ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES
COMPTE RENDU N°32
(Application de l'article 46 du Règlement)
Jeudi 28 janvier 1999
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. André Lajoinie, Président
SOMMAIRE
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Examen du projet de loi (n° 1253) relatif à la modernisation et au développement du service public de lélectricité (M. Christian BATAILLE, rapporteur) : DISCUSSION GÉNÉRALE
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La commission a examiné, sur le rapport de M. Christian Bataille, le projet de loi relatif à la modernisation et au développement du service public de lélectricité (n° 1253).
M. Christian Bataille, rapporteur, a indiqué en préambule que le texte présenté par le Gouvernement était le fruit dun long travail de réflexion et de concertation engagé par les pouvoirs publics dès ladoption de la directive 96/92/CE du 19 décembre 1996. De son côté, il a également procédé à de nombreuses auditions de syndicats, dindustriels et dassociations.
Il a rappelé quaux termes de larticle 27 de la directive la transposition par les Etats membres doit être réalisée avant le 19 février 1999. Il importe donc quune première lecture complète du texte devant lAssemblée ait lieu avant cette date pour marquer clairement la volonté de la France de transposer rapidement la directive.
Aujourdhui, lélectricité est un secteur qui intéresse lUnion européenne comme dailleurs lensemble des services publics, à lexception notable de leau, ainsi que latteste ladoption de directives dans le domaine des télécommunications, des services postaux et du gaz.
Lélaboration du marché intérieur de lélectricité à partir de propositions de la Commission européenne a commencé avec les années 1990 ; après avoir cherché leur voie, les négociations entre les Quinze se sont intensifiées au tournant de 1995 ; la directive « électricité » a été adoptée définitivement le 19 décembre 1996.
Celle-ci prévoit que la production, le transport et la distribution délectricité seront organisés en Europe selon des règles communes définissant un marché intérieur.
Les Etats peuvent imposer aux entreprises des obligations de service public portant en particulier sur la sécurité dapprovisionnement, la régularité, la qualité et les prix des fournitures ainsi que sur la protection de lenvironnement. Ils peuvent également, sous réserve dappliquer des critères objectifs et non discriminatoires, imposer une planification à long terme des équipements de production. Dans ce cadre, les nouvelles capacités installées sont créées par autorisation ou appel doffres.
Chacun des Etats membres désignera un gestionnaire du réseau de transport (GRT) ; celui-ci est principalement chargé de lappel des installations de production.
Chaque Etat pourra choisir entre différentes modalités daccès au réseau : accès réglementé (sur la base dun tarif publié applicable à tous les opérateurs), accès négocié (permettant lachat dénergie moyennant des accords commerciaux négociés au cas par cas) ou « acheteur unique » (désignation dun acheteur compétent sur le territoire couvert par le gestionnaire du réseau).
Les Etats définiront des « consommateurs éligibles » (ceux-ci disposeront de la liberté de choisir leur fournisseur) représentant au minimum 26 % de leur marché au 19 février 1999. Cette proportion pourrait passer à 30 % en février 2000 et 33 % en février 2003. Les consommateurs de plus de 100 GWh par an et par site seront de droit éligibles. Cette ouverture pourra connaître une nouvelle étape à partir de 2006, conformément aux dispositions de larticle 26 de la directive.
Pour M. Christian Bataille, ne pas transposer la directive électricité risque de compromettre gravement le fonctionnement du système électrique français et de pénaliser EDF. En effet, dès le 19 février 1999, certaines dispositions du texte seront dapplication immédiate. Les clients finals consommant plus de 100 GWh par an et par site pourront par exemple sapprovisionner auprès du fournisseur de leur choix et tout opérateur postulant tel Vivendi ou Suez-Lyonnaise des eaux sera fondé à demander lapplication du principe douverture à la concurrence de la production.
Par ailleurs, en cas de non transposition, la Commission européenne pourrait engager, comme pour des mesures législatives portant sur les périodes de chasse des oiseaux migrateurs, une procédure de « manquement ».
Le rapporteur a ensuite rappelé que, contrairement à la Belgique, lIrlande et la Grèce, la France navait pas obtenu dans la directive un délai supplémentaire pour procéder à sa transposition.
Il a ensuite estimé que le projet de loi présenté par le Gouvernement était un vrai « projet pour le service public ». La totalité du titre Ier est en effet consacrée à ce thème. Le service public est inséré dans la politique énergétique du pays, les principes dégalité, de continuité et dadaptabilité qui le fondent sont réaffirmés et sa contribution à la cohésion sociale à travers lébauche dun droit à lénergie est consacrée.
Le service public de lélectricité recouvre trois missions : le développement équilibré de lapprovisionnement du pays en électricité, le développement et lexploitation des réseaux publics de transport et de distribution et la garantie des fournitures à tous les consommateurs qui en font la demande. Un fonds des charges dintérêt général de lélectricité financé par les contributions des producteurs et fournisseurs livrant aux clients finals apportera aux producteurs la compensation des charges résultant de leurs missions de service public.
Le schéma retenu par le projet de loi pour organiser le système électrique français est voisin de celui proposé par la directive :
la politique énergétique définie pour son volet « électricité » dans le cadre de la programmation pluriannuelle des investissements de production continue à relever des pouvoirs publics ;
les consommateurs de plus de 40 Gwh par an en 1999 (puis 20 en février 2000 et de 9 à partir de février 2003) seront éligibles ;
la régulation du secteur est confiée à une Commission de régulation de lélectricité de six membres et disposant de pouvoirs de proposition, de contrôle et de sanction.
M. Christian Bataille a ensuite appelé lattention des commissaires sur plusieurs points :
le degré douverture du marché français (26 % en 1999) est fixé au plancher de ce que requiert la directive ; louverture à la concurrence seffectuera donc de façon mesurée ;
le gestionnaire du réseau de transport (GRT) est incorporé à EDF, qui conserve ainsi son caractère dentreprise intégrée. Cet organisme sera au cur du système ; il aura en effet pour mission principale la gestion des infrastructures du réseau de transport, lappel sur le réseau des installations de production et des sources dimportation et lappel des réserves dapprovisionnement ; il devra prévenir la congestion du réseau ;
le statut des industries électriques et gazières est de droit applicable aux opérateurs entrant sur le marché français de lélectricité.
Il a ensuite indiqué quil nétait plus possible daborder le XXIème siècle dans le cadre plus que cinquantenaire de la loi du 8 avril 1946.
En effet, la concurrence est déjà présente depuis le début des années 1990 entre les différentes formes dénergie comme le constatent au quotidien tous les agents dEDF.
Par ailleurs, lélargissement de la spécialité dEDF est devenu nécessaire. Il lui faut désormais pouvoir se présenter comme un « énergéticien » capable de présenter des « offres globales », comme lensemble de ses concurrents.
Enfin, la loi de 1946, qui demeure un jalon important de notre histoire collective, ne sera pas abrogée mais seulement modifiée sur quelques points (fin du monopole de production, dimportation et dexportation, condition de nomination du directeur général, composition du conseil supérieur de lélectricité et du gaz, aménagement du principe de spécialité, etc.).
Il a conclu en soulignant que la réforme laisse intact le statut dEDF, ne touche pas à celui de son personnel et ne remet pas en cause les acquis sociaux liés à ce statut.
Après lexposé du rapporteur, la commission a rejeté lexception dirrecevabilité déposée par M. José Rossi et la question préalable déposée par M. Guy Hascoët.
Intervenant dans la discussion générale, M. Alain Cacheux a souligné que trois questions principales se trouvent posées à loccasion de lexamen de ce projet de loi.
La première est celle de lopportunité même de la directive et de la possibilité dune éventuelle renégociation. Il a rappelé que la majorité actuelle avait en son temps exprimé son désaccord avec la directive marquée du sceau du libéralisme dominant la construction communautaire - en dépit de certains gages quant au rôle de lEtat et aux préoccupations de service public.
La renégociation de la directive semble malheureusement impossible pour trois raisons. La France doit naturellement respecter la parole quelle a donnée et lengagement quelle a souscrit. Par ailleurs, la multiplication des échéances européennes a mobilisé sans répit lénergie du Gouvernement au cours des derniers mois : il faut ainsi rappeler que la signature du traité dAmsterdam a été loccasion dun rééquilibrage de la construction communautaire en faveur de lemploi et que la mise en place de leuro introduit un contrepoids au pouvoir de la banque centrale européenne. Enfin, la fidélité du groupe socialiste à lidée européenne lui interdit de provoquer une crise qui serait de nature à menacer les intérêts français.
La seconde question est celle de lappréciation portée globalement sur le projet de loi. Ce texte respecte la conception que se fait la majorité du service public et reconnaît une place précise à lEtat, aux collectivités locales et à EDF : au premier, la responsabilité de définir la politique énergétique du pays ; aux secondes, la confirmation du pouvoir de lautorité concédante en matière de distribution de lénergie électrique ; à EDF, la place de lopérateur de service public.
EDF est doté des moyens qui lui permettront de lutter à armes égales contre la concurrence et de demeurer le premier électricien européen : lélargissement du principe de spécialité vis-à-vis des clients éligibles est, de ce point de vue, satisfaisante.
Le maintien du statut du personnel constitue un élément positif, puisquil préserve les conditions de travail des salariés dEDF et égalise la compétition entre lensemble des opérateurs.
La préservation de lunité de lentreprise doit être saluée, de même que la prise en compte de nombreuses préoccupations en matière dénergies renouvelables, de protection de lenvironnement ou de politique énergétique - même si, sur ce point, le renforcement du rôle du Parlement apparaît souhaitable.
Les améliorations les plus significatives lui paraissent devoir être apportées en matière de service public. M. Alain Cacheux a souhaité notamment une reconnaissance plus large du droit à lénergie pour tous, au-delà des dispositifs actuels en matière de pauvreté et de précarité, ainsi quune garantie réaffirmée de la continuité du service public et de lidentité des prestations en tout point du territoire. Enfin, la concertation locale et régionale avec lensemble des acteurs (consommateurs, élus locaux et organisations syndicales) doit être renforcée.
La troisième question est celle des conséquences quentraînerait un éventuel rejet du projet de loi. Celui-ci déboucherait sur des recours multiples devant les autorités juridictionnelles européennes et sur la demande présentée par les concurrents dEDF de bénéficier immédiatement des dispositions de la directive dapplication directe. Le risque apparaît alors dune ouverture totale du marché dans des conditions concurrentielles inéquitables pour lopérateur historique, dune atteinte à lunicité de lentreprise et de larrivée de nouveaux énergéticiens en dehors de tout cadre.
En conclusion, M. Alain Cacheux a souhaité que le projet de loi quil a qualifié de globalement positif puisse être amélioré en séance publique.
M. Franck Borotra a rappelé que la directive résulte dun accord au sein de lEurope communautaire, qui naurait pu être obtenu sans la volonté commune de la France et de lAllemagne. Sil estime que les possibilités de renégociation ne sont aucunement fermées, il a mis en garde contre le risque de voir celle-ci déboucher sur un accord moins favorable et une libéralisation très étendue, à limage de celle quon observe dans la plupart des autres pays européens. Or, il a déploré quà travers le projet de loi, le Gouvernement nait pas « fermé la porte » à une éventuelle évolution ultérieure.
Il a en revanche souligné que les menaces de contentieux communautaires ne devaient pas conduire notre pays à négliger ses propres intérêts et que le groupe RPR adoptera une attitude dopposant responsable vis-à-vis de ce texte.
Il a ensuite regretté que le projet de loi ne sengage pas dans un réexamen de fond de la loi de 1946 que lorganisation actuelle de la distribution délectricité eût pourtant justifié. Il a également fait valoir que la position de la Cour de justice des communautés européennes sur le financement des services dintérêt général par les entreprises détentrices de droits exclusifs pouvait faire douter de la conformité du texte à la jurisprudence communautaire.
Le texte présenté par le Gouvernement ne lui paraît donc pas acceptable en létat sur de nombreux points.
La transposition de la directive ne lui semble pas conforme à lesprit qui a présidé à sa négociation, cest-à-dire celui de lacceptation dune ouverture limitée du marché de lélectricité sans aucun engagement sur un élargissement ultérieur de cette ouverture nationale. Le projet de loi, qui multiplie les contraintes sur les nouveaux producteurs, ninterdit en revanche aucunement quon progresse à lavenir en cette matière.
La deuxième source de difficultés est liée à linsuffisance dautonomie et dindépendance du gestionnaire de réseau.
Les modalités dapplication du projet de loi sont par ailleurs imprécises et exposent donc le cadre que votera le Parlement à des déformations assez substantielles.
La transcription ne conforte pas la place de la filière nucléaire dans le système électrique français et la pérennité de lEPR est menacée par les dispositions relatives à la programmation pluriannuelle des investissements et à la suspension de lobligation dachat en situation de surcapacité.
Enfin, il convient douvrir de nouvelles perspectives à EDF en Europe en gardant à lesprit que les difficultés liées à la réciprocité sont dautant plus significatives que louverture du marché national est moins réelle.
M. Franck Borotra a conclu son intervention en indiquant les points sur lesquels il souhaite que les dispositions présentées évoluent. Il faut selon lui :
- renforcer lautonomie du gestionnaire de réseau afin dassurer la transparence de ses décisions ;
accroître les pouvoirs de lautorité de régulation en matière dinvestigation, de sanctions, de contrôle des tarifs réglementés, de définition des coûts de transport et des charges de service public et dabus de position dominante ;
préciser la notion de charges de service public ;
conforter la diversification des sources dénergie électrique, en matière notamment de cogénération et de production décentralisée ;
revoir le principe général des procédures dautorisation ;
améliorer les dispositions relatives à la dissociation comptable et au pouvoir de contrôle de la commission de régulation ;
exempter les nouveaux opérateurs privés de lapplication, à leurs salariés, du statut du personnel des industries électriques et gazières ;
élargir lobjet social dEDF, non pas du point de vue des clients non éligibles (pour lesquels la situation actuelle doit perdurer au titre du respect du principe de spécialité), mais de celui des clients éligibles pour lesquels louverture de possibilités de diversification est souhaitable et afin de délivrer létablissement public de toute contrainte dans ses activités à létranger;
préciser les modalités dorganisation du marché de lélectricité et les critères déligibilité.
Il a conclu en indiquant quen létat actuel du texte, son groupe ne pourrait le voter mais que sa position pourrait évoluer en fonction de ladoption de certains de ses amendements, étant entendu quil ne cherchait pas à obtenir satisfaction sur tous les points présentés ci-dessus.
M. Claude Billard a fait remarquer que cette loi était un sujet dinquiétude pour le groupe communiste. En effet, la libéralisation et la dérégulation du marché peuvent se révéler contraires à lintérêt général. Tout en soulignant les atouts dont dispose EDF dans un marché souvrant à la concurrence, M. Claude Billard sest interrogé sur sa capacité à assumer ses missions de service public dans ce nouveau cadre.
Il a donc annoncé que son groupe ne pouvait voter le projet de loi en létat et quil présentera en conséquence des amendements visant en particulier à conforter le service public. Ils porteront sur la démocratisation du service public, sur la possibilité donnée aux élus dexercer leur pouvoir de contrôle et sur le nécessaire renforcement de la cohésion sociale par la lutte contre lexclusion.
M. Pierre Micaux a insisté sur la nécessité de mettre en place un système fondé sur la transparence et la coopération entre concédants et opérateurs. Il faut transposer « dans la clarté » afin déviter la multiplication des procédures de contentieux devant la Cour de justice des communautés européennes. Ce principe de transparence doit sappliquer tant au gestionnaire du réseau de transport quaux producteurs. Il sagit de donner à tous les opérateurs, y compris EDF, les mêmes droits et obligations dans un marché ouvert à la concurrence.
Il a fait remarquer que lapplication aux salariés des nouveaux entrants du statut des personnels des industries électriques et gazières pouvait surprendre à lheure dune organisation mondiale du commerce et de la concurrence. Il sest opposé à lidée de faire porter certaines charges de service public sur les nouveaux entrants et de leur faire payer la facture de Superphénix.
Exposant la position présentée par les autorités concédantes, M. Pierre Micaux a exprimé son accord avec les grandes lignes du projet de loi. Il a enfin insisté sur la nécessité de soutenir le rôle des concédants et daméliorer le statut de certains distributeurs non nationalisés.
M. Christian Bataille, rapporteur, a fait valoir quil navait pas vocation en tant que rapporteur à être lavocat du Gouvernement et à défendre pied à pied toutes les dispositions du projet de loi. Le secrétaire dEtat à lindustrie sen chargera lui-même en séance publique. Le rapporteur a souhaité ne pas engager dès à présent le débat sur les propositions de modification du projet de loi, lui-même préparant plusieurs amendements pour les réunions de la semaine prochaine. Il a cependant relevé que plusieurs propositions des orateurs allaient dans le sens de ses réflexions.
Il a ensuite indiqué quil nexistait aucune divergence entre lui-même et M. Alain Cacheux. Il a cependant précisé quen cas dabsence de transposition de la directive européenne, il ny aurait pas douverture du marché de lélectricité à 100 %. En effet, la directive fait appel au principe de subsidiarité pour transposer plusieurs de ses dispositions ; certaines dentre elles sont cependant dapplication directe, comme celle permettant aux consommateurs finals consommant plus de 100 GWh par an et par site de faire jouer la concurrence pour leur fourniture en électricité.
Il a ensuite déclaré partager plusieurs des points de vue émis par M. Franck Borotra et sest déclaré ouvert au débat sur les sujets quil a abordés et sur lesquels son approche a été technique et ouverte. Des convergences peuvent être trouvées, dès lors quelles ne remettent pas en cause léquilibre du projet de loi.
Il a également soutenu lidée défendue par M. Franck Borotra selon laquelle il faut donner sa chance à lEPR.
En réponse à M. Pierre Micaux, il a indiqué quil était disposé à rediscuter en commission comme en séance publique des dispositions de larticle 46 du projet de loi incluant les coûts liés à Superphénix dans les coûts échoués.
Enfin, comme la proposé M. Claude Billard, il a souhaité que le projet de loi traduise une meilleure expression du service public. Ce texte consacre dès à présent une large place au service public ; plusieurs considérations évoquées par M. Claude Billard peuvent cependent être mieux soulignées dans la loi. La spécificité française du service public doit en effet être confortée. En tout état de cause, la directive européenne nentraîne aucunement sa disparition.
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