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Hommage à Frédéric Passy (1822-1912),
« homme de travail, de concorde et de paix »

Dimanche 10 juin 2012

Frédéric Passy
Frédéric Passy
© Assemblée nationale

Il y a cent ans, le 10 juin 1912, s’éteignait Frédéric Passy, député de Paris de 1881 à 1889 et lauréat du premier prix Nobel de la paix, en 1901, conjointement avec le Suisse Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge.
Né à Paris le 20 mai 1822, avocat, auteur de nombreuses études d’économie politique, Frédéric Passy a milité pendant trente ans pour tenter de garantir la paix par l’arbitrage international. Dès 1867, il est intervenu pour empêcher qu’un litige sur la souveraineté du Luxembourg entraîne une guerre franco-allemande. À partir de 1872, il préside la Société pour l’Arbitrage entre les Nations. « Homme de travail, de concorde et de paix », comme il se définissait lui-même dans sa profession de foi, Frédéric Passy est aussi à l’origine de l’Union interparlementaire, premier forum permanent de négociations politiques multilatérales, et de la cour de La Haye.

 

Biographie de Frédéric Passy

 

 

Profession de foi de Frédéric Passy aux législatives de 1881 :

Élections législatives de 1881 – Circonscription du VIII e arrondissement de Paris

   Chers Concitoyens,

   Le Comité républicain, dont vous avez lu le manifeste, me fait l’honneur de me recommander à vos suffrages.

   J’accepte cet honneur.

   Homme de liberté et homme d’ordre en même temps (car il n’y a pas pour moi de liberté sans ordre, ni d’ordre sans liberté), je veux, comme on vous l’a dit, la République ouverte à tous, mais la République respectée de tous.

   Homme de progrès et non de bouleversement, je veux la réalisation graduelle, et par conséquent durable, de toutes les réformes possibles et justes ; l’amélioration patiente et continue de nos services publics, et l’incessante étude des moyens de développer encore, par des simplifications intelligentes et des dégrèvements profitables, cette puissance financière de la France qui fait l’étonnement du monde et la confusion de ses détracteurs.

   Homme de travail, de concorde et de paix, je veux une France instruite, laborieuse et forte ; assez sûre d’elle-même pour ne redouter personne ; assez sage pour ne menacer personne, et oubliant enfin, dans le magnifique épanouissement de sa grandeur nouvelle, les divisions et les haines qui l’on trop souvent affaiblie et déchirée.

   C’est là, j’en suis certain, ce que veut l’immense majorité du pays. Si c’est aussi, comme je le crois, chers concitoyens, ce que vous voulez, et si une vie déjà longue, consacrée tout entière au service de toutes les grandes causes, et dans laquelle on ne relèvera, j’ose le dire, ni une défaillance, ni une violence, est à vos yeux une garantie de quelque valeur, vous ratifierez le choix qui vous est proposé et vous m’enverrez à la Chambre des députés.

   Quelle que soit votre résolution, mes sentiments, soyez-en assurés, ne changeront pas, et je resterai, comme je le suis, votre dévoué concitoyen.

 

Frédéric PASSY