ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 47
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 31 mars 1999
(Séance de 16 heures 15)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
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Examen du rapport dinformation de M. Jacques Guyard, rapporteur spécial, sur la gestion des personnels enseignants du second degré
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Informations relatives à la Commission
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La commission des Finances, de léconomie générale et du plan a procédé à lexamen du rapport dinformation présenté en commun par MM. Jacques Guyard, rapporteur spécial, et Yves Durand, rapporteur pour avis de la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales, sur la gestion des personnels enseignants du second degré.
Après avoir indiqué quil avait rédigé ce rapport en étroite collaboration avec M. Yves Durand. M. Jacques Guyard, rapporteur spécial, a précisé que ce travail avait été décidé à la suite du rejet par la commission des Affaires culturelles, le 25 novembre 1998, dune proposition de résolution tendant à la création dune commission denquête portant sur le même sujet, déposée par M. Claude Goasguen.
Mentionnant les difficultés auxquelles était nécessairement confrontée la gestion des personnels enseignants du second degré de lÉducation nationale 386.000 équivalents temps plein en charge d1,5 million délèves, le Rapporteur spécial a plus particulièrement distingué, parmi les causes objectives de ces difficultés, la disparition de la sélection notamment au collège, lattitude de plus en plus consumériste des parents et la montée de la violence.
Il a relevé que les personnels enseignants exprimaient simultanément deux demandes également légitimes mais malaisément conciliables : une meilleure sécurisation professionnelle et une plus grande souplesse dans les programmes et la pédagogie. Il a ensuite fait observer que depuis trois ans, lévolution à la baisse de la démographie scolaire avait introduit un changement majeur, et dailleurs incomplètement perçu, par rapport à une période où, pendant quarante ans, toute la structure administrative du ministère avait fondé ses décisions sur laugmentation ininterrompue des effectifs liée à la croissance démographique puis à la démocratisation de lenseignement.
Il a notamment souligné que cette inversion de tendance rendait caduque la pratique antérieure qui conduisait à prévoir pour une année donnée des moyens excédentaires parce quon était sûr de leur insuffisance lannée suivante. Après avoir précisé que la baisse des effectifs se poursuivrait encore quelques années, à un rythme moins soutenu, avant une période de stabilisation dune dizaine dannées, M. Jacques Guyard a indiqué que cette conjoncture obligeait ladministration à passer dune logique de flux à une logique de stock, et à pratiquer une gestion pluriannuelle attentive aux mouvements de départ à la retraite, aux conséquences des évolutions pédagogiques et à la demande sociale.
Abordant le problème de la gestion des personnels titulaires, le Rapporteur spécial a évoqué la répartition structurelle antérieure qui séparait, tant à ladministration centrale que dans les rectorats, les services chargés de la gestion financière, de la gestion des postes et de la gestion des personnes. Il a exposé que linstitution du mouvement national déconcentré avait permis de mettre un terme à cette structuration verticale, source de lourdeur, et précisé quil impliquait le dépôt de 110.000 demandes et la réalisation de 50.000 mutations dont plus de la moitié à lintérieur de chaque académie. Il a ajouté que, dans de nombreuses académies, lhabitude était prise dorganiser un second mouvement interne concernant plus de la moitié des postes. Il a considéré que ce système, sil apportait une souplesse plus grande dans la gestion des personnels, nen favorisait pas toujours la lisibilité.
M. Jacques Guyard, rapporteur spécial, a ensuite évoqué le problème des remplacements. Après avoir rappelé les diverses procédures permettant dassurer ceux-ci (recours aux titulaires académiques ou aux maîtres auxiliaires) et précisé que le délai moyen au bout duquel intervenait le remplacement était actuellement de quinze jours, il a appelé lattention sur les variations que faisaient apparaître, entre disciplines et entre académies, les statistiques portant sur les absences. Il a également regretté que la gestion des remplacements demeure au niveau du rectorat, faisant observer que dans lenseignement privé, elle était du ressort du chef détablissement. Enfin il a souligné les inégalités de taux dencadrement existant entre les académies qui, tout en se réduisant, demeurent très fortes, notamment dans lenseignement professionnel.
Le Rapporteur spécial a, enfin, donné des indications sur le problème des détachements et des mises à disposition, quil a considéré, au vu de ses investigations, comme très largement réglé.
Il a évalué à 9.800 le nombre denseignants du second degré en position de détachement. Dans cet effectif global, il a distingué 7.000 personnes placées en situation réelle denseignement dans des établissements (lycées français à létranger, lycées agricoles, lycées militaires ou établissements denseignement supérieur) dépendant dautres administrations dÉtat et 2.800 personnes occupées à des tâches où il peut être difficile de faire la distinction entre ce qui relève de la fonction denseignement et de la fonction administrative. Il a insisté sur le fait que, par nature, les détachements nentraînaient aucune dépense pour lÉducation nationale puisque les personnels détachés étaient pris intégralement en charge par les administrations daccueil.
A propos des mises à disposition, le Rapporteur spécial a précisé quil convenait den évaluer lincidence en équivalents temps plein (ETP), en raison de lampleur très variable de leur durée selon les situations concrètes. Parmi les différentes causes de mise à disposition, il a notamment cité les décharges syndicales (1.207 ETP), les activités dans les associations complémentaires de lenseignement public (470 ETP) et, enfin, les 4.677 ETP correspondant à des activités à responsabilité académique qui consistent en des tâches dintérêt pédagogique réalisées dans le cadre de lÉducation nationale.
Après avoir indiqué que lexigence dune gestion souple des effectifs dans lenseignement secondaire lui paraissait imposer le maintien dun volant de 8 à 10.000 maîtres auxiliaires, M. Jacques Guyard est passé à lexposé de ses propositions relatives à la gestion des personnels :
simplifier le système en poursuivant le mouvement de déconcentration, condition de la lisibilité locale de laffectation des moyens ;
utiliser dans les lycées denseignement professionnel la possibilité légale dembaucher des professeurs associés comme cela se pratique déjà dans lenseignement supérieur, de manière à éviter douvrir des concours administratifs pour le recrutement dun seul professeur dans une discipline particulièrement pointue conformément aux exigences réglementaires et, par ailleurs, à réaliser une ouverture bienvenue vers lentreprise ;
favoriser la bivalence dans les premières années des collèges, pour tenir compte du caractère notoirement traumatisant pour lenfant du passage dun enseignant unique à une pluralité de professeurs et pour mettre un terme, notamment en zone rurale, aux difficultés inextricables daffectation auxquelles conduit actuellement labsence de ce système ;
poursuivre la réduction déjà entreprise du nombre des statuts denseignants (actuellement vingt-deux) ;
réaffirmer la nécessité de maintenir le mouvement national déconcentré.
Pour améliorer les conditions de remplacement des enseignants, objet dune attente particulière des parents, M. Jacques Guyard a présenté les propositions suivantes :
prévoir une information systématique des parents en cas dabsence dun professeur, même et surtout lorsque celle-ci est due à un motif aussi valable quun voyage pédagogique ;
dans le cadre de lenveloppe unique affectée aux recteurs et regroupant les moyens en enseignants et les moyens de remplacement, donner aux chefs détablissement moyens et compétences pour faire face aux remplacements de courte durée et revoir les zones de remplacement dans les académies ;
augmenter les moyens accordés au remplacement, dont linsuffisance a été constatée par le rapport Bloch qui chiffre à 3,5 % du nombre total denseignants, le nombre de remplaçants structurellement nécessaire, étant précisé que les besoins se situent plus probablement à hauteur de 6 ou 7 % ; dans ce cadre, augmenter la durée des stages des enseignants en formation dans les instituts de formation des maîtres, ce qui permettrait à la fois de renforcer le contenu du stage et de dégager des ressources de remplacement supplémentaires.
Le Rapporteur spécial a enfin insisté particulièrement sur la situation des professeurs en difficulté pédagogique, dont le durcissement des conditions dexercice du métier fait un problème de plus en plus fréquent. Il a relevé le caractère très insuffisant des 439 postes de réadaptation ouverts à destination de ces personnels, que les académies sont amenées à compléter en prélevant sur leurs moyens de remplacement.
Pour venir en aide aux professeurs qui perdent pied, le Rapporteur spécial, après sêtre félicité de la mise en place récente des responsables des ressources humaines, a tout dabord préconisé la création dune médecine du travail actuellement inexistante dans les services de lÉducation nationale. Il a en outre cité lestimation du rapport Bloch selon lequel 0,5 % des enseignants devraient être déclarés inaptes pour motif psychiatrique et a rapproché cette situation du caractère exagérément théorique dun concours de recrutement tel que le CAPES.
Rappelant que le métier de professeur était actuellement le seul où lon sengageait dans une carrière avec la perspective daccomplir jusquà la retraite les mêmes tâches, le Rapporteur spécial a indiqué que la seule reconversion possible pour un enseignant était de devenir chef détablissement et que cette situation était un obstacle à une véritable professionnalisation de cette dernière fonction. Il a estimé que, de même que voici plusieurs années des militaires avaient été reconvertis dans lÉducation nationale, il serait normal que lÉducation nationale aide, elle-même, ses fonctionnaires à se reconvertir dans dautres administrations, même si cette perspective pouvait faire craindre aux fonctionnaires de catégorie A des autres ministères un risque de blocage de leurs propres carrières.
M. Jacques Guyard sest enfin prononcé pour une gestion prévisionnelle des effectifs que rend difficile labsence actuelle de statistiques cohérentes. Il a insisté sur laccroissement très rapide de la proportion denseignants de plus de cinquante ans, qui était à la rentrée 1997 de 26 % et à la dernière rentrée de 30 % et il a mis en garde contre des changements de programmes ou dhoraires dont les effets pouvaient se traduire en milliers demplois.
Un débat a suivi lexposé du Rapporteur spécial.
Après avoir félicité M. Jacques Guyard pour la qualité de son rapport, M. Pierre Méhaignerie a souhaité que ce rapport ne reste pas sans suite notamment en ce qui concerne les problèmes des enseignants en difficulté qui revêtent une importance toute particulière. Il a plus spécialement insisté sur la nécessité de faciliter la mobilité des enseignants, précisant que les collectivités territoriales étaient tout à fait prêtes à faire des efforts pour accueillir des enseignants en reconversion. Soulignant que les systèmes publics faisaient de plus en plus lobjet de comparaisons, notamment au niveau européen, il a souhaité des éléments de comparaison supplémentaires portant sur la situation dans les grands pays européens, en termes dencadrement, deffectifs scolarisés, dhoraires de travail des enseignants et de moyens financiers accordés à lenseignement.
Saluant à son tour la qualité du rapport, Mme Nicole Bricq a souhaité que le problème des heures supplémentaires, particulièrement sensible, soit approfondi par le rapporteur. Elle a en effet estimé que ce problème avait cristallisé lopposition dun grand nombre denseignants à la réforme des collèges et des lycées, dans la mesure où les décisions prises ont entraîné une baisse non négligeable des rémunérations des enseignants. Elle a rappelé que le ministre lui-même avait reconnu avoir commis une certaine maladresse sur ce dossier et souhaité que des nouvelles propositions puissent être faites.
M. Gilles Carrez a estimé que le développement de la bivalence des enseignants était un élément de souplesse indispensable à la gestion du système éducatif. Il a en effet jugé quil était pratiquement impossible de faire des prévisions fiables sur les futurs besoins par discipline et quil était absurde de recruter un enseignant pour enseigner une discipline très pointue pendant 35 ans. Il a cependant noté que ce développement de la bivalence supposait la révision des cursus universitaires car ceux-ci apparaissent de plus en plus spécialisés, notamment par la réalisation des travaux de recherche qui sont demandés aux étudiants.
Rappelant quune étude menée dans lenseignement primaire avait fait apparaître que lamélioration des remplacements provoquait une progression des arrêts maladie, il a demandé au rapporteur si une étude similaire avait été menée dans lenseignement secondaire.
Il a, ensuite, fait observer que sont affectés aux zones sensibles des professeurs jeunes et nayant reçu aucune formation spécifique et que ces personnes, souffrant dune grande vulnérabilité, nont de cesse de quitter ces zones le plus tôt possible. Il a donc estimé quil était nécessaire de renforcer les mesures daccompagnement et de soutien de ces professeurs, qui ne doivent pas se limiter à de simples gratifications financières.
Enfin, il a insisté sur la nécessité de renforcer les pouvoirs des chefs détablissement, ceux-ci nayant aucun des pouvoirs nécessaires à une animation véritable de léquipe pédagogique.
M. Jean-Jacques Jegou sest félicité que le rapport mette en évidence les différences entre les moyens consentis aux académies et a fait observer que lacadémie de Créteil cumulait de ce point de vue tous les handicaps. Notant quil sagissait certes dun problème général frappant ladministration de lÉtat, il sest inquiété de linexistence de la médecine du travail au ministère de lÉducation nationale et donc des carences dans la surveillance médicale des enseignants, carences qui ont des conséquences humaines importantes tant pour les enseignants en difficulté que pour leurs élèves.
Après avoir plaidé pour un renforcement de la mobilité des enseignants, seul moyen de résoudre une démotivation croissante de ceux-ci, M. Marc Laffineur a attiré lattention sur laffectation trop fréquente dans les zones difficiles de jeunes professeurs sortant des écoles. Il a également estimé indispensable de renforcer lautorité des chefs détablissements sur les enseignants.
M. Jean-Louis Dumont a dénoncé labsence de véritable gestion du personnel au sein du ministère de lÉducation nationale, estimant que cette absence était à lorigine de drames humains laissés sans solution. Il a estimé que cette absence avait également des conséquences en matière de gestion prévisionnelle des effectifs, comme en témoigne labsence de toute étude préalable en ce qui concerne la révision des enseignements délivrés dans les lycées professionnels. Il a ensuite fait observer que le renforcement du rôle des chefs détablissement, dont il a souligné limportance, supposait la définition de critères rigoureux de sélection de ceux-ci. Jugeant que toute réforme ambitieuse de léducation nationale supposait la participation des enseignants, il a douté que les conditions soient aujourdhui réunies pour mener une véritable réforme de terrain, regrettant notamment que certains enseignants fortement engagés dans la réflexion pédagogique se sentent tenus à lécart.
M. Gilbert Gantier a particulièrement insisté sur labsence de consultation des chefs détablissement dans la nomination des professeurs affectés dans leur établissement, estimant que cette absence nétait pas favorable à la constitution dune véritable équipe pédagogique. Il a invité le rapporteur spécial, sil partageait sa préoccupation, à évoquer la nécessaire association des chefs détablissement aux mutations des enseignants.
Répondant aux intervenants, M. Jacques Guyard, rapporteur spécial, a apporté les précisions suivantes :
Le problème des enseignants en difficulté est humainement tragique, aussi bien pour les intéressés que pour les élèves. Accueillir éventuellement des enseignants dans les cadres de ladministration territoriale pourrait être effectivement une bonne idée.
Le rapport évoque assez brièvement la rémunération des heures supplémentaires, car il ny a pas de véritable problème sagissant de la grande masse des heures supplémentaires « permanentes ». En revanche, il est nécessaire de revaloriser la rémunération des heures supplémentaires de remplacement de courte durée, pour lesquelles la demande est difficilement satisfaite.
La bivalence devrait certainement être développée, ce qui nest pas la tendance actuelle, compte tenu du caractère de plus en plus pointu des formations ; cest ainsi quun nombre croissant de PEGC (professeurs denseignement général de collège) demandent à devenir monovalents. Cette évolution conduit à des situations absurdes : cest ainsi quen électronique, la moitié du corps des enseignants du secondaire est en surnombre.
On ne peut exclure que lamélioration des conditions de remplacement se traduise par une augmentation des arrêts maladie dans lenseignement secondaire, comme cela a été le cas dans lenseignement primaire. Cependant, le développement des remplacements sur place (par dautres enseignants de létablissement) pourrait contribuer à limiter ce phénomène.
Contrairement à ce que lon affirme parfois, il y a des enseignants candidats pour enseigner dans les zones sensibles, mais il sagit de jeunes, et les problèmes de formation et de soutien sont réels. Les incitations, qui sont actuellement financières, pourraient utilement reposer sur des décharges horaires. En tout état de cause, le rééquilibrage au profit des zones sensibles, en particulier dans lacadémie de Créteil, a été considérable depuis deux ans.
La médecine du travail, médiocre en général dans les services de lÉtat, est effectivement proche de linexistence dans lÉducation nationale, ce qui tient à une longue tradition mutualiste qui a amené à considérer que les problèmes de santé des enseignants ne sauraient relever de lemployeur. La problématique est dailleurs la même sagissant du logement : la règle traditionnelle de fourniture du logement aux instituteurs par les communes a conduit lÉtat à ne pas sintéresser à la question du logement des enseignants ; or, les jeunes professeurs rencontrent souvent des difficultés en la matière, se trouvant en matière de revenus au-dessus du plafond HLM sans être assez aisés pour accéder au marché locatif privé.
La reconversion constitue certainement la réponse la plus efficace à la démotivation que peuvent rencontrer certains enseignants à un moment de leur carrière.
LÉducation nationale pratique peu la gestion des ressources humaines et absolument pas la gestion humaine des ressources, faute de moyens, si lon excepte lapplication des textes relatifs au rapprochement des conjoints. Linstauration de directeurs des ressources humaines constitue un progrès récent.
La question des chefs détablissement nest pas abordée dans le rapport, justement à cause de sa très grande importance qui appellerait sur le sujet une réflexion spécifique portant à la fois sur le statut des chefs détablissement et sur les personnels administratifs de lÉducation nationale ; le problème réside peut-être moins dans labsence dautorité administrative des chefs détablissement sur les enseignants que dans leur recrutement : lexpérience montre en effet que les « bons » chefs détablissement savent parfaitement, dans le cadre réglementaire existant, motiver leurs équipes et améliorer la situation de leur établissement.
Après que le Président Augustin Bonrepaux eut remercié M. Jacques Guyard et rappelé limportance du problème de la médecine du travail dans lenseignement, la Commission a autorisé la publication du rapport dinformation sur la gestion des personnels enseignants du second degré.
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Après que la Commission eut désigné les rapporteurs dinformation dont la liste figure ci-dessous, le Président Augustin Bonrepaux a rappelé la possibilité quavaient les rapporteurs spéciaux de proposer des rapports dinformation sur des sujets rentrant dans leur champ de compétence. Il a indiqué que plusieurs rapporteurs spéciaux conduisaient des investigations dans le cadre de la mission dévaluation et de contrôle, notamment MM. Philippe Auberger, Gérard Bapt, Jacques Barrot, Tony Dreyfus et Jean-Louis Idiart. Il a ajouté que dautres membres de la Commission menaient ou envisageaient des travaux sur le fondement de leur compétence propre de rapporteur spécial, notamment : M. Gilles Carrez, rapporteur spécial des crédits du Commerce extérieur, sur les services français dexpansion économique à létranger ; M. Alain Claeys, rapporteur spécial des crédits de lEnseignement supérieur, sur les conditions matérielles daccueil des étudiants étrangers en France ; M. Jean-Louis Dumont, rapporteur spécial des crédits du Logement, sur la gestion des prêts locatifs aidés ; M. Gilbert Mitterrand, rapporteur spécial des crédits de la Santé, à propos de la lutte contre lalcoolisme ; M. Yves Tavernier, rapporteur spécial des crédits des Affaires étrangères, sur la politique des visas...
M. Pierre Méhaignerie a regretté que les désignations de rapporteurs dinformation qui venaient dêtre opérées par la Commission fassent apparaître un tel déséquilibre entre la majorité et lopposition.
M. Jean-Jacques Jegou a observé que M. Pierre Méhaignerie serait particulièrement qualifié pour étudier les incidences de la baisse des charges salariales.
Le Président Augustin Bonrepaux a indiqué, en réponse, que lOffice parlementaire dévaluation des politiques publiques se réunirait le 7 avril prochain pour examiner, sur le rapport de M. Gérard Bapt, la saisine relative au rôle des flux financiers entre les collectivités publiques et les entreprises en matière demploi, et ajouté que ces questions seraient également étudiées par la mission dévaluation et de contrôle. Plus généralement, il a déclaré quil appartenait à chaque membre de la Commission de proposer la rédaction de rapports dinformation et quà sa connaissance le rejet de telles demandes était rare.
M. Jean-Jacques Jegou a évoqué deux problèmes particuliers liés à la fiscalité écologique : les conditions dapplication du taux réduit de TVA à la collecte sélective et au tri des déchets ; les conséquences sur lAgence de lenvironnement et de la maîtrise de lénergie (ADEME) de linstauration de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). Il a précisé que les incertitudes sur les moyens budgétaires de lADEME empêchaient cet organisme de garantir le maintien des taux de subvention appliqués jusquà présent, ce qui était contraire à la volonté du législateur de préserver à lidentique les interventions de lAgence.
M. Didier Migaud, rapporteur général, a répondu quune circulaire était en préparation au sujet des conditions dapplication du taux réduit de TVA à la collecte sélective et au tri des déchets, laquelle semblait répondre, en première analyse, aux préoccupations du législateur. Par ailleurs, tout en se refusant à restreindre les initiatives des membres de la Commission, et notamment ceux de lopposition, il a considéré que ces initiatives devaient rester compatibles avec les moyens administratifs de la Commission et ne pas déborder sur le champ de compétence des rapporteurs spéciaux.
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Informations relatives à la Commission
La commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a désigné Mme Nicole Bricq, comme rapporteur sur la proposition de résolution de M. Dominique Paillé tendant à la création dune commission denquête portant sur les suites données aux rapports publics de la Cour des comptes (n° 1331).
Puis elle a procédé aux désignations suivantes :
M. Gérard Fuchs, comme rapporteur dinformation sur le fonctionnement et le renforcement des fonds nationaux et départementaux de péréquation de la taxe professionnelle ;
M. Éric Besson, comme rapporteur dinformation sur la création dentreprises en France ;
Mme Béatrice Marre, comme rapporteur dinformation sur la fiscalité agricole ;
M. Jean-Pierre Balligand, comme rapporteur dinformation sur les contrats de plan État-régions ;
M. Yves Tavernier, comme rapporteur dinformation sur les incidences de la taxe générale sur les activités polluantes sur la politique de leau.
fpfp
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