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08/06/2010 - Allocution d’ouverture de la « XVe session de la Grande commission parlementaire France-Russie »

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Chers collègues,

Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue et de vous dire combien je suis heureux d’ouvrir avec vous la quinzième session de la Grande commission parlementaire franco-russe.

Celle-ci s’inscrit dans un contexte particulier : les années croisées
France-Russie. La relation privilégiée qu’entretiennent nos deux pays est mise à l’honneur autant dans le domaine artistique et culturel qu’économique, politique ou scientifique.

Les députés présents ce matin peuvent témoigner des nombreuses initiatives prises dans leurs circonscriptions pour célébrer cette année de la Russie en France. Dans ma propre région, lors des « pyroconcerts » qui se dérouleront autour du lac d’Annecy cet été, une soirée sera consacrée à la Russie.

L’Assemblée nationale a tenu à organiser une semaine russe du 5 au 12 juin dont notre réunion constitue le point central. Je ne reviendrai pas sur les évènements culturels qui encadrent notre session. Cependant il me semblait important que cette semaine russe puisse commencer à travers le regard de nos enfants, avec la présence de six écolières et écoliers russes samedi dernier lors de la séance du Parlement des enfants. Il me semblait également important qu’elle se termine à une date symbolique : celle de votre fête nationale qui commémore la déclaration de souveraineté de la Russie en 1991.

Le 12 juin, la France va, en effet, célébrer cette fête au Grand Palais en présence du Premier ministre de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

Cette année est aussi celle du quinzième anniversaire de la création de la Grande commission en 1995, à l’initiative de MM. Philippe Séguin et Ivan Rybkine, ancien Présidents de nos deux assemblées. J’aimerais rendre hommage à l’action de Philippe Séguin, sans qui les relations entre nos deux assemblées n’auraient sans doute pas la même dimension politique et humaine. Dès la première élection de la Douma en 1993, il a souhaité que l’Assemblée nationale puisse soutenir la jeune démocratie russe. Avec la création de la Grande commission, le dialogue parlementaire allait se développer au plus haut niveau. Les Présidents successifs de l’Assemblée nationale, mais aussi le groupe d’amitié France-Russie et ses présidents successifs, quelle que soit leur appartenance politique, ont eu à cœur de continuer à renforcer ces liens entre députés russes et français.

Cette année croisée France-Russie a largement inspiré le choix de notre ordre du jour.

Le premier sujet porte sur l’enseignement des langues en France et en Russie et le multilinguisme. L’un des objectifs majeurs de l’année de la Russie en France est de donner envie aux jeunes générations de mieux se découvrir. Les francophones de Russie et les russisants de France ont contribué depuis trois siècles à cette connaissance mutuelle. L’inauguration de sections internationales de russe à Valbonne et Strasbourg cette année ne doit cependant pas faire oublier que si, en Russie, la langue française reste encore la troisième langue enseignée, en France, l’apprentissage de la langue russe a connu un net recul depuis vingt ans. Je souhaite ardemment que les années croisées contribuent à rendre plus présente et plus attractive l’image de la Russie, de sa culture et de sa langue dans les médias et donc à corriger cette désaffection. Concernant le multilinguisme, il est évident que la Russie et la France, qui sont attachées à un monde multipolaire, le sont également au respect de l’emploi effectif de toutes les langues officielles dans les différentes organisations internationales. Il en va de la préservation de la diversité culturelle.

Nous avons choisi pour deuxième sujet l’impact de la crise financière sur la politique économique française et russe. Nous avions abordé l’an dernier le thème de notre coopération dans le contexte de la crise financière internationale. Il me semblait intéressant, alors que plusieurs pays européens adoptent des plans de rigueur et que la question d’un gouvernement économique se pose à l’Union européenne à la suite de la crise grecque et des attaques contre l’euro, de procéder à des échanges sur nos choix en matière de politique économique et budgétaire.

Le troisième sujet est celui de l’Arctique, nouvel enjeu géostratégique. La fonte des glaces prévue dans l’Arctique, pour dramatique qu’elle soit, ouvre paradoxalement de nouvelles perspectives économiques et énergétiques. L’exploitation des ressources et la « route maritime du nord » constituent autant d’enjeux. Et, vous le savez, la France qui a toujours été présente en Arctique par ses expéditions polaires, entend bien jouer un rôle dans cette région, même si elle n’est pas riveraine 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Deux traits marquent les réunions de notre Grande commission parlementaire : la liberté de nos propos et la franchise de nos échanges de vues ; c’est ce qui nous permet de mieux nous comprendre, c’est ce qui permet d’enrichir nos analyses et nos perceptions respectives.

Je souhaite qu’il en soit de nouveau ainsi aujourd’hui et que toutes ces questions donnent matière à des échanges fructueux entre nos deux délégations.

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