Deutscher Bundestag

 

40ème anniversaire du Traité d'amitié franco-allemand

40. Jahrestag des deutscH-französichen Freundschaftsvertrages

22

Janvier
Januar

2003

Versailles

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Séance commune de  l'Assemblée nationale et du Bundestag

Discours de Monsieur Jean-Louis Debré, 
Président de l'Assemblée nationale

Deutsch

Discours de M. Wolfgang Thierse, Président du Bundestag allemand,

Deutsch

Monsieur le Président du Bundestag, Cher Wolfgang Thierse,
Monsieur le Chancelier fédéral,
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier ministre,
Mes Chers Collègues,

Nous voici donc enfin rassemblés.

Que de chemin parcouru pour en arriver là.

Il a fallu d'abord que deux personnalités exceptionnelles, le Général de Gaulle et Konrad Adenauer fassent le choix historique de la réconciliation. Sans leur volonté de surmonter nos passés respectifs, rien n'aurait été possible.

Sur cette base pouvait alors s'élaborer l'acte fondateur de la relation franco-allemande contemporaine, le traité de l'Élysée dont nous fêtons aujourd'hui la quarantième année.

Il y eut ensuite la prise de conscience progressive mais jamais interrompue d'un destin commun dans une Europe en gestation. Ce furent Georges Pompidou et Willy Brandt fortifiant la Communauté Économique Européenne, sans oublier de nouer le dialogue avec l'Est du continent. Ce furent Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt posant les bases de l'Union monétaire.

Le temps était désormais mûr pour approfondir encore nos liens et pour le manifester par la force du geste. Ce furent François Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main sur les tombes de Verdun.

En vous rendant aujourd'hui à Versailles, Monsieur le Président de la République et Monsieur le Chancelier, quelques jours seulement après avoir manifesté votre volonté commune de faire avancer l'Europe, c'est ce patrimoine politique que vous reprenez à votre compte, et que vous faites, une fois encore, fructifier.

C'est aussi dans cette lignée et cette perspective que nous entendons collectivement nous placer. Nous sommes convaincus que nos générations ont, elles aussi, la responsabilité d'imprimer leur marque à cette relation singulière entre la France et l’Allemagne. Celle-ci ne peut ni se désincarner, ni se banaliser, sans risquer de se perdre.

C'est pourquoi nous avons voulu, nous, députés français et membres du Bundestag nous réunir aujourd'hui dans cet hémicycle. Nous sommes plus de 900 parlementaires de France et d'Allemagne qui représentons ici leurs Nations souveraines, dans leur unité politique comme dans la diversité de leurs identités locales. Nous avons voulu siéger côte à côte sur les mêmes bancs, transcender nos clivages partisans, à l'occasion de cette séance commune, avec la ferme espérance que cette représentation fasse date dans la mémoire collective.

C'est animés du même esprit de fraternité que nous avons voulu ce matin, lors d'une réunion exceptionnelle de nos deux Bureaux, élargie pour la circonstance à l'ensemble des groupes politiques du Bundestag et de l'Assemblée nationale, créer les conditions d'une nouvelle étape de nos relations bilatérales. La déclaration commune qui sera lue dans un instant par mon homologue, le Président Thierse, marque le point de départ d'échanges interparlementaires renforcés. Je forme le vœu qu'ils se révèlent fructueux pour les deux démocraties que nous servons.

Car il s'agit d’affirmer qu'à l'amitié des hommes a succédé l'entente des peuples.

Il s'agit de préciser qu'à la coopération des gouvernements s'est ajouté le rapprochement des Parlements.

Il s'agit de montrer qu'à la relation entre les États s'est superposée une multitude de liens entre les territoires, entre les élus, entre les citoyens, qui font la vigueur du couple franco-allemand. Échanges, jumelages, écoles bilingues, la liste est longue de ces initiatives communes auxquelles les parlementaires sont souvent associés et qui cimentent une amitié durable.

Si la relation entre la Nation française et la Nation allemande se nourrit ainsi de puissants symboles et de coopérations variées, elle ne saurait pour autant s'en contenter.

C'est d'une vision commune de l'avenir de l'Europe dans le monde et d'une conception partagée des actions à conduire pour la faire prévaloir dont le couple franco-allemand peut, doit être porteur. A l'heure où nous vivons une situation internationale plus incertaine que jamais, est-il besoin de dire combien les représentants des peuples en ressentent l'ardente nécessité ?

Et alors que l'Europe fait face à l'immense défi de son élargissement avec toutes les conséquences qu'il emporte, comment ne pas voir dans la force d'entraînement de la relation franco-allemande le meilleur rempart au risque de la dilution ou de l'impuissance ?

L'esprit du Traité de l'Élysée est donc bien vivant car il est au cœur même de notre actualité. Et si cette célébration est plus qu'un anniversaire, c’est qu’elle est surtout une invitation à écrire, ensemble, une nouvelle page de notre Histoire, de notre Histoire commune, de l’Histoire de l’Europe.

Vous allez nous dire, Monsieur le Chancelier, Monsieur le Président de la République, de quelle encre l’Allemagne que vous gouvernez, la France que vous dirigez, veulent rédiger ensemble ces prochaines pages des relations franco-allemandes et, donc, de l’Histoire de l’Europe.

Sachez, d'ores et déjà, que pour donner une nouvelle impulsion à l'amitié entre la France et l'Allemagne, les députés de l’Assemblée nationale et du Bundestag sont prêts à vous accompagner et à vous suivre.

Rede von Jean-Louis Debré, Präsident der französischen Nationalversammlung

Sehr geehrter Herr Bundestagspräsident, Lieber Wolfgang Thierse !
Sehr geehrter Herr Bundeskanzler !
Sehr geehrter Herr Präsident der Republik !
Sehr geehrter Herr Premierminister !
Meine werten Kollegen !

Hier sind wir nun endlich alle versammelt.

Es war ein langer Weg bis hierher.

Zunächst war es nötig, dass zwei außergewöhnliche Persönlichkeiten, Konrad Adenauer und General de Gaulle, den historischen Schritt der Versöhnung machten. Ohne ihren Willen, unsere jeweilige Vergangenheit zu überwinden, wäre gar nichts möglich gewesen.

Erst auf dieser Basis konnte der Gründungsakt der heutigen deutsch-französischen Beziehungen, der Elysée-Vertrag, ausgearbeitet werden, dessen vierzigsten Jahrestag wir heute feiern.

In kleinen Schritten, aber ohne Unterbrechung kam es in der Folge zu einer Bewusstseinsbildung eines gemeinsamen Schicksals in einem Europa, das gerade im Entstehen begriffen war. Willy Brandt und Georges Pompidou festigten die Europäische Wirtschaftsgemeinschaft und vergaßen dabei nicht, den Dialog mit dem Osten des Kontinents zu führen. Helmut Schmidt und Valéry Giscard d'Estaing setzten den Grundstein für die Währungsunion.

Die Zeit war reif geworden, um unsere Freundschaft weiter zu vertiefen und dies mit einer eindrucksvollen Geste zum Ausdruck zu bringen: Hand in Hand standen François Mitterrand und Helmut Kohl an den Gräbern in Verdun.

Indem Sie, Herr Staatspräsident, und Sie, Herr Bundeskanzler, heute nach Versailles gekommen sind, nur wenige Tage nachdem Sie Ihren gemeinsamen Willen geäußert haben, Europa voranzutreiben, übernehmen Sie dieses politische Erbe und befruchten es einmal mehr.

In dieser eingeschlagenen Richtung wollen wir heute gemeinsam voranschreiten und haben dieselbe Perspektive wie unsere großen Vorgänger. Wir sind davon überzeugt, dass auch unsere heutigen Generationen die Verantwortung haben, diese einzigartige Beziehung zwischen Frankreich und Deutschland zu prägen. Denn sobald diese den Boden der Realität verlässt oder inhaltslos zu werden beginnt, besteht die Gefahr, dass sie sich verliert.

Aus diesem Grund wollten wir, französische Abgeordnete und Mitglieder des Bundestages, uns heute in diesem Plenarsaal versammeln. Wir sind mehr als 900 Parlamentarier aus Deutschland und Frankreich, die hier ihre jeweilige Nation vertreten, in ihrer politischen Einheit ebenso wie in der Diversität ihrer lokalen Identitäten. Anlässlich dieser gemeinsamen Sitzung wollten wir Seite an Seite auf den gleichen Bänken sitzen und die politischen Gegensätze überwinden, in der Hoffnung, dass dieses Bild Geschichte schreibt und sich in die kollektive Erinnerung Eingang findet.

Von demselben Geist der Brüderlichkeit waren wir auch getragen, als wir heute Morgen im Rahmen einer außergewöhnlichen Versammlung unserer beiden Präsidien, aus aktuellem Anlass um alle politischen Fraktionen des Bundestags und der Nationalversammlung erweitert, die Bedingungen für eine neue Etappe unserer bilateralen Beziehungen schaffen wollten. Die gemeinsame Erklärung, die in wenigen Minuten von meinem Amtskollegen, dem Bundestagspräsidenten Wolfgang Thierse, verlesen wird, bildet den Ausgangspunkt für den verstärkten interparlamentarischen Austausch. Ich verleihe hiermit meinem Wunsch Ausdruck, dass dieser Austausch für die beiden Demokratien, denen wir dienen, fruchtbar sei.

Denn es gilt zu bekräftigen, dass der Freundschaft zwischen den Menschen das gegenseitige Verständnis der Völker folgte.

Es gilt darauf hinzuweisen, dass die Zusammenarbeit der Regierungen einherging mit der Annäherung der Parlamente.

Es gilt auch aufzuzeigen, dass neben der Beziehung zwischen den Staaten auch eine Vielzahl an Freundschaften entstanden, zwischen den Gebieten, zwischen den Politikern und zwischen den Bürgern, und alle zusammen machen letztlich die Stärke des deutsch-französischen Motors aus. Schüler- und Studentenaustausche, Städtepartnerschaften, zweisprachige Schulen, um nur einige aus der langen Liste solcher gemeinsamen Initiativen zu nennen, an denen die Parlamentarier nicht selten beteiligt sind, und die die Freundschaft festigen und dauerhaft machen.

Wenn die Beziehung zwischen der französischen Nation und der deutschen Nation auch von noch so starken Symbolen genährt und von Zusammenarbeit geprägt wird, so bedarf es für deren Fortbestand mehr als solche Akte allein.

Das deutsch-französische Tandem kann und muss der Motor für eine gemeinsame Vision von einem künftigen Europa in der Welt sein und für eine gemeinsame Auffassung der Maßnahmen, die zu treffen sind, um ihr eine Vorrangstellung in der Welt zuteil werden zu lassen. Gerade heute, wo wir uns international in einer so unsicheren Situation wie noch nie befinden – ist es da überhaupt nötig, darauf hinzuweisen, wie sehr wir deren dringende Notwendigkeit sehen ?

Und während Europa sich gerade der großen Herausforderung der Erweiterung gegenübersieht, mit allen Konsequenzen, die sich daraus ergeben, wie sollen wir da den deutsch-französischen Motor nicht als wirkungsvollste Antriebskraft und besten Schutz vor einer möglichen Verwässerung oder Schwächung sehen ?

Der Geist des Elysée-Vertrages ist also nach wie vor sehr lebendig, da er das Herz unseres gegenwärtigen Handelns ist. Diese Feier ist mehr als nur ein Jahrestag: Sie ist vor allem als Aufforderung aufzufassen, gemeinsam eine neue Seite unserer Geschichte zu beschreiben, unserer gemeinsamen Geschichte, der Geschichte Europas.

Sie werden sagen, sehr geehrter Herr Bundeskanzler und sehr geehrter Herr Präsident der Republik, mit welcher Tinte, Deutschland, das Sie regieren, und Frankreich, das Sie repräsentieren, gemeinsam diese künftigen Seiten der deutsch-französischen Beziehungen und somit der Geschichte Europas beschreiben wollen.

Seien Sie bereits jetzt versichert, dass die Abgeordneten der französischen Nationalversammlung und des deutschen Bundestags bereit sind, Sie zu begleiten und Ihnen zu folgen, um der Freundschaft zwischen Frankreich und Deutschland einen neuen Impuls zu geben.

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Discours du Président du Bundestag allemand, Wolfgang Thierse

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Chancelier fédéral,
Monsieur le Premier ministre,
Mes chers collègues de l'Assemblée nationale et du Bundestag,

Mesdames, Messieurs,

Nous, les parlementaires du Bundestag allemand et de l'Assemblée nationale, voulions faire quelque chose de tout à fait particulier pour fêter le 40ème anniversaire du traité d'amitié franco-allemand, quelque chose qui aille nettement au-delà de ce qui fait l'ordinaire de nos relations, de nos amitiés politiques.

Monsieur le Président Debré, et vous, chers collègues de l'Assemblée nationale, avez finalement pris l'initiative, et avez invité le Bundestag allemand à cette première réunion. Nous tous ici, qui composons le Bundestag allemand, vous remercions de ce geste fort. Il est à la hauteur des relations exceptionnelles entre nos deux pays et entre nos deux peuples. Car cette amitié –même si elle nous apparaît aujourd'hui comme une banalité, une évidence – dès lors qu'on la replace dans sa perspective historique, n'a absolument rien d'évident, mais est au contraire une chose vraiment extraordinaire, au vu d'une histoire séculaire de préjugés, de méfiance, de haine, de conflits guerriers entre nos deux peuples et nos deux Etats.

En 1871, lorsque Bismarck proclama ici même, à Versailles, le Reich allemand, ou en 1919, lorsque fut signé, à Versailles, le traité de paix après la première guerre mondiale, ou même en 1940 et 1945, si quelqu'un avait prédit que l'Allemagne et la France pourraient un jour contempler 40 ans de solide amitié et de travail commun, on n'aurait pu que secouer la tête, incrédule. Dans un tel contexte, après toutes ces guerres et cette succession d'humiliations réciproques, nous ne pouvions au fond rien imaginer de mieux que la rencontre d'aujourd'hui dans ce lieu chargé d'histoire. En regardant derrière nous, nous pouvons nous réjouir de ces quarante années de paix et d'amitié, et en nous tournant vers l'avenir, nous contemplons la construction de l'Union européenne, qui vient de décider ce que j'appelle la réunification de l'Europe, et a commencé à la mettre en œuvre.

Depuis la création de la Communauté du charbon et de l'Acier, la France et l'Allemagne ont toujours montré qu'elles étaient le moteur de l'Europe unie: une Europe qui, après la catastrophe de la seconde guerre mondiale, a trouvé une nouvelle manière de prendre conscience de tout ce qui nous réunit aux plans historique, moral et intellectuel, de son identité, qui se fonde autant sur ses racines chrétiennes que sur les traditions du siècle des lumières, et dont nous, les Européens, avons fait un modèle de société dont l'attrait rayonne partout dans le monde. Comme les valeurs fondamentales de cette Europe sont celles qui ont guidé la révolution française: "Liberté, Egalité, Fraternité", il est aussi juste et logique que nous célébrions à Paris un anniversaire tellement européen.

Charles de Gaulle et Konrad Adenauer avaient compris que l'entente et l'amitié ne pouvaient pas réussir si elles se limitaient aux Conseils des ministres et aux gouvernements. C'est la raison pour laquelle, outre de nombreux projets communs dans les domaines de l'économie et des transports, on a surtout suscité des rencontres entre les gens; elles ont conduit à la mise en place d'un nombre presque inconcevable de jumelages soigneusement entretenus entre les villes, au travail essentiel de l'Office franco-allemand pour la Jeunesse, à la création d'écoles bilingues délivrant un baccalauréat reconnu dans les deux pays.

Enfin, que serait l'amitié des gouvernements sans l'étroite coopération entre les Parlements. Les bureaux du Bundestag allemand et de l'Assemblée nationale se rencontrent tous les ans. La coopération entre les parlementaires est institutionnalisée - jusqu'en 1998, à travers les Colloques Charlemagne, et aujourd'hui dans les Colloques Paris-Berlin. Les commissions parlementaires se rencontrent souvent, ou organisent même des séances de travail communes, comme dernièrement la commission des Affaires de l'Union européenne et la Délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne. Nous échangeons des personnels. Même si l'opinion publique n'en a pas autant conscience que des rencontres régulières entre nos gouvernements, nous avons ainsi, sans nous soucier des appartenances partisanes, créé au fil des ans entre les représentations nationales un climat de confiance et d'intimité qui s'avère un fondement solide de notre amitié, sur lequel nous pouvons bâtir notre politique. C'est ainsi que nous l'avons à nouveau exprimé dans notre déclaration commune.

Comme dans la vie privée, l'amitié ne signifie pas toujours l'idylle. Souvent, nos intérêts sont nettement différents, et il nous faut en discuter, nous disputer même, comme il se doit entre démocrates. Mais notre spécificité, c'est qu'à chaque fois, nous trouvons une solution, un équilibre. C'est précisément à cela que l'on reconnaît une véritable amitié.

Ce que je souhaiterais aujourd'hui, c'est non seulement que de nombreux élèves allemands apprennent le français, mais aussi, en sens inverse, que beaucoup de jeunes Français apprennent l'allemand. L'enjeu en vaut la peine. Au plan culturel, évidemment, mais aussi au plan politique. Nous gagnerions beaucoup à pouvoir, grâce à la connaissance réciproque de nos langues respectives, débattre de la politique européenne et la façonner - comme on l'attend de "citoyens européens".

Nous sommes confrontés aujourd'hui dans nos deux pays à des problèmes et des défis très similaires, et pour tout dire, presque identiques: le terrorisme international, la faiblesse de la croissance, le nombre élevé de demandeurs d'emploi, l'ampleur des déficits publics et les difficultés de nos systèmes de protection sociale. Si une nouvelle guerre devait encore éclater à nos portes, au Proche-Orient, ces problèmes en seraient à nouveau aggravés, et la coexistence, si nécessaire et pourtant si fragile, entre des cultures différentes dans nos pays, en pâtirait et en deviendrait encore plus complexe. Nos chances de relever ces défis augmentent sans aucun doute si nous rapprochons et échangeons nos expériences - également par rapport aux Etats-Unis d'Amérique.

Saisissons donc l'occasion de cette réunion exceptionnelle de nos deux Parlements comme un signe et un encouragement, non seulement pour l'approfondissement de notre amitié, mais aussi pour une contribution de l'Europe à un monde de paix et d'équilibre entre les intérêts de tous, pour les droits de l'homme, la démocratie, et la résolution non-violente des conflits. C'est dans cet esprit que je tiens, Monsieur le Président Debré, à vous remercier une nouvelle fois de cette invitation, et à souhaiter à toutes et à tous la bienvenue à cette rencontre parlementaire de l'amitié franco-allemande.

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Bundestagspräsident Thierse würdigt deutsch-französisches Parlamentstreffen als „besondere Geste"

22. Januar 2003,15 Uhr

Bei der gemeinsamen Sitzung der Assemblée Nationale und des Deutschen Bundestages zum 40. Jahrestag des Elysée-Vertrages im Hémicycle im Schloss Versailles hielt Bundestagspräsident Wolfgang Thierse heute folgende Rede:

Wir, die Parlamentarierinnen und Parlamentarier des Deutschen Bundestages und der Assemblée Nationale wollten zum 40. Jahrestag der Unterzeichnung des deutsch-französischen Freundschaftsvertrages etwas ganz Besonderes tun, etwas, das deutlich über den Alltag unserer Beziehungen, unserer politischen Freundschaft hinausgeht.

Sie, Herr Präsident Debré, verehrte Kolleginnen und Kollegen der Assemblée Nationale, haben schließlich die Initiative ergriffen und den Deutschen Bundestag zu dieser erstmaligen Zusammenkunft eingeladen. Wir, der ganze Deutsche Bundestag, danken für diese besondere Geste. Sie wird den außerordentlichen Beziehungen unserer Länder und Völker gerecht. Denn diese Freundschaft selbst ist – so sehr sie uns inzwischen als Alltägliches, ja Selbstverständliches erscheint – in historischer Perspektive etwas ganz und gar nicht Selbstverständliches, sondern wirklich Außergewöhnliches: angesichts einer jahrhundertelangen Geschichte von Vorurteilen, von Misstrauen, von Hass, von kriegerischen Konflikten zwischen unseren beiden Völkern und Staaten.

Hätte jemand damals, 1871, als Bismarck ausgerechnet in Versailles das Deutsche Kaiserreich ausrief, oder 1919, als hier der Versailler Friedensvertrag nach dem 1. Weltkrieg unterzeichnet wurde, oder gar 1940 und 1945 prophezeit, Deutschland und Frankreich würden einmal auf 40 Jahre fester Freundschaft und gemeinsamer Arbeit zurückblicken können - dann hätte man nur ungläubig den Kopf geschüttelt.

Vor diesem Hintergrund, vor dem Hintergrund von Kriegen und wechselseitigen Demütigungen kann es eigentlich nichts Besseres geben, als das heutige Treffen an diesem historischen Ort. Heute blicken wir dankbar auf vier Jahrzehnte Frieden und Freundschaft zurück, und wir blicken nach vorn auf die Gestaltung der Europäischen Union, die gerade erst - ich nenne es: die Wiedervereinigung Europas beschlossen und zu vollziehen begonnen hat.

Seit der Gründung der Montanunion haben sich Deutschland und Frankreich immer wieder als Motor des vereinten Europas erwiesen: eines Europas, das sich nach der Katastrophe des 2. Weltkrieges auf neue Weise seiner geschichtlichen, moralischen und geistigen Gemeinsamkeit bewusst wurde, seiner Identität, die in seinen christlichen Wurzeln ebenso gründet wie in den Traditionen der Aufklärung und die wir Europäer zu einem Gesellschaftsmodell geformt haben, das von durchaus globaler Attraktivität ist. Weil dessen Grundwerte die Leitbegriffe der Französischen Revolution sind, „Freiheit, Gleichheit, Geschwisterlichkeit", auch deshalb ist es angemessen und richtig, dass wir unser so sehr europäisches Jubiläum hier in Paris begehen.

Charles de Gaulle und Konrad Adenauer hatten begriffen, dass Verständigung und Freundschaft nicht gelingen können, wenn sie sich auf die Kabinette und Regierungen beschränkten. Deshalb wurden neben vielen gemeinsamen Wirtschafts- und Verkehrsprojekten vor allem Begegnungen der Menschen angeregt, die zu einer fast unübersehbaren Zahl sorgfältig gepflegter Städtepartnerschaften, zur wichtigen Arbeit des deutsch-französischen Jugendwerkes, zur Gründung bilingualer Schulen mit in beiden Ländern anerkanntem Abitur geführt haben.

Was wäre schließlich - aber nicht zuletzt - die Freundschaft der Regierungen ohne enge Zusammenarbeit der Parlamente. Die Präsidien des Deutschen Bundestages und der Assemblée Nationale treffen sich jährlich. Die Zusammenarbeit der Parlamentarier ist institutionalisiert – bis 1998 in den Kolloquien Charlemagne und heute in den Paris-Berlin-Kolloquien. Parlamentsausschüsse treffen sich häufig oder tagen sogar gemeinsam wie zuletzt die Europaausschüsse beider Häuser; wir tauschen Mitarbeiter aus. Auch wenn die Öffentlichkeit davon nicht in dem Maße Kenntnis nimmt wie von den regelmäßigen Regierungstreffen, haben wir damit ohne Ansehen der Parteizugehörigkeiten über die Jahre ein Klima des Vertrauens und der Vertrautheit zwischen den Volksvertretungen geschaffen, das sich als ein politisch trag- und ausbaufähiges Fundament unserer Freundschaft erweist. So haben wir es in unserer Gemeinsamen Erklärung noch einmal zum Ausdruck gebracht.

Wie im privaten Leben bedeutet Freundschaft nicht immer Idylle. Oft haben wir Interessenunterschiede auszutragen, auch Streit, wie sich das für Demokraten gehört. Das Besondere aber ist, dass wir noch in jedem Fall eine Lösung, einen Ausgleich gefunden haben. Darin, genau darin bewährt sich wahre Freundschaft.

Heute würde ich mir wünschen, dass nicht nur viele deutsche Schülerinnen und Schüler die französische Sprache erlernen, sondern auch umgekehrt wieder viele junge Französinnen und Franzosen deutsch lernen. Diese Mühe lohnt sich. Kulturell ohnehin, aber auch politisch. Viel wäre gewonnen, wenn wir mit Hilfe wechselseitiger Sprachkenntnisse europäische Politik diskutieren und gestalten würden – ganz im Sinne europäischer citoyens.

Wir stehen heute in unseren beiden Ländern vor sehr ähnlichen, ja identischen Problemen und Herausforderungen: internationaler Terrorismus, geringes Wachstum, hohe Arbeitslosigkeit, hohe Staatsdefizite und Schwierigkeiten unserer sozialen Sicherungssysteme. Wenn es in unserer Nachbarschaft, dem Nahen Osten, zu einem neuen, weiteren Krieg käme, würden sich diese Probleme noch einmal verschärfen und das notwendige und zugleich fragile Zusammenleben verschiedener Kulturen in unseren Ländern würde zusätzlich erschwert und belastet werden.

Unsere Chancen, diese Herausforderungen zu bestehen, wachsen sicher, wenn wir unsere Erfahrungen zusammenfügen und gegenseitig nutzen - übrigens auch in Bezug auf die Vereinigten Staaten von Amerika.

Lassen Sie uns deshalb diese außerordentliche Zusammenkunft unserer beiden Parlamente als Zeichen und Ermunterung verstehen, nicht nur für die Weiterentwicklung unserer Freundschaft, sondern auch für den Beitrag Europas zu einer friedlichen Welt des Interessenausgleichs und der Menschenrechte, für Demokratie und gewaltfreie Konfliktlösungen. In diesem Sinne danke ich Ihnen, Herr Präsident Debré, noch einmal für die Einladung und begrüße Sie alle zu dieser parlamentarischen Zusammenkunft der deutsch-französischen Freundschaft.

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