ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES
COMPTE RENDU N° 49
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 28 avril 1999
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. Patrick Rimbert, secrétaire
SOMMAIRE
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Examen en nouvelle lecture du projet de loi (n° 1527 rect.), modifié par le Sénat, dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire et portant modification de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire
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(M. Philippe DURON, rapporteur).
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Information relative à la commission
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La commission a examiné en nouvelle lecture, sur le rapport de M. Philippe Duron, le projet de loi (n° 1527 rect.), modifié par le Sénat, dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire et portant modification de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire.
M. Philippe Duron, rapporteur, a tout dabord rappelé que la commission mixte paritaire, qui sétait tenue au Sénat le 6 avril 1999, avait échoué, puisquil y avait été fait le constat de désaccords trop importants sur des dispositions essentielles du projet de loi.
Concernant la philosophie générale du texte adopté par le Sénat, il a estimé que celui-ci avait défendu une approche de laménagement du territoire assez défensive, centrée surtout sur les zones en difficulté, marquant par là même un retour à lesprit de la loi du 4 février 1995.
Il a regretté que les sénateurs aient choisi de revenir à une logique de zonages et doffre équipementière, et non dadopter la logique de projet et la conception globale de laménagement du territoire retenues par lAssemblée nationale lors de la première lecture.
M. Philippe Duron, rapporteur, a cependant souligné que le Sénat avait apporté un certain nombre daméliorations au texte voté par lAssemblée. Parmi celles-ci, outre des améliorations rédactionnelles, il a cité lintroduction dun schéma directeur déquipements et de services sportifs. Selon lui, ce schéma trouve tout à fait sa place parmi les huit autres schémas prévus par le projet de loi, et il a donc proposé de le reprendre lors de cette nouvelle lecture. Pour autant, il a jugé que la rédaction proposée par le Sénat était loin dêtre satisfaisante puisquelle sinspirait directement de la loi du 4 février 1995 et se situait donc surtout dans une perspective équipementière.
Il a également salué la reconnaissance législative par le Sénat des agences de développement et des comités dexpansion économique qui jouent un rôle essentiel dans laménagement du territoire. Le rapporteur a estimé souhaitable de reconnaître également les comités de bassins demplois comme le propose un amendement de M. Jean-Michel Marchand.
Il a cependant constaté que certaines modifications apportées par le Sénat étaient inacceptables. Il sagit tout dabord de la remise en cause des schémas de services collectifs. Ceux-ci ont été rebaptisés « schémas directeurs déquipements et de services » et remodelés selon une logique doffre. Par ailleurs, en décidant que ces schémas directeurs devaient être adoptés par une loi portant schéma de synthèse sous la forme dun rapport annexé, le Sénat est revenu à un dispositif très proche de celui de la loi du 4 février 1995, avec le schéma national dont le rapporteur a rappelé les difficultés délaboration. Dans le domaine des transports, il a estimé que le retour à des schémas unimodaux rompait également avec une des principales avancées du texte adopté par lAssemblée nationale. Sur ce point, le rapporteur a proposé de revenir au texte voté par cette dernière en première lecture.
Il a souligné quune autre divergence fondamentale concernait larchitecture territoriale proposée par le projet de loi, qui avait dailleurs été significativement enrichie par la commission de la production et des échanges. En effet, le Sénat a considérablement affaibli les dispositions relatives aux pays et aux agglomérations, qui constituaient pourtant lélément central de cette architecture.
En ce qui concerne les pays et notamment leur procédure de constitution, le rapporteur a estimé que le Sénat était revenu à un mécanisme proche de celui prévu par la loi du 4 février 1995, en supprimant tous les éléments de souplesse quavait introduit lAssemblée nationale. Cest ainsi que la distinction entre le périmètre détude et le périmètre définitif du pays, qui exprimait pourtant bien lesprit du pays en tant quespace de projet et sa capacité dévolution a été supprimée. Le rapporteur a également déploré que le Conseil de développement, instance de représentation de la société civile, ait été supprimé, ainsi que la possibilité de constituer pour la contractualisation avec lEtat, un groupement dintérêt public de développement local, formule caractérisée par sa souplesse.
Concernant les agglomérations, M. Philippe Duron, rapporteur, a jugé que le Sénat avait là aussi profondément transformé le texte adopté par lAssemblée. Dune part, le seuil de population permettant de constituer une agglomération a été modifié, et établi par référence au code général des collectivités territoriales, qui prévoit quune agglomération est constituée par un ensemble de population de plus de 20 000 habitants. Il a craint que cette rédaction puisse aboutir à la constitution dagglomérations qui ne pourraient pas se regrouper à terme en une communauté dagglomérations au sens du projet de loi relatif au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, qui fixe ce seuil à 50 000 habitants.
Dautre part, le Sénat a supprimé le conseil de développement de lagglomération, ainsi que lobligation pour une agglomération dêtre constituée en établissement public de coopération intercommunale à taxe professionnelle unique à léchéance du premier contrat avec lEtat. Sur ce point, le rapporteur a proposé de revenir au texte adopté par lAssemblée nationale, lors de la lecture précédente.
Parmi les autres modifications inacceptables proposées par le Sénat, le rapporteur a cité les dispositions affaiblissant la représentation des associations et des acteurs économiques et sociaux au sein des différentes instances de laménagement du territoire.
Sur tous ces points, le rapporteur a proposé de revenir aux grandes lignes du texte adopté par lAssemblée nationale, en première lecture.
Après lexposé du rapporteur, la commission a rejeté lexception dirrecevabilité et la question préalable.
M. Patrick Ollier sest déclaré surpris par le déroulement de la commission mixte paritaire et par la position prise par le rapporteur qui dès son intervention introductive avait prévu que la commission échouerait. Il a estimé que le projet de loi, tel quadopté par le Sénat, constituait un bon compromis législatif, notamment par laccent mis sur la cohérence nationale, les droits du Parlement et le développement économique. Il a par ailleurs annoncé que le groupe RPR défendrait les propositions sénatoriales et contesté que soit qualifiée de défensive lapproche du Sénat. Selon lui, le traitement des zones en difficulté et la perspective équipementière ne sopposent pas à une véritable politique de laménagement du territoire mais sont complémentaires.
Il a enfin estimé quil était essentiel quexiste en matière daménagement du territoire une loi qui sinscrive dans la durée ; reconnaissant que certaines mesures prévues par la loi n° 95-115 dorientation et daménagement du territoire du 4 février 1995 nont pas été mises en uvre, il a déploré que la majorité actuelle nait pas proposé un projet de loi qui en soit simplement complémentaire.
M. Léonce Deprez, sexprimant au nom du groupe UDF-Alliance, sest étonné que la commission mixte paritaire, dont il était membre, nait pu parvenir à un texte commun, alors que de nombreux points de convergence sy étaient exprimés. Il a souligné la grande qualité des participants à la commission mixte paritaire et relevé que les sénateurs membres de cette commission pouvaient faire valoir une grande expérience en matière daménagement du territoire. Il a estimé également que le rapporteur avait fait preuve dune moindre volonté de conciliation quà loccasion de la première lecture du projet de loi à lAssemblée nationale alors que les sénateurs avaient défendu une vision constructive et non partisane des questions non prises en compte par la majorité de lAssemblée, sagissant notamment de la mise en place dun schéma national « de synthèse » entre les schémas de services collectifs, permettant de donner une cohérence à ceux-ci.
M. Léonce Deprez a regretté quun accord nait pu se dégager avec les sénateurs sur la préservation des « droits du Parlement » et exprimé son désaccord avec le rapporteur, opposant « la vision défensive » quaurait eu le Sénat aux « vues offensives » de lAssemblée nationale. Il a regretté que naient pas été retenues par ailleurs les références à la notion de « reconquête des territoires » concernant la politique des pays et à celle de « développement économique ». Il a enfin regretté que la majorité témoigne dune volonté politique de retourner strictement au texte initial, alors que des éléments daccords existent avec lopposition.
M. Jean-Claude Daniel a estimé que deux logiques différentes sétaient exprimées lors des débats de première lecture à lAssemblée nationale et au Sénat, sagissant aussi bien du contenu de la notion de « schémas de services collectifs», de la place à conserver aux dispositions de la « loi Pasqua » du 4 février 1995 que du rôle du Parlement pour lévaluation de la politique daménagement du territoire. Le Sénat a dégagé ainsi la notion de « schémas directeurs déquipements et de services » et promu une autre logique en ce qui concerne la politique des pays et des agglomérations.
Les logiques respectives de lAssemblée nationale et du Sénat ne semblent pas conciliables, a estimé M. Jean-Claude Daniel, même si, à lintérieur dune même logique, tous les points peuvent être considérés comme ouverts à la discussion. M. Jean-Claude Daniel a insisté enfin sur limportance de la notion de pays, doù émergeront de nouveaux projets portés notamment par le milieu associatif.
M. Jean-Michel Marchand a fait remarquer que la perception du projet de loi à lextérieur des assemblées était très éloignée des polémiques existant au sein du Parlement. Ayant pris note des divergences sur la notion de pays, il a rappelé que ceux-ci devaient constituer des territoires de projet.
Il a ensuite attiré lattention sur trois points : un affinement de la rédaction des dispositions évoquant les agendas 21 locaux du programme « Actions 21 » ; le rôle des parcs naturels régionaux et leur articulation avec les pays et les agglomérations ; la reconnaissance législative des comités de bassins demplois. Il a souligné que le projet de loi nentraînait pas la disparition pure et simple de la LOADT du 4 février 1995, et exprimé le souhait que certaines propositions sénatoriales soient reprises. Il a enfin estimé nécessaire que le projet de loi soit au service dun développement durable et attaché à la promotion de lemploi.
Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont a déploré que la politique daménagement du territoire donne lieu à des dérives partisanes et a reproché aux membres de lopposition de sen tenir à un schéma de pensée préétabli. Elle a par ailleurs estimé que le Sénat avait proposé quelques bonnes dispositions, notamment celles relatives au schéma de services collectifs du sport.
M. Félix Leyzour a estimé qualors que lopposition à lAssemblée nationale sétait livrée à une attaque frontale du projet de loi, la majorité sénatoriale avait davantage cherché à enrichir le texte. Néanmoins, il ny a pas lieu de sétonner de léchec de la commission mixte paritaire, compte tenu de laffrontement de deux logiques divergentes. Il a en conclusion souhaité que lors de la nouvelle lecture on revienne à lesprit du texte tel que voté par lAssemblée nationale en première lecture, tout en laméliorant.
M. Jean-Claude Lenoir a jugé que le Gouvernement avait commis une erreur en décidant de déclarer lurgence sur un projet de loi de cette nature. Plusieurs lectures auraient permis de rapprocher les points de vue et daboutir à un texte applicable au niveau local. Il a en outre dénoncé la volonté déchouer lors de la commission mixte paritaire, malgré les tentatives répétées de conciliation de la part de lopposition de lAssemblée nationale et de la majorité sénatoriale. Estimant quen létat, le projet de loi était partisan et difficile à mettre en application, il a annoncé quil soutiendrait en séance publique une motion de renvoi en commission.
M. François Sauvadet a estimé que la nouvelle loi sur laménagement du territoire devait contenir des dispositions avant tout simples et sinscrivant dans la durée car les élus locaux attendent aujourdhui surtout un cadre juridique stable. Des règles simples sont dautant plus indispensables, que ce qui était encore récemment « lAgenda 2000 » présenté par la Commission européenne prévoit une nouvelle donne pour la politique territoriale pour une période de six ans.
M. François Sauvadet a insisté sur la nécessité dune politique de cohérence entre les différents territoires et regretté que la majorité semble opposer, sagissant des schémas de services collectifs, les notions de « services » et d« équipements » et quelle paraisse rejeter le concept de « schéma de synthèse ». Il a regretté également que ne puisse être prévu un véritable « rendez-vous » avec le Parlement permettant dévaluer la politique menée en matière daménagement du territoire.
M. Patrick Rimbert a rappelé en sa qualité de vice-président de la commission mixte paritaire, le contexte de la réunion de celle-ci. Soulignant que les sénateurs avaient accompli un travail souvent excellent et que des notions utiles, telles que celle de « lintervention économique des collectivités » avaient été abordées, notions qui seront reprises dans un autre projet de loi, il a indiqué que cest limpossibilité de parvenir à un véritable accord avant même lexamen de véritables « points durs de la négociation », qui expliquait léchec de la commission mixte paritaire.
En réponse aux intervenants, M. Philippe Duron, rapporteur, a tout dabord souligné que sur le fond, deux logiques sopposent. Le Sénat est favorable à une reconquête du territoire ; cette conception nest pas illégitime mais présente certains inconvénients majeurs, notamment parce quelle sous-tend une vision parcellaire du territoire morcelé en une succession de zonages. A linverse, lAssemblée a adopté en première lecture une conception globale du territoire, structuré par des maillages pertinents. Il a ensuite remarqué que le Sénat a profondément transformé le projet adopté par lAssemblée dont il na voté conformes que 5 articles alors quil en a supprimé 9 et quil a surtout adopté 42 articles nouveaux. Le rapporteur, entendant pourtant respecter le travail du Sénat, a annoncé quil proposerait à la commission de reprendre de nombreux apports de la Haute Assemblée.
Sagissant du développement économique, chacun est convaincu de la nécessité de doter les collectivités locales doutils économiques. Mais il nest pas raisonnable dintégrer dans le présent projet, comme la fait le Sénat, lintégralité dune proposition de loi par voie damendements. Il est bien évidemment urgent que le Parlement soit saisi du projet de loi relatif aux interventions économiques des collectivités territoriales.
Il a en outre estimé que lors de lexamen du texte en première lecture, lAssemblée avait adopté une position équilibrée, qui associait efficacement le Parlement à lélaboration et à lévaluation de la politique daménagement et de développement du territoire.
Enfin, le projet de loi ne rejette pas les nécessaires développements en matière déquipements. En revanche, il inverse la logique qui prévaut à leur détermination, en partant des besoins des usagers.
La commission est ensuite passée à lexamen des articles du projet de loi.
· Avant larticle 1er
La commission a rejeté conformément à lavis du rapporteur un amendement de M. Yves Coussain précisant quune loi devrait intervenir avant le 1er janvier 2001 pour clarifier la répartition des compétences entre lEtat et les collectivités territoriales.
Elle a également rejeté dans les mêmes conditions après lintervention de M. François Sauvadet, un amendement du même auteur prévoyant que les mesures relatives à la politique daménagement du territoire pourraient être expérimentées dans une zone géographique donnée.
· Article 1er (article 1er de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Principes de la politique daménagement et de développement durable du territoire
La commission a examiné un amendement de M. Jean-Michel Marchand insérant deux alinéas en tête de cet article, reprenant plusieurs éléments adoptés par lAssemblée nationale en première lecture et supprimés par le Sénat. Le rapporteur ayant fait observer que lun de ses propres amendements satisfaisait cet objectif, lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur, substituant cinq alinéas à la rédaction retenue par le Sénat pour les six premiers alinéas de cet article.
Après que le rapporteur eut exposé que cette nouvelle rédaction visait à rétablir le texte adopté par lAssemblée en première lecture, enrichi de plusieurs apports significatifs du Sénat, une discussion sest engagée.
M. Léonce Deprez a considéré que cet amendement démontrait quune synthèse était possible entre les rédactions adoptées par chacune des assemblées en première lecture.
M. Serge Poignant a fait observer que, si cet amendement se référait à certaines des intentions générales exprimées par le Sénat, cette démarche nallait pas jusquà reprendre par la suite les objectifs qui visaient à les satisfaire.
M. Patrick Ollier a estimé que la rédaction proposée ne retenait pas les objectifs pertinents quil convenait dassigner à une politique daménagement du territoire. Il a également considéré que cet amendement aurait gagné à être plus dense et précis, notamment à propos des inégalités territoriales.
M. Félix Leyzour a souhaité sous-amender cet amendement afin dy introduire, dune part, le respect du principe de subsidiarité, et dautre part, une référence à la mise en place de fonds régionaux pour lemploi et le développement.
En réponse aux intervenants, M. Philippe Duron, rapporteur, a apporté les précisions suivantes :
- la réduction des inégalités territoriales constitue lun des objectifs énoncés par cet amendement ;
- larticle premier tendant à définir des objectifs et non à fixer les moyens de les atteindre, la réintroduction de la disposition relative à la mise en place de fonds régionaux pour lemploi et le développement sera proposée en article additionnel après larticle 23 ;
La commission a ensuite adopté lamendement du rapporteur.
En conséquence, un amendement de M. Yves Coussain visant à assurer une cohérence au plan national en matière de politique daménagement du territoire, ainsi quun amendement de M. Jean-Michel Marchand proposant une nouvelle rédaction du troisième alinéa de cet article, sont devenus sans objet.
La commission a ensuite adopté un amendement du rapporteur rétablissant lintitulé des schémas de services collectifs. Elle a adopté un amendement du même auteur supprimant à cet article la référence, introduite par le Sénat, à la prise en compte dans les contrats de plan Etat-régions des prestations fournies par les bénévoles, le rapporteur ayant précisé que cet élément trouverait mieux sa place à larticle 5 du projet de loi.
La commission a adopté larticle 1er ainsi modifié.
· Article 2 (article 2 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Choix stratégiques de la politique daménagement et de développement durable du territoire
La commission a examiné un amendement du rapporteur, proposant une nouvelle rédaction de larticle 2 de la loi du 4 février 1995 rétablissant pour lessentiel les dispositions adoptées par lAssemblée nationale en première lecture. Une discussion sest engagée sur cet amendement.
M. Jean-Paul Chanteguet et M. Jean-Michel Marchand ont souhaité que les parcs naturels régionaux soient reconnus comme outils du développement local.
M. Léonce Deprez a regretté que la technique, retenue par le rapporteur, de proposer des amendements de rédaction globale ne permette que le dépôt ultérieur de sous-amendements. Il a également rappelé quil sétait prononcé en première lecture en faveur de létablissement de schémas de services collectifs de justice et de sécurité. Il a enfin fait observer quil ne pouvait pas être établi de parallélisme entre pays et parcs naturels régionaux.
M. François Brottes sest inquiété de savoir si les conseils de développement imposés aux pays le seraient également aux parcs naturels régionaux.
M. Jean-Paul Chanteguet a insisté sur limportance des parcs naturels régionaux en tant quoutils daménagement et de développement local.
M. Gabriel Montcharmont a craint quune confusion puisse être établie entre pays et parc naturel régional.
En réponse aux intervenants, le rapporteur a apporté les précisions suivantes :
- il nest pas envisageable détablir des schémas de services dans les domaines de la justice et de la sécurité ; il ne peut y avoir en effet de contrats entre les collectivités locales et lEtat pour ce qui concerne ses prérogatives régaliennes ;
- il a estimé quil nétait pas souhaitable de mentionner les parcs naturels régionaux en tant quinstruments de développement local comme le souhaite MM. Jean-Michel Marchand et Jean-Paul Chanteguet. En effet, le texte précise que le développement local est organisé dans le cadre des bassins demploi avec lesquels les parcs naturels régionaux ne coïncident généralement pas.
La commission a ensuite adopté cet amendement.
En conséquence, un amendement de M. Félix Leyzour, deux amendements de M. Patrick Ollier, dont lun précisant limportance pour la Nation des schémas de synthèse, ainsi quun amendement de M. Jean-Michel Marchand visant à reconnaître le rôle joué par les parcs naturels régionaux dans le développement local, sont devenus sans objet.
La commission a alors adopté larticle 2 ainsi modifié.
· Article 3 : Coordination
Après que la commission eut adopté un amendement de coordination du rapporteur, elle a adopté larticle 3 ainsi modifié.
· Article 4 (article 3 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Conseil national de laménagement et du développement du territoire
La commission a tout dabord adopté un amendement du rapporteur supprimant la dernière phrase du deuxième alinéa du 2° de cet article, le rapporteur ayant estimé que le conseil navait pas pour mission de veiller à la cohérence de la politique daménagement avec les politiques mises en place par lUnion européenne.
Elle a ensuite rejeté, conformément à lavis du rapporteur, un amendement de M. Félix Leyzour indiquant que le Gouvernement doit consulter le CNADT lors des phases de préparation des documents de lUnion européenne relatifs à laménagement du territoire.
Puis elle a adopté un amendement du rapporteur rétablissant lintitulé des schémas de services collectifs puis deux autres amendements du même auteur visant à supprimer lextension des cas de consultation du Conseil introduite par le Sénat et un quatrième amendement rédactionnel.
Elle a ensuite, conformément à lavis du rapporteur, rejeté un amendement de M. Yves Coussain supprimant la création dune commission permanente au sein du CNADT, puis elle a adopté larticle 4 ainsi modifié.
· Après larticle 4
La commission a rejeté, conformément à lavis du rapporteur et après lintervention de M. Léonce Deprez, un amendement de M. Yves Coussain renforçant la représentation des élus au sein du CNADT.
· Article 5 (article 34 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983) : Schéma régional daménagement et de développement du territoire
La commission a adopté un amendement du rapporteur rétablissant la rédaction adoptée par lAssemblée nationale en première lecture des 1° et 2° de cet article.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Jean-Michel Marchand précisant que les associations participant à lélaboration des documents de planification territoriale seraient désignées selon des modalités fixées par décret. Après lintervention de M. Léonce Deprez, le rapporteur a déclaré que cette précision était inutile, un décret précisant les modalités dapplication de larticle étant déjà prévu. M. Jean-Michel Marchand a alors retiré son amendement.
La commission a ensuite adopté quatre amendements du rapporteur :
le premier retirant au conseil économique et social régional la compétence pour désigner les associations susceptibles de participer à lélaboration des documents de planification,
le deuxième rétablissant la terminologie retenue en première lecture pour les schémas de services collectifs au 6° de cet article,
un amendement de coordination,
le dernier réintroduisant une disposition préalablement supprimée à larticle premier, permettant de prendre en compte comme contrepartie dautofinancement les prestations fournies par les bénévoles des associations dans la partie financière des contrats de plan Etat-régions.
La commission a ensuite adopté larticle 5 ainsi modifié.
· Article 5 bis : Schémas interrégionaux daménagement et de développement du territoire
La commission a examiné un amendement de M. Félix Leyzour supprimant cet article. Après lintervention de M. Serge Poignant et du rapporteur, qui sest déclaré en désaccord avec la rédaction adoptée par le Sénat mais défavorable à la suppression de cet article, M. Félix Leyzour a retiré son amendement.
La commission a alors adopté un amendement du rapporteur rétablissant le texte adopté par lAssemblée nationale en première lecture.
· Article 6 (article 34 ter de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983) : Conférence régionale de laména-gement et du développement du territoire
La commission a adopté un amendement du rapporteur supprimant une disposition du Sénat divisant le CNADT en deux collèges et rétablissant la composition retenue par lAssemblée en première lecture.
Puis, elle a adopté un amendement rédactionnel, du même auteur, ainsi que larticle 6 ainsi modifié.
· Article 8 bis : Délégations parlementaires à laménagement et au développement durable du territoire
La commission a adopté deux amendements rédactionnels du rapporteur ainsi quun amendement de précision du même auteur. Puis, elle a adopté un amendement du rapporteur permettant une autosaisine de la délégation parlementaire à laménagement et au développement durable du territoire, ainsi quun amendement du même auteur précisant le fonctionnement de ces délégations et imposant un délai de désignation de leurs premiers membres.
La commission a alors adopté larticle 8 bis ainsi modifié.
· Article 9 (article 10 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schémas de services collectifs
La commission, après les interventions de MM. Serge Poignant et Léonce Deprez, a adopté un amendement du rapporteur proposant une nouvelle rédaction globale de cet article, revenant au texte adopté en première lecture par lAssemblée nationale.
Trois amendements sont donc devenus sans objet :
un amendement de M. Jean-Michel Marchand proposant une nouvelle rédaction du premier alinéa de larticle 10 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995,
un amendement de M. François Sauvadet faisant référence au schéma de dévelop-pement de lespace communautaire,
un amendement de M. Patrick Ollier relatif au schéma de synthèse.
· Article 10 (articles 11 et 12 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schéma de services de lenseignement supérieur et de la recherche
La commission, après lintervention de M. Félix Leyzour, a adopté un amendement du rapporteur rétablissant la rédaction retenue par lAssemblée nationale en première lecture, du I de cet article, ainsi que du I de larticle 11 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 précitée.
En conséquence, un amendement de M. Félix Leyzour, supprimant lavant-dernier alinéa du I de larticle 11 de la loi n° 95-115, est devenu sans objet.
La commission a ensuite rejeté, conformément à lavis du rapporteur, un amendement de M. Serge Poignant, déjà satisfait par larticle 13 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995.
Elle a ensuite adopté larticle 10 ainsi modifié.
· Article 11 (article 12 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Articulation de la carte des formations supérieures et de la recherche et du schéma de services de lenseignement supérieur et de la recherche
La commission a adopté un amendement du rapporteur rétablissant lintitulé du schéma. Elle a ensuite rejeté, conformément à lavis du rapporteur, un amendement de M. Patrick Ollier prévoyant que lEtat incite les laboratoires à choisir une localisation conforme aux orientations des schémas.
La commission a alors adopté larticle 11 ainsi modifié.
· Article 12 (article 16 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schéma de services collectifs culturels
Après avoir adopté un amendement du rapporteur rétablissant lintitulé du schéma, la commission a examiné un amendement du même auteur portant sur son contenu. Le rapporteur a indiqué que cet amendement visait à reprendre le texte voté par lAssemblée nationale en première lecture, sous réserve de deux améliorations rédactionnelles et dun ajout concernant lenseignement des langues dorigine pour les populations étrangères vivant sur le territoire national, désormais inséré dans lalinéa relatif à la contribution du schéma de services culturels à la politique dintégration alors quil avait été proposé initialement de le rattacher à lalinéa relatif aux cultures et langues régionales. M. Félix Leyzour sest déclaré favorable à cette initiative, les langues régionales ayant toujours une assise territoriale. La commission a adopté cet amendement ainsi que deux amendements rédactionnels également proposés par le rapporteur.
Puis, elle a adopté larticle 12 ainsi modifié.
· Article 12 bis (nouveau) (article 21-1 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schéma directeur déquipements et de services sportifs
La commission a adopté un amendement de suppression de cet article présenté par M. Patrick Rimbert. M. Patrick Rimbert a souligné que le groupe socialiste ne souhaitait pas pour autant retirer du projet de loi cet ajout du Sénat mais proposait une nouvelle rédaction pour définir les orientations dun schéma de services collectifs du sport, sous forme darticle additionnel après larticle 18. Le rapporteur a indiqué quil était favorable à cette proposition, pour des raisons de forme mais aussi de fond, le schéma proposé par le Sénat étant essentiellement centré sur les équipements sportifs.
· Article 14 (article 17 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schéma de services collectifs sanitaires
La commission a adopté quatre amendements du rapporteur prévoyant le retour au texte adopté par lAssemblée nationale en première lecture :
le premier rétablissant la formulation de « schéma de services collectifs sanitaires » ;
le second supprimant la référence faite au maintien, à côté des « établissements » des « services de proximité » ;
le troisième supprimant la référence au « respect du principe de léquilibre financier de la sécurité sociale », trois amendements identiques présentés par MM. Félix Leyzour, Yves Coussain et Jean-Claude Lenoir étant ainsi également adoptés ;
le dernier précisant les liens entre le schéma de services collectifs sanitaires et les schémas régionaux dorganisation sanitaire (SROS).
La commission a adopté ensuite larticle 14 ainsi modifié.
· Article 15 : Schéma de services collectifs de linformation et de la communication
La commission a adopté un amendement du rapporteur rétablissant lintitulé du schéma de services collectifs de linformation et de la communication, rendant sans objet un amendement de M. Yves Coussain prévoyant un autre intitulé.
Puis, elle a rejeté un amendement de M. Patrick Ollier proposant que le schéma ait également pour objet le développement économique local, lAssemblée nationale ayant repoussé un amendement comparable en première lecture.
Elle a adopté, sur la proposition du rapporteur, un amendement rédactionnel puis un amendement rétablissant le texte voté par lAssemblée nationale sur la promotion de lusage des technologies de linformation. Le rapporteur a ensuite proposé de supprimer le dernier alinéa de larticle au motif quil sapparentait à la formulation dun vu, lEtat nayant pas les moyens dimposer aux opérateurs une couverture totale du territoire, et que les liaisons radio à vraiment haut débit nécessitaient des progrès technologiques importants. M. Jean Besson a fait valoir que le code des postes et télécommunications permettait à lEtat dimposer des obligations de couverture nationale aux opérateurs de téléphonie mobile et quil lui suffirait de modifier la teneur de ces obligations inscrites dans les licences. M. François Brottes a indiqué quun particulier ou une entreprise pouvait aujourdhui louer une liaison satellitaire à haut débit et donc que la disposition votée par le Sénat était déjà satisfaite, le problème qui subsiste étant le coût très élevé de ces liaisons. A lissue du débat, la commission a adopté lamendement du rapporteur supprimant le dernier alinéa.
La commission a enfin été saisie dun amendement de M. Yves Coussain proposant que le schéma définisse également les conditions dans lesquelles lEtat peut favoriser la promotion de services utilisant des réseaux interactifs à haut débit. Le rapporteur ne sest pas déclaré hostile avec lobjectif poursuivi par cet amendement, ni avec le dispositif proposé. M. Jean Besson sest cependant inquiété des risques de contentieux quest susceptible de provoquer cet amendement dans la mesure où il peut, comme le prévoit la rédaction de lavant-dernier alinéa de larticle adoptée par le Sénat et sur laquelle la commission a décidé de revenir en rétablissant le texte voté par lAssemblée nationale, inciter à imposer des tarifs dérogatoires que le droit de la concurrence proscrit. M. François Brottes a estimé que le dispositif proposé par M. Yves Coussain pouvait être interprété dans le sens de la nécessité de promouvoir une action volontariste de lEtat en faveur des services utilisant des réseaux interactifs à haut débit, sans entrer dans des considérations de tarification, donc que lamendement était acceptable. M. Jean-Claude Daniel a jugé que lEtat ne devait pas sinterdire de promouvoir lexpérimentation des nouveaux services en la matière, la loi devant veiller à ce quil ny ait pas une concurrence déloyale à légard des services actuellement offerts. Il a donc proposé que lamendement ne vise que la promotion des nouveaux services. M. Léonce Deprez a accepté cette rectification. A la demande de plusieurs députés faisant valoir quune rédaction plus précise serait nécessaire, la séance a été suspendue.
A la reprise de séance, lamendement a été retiré afin quune nouvelle rédaction soit ultérieurement proposée à la commission. Puis, la commission a adopté larticle 15 ainsi modifié.
· A la demande de M. Félix Leyzour, lexamen des articles 15 bis A et 15 bis B a été réservé jusquau début de la prochaine réunion de la commission.
· Article 15 bis : Loi dorientation postale
La commission a adopté un amendement de rédaction globale de larticle proposé par le rapporteur afin de rétablir la rédaction votée par lAssemblée nationale en première lecture, qui insère dans le code des postes et télécommunications la définition du service universel postal et des services réservés à La Poste issue de la directive européenne du 15 décembre 1997. M. Jean Besson sest toutefois interrogé sur la compatibilité, avec les termes de la directive européenne, de lavant-dernier alinéa du nouvel article L. 2 relatif aux envois recommandés. Le rapporteur a indiqué quil procéderait à une deuxième vérification, cette rédaction ne lui ayant pas paru poser problème.
· Article 16 (article 19 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schémas de services collectifs de transport de personnes et de marchandises
La commission a adopté un amendement de rédaction globale du rapporteur rétablissant larticle 16 dans la version retenue par lAssemblée nationale en première lecture.
· Article 16 bis (article 67 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Extension de lexpérimentation de la régionalisation des transports ferroviaires de voyageurs
La commission a adopté cet article sans modification.
· Article 17 (article 20 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schéma de services collectifs de lénergie
La commission a adopté un amendement du rapporteur reprenant lintitulé du schéma de services collectifs.
Puis, elle a examiné un amendement de M. Patrick Ollier visant à préciser que les orientations de ce schéma devaient « privilégier le long terme en se préoccupant de lefficacité énergétique globale, de la sécurité dapprovisionnement, de lindépendance énergétique de la France et du nucléaire ». Défendant cet amendement, M. Serge Poignant a regretté que le schéma soit centré sur deux axes, la maîtrise de lénergie et le développement des énergies renouvelables, et quil ne prenne pas suffisamment en compte la dimension économique de ce secteur. Le rapporteur a fait observer quil sagissait dune limitation volontaire et que les positions des deux assemblées étaient très proches sur cet article, marquant leur volonté de ne pas remettre en cause lunicité de la politique énergétique nationale. Il a également indiqué que la dimension économique du secteur nétait pas oubliée, comme latteste le projet de loi relatif à la modernisation et au développement du service public de lélectricité adopté par lAssemblée nationale le 2 mars 1999. M. Jean-Michel Marchand a mis laccent sur la nécessité de coordonner les actions menées au niveau régional et de mettre en uvre une politique prenant en compte toutes les formes dénergie. La commission a alors rejeté cet amendement.
Après avoir adopté un amendement rédactionnel du rapporteur, la commission a adopté larticle 17 ainsi modifié.
· Article 18 (article 21 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux
La commission a adopté deux amendements du rapporteur rétablissant lintitulé initial du schéma et revenant au texte voté en première lecture par lAssemblée nationale, sous réserve dune amélioration rédactionnelle issue des travaux du Sénat. En conséquence, elle a considéré comme devenu sans objet un amendement de M. Jean-Michel Marchand concernant la contribution des sociétés daménagement foncier et détablissement rural (SAFER) à la mise en uvre de ce schéma.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Serge Poignant afin de compléter larticle 18 en prévoyant lorganisation de la concertation au sein de la CRADT. M. Serge Poignant a souligné quil souhaitait soumettre ce schéma, comme les autres schémas de services, à une concertation au niveau régional afin de renforcer la coordination des actions menées par lEtat et les collectivités territoriales. M. Patrick Rimbert a fait observer quil faudrait alors tenir compte des amendements déjà adoptés concernant la dénomination du schéma. Le rapporteur sest montré favorable au développement de la concertation, soulignant à son tour que la rédaction devrait être revue pour modifier lintitulé du schéma mais aussi pour mieux préciser le champ de la concertation. M. Serge Poignant a retiré son amendement et indiqué quil proposerait une nouvelle rédaction tenant compte des observations formulées.
La commission a ensuite adopté larticle 18 ainsi modifié.
· Article additionnel après larticle 18 : Schéma de services collectifs du sport
La commission a examiné un amendement présenté par M. Patrick Rimbert afin dinsérer dans le projet de loi le schéma de services collectifs du sport, annoncé lors de lexamen de larticle 12 bis. M. Patrick Rimbert a rappelé que cet amendement reprenait une initiative du Sénat tout en soulignant que la rédaction quil proposait était à la fois plus complète et davantage orientée vers la contribution des activités sportives à la cohésion sociale et à la structuration du territoire.
Après les interventions du rapporteur, de M. Félix Leyzour et de M. Jean-Michel Marchand se déclarant favorables à la rédaction proposée, la commission a adopté cet amendement portant article additionnel après larticle 18.
· Article 19 (article 22 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995) : Pays
La commission a procédé à lexamen dun amendement proposant une rédaction globale de larticle 19, présenté par le rapporteur. Ce dernier a souligné que sur cet article essentiel, il convenait de revenir au texte adopté par lAssemblée nationale en première lecture en le précisant. A cette fin, la rédaction de lalinéa relatif à la procédure de définition du périmètre du pays a été clarifiée ; le régime du groupement dintérêt public de développement local a été modifié pour indiquer que les décisions de ce groupement sont soumises à un contrôle de légalité et quil obéit aux règles de la comptabilité publique mais quil ne comprend pas de commissaire du Gouvernement ; le dispositif relatif aux espaces naturels périurbains soumis à une forte pression dartificialisation, adopté en première lecture à linitiative de Nicole Bricq, a également été modifié pour préciser l'articulation avec leur charte des différents documents d'urbanisme et pour substituer l'attribution dun label spécifique à la procédure de classement.
M. Félix Leyzour a remarqué que la réécriture proposée par le rapporteur reprenait une phrase du texte du Sénat disposant quil était tenu compte de lexistence des pays pour lorganisation des services publics. Il sest interrogé sur le réalisme dune telle disposition compte tenu des risques dinadéquation entre le maillage des services publics et le découpage des pays. Après que le rapporteur a précisé quil sagissait simplement de fixer pour objectif une meilleure prise en compte des pays dans lorganisation des services publics, M. Patrick Rimbert a estimé que plusieurs exemples prouvaient que cette prise en compte était possible.
M. Serge Poignant a ensuite défendu un sous-amendement à lamendement du rapporteur visant à introduire une disposition réglant les modalités de la double appartenance dune commune à un pays et à un établissement public de coopération intercommunale. Il a rappelé quune telle disposition avait été adoptée par lAssemblée nationale en première lecture. M. Philippe Duron a signalé que la disposition adoptée en première lecture ne visait que la possibilité, pour une commune appartenant à un pays déjà constaté, dadhérer à un EPCI. Il a estimé quainsi rédigée, cette disposition était utile pour préserver les situations héritées du passé mais que, sans cette précision, elle lui paraissait en revanche dangereuse car susceptible daccroître le morcellement institutionnel auquel ce projet sefforce justement de remédier.
Lintérêt dune telle disposition a ensuite été signalé par M. François Brottes qui a insisté sur son importance pour les communes de montagne, puis par M. Patrick Rimbert qui, rappelant lutilité du pays comme territoire de projet, a estimé nécessaire de pouvoir rassembler les énergies dans des espaces variant selon la nature du projet conduit.
M. Félix Leyzour, après avoir insisté sur la nécessité dune grande souplesse dans lorganisation du pays, espace de projet, a déclaré partager la position du rapporteur.
En conséquence, M. Serge Poignant a accepté de rectifier son sous-amendement conformément aux souhaits du rapporteur.
M. Jean-Paul Chanteguet a ensuite regretté que la rédaction proposée par le rapporteur ne pose pas le principe, affirmé par un amendement de M. Jean-Michel Marchand, de non-superposition du périmètre dun pays avec tout ou partie de celui dun parc naturel régional. M. Philippe Duron, rapporteur, a indiqué quil estimait préférable de conserver léquilibre atteint à lAssemblée nationale en première lecture. Il a rappelé que la rédaction quil proposait interdisait la coïncidence exacte des périmètres et quelle était en outre, dune manière générale, bien plus protectrice des parcs naturels régionaux que celle de lamendement de M. Jean-Michel Marchand puisquelle précise quen cas de chevauchement, la charte du pays doit être compatible avec celle du parc.
La commission a adopté le sous-amendement rectifié de M. Serge Poignant puis lamendement de rédaction globale du rapporteur ainsi modifié.
Sont devenus sans objet un amendement de M. Yves Coussain, modifiant la procédure de création des pays, deux amendements de M. Jean-Michel Marchand, lun définissant les missions et compétences des parcs naturels régionaux et des pays en cas de superposition partielle, lautre tendant à faire respecter par les chartes de pays le projet commun de développement durable du territoire selon les recommandations des agendas 21 locaux. Sont également devenus sans objet un amendement de M. François Sauvadet, tendant à étendre le champ des groupements associés à lélaboration des chartes de pays, ainsi quun amendement de M. Dominique Caillaud, visant à permettre la conclusion de contrats particuliers entre, dune part, lEtat et les régions et, dautre part, les entités membres dun pays.
fpfp
Information relative à la Commission
La commission a nommé M. Robert Honde, président, Daniel Chevallier, rapporteur, Gilbert Biessy, François Brottes, Jean-Paul Chanteguet, Léonce Deprez, Michel Grégoire, Jean Rigaud, Léon Vachet, François Vannson, membres dune mission dinformation sur la présence du loup en France.
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