Un site internet a récemment établi un « palmarès des députés » selon leur degré d’activité à l’Assemblée nationale à partir de leurs interventions en séance et en commission, ainsi que du nombre de propositions déposées et de rapports présentés.
Prétendre évaluer la qualité du travail d’un député à partir d’une compilation brute de données quantitatives est une entreprise trompeuse. Mettre en doute l’important travail accompli par les députés contribue à entretenir un sentiment d’antiparlementarisme, qui doit être dénoncé avec force.
En effet les critères retenus pour tenter de « classer » les députés manquent pour le moins de pertinence. L’exemple du Président de l’Assemblée nationale le montre puisqu’il figure à la 367e place de ce classement alors même qu’il est d’usage constant que le Président – par sa position particulière au sein de l’Assemblée nationale et son devoir de neutralité – ne cosigne pas les propositions de loi ou de résolution, sauf celles dont il est l’auteur et qui concernent le fonctionnement de l’Assemblée, de même qu’il s’abstient volontairement de participer aux scrutins, pas plus qu’il ne prend part aux débats dans l’hémicycle ou ne pose de questions écrites.