ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES
COMPTE RENDU N° 5
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 14 octobre 1998
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. André Lajoinie, Président
SOMMAIRE
|
pages
|
Audition de M. Louis BESSON, secrétaire dEtat au logement, sur les crédits de son département pour 1999
|
2
|
Projet de loi de finances pour 1999 :
|
|
Examen pour avis des crédits :
|
|
. Logement et urbanisme
|
|
(M. Alain CACHEUX, rapporteur)
|
13
|
. Recherche et technologie
|
|
(M. Daniel CHEVALLIER, rapporteur)
|
13
|
. Outre-mer
|
|
(M. Claude HOARAU, rapporteur)
|
15
|
La commission a entendu M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, sur les crédits de son département pour 1999.
M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, a tout dabord indiqué que le niveau des crédits demandés au titre du projet de loi de finances pour 1999 confirmait la priorité accordée par le Gouvernement au secteur du logement, annoncée le 19 juin 1997 par le Premier ministre lors de son discours de politique générale devant lAssemblée nationale. Il a précisé que le total des dotations, incluant les crédits prévus au Fonds daménagement pour la région Ile-de-France (FARIF) et au Fonds daccession à la propriété, sétablira pour 1999 à 49,3 milliards de francs en moyens dengagement et à 49,1 milliards de francs en moyens de paiement, soit respectivement une croissance de 3,5 % et 2,2 % par rapport à lannée en cours. Au sein de cet ensemble, les dotations hors comptes daffectation spéciale progressent de plus de 13 % en un an.
La politique globale du logement et de lurbanisme sarticulera autour de quatre axes prioritaires : la consolidation de leffort budgétaire mené cette année, la réaffirmation dune politique sociale du logement, la création dun statut du bailleur privé ainsi que la pérennisation des prêts à taux zéro et la modernisation du 1 % logement.
Sagissant du premier axe, M. Louis Besson a annoncé tout dabord que les programmes physiques seraient reconduits lan prochain. Les crédits daide à la pierre permettront de poursuivre leffort exceptionnel engagé, au titre du budget en cours dexécution, au profit du parc locatif social. Ils permettront de financer 80 000 prêts locatifs aidés (PLA), dont 20 000 PLA à loyer minoré et 10 000 PLA dintégration, ainsi que 120 000 primes à lamélioration des logements à usage locatif et occupation sociale (PALULOS).
Il a indiqué que la baisse dun demi-point du taux dintérêt servi aux titulaires de livrets A permettrait à la Caisse des dépôts et consignations de réduire à due concurrence le taux des prêts pour les opérations de construction et de réhabilitation, tout en améliorant sensiblement la situation financière des organismes HLM.
Le maintien à hauteur de 800 millions de francs des crédits affectés à la prime à lamélioration de lhabitat (PAH) permettra la réhabilitation de 80 000 logements par leurs propriétaires occupants. Il a précisé par ailleurs que lenveloppe consacrée à lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat (ANAH) sera reconduite en 1999 à son niveau actuel, soit 2,2 milliards de francs.
Il a ensuite insisté sur la pérennisation et la sécurisation du financement de laccession sociale : le retour à un financement budgétaire du prêt à taux zéro ne fait plus dépendre en effet les ressources de ce système de la contribution du 1 % logement. Il a indiqué que les moyens prévus au budget pour 1999 permettraient de poursuivre la distribution de ces prêts au même niveau et aux mêmes conditions quaujourdhui, soit environ 110 000 prêts par an.
Dans le domaine de lurbanisme, il a précisé que les dotations budgétaires seraient maintenues, tant au bénéfice des agences durbanisme et de la politique foncière que des études. De plus, le financement des architectes et paysagistes conseils sera consolidé.
Il a par ailleurs fait observer que le Gouvernement entend conduire une gestion plus active du patrimoine, pour ne conserver que les réserves foncières correspondant à des enjeux stratégiques pour lEtat : les moyens affectés à laction foncière en Ile-de-France seront ainsi maintenus à 610 millions de francs dans le cadre du FARIF. Les aides spécifiques aux agglomérations nouvelles les plus endettées seront augmentées, alors même que la dotation globale déquipement dérogatoire aux villes nouvelles prend fin en 1998. Enfin, 50 millions de francs seront consacrés à la poursuite des grandes opérations durbanisme (programme Euroméditerranée).
Abordant le deuxième volet relatif à la politique sociale du logement, il a indiqué que les aides personnelles au logement, avec plus de 75 milliards de francs de prestations versées à plus de 6,15 millions de ménages, constituent un moyen primordial de justice sociale en favorisant laccès au logement des personnes modestes et défavorisées. Il a rappelé que, comme le Gouvernement sy était engagé, la politique de revalorisation régulière de ces prestations, reprise lan dernier après quatre années de stagnation, a été poursuivie en 1998 avec une actualisation au 1er juillet des barèmes de laide personnalisée au logement, de lallocation de logement social et de lallocation de logement familiale. Il a considéré que cette actualisation assurait le maintien de lefficacité sociale de ces aides, qui préservent de nombreuses familles dune spirale dendettement préjudiciable aux organismes bailleurs eux-mêmes. Il a précisé quau sein du budget pour 1999, la dotation de 34,6 milliards de francs en hausse de 4,4 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998 prendra en compte lapplication en année pleine de cette actualisation et laugmentation en volume des aides distribuées.
Le secrétaire dEtat a souligné que le budget du logement pour 1999 reflétait également les engagements pris par le Gouvernement lors de lexamen de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 dorientation relative à la lutte contre les exclusions. Ainsi, les dotations de lEtat aux fonds de solidarité pour le logement seront très fortement revalorisées, avec 490 millions de francs en 1999 (soit une augmentation de 44 % par rapport à 1998). Ces crédits auront doublé en deux ans, puisquils sinscrivaient à 240 millions dans la loi de finances pour 1997. Destinés notamment à prévenir les expulsions, ils ont déjà aidé à résoudre une dizaine de milliers de cas.
Les associations qui assurent la gestion de logements au bénéfice de personnes défavorisées (gestion locative intermédiée) seront désormais aidées par lEtat : un crédit de 60 millions de francs sera dégagé à cet effet. Les moyens consacrés à laide au logement temporaire versée aux associations logeant des personnes défavorisées sont en hausse de 18 %, soit une dotation de 130 millions de francs incluant lélargissement de cette prestation aux centres communaux daction sociale. Enfin, une dotation de 50 millions de francs est créée pour dégager des moyens de lutte efficace contre le saturnisme. Ces crédits permettront notamment de financer le logement temporaire des bénéficiaires durant la période dassainissement de leur habitation, ces travaux pouvant en outre être subventionnés par lANAH à hauteur de 70 % de leur montant.
Il a ensuite abordé le troisième axe prioritaire du budget, relatif à la création dun statut du bailleur privé. Il a notamment indiqué quafin de développer dans le parc privé une offre de logements à loyers maîtrisés, linstauration dun statut pérenne et équilibré du bailleur privé est apparue nécessaire. Ce dernier reposera sur le principe dune contrepartie sociale aux aides fiscales et sappliquera, fait nouveau, à la fois au neuf et à lancien. Ainsi, un régime destiné à soutenir conjoncturellement la construction sera remplacé par un dispositif sinsérant dans la globalité de la politique du logement. Lincitation à linvestissement locatif dans le neuf prendra la forme dun amortissement fiscalisé de linvestissement avec, pour contrepartie, le respect par le bailleur de plafonds de loyers et la fixation dun plafond de ressources des locataires. Le taux damortissement sera de 8 % de la valeur de linvestissement pendant les cinq premières années puis de 2,5 % les quatre années suivantes. Dans le parc existant, laide prendra la forme dune majoration de la déduction forfaitaire à 25 % au lieu de 14 %. Lattractivité du dispositif sera accrue par la mise en place dune meilleure sécurisation des bailleurs contre les impayés de loyers, notamment par le versement direct de lallocation logement à leur profit.
M. Louis Besson a enfin présenté les dispositions relatives à la modernisation du 1 % logement et à la pérennisation du prêt à taux zéro. Il a rappelé que lEtat et les partenaires du 1 % logement ont signé le 3 août dernier une convention modernisant ses interventions. Conclue pour 5 ans, cette convention prend en compte lévolution du marché du logement et des conditions de vie des salariés, tant sur le plan familial que professionnel. Cette évolution permettra des parcours résidentiels plus diversifiés, tirant les conséquences dévolutions sociales liées à une plus grande mobilité de lemploi, mais aussi au développement de nouveaux comportements familiaux. Cest pourquoi de nouvelles formes dintervention du 1 % logement seront mises en place en complémentarité avec celles de lEtat. Ainsi, les emplois du 1 % logement seront désormais étendus à la sécurisation des accédants à la propriété notamment en cas de perte demploi ou, pour les salariés des entreprises éligibles, lorsquils sont confrontés à une forte baisse de ressources, liée à une rupture familiale. En outre, le 1 % logement doit favoriser la mobilité professionnelle des salariés en aidant au financement des travaux dentrée dans les lieux dhabitation. Dans le secteur locatif enfin, le 1 % logement développera de nouveaux systèmes de prise en charge gratuite de caution et de garantie dimpayés de loyer, orientés prioritairement vers les jeunes.
Parallèlement à ces nouveaux emplois, les interventions traditionnelles du 1 % logement en particulier lapport financier complémentaire aux constructions et travaux de logements HLM et laide à laccession à la propriété seront réaffirmées et maintenues à un niveau élevé.
Enfin, cette convention clarifie les relations financières entre lEtat et le 1 % logement, en organisant la réduction progressive sur 5 ans de la contribution financière du 1 % logement au budget de lEtat. Ainsi, pour 1999, le projet de loi de finances tient compte dune contribution totale de 6,6 milliards de francs, qui sera réduite les années suivantes pour séteindre en 2003.
M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, a également précisé que, afin de tenir compte de lattente des partenaires sociaux, la convention prévoit que les comités interprofessionnels du logement seront transformés en comités déconomie sociale.
Il a poursuivi son intervention en relevant que ces orientations majeures se développeront au sein dun environnement fiscal amélioré et très favorable aux activités immobilières.
Les droits de mutation sur les locaux dhabitation seront réduits de plus de 20 % par la suppression de la taxe régionale sur ces ventes, mesure ayant pris effet depuis le 1er septembre 1998. Il en résulte un allégement dimpôt de 3,7 milliards de francs pour les ménages, ce qui facilitera leurs transactions et leur permettra de dégager des ressources pour déventuels travaux, favorisant ainsi lemploi.
Par ailleurs, le taux réduit de TVA à 5,5 % sappliquera aux dépenses damélioration de lhabitat lorsque les bailleurs privés bénéficieront dune subvention de lANAH. Plus de 10 000 logements devraient être concernés, complétant ainsi les mesures prises lan dernier pour les travaux damélioration du parc locatif HLM.
M. Louis Besson a en outre rappelé que plusieurs mesures fiscales ont été adoptées dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions. Il sagit notamment de lexonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFB) pour les opérations dacquisition-amélioration de logements locatifs sociaux, ce qui les met à parité avec les constructions neuves, ainsi que de la clarification du régime fiscal de la sortie du bail à réhabilitation pour le secteur privé.
Il a considéré que le budget pour 1999 sinscrit en définitive dans la recherche dune plus grande justice sociale et létablissement dun cadre stable pour les nombreux acteurs publics, privés et associatifs intervenant dans le secteur du logement, avec le souci du développement de lemploi dans le secteur du bâtiment. Il permet aussi de mettre en uvre une politique globale visant à développer une offre diversifiée de logements.
Sexprimant à la suite du ministre, M. Alain Cacheux, rapporteur pour avis des crédits du logement et de lurbanisme, a souligné les très nombreux aspects positifs du budget pour 1999 du ministère du logement, qui ne peuvent quêtre renforcés par lannonce récente par le ministre de léconomie et des finances de doubler le montant du crédit dimpôt au titre des travaux dentretien réalisés par les propriétaires privés : cette mesure devrait avoir des incidences très positives sur lemploi au sein des entreprises artisanales du bâtiment et des travaux publics.
Ce budget assure la pérennité de deux dispositifs importants qui trouvent leur terme à la fin de lannée 1998.
Sagissant, en premier lieu, de laccession sociale à la propriété, le financement du prêt à taux zéro nétait en effet assuré que jusquau 31 décembre de cette année, selon des modalités pesant lourdement sur les ressources du 1 % logement. La solution qui a été retenue permet de mettre fin à une débudgétisation contestable dans son principe et de garantir lavenir de ce dispositif. Il a toutefois souhaité voir précisée laffectation budgétaire des fonds du 1 % logement qui seront versés à titre résiduel au cours des quatre années à venir.
Quant au soutien au secteur locatif privé, le Gouvernement avait à mettre en place un dispositif prenant la suite de lamortissement dit « Périssol ». Le dispositif proposé maintient un encouragement fiscal à linvestissement mais celui-ci est désormais assorti de contreparties sociales conformes aux exigences déquité et de solidarité.
Le respect des engagements pris dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions doit être salué, et particulièrement la contribution renforcée de lÉtat aux fonds de solidarité pour le logement.
M. Alain Cacheux a ensuite attiré lattention du ministre sur une série de questions.
Le rapport pour avis de la commission de la production au titre des crédits du ministère du logement pour 1998 demandait la publication dun état récapitulatif de lensemble des efforts publics consentis en faveur du logement. En raison de lintérêt quun tel document présente pour linformation du Parlement, ce souhait ne peut quêtre renouvelé dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999.
La situation de la construction locative sociale suscite, en second lieu, un certain nombre dinterrogations. Si les nombreuses mesures dencouragement qui ont été adoptées doivent être saluées, la conjoncture que traverse actuellement le secteur locatif social apparaît préoccupante. Il lui demande en conséquence lanalyse que lui inspire cette situation et les éléments de solution qui paraissent pouvoir y être apportés.
Les crédits de la prime à lamélioration de lhabitat (PAH) sont reconduits dans le budget à un niveau identique à lannée dernière. Dans la mesure où loctroi de la PAH reste soumis à des conditions de ressources sévères du fait de labsence de relèvement du plafond des anciens prêts PAP, il lui demande si une actualisation de ces plafonds ne lui paraîtrait pas opportune au regard des incidences favorables quelle ne manquerait pas davoir sur la consommation des ménages et leurs dépenses en travaux damélioration.
Sagissant de laide personnalisée au logement (APL), il lui demande si lactualisation du barème prévue au 1er juillet 1999 a dores et déjà été prise en compte dans les crédits soumis à lexamen du Parlement. Par ailleurs, les modalités de calcul de lAPL soulèvent des difficultés liées à la discrimination opérée selon lorigine des revenus : en particulier, les ressources salariales se trouvent injustement pénalisées par rapport aux revenus de transfert. Un alignement des deux régimes paraîtrait donc conforme à léquité.
Les dispositions adoptées dans le cadre de la loi relative à la lutte contre les exclusions ont permis de réduire le nombre de locataires assujettis au versement dun supplément de loyer de solidarité grâce au relèvement du seuil à partir duquel sa perception devient obligatoire. Si les recettes tirées de la taxe sur les surloyers sont donc appelées à une diminution à due concurrence, il faut souligner que le principe même de cette taxe suscite toujours une hostilité marquée des organismes constructeurs.
Il a enfin souhaité connaître létat davancement de la publication des décrets dapplication de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, notamment ceux relatifs au logement.
En réponse à lintervention du rapporteur pour avis, M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, a apporté les éléments dinformation suivants :
laffectation budgétaire des fonds issus de la contribution du 1 % logement nest pas encore décidée et trouvera sa solution dans le cadre du projet de loi de finances pour 2000 ;
la publication dun « jaune » budgétaire, en dépit de son intérêt certain, ne paraît pas possible dans limmédiat. Le secrétariat dÉtat au budget projette en effet à court terme dannexer au « bleu » budgétaire lensemble des mesures fiscales relatives au logement. Par ailleurs, une mission du Comité central denquête sur le coût et le rendement des services publics étudie à lheure actuelle les moyens dune information améliorée du Parlement. Il lui semble donc que la publication dun tel document peut être différée, dans lattente des résultats que donneront ces deux démarches ;
le problème de la relance dans le secteur locatif social ne peut être éludé : lobjectif de 80 000 logements (dont 35 000 bénéficient dune aide à la pierre) ne sera pas atteint en 1998. Les constructeurs sociaux expliquent ces difficultés par une série dobstacles : le niveau trop élevé du coût daccès à la ressource demprunt en dépit de la baisse de 0,5 point de la rémunération du livret A intervenue cette année, la contribution insuffisante du 1 % logement au financement de linvestissement -la convention signée entre lÉtat et lUESL (union déconomie sociale du logement) ouvrant des perspectives plus favorables à cet égard et enfin la difficulté à « placer » les logements en raison du niveau élevé des loyers de sortie quimpose léquilibrage financier des opérations. Sil est donc exact que la reprise de lactivité dans le secteur de la construction est incertaine, il existe néanmoins aujourdhui de nombreux projets de restructuration des quartiers qui permettent despérer un redressement en 1999. De ce point de vue, lécho favorable rencontré par lannonce du PLA construction-démolition (PLA-CD) constitue un élément encourageant ;
le principe dune actualisation du barème de lAPL en 1999 est dores et déjà décidé par le Gouvernement. La couverture de ce relèvement par les seuls crédits de la loi de finances initiale pour 1999 nest pas exclue, mais la nécessité dun abondement en cours dannée ne peut pas non plus être écartée ;
le problème posé par la discrimination opérée entre ressources de transfert et revenus salariaux dans le calcul de lAPL a conduit à la constitution dun groupe de travail entre le ministère du logement et la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). En fonction des conclusions dégagées par ce groupe de travail, le Gouvernement décidera éventuellement des mesures dadaptation qui pourraient simposer ;
les recettes de la taxe sur le supplément de loyer de solidarité sont appelées à se réduire mécaniquement par la diminution du nombre de personnes assujetties au supplément de loyer. Il faut dailleurs rappeler que celles-ci sont restituées aux constructeurs sociaux par lintermédiaire de la Caisse de garantie du logement social (CGLS) ;
sagissant enfin de la publication des décrets quappelle la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, a souligné que 19 décrets sont en cours délaboration et que 10 devraient être publiés avant la fin de lannée 1998 (relatifs notamment à la gestion locative intermédiée, aux surloyers, à la lutte contre le saturnisme, aux logements vacants, aux loyers des logements réquisitionnés et à la lutte contre les marchands de sommeil).
M. Daniel Paul a attiré lattention du secrétaire dÉtat sur les opérations de réhabilitation de logements menées dans les quartiers difficiles. Plusieurs de ces opérations sont aujourdhui remises en cause faute de mesures daccompagnement et doivent être recommencées. Le problème réside dans le fait que les bailleurs sociaux naccompagnent pas ces mesures de réhabilitation de mesures sociales, notamment par la création demplois-jeunes. Les collectivités publiques sont donc conduites à consacrer dimportants moyens financiers à ces opérations pour en assurer laccompagnement social.
Il a également dénoncé lattitude des bailleurs sociaux qui délaissent leur patrimoine immobilier dans les zones sensibles au profit dopérations plus attrayantes, notamment en centre-ville.
En conclusion, il a souhaité que lattribution des aides publiques à la réhabilitation soit conditionnée à lexistence dun plan de réhabilitation et à des mesures concrètes en faveur de la création demplois.
M. Léonce Deprez a fait valoir que lamortissement « Périssol » et la création du prêt à taux zéro avaient permis de relancer la construction de logements. Il a demandé si les mesures damortissement proposées par le ministre permettaient de fonder lespoir dune relance comparable.
Il a ensuite souhaité avoir des précisions sur lévolution du prêt à taux zéro.
Il a enfin attiré lattention sur la nécessité dinsérer les nouvelles constructions de logement social dans lensemble du tissu urbain et non pas dans les seuls quartiers difficiles. Il a cité lexemple de la commune du Touquet, où une telle mixité a pu être réalisée au prix de quelques difficultés. Aussi estime-t-il souhaitable que des incitations soient mises en place pour que les communes établissent des plans daménagement urbain en ce sens.
M. Pierre Micaux a demandé sil était envisageable, compte tenu de leffet sur lemploi de cette mesure, détendre aux opérations bénéficiant de primes à lamélioration de lhabitat la mesure dabaissement à 5,5 % du taux de TVA sur les opérations de réhabilitation menées par lANAH. Il sest étonné que la Commission européenne se soit élevée contre cette réduction du taux de TVA.
Il a déploré que lUnion nationale des fédérations dorganismes dHLM nait pu élire son président lors de son dernier congrès et a demandé quand les difficultés quelle traverse pourraient être résolues.
Mme Janine Jambu a donné acte au ministre de la revalorisation de lAPL, de la réduction à 5,5 % du taux de TVA sur les opérations de réhabilitation menées par lANAH, de la nette progression des dotations aux fonds de solidarité pour le logement, de la baisse du taux des prêts accordés par la Caisse des dépôts et consignations, de la mise en place dun statut du bailleur privé, de lextension du 1 % logement, de lévolution de lamortissement « Périssol » vers un système plus juste, du dispositif sur les surloyers contenu dans la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, de la baisse des droits de mutation et de celle de la taxe dhabitation due par les occupants de logements sociaux.
Elle sest ensuite déclarée préoccupée par la nécessité de changer la logique qui prévalait jusquà présent en matière de construction de logements sociaux afin de réaliser des progrès plus nets : les 50 000 à 60 000 logements construits en 1998 sont en effet insuffisants aux yeux des membres du groupe communiste.
La réduction de 0,5 point du taux dintérêt des emprunts pour la réalisation de logements sociaux ne peut relancer, à elle seule, leffort de construction : il faut également penser à réduire la durée du remboursement des prêts.
Le développement de lAPL nest pas suffisant en lui-même. Il faudrait augmenter laide à la pierre afin de parvenir à une baisse du montant des loyers et à éliminer les mesures faisant double emploi.
Mme Janine Jambu a ensuite estimé que les logements sociaux ne doivent pas être destinés par nature aux personnes les plus pauvres car une telle approche est contraire à lobjectif de réalisation de la mixité sociale. Elle a, à cet égard, regretté labsence dobligation de construire des logements sociaux dans toutes les communes.
Elle a demandé au secrétaire dEtat la date à laquelle un projet de loi dorientation sur la ville pourrait être soumis au Parlement.
Elle a ensuite demandé le montant total des exonérations fiscales accordées aux bailleurs privés et souligné quils disposaient dun dispositif de sécurisation des impayés, ce qui nest pas le cas pour les organismes HLM.
Elle a enfin souhaité connaître les intentions du Gouvernement concernant les dispositions relatives à lhébergement des personnes expulsées, déclarées contraires à la Constitution par le Conseil constitutionnel.
M. Serge Poignant a émis des réserves sur le choix opéré par le Gouvernement de privilégier le logement social, observant notamment que la modification des critères prévus pour lamortissement « Périssol » semblait précisément avoir cet objet. Or, la politique du logement constitue un ensemble comprenant les questions posées par le logement social, mais aussi celles de léconomie de la construction, du logement locatif et de lemploi. Tel était dailleurs bien le sens profond du dispositif « Périssol ». M. Serge Poignant a souhaité savoir à quelle date interviendrait la modification des critères de lamortissement « Périssol » et si cette modification sappliquerait également aux résidences de tourisme.
Sagissant de la diminution à 5,5 % du taux de la TVA portant sur les travaux damélioration de lhabitat, il a regretté quelle semble elle aussi avoir pour but principal de soutenir le logement social alors quil conviendrait, selon lui, dappliquer cette mesure au secteur du logement dans son ensemble, de façon à réaliser une véritable mixité sociale.
M. Lucien Guichon a abordé le problème des logements sociaux vacants, notant que beaucoup dentre eux nécessitent dimportants efforts de réhabilitation qui pourraient être réalisés grâce à de nouvelles attributions de crédits PALULOS. Il a souhaité également une augmentation des dotations budgétaires prévues pour lutter contre le saturnisme, de manière à permettre aux familles concernées de déménager et de vivre dans des conditions décentes.
M. Jean-Michel Marchand a approuvé la mesure prévue de baisse de la TVA, estimant quelle aiderait tout à la fois à relancer lemploi et à diminuer le « travail au noir ». Il a estimé ensuite que les dispositions retenues pour le secteur du logement dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions avaient peut-être un caractère essentiellement urbain et que les organismes sociaux ne devaient pas oublier les secteurs ruraux. Il a enfin fait remarquer que, suite à des opérations de réhabilitation, les locataires doivent parfois supporter des frais de chauffage élevés du fait dune isolation insuffisante des appartements. Il a estimé que cette situation hypothèque probablement laccès à des logements rénovés et la possibilité dy demeurer.
M. Patrick Ollier a souligné leffort accompli dans le nouveau projet de budget au profit des zones rurales, qui peut effectivement constituer un moyen dy relancer les secteurs de la construction et du logement. Il a cependant demandé que, dans les stations touristiques classées - principalement en moyenne montagne - des mesures prennent rapidement le relais de celles qui étaient intervenues dans le cadre du dispositif « Périssol ». Il a indiqué également que plusieurs élus des zones de montagne envisageaient de déposer un amendement prévoyant des dispositions fiscales visant à favoriser lachat dans les villages de montagne de maisons à réhabiliter dont la gestion serait ensuite confiée à des offices HLM.
M. Daniel Vachez a souligné que le manque de terrains handicape les constructions en Ile-de-France. Il a demandé également quun effort soit accompli pour encourager le développement des « emplois jeunes » dans les HLM, où existent des besoins très forts dune présence humaine.
M. Michel Vaxès a attiré lattention du secrétaire dEtat sur la rapide dégradation du patrimoine immobilier dont la propriété est partagée entre des organismes dHLM et des copropriétaires privés. Quand la réhabilitation des logements sociaux est décidée, il est en effet particulièrement difficile de la réaliser car elle doit porter sur lensemble de limmeuble pour être efficace et les copropriétaires sont presque toujours des personnes aux revenus modestes dont lappartement est très dégradé. Il a demandé quun effort soit réalisé pour permettre à ces copropriétaires dassumer leurs charges en matière de réhabilitation de logements.
M. Jean Proriol a évoqué lexigence imposée aux organismes dHLM déquilibrer chacun de leurs programmes. Il a demandé si une distinction entre deux régimes distincts ne pourrait pas être opérée, lun applicable au logement locatif social classique dont les charges foncières sont faibles, lautre applicable aux habitations pavillonnaires ou de centre ville.
Il a ensuite regretté lexigence du Crédit foncier de France dobtenir des garanties couvrant la totalité des PLA, qui conduit à ne pas consommer tous les crédits disponibles du fait que les collectivités locales se tournent alors par priorité vers les personnes aisées, seules en mesure dapporter les garanties exigées.
Il a ensuite dénoncé lextrême difficulté de faire accepter par les directions départementales de léquipement la prise en charge des programmes damélioration du chauffage électrique dans les PALULOS.
Il a enfin demandé au ministre si laménagement du 1 % logement quil propose serait lultime modification de cette contribution.
M. Jean Besson a pris acte de laugmentation des crédits relatifs aux logements sociaux mais na jugé cette hausse intéressante que si les crédits parvenaient à être entièrement consommés. Cest pourquoi il a demandé si des mesures en ce sens seraient prises. Il a jugé que la situation économique actuelle imposait aux organismes dHLM de consommer la totalité des crédits qui leur sont alloués et de mener à bien les opérations décidées.
Il a fait valoir que des projets de construction étaient en attente dans des zones non prioritaires en raison de labsence dattribution de PLA, dont lorientation excessive au profit des zones prioritaires sexerce au détriment des opérations en zone rurale pourtant nécessaires.
Si des mesures daccompagnement des plans de réhabilitation sont nécessaires comme la observé M. Daniel Paul, celles-ci ont un coût qui ne peut être couvert que par des loyers ou des subventions déquilibre, cest-à-dire limpôt. Comme il paraît difficile de sorienter vers des augmentations de loyer, la question dun transfert de la charge de ces mesures à lEtat ou aux collectivités locales se trouve directement posée.
Il a enfin demandé au secrétaire dEtat de prendre des mesures pour éviter que se créent de nouvelles conditions de vie déplorables dans les logements HLM, à linstar des situations créées dans les années soixante et soixante-dix et a, à cet égard, souligné limportance dune réflexion plus approfondie sur le logement des populations en difficulté.
M. François Vannson sest inquiété du devenir des opérations financées par lamortissement « Périssol ». Beaucoup de programmes sont en instance aussi bien dans le secteur du logement locatif que dans le secteur touristique. Lattente des élus est forte, notamment dans les Vosges, région durement touchée par les mesures de restructuration de lindustrie textile. Les programmes de construction de logements constituent souvent la colonne vertébrale de lactivité économique, donc de lemploi.
Il a enfin jugé quil serait plus judicieux de mettre en place un amortissement comparable à celui créé par M. Pierre-André Périssol que dallouer des subventions dont lutilisation est souvent mal maîtrisée.
M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, dans ses réponses aux différents intervenants, a apporté les précisions suivantes :
il existe dores et déjà deux leviers daction à la disposition des pouvoirs publics pour répondre à la suggestion de M. Daniel Paul :
· dune part, une exploration plus approfondie du partenariat avec les organismes HLM, à linstar de laccord signé le 17 décembre dernier. Il est toutefois vrai que les structures particulières du mouvement HLM rendent parfois délicat le relais des engagements pris par les fédérations au niveau des organismes constructeurs eux-mêmes ;
· dautre part, les instructions données aux directions départementales de léquipement permettent de subordonner loctroi dune aide publique à lengagement dune contrepartie concrète ;
leffort public bénéficiant aux organismes HLM sest accru de façon très substantielle au cours des dernières années : le cumul des financements PALULOS et de labaissement du taux de TVA à 5,5 % représente aujourdhui 3,6 milliards de francs à la charge de lÉtat contre 1,6 milliard en 1997-cest-à-dire une croissance de 125 % en un an ;
en ce qui concerne les nouvelles mesures fiscales en faveur de linvestissement locatif, il a reconnu que lefficacité du dispositif « Périssol » nest pas contestable : on peut imputer au passage du dispositif « Quilès-Méhaignerie » au système actuel la progression des ventes de logements neufs de 30 000 unités lannée dernière à 45 000 cette année. Toutefois, ce dispositif avait dès lorigine été compris comme un soutien conjoncturel à lactivité du bâtiment et des travaux publics. Il sagissait dorganiser une relance temporaire du secteur à linstar des mesures qui ont pu être décidées par lancienne majorité en faveur de lautomobile.
Le dispositif proposé par le Gouvernement sinscrit dans une nouvelle logique : celle de la création dun cadre favorable à lémergence de nouvelles générations de bailleurs privés. Loffre locative privée va en effet samenuisant et il est du devoir des pouvoirs publics de faire apparaître les deux dimensions économique et sociale de la situation du bailleur et den légitimer la fonction. Il sagit ainsi de passer dune incitation fiscale ponctuelle à la volonté de convaincre que le statut du bailleur doit être reconnu par la société.
Il existe aujourdhui une attente en faveur dune offre locative non monolithique, qui laisse sa place à une offre privée conventionnée aux côtés de loffre privée et de loffre sociale ;
sagissant de labaissement de la TVA applicable aux travaux, M. Louis Besson a rappelé que les travaux opérés dans les logements sociaux publics seront éligibles à son bénéfice mais que son extension à loffre locative privée reste subordonnée au respect de la réglementation européenne applicable en matière de taxe à la valeur ajoutée ;
lexonération fiscale du dispositif « Périssol » représente pour les finances publiques une charge de 5 milliards de francs en année pleine et le coût du dispositif projeté, applicable à la construction neuve mais aussi aux logements anciens, peut être évalué à près de 3 milliards de francs nonobstant les dispositions dépourvues dincidences financières comme la sécurisation du bailleur par la garantie du loyer ;
les modalités du prêt à taux zéro seront reconduites en 1999 sans changement par rapport à 1998, mais la signature de la convention avec les partenaires du 1 % logement a été loccasion den assurer la sécurisation, effective au 1er janvier 1999 ;
les inquiétudes relatives à linsertion des constructions locatives sociales dans lespace urbain devraient être prises en charge, au moins partiellement, par le texte sur lurbanisme et lhabitat actuellement en préparation, qui pourrait être déposé au Parlement au mois de juin prochain. Il faut toutefois noter que linsertion de lhabitat social dans le tissu immobilier ancien est dores et déjà soutenue par lextension des compétences de lANAH dans les zones de revitalisation rurale et dhabitat groupé et lexonération de quinze ans de la taxe sur le foncier bâti bénéficiant aux opérations dacquisition-amélioration, qui met fin à la distorsion contestable existant par rapport à la construction neuve ;
le problème de lextension de labaissement du taux de TVA sur les travaux de réhabilitation doit être résolu par les dispositions relatives au crédit dimpôt puisque la majorité des opérations y seront éligibles ;
la sortie des difficultés que traverse lUnion nationale des fédérations des organismes dHLM passe probablement, au-delà des questions individuelles, par la définition dorientations plus claires des pouvoirs publics vis-à-vis du mouvement HLM ;
en réponse à Mme Janine Jambu qui a évoqué plusieurs options pour équilibrer les opérations PLA (accroissement de la durée du prêt, octroi dune aide à la pierre spécifique), il a souligné la difficulté dapporter immédiatement une réponse à un tel problème. La baisse du taux du livret A constitue une première avancée, qui doit sans doute être prolongée ;
la décision du Conseil constitutionnel n° 98-043 DC du 29 juillet 1998 a censuré larticle 119 de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, en ce quil portait atteinte à la séparation des pouvoirs en subordonnant le concours de la force publique à lexécution dune décision de justice à la proposition dune offre préalable dhébergement à la personne expulsée ;
le reproche de privilégier le logement social lui paraît inexact : les mesures relatives aux bailleurs privés en portent témoignage. Le système de lamortissement « Périssol », dont les concepteurs avaient dailleurs programmé dès lorigine la caducité, a été prorogé jusquau 31 août 1999. Il est applicable aux opérations pour lesquelles le permis de construire aura été obtenu avant le 31 décembre 1998 et les travaux achevés avant le 1er janvier 2001. Le dispositif proposé par le Gouvernement ne sera pas applicable aux résidences touristiques, mais le secrétariat dEtat au tourisme réfléchit à lheure actuelle à une transposition de ces dispositions aux résidences de cette nature ;
le nombre de logements vacants au sein du parc HLM peut être évalué à environ 100 000 ;
la lutte contre le saturnisme est appelée à bénéficier de la réévaluation des crédits de lANAH, ce qui représente 30 à 50 000 francs par logement ;
les opérations damélioration du système de chauffage doivent bénéficier prioritairement des financements PALULOS, car ils sont source déconomies de charges très significatives ;
on peut évaluer à 800 000 ou 900 000 unités le nombre de logements vétustes dont la salubrité est insuffisante.
Cet habitat ancien est aujourdhui régi par une législation et une réglementation qui datent du XIXe siècle et doivent donc être adaptées. Une mission de réflexion ayant été constituée à cette fin, une simplification de son régime devrait être proposée dans le cadre de la future loi sur lhabitat et lurbanisme, visant à actualiser le droit applicable aux travaux et à renforcer la protection de ses occupants ;
le problème des garanties demprunts apparaît réel, mais M. Louis Besson a observé que la Caisse des dépôts et consignations présente en la matière des exigences comparables à celles du Crédit foncier de France ;
les propos relatifs à la nécessité de transformer les crédits inscrits en consommations effectives ne peuvent que susciter ladhésion ;
le constat dressé de la paupérisation des entrants dans le parc HLM est ancien. Labsence de dérive des dépenses APL peut toutefois être interprétée comme un signe de stabilisation de ce problème.
Conformément aux conclusions de M. Alain Cacheux, rapporteur pour avis, la commission a émis un avis favorable à ladoption des crédits du logement pour 1999.
fpfp
La commission a ensuite examiné pour avis, sur le rapport de M. Daniel Chevallier, les crédits de la recherche et de la technologie pour 1999.
M. Daniel Chevallier, rapporteur pour avis des crédits de la recherche et de la technologie, a regretté que le budget civil de recherche et de développement (BCRD) pour 1999 ne semble pas avoir un caractère prioritaire. Avec une augmentation de 1,6 %, il se situe en effet en-deçà des 2,3 % daugmentation moyenne des dépenses pour lannée 1999.
Le rapporteur pour avis a cependant observé que, pour la deuxième année consécutive, le BCRD augmentait, et ce dans un souci de création demplois de chercheurs et de techniciens. Il a fait remarquer quavec un taux de renouvellement de 3,1 % par an, ce budget se situe au-dessus du taux nécessaire au renouvellement du personnel de recherche, qui est de 3 %. En outre, afin de permettre à un nombre plus important détudiants daccéder à la formation par la recherche, le flux annuel des allocations, rehaussé de 3 700 à 3 800 entre 1997 et 1998, sera maintenu à 3 800 pour 1999.
Sagissant des moyens financiers des établissements scientifiques et techniques (EPST) et des établissements publics industriels et commerciaux (EPIC), le rapporteur a relevé quils sont relativement contrastés mais a approuvé leur augmentation globale de 0,7 % par rapport à lannée 1998.
Les dotations accordées à la recherche universitaire progressent de 2,9 % et la contribution française au programme communautaire de recherche et développement sélève à 3,5 milliards de francs.
Énonçant les principales mesures de ce budget, comme laide de 500 millions de francs à linsertion des jeunes docteurs, laugmentation de 51,8 % de la dotation au Fonds pour la recherche et la technologie (FRT) qui passe à 630 millions de francs en autorisations de programme et 670 millions en crédits de paiement, et laide au recrutement, le rapporteur a regretté quil ny ait pas encore de bilan effectué sur ces dispositions.
Sagissant des mesures nouvelles proposées dans le budget civil de recherche et de développement pour 1999, le rapporteur a souligné leffort entrepris concernant le nouveau Fonds national de la science, destiné à promouvoir des actions concertées entre laboratoires publics et doté de 500 millions de francs.
La création du Conseil national de la science, composé dune vingtaine de personnalités du monde scientifique et de représentants du monde économique, témoigne également de la volonté du Gouvernement de faire contribuer des acteurs extérieurs aux choix dorientation de la politique de recherche et de technologie.
Le rapporteur pour avis a soutenu également le ministre de lenseignement supérieur, de la recherche et de la technologie dans son programme de restructuration des organismes de recherche qui montre sa volonté de « débureaucratiser » la communauté scientifique.
Il a conclu son propos en espérant quà lavenir ce budget deviendrait prioritaire car cest avec la recherche daujourdhui quon crée les emplois de demain.
M. Pierre Cohen sest interrogé sur les orientations précises de la politique de recherche et notamment sur le Fonds national de la science. Il a également demandé des précisions sur les restructurations envisagées dans les organismes de recherche et notamment au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Tout en considérant la recherche publique comme le fondement de la recherche à moyen et long termes, il sest montré intéressé par la politique dinnovation qui tend à développer la recherche privée et donc à établir un équilibre entre recherche publique et recherche privée. Il a cependant souhaité quau cours de lannée qui vient, qui doit être lannée de la recherche, ait lieu un vrai débat, non seulement à travers le Conseil national de la science mais aussi avec les citoyens.
Conformément aux conclusions de M. Daniel Chevallier, rapporteur pour avis, la commission a ensuite donné un avis favorable à ladoption des crédits de léducation nationale, recherche et technologie : III. Recherche et technologie pour 1999.
fpfp
Puis la commission a examiné pour avis, sur le rapport de M. Claude Hoarau, les crédits de lOutre-mer pour 1999.
M. Claude Hoarau, rapporteur pour avis, a indiqué que le budget du secrétariat dEtat à lOutre-mer présentait des avancées importantes en faveur de lemploi :
au niveau de la ligne budgétaire unique (LBU), dont la dotation progresse de 58 % et passe de 568,5 millions de francs en 1998 à 897,4 millions de francs en 1999. Cette augmentation permettra de financer la construction et la réhabilitation de 19 000 logements et de créer des emplois dans ce secteur ;
au niveau du Fonds pour lemploi dans les département doutre-mer (FEDOM), dont les crédits affectés aux solutions dinsertion augmentent sans porter préjudice aux crédits attribués au dispositif des emplois-jeunes, dont le nombre devrait passer à 7 000 en 1999. Il faut aussi souligner que la possibilité dun abondement budgétaire en cours dexercice est confirmée afin de prendre en compte la montée en charge de ces emplois.
Le projet de loi de finances pour 1999 fixe le budget du secrétariat dEtat à lOutre-mer à 5,59 milliards de francs en moyens de paiement, soit une progression de 7 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998 et à 1,87 milliard de francs en autorisations de programme. Il convient de noter une augmentation de 6,4 % des sommes consacrées à lemploi et de 58 % de celles consacrées au logement.
Ce budget accroît les moyens dintervention du secrétariat dEtat à loutre-mer dans les domaines prioritaires qui ont été fixés par le Gouvernement : le soutien à la croissance, lemploi et la solidarité.
M. Claude Hoarau a déploré que les crédits dEtat affectés directement à linvestissement névoluent pas de façon satisfaisante. Ainsi, le Fonds dinvestissement des départements dOutre-mer (FIDOM), dont les ressources ont sensiblement diminué ces dernières années et qui ont bénéficié dune légère augmentation en 1998 (232,5 millions de francs), doit affronter une nouvelle baisse de ses recettes, qui ne sélèvent plus quà 205 millions de francs en 1999. La même évolution est constatée en ce qui concerne le Fonds dinvestissement pour le développement économique et social (FIDES).
M. Claude Hoarau a ensuite rappelé un point déjà soulevé lannée dernière, concernant la pérennité de lutilisation de la créance de proratisation en faveur du logement social. Dans la perspective de mener à son terme le processus dégalité sociale, il a jugé indispensable de mettre en place une programmation pluriannuelle de la baisse de la créance de proratisation et, de façon corrélative, dun alignement du RMI.
M. Claude Hoarau sest, par ailleurs, interrogé sur lavenir du dispositif de défiscalisation, aménagé lan dernier moins dans un souci déconomie que par la volonté de remédier à des injustices fiscales. Il avait alors été affirmé que les sommes récupérées à ce titre seraient réaffectées dans léconomie des DOM. Après un an dapplication du nouveau système, nul ne connaît le montant des économies réalisées par les services fiscaux. M. Claude Hoarau a indiqué quil avait déposé un amendement au projet de loi de finances demandant que la production audiovisuelle qui pourrait draîner des crédits métropolitains vers des sociétés existant déjà outre-mer, puisse être éligible au dispositif de défiscalisation.
Conformément aux conclusions de M. Claude Hoarau, rapporteur pour avis, la commission a ensuite donné un avis favorable à ladoption des crédits de lOutre-mer pour 1999.
© Assemblée nationale
|