ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 58
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 30 juin 1999
(Séance de 11 heures 30)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
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Examen de la proposition de résolution (n° 1676) de M. Gérard FUCHS, Rapporteur au nom de la Délégation pour lUnion européenne, sur lavant-projet de budget général des Communautés européennes pour lexercice 2000 (n° E 1253) (M. Didier MIGAUD, Rapporteur général)
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Examen du rapport dinformation de M. Gilles CARREZ, Rapporteur spécial, sur lévaluation des postes dexpansion économique de Sao Paulo, Buenos Aires et Santiago du Chili
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Information relative à la Commission
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La Commission des finances, de léconomie générale et du plan a examiné, sur le rapport de M. Didier Migaud, Rapporteur général, la proposition de résolution (n° 1676) de M. Gérard FUCHS, Rapporteur au nom de la Délégation pour lUnion européenne, sur lavant-projet de budget général des Communautés européennes pour lexercice 2000 (n° E 1253).
Le Rapporteur général a indiqué que lexamen, maintenant traditionnel, dune proposition de résolution sur lavant-projet de budget communautaire présentait, cette année, une certaine originalité, dans la mesure où lAssemblée nationale avait largement débattu, en mars dernier, des réformes de la politique agricole commune et des fonds structurels, mais aussi des nouvelles perspectives financières pour 2000-2006 et du projet daccord interinstitutionnel sur la discipline et la procédure budgétaire. Il a rappelé quau travers des trois résolutions alors adoptées, nombre de points importants avaient pu être abordés, ce qui expliquait sans doute pour partie la concision de la proposition de résolution soumise à la Commission, concision qui nenlevait rien à sa portée.
Il a jugé que cet examen fournissait loccasion de voir dans quelle mesure les souhaits alors exprimés avaient été suivis ou non deffets. Il a rappelé que, dans sa résolution sur les nouvelles perspectives financières, lAssemblée nationale avait souligné que leffort dencadrement de la dépense publique consenti par les Etats membres devait sappliquer aussi au budget communautaire. Il a considéré que les résultats obtenus étaient à la mesure des souhaits exprimés, puisque le principe général de respect des impératifs de lefficacité des dépenses avait été solennellement rappelé par le Conseil et que le plafond des crédits pour paiement à lhorizon 2006 avait pu être ramené de 1,13% à 0,97% du PNB. Il a souligné que cet effort sensible avait été accompli en respectant les priorités que constituent laide de préadhésion et lélargissement, dotées de 80 milliards deuros sur lensemble de la période.
Abordant lavant-projet de budget proprement dit, il a noté quil sagissait du premier budget de la nouvelle programmation financière pour la période 2000-2006 et quil prenait en compte la nouvelle répartition des rubriques budgétaires, avec notamment lapparition dune rubrique 7 regroupant lensemble des crédits destinés à laide de préadhésion. Il a regretté que, malgré ces habits neufs, lavant-projet présenté par la Commission européenne soit, en fait, fortement déterminé par le poids des engagements contractés durant la précédente programmation budgétaire, définie en 1992 à Edimbourg.
Il a rappelé que le précédent budget avait été caractérisé par un déséquilibre résultant de la priorité décidée en faveur des actions structurelles, afin de « solder » les précédentes perspectives financières, et que les crédits pour engagements avaient donc fortement progressé.
Il a constaté que, par une sorte deffet de ciseaux, pour 2000, les crédits pour engagements baissaient de 4,4%, tandis que, cette fois, les crédits pour paiements croissaient de 4,7%, soit un rythme particulièrement élevé par rapport aux précédents budgets.
Il a observé que la proposition de résolution soulignait, à juste titre, que lavant-projet présenté par la Commission européenne se traduisait par une progression des crédits pour paiements largement supérieure à celle quenregistreront les budgets des Etats membres. Il a remarqué que la rigueur toute relative de cet avant-projet se traduisait par la faiblesse de la marge sous le plafond des crédits défini par les perspectives financières. Il a précisé que cette marge sélevait à 1,05 milliard deuros pour les crédits pour engagements, alors quen 1999, malgré la forte croissance du budget communautaire, cette marge était de 6,45 milliards deuros.
Il a cependant reconnu que, dans une large mesure, laugmentation des crédits résultait de la nécessité de liquider les engagements contractés lors de la précédente programmation. Il a indiqué que, selon les estimations de la Commission européenne, le « reste à liquider », correspondant à lécart entre les engagements contractés auparavant et les paiements liquidés en conséquence, sélèverait, au 31 décembre 1999, à environ 70 milliards deuros, dont plus de 45 milliards pour les actions structurelles.
Il a remarqué que linsuffisance de la marge sous le plafond était d'autant plus inquiétante que, comme le relevait M. Gérard Fuchs dans son rapport, de nombreux dossiers navaient pas été pris en compte et risquaient de modifier sensiblement lavant-projet élaboré par lancienne Commission. Il a jugé que, dune certaine manière, celui-ci était emblématique dune tendance systématique de la Commission européenne à surévaluer les dépenses durant la première phase de la procédure budgétaire, laissant au Conseil le soin dopérer ensuite les coupes nécessaires. Il a estimé quil fallait dénoncer, une fois de plus, cette pratique dautant plus fâcheuse cette année que les besoins liés à la reconstruction de lex-Yougoslavie et au financement de laide au développement de lensemble de la région des Balkans nétaient que très partiellement pris en compte dans lavant-projet de budget. Il a précisé que le chapitre consacré à la coopération avec les pays des Balkans était doté de 280 millions deuros seulement, tout en admettant que la Commission européenne navait, de fait, pas pu anticiper sur des décisions encore à prendre, alors même que les opérations militaires se poursuivaient au moment de la rédaction de lavant-projet.
Il a rappelé que lengagement politique en faveur de cette priorité avait été réaffirmé par une déclaration du Parlement européen et du Conseil, annexée au nouvel accord interinstitutionnel, qui prévoyait, le cas échéant, le recours à une révision des perspectives financières.
Il a donc jugé probable que le budget communautaire pour 2000 serait assez sensiblement différent de lavant-projet qui avait été transmis.
Evoquant limpact sans doute très important de la question du financement de l« après-guerre » sur le budget communautaire, il a jugé souhaitable que le Gouvernement communique à lAssemblée nationale, dès que possible, les données dont il disposerait sur la nature des mesures prises et sur leur coût.
Il a conclu en notant que le faible nombre damendements quil proposait témoignait de la qualité du travail de la Délégation pour lUnion européenne et de son Rapporteur.
M. Gérard Fuchs, intervenant en qualité de Rapporteur de la Délégation pour lUnion européenne, a indiqué que certaines décisions prises lors du Conseil européen de Berlin concernant lAgenda 2000 navaient pas été médiatisées, mais engageaient profondément les finances communautaires jusquen 2006. Il a noté que le déplacement progressif des ressources, de la recette fondée sur la TVA au profit de la ressource assise sur le PNB, permettait, dune part, de régler en partie le problème du solde budgétaire de lAllemagne et, dautre part, de favoriser une ressource plus indiscutable, sous réserve dune harmonisation des comptes nationaux. Il a jugé, que, si lUnion décidait de se doter de nouvelles politiques, il serait sans doute possible daccroître la ressource PNB dans des proportions acceptables.
Il a précisé, par ailleurs, que le taux de rétrocession des ressources propres traditionnelles au titre des frais de gestion passerait de 10 à 25%, ce qui permettrait de prendre en compte les « effets Rotterdam » et « Anvers », même si le principe dautonomie des ressources du budget communautaire en était affecté.
Il a souligné quà la demande du Parlement européen, le budget communautaire serait désormais doté dun instrument de flexibilité de 200 millions deuros par an, le report des crédits étant cependant limité à deux ans. Il a estimé quil sagissait dun instrument nécessaire de souplesse qui permettrait déviter les acrobaties effectuées antérieurement pour faire face à des imprévus ou à des décisions nouvelles.
Il a conclu son propos en déclarant que lavant-projet de budget présenté par la Commission serait sans doute modifié et que la progression de 4,7% des crédits pour paiements devrait être ramenée à un rythme plus raisonnable. Il a jugé que le démarrage relativement lent de la nouvelle programmation en matière de fonds structurels permettrait probablement de réaliser certaines économies, afin de ramener la progression des dépenses communautaires au voisinage des normes nationales en la matière.
M. Philippe Auberger a jugé surréaliste la discussion dun avant-projet de budget alors que la nouvelle Commission européenne nétait pas encore désignée et a jugé incohérent le calendrier prévoyant ladoption du projet de budget dans le cadre du Conseil du 16 juillet, estimant peu probable que la nouvelle Commission reprenne les orientations arrêtées par la précédente.
Le Rapporteur général a rappelé que lexamen de lavant-projet de budget communautaire à cette époque de lannée faisait partie des travaux imposés à la Commission des finances et au Parlement et quune lettre rectificative pourrait éventuellement prendre en compte les orientations de la nouvelle Commission. Il a précisé que lavant-projet de budget avait nécessairement dû être arrêté avant la réunion du Conseil prévue pour le 16 juillet. Il a fait valoir la nécessité pour lAssemblée nationale de sintéresser le plus en amont possible aux travaux budgétaires des institutions communautaires, observant que la contribution française au budget des Communautés, fixée à 95 milliards de francs pour 1999, pourrait dépasser 103 milliards de francs dès 2000 pour atteindre 125 milliards de francs en 2006.
M. Gérard Fuchs a observé que les institutions nationales nétaient saisies, à ce stade, que dun avant-projet de budget et quil appartiendrait ensuite, sur cette base, aux institutions communautaires dengager les procédures prévues par le traité, indiquant que le Conseil pourrait réagir éventuellement aux propositions de la nouvelle Commission européenne, dont lentrée en fonction devrait intervenir à bref délai.
La Commission a ensuite examiné les amendements à larticle unique de la proposition de résolution.
La Commission a adopté lamendement n° 1, de cohérence, présenté par le Rapporteur général.
Puis, elle a examiné lamendement n° 2 du même auteur, invitant à la liquidation rapide des engagements contractés lors de la précédente programmation en matière dactions structurelles.
M. Gérard Fuchs a indiqué que ladoption de cet amendement aboutirait à supprimer une formule insistant sur la nécessité dune liquidation complète des restes à liquider sur les engagements des fonds structurels, notamment de ceux du FEDER. Il a, en conséquence, proposé un amendement n° 6 à caractère rédactionnel.
Cet amendement a été adopté après lavis favorable du Rapporteur général. En conséquence, lamendement n° 2 de celui-ci est devenu sans objet.
La Commission a ensuite examiné lamendement n° 3 du Rapporteur général, ayant pour objet de demander que le Gouvernement mette en uvre, au plan national, toutes dispositions susceptibles d'améliorer la gestion des fonds structurels.
Le Rapporteur général a estimé que, cette gestion posant manifestement problème au plan national, il convenait de réitérer la demande dune gestion plus efficace des crédits en la matière.
La Commission a adopté cet amendement, ainsi que lamendement rédactionnel n° 4 du même auteur.
Elle a ensuite examiné lamendement n° 5 du Rapporteur général, ayant pour objet de demander au Gouvernement de faire rapport aux assemblées, dune part, des résultats du Conseil budget du 16 juillet prochain et, dautre part, des décisions prises sagissant de la reconstruction de lex-Yougoslavie et du développement des Balkans ayant une incidence sur les finances communautaires.
Le Rapporteur général a indiqué que lévaluation des besoins de la région des Balkans était encore en cours, tandis quaucune décision sur le partage de cette charge navait pour linstant été prise. Sagissant du principal facteur dincertitude pour lavant-projet de budget communautaire pour lexercice 2000 et compte tenu de limportance de ce dossier, il a jugé nécessaire que le Gouvernement transmette dès que possible les informations dont il disposera sur le coût et les modalités de financement des décisions qui seront prises.
M. Gérard Fuchs sest félicité de ce que lachèvement des opérations militaires en ex-Yougoslavie permette de passer à cette nouvelle étape.
La Commission a adopté cet amendement.
La Commission a ensuite adopté larticle unique ainsi amendé de la proposition de résolution.
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La Commission a ensuite examiné le rapport dinformation sur les postes dexpansion économique de São Paulo, Buenos Aires et Santiago du Chili, présenté, en application de larticle 146 du Règlement de lAssemblée nationale, par M. Gilles Carrez, Rapporteur spécial des crédits du commerce extérieur.
Après avoir souligné la contribution irremplaçable des exportations pour la croissance de notre pays, M. Gilles Carrez a considéré que le réseau de lexpansion économique à létranger exerçait, dans cette perspective, un rôle très important, en soutenant le développement international des entreprises françaises. Il a expliqué que cétait, précisément, pour évaluer la qualité des services rendus à nos entreprises quil avait décidé deffectuer, du 20 au 28 février 1999, une mission de contrôle de certains postes dexpansion économique (PEE) dans les pays du Mercosur. A lissue de ce travail, il a constaté que ce réseau, dont lexistence même était contestée à la fin des années 1980, avait réalisé un effort remarquable de modernisation et offrait aujourdhui le visage dune administration moderne et volontaire qui a connu, en dix ans, des changements spectaculaires, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Il a salué la démarche de réduction programmée des effectifs budgétaires engagée en concertation avec la direction du budget, le redéploiement du réseau vers les pays émergents, et lintroduction de la facturation des prestations, qui sest effectivement traduite par une meilleure adaptation des services offerts aux besoins des clients. Il a jugé que la preuve était ainsi faite de la capacité dune administration à évoluer.
Il a ensuite présenté le poste dexpansion économique de São Paulo. Après avoir expliqué que son activité était totalement orientée vers le service aux entreprises, et que les montants facturés étaient ici particulièrement importants, il a salué la qualité de cette antenne commerciale dont lorganisation et le travail lui ont semblé particulièrement adaptés au cadre spécifique du Brésil en général, et de sa capitale économique, São Paulo, en particulier.
Sagissant du poste de Buenos Aires, il a jugé que cette antenne commerciale était, au contraire, insuffisamment dotée, et que son renforcement apparaissait nécessaire, malgré la qualité des équipes en place. Il a regretté quil ait été privé de conseiller juridique et, surtout, de chef de poste durant près de six mois, après le départ de son précédent titulaire. Il a souligné, néanmoins, que ce manque de moyens avait été heureusement compensé par une montée en puissance de la Chambre de commerce, qui est, comme au Brésil, particulièrement active.
Présentant, ensuite, le poste de Santiago du Chili, il a souligné son caractère équilibré, mais a regretté que, dans ce pays, à linverse de lArgentine, la Chambre de commerce soit particulièrement effacée, en raison dun manque de moyens qui met en lumière, de nouveau, linsuffisance du soutien apporté par les chambres de commerce métropolitaines à leurs antennes à létranger.
De manière plus générale, il a salué, enfin, les efforts de la DREE pour se rapprocher des autres réseaux français à létranger, et notamment celui du ministère des affaires étrangères, cette démarche ayant même abouti à la création dun certain nombre de postes mixtes, comme à Atlanta aux Etats-Unis. Il a cependant considéré que cette démarche restait inachevée. Il a indiqué, à cet égard, que le rapprochement avec le réseau de la direction du Trésor devait se poursuivre et a jugé particulièrement incompréhensible, par exemple, que la compétence de la mission économique et financière de Brasilia soit limitée au Brésil, alors que dans le même temps, la mission financière de Mexico a conservé ses prérogatives pour le reste de lAmérique latine. Il a également observé que la présence, sur les marchés étrangers, de délégations des collectivités locales appelait un jugement nuancé, dans la mesure où elle nest pas de nature à simplifier la tâche des PEE, ni à clarifier, pour les entreprises, lorganigramme des appuis susceptibles de les aider à simplanter sur les marchés extérieurs. Il sest également interrogé sur le devenir de la procédure des coopérants du service national dont il a souligné lintérêt, et a indiqué quil conviendra dêtre attentif à ce devenir lorsquun projet de loi sur le volontariat sera présenté au Parlement.
En conclusion, il a dégagé un bilan positif, dans lensemble, de cette mission de contrôle, et a souligné limportance de ce constat compte tenu de limportance des enjeux qui se préparent dans cette partie du monde. Il a observé, en effet, que malgré les difficultés que connaissent actuellement les pays dAmérique latine, cette région conserve un fort potentiel de développement à moyen terme. Il a regretté que la France soit aujourdhui considérée, dans le Mercosur, comme le pays européen le plus protectionniste, du fait de sa volonté, certes justifiée, de préserver à tout prix son agriculture. Il sest félicité que la rencontre des chefs dEtat et de Gouvernement de lUnion européenne et dAmérique du sud qui a eu lieu, à Rio de Janeiro, les 28 et 29 juin, ait ouvert la voie à un rapprochement commercial graduel avec les pays du Mercosur, tout en observant que les pays concernés étaient soucieux daborder le plus rapidement possible les questions tarifaires, ce qui ne correspond pas aux conclusions de ce sommet.
M. Yves Tavernier a déclaré que le panorama dressé par le Rapporteur spécial ne pouvait que susciter de sa part admiration et envie, surtout en regard de sa propre expérience de Rapporteur spécial pour les crédits des affaires étrangères et des deux missions dinformation, relatives au dispositif de coopération et au réseau consulaire, conduites récemment dans ce cadre. Il sest étonné de ne voir qualifiées d « exemplaires » que les administrations relevant du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, alors que les autres font, généralement, lobjet de nombreuses critiques.
Il a relevé que la politique de réduction du personnel évoquée par le Rapporteur spécial se traduisait néanmoins par la présence de dix-neuf personnes au PEE de Sao Paulo, et que lon pouvait y voir quelque déséquilibre avec les effectifs affectés à dautres représentations extérieures de la France, notamment en Afrique subsaharienne. Il a estimé quil convenait de développer, sur ce point, les analyses comparatives entre administrations extérieures, sans omettre de distinguer entre les différentes catégories A, B et C de fonctionnaires qui y exercent leur activité.
Il a noté que les PEE avaient la possibilité de facturer certaines prestations aux entreprises et bénéficiaient à ce titre dune « ristourne » de 50% du montant des facturations, venant abonder leur budget de fonctionnement. Il a dénoncé le « double jeu » de ladministration des finances, qui oppose aux autres administrations le principe général de non-affectation des recettes, alors que ses propres services y dérogent fréquemment à leur profit.
Il a souligné le caractère indispensable de la « coopération décentralisée », action économique extérieure des collectivités locales, et a estimé quil revenait aux chancelleries - et non à la DREE dassurer la coordination de leurs activités.
M. Gérard Fuchs a remarqué quil existait une contradiction essentielle entre la volonté douvrir de façon réciproque les économies européennes et celles dAmérique latine et la volonté de préserver le système de préférences organisé en direction des pays signataires de la convention de Lomé. Il a estimé que la gestion de cette contradiction relevait dun choix éminemment politique. Il sest ensuite interrogé sur la coordination des trois PEE visités par le Rapporteur spécial, au regard de leurs intérêts communs dans le Mercosur, et sur larticulation de leur action avec celle des représentations commerciales des autres Etats membres de lUnion européenne. Il a souhaité connaître la politique conduite par les PEE en matière dembauche de personnel local.
M. Gilles Carrez, Rapporteur spécial, a reconnu une inégalité de moyens entre le réseau diplomatique et le réseau dexpansion économique, inégalité qui a plusieurs explications. Il a, dans un premier temps, relevé que le niveau des effectifs à São Paulo, important dans labsolu, devait être jugé à laune de la réduction des effectifs dans dautres postes dexpansion, situés pour lessentiel dans les pays de lOCDE en général et de lUnion européenne en particulier. Il a rappelé que la diminution globale des effectifs avait atteint environ 15% sur une période de dix ans et quelle sétait accompagnée dun redéploiement important entre les postes.
Il a convenu que la proximité entre les PEE, la DREE et les autres services du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie pouvait faciliter la bonne appréhension, par ces derniers, des enjeux de certaines évolutions souhaitables en matière de gestion des moyens de fonctionnement. Il a estimé, pour autant, que ladministration de Bercy nétait pas hostile par principe à lintroduction de telles réformes au sein dautres ministères et quil convenait que ceux-ci fassent preuve, à cet égard, douverture et dimagination.
Il a, enfin, souligné que les PEE ont vocation à rendre des services aux entreprises et quil est normal, sous réserve des limites quimpose la prise en compte des impératifs liés au service public, de facturer certains dentre eux.
M. Yves Tavernier a rappelé que lessentiel de ses remarques concernait le « retour » vers chaque PEE de 50% du montant de ses facturations.
M. Gilles Carrez, Rapporteur spécial, a souligné que lintroduction de la notion de « chiffre daffaires » et la mise en place dun mécanisme de retour en faveur des services dexpansion pouvait conduire à modifier le comportement de ces administrations. Il a considéré que cette pratique nétait pas forcément généralisable et que, même dans le cas du réseau de lexpansion économique, un risque existait que les prestations dorigine publique ne finissent par concurrencer les entreprises du secteur privé opérant sur le même créneau. Il a indiqué que la DREE jugeait souhaitable de stabiliser la facturation à son niveau actuel, soit un peu plus de 30 millions de francs.
Il a estimé que les engagements communautaires à légard des pays signataires de la convention de Lomé nétaient pas incompatibles avec le renforcement des liens économiques avec les pays dAmérique latine. Il a affirmé quil convenait déviter que, dans le but de préserver, parfois de façon maladroite, certaines relations anciennes et privilégiées, la France et les pays de lUnion européenne ne sexposent à des rétorsions commerciales de la part de ces pays émergents, qui sont dimportants clients potentiels.
Il a précisé que le PEE de Santiago était responsable de la coordination entre les postes dexpansion implantés dans les pays du Mercosur, coordination qui lui était apparue très étroite. Il a déclaré, en revanche, que la coordination entre les représentations commerciales des pays de lUnion européenne était vraisemblablement modeste. Relevant que les personnels locaux étaient de plus en plus nombreux au sein des postes dexpansion économique, il a formé le souhait que la politique commerciale de la France permette dassurer à une administration efficace des moyens intelligemment développés et utilisés.
La Commission a ensuite autorisé la publication du rapport dinformation.
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Information relative à la Commission
La Commission des finances, de léconomie générale et du plan a désigné MM. Gérard Fuchs et Daniel Feurtet comme rapporteurs dinformation sur les mouvements internationaux de capitaux.
fpfp
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