ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 10
(Application de l'article 46 du Règlement)
Lundi 12 octobre 1998
(Séance de 21 heures)
Présidence de M. Michel Suchod, Secrétaire
puis de M. Jean-Pierre Brard, Vice-Président
SOMMAIRE
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Examen de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078) :
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· Affaires sociales et articles 82 et 83 rattachés à ce budget
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· Travail et emploi et article 81 rattaché à ce budget
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· Environnement
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La commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a poursuivi lexamen de la deuxième partie de la loi de finances pour 1999 (n° 1078).
Elle a tout dabord examiné, sur le rapport de M. Pierre Forgues, rapporteur spécial, les crédits des Affaires sociales ainsi que les articles 82 et 83 rattachés à ce budget.
Soulignant que le budget des Affaires sociales, dun montant de près de 71 milliards de francs, progresserait de 11,4 %, M. Pierre Forgues, Rapporteur spécial, a indiqué, en premier lieu, quaprès lengagement dun milliard de francs en faveur des fonds durgence sociale en 1998, leffort serait poursuivi, en 1999, dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, plus de 400 millions de francs de mesures nouvelles étant prévues à ce titre dans le seul budget des Affaires sociales.
Présentant ensuite lévolution des minima sociaux retracés dans ce budget, il a noté que les crédits sélèveraient à 26,4 milliards de francs pour le revenu minimum dinsertion, en hausse de 4,2 %, à 24,6 milliards de francs pour lallocation aux adultes handicapés, en augmentation de 5 %, et à 4,2 milliards de francs pour lallocation de parent isolé, soit un total de plus de 55 milliards de francs, représentant 78 % du budget des Affaires sociales. Il a ensuite détaillé les 400 millions de francs de mesures permettant la mise en uvre de la loi contre les exclusions : 120 millions pour les fonds daide aux jeunes, 100 millions de francs pour laccompagnement social individualisé, 80 millions pour les résidences sociales, 52 millions pour la formation en travail social, 40 millions pour lurgence sociale et 22 millions pour léquipement des centres dhébergement et de réadaptation sociale (CHRS).
Le Rapporteur spécial a insisté, par ailleurs, sur la poursuite de leffort de création de places dans les différents types détablissements sociaux, soit 2.000 places en centres daide par le travail (CAT), 500 places en CHRS et 100 places dans les centres pour réfugiés. Observant que les crédits de laide médicale, de laide sociale et de lintégration seraient reconduits, il a relevé la progression de 11,5 % des crédits en faveur des droits des femmes ainsi que le développement, pour un montant de 63 millions de francs, de « relais-parents ». Il a enfin évoqué lévolution atypique de deux chapitres : dune part, la poursuite de la progression des crédits de la tutelle dÉtat ; dautre part, la diminution des crédits destinés aux objecteurs de conscience, dont la baisse sera cependant moins forte que celle du nombre des personnes incorporées, permettant à lÉtat de continuer à rattraper son retard dans les remboursements aux organismes daccueil.
Mme Nicole Bricq a dénoncé lampleur des retards de paiement de lÉtat susceptibles de mettre en péril les associations employant des objecteurs de conscience.
Soulignant à son tour les difficultés financières rencontrées par les associations daccueil des objecteurs de conscience, M. Dominique Baert sest demandé si les crédits inscrits à ce titre suffiraient à financer les dépenses prévues au titre de 1999, voire à poursuivre le rattrapage des retards accumulés.
M. Pierre Hériaud a souhaité savoir si la création, en 1999, comme au cours des deux exercices précédents, de 2.000 places en CAT, permettrait de satisfaire lensemble des besoins.
Espérant que le rapport de la Commission comporterait des précisions sur la répartition géographique des bénéficiaires du RMI, M. Michel Inchauspé sest interrogé sur la possibilité dexiger des bénéficiaires une contrepartie sous forme de travail, à limage de lexpérience menée dans les Pyrénées-Orientales.
Répondant aux intervenants, le Rapporteur spécial a dabord précisé quil navait pu obtenir, à ce jour, de données précises sur le montant de la dette de lÉtat à légard des associations employant des objecteurs de conscience. Sagissant des CAT, il a rappelé quil fallait parfois attendre aujourdhui jusquà sept ans, dans certains départements, pour obtenir une place, mais que les créations de places sinscrivaient désormais dans un plan pluriannuel dajustement des besoins à la demande effective. Estimant que des comparaisons sur le nombre des allocataires du RMI dun département à lautre napporteraient pas beaucoup au débat, il a indiqué quil sinquiétait, à titre personnel, de lévolution à la hausse de la dotation budgétaire. Il a regretté que les départements naccomplissent pas toujours leffort requis pour que soient trouvées des contreparties à lallocation en termes de travail ou de formation, afin déviter que certains publics ne demeurent définitivement au RMI.
La Commission a adopté, suivant la proposition du Rapporteur spécial, les crédits des Affaires sociales.
Puis elle a examiné larticle 82 (Prise en charge par lÉtat du financement de lallocation de parent isolé).
Le Rapporteur spécial a précisé quil sagissait, à limage de ce qui existait déjà pour le RMI et pour lAAH, de faire porter par la solidarité nationale la charge de lallocation de parent isolé, allocation familiale versée sous condition de ressources, cette mesure étant indissociable de la réduction du plafonnement du quotient familial, proposée dans le projet de loi de finances, et du rétablissement des allocations familiales pour lensemble des familles, prévu dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999.
Sur proposition du Rapporteur spécial, la Commission a adopté larticle 82.
Elle a ensuite examiné larticle 83 (Limitation à 60 ans de lallocation aux adultes handicapés pour les allocataires relevant de larticle L. 821-2 du code de la sécurité sociale).
Le Rapporteur spécial a indiqué que cet article permettrait, par souci de cohérence, de considérer que tous les titulaires de lAAH seraient réputés inaptes au travail à lâge de soixante ans et bénéficieraient ainsi dun avantage de vieillesse, et quil serait mis fin, en conséquence, au droit à lAAH des allocataires qui en bénéficient au titre de limpossibilité de se procurer un emploi (article L. 821-2 du code de la sécurité sociale).
M. Pierre Hériaud sest demandé si les bénéficiaires ayant un taux de handicap compris entre 50 et 80 % nauraient pas à pâtir de cette disposition.
Sinquiétant du sort de ceux qui nauraient pu cotiser aux régimes dassurance vieillesse, M. Michel Inchauspé a observé que la disposition proposée se traduirait, en réalité, par des transferts de charge sur ces régimes, voire, au besoin, sur le Fonds de solidarité vieillesse (FSV).
Le Rapporteur spécial a fait remarquer quil était normal que les personnes de plus de soixante ans considérées comme inaptes au travail ne puissent prétendre quà des avantages de vieillesse et que cette mesure naurait quun effet marginal pour les allocataires au titre de larticle L. 821-2. Rappelant que les personnes qui nauraient pas cotisé aux régimes dassurance vieillesse bénéficieraient, en tout état de cause, du minimum vieillesse, qui ne se distingue de lAAH que par une appréciation légèrement moins favorable des ressources à intégrer dans le plafond, il a souligné quune majorité des allocataires, ayant cotisé durant leur carrière, se verraient servir, dès lâge de soixante ans, une pension de vieillesse leur permettant de dépasser le minimum vieillesse. Il a mis en lumière, à cet égard, le décalage existant entre lâge de la retraite, qui est désormais de soixante ans, et lâge minimal déligibilité au minimum vieillesse de droit commun, qui est demeuré de soixante-cinq ans.
Sur proposition du Rapporteur spécial, la Commission a adopté larticle 83.
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La Commission a ensuite examiné sur le rapport de M. Gérard Bapt, rapporteur spécial, les crédits du Travail et de lEmploi et larticle 81 rattaché à ce budget.
M. Gérard Bapt, rapporteur spécial, a indiqué que les crédits inscrits au projet de budget du ministère du Travail et de lEmploi sélevaient à 161, 85 milliards de francs, soit une progression de 4 % par rapport aux moyens mis à la disposition du ministère et de lemploi en 1998, compte tenu des dotations inscrites au budget des charges communes, désormais rattachées au budget du ministère du Travail.
Après avoir souligné que cette progression traduisait la priorité accordée à la politique de lemploi, le Rapporteur spécial a indiqué que la première orientation se dégageant des moyens budgétaires consistait dans la combinaison du dispositif emplois jeunes, de la réduction du temps de travail et de lallégement des charges sociales au service du développement de lemploi. Il a précisé que 13,9 milliards de francs étaient inscrits pour financer les emplois jeunes, 3,7 milliards pour financer laménagement et la réduction du temps de travail au titre de la loi dorientation et dincitation du 13 juin 1998 et 43 milliards pour financer la ristourne dégressive des cotisations patronales sur les bas salaires.
M. Gérard Bapt a ensuite mis laccent sur la poursuite du recentrage des dispositifs daide à lemploi au bénéfice des publics les plus en difficulté, dont témoigne, par exemple, le contrat emploi-consolidé, pour lequel 70 % des emplois bénéficieront dune prise en charge de 80 % pour cinq ans, ou le contrat emploi-solidarité dont 80 % des 425.000 contrats financés en 1999 bénéficieront du taux daide maximum.
Après avoir indiqué que les moyens associés aux préretraites diminueraient en 1999, en raison de lobjectif de maîtrise des mesures dâge et de lengagement donné aux reclassements internes, le Rapporteur spécial a souligné que les conditions de prorogation de la convention relative à lallocation de remplacement pour lemploi (ARPE) allaient donner lieu à une négociation entre les partenaires sociaux, le Gouvernement ayant réitéré son offre de financer une extension du dispositif.
En conclusion, M. Gérard Bapt a souligné le renforcement des moyens du service public de lemploi, en particulier de lAgence nationale pour lemploi, dont la subvention de fonctionnement atteindra 5,76 milliards de francs en 1999.
M. Michel Inchauspé a souhaité connaître la part des dispositifs daide bénéficiant aux zones de revitalisation rurales par rapport à celles affectées aux zones urbaines.
M. Pierre Hériaud sest interrogé sur les conditions de financement des emplois jeunes en 1999, compte tenu de leffet de report des emplois créés en 1998.
M. Pierre Forgues a estimé que le dispositif de lARPE était facteur de graves injustices pour certains salariés ayant exercé des métiers pénibles et ayant une longue durée de cotisations lorsquils se heurtent au refus de lemployeur de procéder à un recrutement de remplacement.
M. Michel Suchod, Président, a souhaité que le Rapporteur spécial puisse présenter, dans son rapport, des éléments statistiques permettant de faire le bilan de lARPE parvenue à échéance.
Après avoir souhaité que le Gouvernement sefforce de rendre plus efficace le dispositif de lARPE, notamment en sinspirant des mesures prises au bénéfice des anciens combattants dans le présent projet de loi de finances, M. Jean-Pierre Kucheida a souligné linjustice résultant des règles de financement des emplois-jeunes qui obligent les communes à participer à leur financement sans quil soit tenu compte de leur situation financière relative, citant à ce propos les exemples opposés de Liévin et de Neuilly.
M. Eric Besson sest interrogé sur les conséquences de lARPE en termes de création demplois et sur les raisons de la diminution du nombre des entrées en préretraites progressives.
M. Dominique Baert a dénoncé la situation faite à certains préretraités du Fonds national de lemploi dont les régimes de retraite complémentaires refusent de valider les années passée à ce titre, à la suite dun litige financier auquel ils sont totalement étrangers. Il a demandé au Rapporteur spécial de senquérir des possibilités de mettre un terme à cette situation.
M. Jean-Pierre Brard a estimé quil conviendrait de poser, de façon plus insistante, la question des contreparties, en termes dengagements réels sur lemploi, aux mesures dallégement des charges dont bénéficient les entreprises. Il a souhaité quune véritable évaluation des emplois créés au titre des emplois-jeunes soit entreprise permettant dapprofondir la définition des nouveaux métiers qui en résultent.
Après les réponses du Rapporteur spécial, la Commission a adopté, sur sa proposition, les crédits du Travail et de lEmploi.
La Commission a ensuite examiné larticle 81 (Suppression de lexonération de cotisations dallocations familiales) rattaché à ce budget. Trois amendements ont été soumis à une discussion commune, présentés respectivement par MM. Gérard Bapt et Augustin Bonrepaux, Michel Inchauspé et Michel Bouvard, tous trois tendant à maintenir le bénéfice de lexonération de cotisations dallocations familiales aux entreprises situées dans les zones de revitalisation rurale. Après les interventions du Rapporteur spécial et de M. Michel Inchauspé, la Commission a adopté lamendement du Rapporteur spécial et de M. Augustin Bonrepaux, puis larticle 81 ainsi modifié.
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Elle a enfin examiné, sur le rapport de M. Michel Suchod, rapporteur spécial, les crédits de lEnvironnement.
M. Michel Suchod, rapporteur spécial, a fait observer que les crédits de lEnvironnement font plus que doubler dune année sur lautre pour atteindre 3.947,8 millions de francs en 1999. Il a souligné cependant que cette évolution était trompeuse car elle résultait avant tout de la création de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) dont le produit, estimé à 1.935 millions de francs, était affecté au budget général de lÉtat. Il a précisé quhors TGAP, les crédits de lEnvironnement ne sélevaient plus quà 2.179,8 millions de francs, en croissance de 14,8 % par rapport à 1998 et que, si lon tient compte de laugmentation prévisible du produit de la TGAP, les moyens dintervention du ministère et de lADEME augmenteraient de 38,2 % pour atteindre 2.625,9 millions de francs.
Il a indiqué ensuite que les crédits consacrés à ladministration générale atteindraient 644,6 millions de francs, permettant la création de 140 emplois. Soulignant que les missions du ministère de lEnvironnement avaient fortement augmenté au fil du temps sans que ses moyens humains soient accrus en conséquence, il a précisé que les effectifs du ministère sélèveront à 2.551 en 1999, jugeant ce chiffre encore relativement modeste.
Il a fait observer, par ailleurs, que les crédits consacrés à la connaissance de lenvironnement et à la coopération internationale augmenteront de 33 %, notamment pour développer laction du ministère auprès de ses divers partenaires.
A propos des crédits consacrés à la protection de leau et des milieux aquatiques, il a indiqué que la mise en uvre des plans décennaux de prévention des risques naturels dinondation et du plan Loire absorbait 80 % des crédits. Il a précisé quun nouveau fonds de concours des agences de leau, dun montant de 140 millions de francs, serait créé afin de renforcer les moyens de la police de leau de lÉtat et du Conseil supérieur de la pêche. Évoquant les craintes exprimées par les agences de leau à propos de la création de la TGAP (abandon de la gestion par bassins versant et accaparement dune partie des redevances par le ministère des Finances), il a souhaité que le Gouvernement prenne les mesures nécessaires de nature à les apaiser.
Le Rapporteur spécial a, en outre, souligné que laugmentation des crédits consacrés à la prévention des pollutions et des risques permettrait daccroître les moyens consacrés à lélaboration des plans de prévention des risques naturels, à la prévention des risques industriels et aux moyens dévolus à lInstitut national de lenvironnement industriel et des risques (INERIS). Il a également indiqué que les crédits issus de la TGAP permettront le versement à lADEME dune dotation de 333 millions de francs destinée à relancer la politique française de maîtrise de lénergie et de développement des énergies renouvelables, et dune dotation de 1.435 millions de francs qui permettra à lagence de poursuivre et damplifier ses actions en matière de déchets ménagers, de dépollution des sols, de ramassage des huiles, disolation acoustique au voisinage des aérodromes, de surveillance de la qualité de lair et de lutte contre la pollution atmosphérique. Après avoir rappelé que le fonctionnement de lADEME avait été gravement perturbée en 1997, du fait du non renouvellement de son conseil dadministration, il a estimé que la situation de lagence sétait normalisée depuis la désignation dune nouvelle équipe dirigeante.
Il a, enfin, indiqué que les crédits consacrés à la protection de la nature, des sites et des paysages permettraient labondement, à hauteur de 164 millions de francs, du Fonds de gestion des milieux naturels, afin de participer au financement de la politique de préservation des milieux naturels et de la biodiversité, notamment la mise en place du réseau Natura 2000, ainsi que du renforcement du réseau despaces naturels protégés (parcs nationaux, réserves naturelles, ...).
Après avoir indiqué quelle navait pas proposé la création dune telle taxe, Mme Nicole Bricq a jugé que la création de la TGAP constituait un pari risqué sur les futures relations entre le ministère des Finances et le ministère de lEnvironnement. Elle a estimé quil était nécessaire que laction de lADEME soit confortée par la contractualisation de ses relations avec lÉtat, afin quelle soit en mesure de rassurer ses partenaires sur lutilisation des crédits qui lui sont attribués et de justifier ainsi la création des 100 emplois prévus en 1999, création qui vient amputer lenveloppe de 500 millions de francs promise par le Premier ministre pour relancer la politique de maîtrise de lénergie.
Après avoir souhaité obtenir des précisions sur les moyens consacrés aux parcs nationaux et aux réserves naturelles, M. Pierre Forgues sest interrogé sur les conséquences des mesures de protection de certaines espèces animales. Évoquant les dégâts provoqués par le grand cormoran dans la région dont il est lélu, il a estimé que la protection de certaines espèces nétait légitime que dans les habitats naturels de celles-ci.
Soulignant la majesté du site du Mont Blanc, M. Jean-Pierre Kucheida a souhaité que des mesures spécifiques de protection soient adoptées, en liaison avec la Suisse et lItalie, pour remédier aux dégradations importantes entraînées, notamment, par le grand nombre de visiteurs du site.
Mettant laccent sur la faiblesse des moyens qui lui étaient consacrés, M. Jean-Pierre Brard, Président, sest interrogé sur lavenir de la Commission nationale du débat public. Il sest étonné de ne voir dans le budget pour 1999 aucun crédit permettant dacquitter la prochaine amende que la Cour de justice des Communautés européennes ne manquera pas dinfliger à la France, à la suite de ladoption de la loi du 3 juillet 1998 relative aux dates douverture anticipée et de clôture de la chasse aux oiseaux migrateurs.
Répondant aux intervenants, le Rapporteur spécial a reconnu quil conviendrait dexaminer avec vigilance lattitude future du ministère des Finances quant à laffectation du produit de la TGAP. Il a indiqué que lADEME mettait la dernière main à son projet dentreprise qui sera prolongé par une contractualisation des engagements réciproques de lÉtat et de lagence. Il a précisé que, sur les 500 millions de francs prévus en ce qui concerne le programme de maîtrise de lénergie et le développement des énergies renouvelables, 40 millions de francs seront consacrés à la création des 100 emplois.
Il a noté également que les crédits consacrés aux réserves naturelles sélèverait à 44,2 millions de francs, en progression de 8,6 %, et ceux consacrés aux parcs nationaux à 129 millions de francs en dépenses ordinaires et 44,5 millions de francs en autorisations de programme et crédits de paiement. A propos du grand cormoran, il a souligné que le ministère de lEnvironnement poursuivait un objectif de stabilisation de la population et avait autorisé le tir de 12 % de la population hivernante. Plus généralement, il a souhaité que lexamen dans le temps des conséquences des mesures de protection de certaines espèces soit mieux assuré, ces mesures se révélant parfois dune grande efficacité et entraînant une augmentation rapide de la population des espèces concernées.
Il a indiqué partager les préoccupations de M. Jean-Pierre Kucheida à propos de la protection du Mont Blanc jugeant la mise en uvre dune action internationale indispensable.
Enfin, il a estimé que le risque de voir la France condamnée dans le dossier de la chasse était faible, jugeant quune solution politique finirait par être trouvée.
La Commission a ensuite, sur proposition du Rapporteur spécial, adopté les crédits de lEnvironnement.
fpfp
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