ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION des LOIS CONSTITUTIONNELLES,
de la LÉGISLATION et de lADMINISTRATION GÉNÉRALE
de la RÉPUBLIQUE
COMPTE RENDU N° 29
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 3 février 1999
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de Mme Catherine Tasca, présidente
SOMMAIRE
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Proposition de loi de M. Gérard Gouzes modifiant la loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990 relative à lexercice sous forme de sociétés des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé (n° 1235) (rapport)
Proposition de loi, adoptée par le Sénat, portant modification de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996 relative au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers (n° 1259) (rapport)
Proposition de loi tendant à la création de délégations parlementaires aux droits des femmes et à légalité des chances entre hommes et femmes (n° 1261 cor.) (rapport)
Examen, en application de larticle 88 du Règlement, des amendements au projet de loi relatif à lorganisation urbaine et à la simplification intercommunale (n° 1155) (amendements)
Informations relatives à la Commission
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La Commission a examiné, sur le rapport de Mme Nicole Feidt, la proposition de loi modifiant la loi n° 1258 du 31 décembre 1990 relative à lexercice sous forme de sociétés des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé (n° 1235).
Rappelant que, dans un arrêt du 22 janvier 1997, la cour dappel de Paris avait jugé illégale la société unipersonnelle dexercice libéral, Mme Nicole Feidt, rapporteur, a indiqué que la proposition de loi avait pour objet de lever lambiguïté résultant de la rédaction de larticle premier de la loi du 31 décembre 1990, en permettant expressément aux professionnels libéraux de constituer des entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée. Elle a souhaité que le recours à cette structure sociale soit encouragé, dans la mesure où elle permet aux professionnels de ne pas exposer leur patrimoine personnel aux aléas de leur entreprise. Rappelant que le garde des sceaux avait clairement indiqué, lors des débats législatifs sur la loi du 31 décembre 1990, que les professionnels libéraux pourraient constituer des sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée, M. Gérard Gouzes, auteur de la proposition de loi, a jugé que celle-ci était cependant nécessaire pour rassurer les professionnels ayant déjà recouru à cette forme de société ou souhaitant ladopter à lavenir. Partageant cette analyse, M. Claude Goasguen sest déclaré favorable à la proposition de loi.
La Commission est ensuite passée à lexamen de larticle unique.
Article unique (art. 1er de la loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990) : Sociétés unipersonnelles dexercice libéral à responsabilité limitée :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Article additionnel après larticle unique (art. 32 de loi n° 91-650 du 9 juillet 1991) : Droits perçus par les huissiers de justice en cas dexécution forcée :
Le rapporteur ayant donné un avis favorable, la Commission a adopté un amendement de M. Gérard Gouzes tendant à modifier le premier alinéa de la loi du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles dexécution, afin de rappeler, sans équivoque, que la rémunération de lhuissier de justice est à la charge du créancier, en cas de recouvrement sur titre ou dencaissement hors titre.
La Commission a adopté la proposition de loi ainsi modifiée.
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La Commission a ensuite examiné, sur le rapport de M. Jean Espilondo, la proposition de loi, adoptée par le Sénat, portant modification de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996 relative au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers (n° 1259).
Rappelant que la loi n° 96-370 du 3 mai 1996 relative au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers tendait à remédier à la crise de recrutement dont souffraient ces corps, par une amélioration de lindemnisation des sapeurs, le renforcement de leurs droits à disponibilité et la généralisation de lallocation de vétérance, le rapporteur a souligné que la proposition de loi adoptée par le Sénat navait dautre objet que délargir les conditions dattribution de cette allocation et daménager son financement.
Il a indiqué que, pour prétendre à cette allocation de vétérance, le sapeur-pompier volontaire devait aujourdhui avoir atteint la limite dâge de son grade et effectué au moins vingt ans de service, la limite dâge étant ramenée à quarante-cinq ans si lincapacité opérationnelle de lintéressé était reconnue médicalement. Il a observé que ces règles avaient pour conséquence de restreindre le nombre de bénéficiaires, les sapeurs-pompiers nayant pas la qualité dofficier étant, en particulier, contraints de prolonger leur engagement jusquà cinquante-cinq ans. Il a souligné que cétait pour corriger ces effets pervers que la proposition de loi dissociait la condition de durée dactivité de vingt ans de lobligation dexercice jusquà la limite dâge, de sorte que les sapeurs-pompiers volontaires puissent désormais percevoir lallocation de vétérance après vingt ans dactivité, quel que soit leur âge.
Rappelant que le décret prévu pour la mise en uvre du financement de la part variable de lallocation navait jamais été publié, il a indiqué que la proposition de loi revenait sur les modalités de financement, qui, selon la loi du 3 mai 1996, devait être assuré pour moitié par les autorités demploi et pour lautre par un prélèvement sur les vacations des intéressés. Il a précisé que le dispositif adopté par le Sénat tendait, au contraire, à faire prendre en charge intégralement le coût de la part variable par les collectivités territoriales et leurs établissements publics, le coût de cette mesure pouvant être estimé à 28 millions de francs. Soulignant que la proposition de loi concernait 205.000 sapeurs-pompiers volontaires et étendait le droit à lallocation de vétérance à 3.000 nouveaux bénéficiaires, le rapporteur a invité la Commission à ladopter dans le texte du Sénat.
Intervenant au titre de larticle 38 du Règlement, M. Charles de Courson sest félicité des aménagements apportés aux conditions douverture de lallocation de vétérance mais a regretté que le dispositif ne comporte aucune modulation de lallocation, en fonction de la nature des centres dincendie et de secours auxquels les sapeurs-pompiers volontaires appartiennent. Faisant valoir que larticle 4 de la proposition de loi permettait de maintenir les avantages acquis pour les sapeurs-pompiers qui bénéficiaient dun régime dallocation de vétérance plus favorable, à la date du 1er janvier 1998, il a également insisté sur lintérêt de larticle 5, qui institue un régime de délégation partielle de fonctions des présidents aux vice-présidents des conseils dadministration des services départementaux dincendie et de secours. Il sest enfin inquiété de lopposabilité de larticle 40 de la Constitution à cette initiative parlementaire.
Mme Catherine Tasca, présidente, a fait observer que larticle 40 nétait pas opposable, à lAssemblée, à une proposition de loi adoptée par le Sénat.
Souscrivant aux propos de M. Charles de Courson, M. Jean-Antoine Léonetti a estimé que ce texte ne réglait pas pour autant les problèmes en suspens des sapeurs-pompiers volontaires, évoquant en particulier ceux relatifs à leur rémunération, à leur disponibilité et à leur formation.
Intervenant au titre de larticle 38 du Règlement, M. Claude Hoarau a souligné que le département de la Réunion était lun de ceux qui sétaient le plus engagé dans la procédure de départementalisation des services dincendie et de secours. Il a indiqué, cependant, quenviron 180 sapeurs-pompiers communaux navaient pas été intégrés dans les corps et conservaient donc un statut de simples vacataires. Il a donc souhaité quune nouvelle procédure dintégration leur soit ouverte, précisant quil évoquerait en séance cette question, qui suscite localement de fortes tensions.
En réponse aux intervenants, le rapporteur a rappelé que la loi du 3 mai 1996 avait procédé à une remise à plat de lensemble des problèmes auxquels étaient confrontés les sapeurs-pompiers volontaires, soulignant que la présente proposition de loi navait dautre ambition que de lui apporter une modification limitée pour résoudre les difficultés dapplication relatives à la mise en place de lallocation de vétérance.
La Commission a adopté, sans modification, les articles premier (art. 12 de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996) : Allocation de vétérance ; 2 (art. 13 de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996) : Allocation de réversion ; 3 (art. 14 de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996) : Financement de lallocation de vétérance ; 4 (art. 18 de la loi n° 96-370 du 3 mai 1996) : Maintien des avantages acquis et 5 (art. L. 1424-30 du code général des collectivités territoriales) : Délégation partielle de fonctions des présidents de conseils dadministration des services départementaux dincendie et de secours.
Puis, la Commission a adopté lensemble de la proposition de loi dans le texte proposé par le Sénat.
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La Commission a examiné, sur le rapport de M. Jacques Floch, la proposition de loi tendant à la création de délégations parlementaires aux droits des femmes et à légalité des chances entre les hommes et les femmes (n° 1261 cor.).
Evoquant les premières femmes révolutionnaires, et notamment Olympe de Gouges, qui dénonçait déjà, il y a deux siècles, les inégalités dans la situation faite aux femmes, le rapporteur a souhaité rappeler quelques aspects de ces inégalités aujourdhui. Il a observé que, sur le plan professionnel, les femmes étaient majoritaires dans les emplois peu qualifiés et à temps partiel, quelles étaient davantage touchées par le chômage de longue durée, que leurs salaires étaient plus faibles à qualification égale, tandis quelles demeuraient peu nombreuses parmi les cadres supérieurs et les cadres dirigeants, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. A cet égard, il a cité lexemple de la magistrature, dans laquelle les femmes occupent 52 % des postes, mais 4 % seulement des plus hauts grades. Considérant que labsence dinstances parlementaires spécialisées était une lacune, il a jugé que le Parlement devait se doter dinstruments lui permettant daborder des sujets communs à plusieurs commissions pour prendre toute sa part dans lévolution juridique en matière dégalité des chances et des droits des femmes et des hommes. Rappelant que le choix de créer une nouvelle commission permanente, dans le cadre dune réforme de la Constitution, avait été écarté dans limmédiat, il a indiqué que la proposition de loi présentée par M. Laurent Fabius, président de lAssemblée nationale, sinspirait de lexemple dinstitutions similaires existant dans divers pays européens, mais également de celui des délégations parlementaires pour lUnion européenne, qui ont fait leurs preuves. Soulignant quil sagissait de mettre en place, dans chaque assemblée, une délégation de 36 membres disposant de règles souples de fonctionnement, il a annoncé son intention de proposer à la commission de clarifier les règles proposées pour sa composition afin de prévoir, outre la représentation proportionnelle des groupes et équilibrée des commissions, une représentation paritaire des femmes et des hommes. Il a indiqué que les délégations disposeraient de pouvoirs étendus dinformation et auraient pour mission, dune part de formuler des recommandations dans des rapports sur les projets et propositions de loi ou dacte communautaire le droit de saisine de la délégation étant largement ouvert et la délégation pouvant intervenir de sa propre initiative dautre part de publier un rapport annuel dactivité.
Se déclarant favorable au principe dune proposition de loi prolongeant le débat sur les conditions dun égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives, M. Richard Cazenave sest, en revanche, étonné de lamendement du rapporteur, soulignant que lexigence de parité serait difficile à combiner avec la représentation à la fois des groupes et des commissions permanentes. Revenant sur les développements récents du débat au Sénat sur la révision constitutionnelle relative à la parité, il sest déclaré convaincu quun accord pourrait être trouvé entre les deux assemblées sur la base dun amendement déposé à lAssemblée nationale par le groupe du rassemblement pour la République tendant à réviser larticle 4 de la Constitution.
Approuvant également lobjectif de la proposition de loi, dans le prolongement du débat sur la parité, M. Claude Goasguen sest cependant interrogé sur la réalité des pouvoirs quexerceraient les délégations, jugeant quelles nauraient de justification quà condition dêtre davantage « incitatives » que « contemplatives ». En revanche, il a fait part de ses réserves sur lamendement annoncé par le rapporteur, considérant quil limiterait de manière excessive le choix des parlementaires membres des délégations et pourrait, surtout au Sénat, en dénaturer la composition politique, au risque dentacher leur crédibilité. Il a enfin insisté pour que ce texte soit loccasion pour lAssemblée nationale de réaffirmer son unanimité sur la parité et légalité des hommes et des femmes.
Mme Nicole Feidt a rappelé que lexamen du projet de loi sur lexclusion avait mis en lumière le fait que les problèmes propres aux femmes étaient actuellement mal traités au Parlement, du fait de lémiettement des textes et faute dune vision densemble et indiqué que le président Laurent Fabius avait alors émis lidée de la création dune délégation à cet effet. Elle a donc salué la présente proposition de loi, jugeant très bienvenue la mise en place dune instance intervenant en amont du travail législatif.
Mme Catherine Tasca, présidente, a souligné quelle partageait le souhait exprimé par M. Claude Goasguen que lunanimité sur la question des droits des femmes soit réaffirmée à lAssemblée nationale. Elle a insisté sur lintérêt de la formule dune délégation parlementaire assurant la représentation de toutes les commissions permanentes, considérant quil était essentiel que ses membres demeurent actifs dans leur commission dorigine. Sappuyant sur lexpérience des délégations pour lUnion européenne, elle a souhaité que le calendrier des travaux des nouvelles délégations permette de tirer tout le bénéficie de la double appartenance.
M. Jean-Antoine Léonetti a attiré lattention du rapporteur sur le risque que son amendement naltère la composition politique des délégations et naccrédite à tort lidée que la majorité aurait des arrière-pensées.
En réponse aux différents intervenants, le rapporteur a souligné que son amendement avait dabord pour but de lever une ambiguïté, la notion de représentation équilibrée des hommes et des femmes pouvant être entendue, soit comme proportionnelle, conduisant en létat actuel à une sous-représentation manifeste des femmes, soit comme paritaire. Il a fait valoir que son objet était aussi daccorder une valeur prioritaire au critère de léquilibre des sexes au sein des délégations, cet équilibre pouvant également être entendu comme protecteur de la participation masculine. Sensible aux arguments avancés, il a cependant indiqué quil retirait cet amendement, annonçant quil approfondirait la réflexion avant den proposer une nouvelle rédaction.
Article unique (art. 6 sexies de lordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958) :
La Commission a adopté lensemble de la proposition de loi, compte tenu dun amendement dordre formel présenté par le rapporteur.
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Statuant en application de larticle 88 du Règlement, la Commission a examiné, sur le rapport de M. Gérard Gouzes, les amendements du projet de loi relatif à lorganisation urbaine et à la simplification de la coopération intercommunale (n° 1155).
TITRE PREMIER
dispositions institutionnelles
Article additionnel avant larticle 1er: Libre administration des collectivités locales
La Commission a repoussé lamendement n° 398.
Article 1er (art. L. 5216-1 à L. 5216-9 du code général des collectivités territoriales) : Les communautés dagglomération : création et régime juridique :
Après avoir repoussé les amendements nos 326, 473, 474, la Commission a été saisie de lamendement n° 485 de M. Jacques Pélissard permettant de baisser les seuils de 50.000 à 35.000 habitants lorsque la communauté dagglomération comprend le chef-lieu du département. Rappelant que lobjet de cet amendement était proche de celui dun amendement de M. Dominique Perben, rejeté par la Commission lors de sa dernière réunion, qui consistait à supprimer les seuils lorsque la ville chef-lieu du département était incluse dans le périmètre, le rapporteur a insisté sur lobjectif du projet qui consiste à encourager la mise en commun des fonctions urbaines ; il a ajouté que, dans le cas des départements dans lesquels existaient des villes de plus de 15.000 habitants, les communes concernées devaient fournir un effort en matière dintégration afin de pouvoir répondre aux critères requis. Il a affirmé son opposition envers toute attitude qui aurait pour conséquence de multiplier les cas particuliers. A une question de M. Richard Cazenave sur les possibilités de soutenir financièrement les communes situées en milieu rural, qui ne pourraient pas intégrer de communautés dagglomération, le rapporteur a répondu quun amendement avait été adopté par la Commission en ce sens, proposant daccorder à ces communes une dotation globale de fonctionnement de 150 francs par habitant. M. Jacky Darne a fait part de sa crainte que lamendement présenté par M. Jacques Pélissard ne permette une multiplication des demandes de création de communautés dagglomération pour des populations de 35.000 habitants, alors même que le critère retenu par lamendement lexistence dun chef-lieu de département nentraîne pas réellement de charge supplémentaire pour les groupements. La Commission a dès lors repoussé cet amendement.
A propos de lamendement n° 486 de M. Jacques Pélissard permettant la création de communautés dagglomération comportant une enclave, le rapporteur a fait valoir que les conditions de majorité définies par le projet permettaient de faire face à lopposition dune commune qui ne souhaiterait pas intégrer la communauté. Il a ajouté que le préfet, dans la procédure de délimitation du périmètre, serait appelé à jouer dans ce domaine un rôle régulateur essentiel. M. Claude Hoarau a évoqué, à ce sujet, le cas très particulier de lîle de la Réunion pour laquelle lexistence denclave au sein de groupements est le fait de lhéritage historique du découpage des communes dans lîle. Il a suggéré que des dispositions spécifiques soient prévues pour les départements doutre-mer afin que les zones excentrées puissent sexonérer du critère dabsence denclave et intégrer les communautés dagglomération. La Commission a repoussé lamendement n° 486.
Elle a également repoussé les amendements nos 9, 10, 322 et 399. Puis elle a examiné lamendement n° 261 de M. Hervé Morin proposant de fixer un nombre minimal de trois communes pour la création dune communauté dagglomération. Le rapporteur, estimant que deux communes pouvaient tout à fait constituer une agglomération, a rappelé que le rôle du préfet, ainsi que celui de la commission départementale de coopération intercommunale, serait essentiel en la matière et reviendrait à éviter la création de communautés dagglomération de circonstance. Mme Catherine Tasca, présidente, a observé, en outre, que le nombre minimal de trois communes ne constituait en rien une garantie permettant déviter la création de communautés dagglomération de circonstance. M. Hervé Morin a cependant considéré quune communauté dagglomération de deux communes ne correspondait pas à la définition de lagglomération telle que lentendait le projet. M. Emile Blessig a estimé que lamendement permettrait de prévenir la création, à partir de deux communes riches, dune intercommunalité de défense par rapport à des communes plus démunies. M. Michel Crépeau a ajouté que le terme « agglomération » sous-entendait bien lexistence de plus de deux communes. M. André Vallini a souhaité que le débat soit abordé en séance, jugeant que lamendement de M. Hervé Morin posait de vraies questions. La Commission a repoussé lamendement n° 261. Puis elle a été saisie de lamendement n° 307 de M. Jean-Marie Bockel interdisant la création, hors Ile-de-France, de plus dune communauté dagglomération sur un territoire présentant une continuité urbaine. Constatant que cet amendement rejoignait le débat que la Commission avait eu sur lamendement précédent, le rapporteur a observé quil fallait éviter la constitution de groupements intercommunaux rivaux, et sest, dès lors, déclaré favorable à lamendement que la Commission a accepté.
Elle a ensuite repoussé lamendement n° 401 puis adopté un amendement de coordination du rapporteur ayant pour objet daccroître le nombre de compétences optionnelles à choisir par les communautés dagglomération, compte tenu dun amendement précédemment adopté par la Commission ajoutant une compétence à titre optionnel en matière de maîtrise de lénergie. Elle a ensuite examiné lamendement n° 297 de M. Michel Crépeau consistant à rendre obligatoire, pour les communautés dagglomération, la compétence en matière dassainissement. M. Michel Crépeau a indiqué que, compte tenu du coût des installations en matière dassainissement, il lui semblait nécessaire de mettre en commun les moyens de toutes les communes membres des communautés dagglomération en rendant obligatoire la compétence en matière dassainissement. Le rapporteur a fait observer quune telle disposition remettrait en cause lexistence de nombreux syndicats de communes qui se sont créés dans ce domaine. Il a, dès lors, jugé préférable de laisser lassainissement dans les compétences optionnelles, soulignant que la Commission avait adopté un amendement en accroissant le nombre. M. Michel Crépeau a retiré son amendement.
La Commission a ensuite repoussé les amendements nos 406, 387, 465, 388, 263, 325 et 463. Puis elle a adopté un amendement du rapporteur interdisant aux communes membres dune communauté dagglomération, par coordination avec les dispositions adoptées pour les communautés urbaines, de contractualiser avec le département en matière daide sociale, lorsquune telle convention a déjà été passée entre le département et la communauté dagglomération. La Commission a ensuite repoussé les amendements nos 278, 332 et 389.
Article 2 (art. L. 5814-1, L. 2333-67, L. 5212-33 et L. 5341-2 du code général des collectivités territoriales) : Application aux communes des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle Dispositions diverses :
La Commission a adopté un amendement du rapporteur apportant une modification de coordination avec lamendement adopté précédemment par la Commission prévoyant la transformation des syndicats dagglomération nouvelle en communautés dagglomération.
Article 3 (art. L. 5215-1 et L. 5215-20 du code général des collectivités territoriales) : Réforme du dispositif relatif aux communautés urbaines :
La Commission a été saisie de lamendement n° 260 de M. Hervé Morin prévoyant un nombre minimal de trois communes pour la création dune communauté urbaine. M. Jacky Darne a fait valoir que, si une telle proposition pouvait se comprendre pour les communautés de communes et les communautés dagglomération, elle semblait inutile pour les communautés urbaines, le seuil de création fixé à 500.000 habitants sopposant en fait à la création dune communauté urbaine composée de deux communes uniquement. La Commission a repoussé lamendement n° 260 ainsi que les amendements nos 470, 267, 324, 460 et 256.
Article 8 (art. L. 5215-10 du code général des collectivités territoriales) : Election des délégués du conseil de la communauté urbaine :
La Commission a repoussé lamendement no 471.
Article 9 (art. L. 5214-1 du code général des collectivités territoriales) : Périmètre des communautés de communes :
La Commission a repoussé les amendements nos 390, 259 et 456.
Article additionnel après larticle 9 :
La Commission a examiné lamendement n° 5 de M. Claude Hoarau dispensant, dans les départements doutre-mer, les communautés de communes de répondre au critère dhomogénéité du périmètre et permettant aux communautés de communes existantes dexercer les compétences des communautés dagglomération en bénéficiant à ce titre de la dotation globale de fonctionnement. Son auteur a fait valoir quil sagissait en lespèce de prendre en compte le découpage très spécifique des communes de lîle de La Réunion, linterdiction dune enclave empêchant toute création de communauté dagglomération dans cette région. Il a, dès lors, expliqué que limpossibilité pour les groupements de sériger en communauté dagglomération représentait un préjudice considérable vécu par les habitants comme une discrimination supplémentaire. Reprenant les propos du rapporteur exprimés lors du débat sur lamendement n° 486, M. Jacky Darne a affirmé que toute création de régime particulier pour tenir compte de telle ou telle spécificité constituerait un appauvrissement du texte. Il a observé que les problèmes denclaves existant à La Réunion devraient certainement pouvoir être résolus par les procédures dextension du périmètre telles quelles ont été prévues par un amendement de la Commission. Il a insisté sur limportance de maintenir les seuils proposés dans le projet. Il a invité M. Claude Hoarau à rectifier son amendement afin de prévoir, pour les départements doutre-mer et pour les seules communautés de communes existantes, une transformation en communautés dagglomération sexonérant du critère dhomogénéité du périmètre. La Commission a repoussé lamendement no 5.
Article 11 (art. L. 5214-16 du code général des collectivités territoriales) : Compétences des communautés de communes :
La Commission a repoussé lamendement n° 353.
Article 18 (art. L. 5210-2 du code général des collectivités territoriales) : Interdiction faite à une commune dappartenir à plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre :
La Commission a repoussé lamendement n° 472.
Article 21 (art. L. 5211-5 du code général des collectivités territoriales) : Création des établissements publics de coopération intercommunale Fixation du périmètre :
La Commission a repoussé les amendements nos 428, 467, 431, 258, 240 et 432.
Article 22 (art. L. 5211-6 à L. 5211-11 et L. 5212-6 du code général des collectivités territoriales) : Organes et fonctionnement des établissements publics de coopération intercommunale :
La Commission a repoussé les amendements nos 327, 301, 328 et 277 ainsi que le sous-amendement n° 434 à lamendement n° 111 de la Commission.
Article 23 (art. L. 5211-12, L. 5211-13, L. 5211-14 et L. 5211-15 du code général des collectivités territoriales) : Conditions dexercice des mandats des membres des conseils ou comités intercommunaux :
La Commission a repoussé les amendements nos 355 et 356.
Article 24 (art. L. 5211-16 à L. 5211-20 du code général des collectivités territoriales) : Modifications statutaires :
La Commission a repoussé les amendements nos 468, 359 et 436.
Article 26 (art. L. 5211-39 et L. 5211-40 du code général des collectivités territoriales) : Démocratisation et transparence :
La Commission a accepté le sous-amendement n° 437 à lamendement n° 127 de la Commission, et les amendements nos 392 et 315.
Article additionnel après larticle 26
La Commission a repoussé lamendement n° 49.
Article 27 (art. L. 5211-41 du code général des collectivités territoriales) : Transformation :
La Commission a repoussé lamendement n° 457.
Article 28 (art. L. 5211-45 du code général des collectivités territoriales) : Commission départementale de la coopération intercommunale :
La Commission a repoussé les amendements nos 360 et 351.
Article additionnel après larticle 28 :
La Commission a repoussé lamendement n° 352.
Article 29 (art. L. 5211-49 du code général des collectivités territoriales) : Information et participation des habitants :
La Commission a repoussé lamendement n° 393.
Article 30 (art. L. 5211-56 du code général des collectivités territoriales) : Dispositions diverses :
La Commission a repoussé lamendement n° 24.
Article 35 : Transformation des districts en communautés dagglomération ou en communautés urbaines :
La Commission a adopté un amendement dordre rédactionnel présenté par le rapporteur.
Après larticle 41 : Transformation des syndicats et des communautés dagglomération nouvelle :
La Commission a adopté une proposition de rectification de lamendement n° 157 de la Commission, présentée par le rapporteur, dont lobjet est de préciser le dispositif de transformation dun syndicat ou dune communauté dagglomération nouvelle en communauté dagglomération. Elle a également adopté un amendement du rapporteur permettant aux syndicats et aux communautés dagglomération nouvelle détendre leur périmètre dans le cadre dune telle transformation.
Article 44 : Transfert de personnels :
La Commission a adopté un amendement dordre rédactionnel présenté par le rapporteur.
Articles additionnels après larticle 46 :
La Commission a adopté une proposition de rectification de son amendement n° 160 présentée par le rapporteur permettant aux communes des départements doutre-mer de continuer à pouvoir se scinder dans les conditions prévues par le code général des collectivités territoriales. Constatant que cette rectification satisfaisait son sous-amendement n° 298 à lamendement n° 160 et son amendement n° 316, M. Claude Hoarau les a retirés. La Commission a également adopté un amendement du rapporteur prévoyant que larrêté de création dune communauté dagglomération ou dune communauté urbaine vaut création dun périmètre de transports urbains.
La Commission a repoussé les amendements nos 11 à 14, 17, 279 à 287 et 290 à 292.
Elle a ensuite accepté lamendement n° 293 présenté par M. Hervé Morin visant à reconnaître le droit à un crédit dheures au président dun établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, M. Jacky Darne ayant fait observer quil conviendrait de prévoir une compensation financière comme celle prévue à larticle L. 2123-2 du code général des collectivités territoriales, tout en convenant que larticle 40 de la Constitution interdisait quun parlementaire nen prenne linitiative.
Puis la Commission a repoussé les amendements nos 294, 295 et 330.
Article additionnel avant larticle 47 :
La Commission a repoussé lamendement n° 302.
Article 47 (art. 1609 bis du code général des impôts) : Régime fiscal des communautés urbaines :
La Commission a repoussé les amendements nos 441 et 334.
Article 48 (art 1609 ter A du code général des impôts) : Option des communautés urbaines existantes pour la taxe professionnelle unique :
La Commission a repoussé lamendement n° 394.
Article 50 (art. 1609 quinquies C du code général des impôts) : Régime fiscal des communautés de communes :
La Commission a accepté les amendements identiques nos 136 de M. Didier Chouat, rapporteur pour avis au nom de la commission des Finances et 303 de M. Charles-Amédée de Courson, permettant aux communautés de communes de percevoir la taxe ou la redevance denlèvement des ordures ménagères. Elle a ensuite repoussé lamendement n° 241. Puis, elle a accepté lamendement n° 137 de M. Didier Chouat, rapporteur pour avis au nom de la commission des Finances, permettant aux établissements publics de coopération intercommunale soumis au régime de la taxe professionnelle de zone dopérer une compensation au bénéfice des communes sur lesquelles est implantée une zone dactivité économique.
Article additionnel après larticle 50 :
La Commission a repoussé les amendements nos 304 à 306.
Article 51 (art. 1609 nonies C du code général des impôts) : Taxe professionnelle unique :
La Commission a repoussé les amendements nos 338, 340, 25, 27, 138, 450, 451, 345, 242, 339, 243, 26, 344, 346, 342, 343, 341 et 452. Elle a, en revanche, adopté deux amendements du rapporteur par coordination avec son amendement permettant aux syndicats dagglomération nouvelle de se transformer en communautés dagglomération, le premier qui les maintient dans le régime de la taxe professionnelle unique et le second qui leur permet dinstituer une dotation de coopération au profit des communes membres. Elle a également autorisé le rapporteur à rectifier, par coordination, son amendement n° 188.
La Commission a, par ailleurs, accepté les amendements nos 139 et 140 de M. Didier Chouat, rapporteur pour avis au nom de la commission des Finances, le premier permettant à un établissement public de coopération intercommunale de modifier la durée de la période de réduction des écarts de taux, en cas de passage à la taxe professionnelle unique, au cours des deux premières années suivant ce passage et le second tendant à supprimer une obligation de présentation comptable pesant sur le budget des établissements public de coopération intercommunale à fiscalité propre. Enfin, elle a accepté lamendement n° 244 de M. Gilles Carrez tendant à préciser les critères de répartition de la dotation de solidarité entre les groupements à taxe professionnelle unique et leurs communes membres.
Article 52 (art. 1636 B decies du code général des impôts) : Déliaison des taux :
La Commission a repoussé lamendement n° 28.
Article 56 (art. 1648 A du code général des impôts) : Fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle :
La Commission a accepté lamendement n° 310 de M. Marc Dolez tendant à éviter que lapplication du gel de lécrêtement prélevé sur les établissements exceptionnels au titre du fonds départemental de taxe professionnelle ne pénalise certains établissements publics de coopération intercommunale souhaitant se transformer en groupements à taxe professionnelle unique.
Article 57 (art. L. 2531-13 du code général des collectivités territoriales) : Fonds de solidarité des communes de la région Ile-de-France :
La Commission a repoussé les amendements nos 245à 248.
Article 58 (art. L. 2531-14 du code général des collectivités territoriales) : Eligibilité au fonds de solidarité des communes de la région dIle-de-France :
La Commission a repoussé les amendements nos 395 et 249.
Article 59 (art. 11 et 29 de la loi n° 80-10 du 10 janvier 1980) : Dotation de solidarité des groupements :
La Commission a accepté lamendement n° 250 de M. Gilles Carrez tendant à préciser les critères de répartition de la dotation de solidarité entre les groupements à fiscalité additionnelle et leurs communes membres.
Article 66 (livre II de la cinquième partie du code général des collectivités territoriales) : Attribution de la dotation globale de fonctionnement :
La Commission a repoussé les amendements nos 349, 425, 369, 455, 251, 299, 426, 257, 252, 371, 35, 372, 374, 143, 373 et 300.
Article 67 (art. L. 5211-32, art. L. 5211-33, art. L. 5211-38 et L. 5211-39 du code général des collectivités territoriales) : Garantie de la dotation des groupements :
La Commission a repoussé les amendements nos 454, 466, 376, 377, 378 et 375.
Article additionnel après larticle 67 :
La Commission a repoussé les amendements nos 36 et 380.
Titre :
La Commission a repoussé lamendement n° 331.
Informations relatives à la Commission

La Commission a nommé Mme Christiane Taubira-Delannon, rapporteur pour la proposition de loi de Mme Christiane Taubira-Delanon tendant à la reconnaissance de la traite et de lesclavage en tant que crimes contre lhumanité (n° 1297). A la demande de MM. Claude Hoarau et Michel Crépeau, avec laccord du rapporteur, la proposition de loi n° 1302 de Mme Huguette Bello ayant le même objet a été jointe.
En lattente de lexamen par le Sénat, la Commission a enfin procédé à la désignation de candidats à la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la Nouvelle-Calédonie et du projet de loi organique relatif à la Nouvelle-Calédonie. Ont été désignés :
· Membres titulaires :
Mme Catherine TASCA, MM. René DOSIERE, François COLCOMBET, Pierre FROGIER, Renaud DONNEDIEU de VABRES, Jacques BRUNHES et Mme Huguette BELLO.
· Membres suppléants :
M. Bernard GRASSET, Mme Nicole FEIDT, MM. Jacques FLOCH, François CUILLANDRE, Mme Christine LEDOUX, MM. Dominique PERBEN et Dominique BUSSEREAU.
fpfp
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