ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES
COMPTE RENDU N°56
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 26 mai 1999
(Séance de 9 heures)
Présidence de M. Félix Leyzour, doyen dâge,
puis de M. Patrick Rimbert, secrétaire
SOMMAIRE
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Examen, en application de larticle 88 du Règlement, des amendements à la proposition de loi, adoptée avec modifications par le Sénat en deuxième lecture, tendant à protéger les acquéreurs et propriétaires dimmeubles contre les termites et autres insectes xylophages (n° 923) (Mme Marie-Line REYNAUD, rapporteur)
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Saisines de lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques
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Examen pour avis du projet de loi, adopté par le Sénat, sur linnovation et la recherche (n° 1410) (M. Daniel CHEVALLIER, rapporteur pour avis)
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Statuant en application de larticle 88 du Règlement, la commission a examiné sur le rapport de Mme Marie-Line Reynaud, les amendements à la proposition de loi, adoptée avec modifications par le Sénat en deuxième lecture, tendant à protéger les acquéreurs et propriétaires dimmeubles contre les termites et autres insectes xylophages (n° 923).
· Article 7 : Possibilité d'exonération de la garantie du vice caché en cas de fourniture d'un état parasitaire
La commission a, sur proposition du rapporteur, repoussé les amendements nos 1, 2 et 3 présentés par M. Léonce Deprez, ayant pour but de prévoir que létat parasitaire dun immeuble pouvait être annexé à lavant-contrat et quil pouvait avoir été établi depuis moins de six mois.
M. Jean-Claude Bois a approuvé la position du rapporteur.
fpfp
La commission a ensuite examiné trois demandes de saisine de lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques.
M. Christian Bataille a tout dabord présenté une demande de saisine de lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques sur le contrôle et la sécurité des installations nucléaires et sur les possibilités dentreposage et de stockage des combustibles irradiés et des déchets radioactifs dans des installations situées en surface ou en sub-surface.
Il a précisé que cette « troisième voie », prévue par la loi n° 91-1381 relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs, concernait le stockage des combustibles usés non retraités, dont les conditions de conservation navaient jusquici pas fait lobjet dune étude.
M. Robert Galley a soutenu la proposition. Il a estimé que lentreposage des combustibles non traités était un problème spécifique et rappelé quil apparaissait clairement quEDF voulait cantonner lactivité de lusine de retraitement de la Hague à la transformation des seuls combustibles susceptibles de produire du MOX.
M. Claude Birraux a affirmé son intérêt pour cette proposition de saisine de lOffice. Il a déclaré que celui-ci pourra ainsi, pour la première fois, dresser un bilan comparatif entre le système « en boucle » jusquici employé en France, combinant retraitement et réemplois des combustibles, et les procédures de stockage en létat des combustibles usés, courantes chez nos partenaires.
M. Claude Gatignol a également soutenu cette proposition. Il sest interrogé à ce propos sur la proportion de combustible usé qui sera retraité dans lavenir.
La commission a ensuite décidé de saisir lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques sur le contrôle et la sécurité des installations nucléaires et sur les possibilités dentreposage et de stockage des combustibles irradiés et des déchets radioactifs dans des installations situées en surface ou en sub-surface.
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M. Claude Birraux a présenté une demande de saisine de lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques sur le contrôle et la sécurité des installations nucléaires.
M. Patrick Rimbert a rappelé que lOffice avait commencé cette étude en 1990 et que la commission de la production et des échanges avait depuis régulièrement renouvelé sa saisine afin que le contrôle du Parlement sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires sexerce de manière constante.
Il a souligné que, depuis cette date, M. Claude Birraux avait présenté huit rapports. Il a précisé quà loccasion du plus récent dentre eux, il était apparu que deux questions méritaient dêtre approfondies : celle de lutilisation des aides françaises et communautaires destinées à lamélioration de la sûreté des centrales nucléaires des pays dEurope centrale et orientale et celle de la reconversion à des fins civiles des stocks de plutonium militaire.
M. Claude Birraux a précisé que le dernier rapport quil avait présenté au nom de lOffice traitait, dune part, du devenir du réacteur franco-allemand EPR, dautre part, de lévaluation des suites données aux rapports précédents.
Sur ce dernier aspect, il a relevé que, sur un total de 118 propositions, 73 avaient dores et déjà reçu une suite positive ; dautres mesures devraient prochainement être annoncées à propos du démantèlement ou du stockage des déchets à très faible radioactivité. Il a rappelé, sur ce dernier point, la récente annonce faite par le conseil dadministration de lagence nationale pour la gestion des déchets radioactifs relative à la localisation dun site pour ce type de stockage.
Il a évoqué le récent rapport de la Cour européenne des comptes qui, sagissant de la sûreté nucléaire, développe une problématique par trop généraliste, ne portant que sur le respect des règles de concurrence dans les procédures dappels doffres.
Il a rappelé que, si dans la perspective de leur future adhésion à lUnion européenne, les instances communautaires avaient demandé à la Bulgarie de fermer sa centrale de Kozloduy et à la Lituanie darrêter lactivité du site dIgnalina, la France avait adopté une démarche plus positive, proposant dinstaurer des coopérations techniques avec ces Etats pour améliorer leur sécurité nucléaire.
Sagissant enfin de la reconversion à des fins civiles des stocks de matériaux nucléaires militaires, il a indiqué que des coopérations sétaient mises en place dans ce domaine, associant notamment les Etats-Unis, la Russie et le Canada. Il a estimé que lOffice pourrait utilement contribuer à définir ce que pourrait être laction de la France dans cette branche dactivité.
M. Christian Bataille a déclaré soutenir cette demande de saisine de M. Claude Birraux, dont il a salué la qualité des travaux au sein de lOffice.
La commission a ensuite décidé de saisir lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques sur le contrôle et la sécurité des installations nucléaires.
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M. Claude Birraux a également présenté une demande de saisine de lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques sur les moyens nécessaires à mettre en uvre pour améliorer la sécurité des tunnels routiers et ferroviaires français existants et définir les conditions de sécurité à imposer pour les réalisations futures. Il a rappelé quune actualité tragique mettait en évidence limportance dune telle question.
La commission a décidé de saisir lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques sur les moyens nécessaires à mettre en uvre pour améliorer la sécurité des tunnels routiers et ferroviaires français.
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M. Pierre Micaux a indiqué quil souhaitait que la commission fasse preuve de vigilance sur les projets gouvernementaux de réforme de la fiscalité des énergies et quelle prenne en particulier en compte les éventuelles distorsions de concurrence quelle risque dentraîner entre les Etats européens et les différents secteurs économiques.
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La commission a examiné pour avis, sur le rapport de M. Daniel Chevallier, le projet de loi, adopté par le Sénat, sur linnovation et la recherche (n° 1410).
M. Daniel Chevallier, rapporteur pour avis, a souligné en préambule que ce projet de loi visait à favoriser la diffusion de linnovation du monde de la recherche vers celui de lentreprise et à encourager la création dentreprises innovantes. Il sinscrit dans le prolongement des Assises de linnovation qui se sont tenues en mai 1998 et des conclusions du rapport Guillaume. Il a ensuite fait remarquer quau sein du dispositif proposé, les articles 1er, 2 et 6 se rapprochaient plus particulièrement du champ de compétences de la commission de la production et des échanges.
En effet, larticle 1er sattache à encourager la mobilité des chercheurs vers lentreprise. Au-delà des obstacles dordre socio-culturel ou éducatif, il sagit ici de faire sauter des verrous dordre juridique. Actuellement, un fonctionnaire chercheur appartenant à un établissement public à caractère scientifique ou technologique (EPST) ne peut statutairement quenseigner, expertiser ou être consulté. Sil veut créer une entreprise, il lui faut opter pour lune des positions suivantes : le détachement, la mise à disposition ou la mise en disponibilité. Le projet de loi permet désormais aux fonctionnaires chercheurs dessaimer, cest-à-dire de créer leur entreprise afin dexploiter les résultats de leurs travaux (cette possibilité est toutefois soumise à demande préalable dautorisation et à signature dune convention avec lorganisme de recherche dont ils relèvent).
Larticle 1er permet également aux fonctionnaires chercheurs dapporter leur concours à une entreprise de valorisation de la recherche. Dans ce cadre, ils peuvent recevoir un complément de rémunération plafonné par décret ou prendre une participation maximale de 15 % dans la société.
Enfin, larticle 25-3 ajouté à la loi n° 82-610 du 15 juillet 1982 dorientation et de programmation pour la recherche et le développement technologique de la France, met en place une mesure largement dérogatoire du droit commun de la fonction publique en autorisant les fonctionnaires chercheurs à participer à des conseils dadministration ou à des conseils de surveillance de sociétés anonymes. Cette mesure est toutefois strictement encadrée puisque leur participation au capital est plafonnée à 5 %, leurs rémunérations sont limitées aux seuls jetons de présence et que leur participation aux négociations avec leur organisme dorigine est prohibée.
Par ailleurs, le paragraphe III de larticle 1er et larticle 2 du projet de loi favorisent lémergence de structures dites dincubation par la création de services dactivités industrielles et commerciales au sein des établissements en charge de la recherche publique. Ces services seront dotés dun budget annexe et auront la possibilité de recruter des agents non titulaires sur des contrats à durée déterminée ou indéterminée.
Quant aux paragraphes I et II de larticle 1er, ils donnent une base légale à une pratique courante en permettant aux EPST de conclure des contrats pluriannuels avec lEtat. Ils simplifient également les procédures de création de structures de collaboration en autorisant leur mise en place par un système dapprobation tacite.
Enfin, larticle 6 associe à leffort de diffusion de linnovation, les lycées denseignement technologique et les lycées denseignement professionnel, structures particulièrement proches des réseaux locaux de PME-PMI.
En conclusion, M. Daniel Chevallier a estimé que ce projet de loi devait rapprocher laboratoires et entreprises et régulariser certaines situations ambiguës dans lesquelles se trouvaient divers établissements publics qui sefforçaient de composer avec une réglementation inadaptée pour promouvoir les résultats de leurs travaux de recherche.
M. Claude Birraux sest félicité quun projet de loi portant sur linnovation et la recherche soit enfin discuté. Il a regretté cependant que celui-ci naille pas jusquau bout de sa logique. Il a cité la Belgique comme exemple à suivre, et notamment luniversité de Louvain, qui a réglé de manière originale la question de la propriété intellectuelle de ses recherches. En revanche, il a estimé quen France, le problème de lintéressement des chercheurs et celui lié à déventuels avantages fiscaux nétaient pas traités de manière satisfaisante et a déploré une certaine frilosité en la matière.
M. Patrick Rimbert a signalé que dautres textes et notamment des dispositions relevant des lois de finances seraient votés sur ce sujet, et que le projet de loi examiné constituait une réelle avancée. Il a souligné quil permettait de combler un vide juridique, de nombreux chercheurs se trouvant pour linstant à la limite de la légalité.
M. Alain Gouriou a interrogé le rapporteur sur la prise en compte par le projet de loi de la situation dorganismes de recherche qui tel le centre national détude des télécommunications (CNET) rattaché à France Télécom, ne sont pas des personnes publiques.
En réponse aux intervenants, M. Daniel Chevallier, rapporteur pour avis, a indiqué :
que ce projet de loi constituait une avancée importante car il est toujours délicat de mettre en place des mesures dérogatoires au statut général de la fonction publique ;
que les amendements quil présentait devant la commission visaient à régler le cas spécifique dentreprises publiques telles que France Télécom.
A larticle 1er (Actualisation de la loi n° 82-610 du 15 juillet 1982 dorientation et de programmation pour la recherche et le développement technologique de la France), la commission a examiné cinq amendements de M. Daniel Chevallier, rapporteur pour avis, ayant pour objet de préciser que les dispositions de cet article sappliquaient aux entreprises publiques participant à la recherche publique. Ces amendements devraient ainsi permettre à France Télécom, par exemple, de bénéficier des dispositions de ce projet de loi. La commission a adopté ces cinq amendements.
Puis elle a donné un avis favorable à ladoption du projet de loi (n° 1410) adopté par le Sénat sur linnovation et la recherche, ainsi modifié.
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