Commission de surveillance en matière de gestion des fonds dépargne. Abordant la question du Crédit foncier, il a rappelé que la Caisse des dépôts et consignations navait aucune responsabilité directe dans la gestion de cet établissement et que son intervention avait été faite, en 1996, pour le compte de lÉtat. Il a insisté sur le fait que la Caisse navait dans sa gamme de métiers aucune compétence particulière en matière de crédit immobilier à la personne et quelle ne pouvait donc pas être actionnaire du Crédit foncier, la seule possibilité restante étant quelle soit garante de cette société, ce quil excluait formellement dans la mesure où cela ne correspondait pas à ses missions publiques et risquerait de mettre en péril la bonne appréciation des performances de la Caisse des dépôts et consignations sur les marchés financiers. Il a souligné également que la Caisse des dépôts et consignations avait des résultats positifs à linternational, grâce à son activité de banquier mais aussi dans les domaines des transports et de lingénierie, citant, dans ce dernier secteur, deux opérations dacquisition en Allemagne et en Australie par le groupe EGIS.
M. Daniel Lebègue a ensuite évoqué la situation de la CNP en précisant que si lÉtat vendait sa participation, qui sélevait à 42,5 %, la Caisse des dépôts et consignations pourrait faire passer la sienne de 30 % à environ 40 %, ses partenaires ne souhaitant pas une augmentation plus importante afin que la CNP ne soit pas utilisée comme un simple outil de la Caisse des dépôts et consignations. Il a fait part à la Commission dune configuration dans laquelle la Poste pourrait envisager daugmenter sa participation à hauteur de 20 % du capital de la CNP et les caisses dépargne de 10 à 12,5 %. Il a estimé que, dans ces conditions, les 27,5 % restants pourraient être partagés entre caisses de retraite, mutuelles et salariés de la CNP et que létablissement devrait être alors cotée en bourse afin que les investisseurs bénéficient dun accès au marché financier tout en restant dans le secteur public.
Sur le rapprochement en cours entre la SCIC et la SCET, il a estimé quune amélioration de la productivité restait nécessaire et a précisé que des efforts de simplification des procédures et de réduction des effectifs avaient été engagés, assurant quaucun licenciement sec naurait lieu dans le groupe.
M. Daniel Lebègue a ensuite abordé la question des sociétés déconomie mixte (SEM) dans lesquelles la Caisse était partie prenante. Il a observé une tendance à lamélioration dans leur gestion, rappelant que la Caisse des dépôts et consignations avait des participations dans environ 400 SEM. Il a notamment remarqué que les partenaires, élus locaux, faisaient davantage preuve de prudence dans la mise de fonds et prenaient conscience des responsabilités qui leur incombaient en tant quactionnaires majoritaires au sein des SEM. Il a souligné quà ce jour moins de dix SEM seulement étaient sous surveillance.
Traitant ensuite de la situation de la BDPME, il a estimé que ses résultats légèrement positifs ne devaient pas dispenser dune réflexion, en cours avec lÉtat, sur son rôle au sein du système bancaire français. Il a souligné la nécessité de rechercher un équilibre propre auquel la Caisse des dépôts et consignations, en tant quactionnaire, était très attachée. A cet égard, il a déclaré que le groupe ne subventionnerait pas à fonds perdus, année après année, une de ses filiales sans effort de sa part en vue daméliorer sa rentabilité, quand bien même cette filiale, comme la SCIC par exemple, interviendrait dans le secteur social.
Répondant à la question sur lavenir des caisses dépargne, M. Daniel Lebègue a indiqué que lidée dune réforme était motivée par le souci de doter ce réseau dun mode dadministration et de gouvernement efficace afin quil puisse lutter à armes égales avec les banques exerçant le même métier mais avec de meilleurs résultats, en France comme en Europe. Il a estimé quun problème résidait dans les coûts de ce réseau, supérieurs à ceux des autres établissements, qui devaient être maîtrisés. Il a ajouté que les caisses dépargne devaient en outre disposer de fonds propres suffisants pour leur permettre dexercer leur activité dans les mêmes conditions que les banques. Après avoir rappelé le caractère complémentaire des relations entre la Caisse et le réseau des caisses dépargne, il a proposé dinscrire dans la durée ce partenariat en admettant que la Caisse des dépôts et consignations soit actionnaire du chef de réseau. Indiquant que des négociations étaient en cours sur ce point, il a affirmé que si la Caisse devait rester lactionnaire de référence des caisses dépargne, lengagement de sa responsabilité impliquerait quelle soit partie prenante dans le choix des dirigeants et la définition de la stratégie, précisant quil ne saurait être question dêtre actionnaire de référence sans disposer de moyens de contrôle.
Il a admis avec M. Gilbert Gantier que la rentabilité du groupe par rapport aux fonds propres était, en 1997, plus proche de 8 % que de 9 %. Il a également précisé que la Caisse respectait les ratios Cooke deux fois plus que ce qui était imposé.
Il sest par ailleurs déclaré tout à fait daccord avec M. Dominique Baert sur la nécessité daider les jeunes entreprises à développer leurs fonds propres, en indiquant quun dispositif devrait être mis en place sur le modèle des prêts dhonneur actuellement accordés par la Caisse des dépôts et consignations.
Répondant à M. Pierre Forgues sur la question des emplois jeunes, il a reconnu que la Caisse des dépôts et consignations sétait engagée dans une démarche difficile consistant non pas à subventionner mais à pérenniser ces emplois en vue de les transformer en emplois marchands dans les services de proximité.
Il a enfin rappelé que la Caisse des dépôts et consignations avait un rôle de gestionnaire technique et financier de la CNRACL et quà ce titre, elle avait décidé de ne pas participer à un emprunt qui pourrait être éventuellement décidé en 1999 pour faire face au déséquilibre financier de cette caisse de retraite, dans la mesure où il convenait dapporter une solution durable à la dégradation inévitable du rapport démographique quallait connaître ce régime dans les prochaines années.
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Informations relatives à la Commission
La commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a nommé :
M. Gérard Fuchs comme rapporteur sur la proposition de résolution (n° 869) de M. Alain Barrau, rapporteur de la Délégation pour lUnion européenne, sur la proposition de décision du Conseil sur les modalités relatives à la composition du comité économique et financier (COM [98] 110 final/n° 5 1053) ;
M. Didier Migaud, Rapporteur général, comme rapporteur sur la proposition de résolution (n° 955) de M. Gérard Fuchs, Rapporteur de la Délégation pour lUnion européenne, sur lavantprojet de budget général des Communautés européennes pour lexercice 1999 (documents n°s E/1062 - 1063 - 1077 à 1081).
fpfp
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