ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 36
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 27 janvier 1999
(Séance de 16 heures 45)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
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Examen pour avis du titre II du projet de loi relatif à lorganisation urbaine et à la simplification de la coopération intercommunale (n° 1155) (M. Didier CHOUAT, rapporteur)
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La Commission a examiné pour avis, sur le rapport de M. Didier Chouat, Rapporteur, le projet de loi relatif à lorganisation urbaine et à la simplification de la coopération intercommunale (n° 1155).
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que la Commission nétait saisie que des dispositions du titre II du projet de loi relatives aux dispositions fiscales et financières.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a observé que le présent projet de loi permettait de pallier deux inconvénients de la loi du 6 février 1992 relative à ladministration territoriale de la République, cest-à-dire, dune part, le faible développement des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre en zone urbaine et, dautre part, la mise en oeuvre dune « intercommunalité daubaine » permettant dobtenir une majoration des attributions de la dotation globale de fonctionnement (DGF) sans exercice réel de compétences intégrées. Il sest donc félicité que le projet de loi tende à adapter lintercommunalité à fiscalité propre dans les agglomérations urbaines où se posaient des problèmes spécifiques.
Il a noté que le projet de loi avait un caractère volontariste et permettait de procéder à une simplification structurelle, en supprimant les districts et les communautés de villes. Il a constaté que lon pourrait désormais définir grossièrement trois niveaux de structure intercommunale en fonction de la population regroupée. Il a ainsi précisé que les communautés de communes seraient particulièrement adaptées aux groupements de moins de 50.000 habitants, tandis que les communautés dagglomération correspondraient aux groupements comptant entre 50.000 et 500.000 habitants, et quau-delà de ce seuil, la structure adaptée serait la communauté urbaine.
Il a constaté cependant que le texte proposé soulevait plusieurs difficultés.
En premier lieu, il a noté que le projet de loi semblait privilégier lintercommunalité en milieu urbain et pourrait, à ce titre, être compris comme étant défavorable à son développement dans les zones rurales. Il a jugé quil sagissait néanmoins dun effet doptique, qui pourrait être corrigé par certains des amendements déposés. Il a observé également que cette critique était en partie imputable aux effets de seuil et il a indiqué quil proposerait quelques atténuations pour les groupements ayant opté pour la taxe professionnelle à taux unique avant le 1er janvier 1999 et qui ne pourraient se transformer en communautés dagglomération puisquils ne respecteraient pas les seuils démographiques imposés.
En deuxième lieu, il a regretté que la déliaison des taux à la baisse soit très encadrée et il sest prononcé pour un assouplissement de ce dispositif.
Il a ensuite estimé nécessaire détendre la possibilité davoir recours à la fiscalité mixte à lensemble des groupements à taxe professionnelle à taux unique, et pas seulement aux communautés dagglomération et aux communautés urbaines.
Sil a considéré que lécart entre le montant moyen de DGF par habitant prévu pour les communautés dagglomération et le montant accordé aux communautés de communes à taxe professionnelle à taux unique, respectivement 250 francs et 122 francs se justifiait compte tenu de la nécessité de mobiliser des moyens importants pour les zones urbaines, il a jugé inutilement discriminatoire la disposition tendant à supprimer labattement de 50% sur lattribution de première année de DGF des communautés dagglomération.
Il a ensuite indiqué que la correction du coefficient dintégration fiscale apparaissait normale en ce qui concerne lexclusion des contingents dincendie ou daide sociale, mais que lon pouvait sinterroger sur labsence de prise en compte de certaines dépenses de transfert qui, soit, telles les dépenses liées au traitement des ordures ménagères, simposaient en zone rurale, soit présentaient un caractère obligatoire, comme la dotation de solidarité communautaire, soit correspondaient à des dépenses favorisant le développement local, comme les dépenses en faveur des pays, des structures daccueil touristique ou des missions locales pour linsertion des jeunes.
Il a enfin regretté que le projet de loi ne modifie pas les modalités de calcul du potentiel fiscal des communes mettant en oeuvre le partage volontaire de la taxe professionnelle dans le cadre de la loi du 10 janvier 1980, qui continuait dêtre évalué sur lensemble des quatre taxes locales, alors que les communes ne percevaient plus la majeure partie de la taxe professionnelle.
M. Jean-Pierre Balligand sest dabord félicité de la philosophie générale du projet de loi qui tendait à permettre à lintercommunalité à fiscalité propre de ne pas demeurer « en jachère » dans les zones du « grand urbain », léchec de la loi dorientation relative à ladministration territoriale de la République du 6 février 1992 étant clairement consommé à cet égard, comme il ressortait du nombre respectif des créations de communautés de villes et de communautés de communes. Il sest toutefois interrogé sur la possibilité de réaliser de réelles avancées sur la base du volontariat, estimant quil ne serait aucunement choquant de rendre obligatoire la création des communautés urbaines dans les zones agglomérant plus de 500 000 habitants.
Il a ensuite suggéré, par souci de cohérence, que le critère de densité urbaine en cas de création de communautés urbaines puisse être abaissé à 100.000 habitants, le plancher fixé pour la création des communautés dagglomération, tel quil a été retenu par le Gouvernement, avec une population totale de 50.000 habitants et lexistence dune commune centre de plus de 15.000 habitants, limitant à 141 le nombre des aires urbaines dans lesquelles ce dernier dispositif pourrait être effectivement mis en uvre.
M. Jean-Pierre Balligand a ensuite estimé que la crise traversée par certaines zones urbaines rendait urgente la mise en commun de la taxe professionnelle sur une base intercommunale, lappel légitime à la solidarité de lEtat ne pouvant exonérer les autorités locales de leur devoir de mobiliser leurs moyens financiers au service des valeurs de la République. Il a également souhaité que, comme pour la loi du 6 février 1992 précitée, soutenue, à lorigine, par le seul groupe socialiste, et qui a pu être mise en oeuvre, avec profit, dans tous les départements, les communautés dagglomération soient appelées, demain, à connaître un réel succès, compte tenu des opportunités quelles offriraient.
Estimant que lexamen du projet de loi ne devrait pas être loccasion dopposer le monde rural au monde urbain, M. Jean-Pierre Balligand a enfin indiqué quil déposerait, au nom du groupe socialiste, un amendement permettant aux communautés de communes de bénéficier dune attribution majorée de dotation globale de fonctionnement lorsquelles mettront en uvre la taxe professionnelle unique et exerceront des compétences nombreuses avec un fort niveau dintégration fiscale.
M. Marc Laffineur a estimé que le Gouvernement avait commis une erreur psychologique, ce projet de loi ne pouvant manquer dêtre mal ressenti dans le milieu rural, compte tenu du déséquilibre de son dispositif en sa défaveur, déséquilibre que son intitulé même traduisait. Abordant la question de la taxe professionnelle des communautés dagglomération, il a estimé dangereuse labsence dindexation de la dotation de compensation reversée aux communes membres, compte tenu de limportance des ressources quelles retiraient de la taxe professionnelle. Il a estimé que cette absence dindexation ne pourrait, à terme, que concourir à lasphyxie financière des communes en cause. Il a également regretté que les communes ayant fait dimportants efforts en vue de créer des zones industrielles ou de permettre les implantations industrielles sur leur territoire ne puissent prétendre à aucune forme dindemnisation, alors même que le retour sur investissement était inévitablement très long en la matière.
M. Gérard Saumade a salué limportante avancée constituée par le projet de loi, même sil ne pouvait prétendre apporter une solution définitive au problème de la réforme de la carte administrative, qui imposait de conserver les communes comme centre dexercice de la démocratie et de garantir lefficacité de laction locale, ce qui ne pouvait être fait quau niveau de lagglomération. Il a toutefois regretté que lon puisse donner à penser quil existerait encore une opposition entre le monde urbain et le monde rural, en méconnaissance des réalités dune civilisation urbaine aujourdhui étendue à lensemble du territoire, y compris dans les villages, et de la réalité sociologique de la périurbanisation.
Il a ensuite souligné le caractère insatisfaisant dune organisation institutionnelle qui permettrait, durablement, à des élus de deuxième degré de lever limpôt, déclarant cependant quil regretterait une intégration fiscale qui porterait en elle une intégration démocratique se traduisant par la disparition des communes.
M. Pierre Méhaignerie a dabord regretté la complexité des structures institutionnelles, inévitablement accrue par le projet de loi, sans quapparaisse une vision densemble suffisamment claire. Il a estimé que la taxe professionnelle unique rendrait, en effet, inévitable lélection au suffrage universel direct des organes délibérants des communautés de communes et quune telle perspective ne saurait demeurer sans conséquence sur lélection des conseillers généraux.
Il a ensuite regretté la maladresse consistant à donner à croire quil fallait mettre fin à un prétendu « tout rural », en rappelant la réalité de lécart des attributions de DGF par habitant, qui défavorisait bien souvent les communes rurales.
Il a enfin souligné les difficultés, propres au département dIlle-et-Vilaine et aux départements limitrophes du Morbihan, de la Mayenne et des Côtes dArmor, qui ne manqueraient pas de résulter de lapplication du projet de loi, compte tenu de limplantation des usines Citroën. Il a insisté sur les conséquences dommageables pour la répartition équilibrée des recettes de taxe professionnelle y afférentes entre lagglomération rennaise et les départements précités, qui verraient diminuer fortement les ressources reversées par le fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle aux communes concernées et défavorisées.
M. Alain Barrau a estimé satisfaisant lobjectif du projet de loi, à savoir pallier à léchec des communautés de villes et définir un cadre adapté pour la coopération intercommunale pour le seul milieu urbain, compte tenu de la réussite de la formule de la communauté de communes pour le milieu rural. Il a également jugé que lon ne pouvait exiger du projet quil réglât lensemble des problèmes en suspens pour la délicate matière de la coopération intercommunale. Il a enfin fait valoir que certaines des critiques adressées à lencontre du projet de loi relevaient dun mauvais procès, ce texte ne portant aucun coup au département et ne concernant en aucun cas la question dun éventuel choix entre cette collectivité et la région.
Sagissant des seuils de population, il a jugé nécessaire daccorder la plus grande attention à la fixation de leur niveau, après avoir rappelé que larchitecture retenue apparaissait appropriée, avec les communautés de communes en zone rurale, les communautés dagglomération pour les zones urbaines et péri-urbaines et les communautés urbaines pour les agglomérations les plus importantes.
M. Charles de Courson a dabord évoqué la question de la démocratie locale au regard des structures de coopération intercommunale. Il a estimé que le développement de celles-ci rendait nécessaire lélection au suffrage universel de leurs assemblées délibérantes, au-delà dun certain niveau dintégration fiscale. Il a précisé que le seuil de 50% lui semblait pertinent, dès lors quil concernait les cas où le montant des impôts levés par létablissement de coopération dépasserait celui des prélèvements perçus par les communes. Il a jugé quune telle disposition tendrait à responsabiliser les élus et à mettre véritablement en oeuvre les fondements de la démocratie que sont le vote et le contrôle de limpôt.
Evoquant ensuite les questions financières, M. Charles de Courson a rappelé que la DGF alimentant la coopération intercommunale était le résultat dun long passé, qui se traduisait par des écarts dattribution significatifs, et peu justifiés, entre les différentes catégories existantes. Il a jugé peu cohérent que le projet de loi prévoie, pour les communautés dagglomération, un niveau de DGF de 250 francs par habitant similaire à celui des syndicats dagglomération nouvelle, ce qui tendait à figer lexistant pour les autres catégories. Il a estimé dautant plus nécessaire dintroduire une certaine souplesse, rappelant que tout ajustement se ferait sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP), donc au détriment dun certain nombre de communes.
Sagissant enfin du coefficient dintégration fiscale, il a jugé nécessaire la prise en compte des contingents dincendie et des dépenses de transfert, afin de ne pas favoriser les collectivités peu dynamiques.
M. Gilles Carrez a également évoqué les questions financières, jugeant choquant que le projet de loi fasse clairement apparaître le montant de la DGF par habitant qui serait versée à une catégorie détablissements de coopération intercommunale et mette en évidence les inégalités historiques déjà soulignées par lorateur précédent. Il a rappelé que plusieurs facteurs conduisaient à des comportements dutilisation optimale des règles des finances locales par quelques élus, dune manière préjudiciable à léquité. Il a également ajouté que la mise en place des communautés de communes à taxe professionnelle unique dans les zones rurales ne sétait pas accompagnée de la prise en compte du coefficient dintégration fiscale pour calculer les attributions individuelles de DGF.
En ce qui concerne le coût de la réforme proposée, il a noté que le gouvernement ne semblait pas sûr de la prévision selon laquelle celui-ci sétablirait à 500 millions de francs, puisque lenveloppe avancée présentait un caractère limitatif. Il a craint que ce coût ne soit plus élevé, ce qui se traduirait nécessairement par une diminution de la DCTP, notamment pour certaines communes de plus de 10.000 habitants ayant un potentiel fiscal inférieur à la moyenne de la strate. Il a jugé que cet élément rendait légitimes les critiques émises par les collectivités rurales, qui ne disposaient pas, par ailleurs, au contraire des collectivités urbaines, de bases élevées de taxe professionnelle, après avoir rappelé quil était délicat de refuser aux communautés de communes fortement intégrées un avantage accordé aux communautés dagglomération.
Par ailleurs, il a rappelé que lhypothèse de progression de labondement du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle par la taxe professionnelle de France Télécom et de La Poste, sur laquelle repose in fine léquilibre du projet, était des plus incertaines.
Il a ensuite noté que, selon certaines simulations, la suppression des dépenses de transfert dans le calcul du coefficient dintégration fiscale aurait des effets quil a jugés désastreux, se traduisant par une réduction sensible de la dotation versée à certaines structures intercommunales. Il a jugé dautant plus nécessaire dapporter un correctif à ce mécanisme quil existait également une appréciation erronée du potentiel fiscal, en labsence de mise en oeuvre du projet de révision des valeurs locatives.
Puis, M. Gilles Carrez a rappelé que le seul article du projet de loi relatif à lIle-de-France se traduirait par un prélèvement de quelque 600 millions de francs sur quelques communes réputées riches, alors que le coût de lensemble du projet était estimé à 500 millions de francs, ce qui révélait, selon lui, la vraie logique du projet.
Concluant son propos, il a enfin jugé incertaines les conséquences financières des mesures proposées.
Le Président Augustin Bonrepaux a précisé que lobjectif dune solution équitable, prenant en compte la situation spécifique des agglomérations, et tendant à lharmonisation des attributions et à la perception de la taxe professionnelle au niveau des établissements de coopération intercommunale, était atteint par le projet de loi. Il a jugé que, si certaines dispositions suscitaient quelques difficultés, notamment celle relative au coefficient dintégration fiscale, cela était la conséquence de dispositions antérieures. Il a regretté que certains, notamment au sein du Comité des finances locales, aient continûment critiqué la coopération intercommunale en contestant le critère de lintégration fiscale, et a estimé nécessaire dapporter certaines corrections au dispositif prévu.
En réponse aux différents orateurs, M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a dabord observé quil ne souhaitait pas évoquer les questions relatives à la démocratie locale, qui relevaient de la compétence de la commission des lois, rappelant que la commission des finances sétait saisie du seul titre II du projet de loi.
Sagissant de la non-indexation de la dotation de compensation perçue par les communes membres dun groupement à taxe professionnelle à taux unique, il a rappelé quune telle disposition existait depuis la loi du 6 février 1992 précitée, et a noté que ce mécanisme serait corrigé par les progressions de bases, lesquelles se traduiraient par une redistribution sous la forme dune dotation de solidarité.
En ce qui concerne les écarts dans les montants de la DGF par habitant versée aux différentes catégories détablissements de coopération intercommunale, il a indiqué quil convenait de ne pas se focaliser sur ces moyennes et de pas méconnaître les inégalités, importantes, au sein même de chacune de ces catégories.
Puis, il a observé que le coefficient dintégration fiscale méritait dêtre revu afin dintroduire une égalité de traitement sur lensemble du territoire, la prise en compte de certaines catégories de dépenses, notamment les contingents dincendie et daide sociale, nintervenant pas de manière homogène selon les départements et les modalités dexercice du contrôle de légalité. Il a jugé nécessaire de prendre en considération les conséquences dans le temps du dispositif prévu et dapporter les corrections nécessaires.
La Commission est ensuite passée à lexamen du titre II du projet de loi.
Article 47 : Régime fiscal des communautés urbaines :
Elle a examiné un amendement de M. Marc Laffineur, tendant à rendre la taxe professionnelle à taux unique facultative pour les communautés urbaines créées après la promulgation de la loi.
M. Marc Laffineur a indiqué quil fallait laisser aux groupements intercommunaux la possibilité de choisir dinstituer une taxe professionnelle à taux unique, alors que le projet de loi tendait à réserver cette option aux seules communautés de communes et aux communautés urbaines existant antérieurement à la réforme proposée.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a émis un avis défavorable à cet amendement, faisant valoir limportance de la population regroupée par les nouvelles communautés urbaines et du niveau élevé de leur DGF par habitant.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Francis Delattre, tendant à permettre aux nouvelles communautés urbaines de bénéficier du système de fiscalité mixte, qui a été rejeté après que M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, eut estimé quil était satisfait par le texte même du projet de loi.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
Article 48 : Option des communautés urbaines existantes pour la taxe professionnelle unique :
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
Article 49 : Régime fiscal des districts :
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
Article 50 : Régime fiscal des communautés de communes :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Augustin Bonrepaux, tendant à étendre les possibilités accordées aux communautés de communes pour instituer la taxe ou la redevance denlèvement des ordures ménagères.
Le Président Augustin Bonrepaux a expliqué que le contrôle de légalité des compétences, de plus en plus rigoureux, pourrait avoir pour effet, compte de la rédaction du projet de loi, dinterdire aux communautés de communes dinstituer cette taxe, car il y a souvent un partage de compétences pour lenlèvement et pour le traitement des ordures ménagères.
M. Charles de Courson a approuvé lobjectif de lamendement, en souhaitant une modification rédactionnelle tendant à prévoir la possibilité dinstituer la taxe ou la redevance denlèvement des ordures ménagères en cas de délégation partielle ou totale des compétences en cause.
M. Gilles Carrez, en approuvant lamendement, a estimé quun problème identique existait en matière de coefficient dintégration fiscale, puisque laire de compétence du traitement des ordures ménagères peut ne pas coïncider avec celle de la collecte.
Le Président Augustin Bonrepaux a rectifié son amendement pour ouvrir la possibilité dinstituer la taxe ou la redevance denlèvement des ordures ménagères aux communautés de communes lorsquelles délèguent les compétences denlèvement ou de traitement des ordures ménagères.
M. Charles de Courson sest interrogé sur lopportunité dinsérer un article additionnel dans le projet de loi afin détendre ce dispositif à lensemble des groupements.
M. Jean-Pierre Balligand a, au contraire, souhaité ladoption de lamendement rectifié, en considérant que des ajustements dordre technique pourraient intervenir dans le cadre de la séance publique.
La Commission a adopté cet amendement.
La Commission a ensuite examiné un amendement de M. Gilles Carrez, tendant à supprimer la disposition interdisant aux communautés de communes de créer une taxe professionnelle de zone lorsquelles satisfont aux conditions démographiques exigées pour les communautés dagglomération.
M. Gilles Carrez a expliqué quil convenait de donner de la souplesse aux collectivités concernées, pour leur permettre dinstituer une étape intermédiaire avant ladoption de la taxe professionnelle à taux unique.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a estimé que lamendement tendait au contraire à réduire lincitation à la taxe professionnelle unique.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a examiné un amendement du même auteur, tendant à prévoir que le produit de la taxe professionnelle de zone puisse permettre daccorder une compensation au bénéfice de la ou des communes concernées.
M. Gilles Carrez a expliqué que la mise en uvre de la taxe professionnelle de zone, alors que des établissements contributeurs sont déjà installés sur la zone, peut être freinée par la commune dimplantation de ces établissements sinquiétant sur le maintien de ses ressources. Il a indiqué quactuellement, certaines pratiques de compensation étaient rendues malaisées par labsence de base légale et que son amendement tendait à résoudre cette difficulté.
M. Charles de Courson a jugé difficile la constitution dune communauté de communes à taxe professionnelle à taux unique lorsque devait sassocier une commune riche avec des communes plus pauvres. Il a ajouté quil y avait donc un débat et des contentieux à propos de la dotation de compensation instituée quelquefois en faveur de la commune daccueil des établissements contributeurs.
M. Jean-Pierre Balligand a estimé que la disposition en cause portait, en fait, sur la taxe professionnelle de zone et non sur la taxe professionnelle unique. Il a rappelé que la taxe professionnelle de zone prévoyait un taux dérogatoire au taux de chaque commune et quelle ne portait que sur les implantations nouvelles, selon un mécanisme proche de la communauté réduite aux acquêts.
M. Charles de Courson a considéré que lamendement mettait en évidence un réel problème lorsquexiste la taxe professionnelle unique.
M. Marc Laffineur a souligné le caractère incitatif de lamendement, qui favoriserait limplantation des établissements industriels dans certaines communes.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a considéré que lamendement permettrait de résoudre des problèmes concrets, aussi bien en cas dinstallation détablissements nouveaux, que lorsque des établissements contributeurs étaient déjà installés, et il sest donc déclaré favorable à son adoption.
La Commission a adopté cet amendement, puis elle a émis un avis favorable à ladoption de larticle 50 ainsi modifié.
Article 51 : Taxe professionnelle unique :
La Commission a examiné un amendement de M. Augustin Bonrepaux, tendant à donner aux conseils des communautés dagglomération et des communautés urbaines la possibilité de prévoir une fiscalité additionnelle sur la taxe dhabitation et les taxes foncières.
Le Président Augustin Bonrepaux a expliqué quil fallait favoriser la fiscalité mixte en prévoyant que les établissements publics de coopération intercommunale puissent décider, à la majorité des trois quarts, de percevoir la taxe dhabitation et les taxes foncières.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, se déclarant favorable à lamendement, a souhaité une modification rédactionnelle afin que la fiscalité mixte soit possible pour lensemble des groupements à taxe professionnelle à taux unique.
La Commission a adopté cet amendement ainsi rectifié, ce qui a eu pour effet de satisfaire deux amendements de M. Didier Chouat, ainsi que de rendre sans objet deux amendements de M. Marc Laffineur et deux amendements de M. Gilles Carrez.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par M. Gilles Carrez, ayant pour objet de porter de une à trois années la période durant laquelle le groupement doit prendre une délibération sur la durée dunification des taux.
M. Gilles Carrez a estimé que le système proposé était trop restrictif et quil convenait dintroduire plus de souplesse.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, faisant état de son expérience personnelle sagissant du passage à la taxe professionnelle à taux unique, a estimé que le travail préparatoire pouvait prendre beaucoup de temps et permettait de sentendre sur la durée dunification des taux, ce qui rendait possible, dès la première année, une délibération atténuant les incertitudes des entreprises.
Le Président Augustin Bonrepaux, rappelant que certaines dispositions du projet de loi entreraient en vigueur six mois après le prochain renouvellement des conseils municipaux, sest demandé si léventualité de changement de majorité au sein du conseil de communauté ne nécessitait pas de sentourer de certaines précautions.
M. Jean-Pierre Balligand a appuyé les déclarations du rapporteur, en déclarant quune fois le temps de la pédagogie passé, il convenait de ne pas différer lapplication de la décision prise.
M. Gilles Carrez a jugé que le fait de ne laisser quun délai dun an présentait le risque dinciter au choix de la durée la plus longue pour lintégration fiscale, soit douze ans.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, rappelant que cette durée de douze ans présentait une certaine forme de garantie, sest toutefois déclaré favorable à un délai rallongé à deux ans.
La Commission a adopté cet amendement ainsi sous-amendé.
Elle a ensuite examiné deux amendements présentés par M. Marc Laffineur, ayant pour objet dautoriser lindexation de la dotation de compensation, afin de préserver la liberté des communautés dagglomération.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, sest déclaré défavorable à ces amendements, en précisant que la taxe professionnelle à taux unique ne bloquait pas la progression du produit de la taxe professionnelle et quil convenait de se défier dun système trop contraignant. Il a jugé quavec la taxe professionnelle à taux unique, il était possible dassurer une redistribution équitable au moyen de la dotation de solidarité communautaire.
M. Pierre Méhaignerie a considéré que le système proposé pouvait inciter à opter pour la taxe professionnelle à taux unique.
La Commission a rejeté ces deux amendements.
Elle a ensuite adopté un amendement présenté par le Président Augustin Bonrepaux, constituant la conséquence de lamendement renforçant la fiscalité mixte pour les groupements à taxe professionnelle à taux unique.
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Gilles Carrez tendant à indiquer des critères à retenir pour la répartition de la dotation de solidarité des groupements à taxe professionnelle à taux unique.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, tout en partageant lintention de lauteur de lamendement, a fait valoir que la loi du 6 février 1992 précitée avait assorti les critères de répartition de pourcentages trop précis et quil convenait, au contraire, de faire confiance aux élus locaux.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de larticle 51 ainsi modifié.
Article 52 : Déliaison des taux :
La Commission a examiné un amendement présenté par le Président Augustin Bonrepaux, proposant de supprimer toute contrepartie à lutilisation de la déliaison des taux à la baisse.
M. Pierre Méhaignerie a considéré que cette disposition serait acceptable lorsque la moyenne des taux était inférieure à la moyenne nationale, mais que, dans les cas où les taux étaient élevés, la tentation serait forte de diminuer préférentiellement les taux de la taxe dhabitation. Il a jugé que ce dispositif nétait pas assez protecteur pour les entreprises.
M. Gilles Carrez a estimé que la rédaction proposée par le Gouvernement était astucieuse, en donnant un signal aux entreprises, même si elle était peut-être maladroite vis-à-vis des élus.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a déclaré quil ne vivait pas bien, en tant quélu local, le fait dêtre considéré comme irresponsable et quil convenait de faire confiance au sens de la responsabilité des élus locaux pour éviter des « effets de yoyo » sur les taux des taxes locales.
Le Président Augustin Bonrepaux a indiqué que le passage à la taxe professionnelle à taux unique nétait jamais aisé et que laisser quelques possibilités de déliaison à la baisse permettrait de lencourager.
La Commission a adopté cet amendement.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de larticle 52 ainsi modifié.
Article 53 : Passage du régime de taxe professionnelle de zone au régime de taxe professionnelle unique :
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
Article 54 : Coordination :
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
Article 55 : Perception de la taxe de séjour :
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
Article 56 : Fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle :
M. Marc Laffineur a présenté un amendement visant à supprimer les dispositions relatives aux nouvelles modalités décrêtement des établissements exceptionnels et à surseoir à toute modification des dispositions fiscales relatives aux fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle tant que le rapport du Gouvernement sur ces structures de péréquation, prévu à larticle 100 de la loi de finances pour 1999, naurait pas été remis au Parlement.
M. Pierre Méhaignerie a exprimé son opposition à lensemble de larticle. Il a estimé que les fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle fonctionnaient correctement. Il a dénoncé le fait que le prélèvement prioritaire prévu pour les groupements à taxe professionnelle à taux unique conduise à ce que laugmentation ultérieure des bases de taxe professionnelle ne profiterait quà la seule structure intercommunale. Citant en exemple le cas du Fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle lié à lusine Citroën de Rennes, il a estimé que lécrêtement passerait de 140 à 70 millions de francs, cest-à-dire un retour en arrière de dix ans. Il a affirmé que cet article aurait des conséquences dramatiques et conduirait à une injustice profonde.
Répondant à une question de M. Charles de Courson, M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a indiqué navoir connaissance daucune évaluation des incidences économiques et financières de cet article. Il a souligné que laffaiblissement du mécanisme décrêtement des groupements de communes accueillant des établissements exceptionnels répondait à une revendication traditionnelle de ces groupements. Il a rappelé que lécrêtement des bases de taxe professionnelle au profit des fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle avait souvent été considéré comme un frein important à lintercommunalité. Il a précisé que les éventuels effets évoqués par M. Pierre Méhaignerie seraient étalés dans le temps.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé quil convenait que la Commission des finances puisse travailler cette question, sur la base notamment du rapport du Gouvernement. Il a estimé quil convenait de réfléchir à lensemble des modalités de répartition du produit de la taxe professionnelle, le sujet des fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle nétant quun élément, assurément complexe, de cette réflexion.
M. Gilles Carrez a estimé que lobjectif dune réduction des disparités de recettes de taxe professionnelle et dune harmonisation de ses taux était partagé par tous. Il a rappelé que deux approches étaient envisageables : lharmonisation par le biais des structures intercommunales et la péréquation. Il a observé quavec 5,5 milliards de francs environ, le montant des ressources collectées par le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle et les fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle était minime au regard du produit global de cette taxe sélevant à près de 160 milliards de francs.
Il a estimé que la réforme de la taxe professionnelle, prévue par la loi de finances pour 1999, conduisait à assécher progressivement le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle, du fait de laffectation du surplus de la cotisation de péréquation et de la cotisation minimale au budget de lEtat, et quil convenait donc de ne pas faire subir le même sort aux fonds départementaux. Il a jugé quen tout état de cause, des simulations précises étaient indispensables.
La Commission a adopté cet amendement. Elle a ensuite émis un avis défavorable à ladoption de larticle 56.
Article 57 : Fonds de solidarité des communes de la région Ile-de-France :
M. Gilles Carrez a présenté un amendement de suppression de larticle 57, visant à instituer un deuxième prélèvement en faveur du Fonds de solidarité des communes de la région Ile-de-France, arguant du fait que lensemble du projet de loi serait fondé sur lidée de volontariat, alors que le dispositif de larticle 57 serait coercitif, voire punitif. Il sest interrogé sur lexistence de simulations relatives aux conséquences financières de cet article et sur le degré de concertation qui aurait entouré son élaboration.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a estimé que lIle-de-France, région la plus riche de France, apparaissait aussi la plus réticente au développement de lintercommunalité et quil convenait donc de donner une impulsion extérieure à cette indispensable dynamique.
M. Gilles Carrez a affirmé que, daprès ses propres simulations, le prélèvement porterait au total sur 600 millions de francs environ, imputés sur près de soixante-dix communes. Souhaitant illustrer son propos dexemples concrets, il a estimé que le prélèvement pouvait être estimé à 123 millions de francs pour la commune de Puteaux, 63 millions de francs pour la commune de Boulogne-Billancourt et 63 millions de francs pour la commune de Courbevoie, avant effet du plafonnement à 10% des dépenses réelles de fonctionnement. Il a vivement regretté labsence dévaluation chiffrée officielle et de concertation avec les communes concernées, à lencontre des conclusions du groupe de travail sur lefficacité de la dépense publique et le contrôle parlementaire, présentées le matin même par le Président Laurent Fabius.
Il a rappelé que le prélèvement institué en 1991, qui instaurait déjà une solidarité financière entre les communes plus riches et les communes moins riches, nétait remis en cause par personne. Il a déploré quau contraire, le dispositif de larticle 57 relève dun procédé punitif.
Le Président Augustin Bonrepaux a souhaité rappeler la vérité des chiffres bruts, indiquant que les bases dimposition rapportées à la population des communes concernées sont supérieures à 3,5 fois la moyenne nationale. Il a estimé que, malgré les discours généreux entendus lors de la discussion de la loi du 4 février 1995 dorientation pour le développement et laménagement du territoire, dite « loi Pasqua », la péréquation des ressources de taxe professionnelle en région Ile-de-France navait pas enregistré davancée significative. Il a convenu que lon pouvait envisager de procéder de façon plus progressive, mais quil ne fallait pas éluder la question.
M. Jean-Pierre Brard a suggéré que la bonne acceptation du prélèvement institué en 1991 résultait peut-être de son impact léger sur les finances des communes contributrices. Il a déclaré que lénumération des communes présentée par M. Gilles Carrez le renforçait dans sa conviction que lon pouvait encore progresser dans la chasse nécessaire aux « paradis fiscaux ».
M. Jean-Pierre Balligand a évoqué le cas de deux groupements constitués dans les Hauts-de-Seine, autour dIssy-les-Moulineaux (pour quatre communes) et de Boulogne-Billancourt (pour quatre autres communes). Il a observé que ces établissements bénéficiaient, à eux seuls, de près de 75% des recettes de taxe professionnelle du département le plus riche de France et a estimé quils démontraient ainsi le besoin dimposer un effort de solidarité aux communes les plus riches. Il a relevé un décalage certain de lamendement avec la problématique actuelle du ministre de lintérieur, qui vise à remédier à la crise urbaine.
La Commission a rejeté cet amendement.
M. Gilles Carrez a présenté un amendement visant à asseoir le prélèvement supplémentaire prévu par cet article sur laccroissement des bases de taxe professionnelle et non sur leur niveau absolu. Il a précisé que cette méthode permettrait déviter lajustement brutal des recettes des communes contributrices qui résulterait inévitablement du dispositif actuel de larticle.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a estimé quil convenait, au contraire, deffectuer la redistribution à partir des richesses véritablement constatées.
La Commission a rejeté cet amendement.
M. Gilles Carrez a ensuite présenté deux amendements :
le premier tendant à plafonner le prélèvement sur les ressources fiscales de certaines communes de la région dIle-de-France à 7% de leurs dépenses de fonctionnement, et non à 10% comme le prévoit le projet de loi ;
le second tendant à étaler davantage dans le temps la progressivité de ce prélèvement.
La Commission a rejeté ces amendements.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Gilles Carrez, prévoyant que les prélèvements opérés au profit du Fonds de solidarité des communes de la région dIle-de-France feraient lobjet dune présentation spécifique sur les avis dimposition adressés aux contribuables.
M. Gilles Carrez a considéré que la transparence était un principe élémentaire de la démocratie et que les contribuables devraient être informés lorsque leur commune participe à la solidarité.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a estimé quil fallait faire confiance au sens des responsabilités des élus, qui ne manqueront pas den aviser leur population à travers les bulletins locaux dinformation.
M. Jean-Pierre Brard sest déclaré favorable à cet amendement qui permettrait de faire prendre conscience aux citoyens des communes aisées de limportance de la solidarité, favorisant ainsi une plus grande transparence.
Le Président Augustin Bonrepaux a estimé que ce principe ne serait pertinent que sil était étendu à tous les prélèvements relatifs à la péréquation.
La Commission a rejeté cet amendement. Elle a ensuite émis un avis favorable à ladoption de larticle 57.
Article 58 : Eligibilité au fonds de solidarité des communes de la région dIle-de-France :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Gilles Carrez, modifiant le mode de répartition des recettes du Fonds de solidarité des communes de la région dIle-de-France.
M. Gilles Carrez a souhaité que la notion de potentiel fiscal soit davantage prise en compte, plutôt que des critères de charges, tels que le nombre de logements sociaux, qui avaient moins de pertinence.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a estimé que la valeur de la notion de potentiel fiscal était également relative et a souhaité que la Commission sen tienne aux dispositions prévues par le projet de loi.
La Commission a rejeté cet amendement, puis a émis un avis favorable à ladoption de larticle 58.
Article 59 : Dotation de solidarité des groupements :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Gilles Carrez, tendant à laisser aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité additionnelle le soin de répartir la dotation de solidarité en tenant compte de la population, du potentiel fiscal et des charges de ses communes membres.
M. Gilles Carrez a estimé quil sagissait également de faire confiance aux élus, cette répartition ne devant pas relever dun décret en Conseil dEtat.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a considéré que la question soulevée par cet amendement méritait effectivement dêtre étudiée, et quelle pourrait être examinée avec profit en séance publique.
Après que Mme Nicole Bricq se fut interrogée sur la portée réelle de la proposition de M. Gilles Carrez, celui-ci a retiré son amendement.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de larticle 59.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption des articles suivants :
Article 60 : Régime fiscal des groupements bénéficiant dimplantations détablissements de la Poste et de France Télécom ;
Article 61 : Composition du comité des finances locales ;
Article 62 : Potentiel fiscal des communes membres de groupements ;
Article 63 : Effort fiscal des communes membres de groupements ;
Article 64 : Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée ;
Article 65 : Coordination.
La Commission a ensuite poursuivi lexamen des articles.
Article 66 : Attribution de la dotation globale de fonctionnement :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Francis Delattre, visant à exclure la dotation de lensemble des groupements de la DGF des communes et à créer une dotation dintercommunalité spécifique à tous les groupements intercommunaux à fiscalité propre.
M. Charles de Courson a estimé quil était nécessaire de se demander si une nouvelle structure intercommunale, telle que la communauté dagglomération, devait nécessairement être dotée de recettes autonomes. Il a rappelé que certains élus étaient déjà tentés par des démarches doptimisation fiscale en utilisant les différentes structures de coopération instituées par la loi et quil serait préférable de ne pas accroître cette tendance.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a rappelé que la communauté dagglomération était une innovation majeure du projet de loi, ayant pour objet de contribuer à la résolution des problèmes urbains, et quune incitation fiscale était indispensable pour favoriser leur développement.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné cinq amendements présentés par M. Didier Chouat, prévoyant daccorder à certains groupements ayant opté pour la taxe professionnelle à taux unique avant le 1er janvier 1999, une attribution par habitant de DGF équivalente à celle des communautés dagglomération.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a expliqué que, parmi les 98 établissements publics de coopération intercommunale ayant consenti les efforts nécessaires afin dopter pour la taxe professionnelle à taux unique avant le 1er janvier 1999, certains ne pourraient pas se transformer en communautés dagglomération, car ils ne satisferaient pas aux seuils démographiques imposés. Il a jugé que leurs efforts méritaient dêtre pris en compte et a souhaité leur permettre, à travers le vote de ces amendements, de percevoir tout de même une DGF par habitant égale à celle prévue pour les communautés dagglomération, dès lors quils exerceraient les mêmes compétences.
M. Pierre Méhaignerie a estimé que cette disposition serait une source de distorsion vis-à-vis des autres communautés de communes ayant poursuivi les mêmes objectifs et réalisé les mêmes efforts, sans pour autant adopter la taxe professionnelle à taux unique.
M. Charles de Courson a considéré que la mise en place de la taxe professionnelle à taux unique nétait pas le seul critère de lintercommunalité et quil conviendrait de prendre également en compte le coefficient dintégration fiscale.
M. Gilles Carrez a estimé quil serait choquant de reconnaître une nouvelle augmentation artificielle de leur attribution de DGF à certaines communautés de communes, « remarquablement conseillées », ayant eu lhabileté de choisir, très récemment, le régime de la taxe professionnelle à taux unique, alors même que la taxe professionnelle constituait leur plus faible ressource fiscale, en profitant de labsence de prise en compte du coefficient dintégration fiscale. Il a estimé totalement condamnable ce genre darrangements.
Le Président Augustin Bonrepaux a estimé quil convenait, en effet, de sassurer quil ny aurait aucun effet pervers.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, sest élevé contre lidée selon laquelle loption en faveur du régime de la taxe professionnelle à taux unique naurait répondu quà des considérations doptimisation financière. Il a insisté sur le fait que chaque communauté dagglomération bénéficierait dune attribution en fonction de son coefficient dintégration fiscale, ce qui permettrait de garantir la réalité de la coopération intercommunale. Il a toutefois retiré ses cinq amendements afin de rechercher une rédaction permettant de dissiper toutes inquiétudes à cet égard.
La Commission a rejeté un amendement présenté par M. Gilles Carrez, tendant à supprimer les prélèvements sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle en vue de compléter les 500 millions de francs prélevés sur les recettes fiscales nettes de lEtat pour financer la dotation dintercommunalité, après que le Rapporteur eut estimé quune telle mesure remettrait en cause léquilibre financier du dispositif.
Elle a ensuite rejeté un amendement de M. Francis Delattre, tendant à porter à un milliard de francs la limite maximale du prélèvement sur les recettes fiscales de lEtat, destiné au financement de la DGF des communautés dagglomération.
Après quun amendement de M. Charles de Courson, visant à ne pas mentionner dans la loi la DGF moyenne par habitant des communautés dagglomération, eut été retiré, la Commission a examiné un amendement de M. Gilles Carrez, tendant à calculer le potentiel fiscal sur la seule taxe professionnelle pour la répartition interne de la DGF des communautés dagglomération.
M. Gilles Carrez a dabord estimé que le recours à une fiscalité additionnelle nétait justifié quen cas dinsuffisance de taxe professionnelle, situation dont le caractère improbable apparaissait dès lors que lon considérait que les syndicats dagglomération nouvelle ne lont jamais connue, eux, depuis 1983. Il a ensuite souligné que 85% de lattribution individuelle de la DGF étaient constitués par une dotation la dotation de péréquation calculée largement en fonction du potentiel fiscal. Il a enfin noté que la taxe professionnelle demeurait limpôt le moins critiquable au regard de la réalité économique des valeurs locatives.
La Commission a rejeté cet amendement après que le Rapporteur eut souligné quil avait perdu de sa pertinence avec ladoption, par la Commission, dun amendement élargissant le recours à la fiscalité mixte.
La Commission a ensuite examiné trois amendements, soumis à discussion commune, relatifs aux catégories de dépenses de transfert prises en compte pour déterminer le coefficient dintégration fiscale :
le premier, de M. Charles de Courson, tendant à supprimer toute correction du calcul du coefficient dintégration fiscale, qui a été retiré ;
le deuxième, du Président Augustin Bonrepaux, visant à limiter aux contingents versés au titre de laide sociale et des services dincendie et de secours les dépenses de transfert retenues ;
le troisième, du Rapporteur, proposant de prendre en compte, dans le coefficient dintégration fiscale, les sommes consacrées par le groupement à la dotation de solidarité communautaire, dans la limite de 15% du produit de taxe professionnelle quil perçoit.
Le Président Augustin Bonrepaux a estimé difficile de supprimer toute correction du coefficient dintégration fiscale, mais quil convenait, en revanche, de ne pas laisser cette correction à lappréciation de la seule administration, le législateur devant définir lui-même les dépenses de transfert à exclure. Il a jugé opportun de ne pas retenir dans le coefficient dintégration fiscale les transferts les plus critiqués, cest-à-dire les contingents au titre de laide sociale et des services dincendie et de secours.
M. Gilles Carrez a indiqué que la solution consistant à définir dans la loi les transferts à ne pas retenir dans le coefficient dintégration fiscale était acceptable, après avoir souligné que le montant des transferts pris en compte devait avoir été validé dans les comptes administratifs.
M. Didier Chouat, rapporteur pour avis, a estimé que la définition par la loi des transferts à prendre en compte permettrait daboutir à un point déquilibre satisfaisant.
M. Pierre Méhaignerie a souligné que les dépenses relatives aux ordures ménagères ne pourraient rester sans influence sur le coefficient dintégration fiscale.
La Commission a adopté lamendement du Président Augustin Bonrepaux, lamendement du Rapporteur tombant en conséquence.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de larticle 66 ainsi modifié.
Article 67 : Garantie de la dotation des groupements :
La Commission a adopté un amendement du Rapporteur, tendant à généraliser à tous les groupements à fiscalité propre labattement de 50% sur la DGF de première année.
La Commission a ensuite rejeté deux amendements :
lun de M. Francis Delattre, tendant à prévoir que les communautés de communes ayant opté pour la taxe professionnelle unique et satisfaisant à des conditions dintégration fiscale, bénéficient dincitations financières supplémentaires en dotation globale de fonctionnement ;
lautre de M. Marc Laffineur, proposant que tous les groupements dont le coefficient dintégration fiscale dépasse la moyenne de leur catégorie voient leur attribution de DGF augmenter au moins comme la dotation forfaitaire des communes.
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de larticle 67 ainsi modifié.
Article 68 : Dotation de développement rural :
La Commission a émis un avis favorable à ladoption de cet article.
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