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ASSEMBLÉE NATIONALE COMMISSION des LOIS CONSTITUTIONNELLES, de la LÉGISLATION et de lADMINISTRATION GÉNÉRALE de la RÉPUBLIQUE COMPTE RENDU N° 62 (Application de l'article 46 du Règlement) Présidence de Mme Catherine Tasca, présidente SOMMAIRE
La Commission a examiné, sur le rapport de M. Raymond Forni, la proposition de résolution de M. Laurent Fabius tendant à modifier les articles 50, 91 et 108 du Règlement de lAssemblée nationale (n° 1584). Après avoir observé quil était toujours difficile de faire accepter par lensemble des groupes une réforme du Règlement de grande ampleur, M. Raymond Forni, rapporteur, a indiqué que lambition des modifications que le Président Fabius envisageait au départ dapporter au Règlement de lAssemblée nationale avait dû être réduite pour que la proposition de résolution quil présentait puisse recueillir laccord de toutes les forces politiques représentées à lAssemblée nationale. Il a tout dabord noté que cette proposition tendait à limiter le temps de parole pour la défense des motions de procédure afin déviter des dérives observées notamment lors de la discussion de la proposition de loi relative au pacte civil de solidarité. Il a constaté que les excès en la matière ne servaient ni largumentation développée par les intervenants, ni limage de lAssemblée. Il a dailleurs observé que le Sénat avait organisé, dans son Règlement, une limitation plus drastique que celle proposée ici. Il a indiqué que la proposition de résolution, qui constituait un compromis sur ce point entre les différents groupes, limitait à une heure et demie le temps de parole en première lecture pour la défense dune motion, soulignant que ce temps était déjà considérable et précisant quil navait pas été possible dobtenir un accord des groupes sur un dispositif plus restrictif. Il a ajouté quen deuxième lecture les défenseurs dune motion disposeraient de trente minutes et que, pour les lectures ultérieures, ce temps serait limité à quinze minutes. Il a estimé que ce dispositif permettrait de mieux organiser le temps de parole et la discussion des textes en séance. Rappelant ensuite les difficultés rencontrées lors de la discussion de la proposition de loi initiale sur le pacte civil de solidarité, un vendredi matin, le rapporteur a insisté sur limpossibilité pour les parlementaires dêtre à la fois présents en circonscription et dans lhémicycle en fin de semaine ; cest pourquoi il a jugé positif le déplacement des « fenêtres parlementaires », déjà transférées du vendredi au jeudi matin, au mardi matin. Il a cependant précisé que lorganisation de ces séances réservées à linitiative parlementaire le mardi matin soulevait une difficulté pour la tenue des questions orales sans débat. Rappelant que celles-ci étaient prévues par le Règlement, conformément à la Constitution, il a souligné que ces questions, dont la discussion pouvait sembler dun intérêt limité pour les personnes qui assistaient à la séance publique, revêtaient en fait un caractère très utile pour les parlementaires, étant donné le faible taux de réponse apporté par les ministères aux questions écrites. Il a indiqué que la proposition de résolution conduirait, en principe, à lorganisation dune séance de questions orales sans débat une fois tous les quinze jours, la durée de cette séance étant portée de deux heures et demie à quatre heures, ce qui ne représenterait donc quune baisse dune heure par mois du temps consacré à ces questions, réduction quil a jugée acceptable. Afin de répondre aux exigences constitutionnelles telles quelles apparaissent dans larticle 48 de notre loi fondamentale, cest-à-dire le respect de lordre du jour prioritaire, de la séance hebdomadaire de questions et de la séance mensuelle réservée à linitiative parlementaire, il a conclu quil était nécessaire de procéder à quelques aménagements de la proposition de résolution. Mme Catherine Tasca, présidente, a salué le travail accompli par le rapporteur à la demande du Président Fabius et au nom de la commission des Lois pour que cette réforme soit le fruit dune réelle concertation. Elle a estimé que le texte ainsi proposé était de nature à permettre, tant à la majorité quà lopposition, dy voir un projet dintérêt commun. Approuvant les propos du rapporteur sur les motions de procédure, M. Didier Quentin a estimé que lobstruction ne donnait pas une bonne image des travaux parlementaires. Il a ensuite fait valoir que la procédure de questions orales sans débat permettait dévoquer des questions dintérêt local et était dautant plus indispensable que les questions écrites des parlementaires sur des sujets similaires restaient très souvent sans réponse. Il a enfin évoqué la question de lhoraire de la séance du mardi matin, soulignant quune ouverture à 9 heures risquait de poser des problèmes à certains députés de province en les obligeant à se rendre à Paris dès le lundi soir. Tout en considérant, comme M. Didier Quentin, que la procédure des questions orales sans débat était souvent la seule occasion, pour certains députés, dintervenir en séance publique, dobtenir des réponses sur des sujets précis et de faire état de cette intervention auprès des électeurs, le rapporteur a fait valoir que lobligation de revenir le lundi soir à Paris ne concernerait que les quelques parlementaires posant les premières questions du mardi matin. Il a estimé que le maintien des questions orales sans débat était lié au mauvais fonctionnement de la procédure des questions écrites et suggéré que la présidente intervienne auprès du Premier ministre pour que celui-ci rappelle aux membres de son Gouvernement leur obligation de réponse. Il a enfin précisé que les textes dinitiative parlementaire ne seraient pas forcément examinés dès 9 heures, lheure douverture de la séance pouvant être fixée par la Conférence des présidents plus tardivement en fonction de limportance du texte. M. Didier Quentin a indiqué que son groupe soutiendrait la présidente dans une démarche pour obtenir une amélioration de la procédure des questions écrites. Mme Catherine Tasca, présidente, a fait valoir que le débat sur la réforme du Règlement serait une bonne occasion pour évoquer les difficultés que rencontrent les parlementaires qui posent des questions écrites, sans préjudice dune démarche formelle auprès du Premier ministre. La Commission est ensuite passée à lexamen des articles de la proposition de résolution. Article premier : Séance du mardi matin : La Commission a adopté une proposition du rapporteur visant à simplifier la rédaction de larticle premier afin den assurer la constitutionnalité. Elle a ensuite adopté larticle premier ainsi modifié. Article additionnel après larticle premier : Séance hebdomadaire de questions : La Commission a adopté une proposition du rapporteur inscrivant dans le Règlement un dispositif général relatif à la séance de questions hebdomadaire telle quelle est prévue par la Constitution. Article 2 : Discussion des motions de procédure : La Commission a adopté cet article sans modification. La Commission a adopté la proposition de résolution ainsi modifiée. * * * Statuant en application de larticle 88 du Règlement, la Commission a examiné, sur le rapport de M. Jacques Floch, les amendements à la proposition de loi tendant à la création de délégations parlementaires aux droits des femmes et à légalité des chances entre les hommes et les femmes (n° 1617). La Commission na été saisie daucun amendement sur ce texte. fpfp © Assemblée nationale |