ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 21
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 10 novembre 1998
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
Suite de lexamen de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078)
(M. Didier Migaud, Rapporteur général)
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pages
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- Article 44
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pages
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- Avant larticle 64 Ava
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- Article 45
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- Article 64
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6
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- Article 46
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2
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- Après larticle 64
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6
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- Article 49
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2
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- Article 65
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6
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- Article 50
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2
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- Article 66
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6
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- Article 60
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2
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- Article 67
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7
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- Article 61
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3
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- Avant larticle 68
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7
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- Article 62
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3
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- Article 68
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7
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La Commission des finances, de léconomie générale et du Plan a poursuivi, sur le rapport de M. Didier Migaud, Rapporteur général, lexamen de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1999 (n° 1078).
DEUXIÈME PARTIE
MOYEN DES SERVICES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS APPLICABLES À LANNÉE 1999
i.- opérations à caractère définitif
A.- Budget général
La Commission a adopté sans modification :
larticle 44 : Budget général. Services votés ;
larticle 45 : Mesures nouvelles. Dépenses ordinaires des services civils et létat B annexé ;
larticle 46 : Mesures nouvelles. Dépenses en capital des services civils et létat C annexé.
B.- Budgets annexes
Elle a ensuite adopté sans modification :
larticle 49 : Budgets annexes. Services votés ;
larticle 50 : Budgets annexes. Mesures nouvelles.
iii.- dispositions diverses
Elle a adopté également sans modification :
larticle 60 : Crédits évaluatifs et létat F annexé ;
larticle 61 : Crédits provisionnels et létat G annexé ;
larticle 62 : Reports de crédits et létat H annexé.
TITRE II
DISPOSITIONS PERMANENTES
A.- Mesures fiscales
Avant larticle 64 :
La Commission a examiné, en discussion commune, trois amendements proposés respectivement par le Rapporteur général, par M. Jean-Louis Idiart et par M. Gilbert Gantier, tendant à maintenir de manière pérenne au niveau fixé pour limposition des revenus de lannée 1998, soit 20.000 francs, le montant de labattement de 10% dont bénéficient les retraités et les pensionnés.
M. Didier Migaud, Rapporteur général, a rappelé que cette mesure avait été annoncée lors de lexamen de la première partie et quelle visait à supprimer, pour les années postérieures, le dispositif dabaissement progressif du montant de cet abattement, prévu par la loi de finances pour 1997. Il a estimé que son amendement était plus favorable pour les intéressés que les deux autres également en discussion, puisquil prévoyait une indexation annuelle du montant de labattement. Il a également indiqué que cette mesure devrait bénéficier plus particulièrement aux 1.700.000 foyers disposant de moins de 200.000 francs de revenus par an, soit à 16% des foyers de retraités, et quelle entraînerait une perte de recettes de 960 millions de francs en 2000 et de 2,6 milliards de francs par an à partir de 2001.
Après que MM. Jean-Louis Idiart et Gilbert Gantier eurent accepté de retirer leurs amendements respectifs et manifesté le souhait de cosigner lamendement du Rapporteur général, la Commission a adopté cet amendement.
Elle a ensuite examiné trois amendements du Rapporteur général visant à améliorer le dispositif dincitation fiscale à linvestissement outre-mer.
Le Rapporteur général a rappelé que ces propositions intervenaient dans le cadre du réexamen de la « loi Pons », entrepris par la Commission des finances depuis la loi de finances pour 1998 et qui a donné lieu à plusieurs missions outre-mer ainsi quà un rapport dinformation. Il a fait valoir quaprès lélimination de certains effets pervers, il était possible de chercher à renforcer lefficacité de ce dispositif.
Il a précisé que le premier amendement tendait, dune part, à proroger les dispositifs de déduction des résultats pour les contribuables passibles de limpôt sur les sociétés et de réduction dimpôt sur le revenu jusquau 31 décembre 2005 et, dautre part, à prévoir lapplication du mécanisme de déduction du revenu imposable des contribuables passibles de limpôt sur le revenu pour les investissements réalisés jusquau 31 décembre 2002. Il a observé que ce dernier mécanisme était le plus contestable, mais quen labsence de solution alternative, il était souhaitable de le proroger, afin dassurer la lisibilité du dispositif pour les investisseurs.
Il a indiqué que le deuxième amendement proposait dappliquer lagrément au premier franc pour lensemble des secteurs éligibles au bénéfice de la déduction pour investissement outre-mer sur les revenus ou les résultats imposables, sauf dans le cas des investissements dont le montant total nexcède pas 1 million de francs par programme et qui sont réalisés par une entreprise exerçant son activité dans un département doutre-mer depuis au moins deux ans, dans lun des secteurs éligibles.
Il a enfin déclaré que le troisième amendement proposait daméliorer les conditions dinvestissement outre-mer pour les contribuables passibles de limpôt sur les sociétés, soulignant quil convenait dencourager ces contribuables à investir dans les DOM-TOM.
M. Philippe Auberger a regretté que les députés ne disposent pas du rapport annuel sur lapplication de lagrément dans le cadre de la loi Pons et il a invité le Président à le demander au ministère de léconomie, des finances et de lindustrie. Il a ajouté que, lors de la discussion du budget de lOutre-mer, le ministre avait convenu que certaines mesures votées récemment par le Parlement soulevaient des difficultés dapplication, en particulier lobligation de déduire de lassiette les subventions attribuées dans certains TOM et limpossibilité dappliquer la loi Pons aux investissements réalisés par lintermédiaire de groupements dintérêt économique, lorsque le contribuable est passible de limpôt sur les sociétés.
M. Jean-Jacques Jégou a également souhaité disposer du rapport sur lapplication de la loi Pons et sest déclaré heureusement surpris par le changement de discours du Rapporteur général sur ce sujet. Il a rappelé quun précédent rapport de M. Alain Richard avait établi lexistence de dérives, mais quaprès les amendements très contestables adoptés lors de lexamen de la loi de finances pour 1998, on revenait à des solutions plus raisonnables.
M. Jean-Pierre Brard a noté que les missions effectuées cette année outre-mer, auxquelles il avait participé, avaient permis, dune part, délaborer des dispositifs adaptés aux spécificités locales et, dautre part, d« expurger les prébendes » que soctroyaient certains investisseurs, permettant ainsi de transformer la loi Pons en un véritable levier économique. Il a cependant estimé nécessaire la « mise à plat » de la fiscalité, ainsi que des financements publics et privés dans les départements doutre-mer. Il a notamment jugé anormal que les livrets A des domiens servent à financer le logement social en métropole, alors que les problèmes dhabitat dans ces départements restent aigus.
Le Rapporteur général a tenu à préciser quil navait pas changé de discours sur la défiscalisation et que les missions conduites outre-mer avaient permis de constater certains effets pervers de la loi Pons. Il a observé quil ne proposait pas de revenir sur la « tunnelisation » votée lan dernier et quil se contentait de proposer la prorogation dun dispositif équilibré pour en assurer la lisibilité.
Il a indiqué que le rapport annuel sur lagrément dans le cadre de la loi Pons avait été déposé en juillet dernier, mais, quen revanche, on était toujours dans lattente du rapport de linspection générale des finances, prévu par la loi de finances pour 1998 et qui, semble-t-il, a été remis officieusement au Gouvernement et se montrerait sévère à légard de la politique de défiscalisation.
Il a considéré que le Gouvernement pourrait apporter par voie dinstruction les clarifications nécessaires en matière de soustraction des subventions publiques de lassiette déductible. Il a enfin fait observer que la non-application de la loi Pons aux groupements dintérêt économique résultait dune interprétation de ladministration fiscale et non dun de ses propres amendements et que le troisième amendement quil proposait permettait précisément de résoudre cette difficulté.
La Commission a adopté ces trois amendements.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Gérard Saumade, visant à favoriser le développement, dans les départements doutre-mer, des investissements productifs concernant les productions audiovisuelles et cinématographiques en prévoyant leur éligibilité au mécanisme de déduction.
Le Rapporteur général a considéré quil nétait pas opportun de prévoir des modifications de ce régime, dautant que lobjectif poursuivi pourrait être atteint grâce à lutilisation dautres instruments que loutil fiscal.
M. Philippe Auberger a noté que les productions cinématographiques bénéficiaient déjà du système très dérogatoire des SOFICA.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Gilbert Gantier, visant à diminuer le taux de limpôt sur les sociétés pour les petites entreprises.
M. Gilbert Gantier a précisé que les premiers bénéfices des sociétés soumises à limpôt sur les sociétés subissaient une pression fiscale bien supérieure à celle des entreprises individuelles de résultat équivalent, puisquils ne peuvent pas bénéficier de leffet incitatif des tranches à taux réduit.
Après que le Rapporteur général se fut déclaré défavorable à cet amendement, la Commission la rejeté.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Gilbert Gantier, tendant à supprimer limposition forfaitaire annuelle des sociétés à compter du 1er janvier 2000.
M. Gilbert Gantier a rappelé que limposition forfaitaire annuelle frappe toutes les sociétés soumises à limpôt sur les sociétés et quelle demeure une charge définitive dans le cas des entreprises durablement déficitaires. Il a également indiqué que la loi du 10 novembre 1997 portant diverses mesures urgentes à caractère fiscal et financier avait alourdi cette charge pour les personnes morales dont le chiffre daffaires est supérieur ou égal à 50 millions de francs.
Le Rapporteur général a indiqué que cette mesure serait dun coût de lordre de 2 à 3 milliards de francs.
La Commission a rejeté cet amendement.
Article 64 : Reconduction du crédit dimpôt recherche :
La Commission a adopté un amendement de M. Michel Destot supprimant la condition dagrément pour les dépenses réalisées au titre dopérations confiées à des organismes de recherche publics ou des universités.
Elle a ensuite adopté un amendement présenté par le Rapporteur général, supprimant labrogation du IV bis de larticle 244 quater b du code général des impôts, qui constitue la base légale dapplication du crédit dimpôt recherche aux dépenses exposées en 1998.
Elle a enfin adopté deux amendements de précision du Rapporteur général et larticle 64 ainsi modifié.
Après larticle 64 :
La Commission a adopté un amendement présenté par M. Maurice Adevah-Puf, tendant à étendre le champ du crédit dimpôt recherche pour les dépenses de conception de nouvelles collections par les entreprises du secteur textile, aux dépenses résultant du recours à des stylistes appartenant à des entreprises extérieures agréées.
Article 65 : Reconduction du crédit dimpôt pour dépenses de formation :
La Commission a adopté un amendement présenté par le Rapporteur général, proposant une nouvelle rédaction de cet article, afin de maintenir la base légale du calcul du crédit dimpôt pour les dépenses exposées en 1998 et de supprimer le droit doption au titre de lannée de création de lentreprise, qui fait double emploi avec le droit doption au titre de la première année de réalisation des dépenses éligibles.
Article 66 : Prorogation de la période dapplication des réductions dimpôt accordées au titre des souscriptions au capital de sociétés non cotées ou des souscriptions de parts de fonds communs de placement dans linnovation :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Philippe Auberger, doublant les plafonds de la réduction dimpôt pour les souscriptions en numéraire au capital des sociétés non cotées, son auteur ayant fait valoir lintérêt qui sattache au développement de lépargne de proximité.
Le Rapporteur général a observé que le très faible nombre des contribuables atteignant actuellement le plafond de la réduction dimpôt conduisait à douter de lopportunité dun tel relèvement.
La Commission a rejeté cet amendement et adopté larticle 66 sans modification.
Article 67 : Amélioration du dispositif de déduction du revenu global des pertes au capital de sociétés en cessation des paiements :
La Commission a adopté larticle 67 sans modification.
Avant larticle 68 :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Jean-Jacques Jégou, tendant à prolonger jusquau 31 décembre 1999 le dispositif damortissement des investissements locatifs dit « amortissement Périssol ».
M. Jean-Jacques Jégou a fait valoir que son amendement tendait à soutenir lactivité dans le secteur du bâtiment, compte tenu du fait que chaque logement construit permet lemploi de 1 à 1,5 personne et des rentrées fiscales substantielles, notamment en matière de TVA.
Le Rapporteur général sest déclaré défavorable à lamendement, en rappelant que le dispositif « Périssol » avait déjà été prolongé jusquau 31 août 1999 et quun nouveau report nétait pas justifié, puisque le mécanisme prévu par larticle 68 devrait avoir un caractère permanent.
La Commission a rejeté cet amendement.
Article 68 : Avantages fiscaux en faveur des bailleurs privés pour les locations de logements de caractère intermédiaire :
M. Jean-Louis Dumont a déclaré quil sagissait dun article très important, car « lamortissement Périssol » avait été efficace, mais il avait procuré aux investisseurs des avantages exorbitants. Il a demandé si les promoteurs HLM pourraient bénéficier du nouveau dispositif et sest enquis des mécanismes envisagés en cas de démembrement de la propriété, au regard de la réflexion menée par le mouvement HLM sur la réhabilitation des copropriétés dégradées.
M. Jean-Jacques Jégou a salué la tonalité de lintervention du Rapporteur spécial des crédits du Logement, M. Jean-Louis Dumont, en considérant quil était difficile de réformer le régime de « lamortissement Périssol », compte tenu du redressement de la construction de logements quil avait permis. Il sest interrogé sur la possibilité de toucher autant dinvestisseurs potentiels que précédemment, en observant que les contraintes résultant des plafonds de loyers et de ressources des locataires nuiraient à lattractivité du nouveau mécanisme. Il a donc souhaité ladoption damendements permettant dassouplir le dispositif proposé.
Le Rapporteur général a estimé quil convenait dassurer un juste équilibre entre le coût de la mesure et son efficacité. Il a ajouté que le régime de « lamortissement Périssol » était trop coûteux et que le Gouvernement proposait la pérennisation de laide à linvestissement locatif par un dispositif permanent justifiant pleinement une contrepartie sous la forme du conventionnement des logements.
M. Gilbert Gantier a jugé le dispositif proposé trop restrictif et a souhaité la prise en compte de lensemble des avantages en termes dactivité induite, demploi, de recouvrement de TVA, procurés par « lamortissement Périssol ».
M. Jean-Jacques Jégou a regretté que les effets de ce mécanisme naient pas été évalués avant le dépôt du projet de loi de finances. Il a souhaité que laide à linvestissement locatif permette toujours dattirer lépargne des catégories susceptibles de réaliser la plus grande part des investissements.
Le Rapporteur général a observé que ces catégories de ménages nétaient pas exclues du mécanisme proposé par larticle 68.
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