ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION des LOIS CONSTITUTIONNELLES,
de la LÉGISLATION et de lADMINISTRATION GÉNÉRALE
de la RÉPUBLIQUE
COMPTE RENDU N° 37
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 9 mars 1999
(Séance de 16 heures 15)
Présidence de Mme Catherine Tasca, présidente
SOMMAIRE
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Audition de Mme Elisabeth Guigou, garde des sceaux, ministre de la justice, sur le projet de loi renforçant la protection de la présomption dinnocence et les droits des victimes (n° 1079) (Mme Christine Lazerges, rapporteur)
Projet de loi renforçant la protection de la présomption dinnocence et les droits des victimes (n° 1079) (discussion générale)
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La Commission a procédé à laudition de Mme Elisabeth Guigou, garde des sceaux, ministre de la justice, sur le projet de loi renforçant la protection de la présomption dinnocence et les droits des victimes (n° 1079) (Mme Christine Lazerges, rapporteur).
Mme Elisabeth Guigou, garde des sceaux, ministre de la justice, a dabord souligné que le projet de loi sinscrivait dans la réforme densemble de la justice, annoncée par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale, qui a pour triple objectif de rendre la justice plus proche des citoyens, plus respectueuse des libertés individuelles et plus indépendante. Après avoir constaté que la réalisation de cette réforme était bien avancée, lensemble des projets de loi ayant été déposés sur les bureaux des assemblées, elle sest félicitée que le premier à avoir été adopté soit celui relatif à laccès au droit, devenu la loi du 18 décembre 1998, qui tend à renforcer la justice de proximité et à ladapter aux besoins des Français. A ce titre, elle a précisé que, si seulement 16 maisons de la justice et du droit fonctionnaient avant juin 1997, 18 avaient été ouvertes depuis lors, dont 7 depuis le 1er janvier dernier, tandis que 41 projets étaient en cours dexamen. Elle a poursuivi, toujours sur le thème de la justice de proximité, en rappelant quun décret du 28 décembre 1998 réformant la procédure civile concourrait à laccélération du règlement des litiges entre particuliers. Elle a également évoqué le projet de loi sur la simplification de la procédure pénale qui, après son adoption en première lecture par le Sénat, doit être examiné par lAssemblée nationale le 23 mars prochain, soulignant que ce projet était de nature à apporter une réponse aux infractions de petite et de moyenne délinquance, à accélérer les affaires pénales et à faciliter lentraide internationale en matière répressive. Sagissant du deuxième volet de la réforme de la justice, destiné à rendre la justice plus respectueuse des libertés, elle a rappelé quoutre le présent projet, la loi du 17 juin 1998 sur la prévention de la délinquance sexuelle assurait une meilleure protection des victimes, notamment mineures. Quant au renforcement de lindépendance de la justice, après avoir rappelé que le projet de loi constitutionnelle sur le Conseil supérieur de la magistrature, adopté en termes conformes par les deux assemblées depuis le mois de novembre 1998, était en attente dapprobation par le Congrès, elle a confirmé que le projet de loi sur les relations entre le parquet et la chancellerie serait débattu avant lété en première lecture à lAssemblée nationale. Elle a constaté quà peine plus dun an et demi après lannonce de la réforme, sa réalisation ne souffrait daucun retard par rapport au calendrier sur lequel le Gouvernement sétait engagé, les deux projets relatifs à la procédure pénale, en particulier, devant être examinés en première lecture dici lété, de sorte que rien ne soppose à une convocation rapide du Congrès sur la réforme constitutionnelle.
Abordant ensuite la présentation générale du projet de loi, elle en a souligné lorientation prioritaire en faveur de tous les justiciables. Elle a appelé lattention de la Commission sur laction en faveur des droits des victimes, à ses yeux trop longtemps oubliées dans le procès pénal, les plus démunis étant les premiers concernés. Elle a fait part du souhait du Gouvernement que les victimes soient mieux protégées dans leur dignité, puissent plus facilement obtenir une indemnisation durant le procès et disposent, au cours de la procédure, des mêmes droits que laccusation et la défense. Afin daméliorer la situation des personnes mises en cause, elle a précisé que le projet de loi tendait à limiter la détention provisoire, à éviter les atteintes à la présomption dinnocence, à réduire la durée des procédures et des détentions. Elle a rappelé que, chaque année, plus de 300 000 personnes étaient placées en garde à vue.
La garde des sceaux a ensuite insisté sur trois des choix du Gouvernement : elle a dabord souligné le maintien et même le renforcement du juge dinstruction, illustré par la mise en place de pôles financiers, ajoutant quil se trouvait conforté dans son rôle darbitre neutre entre les parties ; elle a également mentionné la confirmation de la nature inquisitoire de notre procédure pénale, plus égalitaire que la procédure accusatoire qui favorise injustement les plus riches ; enfin, elle a évoqué la réaffirmation dune conception du procès pénal fondée sur la déclaration des droits de lhomme et la convention européenne de sauvegarde des droits de lhomme. Avant daborder la présentation détaillée de ses dispositions, elle a souligné que le projet de loi était un texte déquilibre : entre lefficacité de lenquête et les droits des parties au procès, entre les droits des personnes mises en cause et ceux des victimes, entre la liberté dexpression et le respect de la présomption dinnocence à tous les stades de la procédure, la proposition de la Commission présidée par M. Pierre Truche tendant à interdire la publication du nom des personnes mises en cause ayant été écartée dans le souci du respect du droit de linformation.
Parmi les dispositions destinées à une meilleure prise en compte du principe de présomption dinnocence, la ministre a dabord présenté celles renforçant les droits de la défense et le respect du contradictoire : elle a ainsi évoqué lintervention de lavocat dès la première heure de la garde à vue, sauf dans les cas de criminalité ou de délinquance organisées, alors quactuellement, moins de 10 % des personnes gardées à vue peuvent sentretenir avec un avocat, lextension, en cours dinstruction, des droits des parties, qui pourront demander au juge tous les actes nécessaires, certains pouvant être effectués en présence de leur avocat, et lamélioration de la procédure du témoin assisté, qui ouvre le bénéfice des droits de la défense sans mise en examen. Elle a ensuite indiqué que, pour renforcer les garanties en matière de détention provisoire, qui devrait devenir réellement exceptionnelle, le projet de loi confiait au juge de la détention provisoire la responsabilité de décider des placements en détention, de leurs prolongations et des suites à donner aux demandes de mise en liberté, de sorte que laccord de deux magistrats soit nécessaire avant toute détention provisoire. Elle a ajouté quétaient revues les conditions de placement en détention provisoire en matière correctionnelle, ainsi que la durée de lensemble des détentions provisoires, lindemnisation des détentions provisoires injustifiées étant améliorée. Elle a ensuite indiqué que le projet de loi renforçait le droit à être jugé dans un délai raisonnable, grâce à un contrôle de la durée des enquêtes et des instructions, et tendait à mieux répondre aux atteintes à la réputation dune personne du fait de sa mise en cause au cours dune procédure judiciaire, deux nouveaux délits étant créés, celui de publication de limage dune personne menottée ou entravée et celui de réalisation ou diffusion de sondages sur la culpabilité dune personne poursuivie. Elle a enfin évoqué les dispositions relatives aux communiqués du procureur de la République, aux possibilités de débat contradictoire et public en cours de procédure, ainsi quau droit de réponse.
Présentant en second lieu le volet relatif à lamélioration de la situation des victimes dinfraction pénale, la ministre de la justice a indiqué que le principe selon lequel lautorité judiciaire doit veiller, tout au long de la procédure, à la garantie des droits des victimes serait inscrit en tête du code de procédure pénale. Elle a évoqué la consécration législative du rôle joué par les associations daide aux victimes, les modifications permettant déviter aux victimes de se déplacer lors du procès, ainsi que la création de nouveaux délits, en cas de publication de limage dune victime dans des conditions portant atteinte à sa dignité et de publication de lidentité dune victime mineure.
La garde des sceaux a, en conclusion, rappelé que les idées forces du projet de loi étaient de rendre plus responsables les différents acteurs du procès pénal sans que cet objectif ne témoigne daucune défiance à leur encontre et de concilier de façon équilibrée les libertés individuelles avec les nécessités de la répression. Elle a donc annoncé son attitude très réservée sur toute modification tendant à déséquilibrer notre droit. En revanche, elle a indiqué quelle attendait avec intérêt les propositions de la Commission et considéré quun accord pourrait sans doute être trouvé sur de nombreuses améliorations envisagées par le rapporteur, quil sagisse de la garde à vue, de la mise en examen, du témoin assisté, de la durée de détention provisoire des primo-délinquants, du débat contradictoire pour toute prolongation de détention correctionnelle ou des délais daudiencement pour les détenus correctionnels.
Mme Christine Lazerges, rapporteur, a considéré que le projet de loi réformait en profondeur la procédure pénale, renforçait lEtat de droit et ménageait un équilibre subtil entre les nécessités de laction publique et la préservation des libertés individuelles. Elle a estimé que la présomption dinnocence, toujours fragile, sortirait renforcée de cette réforme, tout comme les droits des victimes, dont la prise en compte est très récente et qui sont insuffisamment garantis. Elle a indiqué que les amendements quelle proposerait à la Commission seraient fondés sur le souci de renforcer en parallèle les droits des victimes et ceux des personnes poursuivies.
M. Robert Pandraud a jugé déplorable, sur le plan des libertés individuelles, que des procédures puissent être déclenchées par des lettres anonymes et a regretté que le projet de loi ninterdise pas aux magistrats de prendre en compte cette source dinformations.
Considérant que la France avait encore beaucoup de progrès à faire dans le domaine des droits de la défense, comme le lui rappelle régulièrement la Cour européenne des droits de lhomme, M. Philippe Houillon a estimé que le projet allait dans le sens dune amélioration. Toutefois, il a regretté que le parquet reste une partie au procès pénal disposant de prérogatives exorbitantes, précisant que sa préférence allait à la création de deux corps distincts de juges et de procureurs. Il a souhaité savoir quel souci defficacité, évoqué par lexposé des motifs du projet, justifiait que, dans certaines hypothèses, lavocat ne puisse pas intervenir avant la trente-sixième heure. Il a considéré que cette dérogation jetait un discrédit sur les avocats, en laissant présumer quils pourraient avoir des contacts avec les complices de la personne gardée à vue. Par ailleurs, il a proposé que le juge de la détention provisoire soit saisi par le parquet, plutôt que par le juge dinstruction, afin quil ny ait pas de risque de préjugement. Enfin, il sest interrogé sur lapplicabilité de la réforme dans les tribunaux comptant peu de magistrats.
M. Claude Goasguen a estimé que le projet était globalement positif, tout en souhaitant que des amendements puissent accentuer sa dimension libérale, afin que les personnes mises en examen en France bénéficient des mêmes garanties que celles accordées dans les autres pays européens. Il a souhaité que cette réforme soit loccasion dune réflexion sur la place du juge dinstruction dans la procédure pénale, afin de limiter les excès de pouvoir qui peuvent lui être reprochés. Il a, notamment, suggéré que les ordonnances du juge dinstruction soient systématiquement motivées et puissent toujours faire lobjet dun appel, voyant là un progrès considérable pour la défense et pour les libertés en général. Enfin, il sest interrogé sur les moyens supplémentaires dégagés pour la mise en uvre de la réforme, exprimant la crainte que la création dun juge de la détention provisoire ne se solde par de vives déceptions, après avoir suscité de grands espoirs.
M. Alain Tourret a indiqué quil déposerait des amendements tendant à améliorer ponctuellement le projet de loi, quil a jugé profondément novateur. Il a notamment souhaité que les préoccupations des victimes, souvent mal traitées pendant linstruction et le procès pénal, soient mieux prises en compte, en prévoyant, par exemple, le rappel dans toute décision judiciaire de la possibilité de saisir la commission dindemnisation des victimes dinfractions pénales. Il a également jugé nécessaire quun effort soit fait pour améliorer les conditions dans lesquelles sont traités les prévenus notamment en cas de renouvellement de la garde à vue et que le bénéfice des dispositions relatives à lenregistrement des dépositions des mineurs victimes de sévices sexuels soient étendues aux mineurs gardés à vue. Par ailleurs, il a regretté que le projet ne reprenne pas les dispositions relatives à la détention provisoire contenues dans sa proposition de loi adoptée le 3 avril 1998 par lAssemblée nationale. Sans remettre en cause le principe de la procédure inquisitoriale, il a regretté que le projet de loi naille pas plus loin dans la séparation des compétences du juge de lenquête et du juge de la détention et des libertés, souhaitant que ce dernier soit également compétent en matière de contrôle judiciaire, afin déviter des chevauchements de compétences entre les deux juges. Enfin, il sest interrogé sur lopportunité de confier la saisine du juge de la détention provisoire au ministère public plutôt quau juge dinstruction.
Soulignant quil appréciait leffort, notamment budgétaire, entrepris par le Gouvernement en matière de réforme de la justice, M. André Gerin a indiqué que son groupe soutiendrait le projet de loi quil jugeait positif, même sil nallait pas aussi loin quil laurait souhaité. Il a considéré que la crédibilité de la réforme supposait quelle permette de faire reculer le sentiment dimpunité, tout en garantissant, parallèlement, les droits des personnes et la protection de la vie privée. Il a regretté que les efforts en faveur des victimes soient insuffisants. Enfin, il sest demandé sil naurait pas été souhaitable dapprofondir la réflexion sur la collégialité en matière de placement en détention provisoire, précisant quil y était favorable.
M. Gérard Gouzes a dabord déclaré quil jugeait le projet de loi équilibré. Il sest félicité que lintervention de lavocat dès la première heure de garde à vue ne suscite plus de débat. Puis il a insisté sur la question de la durée de la détention provisoire et de celle de linstruction, soulignant quen létat actuel des choses elles étaient très excessives. Il a ensuite souhaité obtenir des précisions sur les moyens financiers qui seront dégagés pour permettre la mise en place du juge de la détention, sans laquelle la réforme serait vidée de tout contenu. Enfin, il a regretté que les décisions de la Commission dindemnisation des détentions provisoires ne soient pas susceptibles dappel.
Après avoir exprimé son approbation sur les dispositions du projet de loi qui tendent à améliorer les droits des victimes, M. Michel Hunault a, en revanche, estimé que, sur dautres volets du texte, de nombreux problèmes restaient en suspens. Il a ainsi évoqué la question de la détention provisoire, notamment pour les délits mineurs, insistant sur ses conséquences en termes de surpopulation carcérale. A cet égard, il a considéré que les solutions retenues dans la proposition de loi de M. Alain Tourret tendant à limiter la détention provisoire, adoptée par lAssemblée nationale en première lecture, étaient intéressantes, ajoutant quelles mériteraient dêtre prises en compte lors de la discussion du projet de loi. Il a, par ailleurs, souligné que la publicité donnée à certaines affaires soulevait le problème du respect de la présomption dinnocence et estimé que, sur ce point, le projet de loi napportait pas de solutions satisfaisantes. Souhaitant enfin quun débat ait lieu sur la prescription du délit dabus de bien social, il a annoncé son intention de défendre un amendement sur ce sujet.
Mme Frédérique Bredin a estimé quen défendant à la fois la présomption dinnocence et le droit des victimes, le projet de loi soumis à la Commission constituait un texte important pour les libertés publiques. Elle a souligné le caractère innovant dans la procédure pénale des dispositions relatives aux droits des victimes, rappelant que le seul précédent en la matière était la loi relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi quà la protection des mineurs du 17 juin 1998. Elle a, par ailleurs, estimé quil existait en France un décalage entre les idéaux des droits de lhomme, hérités des grands principes de la Révolution française, et la réalité des commissariats, dans lesquels se déroulent chaque année 350.000 gardes à vue, et des prisons, qui abritent 20 000 prévenus. Rappelant que la France avait fait lobjet de nombreuses condamnations sur ces questions devant la Cour européenne des Droits de lHomme, elle a considéré quil convenait de mettre un terme aux gardes à vue sans communication avec lextérieur, ainsi quaux détentions provisoires se prolongeant sans que les prévenus puissent connaître léchéance de leur procès. Elle a estimé nécessaire de motiver le placement en détention provisoire, de le limiter dans le temps et daméliorer lindemnisation en cas de placement abusif. Dénonçant ensuite lhypocrisie actuelle dans les relations entre la justice et la presse, elle a déclaré quil était nécessaire de prévoir des fenêtres de publicité dans la procédure, afin de concilier la liberté de la presse et le respect de la dignité des personnes.
Après avoir exprimé son accord sur les dispositions du projet de loi améliorant les droits de la défense et la protection des victimes, M. Pierre Albertini sest interrogé sur la pertinence de son intitulé, soulignant que, malgré son ambition, le texte risquait de se heurter à linsuffisance des moyens mis en uvre. Jugeant regrettable que le projet de loi naborde pas la question des relations entre la justice et la police judiciaire, il a, par ailleurs, considéré que le respect de la présomption dinnocence relevait davantage de la déontologie des magistrats et des journalistes que de la législation, dans la mesure où la liberté de la presse ne saurait être remise en cause de quelque manière que ce soit. Abordant la question de la détention provisoire, il a estimé que le caractère collégial de la décision de mise en détention aurait constitué une garantie bien supérieure à celle résultant de la distinction opérée par le projet de loi entre juge dinstruction et juge de la détention. Il a enfin considéré quil était nécessaire de restreindre les cas pouvant donner lieu à un placement en détention provisoire, ajoutant quil convenait également dencadrer sa durée.
Estimant que les juges dinstruction devraient être des arbitres impartiaux instruisant à charge et à décharge, Mme Nicole Catala a émis des doutes sur lintérêt de linstitution du juge de la détention, sinterrogeant, en outre, sur les moyens qui seraient mis en uvre pour financer le dédoublement entre juges dinstruction et juges de la détention. Elle a, par ailleurs, souligné que la protection de la présomption dinnocence soulevait de nombreuses difficultés, sagissant notamment des sanctions en cas de diffusion dimages de personnes menottées ou entravées. Elle a enfin estimé nécessaire davoir une conception plus large des notions de dignité et dhonneur des individus, considérant quil fallait placer, en droit, sur un même plan la victime et la personne présumée innocente.
Indiquant dabord quil voterait sans doute le projet de loi, M. Pascal Clément a constaté que, depuis des années, la création dun juge des libertés était évoquée, alors même que, selon lui, elle ne constituait quune sorte de pis aller face aux problèmes de la justice en France. Il a estimé en effet que, si le juge dinstruction exerçait ses prérogatives de manière satisfaisante, ce qui est la situation habituelle en France, la création dun juge de la détention provisoire ne se justifiait pas. Il a regretté la suspicion qui pèse sur ce corps de magistrats, constatant que les chambres daccusation confirmaient la presque totalité de leurs décisions. Il a, par ailleurs, observé que les juridictions ne respectaient pas toujours scrupuleusement les règles de procédure existantes, rappelant notamment quau Conseil supérieur de la magistrature les rapporteurs participaient également à la formation de jugement, ce qui est contraire au principe du jugement équitable proclamé par la Convention européenne des Droits de lHomme. Concernant la question du secret de linstruction, il a constaté que, même dans les cas où lon connaissait lauteur de la violation du secret, aucune sanction nétait appliquée. Il a vivement regretté que, plutôt que de perfectionner notre système judiciaire, lon préfère ajouter un nouveau dispositif qui risque de se révéler impraticable, notamment dans les petites juridictions. A cet égard, il a rappelé que de nombreuses réformes avaient échoué, certaines même nallant pas au-delà du vote en première lecture, comme ce fut le cas, par exemple, pour la réforme de la cour dassises, exprimant la crainte que lon ne retombe dans les mêmes errements. Il a, par ailleurs, jugé que le texte proposé par la garde des sceaux risquait dallonger les délais de jugement. Au total, il a regretté que la France soit incapable de faire fonctionner convenablement ses institutions judiciaires existantes.
Constatant que le projet de loi sattaquait à des problèmes rémanents, M. Guy Hascoët sest interrogé, tout dabord, sur la notion de garde à vue, remarquant notamment que, tout en affirmant le principe de la présence de lavocat dès de la première heure, le texte maintenait trois exceptions à cette règle. Il sest demandé en quoi la présence de lavocat pouvait constituer une gêne pour lenquête. Il a ensuite critiqué la procédure de comparution immédiate en ce quelle pouvait être utilisée de manière déviée. Il a fait part dune expérience récente dans sa circonscription où, à la suite de quelques échauffourées entre des policiers et des jeunes, deux de ces derniers avaient comparu immédiatement devant le tribunal et risquaient dêtre condamnés à plusieurs mois de prison, sans avoir pu, dans cette procédure durgence, faire valoir véritablement leurs droits. Il a appelé à ce que la présomption dinnocence soit respectée et a également fermement condamné tout soupçon de culpabilité fondé a priori sur lappartenance à un quartier, lorigine ethnique ou sociale. A cet égard, il a souligné la différence du traitement appliqué aux jeunes de quartiers difficiles, dune part, et, dautre part, aux agriculteurs qui, ayant saccagé le bureau de la ministre de lenvironnement, nont cependant pas été immédiatement présentés à la justice. Il a constaté, en le déplorant, que notre pays, par certains aspects, connaissait encore une justice de classe.
Indiquant à titre liminaire quil voterait le projet de loi parce quil constituait un progrès, M. Michel Crépeau a néanmoins considéré que ce texte demeurait timide sur quelques points essentiels. Constatant que le projet interdisait la publication de photographies de personnes menottées, il sest insurgé contre le fait quon puisse passer les menottes à des citoyens, procéder à des fouilles au corps humiliantes et les dépouiller de leurs vêtements lors de leur garde à vue. Il a considéré que ces pratiques constituaient des atteintes inacceptables aux droits des personnes et a proposé que les policiers contraints dy recourir soient soumis à lobligation de rédiger un rapport le justifiant. Il a regretté, par ailleurs, que les réformes de la justice se soient toujours heurtées à un manque évident de moyens, évoquant à cet égard la réforme relative à lappel des jugements des cours dassises. Il a estimé que les conditions de détention en France constituaient des violations des droits de lhomme particulièrement graves, soulignant quelles étaient dénoncées régulièrement par Amnesty International. Il a regretté également que lon nait pas assumé le passage dun système inquisitoire à un système accusatoire, considérant que celui-ci permettrait notamment de faire une économie de postes de magistrats. Il a souligné, en outre, que sa mise en uvre serait, de toute manière, rendue nécessaire par la construction européenne, observant que le caractère fréquemment transnational des délits contraindrait à terme lEurope à mettre en place un système judiciaire uniformisé. Il a indiqué quil aurait également souhaité voir clairement définis les rôles respectifs du parquet, de la police, et des magistrats. A ce titre, il a appelé de ses vux un dispositif qui ferait du garde des sceaux la seule autorité hiérarchique de la police judiciaire, le ministre de lintérieur conservant sous sa responsabilité les actions de police administrative et de maintien de lordre public. Enfin, il a estimé que lon ne pouvait apporter de réponse à 14.000 crimes, délits et contraventions en France sans que soit menée une véritable politique de dépénalisation. Il a déploré que les magistrats prennent linitiative de définir de nouvelles infractions ou de nouvelles sanctions, évoquant à cet égard lexemple des abus de biens sociaux, que la jurisprudence a jugés imprescriptibles, ou celui du blâme public suggéré par le ministère public auprès de la Cour de justice de la République.
M. Jérôme Lambert a indiqué quil approuvait le maintien du système inquisitorial allié à lintroduction de quelques éléments de procédure accusatoire. Il a exprimé le vu que la justice française ne ressemble pas à certaines autres, popularisées par une culture dominante qui se voudrait hégémonique. Il a rappelé, en effet, que, dans la procédure accusatoire, lorsquun prévenu était défendu dans de mauvaises conditions, ses droits étaient souvent très gravement bafoués. Il a souhaité savoir quels moyens le Gouvernement comptait demander au Parlement de voter pour faire face aux nominations des nouveaux juges de la détention provisoire. En conclusion, il a attiré lattention de la ministre sur les conditions dindemnisation des personnes ayant subi une détention injustifiée.
En réponse aux intervenants, la ministre a apporté les précisions suivantes :
Sagissant la garde à vue, elle a rappelé que cétait lopposition actuelle qui avait supprimé en août 1993 lintervention de lavocat à la vingtième heure en cas de trafic de stupéfiants ou de terrorisme et reporté celle-ci à la trente-sixième heure pour certains faits de criminalité organisée, avant de rétablir, à la suite dune décision du Conseil constitutionnel, cette intervention à la soixante-douzième heure pour le trafic de stupéfiants et le terrorisme. Elle sest opposée à la suppression de ces exceptions, faisant valoir quelles constituaient à la fois une mesure de protection pour les avocats, en leur évitant déventuelles pressions extérieures, et une mesure de protection de lenquête. Indiquant quelle partageait avec le ministre de lintérieur et le ministre de la défense le souci daméliorer les conditions matérielles des gardes à vue, elle a précisé que des efforts avaient été faits récemment en la matière. Tout en reconnaissant que les fouilles avaient souvent un caractère humiliant, elle a fait observer quelles étaient en particulier nécessaires pour assurer la sécurité des autres personnes présentes dans les locaux de garde à vue. Sagissant de lenregistrement sonore des interrogatoires, proposé notamment par la commission de réflexion sur la justice présidée par M. Pierre Truche, elle a déclaré quelle nétait pas contre le principe, mais quelle sinquiétait des risques quil pouvait présenter, sagissant tout particulièrement des conditions dutilisation de la cassette audio dans la suite de la procédure et des éventuelles possibilités de manipulation. Elle a en outre fait valoir quune telle mesure nécessitait une mobilisation de moyens supplémentaires qui pourraient utilement être employés pour dautres priorités. Enfin, elle a exprimé la crainte que cette procédure ne se retourne contre la personne gardée à vue, notamment en cas de rétractations daveux.
Sur la motivation et léventuel appel de la mise en examen, la ministre a rappelé que les articles 80-1 et 116 du code de procédure pénale obligeaient déjà le juge dinstruction à indiquer chacun des faits pour lesquels la personne était mise en examen ainsi que leur qualification juridique. Elle a estimé quimposer à ce magistrat de préciser les éléments à charge risquerait de transformer radicalement son rôle et de rendre plus difficile, dans la suite de la procédure, une instruction à décharge. Evoquant léventualité dun appel, elle a souligné que cette possibilité renforcerait encore plus laspect « préjugement » de la mise en examen.
En ce qui concerne le droit des victimes, la garde des sceaux a annoncé quelle accueillerait avec un esprit constructif les améliorations proposées par les parlementaires, tout en soulignant quil lui fallait, malgré tout, tenir compte des contraintes financières.
Sur les dispositions relatives à la communication, elle a indiqué quelle serait hostile à tout amendement qui porterait atteinte à la liberté dexpression.
Sagissant du juge de la détention provisoire, la garde des sceaux a estimé que, même sil devait effectivement être saisi par le juge d'instruction, la décision quil rendrait ne risquait pas dapparaître comme un préjugement. Elle a souligné que lobjectif du projet de loi était, en revanche, dexiger un double regard pour priver une personne de sa liberté, tandis que la décision dun seul juge suffirait pour la remettre en liberté. Quant à léventualité dune saisine directe du juge de la détention provisoire par le procureur de la République, elle a considéré quelle conduirait à réduire considérablement le rôle du juge d'instruction et, partant, à instituer une procédure de type accusatoire, ce qui nest pas le choix du Gouvernement. Elle a observé quen fait, la réforme proposée tirait les leçons de léchec des précédentes tentatives et en particulier de celui de la loi de janvier 1993, qui a buté sur une insuffisance de moyens, mais aussi sur une mauvaise définition du rôle du juge délégué qui, chargé de décider du placement en détention provisoire, avait cependant pu apparaître comme se bornant à entériner les décisions du magistrat instructeur. Cest pourquoi, a-t-elle indiqué, le projet de loi préconise que le juge de la détention ait grade de président ou de vice-président, ce qui représente une garantie dimpartialité et dobjectivité. Ajoutant quil était sans doute possible daméliorer la dénomination de « juge de la détention provisoire », la ministre a cependant jugé quil ne serait pas opportun de lappeler « juge des libertés », dans la mesure où cette qualification sapplique, en fait, à lensemble des magistrats du siège.
Quant au financement de la réforme, elle a précisé quil ne seffectuerait pas à coûts constants, les moyens budgétaires mis à disposition de la justice permettant de recruter, sur deux à trois ans, une centaine de magistrats afin de permettre la mise en place des juges de la détention provisoire ; elle a souligné que, dores et déjà, soixante affectations avaient été décidées dans cette perspective, accompagnées de la création de postes de greffiers et du renforcement des moyens de fonctionnement des juridictions. Elle a insisté sur le fait que les difficultés que lon observait actuellement dans les tribunaux étaient imputables à la pénurie de recrutements organisés entre 1996 et 1997, rappelant que les affectations étaient subordonnées à des délais de formation incompressibles. Elle a indiqué quen 1999, devraient apparaître les premières arrivées correspondant au concours de recrutement exceptionnel ainsi que celles résultant de laugmentation des promotions de lEcole nationale de la magistrature.
Sur la détention provisoire, elle a admis que le projet de loi ne reprenait pas lensemble des dispositions contenues dans la proposition de loi de M. Alain Tourret adoptée par lAssemblée nationale en avril 1998, soulignant cependant quil sen inspirait, notamment en ce qui concerne la durée de la détention provisoire en matière criminelle, pour laquelle il est proposé de mettre en place des butoirs, alors quactuellement celle-ci est illimitée. Elle a observé, en revanche, que les mesures concernant les seuils de placement en détention provisoire navaient pas été repris en létat, parce quil apparaissait préférable de laisser une certaine marge dappréciation permettant lindividualisation des décisions.
En ce qui concerne le contrôle judiciaire, la ministre a indiqué que le Gouvernement avait souhaité que le juge d'instruction conserve ses compétences dans la mesure où la maîtrise de cette prérogative pourrait linciter à remettre plus facilement en liberté des prévenus incarcérés.
Sagissant de la collégialité, tout en considérant quelle restait un objectif qui devait être poursuivi, elle a noté que chaque réforme qui lavait proposé avait échoué par manque de moyens, et souligné que le Gouvernement nentendait pas être confronté à une telle situation. Ajoutant quune décision collégiale pourrait accroître le risque que lordonnance de placement en détention provisoire napparaisse en réalité comme un préjugement, elle a cependant précisé quil nétait pas exclu quune telle option soit envisageable dans lavenir au vu des moyens qui seront disponibles.
En ce qui concerne la situation matérielle des prévenus incarcérés, la garde des sceaux a confirmé que les taux doccupation carcérale les plus élevés sobservaient dans les maisons darrêt. Elle a souligné quindépendamment des effets de la réforme proposée par le projet de loi qui devraient conduire à diminuer significativement les flux de placements en détention, le Gouvernement entendait mettre laccent sur le développement des libérations conditionnelles, programmer la construction de six nouveaux établissements et financer la rénovation de 1 100 places dans les prisons existantes.
Quant au système inquisitoire, elle a jugé quil convenait de le préserver parce que, à lexpérience, la procédure française présentait beaucoup davantages, en particulier si lon soriente vers une spécialisation accrue des juges d'instruction, sur le modèle de ce qui est prévu dans les pôles financiers.
Sagissant de la mise en place des juge de la détention provisoire dans les petites juridictions, la ministre a indiqué que le Gouvernement avait examiné, avec les chefs de cour, quatre scénarios dont aucun nentraînait la suppression de ces juridictions: le premier, qui envisage laffectation de juges de la détention provisoire dans les 185 tribunaux de grande instance (T.G.I.), apparaît inutile et impossible à mettre en oeuvre ; le deuxième, qui préconise de nommer des juges de la détention provisoire dans certains T.G.I., tout en maintenant des juges d'instruction dans chacun dentre eux, sur le modèle de ce qui existe pour les juges des enfants, est envisageable ; il en va de même du troisième qui conduit à naffecter des juges de la détention provisoire et des juges d'instruction que dans certains tribunaux seulement ; enfin, on peut également opter pour la mise en place de chambres de T.G.I. détachées. La ministre a ajouté que, pour les plus petits ressorts, le Gouvernement réfléchissait à la possibilité de confier les missions de juge de la détention provisoire aux juges placés près du président, ce qui ne poserait aucun problème pour la composition des formations de jugement et permettrait une spécialisation des magistrats en charge de la détention provisoire.
Quant à lorganisation dun appel des décisions de la commission dindemnisation des détention provisoires, tout en estimant quil était envisageable, elle a souligné la difficulté de déterminer la juridiction compétente dès lors que cette commission est formée au sein de la Cour de cassation.
Evoquant enfin le problème des dénonciations anonymes, la ministre a rappelé quelles nétaient en tout état de cause quun élément de lenquête et ne constituaient jamais une preuve, le procureur, conformément au principe de lopportunité des poursuites, étant seul compétent pour apprécier la suite à leur donner. Après avoir souligné quelles pouvaient parfois se justifier, notamment dans les affaires de terrorisme et dinfractions sexuelles, elle a précisé que, selon la jurisprudence, elles ne pouvaient pas servir de base à une enquête de flagrance. Elle a en dernier lieu déclaré que le Gouvernement ne prendrait aucune initiative en matière dabus de bien social.
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La Commission a commencé à examiner, sur le rapport de Mme Christine Lazerges, le projet de loi renforçant la protection de la présomption dinnocence et les droits des victimes (n° 1079).
Se reportant, pour la présentation générale du projet, à lintervention de Mme la garde des sceaux, Mme Christine Lazerges, rapporteur, a indiqué quelle sen tiendrait donc à présenter lesprit général des amendements quelle proposera à la Commission lors de sa prochaine réunion. Rappelant que le projet tendait, de manière équilibrée, à protéger aussi bien les personnes poursuivies que les victimes, elle a annoncé quelle proposerait une rédaction plus détaillée de larticle préliminaire du code de procédure pénale introduit par larticle premier du projet, lensemble de ses autres amendements étant inspiré de cette rédaction. Elle a ajouté que cette rédaction permettrait daccorder une place plus importante aux droits des victimes, tout en préservant les deux autres aspects principaux de cet article préliminaire que sont la définition des principes directeurs de la procédure pénale et le droit des personnes poursuivies. Regrettant que le Conseil dEtat, consulté par le Gouvernement, nait pas perçu lutilité de cet article préliminaire au motif que les principes énoncés existaient déjà dans la convention européenne des droits de lhomme et dans les principes constitutionnels, Mme Christine Lazerges a insisté sur la valeur pédagogique dune telle disposition.
Concernant la procédure de garde à vue, elle a souhaité que son contrôle soit plus précisément défini, notamment par une intervention plus systématique du procureur de la République. Elle a ajouté que, si la présence dun avocat dès la première heure de garde à vue lui paraissait être une avancée importante, cette mesure ne devait pas empêcher lavocat de revenir au bout de la vingtième heure et au milieu de la seconde période autorisée de garde à vue. Par ailleurs, elle a considéré quun débat clair sur lenregistrement des interrogatoires réalisés pendant la garde à vue devait être mené au sein de la Commission.
Concernant la procédure de témoin assisté, le rapporteur a reconnu quelle navait connu jusquà présent quun succès relatif. Rappelant que le projet offrait aux témoins assistés les mêmes droits quaux personnes mises en examen, leur permettant ainsi de devenir partie à linstruction et de faire appel des ordonnances du juge, le rapporteur a estimé que lensemble de ces mesures favoriserait certainement un accroissement du recours à cette procédure. Elle a considéré que lopportunité de distinguer plus clairement le recours à la procédure du témoin assisté de celle de la mise en examen devrait faire lobjet dun débat en Commission, en envisageant, le cas échéant, dimposer aux juges dinstruction davoir à justifier les mises en examen.
Concernant la création des juges de détention, présentée souvent comme la réforme principale introduite par le projet, le rapporteur a estimé quil semblait effectivement indispensable de prévoir un second avis pour le placement en détention provisoire. Insistant néanmoins sur le fait que la Commission ne devrait pas limiter sa réflexion, en la matière, à la mise en place de cette nouvelle institution, elle a indiqué quelle présenterait des amendements concernant les conditions de la détention provisoire ainsi que sa durée, veillant sur ce point à appliquer effectivement la notion de délais raisonnables. Sagissant de cette notion, qui ne concerne pas seulement la détention provisoire mais lensemble de la procédure, elle a exclu quun temps limité puisse être imparti à linstruction, observant que le respect dun délai raisonnable devrait plutôt se traduire par lintervention de la chambre daccusation permettant, à intervalles réguliers, de contrôler laction du juge dinstruction.
Exprimant son accord avec les dispositions du projet concernant les fenêtres de publicité, Mme Christine Lazerges a souligné quelles permettraient de concilier au mieux le secret de linstruction avec la nécessaire transparence des procédures. Enfin, sagissant des victimes dinfractions pénales, le rapporteur a estimé quil convenait daméliorer les dispositions du projet, tout en précisant que, dans lattente des conclusions de la mission confiée par le Premier ministre à Mme Marie-Noëlle Lienemann sur le droit des victimes, ces améliorations ne seraient sans doute pas toutes apportées au stade de lexamen en première lecture du projet.
La Commission a rejeté lexception dirrecevabilité n° 1 et la question préalable n° 1 présentées par M. José Rossi et les membres du groupe Démocratie libérale et indépendants.
fpfp
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