Document mis en distribution le 15 novembre 1999 N° 1861 ______ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR PAR M. DIDIER MIGAUD, Rapporteur Général, Député. ANNEXE N° 4 Rapporteure spéciale : Mme Béatrice MARRE Députée ____ (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page. Lois de finances. La commission des finances, de léconomie générale et du plan est composée de : M. Augustin Bonrepaux, président ; M. Didier Migaud, rapporteur général ; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier, vice-présidents, MM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jégou, Michel Suchod, secrétaires ; MM. Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, Maurice Ligot, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila.
ARTICLE 64 : Prorogation de la majoration exceptionnelle des cotisations additionnelle aux contrats d'assurance prélevées au profit du Fonds national de garantie des calamités agricoles 107
INTRODUCTION Le budget de lAgriculture pour 2000 sélève à 29.032 millions de francs (). Hors budget annexe des prestations sociales agricoles (BAPSA), il était de 28.197 millions de francs en 1999 et atteindra, à structure constante, 28.048 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2000, soit une baisse de 0,5 %. Cette diminution traduit en fait une augmentation de moyens de 3 % (800 millions de francs), dans la mesure où le budget enregistre une baisse mécanique en raison de la chute des dépenses de bonification des prêts (chute de 872 millions de francs), liée à la diminution des taux dintérêt observée ces dernières années. Ce projet de budget pour 2000 correspond à la volonté du Gouvernement de traduire la loi dorientation agricole n° 99-574 du 9 juillet 1999 par des moyens budgétaires supplémentaires. Il se structure autour de trois grands objectifs : · financer la mise en uvre des contrats territoriaux dexploitation ; · renforcer la qualité de la production agricole et la sécurité alimentaire ; · consolider les moyens de lenseignement agricole. Les dotations proposées incluent, en outre, les moyens budgétaires nécessaires aux fonctions économiques de lAgriculture et de la Pêche françaises. Il prend également en compte le développement de lespace rural dans la perspective de la contractualisation des crédits avec les régions. Enfin, il prévoit la poursuite de la revalorisation des retraites agricoles entamée en 1997. Par ailleurs, ce budget apporte dimportantes clarifications. Il inclut pour la première fois deux catégories de dépenses précédemment financées sur des comptes hors budget : les rémunérations de lingénierie publique et le Fonds forestier national. De plus, dans le même souci, la subvention déquilibre versée au BAPSA est transférée au budget des Charges communes, mais le ministre de lAgriculture conserve la responsabilité du BAPSA et continuera à en soutenir la discussion. Avant danalyser en détail le montant des moyens qui sont accordés pour chaque mission du ministère de lAgriculture dans le projet de budget pour 2000, il convient de revenir rapidement sur lexécution du budget en 1998 et sur lexécution en cours. A. LEXÉCUTION DU BUDGET DE 1998 1. Lévolution des dotations Le tableau ci-dessous présente les évolutions des crédits du ministère de lAgriculture en tenant compte des reports, des fonds de concours, des transferts et répartitions, des annulations et des crédits ouverts par la loi de finances rectificative. Au total, les crédits disponibles sont passés de 35.688 millions de francs en loi de finances initiale dont 34.688 millions de francs en dépenses ordinaires et 1.000 en crédits de paiement pour les dépenses en capital à 48.066 millions de francs 42.793 millions de francs pour les dépenses ordinaires et 5.273 pour les crédits de paiement , soit une augmentation considérable de 34,68 %.
Sagissant des autorisations de programme, les dotations ouvertes ont atteint 1.009,76 millions de francs, contre 1.107,36 millions de francs en loi de finances initiale, soit une baisse de 8,8 %.
Les transferts concernent essentiellement le chapitre 32-97 : 2.087 millions de francs sont transférés au budget des Charges communes, pour assurer la participation du ministère aux charges de pensions. Le budget du ministère de lAgriculture a fait lobjet de 1.014 millions de francs dannulations en cours dexercice, portant au total sur 35.688 millions de francs de dépenses ordinaires/crédits de paiement et de 224 millions de francs dannulations sur 1.009 millions de francs dautorisations de programme. Les reports de crédits se sont élevés à 2.863,7 millions de francs en crédits de paiement, essentiellement pour le titre VI : les reports atteignent 1.962,76 millions de francs pour une dotation en loi de finances initiale de moins de 1.000 millions de francs. Les fonds de concours représentent près de 11.220 millions de francs, dont 8.748 millions pour le seul titre IV. Enfin, la loi de finances rectificative pour 1998 a ouvert 905 millions de francs de crédits de paiement. Au titre des dépenses ordinaires, les ouvertures de crédits se sont élevées à 889,65 millions de francs. Sagissant des dépenses en capital, les ouvertures de crédits ont porté sur 15.580 millions de francs (en autorisations de programme et crédits de paiement), essentiellement sur le chapitre 57-01 Équipement des services. Les mouvements les plus importants se concentrent sur cinq chapitres du titre IV : · le chapitre 44-41 Amélioration des structures agricoles : la dotation passe de 3.044 à 3.780 millions de francs avec notamment 28 millions de francs dannulations, mais 755 millions de francs de fonds de concours ; · le chapitre 44-42 Prêts à lagriculture, charges de bonification : grâce en particulier à 1.464 millions de francs de fonds de concours, la dotation passe de 2.218 à 3.682 millions de francs ; · le chapitre 44-53 Interventions en faveur de lorientation et de la valorisation de la production agricole : la dotation passe de 3.889 à 4.807 millions de francs, avec 50 millions de francs dannulations, mais 121 millions de francs de reports de crédits, 100 millions de francs de fonds de concours et 737 millions de francs inscrits en loi de finances rectificative ; · le chapitre 44-55 Primes au maintien du troupeau des vaches allaitantes : 18 millions de francs de reports et 4.600 millions de francs de fonds de concours, notamment dorigine communautaire, alimentent une dotation qui, de 650 millions de francs, atteint 5.268 millions de francs ; · le chapitre 44-80 Amélioration du cadre de vie et aménagement de lespace rural : 146 millions de francs de reports, 1.698 millions de francs de fonds de concours et 3 millions de francs dannulation ont permis plus quun doublement de la dotation (3.471 millions de francs, contre 1.630). 2. La consommation des crédits Globalement, le taux de consommation des crédits de paiement atteint 87,28 % en 1998, soit un niveau plus faible que celui observé au cours de lexercice précédent (93,2 % en 1997). Les dépenses effectives se sont élevées à 41.951 millions de francs 39.186 pour les dépenses ordinaires et 2.765 pour les crédits de paiement , à comparer à 48.066 millions de francs de crédits ouverts.
Le taux de consommation des dépenses ordinaires atteint des niveaux élevés, 96,2 % pour le titre III et 90,4 % pour le titre IV, soit une consommation pour lensemble des crédits de dépenses ordinaires de 91,57 %, supérieure à celle enregistrée en 1998 (90,08 %), mais inférieure à celle des années précédentes (96,37 % en 1996, 98,25 % en 1997). La consommation des crédits inscrits au titre V sest élevée à 68,02 %, en forte baisse par rapport à 1996 et 1997, où les taux de consommation avaient atteint respectivement 88,77 % et 78,04 %. Au titre VI, le taux de consommation nest que de 52 %, alors quil était de 59,3 % en 1996 et de 55,77 % en 1997. B. LEXÉCUTION DU BUDGET EN COURS Le tableau ci-dessous présente les évolutions des crédits du ministère de lAgriculture en tenant compte des reports, des fonds de concours, des transferts et répartitions et des annulations au 31 août 1999. Au total, les crédits disponibles sont passés de 33.559 millions de francs en loi de finances initiale à 40.998 millions de francs, soit une augmentation de plus de 21 %.
Cette évolution tient compte dune mesure de régulation, à hauteur de 250 millions de francs, 220 millions de francs en dépenses ordinaires et 30 millions de francs en dépenses en capital. Les reports, très importants, proviennent pour leur plus grande partie du remboursement communautaire de dépenses relatives à lamélioration des structures agricoles. Les fonds de concours sont concentrés sur les titres IV et VI. Sagissant des autorisations de programme, elles progressent de près de 140 %, grâce aux fonds de concours rattachés au titre VI.
Sagissant des taux de consommation des crédits au 31 août 1999, on observe que le taux global, 60,1 %, est inférieur à celui constaté à la même date, un an auparavant, cette moindre consommation affectant tous les titres.
C. DE LA LOI DE FINANCES POUR 1999 AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2000 Le tableau ci-dessous met en évidence les évolutions enregistrées entre la dernière loi de finances et le projet actuel : ÉVOLUTION DES DOTATIONS BUDGÉTAIRES
La forte diminution des dépenses ordinaires est le résultat de changement de structure. En effet, les crédits du titre IV chutent de plus du quart : cest le résultat du transfert du budget de lAgriculture sur celui des Charges communes du financement des prestations sociales agricoles et de la participation de lÉtat au financement de lallocation aux adultes handicapés. Ce transfert sélève à 3.536 millions de francs, auxquels il faut ajouter le transfert de 422 millions de francs de remboursement de lallocation aux adultes handicapés : le total atteint 3.958 millions de francs. Si on déduit la diminution de 871,66 millions de francs des crédits couvrant les charges de bonification, qui correspond à un ajustement de la dotation aux besoins, fortement réduits du fait de la baisse des taux, nous y reviendrons, les dépenses ordinaires ne sont plus en baisse de 14,4 %, mais relativement stables, à + 0,4 %. La transformation des Haras nationaux en établissement public administratif est de peu de conséquences pour le ministère de lAgriculture, puisquils étaient déjà financés par un compte spécial du Trésor alimenté par des taxes sur le pari mutuel : elle se traduit seulement par le transfert dune partie des emplois des Haras et par la création dun article nouveau (36-22-44) doté dune subvention de fonctionnement de 131,7 millions de francs, destinée à couvrir les frais de personnel. Lopération est financièrement neutre pour le ministère. En revanche, lintégration du Fonds forestier national dans le budget de lAgriculture correspond à larrivée, dans le budget, de 417 millions de francs répartis sur plusieurs lignes en fonction de la nature des dépenses quils couvriront. Les moyens de la politique agricole sur le terrain augmentent donc, en particulier les subventions dinvestissement accordées par lÉtat, qui croissent de plus du cinquième en crédits de paiement et de près du tiers en autorisations de programme. Ce budget repose ainsi sur la volonté forte de préparer lavenir de lagriculture. Il le fait dabord en accélérant la mise en uvre de la loi dorientation agricole : cela se traduit par un effort budgétaire marqué en faveur des contrats territoriaux dexploitation et de la politique de linstallation, qui leur est intimement liée, de la sécurité et de la qualité des aliments, et de lenseignement agricole. Tout en portant nettement la marque de choix nouveaux, le budget respecte les engagements pris par le passé en matière de solidarité, notamment par la poursuite de la revalorisation des petites retraites, en matière de soutien des filières traditionnelles, de protection de lenvironnement, de politique de la montagne. Cette politique dynamique pourra être conduite dans de bonnes conditions grâce à des moyens de fonctionnement accrus, en particulier en termes demplois. Enfin, ce souci de préparer lavenir se traduit par un effort de clarification budgétaire destiné à rendre le budget plus cohérent et par les premières traductions de la préparation de la prochaine loi forestière. I. UN BUDGET DE MISE EN UVRE Quelques mois après le vote de la loi dorientation agricole, la priorité du Gouvernement est sa mise en uvre : des moyens financiers avaient déjà été ouverts dans la loi de finances initiale pour 1999, afin de financer les nouvelles mesures dès lentrée en vigueur de la loi. Le budget pour 2000 parachève sa traduction budgétaire et renforce les efforts amorcés en 1999 en faveur des contrats territoriaux dexploitation et de linstallation, du renforcement de la qualité et la sécurité des aliments et de lenseignement agricole. A. LES CONTRATS TERRITORIAUX DEXPLOITATION ET LA POLITIQUE DE LINSTALLATION 1. La mise en place des premiers contrats territoriaux dexploitation La principale innovation de la loi dorientation agricole, le contrat territorial dexploitation (CTE), concrétise la volonté de réorienter la politique agricole de la France, afin de prendre en compte, dans lagriculture, les préoccupations des Français que sont lemploi, lenvironnement, la sécurité et la qualité des produits, et loccupation de lespace rural. Ainsi que le dit M. Pascal Coste, président du CNJA, il faut que les agriculteurs « marchent sur leurs deux jambes », la production et la participation économique et sociale au développement de lespace rural. La loi dorientation agricole du 9 juillet 1999 instaure, dans son article 4, le CTE entre lexploitant et ladministration. Le CTE, qui est facultatif, comporte, « un ensemble dengagements portant sur les orientations de la production de lexploitation, lemploi et ses aspects sociaux, la contribution de lactivité de lexploitation à la préservation des ressources naturelles, à loccupation de lespace ou à la réalisation dactions dintérêt général et au développement de projets collectifs de production agricole ». Le CTE sinscrira dans le cadre de contrats types départementaux élaborés par les préfets. Larticle 5 prévoit, quant à lui, la création dun Fonds de financement des contrats territoriaux dexploitation dont les opérations sont inscrites au budget du ministère de lAgriculture dans les conditions fixées par la loi de finances. a) Les orientations pour la mise en uvre des contrats territoriaux dexploitation Fondé sur la reconnaissance de la multifonctionnalité de lagriculture, le CTE est un outil dorientation et de développement qui doit permettre aux agriculteurs de sadapter aux nouvelles donnes des marchés et aux nouvelles attentes de la société. Il repose sur une démarche contractuelle. Les CTE sont appelés à devenir les instruments dappui aux projets économiques des exploitations agricoles. Ils prendront en considération les objectifs de création de valeur ajoutée et, par là même, la création demplois, linnovation, la préservation des ressources naturelles, la gestion de lespace ou la réalisation dactions dintérêt général. La mise en uvre de ce nouvel outil sera fondée sur les grands principes suivants : · le CTE est signé entre les agriculteurs volontaires, portant un projet global dexploitation, et les pouvoirs publics ; · il comporte deux parties : une partie économique et relative à lemploi ; une partie territoriale et environnementale. Le niveau et les modalités de rémunération de chacune des parties dun CTE contribueront à la viabilité économique de lexploitation. Pour la partie économique et relative à lemploi, laide sera fonction de la nature, de lambition et de loriginalité du projet. Elle tiendra compte de limpact sur lemploi du projet, et notamment de linstallation de jeunes agriculteurs, et de son intérêt collectif. Elle intègrera également la dimension économique de lexploitation et sa viabilité. Pour la partie environnementale et territoriale, laide sera allouée annuellement en fonction de la perte de revenus encourue et des coûts additionnels résultant des engagements agri-environnementaux, ainsi que de la nécessité de fournir une incitation financière. Elle sera plafonnée dans des conditions à déterminer. Afin de maintenir la continuité territoriale, ce plafonnement ne portera pas sur la superficie engagée. En tout état de cause, les aides versées au titre du CTE seront conformes au règlement « développement rural » de la politique agricole commune (PAC). Dès le dépôt du projet de la loi dorientation agricole, en octobre 1998, le Gouvernement a engagé un travail de réflexion et de préfiguration des CTE (82 départements, tous volontaires, se sont mobilisés pour réfléchir sur les orientations, sur le contenu, sur la durée et sur le financement des CTE), afin de préparer les conditions dune mise en uvre rapide de cette loi à lissue de son adoption. Des réunions de concertation régionales ont permis dapprofondir léchange avec les collectivités locales, le monde agricole et les associations de protection des consommateurs et de lenvironnement. Puis, le Conseil supérieur dorientation de léconomie agricole et alimentaire (CSO), réuni le 16 juin 1999, a arrêté les recommandations pour la mise en uvre du CTE. Pour 2000, le Fonds de financement des CTE sera réparti à hauteur de 50 %, entre les régions, sur la base du nombre dexploitations ; le solde sera affecté en tenant compte des dynamiques locales et régionales, ainsi que des projets proposés. Le projet de décret qui décrit les grands principes dapplication de ce nouvel outil de politique agricole a été soumis pour avis au Conseil dÉtat et à la Commission européenne. Larrêté ministériel fixera les montants et les conditions particulières doctroi des aides. La circulaire dapplication, accompagnée dun guide délaboration, présentera les instructions et les conseils pour la mise en uvre des CTE. Tout est donc mis en place pour que les 10.000 premiers CTE puissent être signés à partir du mois de novembre 1999 et que la dotation de 950 millions de francs du projet de loi de finances pour 2000 puisse servir à la conclusion des 40.000 nouveaux contrats prévus. b) Le triplement des moyens financiers consacrés aux contrats territoriaux dexploitation Les subventions de lÉtat allouées pour les projets contractualisés dans le cadre dun CTE seront financées par le Fonds de financement des contrats territoriaux dexploitation. En 1999, ce fonds a été doté de 300 millions de francs (article 44-84), auxquels doivent sajouter 175 millions de francs de crédits européens, correspondant à lengagement de 10.000 CTE. Le projet de loi de finances pour 2000 pourvoit aux dotations nécessaires à la signature de 40.000 contrats supplémentaires. Les crédits alloués pour le fonds dans le projet de budget 2000 sélèveront à 950 millions de francs, complétés par les financements communautaires qui permettront de disposer au total de près de 2 milliards de francs, pour donner son plein essor à une politique contractuelle favorisant une agriculture durable et diversifiée. Ces crédits proviennent en partie de moyens nouveaux, en partie de transferts : · 350 millions de francs sont constitués de moyens nouveaux : ils attestent la volonté politique forte du Gouvernement ; · 155 millions de francs proviennent de la ligne finançant la dotation dinstallation des jeunes agriculteurs (DJA) et 145 millions de francs du Fonds pour linstallation en agriculture (FIA), ce qui est pleinement justifié dans la mesure où les CTE financeront un nouveau type dinstallation, « linstallation progressive », qui concernera des jeunes jusque là exclus des dispositifs classiques. À partir de 2001, le financement des contrats territoriaux dexploitation bénéficiera du produit de la modulation des aides. Le montant moyen du soutien financier pour une période de 5 ans sélèvera à 150.000 francs, ce soutien étant susceptible de varier en fonction des caractéristiques du projet. À terme, le CTE intégrera la majorité des aides versées à lagriculture qui ne seront ni liées à la production ni versées en contrepartie des contraintes naturelles. Pour la période de lancement des CTE (1999-2000), seront intégrés dans les CTE : les mesures agri-environnementales (sauf la prime au maintien des systèmes délevage extensifs, dont lintégration sera envisagée à partir de 2003), la conversion à lagriculture biologique, les aides aux investissements non cofinancées. Toutefois, plusieurs dispositifs classiques ne seront pas subordonnés à la conclusion dun CTE : la dotation jeune agriculteur, les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) et le programme de maîtrise des pollutions dorigine agricole (PMPOA). Le plan damélioration matérielle, quil était initialement prévu dintégrer dans les CTE dès 2000, leur reste pour lheure extérieur. 2. La politique de linstallation Présenter lensemble des dotations budgétaires participant de la politique de linstallation nest ni facile, ni suffisant pour rendre compte de leffort consenti par lÉtat. En effet, les instruments financiers ne traduisent pas intégralement la politique dinstallation, qui sinscrit dans tout un environnement réglementaire et professionnel ; à cet égard, la loi dorientation agricole représente un apport très important. De plus, en revenant aux enjeux strictement financiers, on doit observer que la politique dinstallation est présente dans dautres lignes budgétaires que celles qui lui sont directement consacrées, même si elle ny est pas identifiée ; il apparaît ainsi que la plus grosse dépense publique pour linstallation est opérée par le biais des crédits de bonification de prêts, dont au moins la moitié, soit plus dun milliard de francs, est utilisée à lallégement des charges des jeunes agriculteurs (bonification des prêts dinstallation et de modernisation des jeunes agriculteurs) ; le volume considérable des prêts bonifiés ne figure pas dans les documents budgétaires. Ny figurent pas non plus les cofinancements communautaires, notamment pour la DJA (340 millions de francs en 1999). Sy ajoutent enfin des dépenses fiscales ou allégements de prélèvements sociaux : les coûts des deux principaux dispositifs en vigueur, à savoir labattement de 50 % sur le bénéfice imposable durant soixante mois et lexonération partielle et dégressive de cotisations sociales pendant trois ans, sont ainsi respectivement estimés, pour 1999, à 145 millions de francs et 180 millions de francs. Globalement, la dépense publique pour linstallation des jeunes dépasse donc 2,5 milliards de francs par an. Lautre raison de ne pas sen tenir aux seuls crédits retracés dans les documents budgétaires tient au caractère assez formel des inscriptions budgétaires. Ce qui compte, cest la dépense effective, qui nest pas toujours corrélée au montant inscrit : on peut prendre lexemple de la DJA, qui fait lobjet dune ligne du chapitre 44-41, lequel regroupe plus de 2,5 milliards de francs dinterventions structurelles gérées par le CNASEA ; en pratique, le ministère verse cette somme à cet établissement comme une subvention globale, à charge pour lui de payer les différentes prestations en prélevant sur les lignes excédentaires pour pallier les insuffisances de crédits ailleurs, et en assurant un ajustement dannée en année par la constitution ou la ponction, selon le cas, de ses réserves. Les inscriptions budgétaires annuelles pour chacune des actions du chapitre 44-41 (DJA, préretraite, indemnité viagère de départ, prime à lherbe, etc.) ont donc une valeur largement indicative, car elles ne sont pas nécessairement ajustées annuellement à la dépense réelle. Plus fondamentalement, la politique dinstallation doit sévaluer davantage sur sa double capacité à générer des installations, dans un contexte démographique défavorable, et à élaborer et faire fonctionner des instruments financiers à cette fin, plutôt quau volume des crédits qui lui est affecté. a) La dotation dinstallation aux jeunes agriculteurs La dotation budgétaire afférente à la DJA est inscrite en 2000, pour 490 millions de francs, contre 645 millions de francs en 1999 : cette somme était complétée par 340 millions de francs dabondements attendus du FEOGA, ce qui correspondait à peu près au financement de 10.000 installations aidées, objectif « volontariste », puisque supérieur aux tendances constatées, de lordre de 8.000 installations aidées. Plus proche des besoins réels, la dotation pour 2000 est en baisse nette, ce qui est justifié par le souci de tenir compte des évolutions en matière dinstallation, et par le redéploiement des 155 millions de francs au profit du Fonds de financement des CTE. Le tableau ci-dessous retrace le nombre dinstallations
En 1998, les bénéficiaires du premier versement de la DJA se répartissaient à raison de 55 % en zones de plaine et 45 % en zones de montagne et autres zones défavorisées, alors que 36 % seulement du total des exploitations françaises sont situées en zones de montagne et autres zones défavorisées. Quoiquen baisse, la dotation de 490 millions de francs, complétée par des fonds européens à hauteur de 50 %, devrait suffire à couvrir le coût du dispositif, comme lévolution du coût global, retracée ci-après, le montre : COÛT GLOBAL DES DJA
(1) 5 premiers mois données provisoires CNASEA. Source : Rapport dactivité 1998 du CNASEA. Le chiffre de 8.000 installations bénéficiant de la DJA chaque année est encore volontariste, la tendance pour 1999 montrant une accélération de la diminution des versements, et donc une sous-consommation des crédits inscrits. Même si le nombre de demandes était supérieur ce qui semble peu probable, mais dont il conviendrait naturellement de se réjouir , elles pourraient être satisfaites par lintermédiaire des CTE. b) Le Fonds pour linstallation en agriculture et les programmes pour linstallation des jeunes en agriculture et le développement des initiatives locales Le Fonds pour linstallation en agriculture (FIA) auquel étaient attribués 145 millions de francs dans la loi de finances pour 1999, ne sera plus doté en 2000, même si sa ligne budgétaire (larticle 27 du chapitre 44-41) existe toujours pour des raisons de gestion. Les 145 millions de francs sont en effet transférés au Fonds de financement des CTE, et serviront donc encore, dans ce nouveau cadre, au financement daides à linstallation. La création du FIA dans le cadre de la loi de finances pour 1998 avait pour objet, dune part, de recentrer les programmes pour linstallation des jeunes en agriculture et le développement des initiatives locales (PIDIL) sur les mesures les plus innovantes et les plus efficaces ; dautre part, dobtenir le cofinancement communautaire pour conduire certaines actions nouvelles, en particulier laide à la transmission de lexploitation agricole. Cette aide a été créée par le décret du 6 mars 1998. Elle est attribuée aux exploitants dont la succession nest pas assurée dans le cadre familial, afin de favoriser des installations supplémentaires, et qui peuvent justifier dinitiatives pour susciter et aider un repreneur. Le montant de laide est modulé entre 30.000 et 70.000 francs (45.000 francs et 75.000 francs en zone de montagne). Linstauration du FIA, qui prenait la suite du Fonds pour linstallation et le développement des initiatives locales, a également conduit à réserver la participation de lÉtat aux programmes dinstallation (intégrée au FIA) aux actions susceptibles de générer des installations supplémentaires : · aide au repérage des exploitations disponibles pour linstallation de jeunes ; · encouragement des exploitants sans successeur à sinscrire au répertoire de linstallation plus dun an avant le délai réglementaire, afin de favoriser linstallation dun jeune hors cadre familial ; · parrainage dun jeune, afin de favoriser la reprise hors cadre familial en organisant une phase transitoire sur le site à reprendre (le plafond daide de lÉtat est de 2.500 francs par mois, complétés par une prise en charge des cotisations sociales liées au stagiaire pendant une durée maximum de 12 mois) ; · audit et diagnostic dexploitation ; · aide au remplacement, afin de favoriser la participation des jeunes aux stages de formation ; · autres actions agréées par le préfet de région en vue de permettre des installations supplémentaires. Les PIDIL sont donc financés par le FIA, mais aussi par des fonds provenant de lancien FIDIL, des fonds communautaires et locaux, comme le précise le tableau ci-dessous : CRÉDITS AFFECTÉS DEPUIS LORIGINE À LA PROGRAMMATION DES PIDIL (1) (en francs)
(1) Situation au 31 décembre 1998 (arrêté pris par les préfets, notifiés au CNASEA). (2) La faiblesse de cette somme, alors que la dotation du FIA était de 160 millions de francs dans la loi de finances initiale pour 1998, est due à la lenteur de la montée en puissance du dispositif, et montre limportance de la sous-consommation de la ligne budgétaire. (3) Il sagit de la part communautaire du financement de ces programmes. Source : Rapport dactivité 1998 du CNASEA. Les sommes engagées et payées augmentent par rapport à 1997 : les engagements, dont la répartition par actions figure dans le tableau ci-après, étaient de 51 millions de francs en 1997, ils atteignent près de 68 millions de francs en 1998, en hausse de 32 % ; les paiements progressent de moitié, passant de 41,4 à 62 millions de francs, ce qui reste peu élevé. Étant donné la faiblesse des engagements, le financement des PIDIL en cours est assuré, même sans lapport financier en provenance du FIA. Comme le tableau le montre, les actions nationales représentent seulement 43 % de lensemble des dossiers PIDIL. Cela tient au fait que de nombreuses régions ont utilisé des actions en faveur de linstallation existant au sein des opérations locales et des opérations groupées daménagement foncier (OGAF) et ayant fait leurs preuves. Cest le cas des actions de libération foncière qui représentent la catégorie de dossiers la plus importante : 41 % des engagements, dont une partie devrait être reprise par laide à la transmission dexploitation en 1999.
Les quatre régions du nord-ouest (Bretagne, Basse-Normandie, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes) représentent ensemble plus de 32 % du volume total des dossiers acceptés en 1998. NOMBRE DE DOSSIERS PIDIL ACCEPTÉS EN 1998 Source : Rapport dactivité 1998 du CNASEA. c) Lessor du répertoire à linstallation Dans le cadre de la mission confiée par les pouvoirs publics depuis 1996 au réseau Centre National pour lAménagement des Structures des Exploitations Agricoles (CNASEA) / Agences Départementales pour lAménagement des Structures des Exploitations Agricoles (ADASEA), le répertoire à linstallation connaît cette année encore un essor important : 977 installations ont été réalisées en 1998 grâce à ce dispositif, soit une progression de 20 % par rapport à 1997. Antérieurs à 1996, les répertoires départementaux à linstallation ont été généralisés cette année là. Le nombre dinstallations réalisées grâce à eux est sur une pente de forte croissance, comme le montre le graphique ci-après laissant espérer plus de 1.000 installations par an à partir de 1998, objectif qui a donc été pratiquement atteint. ÉVOLUTION DE LACTIVITÉ DU RÉPERTOIRE À LINSTALLATION Source : Rapport dactivité 1998 du CNASEA. La légère régression doffres dexploitation ou dassociations (2.467, dont 1.974 inscrits en 1998, contre 2.422 en 1997) met en évidence la difficulté que rencontrent les ADASEA à mobiliser les cédants pour quils sinscrivent au répertoire à linstallation dans un contexte démographique caractérisé par la diminution des départs à la retraite. Linscription, parmi les candidats à linstallation, de personnes qui ne sont pas issues du milieu agricole traduit lélargissement du recrutement des agriculteurs face à la diminution du nombre denfants dagriculteurs susceptibles de sinstaller ; ces répertoires font apparaître les chiffres suivants : 64 % des inscrits seraient issus du milieu agricole, 26 % seraient des ruraux non agricoles, 10 % des citadins. Cette dernière catégorie est en baisse : elle atteignait 15 % en 1997. Enfin, la distribution géographique très disparate des installations réalisées grâce aux répertoires, résultant de lancienneté plus ou moins grande des répertoires et du degré dimplication des acteurs locaux, révèle les potentialités certaines de développement de ce type dinstallations dans des régions jusquà présent peu concernées. LES INSTALLATIONS RÉALISÉES À LAIDE DU RÉPERTOIRE EN 1998 Total France : 977 installations. Source : Rapport dactivité 1998 du CNASEA. Depuis 1998, le répertoire dispose dun service télématique rénové qui permettait, le 31 décembre 1998, de consulter 850 offres dexploitation. 11.800 appels ont été enregistrés au cours de lannée. d) Les stages de préparation à linstallation Le projet de loi de finances propose de reconduire à hauteur de 86,69 millions de francs les crédits affectés aux stages de préparation à linstallation (chapitre 43-23, article 10). Il convient de rappeler que linstitution, dans le cadre de la charte nationale de linstallation, dune bourse mensuelle pour les stagiaires « six mois » avait conduit à une très forte augmentation des crédits. Mais la charte a également rendu possible la validation dacquis antérieurs au titre du respect de lobligation de stage, ce qui réduit la demande. En tout état de cause, il apparaît que les effectifs des candidats aux stages de préparation à linstallation restent inférieurs aux prévisions « volontaristes » des années précédentes. Les crédits des stages dinstallation ont donc été ajustés en 1999 sur une prévision de 7.500 « stages six mois » (contre 8.000 possibles avec les crédits 1998) et 10.500 « stages 40 heures » (contre 12.000 possibles avec les crédits 1998). Cest la prévision qui est aussi retenue pour 2000. Elle demeure optimiste dans la mesure où, si le nombre de paiements effectués par le CNASEA aux « stagiaires six mois » a crû de 13 % en 1998, le montant global des paiements est en légère régression : 37,5 millions de francs en 1998, contre 38,4 millions de francs en 1997. Cette évolution est liée au fait que le montant de la bourse est modulé en fonction du statut du stagiaire. Le maintien dune dotation volontariste traduit lespoir de voir le nombre de stagiaires augmenter grâce à « linstallation progressive » favorisée par la loi dorientation. Lévolution comparée des trois grands dispositifs de soutien à linstallation FIA, DJA et stages est retracée dans le tableau suivant. Lévidente sous-consommation des crédits témoigne de la politique volontariste qui a été suivie, et montre que des redéploiements financiers sont possibles, sans porter atteinte à la réalisation des objectifs initiaux.
e) Linstallation progressive, née de la loi dorientation agricole Larticle 20 de la loi dorientation prévoit des « formes dinstallation progressive » qui permettent dorganiser selon certaines conditions des parcours daccès aux responsabilités de chef dexploitation agricole, notamment pour les candidats non originaires du milieu rural. En matière de projet dinstallation, le souci délargir le recrutement doit nécessairement saccompagner dune plus grande ouverture à la diversité des aspirations. Dès lors que son projet répond aux critères de viabilité, le jeune candidat à linstallation qui choisit une voie originale mérite dêtre encouragé. À cet égard, les critères de viabilité des projets, centrés autour du revenu disponible prévisionnel, ont été réaménagés en 1999, afin de mieux prendre en compte la progressivité de la réalisation de certains projets professionnels. Ceux fondés sur laccroissement de valeur ajoutée, la redistribution des activités entre les actifs de lexploitation, et plus généralement la modification du mode de production agricole offrent, en effet, de nouvelles perspectives aux candidats à linstallation. Les fonctions multiples de lagriculture sont ainsi clairement réaffirmées. La mise en uvre du contrat territorial dexploitation ouvre à cet égard de nouvelles perspectives permettant de faire accéder aux aides publiques certains jeunes, actuellement non éligibles au dispositif des aides à linstallation, en leur proposant des parcours daccès plus progressifs à la profession de chef dexploitation agricole. f) Des aides fiscales nombreuses · Labattement de 50 % du bénéfice imposable Ce dispositif, qui est prévu aux articles 73 B et 73 C du code général des impôts, concerne les jeunes agriculteurs installés à compter du 1er janvier 1993 et au plus tard le 31 décembre 1999 avec le bénéfice des aides à linstallation (DJA ou prêts spéciaux à linstallation). Il a été prorogé dune année dans lattente des conclusions du rapport sur la fiscalité agricole demandé à votre rapporteure spéciale. Ils bénéficient, sous certaines conditions, dun abattement de 50 % sur leurs bénéfices imposables réalisés au cours des soixante premiers mois de leur activité, et à compter de la date doctroi de la première aide. Toutefois, les exploitants relevant du régime du bénéfice réel peuvent demander lapplication rétroactive de cet abattement sur les bénéfices des exercices antérieurs non prescrits clos à partir du 1er janvier 1994. Le coût de cette mesure est évalué à 145 millions de francs pour 2000, comme pour 1999. · Le dégrèvement de taxe sur le foncier non bâti La loi de finances pour 1994 a prévu que les agriculteurs installés à compter du 1er janvier 1992 et bénéficiaires de la DJA peuvent, sur décision des collectivités locales, obtenir un dégrèvement de taxe foncière sur le foncier non bâti (TFNB) pendant cinq ans, à compter de lannée de leur installation sur les parcelles exploitées (article 1647-00 bis du code général des impôts). Ce dispositif a été étendu aux jeunes agriculteurs qui sinstallent à compter du 1er janvier 1994 et qui bénéficient des prêts spéciaux jeunes agriculteurs. La loi de modernisation de lagriculture a rendu le dispositif plus favorable. LÉtat prend en charge un allégement de 50 % de la TFNB pour les jeunes agriculteurs qui sinstallent et bénéficient de la DJA ou de prêts spéciaux jeunes agriculteurs, et ce pour cinq ans. Le coût budgétaire pour lÉtat est estimé à 125 millions de francs. · Le régime dacquisition dimmeubles ruraux par les jeunes agriculteurs Les acquisitions dimmeubles ruraux par les jeunes agriculteurs bénéficient, aux termes de larticle 1594 F quinquies E I du code général des impôts, dun droit départemental denregistrement réduit à 6,4 %, à condition notamment que les acquéreurs soient bénéficiaires de la DJA. Laccès à ce tarif préférentiel applicable en cas dacquisition dun immeuble rural par un jeune agriculteur a été ouvert par la loi de finances pour 1994 à tout titulaire dune aide à linstallation. Ce régime de faveur a été aménagé par la loi de modernisation de lagriculture, principalement sur les points suivants, pour les acquisitions réalisées à compter du 1er mars 1995 : · il est précisé que le régime sapplique aux associés des sociétés civiles à objet agricole ; · le taux du droit départemental est réduit de 6,4 % à 0,6 % pour les acquisitions situées dans les territoires ruraux de développement prioritaire. Par ailleurs, le droit départemental est également réduit à 0,6 % pour les acquisitions dimmeubles ruraux réalisées à compter du 1er mars 1995, quand les immeubles sont situés dans les territoires ruraux de développement prioritaire et que les acquisitions sont effectuées en vue de les donner à bail à long terme à de jeunes agriculteurs bénéficiaires des aides à linstallation. Sajoute, enfin, à ces aides fiscales, une exonération partielle des charges sociales pour les jeunes agriculteurs, qui représente 180 millions de francs en 1999 comme en 1998. Son coût sera accru en 2000 si le dispositif proposé dans lamendement présenté par M. Jérome Cahuzac, en première partie de loi de finances et adopté par votre Assemblée, entre en application : il prévoit des exonérations de cotisations sociales pour les jeunes agriculteurs à hauteur de 65 % la première année, 55 % la deuxième et 35 % la troisième année, pour un coût supplémentaire denviron 70 millions de francs. Dans le rapport au Gouvernement quils vont consacrer à la fiscalité agricole et à la protection sociale, M. Jérome Cahuzac et votre rapporteure spéciale étudieront les problèmes de linstallation et de la succession et feront des propositions. Sil est délicat détablir avec précision le montant moyen des aides dont bénéficie un jeune agriculteur qui sinstalle, du fait que certaines mesures, fiscales en particulier, sont assises sur une partie de la superficie de lexploitation ou sur le montant des bénéfices agricoles, le relevé des constatations provisoires de la Cour des comptes sur le régime des aides à linstallation a permis détablir quun jeune agriculteur qui sinstalle obtient en moyenne une aide de 360.000 francs. En comptant les montants des prestations versées aux autres partenaires de linstallation, comme les préretraites, il apparaît que le coût dune installation atteint 550.000 francs pour la collectivité publique. B. LE RENFORCEMENT DE LA SÉCURITÉ ET DE LA QUALITÉ DES ALIMENTS Leffort budgétaire en faveur de la qualité et de lidentification des produits agricoles et alimentaires est substantiel, puisque les crédits destinés à ces actions progressent de près de 6 %, à 921 millions de francs, dans le projet de loi de finances pour 2000. De plus, les moyens en personnel sont à nouveau renforcés, notamment dans les services chargés des contrôles vétérinaires. Cet accroissement considérable marque la volonté, déjà au cur de la loi relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à lhomme, promulguée le 1er juillet 1998, et réaffirmée par la loi dorientation du 9 juillet 1999, de garantir à lagriculture et aux industries agricoles et alimentaires les moyens dune production de qualité et den donner lassurance aux consommateurs par un renforcement des contrôles et de lexpertise sanitaire. La diversité et lampleur des crises, enregistrées fin 1998 et courant 1999 dans ce domaine, constituent des raisons suffisantes pour maintenir le caractère prioritaire des actions qui relèvent du ministère de lAgriculture et de la Pêche. 1. Un dispositif législatif renforcé · La loi du 1er juillet 1998 a notamment créé lAgence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), placée sous la tutelle des ministères chargés de la santé, de lagriculture et de la consommation : lagence doit intégrer le Centre national détudes vétérinaires et alimentaires (CNEVA) et peut recourir, pour laccomplissement de ses missions, aux laboratoires des services de lÉtat chargés du contrôle de la sécurité des aliments. Il sagit essentiellement dun organe dévaluation, de proposition, de recherche et dinformation. · La loi dorientation agricole du 9 juillet 1999 a permis deux avancées très importantes en matière de sécurité des aliments : - le code rural comporte désormais un dispositif relatif au « contrôle et (à la) surveillance biologique du territoire » prévoyant une « surveillance renforcée » des organismes génétiquement modifiés (OGM) par les services de la protection des végétaux, dotés pour ce faire de pouvoirs dinspection et de contrôle. Une base légale est aussi donnée aux mesures réglementaires dinterdiction ou de restriction vis-à-vis des OGM et un comité de biovigilance coiffe le dispositif de surveillance biologique, dont lactivité fera lobjet de rapports annuels au Parlement ; - afin daméliorer le suivi sanitaire des animaux délevage, est mis en place un registre délevage obligatoire, dont les principales informations seront retranscrites sur une fiche sanitaire qui accompagnera les animaux jusquà labattoir, tandis que les pouvoirs des vétérinaires inspecteurs sont renforcés. Par ailleurs, lidentification obligatoire des équidés est instituée. Laccroissement de la valeur ajoutée au niveau de chaque exploitation étant par ailleurs un des objectifs de la loi dorientation, le titre V de la loi, consacré à la qualité et à lidentification des produits, comprend également des mesures visant à améliorer le dispositif français des « signes de qualité » (et dorigine). Ainsi a-t-il notamment été décidé : - de protéger les appellations « fermier » et « produit pays » (dans les départements doutre-mer) en unifiant et en renvoyant à des décrets les réglementations diverses existantes ; - de renforcer la reconnaissance des indications géographiques protégées, qui seront placées dans le champ de compétence de lInstitut national des appellations dorigine (INAO) ; - de préciser la réglementation et la protection des appellations dorigine contrôlée (AOC) : étiquetage comportant obligatoirement le nom et ladresse du fabricant pour les fromages AOC ; création dun « logo » obligatoire (sauf pour les vins) ; sanction des présentations commerciales induisant en erreur le consommateur sur lexistence dune AOC ; reconnaissance des syndicats de défense... 2. La forte augmentation des moyens budgétaires Le projet de loi de finances pour 2000 accentue leffort engagé en 1999 au bénéfice des politiques de la sécurité et de la qualité des aliments. · Les emplois Après la création de 85 postes en 1999, dont 50 bénéficiant à lAFSSA, 80 agents supplémentaires seront mis à sa disposition en 2000 et 18 nouveaux emplois seront créés dans le cadre de la mission dévaluation des risques : ils seront financés pour un tiers par chaque ministère de tutelle. · Les crédits Le tableau ci-après permet de suivre lévolution des lignes de crédits (hors personnels) destinées aux politiques de sécurité et de qualité des aliments :
Dans ce tableau, qui met en évidence une augmentation globale de plus de 6,3 % des crédits liés à la sécurité et à la qualité des aliments, on notera en particulier, en parfaite cohérence avec les dispositions législatives de la loi dorientation : · le quasi-doublement des moyens affectés au développement du système didentification permanente généralisée des bovins (IPG), en application du règlement communautaire n° 820/97 ; · laugmentation de plus de 100 % des crédits consacrés à la politique incitative en faveur de la sélection végétale, le ministère de lAgriculture soutenant notamment le programme national de génomique végétale Génoplante ; · le renforcement des moyens budgétaires de lINAO, dont par ailleurs la loi dorientation élargit les ressources propres en soumettant à redevance les productions AOC autres que viticoles et laitières, jusque là exonérées, et étend son champ de compétence aux indications géographiques protégées (IGP) ; lINAO est désormais chargé de proposer la reconnaissance des produits susceptibles de bénéficier dune IGP. Par ailleurs, des crédits dinvestissement à hauteur de 7 millions de francs en autorisations de programme et 6 millions de francs en crédits de paiement sont reconduits pour la mise aux normes dunités du laboratoire national de la protection des végétaux. Enfin, la nouvelle Agence française de sécurité sanitaire des aliments, créée par la loi du 1er juillet 1998, et dont lorganisation et le fonctionnement ont été précisés par le décret n° 99-242 du 26 mars 1999, reçoit plusieurs subventions de fonctionnement du ministère de lAgriculture : · une subvention relative à lévaluation des risques (chapitre 36-22, article 16) qui atteint 16,7 millions de francs dans le budget 2000, en hausse de près de 43 %, et qui est complétée au même niveau par ses deux autres ministères de tutelle (le secrétariat dÉtat à la Santé et le secrétariat dÉtat chargé de la consommation) pour atteindre un total de 50 millions de francs, contre 35,1 millions de francs en 1999 ; · une subvention destinée à financer ses programmes de recherche (article 22), qui croît de 2,9 %, à 38,1 millions de francs ; · une subvention correspondant à lappui technique et scientifique, qui atteint 144,5 millions de francs, en hausse de 2,5 %. LAFSSA reçoit aussi des subventions déquipement : 13,5 millions de francs pour soutenir ses programmes de recherche et 9,5 millions de francs pour léquipement de ses laboratoires, les autorisations de programme étant égales aux crédits de paiement. Au total, le seul ministère de lAgriculture accorde plus de 222 millions de francs de dotation à lAFSSA, qui succède pour plusieurs dotations au CNEVA quelle a absorbé et qui ne reçoit donc plus de dotation particulière. C. LA POURSUITE DE LEFFORT EN DIRECTION DE LENSEIGNEMENT, DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA RECHERCHE Lenseignement agricole représente traditionnellement une part importante des dépenses du ministère de lAgriculture, dont la participation à leffort public de recherche pour lagriculture est en revanche limitée, lessentiel des crédits étant inscrits sur le budget du ministère de la Recherche. Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit des dotations de 7.034 millions de francs, en hausse de 3,65 % par rapport à 1999. Il reflète lune des grandes priorités du ministère. 1. Lenseignement agricole La politique éducative du ministère répond à trois enjeux majeurs : · accompagner la croissance des effectifs ; · mettre en uvre la réforme des lycées ; · poursuivre la résorption des emplois précaires. a) Le rapport sur le fonctionnement de lenseignement agricole public et les mesures contenues dans la loi dorientation Alors que lenseignement agricole public célèbre son cent cinquantième anniversaire, plusieurs inspecteurs généraux de lagriculture, à la tête desquels était M. Jean Moulias, ont été chargés den évaluer le fonctionnement. La spécificité de cet enseignement, inscrite dans ses missions, est le fondement dune réussite certaine qui se traduit par le taux de croissance remarquable de ses effectifs depuis 1992. Cependant, lenseignement agricole public na pu accueillir tous les jeunes qui ont souhaité sy inscrire. Cette réussite dune stratégie de formation conduit ainsi à une tension dans le fonctionnement du dispositif. En effet, le système dallocation et de gestion des moyens na pas su faire face à cette évolution. Deux déséquilibres majeurs en témoignent : linsuffisance globale des moyens en personnel administratif, technique, ouvrier, de service et de santé (ATOSS), et le taux inacceptable de précarité du personnel qui atteint le quart des effectifs denseignants et le tiers du personnel ATOSS. Cette situation trouve son explication dans quatre facteurs essentiels : linadéquation du système dallocation des moyens, créant un déséquilibre permanent entre les besoins et les ressources, lexclusivité donnée aux créations de postes denseignants, la rigidité des règles statutaires et la centralisation excessive des responsabilités. Ces facteurs, sils perduraient, mettraient en cause la spécificité et lefficacité de lenseignement agricole public. Aussi la mission recommande-t-elle la mise en uvre dun ensemble de réformes permettant de mettre en cohérence la stratégie de formation de lenseignement agricole avec son dispositif de gestion. Ces propositions sarticulent autour de cinq thèmes : restaurer les autres missions au cur de lenseignement agricole, réduire durablement la précarité, redéfinir les niveaux de responsabilité en donnant à léchelon régional un rôle essentiel, éliminer les obstacles à la communication interne et à louverture des carrières, développer une coopération concrète avec le ministère de lÉducation nationale. Cet ensemble de réformes vise à donner à lenseignement agricole les moyens daffirmer et dapprofondir sa spécificité au sein du service public de léducation. Parallèlement à ces travaux, le titre VII de la loi dorientation agricole du 9 juillet 1999, intitulé « formation des personnes, développement agricole, recherche agronomique et vétérinaire », sans toucher aux équilibres mis en place par les lois des 9 juillet et 31 décembre 1984, introduit dans le code rural des modifications substantielles concernant lenseignement agricole. Pour lenseignement secondaire, une réécriture de ses missions confirme lélargissement du champ dintervention de lenseignement agricole aux secteurs des services et de laménagement de lespace et ajoute linsertion scolaire, sociale et professionnelle à la liste des missions. Un ajout à la loi du 16 juillet 1971 dorientation sur lenseignement technologique reconnaît lhomologation de droit des diplômes délivrés par le ministre chargé de lagriculture. Afin de doter les établissements dune capacité dintervention renforcée dans leurs territoires, une restructuration juridique conduit à la mise en place détablissements publics locaux denseignement et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA) associant lycées, centres de formation dapprentis, centres de formation professionnelle et de promotion agricoles, ateliers technologiques ou exploitations agricoles. Cette restructuration conduira, dans un délai de cinq ans, à lunification des appellations des établissements en lycées denseignement général, technologique et professionnel agricoles (LEGTPA). Sur les 87 lycées professionnels agricoles, une première tranche dune vingtaine devrait pouvoir être érigée en LEGTPA pour la rentrée 2000. Dans ce contexte, la loi réaffirme limportance du projet détablissement qui sélargit à lensemble de lEPLEFPA ; elle confirme la place prééminente du schéma prévisionnel national des formations pour la conduite du dispositif national de lenseignement agricole ; elle introduit, enfin, entre le schéma national et le projet de lEPLEFPA, la notion de projet régional de lenseignement agricole pour rendre cohérentes les articulations entre les trois niveaux. b) Les emplois-jeunes dans lenseignement agricole Pris en charge conjointement par lÉtat, à hauteur de 80 %, et par les budgets des établissements, à hauteur de 20 %, sur la base dune rémunération au SMIC, les emplois-jeunes sont recrutés au niveau régional : une commission régionale élabore un cahier des charges et lance un appel à projet en veillant à ce que les dossiers retenus correspondent à des emplois non existants et susceptibles dêtre pérennisés. Au 23 juin 1999, il y avait 1.032 postes ouverts, dont 910 étaient pourvus. 61 % de ces derniers se trouvent dans lenseignement agricole public. Le niveau de recrutement majoritaire est de deux ans après le baccalauréat. Les fonctions exercées concernent principalement des activités pour lesquelles il existe peu ou pas de personnels. RÉPARTITION PAR ACTIVITÉ DES EMPLOIS-JEUNES
c) Lenseignement technique public : un effort spécifique La création de 218 postes dans lenseignement technique public constitue une accentuation de leffort consenti en 1999 (175 postes), qui était déjà nettement supérieur à celui des années précédentes (77 créations en 1997 ; 85 en 1998). Il sagit de 158 postes denseignants, nécessaires pour répondre à la croissance des effectifs délèves et au début de lapplication à lenseignement agricole de la réforme des lycées, et de 60 postes de personnels non enseignants, parmi lesquels, pour la première fois, deux assistants sociaux. Par ailleurs, la politique de « déprécarisation » des non-titulaires, qui avait conduit à la création de 128 emplois budgétaires en 1999, se poursuivra en 2000 par la création de 124 emplois denseignants et de 25 emplois de non-enseignants. À lissue de la procédure lancée en février 1998, les décisions relatives aux évolutions des structures pédagogiques des établissements, publics comme privés, ont été arrêtées par le ministre le 23 février 1999. Elles se traduisent par la création de 72 classes supplémentaires dans lenseignement agricole public à la rentrée 1999. Par ailleurs, après une très importante augmentation de 11,3 % en 1999, il est proposé une nouvelle hausse, encore forte, de 5 % des crédits de fonctionnement hors personnel (chapitre 36-20, article 50), qui atteindront 109,34 millions de francs, afin notamment de prendre en charge partiellement, pour la première fois, les frais de stage, qui constituent une dépense importante pour les familles dans lenseignement agricole. En revanche, les moyens consacrés aux opérations déquipement (chapitre 56-20, article 20) enregistrent en apparence une baisse, de 12,5 % en crédits de paiement et de 42,37 % en autorisations de programme. Mais cette baisse est entièrement compensée par la hausse des crédits destinés aux équipements informatiques et audiovisuels, scientifiques et technologiques des établissements de lenseignement technique, qui sélèvent à 2,5 millions de francs en autorisations de programme et 0,75 million de francs en crédits de paiement. d) Lenseignement technique privé : le respect des engagements Les subventions de fonctionnement à lenseignement technique privé (chapitre 43-22, articles 10 et 20) atteindront, en 2000, 2.759 millions de francs, en hausse de près de 3 % sur la loi de finances pour 1999, qui était déjà marquée par une forte augmentation. Cette somme se décompose principalement en trois sous-ensembles : les rémunérations des enseignants des établissements dits « du temps plein » (1.200 millions de francs pour 2000), dont lévolution dépend des revalorisations accordées dans la fonction publique ; les « subventions à lélève » à ces mêmes établissements (578,5 millions de francs en 1999), dont le coût croîtra encore en 2000 de 4,14 % après une hausse de 7,6 % en 1999, car lon nest pas encore parvenu au terme des revalorisations progressives des montants unitaires de la subvention ; les accords du 2 mai 1995 et du 26 février 1997 ont étalé ces revalorisations, destinées à porter en 2000 la subvention à lélève à parité des dépenses publiques de fonctionnement par élève de lenseignement public ; les subventions aux établissements du « rythme approprié » (cest-à-dire ceux qui proposent des formations en alternance), qui sélèveraient à 981,37 millions de francs, en hausse de 3,6 %. Les crédits dinvestissements (chapitre 66-20, article 20) sélèvent enfin à 2,5 millions de francs de crédits de paiement comme en 1999, hors réserve parlementaire, contre 2,77 millions de francs en 1998. e) Lenseignement supérieur Lenseignement supérieur public bénéficiera de 12 créations de postes denseignants chercheurs, dingénieurs de recherche et dingénieurs détudes en 2000 et de crédits de fonctionnement en hausse nette de 6,8 % à 225,5 millions de francs, afin de permettre notamment louverture de la nouvelle année terminale du cursus vétérinaire. Les autorisations de programme, quant à elles, sont stables, à 56,15 millions de francs, ce qui devrait assurer la poursuite de leffort de mise aux normes du parc immobilier. Les crédits destinés à lenseignement supérieur privé sont de deux types : · une subvention annuelle imputée sur le chapitre 43-22, article 30, quil est prévu de doter de 110 millions de francs en 2000, ce qui représente une forte hausse de 8,6 % ; · une aide à des dépenses dinvestissement autres que celles de première construction, financée par le chapitre 66-20, article 32, à hauteur de 1,4 million de francs dautorisations de programme pour 2000. f) Les bourses et laction sociale Un nouvel effort particulier est prévu pour améliorer la situation sociale des élèves. Les crédits affectés aux bourses attribuées sur critères sociaux augmentent de 1,6 %. La mise en place du plan social étudiant sera réalisée selon des dispositions similaires à celles élaborées par lÉducation nationale. Laugmentation de 1,8 % des crédits du chapitre 43-21 (bourses, ramassage scolaire, fonds social lycéen), qui atteindront 530,1 millions de francs en 2000, correspond à la nécessité de prendre en compte dans notre système éducatif les besoins des familles les plus défavorisées. Le Fonds social lycéen, porté de 7 à 10 millions de francs en 1999, disposera de 12 millions de francs en 2000. Cette progression devrait autoriser une meilleure prise en charge des dépenses de transports qui sont lourdes dans lenseignement agricole du fait tant de léloignement souvent important par rapport à la résidence, que du nombre de voyages détudes. 2. Un effort important pour la recherche En 2000, lensemble des crédits publics de recherche sur les secteurs agricole et agro-industriel atteindra 5.097 millions de francs, correspondant à une croissance de 1,1 % par rapport à la loi de finances pour 1999. Cette dotation se veut à la hauteur des enjeux des politiques publiques, notamment dans les domaines de la sécurité des aliments, de la génétique et de lenvironnement. Le ministère de lAgriculture ne contribue directement au budget civil de recherche et de développement quà hauteur de 142,9 millions de francs, en hausse de 1 %, après une progression de 3,9 % en 1999 : cette part demeure donc modeste. Lessentiel des crédits destinés aux grands organismes de recherche en agriculture, à commencer par lInstitut national de la recherche agronomique (INRA), est en effet inscrit dans le budget du ministère de la Recherche. Les diverses subventions à lINRA atteignent 70 % des crédits du ministère de lAgriculture consacrés à la recherche, sa subvention budgétaire, en hausse de 1,8 %, sétablissant à 3.580 millions de francs. 20 millions de francs figurent au budget du ministère de lAgriculture au titre des missions dappui technique. Cest au même titre que le ministère verse 30 millions de francs au Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts (CEMAGREF) financé à hauteur de 285 millions de francs (+ 2,4 %) par le ministère de la Recherche. Nous avons vu que le ministère de lAgriculture accorde à lAFSSA une subvention de plus de 220 millions de francs, renforcée par la mise à disposition de 80 de ses agents. 3. La formation professionnelle et lanimation en milieu rural : un effort maintenu Les actions de formation professionnelle sont dotées de 164,77 millions de francs, pour poursuivre la politique de formation préalable à linstallation, reconduire les moyens des centres de formation dapprentis à recrutement national et des centres denseignement à distance, et assurer la formation des cadres syndicaux et professionnels de lagriculture. Les dotations de 1999 sont reconduites au franc près. En dehors du financement des stages de préparation à linstallation, déjà évoqués, les actions de formation professionnelle et danimation financées par le ministère relèvent de quatre lignes de crédits que le projet de loi de finances pour 2000 modifie légèrement : · les crédits destinés à lapprentissage (chapitre 42-23, article 20), soit 11,18 millions de francs, permettent le financement de six centres de formation dapprentis à recrutement national un de plus quen 1999, pour une même dotation, ce qui implique la recherche de financements complémentaires pour chaque centre ainsi que dactions inscrites dans les contrats de plan ; · les crédit du programme national de formation (chapitre 42-23, article 30), soit 14,63 millions de francs, concourent notamment à des initiatives nationales innovantes, comme le programme national de développement de lindividualisation des formations, le développement des formations à distance (quatre centres conventionnés), des formations ouvertes et des nouvelles technologies (Internet). Des crédits du chapitre 36-20 Enseignement agricole et en provenance du Fonds social européen complètent le financement de ces actions ; · les crédits de formation des cadres syndicaux et professionnels (chapitre 42-23, article 50) doivent être reconduits à hauteur de 34,8 millions de francs ; · les crédits de subventions aux mouvements danimation en milieu rural figuraient auparavant à larticle 30 du chapitre 42-23 : ils sont transférés au chapitre 44-80, article 10, mais leur montant demeure inchangé, à 17,47 millions de francs. Les relations avec ces mouvements sont régies par des conventions dune durée de quatre ans passées en 1995 ; la mission dévaluation qui avait été confiée au Comité permanent de coordination des inspections a remis ses conclusions en mars 1999. Elles seront reprises dans le cadre de lélaboration de la prochaine génération de conventions pour la période allant de 2000 à 2003. II. QUI RESPECTE LES ENGAGEMENTS ANTÉRIEURS Le projet de budget pour 2000 prépare résolument lavenir en intégrant les acquis nouveaux de la loi dorientation agricole ; mais il respecte aussi les engagements pris par lÉtat antérieurement, certains dentre eux, tels la revalorisation des petites retraites, étant dailleurs confirmés par la loi dorientation. A. LA SOLIDARITÉ Plusieurs types dinterventions relèvent, à des degrés divers, dune logique de solidarité, quelles consistent à accompagner le départ dagriculteurs proches de la retraite ou à aider ceux qui connaissent des difficultés économiques ou sont victimes de calamités naturelles. Laide alimentaire sinscrit dans cette logique, élargie à la planète entière. 1. La poursuite de la revalorisation des petites retraites Larticle premier de la loi dorientation agricole du 9 juillet 1999 a placé au nombre des priorités de la politique agricole nationale la revalorisation des pensions des retraités de lagriculture. Avant même la promulgation de cette loi, le Gouvernement sest engagé, depuis 1997, dans la mise en uvre dun plan pluriannuel de revalorisation des retraites agricoles qui vise, au terme de la législature, à porter le minimum de pension pour une carrière pleine (trente-sept ans et demi de cotisations) au niveau du minimum vieillesse (3.500 francs par mois) pour les chefs dexploitation et les personnes veuves, et au niveau du minimum vieillesse du second membre du couple (2.800 francs) pour les aides familiaux et conjoints. Les mesures prises en 1999 ont, dores et déjà, permis de porter ce minimum de pension pour une carrière pleine à : · 3.000 francs par mois pour les chefs dexploitation ; · 2.800 francs par mois pour les personnes veuves ; · 2.500 francs par mois pour les aides familiaux ; · 2.200 francs par mois pour les conjoints. Les majorations sont moins importantes lorsque la durée de carrière a été plus courte. En 2000, la poursuite de ce plan est prévue, pour un coût de 1.600 millions de francs en année pleine et 1.200 millions de francs en lan 2000, où trois trimestres seront concernés. Ces minima seront augmentés de 2.400 francs par an, ce qui les portera à : · 3.200 francs par mois pour les chefs dexploitation ; · 3.000 francs par mois pour les personnes veuves ; · 2.700 francs par mois pour les aides familiaux ; · 2.400 francs par mois pour les conjoints. En outre, les durées de carrière minimales nécessaires pour obtenir une revalorisation avec application de coefficients de minoration sont abaissés à vingt-sept années et demi, pour les conjoints et les veuves qui ne perçoivent quune seule pension agricole.
Les montants de 1.200 millions de francs pur lan 2000 et de 1.600 millions de francs en année pleine comprennent le coût de la revalorisation elle-même (1.101 millions de francs en 2000, 1.473 millions de francs en année pleine), celui de la proratisation sur 5 ans de la revalorisation des pensions versées aux conjoints et veuves (88 millions de francs en 2000, 117 millions de francs en année pleine) et celui dune mesure dharmonisation des carrières (8 millions de francs en 2000, 11 millions de francs en année pleine). Par ailleurs, en application de larticle 3 de la loi dorientation agricole, le Gouvernement va préparer un rapport précisant les objectifs de son plan pluriannuel de revalorisation, les moyens de son financement et les perspectives à venir de création dun régime complémentaire obligatoire de retraites pour les agriculteurs, qui viendra compléter le régime de base ainsi revalorisé. La loi prévoyant que ce rapport doit être présenté au plus tard le 10 janvier 2000, le Gouvernement a nommé M. Germinal Peiro, député de Dordogne, comme rapporteur en mission. 2. Les aides au retrait dactivité a) Lindemnité viagère de départ Si lindemnité viagère de départ (IVD) a cessé dêtre attribuée depuis 1990, année de labaissement à 60 ans de lâge de la retraite dans le secteur agricole, son caractère viager implique encore des paiements pour les dossiers antérieurs à 1990. 699,8 millions de francs ont été dépensés en 1998 à ce titre ; au premier semestre 1999, 340 millions de francs ont été attribués, sur une dotation en loi de finances initiale de 691 millions de francs (chapitre 44-41, article 11), qui apparaît donc plus que suffisante. Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit dy consacrer 630 millions de francs, ce qui répond aux besoins. b) Les préretraites · Lévolution du régime des préretraites Institué en 1992, le régime initial de préretraite prévoyait un versement dune durée de cinq ans au maximum (entre 55 et 60 ans). Il a été étendu aux départements doutre-mer (DOM) en mars 1993, puis fermé le 31 décembre 1994, 40.656 préretraites ayant été accordées et 63.000 hectares libérés. Elles étaient cofinancées par la Communauté européenne à hauteur de 50 %. La loi dorientation de lagriculture du 1er février 1995 a prorogé le dispositif jusquau 15 octobre 1997 en le réorientant en faveur de linstallation et de lagrandissement des agriculteurs installés depuis moins de dix ans. La partie variable de la prestation (la prime à lhectare libéré) est modulée selon les caractéristiques du repreneur. Également cofinancé par le FEOGA-Garantie et étendu aux DOM en mars 1996, ce régime modifié a concerné 17.553 agriculteurs et permis la restructuration de 470.000 hectares supplémentaires. Un décret n° 98-312 du 23 avril 1998 a permis de poursuivre la politique de restructuration engagée dans les DOM, notamment au profit des jeunes agriculteurs, la mise en uvre des mesures de préretraite ayant commencé plus tardivement dans ces départements. Un autre décret du même jour, n° 98-311, a créé un régime de préretraite en faveur des agriculteurs contraints de cesser leur activité professionnelle à la suite de difficultés économiques ou de graves problèmes de santé entre 55 et 60 ans. Le montant de cette allocation est forfaitaire et insaisissable. Agréés par la Commission européenne, ces deux dispositifs sont cofinancés, à hauteur de 75 % pour les DOM et de 50 % en métropole. Les décrets n° 98-1104 et n° 98-1105 du 8 décembre 1998 ont prorogé le dispositif pour lannée 1999, priorité devant être donnée aux exploitants des secteurs en crise et contraints de cesser leur activité. · Les crédits Au titre de lexercice 1998, 1.100 millions de francs ont été payés, dont 674 millions de francs sur la part nationale. La loi de finances pour 1998 avait permis de doter le budget de la nouvelle mesure de préretraite de 20 millions de francs. Les premiers paiements des dossiers de la préretraite 1998 ne sont intervenus quà partir de 1999 compte tenu des dates deffet des dossiers de préretraite et il est difficile détablir un bilan. Au titre du régime antérieur, 4.776 bénéficiaires ont été payés pour la première fois en 1998. 96.000 paiements ont été effectués en 1998 et, sur les 60.250 dossiers au 31 décembre 1998, 20.000 dossiers des dispositifs 1992 et 1995 sont toujours en paiement. Pour 1999, une prévision de dépenses de 1.000 millions de francs environ a été établie, ce qui correspondait, étant donné le cofinancement communautaire, à une dotation nationale de 555 millions de francs (chapitre 44-41, article 12). 306 millions de francs sont inscrits sur budget pour 2000, le nombre de sorties du dispositif dépassant de beaucoup le nombre dentrées du fait des nouvelles règles dattribution plus restrictives. 3. Les autres dispositifs a) Le Fonds national de garantie des calamités agricoles Le budget 1999 ne prévoyait pas de subvention pour le Fonds national de garantie des calamités agricoles, alors que la dotation initiale pour 1998 sélevait à 225 millions de francs : ce choix était fondé sur le niveau de la trésorerie du fonds, qui a atteint 1.553 millions de francs au 30 juin 1998 (contre 1.356 millions de francs au 31 décembre 1997 et 999 millions de francs au 31 décembre 1996). Si le principe de parité de financement État/profession posé par la loi pouvait paraître ainsi écorné, on admettait cependant que lÉtat, ayant considérablement abondé le fonds quand il a connu de graves difficultés à partir de la fin des années 1980, pouvait légitimement alléger sa charge quand la situation lautorisait. Le projet de budget pour 2000 prévoit une dotation de 50 millions de francs, la trésorerie du fonds ayant diminué de 230 millions de francs en un an (1.553 millions de francs au 30 juin 1998 et 1.321 millions de francs au 30 juin 1999). Le tableau ci-dessous fait apparaître, année par année, sur dix ans, le montant et lorigine des ressources du Fonds de garantie. En labsence dune prorogation des surtaxes, les ressources provenant des professionnels passeraient de 550 à seulement 300 millions de francs. Aussi, afin de préserver les capacités dindemnisation du Fonds, est-il proposé, dans le présent projet de loi de finances, de proroger dun an en 2000 les taux de cotisations additionnelles fixées par larticle 114 de la loi de finances pour 1999.
Larticle 18 de la loi dorientation agricole comporte par ailleurs une avancée importante sur la question de lindemnisation des risques agricoles, puisquune réflexion doit être menée sur les conditions de mise en uvre dun dispositif dassurance récolte. b) Laide aux agriculteurs en difficulté · Le dispositif « aide aux agriculteurs en difficulté » Le coût du dispositif « aide aux agriculteurs en difficulté » est en recul rapide depuis quelques années, puisque lon est passé (en dépenses effectives) de 818 millions de francs en 1991 à 102 millions de francs en 1997. Menée au plan départemental, la procédure administrative « agriculteurs en difficulté » sappuie depuis 1988 sur lexpertise dune commission. Le tableau ci-après retrace les différentes actions imputées sur les articles 44-53-80 et 44-41-28, permettant respectivement létablissement de plans de redressement pour les exploitations agricoles reconnues viables (analyse préalable, prise en charge partielle des frais financiers bancaires, suivi de lexploitation), ou la mise en uvre dune procédure sociale (réinsertion professionnelle). Un bilan de la mise en uvre de cette procédure administrative peut être ainsi dressé :
Les chiffres montrent une baisse du nombre de dossiers déposés qui reflète lévolution de la situation dendettement des agriculteurs ces dernières années. De la même manière, les banques intervenant dans le secteur agricole observent une baisse régulière des incidents de paiement depuis plusieurs années. Cette ligne budgétaire a également financé des plans dadaptation accordés dans le cadre du programme daide au revenu agricole (PARA), qui est clos depuis 1996. En 1999, ces procédures ont été reconduites avec une dotation globale de 70 millions de francs pour les actions en faveur des exploitations en difficulté (chapitre 44-53, article 80) et de 30 millions de francs pour la réinsertion professionnelle (chapitre 44-41, article 28). Létablissement des plans de redressement est réalisé en synergie avec dautres dispositifs bancaires, en particulier avec lintervention du Fonds dallégement des charges. Compte tenu du caractère conjoncturel des aides versées, lenveloppe de 1999 est apparue insuffisante et na pas permis de financer les analyses dexploitation, pour lesquelles une participation a été demandée aux acteurs locaux. La dotation pour 1999, soit 100 millions de francs, est reconduite en 2000 : elle pourra être abondée en cours dannée si la situation économique entraîne une augmentation des besoins. · Les autres mécanismes daide Les agriculteurs en difficulté peuvent bénéficier dun échelonnement et de prises en charge partielles de cotisations sociales. Ces aides sont financées par le BAPSA sur une enveloppe totale de 100 millions de francs. En 1999, priorité a été accordée aux secteurs de lélevage porcin, ovin et avicole, aux producteurs de cognac et aux élevages touchés par laffaire de la dioxine. Lannée 1999 a été marquée par la fin de la prise en charge par le BAPSA des intérêts correspondant au report à 1999 de 50 % des cotisations sociales dues au titre de lannée 1996, ce qui représentait encore près de 20 millions de francs. Le report des cotisations sociales dues par les éleveurs bovins étant arrivé à échéance, la reconduction sur le BAPSA pour 2000 du chapitre 46-05 porte sur un montant de 90 millions de francs. Le Fonds dallégement des charges financières (FAC), géré par le Crédit agricole, a été constitué en 1990, en contrepartie des produits financiers tirés par la banque mutualiste de la collecte des dépôts des notaires dans les zones rurales. Il permet des allégements de charges financières en faveur de lensemble des agriculteurs sous diverses formes : · prises en charge dintérêts ; · aménagement de dettes, étalement des échéanciers, baisse des taux ; · abandons de créances en capital, de manière exceptionnelle. Les dotations fixées pour la période 1996-1999 par la troisième convention signée entre lÉtat et le Crédit agricole sont retracées dans le tableau suivant :
Des moyens analogues sont mis, sous forme budgétaire, à la disposition des autres réseaux bancaires habilités à distribuer des prêts bonifiés agricoles (Crédit mutuel, Banque populaire, Crédit lyonnais, Banque nationale de Paris) pour leur permettre de mettre en uvre en faveur de leurs clients agriculteurs des allégements analogues de charges financières : ils sont de 25 à 30 millions de francs par an. Dans la mesure où la collecte des dépôts des notaires en zone rurale est désormais, comme cest déjà le cas de la collecte des dépôts en zone urbaine, confiée à la Caisse des dépôts et consignations, le dispositif doit évoluer. La prise en charge dintérêts pourrait continuer à être assurée, après décision du comité départemental dorientation agricole présidé par le préfet, grâce à des crédits budgétaires qui transiteraient par le secteur bancaire. Au cours de la table ronde agricole du 21 octobre 1999, le Premier ministre sest ainsi engagé à pérenniser le FAC en lui consacrant une ligne budgétaire qui serait dotée de 200 millions de francs, enveloppe qui permettrait donc aux préfets daccorder localement des aides, après consultation des organisations syndicales locales. Votre rapporteure spéciale souhaiterait savoir quand, où et de quelle manière cet engagement sera tenu. c) Laide alimentaire Une importante revalorisation des crédits daide alimentaire a été réalisée en 1999, puisquils ont été portés de 205 à 274 millions de francs (+ 33,7 %). La France sest en effet engagée à fournir annuellement 200.000 tonnes déquivalent-céréales dans le cadre de la convention de Londres relative à laide alimentaire, signée par la France en 1971, et les crédits navaient pas suivi, ces dernières années, laugmentation des cours des céréales. Cet engagement a été renouvelé le 30 juin 1999, pour une durée de trois ans, par une nouvelle convention qui permet délargir la liste des produits éligibles, et donc de faire entrer des produits autres que les céréales dans le cadre de laide alimentaire de la convention de Londres. Lajustement proposé navait donc pour objet que de permettre à la France dhonorer ses engagements en matière daide alimentaire. Le Gouvernement est convaincu que laide alimentaire ne doit pas constituer un succédané aux exportations et défend dans les instances internationales une moralisation des dispositifs existants. Pour 2000, la dotation proposée est de 255 millions de francs, ce qui doit nous permettre de remplir nos engagements internationaux.
B. LA PROTECTION DE LENVIRONNEMENT 1. Le programme agri-environnemental Avant même la loi dorientation agricole du 9 juillet 1999, la France mettait en uvre un programme agro-environnemental comprenant deux niveaux dintervention : un niveau national avec la prime au maintien des systèmes délevage extensif (PMSEE, dite « prime à lherbe ») et un niveau régional avec les programmes régionaux. Lensemble résulte de lapplication du règlement CEE n° 2078/92 du Conseil du 30 juin 1992. a) La « prime à lherbe » Cette prime a été reconduite en 1998 pour une nouvelle période quinquennale, ce que la Commission européenne a accepté avec beaucoup de difficultés. Environ 85.000 exploitations en ont bénéficié en 1998, pour des dépenses effectives de 1.300 millions de francs et une dotation en loi de finances de 715 millions, versée au CNASEA. Pour 1999, avec une dotation de 680 millions de francs, le nombre de bénéficiaires sera compris entre 82.000 et 83.000 pour un nombre dhectares de prairie de lordre de 5 millions, les régions de montagne étant les principales concernées. La diminution du nombre de bénéficiaires sexplique par la sortie du dispositif dagriculteurs ayant dépassé lâge de 60 ans et par les nouvelles conditions dattribution. La modification de la réglementation européenne en 1999, avec la mise en place du nouveau règlement du Conseil n° 1257/99 concernant le soutien du développement rural par le FEOGA, signe la fin du dispositif agri-environnemental français actuel. Dans ce cadre, la prime au maintien des systèmes délevage extensifs restera, dans un premier temps, en dehors du contrat territorial dexploitation. À terme, il est envisagé de linsérer dans le nouveau dispositif du CTE. La dotation de 1999 est reconduite en 2000, soit 680 millions de francs sur larticle 44-41-22, la stabilisation reflétant labsence de nouvelles entrées dans le dispositif. b) Les programmes agri-environnementaux régionaux En place depuis 1993, le dispositif agri-environnemental français a aussi été remanié en 1998. À la fin du premier trimestre de 1999, 50.214 contrats ont été souscrits depuis lorigine du dispositif, concernant une surface totale primée de 930.073 hectares et un budget annuel moyen de 614 millions de francs sur 5 ans. Le bilan des programmes régionaux agri-environnementaux, fin 1998, est retracé dans le tableau de la page suivante. La part nationale du financement est assurée sur la ligne budgétaire 44-41-22 Programme agri-environnemental qui finance aussi, et au premier chef, la « prime à lherbe » : 139 millions de francs bénéficieront en 2000, comme en 1999, à ces programmes. Un dernier lot dopérations locales a été agréé par la Commission européenne en février 1999. Désormais les mesures agri-environnementales seront prises dans le cadre des contrats territoriaux dexploitation.
c) Bilan et perspectives des soutiens à lagriculture biologique Après un an de mise en uvre du plan pluriannuel de développement de lagriculture biologique (PPDAB) annoncé le 12 décembre 1997, les résultats pour 1998 de lobservatoire national de lagriculture biologique montrent une accélération des conversions. Le nombre dexploitations engagées dans la démarche biologique a augmenté de 28 %, et la surface en agriculture biologique et en conversion de 32 %. Laugmentation des aides à la conversion des terres, décidée dans le cadre du PPDAB a contribué à cette accélération. En 1999, ce sont environ 7.500 exploitations et 270.000 hectares, soit près de 0,9 % de la surface agricole utile, qui sont consacrés à lagriculture biologique. Au sein de lUnion européenne, la France arrive en cinquième position pour les surfaces certifiées en « bio » ou en conversion. Elle est devancée par lItalie, lAllemagne, lAutriche et lEspagne : elle détient, en 1998, 7,8 % des surfaces européennes en « bio » ou en conversion. Pour améliorer une position en recul au sein de lUnion, et répondre à une demande croissante émanant des consommateurs, le ministère de lAgriculture accroît depuis 1998 son effort en faveur de lagriculture biologique : · Sur le chapitre 44-70 article 30 Promotion de la qualité alimentaire, doté de 19,02 millions de francs en 2000, comme en 1999 : prise en charge du contrôle de lusage de la marque collective de certification « AB » par les organismes certificateurs (2,8 millions de francs sur 1998-1999) ; poursuite des aides à la recherche de solutions alternatives pour la lutte contre les parasites (varroase et flavescence dorée), pour lélaboration de guides dutilisation des intrants (520.000 francs en 1998) ; poursuite du financement dun observatoire national de lagriculture biologique (500.000 francs par an) ; participation au financement des instances nationales partenaires dans la réalisation du plan pluriannuel de développement de lagriculture biologique (550.000 francs en 1998 et 600.000 francs en 1999 pour les producteurs ; 500.000 francs pour les transformateurs) ; promotion et protection du logo « agriculture biologique » utilisable sur des produits contenant au moins 95 % dingrédients dorigine agricole issus de lagriculture biologique produits, contrôlés et certifiés selon les réglementations nationale et communautaire (870.000 francs en 1998-1999). · Aide à la conversion vers lagriculture biologique : Laide à la conversion à lagriculture biologique constitue lune des mesures agri-environnementales dont les crédits sont inscrits au chapitre 44-41, article 22. Elle a pour objet daider les producteurs, qui souhaitent passer dun système de production conventionnelle au mode de production biologique, à compenser le manque à gagner pendant la phase de conversion. La durée de versement de laide, ainsi que son montant par hectare, varient selon les productions comme indiqué dans le tableau ci-dessous : CONDITIONS DE LAIDE SELON LA PRODUCTION
La mesure daide à la conversion vers lagriculture biologique a connu un essor important depuis 1998, comme le montre le tableau ci-après. Lavenir des conversions reste prometteur dans la mesure où la demande de contrats est très soutenue en 1999. Dès le début de leur pleine application en 2000, les contrats territoriaux dexploitation ont vocation à devenir le support de projets de conversion vers lagriculture biologique qui sinscrivent pleinement dans leur dynamique.
Cette option sest accompagnée dun quintuplement des moyens budgétaires en 1998 ; cet effort sest encore accru depuis.
Le tableau ci-dessus retrace limportance des moyens consacrés au développement de lagriculture biologique, résultat de leur forte croissance depuis 1998. Ces moyens sinscrivent dans le cadre du programme agri-environnemental qui finance les aides à la conversion, mais aussi dans les actions des offices et dans celles du chapitre 44-70 Promotion et contrôle de la qualité, lequel finance des actions diverses de promotion et de protection du logo « agriculture biologique » et de la certification « AB », des recherches en matière dalternatives à lutilisation des produits antiparasitaires ou des instances intervenant dans lagriculture biologique. La transition entre les mesures agri-environnementales et les CTE est réalisée grâce à la mise en uvre dune procédure qui consiste à prolonger dun an les contrats agri-environnementaux arrivant à échéance en 1999 ainsi quau second semestre 1998, dans le cadre des OGAF non renouvelées. 2. Le programme de maîtrise des pollutions dorigine agricole Le programme de maîtrise des pollutions dorigine agricole (PMPOA) est financé sur larticle 30 du chapitre 61-40 Modernisation des exploitations, tout comme laide à la modernisation des bâtiments délevage en montagne, sur laquelle nous reviendrons à propos de la montagne (cf. page 78). Le partage de la dotation entre ces deux dispositifs est retracé dans le tableau suivant :
Le PMPOA vise à aider les éleveurs à adapter leurs équipements et leurs pratiques, afin de mieux respecter lenvironnement. Le programme a été décidé à la fin de lannée 1993 avec un schéma de financement dun sixième pour lÉtat, un sixième pour les collectivités territoriales, un tiers pour les Agences de leau et un tiers pour léleveur. La part de lÉtat qui avait été, fin 1993, inscrite pour cette action dans le cadre des contrats de plan État-régions, pour le XIème plan, était égale à 553,5 millions de francs, et au moins autant pour les collectivités locales, certaines dentre elles apportant un financement complémentaire hors contrat de plan. Ainsi, laide apportée par lÉtat et les collectivités locales devait permettre à quelques 70.000 éleveurs de réaliser près de 6 milliards de francs dinvestissement. Ces crédits, inscrits sur le chapitre 61-40, article 30, se sont finalement élevés, entre 1994 et 1998, après les régulations budgétaires effectuées, à 557,7 millions de francs en autorisations de programme, soit 4 millions de plus que les 553,5 millions de francs contractualisés. En intégrant lannée 1999 (les contrats de plan ayant été prolongés dun an), ce sont 707,7 millions de francs au total qui ont été budgétés. Par ailleurs, le lancement du programme ayant subi quelque retard, la ministre de lEnvironnement a accordé un an supplémentaire pour réaliser leurs travaux aux éleveurs intégrables en 1994, 1995 et 1996. De plus, ces crédits sont complétés depuis 1997, année de sa création, par lintervention du Fonds national pour le développement des adductions deau (FNDAE), qui a réservé 150 millions de francs par an au financement de cette action, dotation qui est reconduite pour 2000. Cette intervention ne se substitue pas aux crédits budgétaires classiques du ministère de lAgriculture, mais permet de faire face aux besoins supplémentaires exprimés depuis la mise en place des contrats de plan. Elle se fait donc dans le respect des règles de parité globale entre les financements de lÉtat et ceux des collectivités territoriales.
Il y a lieu de souligner que, pour les trois années 1997, 1998 et 1999, cest une enveloppe globale de 906 millions de francs (456,2 millions de francs du chapitre 61-40 et 450 millions de francs du FNDAE) qui aura été apportée par lÉtat, à comparer aux 251,4 millions de francs mis à sa disposition au cours de lensemble des trois premières années du programme. Les crédits du FNDAE correspondent à des dépenses supplémentaires par rapport aux prévisions initiales. Cette très forte impulsion, qui est également accompagnée par les collectivités territoriales, confirme la volonté de mener à bien ce programme.
Une mission dévaluation du PMPOA est actuellement conduite par le Gouvernement et fera l'objet dun rapport au Parlement. Le programme actuel se terminera par lentrée en 2001, dans le dispositif daide financière, des élevages comprenant entre 70 et 80 gros ovins. Il est prévu de le compléter prioritairement dans le cadre dopérations coordonnées en intégrant des élevages de plus petite taille. En outre, les crédits en faveur de la protection de lenvironnement dans le cadre agricole sont donc renforcés. Lenvironnement constitue désormais une priorité qui sera directement prise en compte dans les contrats territoriaux dexploitation. La volonté de favoriser une agriculture plus respectueuse de lenvironnement passe aussi par la fiscalité. Ainsi, à partir du 1er janvier 2000, les agriculteurs seront soumis à la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) en ce qui concerne les produits phytosanitaires. Cette taxation devrait rapporter 200 millions de francs à lÉtat, qui les consacrera au nouveau Fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de sécurité sociale (). Elle doit se traduire par une utilisation plus raisonnée de ces produits polluants. C. LA CONSOLIDATION DES FILIÈRES Les soutiens aux productions agricoles relèvent essentiellement de lUnion européenne dans le cadre de la PAC, la plus ancienne et la plus importante en volume et en niveau dintégration de toutes les politiques communautaires. Le budget national comporte cependant des dotations représentant la participation nationale à certaines interventions communautaires, comme la prime à la vache allaitante ; surtout, lintervention de lÉtat est déterminante dans le soutien à linvestissement agricole, à travers la bonification des taux dintérêts, et lorientation des productions, confiée aux offices agricoles. En aval, les crédits de promotion et ceux destinés aux industries agro-alimentaires ont pour objet délargir les débouchés de lagriculture française. 1. Les bonifications de prêts Les crédits de bonification inscrits dans le projet de loi de finances pour 2000 sélèvent à 1.460 millions de francs sont en baisse par rapport à 1999 ( 871,66 millions de francs, soit 37,4 % par rapport à 1999), mais correspondent aux crédits effectivement consommés en 1998, dernière année pour laquelle les chiffres sont connus. a) Les crédits de bonification Compte tenu de la durée de bonification des prêts agricoles, qui peut dépasser dix ans, les crédits destinés à financer la bonification connaissent des évolutions lentes et décalées par rapport à celles des prêts bonifiés. La tendance lourde des dernières années a été la baisse de la dotation du fait, dune part de la baisse des taux dintérêts nominaux depuis les années 1980, dautre part du recul à moyen terme de la part des prêts à lagriculture qui bénéficient de la bonification. Cependant, dautres phénomènes, comme la reprise de linvestissement agricole après 1993, ont eu une incidence. Les crédits de bonification sont des crédits évaluatifs au sens de lordonnance organique relative aux lois de finances : la dépense peut être opérée au-delà de la dotation budgétaire sans quun acte législatif (loi de finances rectificative) ou réglementaire (décret davances) vienne lautoriser : la constatation officielle et la régularisation du dépassement nont donc lieu que dans le cadre de la loi de règlement. De tels dépassements se sont produits au cours des exercices 1996 et 1997, où les crédits disponibles ont été consommés respectivement à 108,2 % et 110,6 %, soit des dépassements de 250 à 300 millions de francs pour ces deux exercices. Le dépassement dun chapitre évaluatif ne pose pas, on la vu, de problèmes de gestion. Il pose, en revanche, un problème de sincérité des évaluations budgétaires initiales, qui devraient pouvoir être ajustées à la dépense prévisible, laquelle dépend peu des réalisations non encore connues des prêts de lannée, mais essentiellement des réalisations de prêts passées et connues. En 1998, la consommation na pas dépassé 64,15 %, 320 millions de francs nétant pas consommés. Cest ce qui explique que laugmentation de la dotation de près de 114 millions de francs en 1999 nait pas été reconduite, et que les crédits destinés à couvrir les charges de bonification pour 2000 soient de 1.460 millions de francs, soit environ 66 % de la dotation accordée en 1998, et partiellement consommée. La dotation pour 2000 correspond donc aux crédits effectivement consommés en 1998, dernière année pour laquelle les chiffres sont connus. b) Les prêts bonifiés en 1998 et 1999 · En 1998 En 1998, les prêts bonifiés à moyen et long terme réalisés dans le secteur agricole se sont élevés à 10.047 millions de francs, ainsi répartis entre prêts dinvestissements et autres prêts (prêts calamités, prêts de consolidation) :
La diminution constatée par rapport à 1997, de 13 %, est spécifique aux prêts bonifiés, lensemble des prêts à lagriculture Les prêts bonifiés dinvestissement (9.425 millions de francs) représentent 24 % de lensemble des prêts dinvestissement agricoles contre 31 % en 1997. La baisse des prêts bonifiés de consolidation constatée par rapport à 1997 tient à ce que, cette année là, avaient été réalisés, à la suite de la crise ayant affecté les producteurs de viande bovine, à hauteur de près de 1.000 millions de francs, des prêts leur permettant détaler le paiement de leurs échéances, aucune mesure dampleur comparable nayant été mise en uvre en 1998. Les prêts dinvestissement constituent la part essentielle des prêts bonifiés réalisés. Les réalisations de ces prêts bonifiés se sont élevées à 9.400 millions de francs pour 1998. Elles se sont réduites de 5 % par rapport à 1997. Cette diminution est observée de manière homogène dans toutes les catégories de prêts bonifiés : les prêts de modernisation, les prêts dinstallation et les prêts aux coopératives de matériel en commun, hormis les prêts spécifiques aux DOM. Pour les prêts à taux plus élevés, les prêts spéciaux délevage et aux productions végétales spéciales, la baisse de la demande enregistrée en 1998 sexplique par le moindre dynamisme de linvestissement dans ces secteurs, affectés par des crises de commercialisation. De plus, les taux proposés aux agriculteurs pour ces catégories de prêts étaient peu différents des taux de marché jusquà la baisse de lensemble des taux des prêts bonifiés décidée au début de lannée 1999. Quant aux prêts daménagement de dette, ils ont pour objet de réduire les charges financières de prêts à taux élevés, réalisés au cours dune période antérieure à la baisse des taux bancaires. Ils dépendent donc de la structure de la dette des agriculteurs et ne sont pas liés à la réalisation de nouveaux investissements. La contraction observée des réalisations de cette catégorie de prêts témoigne de laspect résiduel des besoins daménagement de dettes à moyen et long terme. De plus, la faiblesse des taux dintérêt bancaires permet aujourdhui la restructuration de dettes des agriculteurs par des prêts ordinaires. Ainsi, les possibilités ouvertes par lÉtat en 1998 de consolidation bonifiée des prêts dans le secteur des fruits et légumes nont été que partiellement utilisées. Ce constat a conduit les pouvoirs publics à mettre en place dautres mesures pour répondre aux difficultés des producteurs de ce secteur apparues à la suite des crises conjoncturelles et aléas climatiques du printemps 1998 : aides exceptionnelles de trésorerie, sous forme de prêts bonifiés sur un an avec prise en charge des intérêts par lÉtat sur les ressources du FAC de 4,55 points dintérêts ; prêts de consolidation déchéances permettant aux exploitants, confrontés à des difficultés passagères, un étalement à faible coût des charges de remboursement des échéances annuelles quils supportent. Enfin, le montant des prêts calamités réalisés a progressé de 78 % entre 1997 et 1998, passant de 214 millions de francs à 381 millions de francs. Cette progression est due aux conséquences du gel du printemps de 1997, à la suite duquel une enveloppe spéciale de prêts à taux intéressants avait été mise en place. Les réalisations de ces prêts spéciaux se sont élevées en 1998 à 249 millions de francs. Lenveloppe de prêts bonifiés ouverte en 1998 a été de 11.000 millions de francs, dont 10.100 millions de francs de prêts dinvestissement. Pour ces prêts, le montant des autorisations de financement engagées en 1998 sélève à 9.574 millions de francs, ce qui correspond à 94,8 % de lenveloppe. La répartition initiale de lenveloppe globale entre catégories de prêts bonifiés a été ajustée en cours dannée pour tenir compte de la demande exprimée, une part de lenveloppe prévue pour les prêts dinstallation étant reportée sur les prêts spéciaux de modernisation. Limportance de lenveloppe nationale de prêts bonifiés, et la rapidité des traitements administratifs des autorisations de mise en place ont permis une diminution significative des délais dattente, le stock des demandes en attente au 31 décembre 1998 nétant que de 212 millions de francs, contre 843 millions de francs fin 1996. Cette réduction des demandes en attente concerne toutes les catégories de prêts. Ainsi, le volume de demandes en attente pour les prêts aux jeunes agriculteurs se limite à 51 millions de francs, soit à peine 1,2 % du montant des prêts réalisés chaque année. Le délai dattente, calculé en mois denveloppe annuelle, est aujourdhui dune semaine, contre deux mois et demi en 1994, un mois et demi en 1995 et encore trois semaines en 1996. Lors de leur délégation dans les départements, les enveloppes de prêts bonifiés sont ajustées en fonction des besoins se manifestant localement. Un suivi permanent de la consommation des enveloppes attribuées à chaque département est assuré en cours dannée et les dernières évolutions sont prises en compte pour le calcul des dotations trimestrielles. · En 1999 Pour le premier semestre 1999, les réalisations en prêts bonifiés sétablissent à 3.334 millions de francs, et les autorisations de financement délivrées en 1999 à 4.494 millions de francs. La différence tient au décalage entre le moment où ladministration autorise la mise en place des prêts bonifiés et celui de la mise en place effective des prêts. Les demandes de financement en prêts bonifiés du premier semestre 1999 sont en recul ( 15,3 %) par rapport au premier semestre 1998. Cette tendance est assez marquée pour les prêts spéciaux de modernisation, 23,5 %, moindre pour les prêts aux coopératives de matériel agricole en commun, 15 %, très importante pour les prêts spéciaux délevage, 72 %, ce qui sexplique par le fait que la mise aux normes des bâtiments délevage devait intervenir avant le 31 décembre 1998 pour la majorité des élevages. Compte tenu de lestimation du niveau des besoins attendus pour 1999, lenveloppe de prêts dinvestissement pour 1999 a été fixée à 10,5 milliards de francs, soit 4 % de plus que lenveloppe 1998 (10,1 milliards de francs) et 11,7 % de plus que les réalisations constatées en 1998 (9,4 millions de francs). Les enveloppes consacrées aux dispositifs daménagement de la dette des agriculteurs ont été reconduites à hauteur de 900 millions de francs. Lenveloppe des prêts bonifiés 1999 se décompose en prêts dinvestissement à hauteur de 92 % et en aménagements de dette à hauteur de 8 %. Les prêts calamités agricoles sont distribués hors enveloppe, en raison du caractère imprévisible des besoins. Les enveloppes des prêts spéciaux de modernisation (PSM), dans le cadre des plan damélioration matérielle (en augmentation de 9 %) et des prêts dinstallation, constituent 83 % des enveloppes de prêts dinvestissement. Lenveloppe de prêts dinstallation sélève à 5.000 millions de francs, soit 48 % des prêts dinvestissement. Lenveloppe de prêts spéciaux de modernisation est de 3.700 millions de francs, soit 35 % des prêts dinvestissement. Ces deux catégories, qui bénéficient des taux les plus attractifs, correspondent à la mise en uvre de la politique communautaire en faveur des structures agricoles, le coût de leur bonification étant à ce titre en partie pris en charge par le FEOGA (à hauteur du quart pour le PSM). Les autres enveloppes de prêts prêts aux coopératives dutilisation du matériel agricole (CUMA), prêts spéciaux délevage (PSE) et prêts aux productions végétales (PPVS) ont été fixées à un montant égal ou supérieur aux besoins en 1998. Le poids de ces enveloppes dans lensemble des enveloppes dinvestissement sétablit à 17 %, dont 8 % pour les PSE, 7 % pour les prêts aux CUMA et 2 % pour les PPVS. Dautre part, après les améliorations réglementaires importantes mises en uvres en 1998, quant aux prêts dinstallation, aux prêts aux CUMA, et aux prêts calamités, une baisse significative des taux des prêts bonifiés agricoles est décidée en 1999 : les taux de lensemble des prêts bonifiés ont été abaissés denviron un demi point, de telle sorte que le taux moyen pondéré soit ramené à 3,2 %. Un effort particulier a été fait pour les prêts spéciaux dinstallation et de modernisation attribués aux jeunes agriculteurs en zones défavorisées, les taux étant en ce cas abaissés à 2 %. La tendance à la baisse enregistrée en 1998 se poursuit en 1999 et il ne fait aucun doute que la dotation initiale ne sera que très partiellement consommée, permettant des reports élevés qui pourront toujours être mobilisés au cas où une brutale hausse des taux entraînerait une nouvelle poussée de demandes de prêts bonifiés.
2. La part nationale de la prime à la vache allaitante En 1999 comme en 1998, 650 millions de francs ont été inscrits en loi de finances pour financer la part nationale de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA). La réforme de la PAC, qui accroît le montant de laide pour tenir compte de la baisse des prix, se traduit dès le projet de loi de finances pour 2000 par une forte augmentation de la dotation (chapitre 44-55), qui croît de 140 millions de francs, soit de 21,5 %. En effet, la part nationale de la prime à la vache allaitante est actuellement de 30,19 euros pour les 40 premières vaches de chaque troupeau et de 6,04 euros pour les suivantes : la France utilise ainsi à plein la possibilité réglementaire de compléter la PMTVA sur fonds national, pour les 40 premières vaches des troupeaux. Laccord sur la réforme de la PAC obtenu à Berlin a accru le montant maximal de cette part nationale en le fixant à 50 euros. Cette augmentation est le résultat dun compromis entre la nécessité, mise en avant par la France, de relever sensiblement la PMTVA et la volonté allemande de limiter les dépenses, en mettant davantage à contribution le principal bénéficiaire. Le coût du passage de 30,19 à 50 euros par prime (en gardant le même seuil de 40 vaches et le même mode de calcul pour les suivantes, soit 25,85 au lieu de 6,04 euros) induirait alors une dépense supplémentaire annuelle pour le budget de État de 460 millions de francs. Cette hausse porterait donc le budget total nécessaire à 1.111 millions de francs à partir de 2002. Les différents chiffrages de leffet de la réforme sur le secteur bovin montrent que les éleveurs sont globalement compensés de la baisse de prix par les augmentations de primes (de 7 % à + 2 % de variation dexcédent brut dexploitation EBE selon les systèmes délevage hors cas extrêmes). Ceux-ci reposent tous sur une hypothèse de baisse de prix de 20 % et une PMTVA à 250 euros, soit un complément national porté à son maximum de 50 euros. Limpact du seul passage de 30 à 50 euros de la part nationale représente + 3 à 4 % de la variation de lEBE des exploitations allaitantes. Cet accroissement apparaît donc entièrement justifié pour la fin de mise en uvre de la réforme. En son absence, ce serait en effet une perte réelle bien supérieure qui apparaîtrait (environ 10 % de lEBE). La demande française majeure au cours de la négociation résidait dans la revalorisation de la PMTVA à 260 euros, précisément afin dobtenir une juste compensation des élevages naisseurs traditionnels. Au final, seuls 250 euros au maximum ont été obtenus. Il apparaît donc logique autant que nécessaire, compte tenu des calculs précédents, dutiliser à plein cette possibilité. Le Gouvernement souhaite une montée en puissance du complément national, en le portant en trois étapes à son maximum, parallèlement à la baisse du prix dintervention de la viande bovine décidée à lissue des négociations de lAgenda 2000. Ainsi, en lan 2000, le complément sélèverait à 37 euros pour passer à 44 euros en 2001, et, enfin, à 50 euros à partir de la campagne 2002. La nouvelle réglementation envisage de la même façon une hausse, en trois étapes, des niveaux de base des aides directes de lOrganisation commune des marchés (OCM). Selon un tel scénario, limpact sur le budget national serait le suivant : · coût supplémentaire en 2000 : + 140 millions de francs ; · coût supplémentaire en 2001 : + 158 millions de francs ; · coût supplémentaire en 2002 et années suivantes : + 163 millions de francs. Le coût total du nouveau complément national serait donc de : · 790 millions de francs en 2000 ; · 948 millions de francs en 2001 ; · 1.111 millions de francs en 2002 et années suivantes. Ces prévisions justifient donc la première hausse de la dotation proposée pour 2000. Parallèlement, la France a obtenu de la Commission quelle confirme que les États membres ont la possibilité de mettre en uvre, sur fonds nationaux, une prime à la transformation des veaux si la situation du marché lexigeait. Lopportunité dinstituer unilatéralement, sur fonds français, une mesure qui aurait pour objectif la maîtrise de la production communautaire, apparaît hautement discutable. En réalité, elle ne pourrait être envisagée que dans lhypothèse où le marché serait gravement perturbé, et dans la mesure où la majorité des États membres concernés accepteraient de la mettre en uvre de concert. En cela, au moins, et malgré un coût budgétaire qui ne pourrait être quélevé, lexistence dune telle possibilité est importante à conserver. 3. Les offices agricoles La loi n° 82-847 du 6 octobre 1982 relative à la création doffices dintervention dans le secteur agricole et à lorganisation des marchés, leur donnait mission de renforcer lefficacité économique des filières, daméliorer la connaissance et le fonctionnement des marchés, dappliquer les mesures communautaires. Les missions définies dans cette loi sont reprises et explicitées dans larticle 64 de la loi dorientation agricole du 9 juillet 1999, qui ne remet pas fondamentalement en cause lorientation des interventions des offices. Les différentes précisions apportées font référence à des préoccupations qui sont progressivement apparues dans lorientation des interventions des offices ces dernières années. Elles viennent donc renforcer la légitimité des actions entreprises, et à entreprendre, en matière dorganisation des filières et des marchés, et par ailleurs, elles incitent à accroître les efforts dans la recherche dune amélioration de la qualité des produits agricoles et agro-alimentaires tout en prenant en considération les impératifs de protection du consommateur et de lenvironnement. Les mesures financées par les budgets des offices privilégient les actions en faveur de ladaptation des structures agricoles et lorientation des productions. En outre, depuis 1998, certains efforts nouveaux se sont manifestés en direction dactions visant à améliorer la connaissance et le fonctionnement des marchés et à instaurer une véritable politique de qualité. Le projet de loi de finances propose de reconduire la dotation de 1999, soit 2.959 millions de francs, au titre des crédits des offices agricoles (chapitre 44-53, article 10), ce qui équivaut à la dotation 1998 (3.059 millions de francs) diminuée du redéploiement de 100 millions de francs opéré en 1999 pour financer les contrats territoriaux dexploitation. À partir de ces crédits est constituée une réserve dont le montant est réparti en cours dexercice budgétaire entre les offices, après avis du Conseil supérieur dorientation et de coordination de léconomie agricole et alimentaire (CSO), en fonction des priorités dégagées par ce dernier. En 1999, le redéploiement de 100 millions afin dalimenter le Fonds de financement des contrats territoriaux dexploitation a conduit à ne pas procéder à cette mise en réserve et à répartir, dès le début de lexercice, la totalité de lenveloppe prévue en loi de finances. Il est à noter que la composition du CSO est modifiée par larticle 72 de la loi dorientation agricole : des représentants des consommateurs, dassociations agréées pour la protection de lenvironnement, de la propriété agricole et des syndicats représentatifs des salariés des filières agricoles et agro-alimentaires seront désormais associés aux représentants traditionnels. Sur le moyen terme, la diminution des crédits affectés aux offices est une constante. Les interventions des offices financées sur crédits nationaux se décomposent en effet en deux blocs : la participation nationale à des actions communautaires (ou définies à léchelon communautaire) et les politiques nationales d« orientation » à proprement parler. Or, le montant global du premier bloc de dépenses sest fortement restreint depuis 1990, ce qui recouvre les évolutions suivantes : une réduction des crédits destinés au financement de la taxe sur la valeur ajoutée due sur les aides communautaires, en raison de la substitution dans le secteur des oléagineux et protéagineux dun régime daides à lhectare (non assujetties à TVA) à un régime daides à lutilisation par lindustrie de trituration (assujetties à TVA) ; une réduction des contreparties nationales daides communautaires, en particulier dans le secteur viticole ; la quasi-extinction des crédits liés à des engagements réglementaires nationaux en raison de lachèvement des programmes de cessation dactivité laitière. Par ailleurs, la décision prise par le précédent gouvernement détaler sur une année supplémentaire (1999) les engagements des contrats de plan 1994-1998 a entraîné une diminution des inscriptions annuelles de crédits à ce titre.
Une autre constante de la gestion des offices est le manque de transparence de la présentation qui en est faite dans les documents budgétaires. Le chapitre 44-53 des crédits de lAgriculture comporte des lignes spécifiques à chaque office, mais, dans le projet de loi de finances pour 2000 comme dans les précédents, ces lignes ne sont pas dotées : la dotation globale (intervention et fonctionnement) de 2.959 millions de francs inscrite au titre des « organismes dintervention » ne sera répartie entre ces lignes quen exécution. Quant à la répartition des crédits selon leur destination, on peut constater dans le tableau ci-avant que se maintient une enveloppe, en réduction certes, mais toujours dotée de près de 1.300 millions de francs de crédits, soit près de la moitié de la dotation, qui ne correspondent pas à des engagements communautaires, réglementaires ou contractuels : leur utilisation effective mériterait dêtre mieux connue. Il est répondu à cette objection de manque de transparence que lattribution des crédits budgétaires aux différents offices ne peut avoir lieu quaprès ladoption de la loi de finances, que, dune part, elle est soumise à lavis du CSO et que, dautre part, elle peut, après cet avis, être ajustée aux besoins conjoncturels (crises sectorielles) et à la situation de trésorerie des différents offices, sans omettre les régulations budgétaires. En pratique, les écarts sont souvent considérables entre la subvention arrêtée après consultation du CSO, la subvention quil est finalement décidé de verser (ajustée aux besoins conjoncturels) et la subvention effectivement versée (en fonction de la trésorerie propre de chaque office qui permet de décaler ou non les versements « dus ») : le tableau ci-après montre, ainsi, que la subvention prévue devant le CSO pour lONILAIT était sensiblement la même en 1997 (501 millions de francs) et 1998 (499 millions de francs) ; en revanche, la subvention versée a finalement été de 473 millions de francs en 1997, mais de seulement 226 millions de francs en 1998. Ce moindre versement a permis des redéploiements en faveur de lONIFLHOR et de lONIVINS.
Lexemple de tels ajustements est avancé pour justifier les avantages dune gestion budgétaire souple des crédits des offices ; reste que des solutions doivent être recherchées pour parvenir à une plus grande transparence. Dailleurs, en 1997, un rapport particulier de la Cour des comptes sur lONIC mettait laccent sur la question de la transparence financière des offices, et plus généralement de lambiguïté de leur position, « quelque part » entre lÉtat, les professionnels et le FEOGA. Les offices gèrent en effet les politiques de marché et reçoivent directement les financements communautaires à ce titre : la plus grande part des versements du FEOGA ne sont donc jamais rattachés au budget de lÉtat par la procédure de fonds de concours et napparaissent pas, même en exécution, dans les documents budgétaires ; ceux-ci ne retracent, dans les grandes lignes, que les cofinancements relatifs dune part à la prime à la vache allaitante, dautre part aux actions structurelles des « objectifs 5a et 5b ». Selon la Cour, le renforcement des liens entre lONIC et les administrations de lÉtat est souhaitable, afin daméliorer les contrôle et de lutter contre toutes les formes de fraude : les magistrats ont ainsi découvert que les comptes publiés au registre du commerce du premier bénéficiaire de paiements compensatoires (une société) ne prenaient pas en compte ces paiements, ce qui conduisait à afficher un résultat très déficitaire... Il ne semble pas que ce souci de clarification de la gestion et du rôle des offices ait été réellement pris en compte, ce qui est regrettable dans la mesure où plus de transparence ne peut que renforcer la légitimité des offices dont les missions sont nombreuses et dune importance reconnue. 4. Les actions de promotion a) La création du Conseil supérieur des exportations agricoles et alimentaires La création, au chapitre V (articles 73 et 74) de la loi dorientation, dun Conseil supérieur des exportations agricoles et alimentaires, traduit une conviction : lenjeu économique fondamental que constituent nos exportations des produits de lagriculture, bruts ou transformés. Ce comité assistera lÉtat dans la définition et la mise en uvre cohérente des politiques publiques dappui à lexportation, afin daméliorer le développement des exportations de produits agricoles et agro-alimentaires, déquipement et de technologies, ainsi que de savoir-faire agro-alimentaires. Il sera composé de représentants des entreprises exportatrices dans ces secteurs, de représentants des ministères de lAgriculture et des Finances, de représentants de la Société pour lexpansion des ventes de produits alimentaires et agro-alimentaires (SOPEXA), du Centre français du commerce extérieur (CFCE) et de la Compagnie française dassurance pour le commerce extérieur (COFACE) et dun représentant des banques. Il se réunira sur convocation de son président, au moins trois fois par an. Ses conditions de fonctionnement seront fixées par arrêté conjoint du ministre chargé du commerce extérieur et du ministre de lAgriculture. Le décret précisant lorganisation et le fonctionnement du Conseil est en cours dexamen interministériel : sa publication est attendue avant la fin de lannée 1999. b) Les crédits publics en faveur des actions de promotion Limportance de lenjeu justifie le maintien dun financement public pour soutenir les exportations agricoles et agro-alimentaires. Cest pourquoi le projet de budget inscrit 163,066 millions de francs pour 2000 au titre des actions de promotion (chapitre 44-53, article 30), ce qui correspond à une réduction de 5 millions de francs par rapport à la loi de finances pour 1999, concernant la seule SOPEXA, conformément au contrat passée avec lÉtat, pour la part du financement des actions de promotion directement financée par le ministère de lAgriculture, crédits provenant des offices exclus. · Le soutien public des actions menées par la SOPEXA La SOPEXA reçoit une dotation directement imputée sur le budget du ministère de lAgriculture, destinée à assurer son fonctionnement et la réalisation dactions dentraînement général et dinitiatives. Cette dotation est, dans le projet de budget pour 2000, de 133 millions de francs, conformément au contrat de plan signé en 1998 entre lÉtat et la SOPEXA. Le tableau suivant retrace lévolution des dotations publiques votées et versées à la SOPEXA depuis 10 ans.
Il convient de signaler que la réduction de la dotation budgétaire directe en 1998 (167,9 millions de francs donc, contre 184,75 millions de francs en exécution 1997, soit 16,85 millions de francs) aura été plus que compensée par laccroissement de la participation des offices au financement de la SOPEXA (passée de 122,6 millions de francs en 1997 à 152,6 millions de francs en 1998, soit + 30 millions de francs). En 1999, la dotation publique directement apportée par le ministère est restée stable à 138 millions de francs. En 2000, le projet de loi de finances inscrit la somme de 133 millions de francs : il sagit de lenveloppe fixée dans le cadre du contrat de plan signé en 1998, pour trois ans, entre lÉtat et la SOPEXA. Ce contrat précise, en effet, que lÉtat sengage à proposer en loi de finances une dotation en faveur de la SOPEXA de 138 millions de francs en 1999, de 133 millions de francs en 2000 et de 130 millions de francs en 2001. Cela permettra de fixer les perspectives générales dactions de lentreprise et daccompagner les missions de service public : lentretien, en priorité, du réseau international, la mise en uvre dactions dentraînement général au bénéfice de nombreux acteurs des filières agro-alimentaires et en particuliers des PME et la promotion de limage de la France. À partir de lan 2000, pour ce qui concerne les actions réalisées sur le marché national, le soutien budgétaire directement imputé sur le ministère de lAgriculture sera réservé aux secteurs pour lesquels la France est importatrice nette. Ladaptation juridique et fiscale du réseau international ne fera plus lobjet dun soutien de lÉtat. Enfin, pour les actions de promotion qui sont confiées à la SOPEXA par les offices par produits, lÉtat veillera à faciliter la gestion de trésorerie de la société et à simplifier le rendu de compte aux offices. Il ne se désengage donc nullement des actions de promotion. Une mission daudit de la SOPEXA, réalisée en 1997 conjointement par lInspection générale des finances et lInspection générale de lagriculture a, en effet, dressé un bilan positif de ses activités. La légitimité du soutien financier de lÉtat en ressort confortée en raison : ù des missions de service public rendues par lentreprise ; ù du caractère essentiel des exportations de produits agricoles et alimentaires ; ù du classement dans la « boîte verte » (au sens de lOMC) des aides à la promotion, ce qui signifie que ces aides sont considérées comme non liées aux facteurs de production et donc comme nentraînant pas de distorsions de concurrence. · Les autres organismes de promotion bénéficiant de fonds publics Les crédits de promotion sont principalement destinés à la SOPEXA, mais bénéficient également au Centre français pour le commerce extérieur (CFCE) plus précisément à sa direction de linformation des produits et matériels agro-alimentaires , au Comité des expositions de Paris (CEP), pour le financement du Salon de lagriculture, et à lAssociation pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agro-alimentaires (ADEPTA). Le tableau ci-dessous retrace les crédits de promotion :
5. Les subventions dinvestissement aux industries agro-alimentaires Ces subventions sont retracées par le chapitre 61-61 des crédits du ministère de lAgriculture. La dotation proposée pour 2000 est identique à celle inscrite en 1999, en autorisations de programme (150,48 millions de francs), comme en crédits de paiement (154,8 millions de francs). Cette stabilisation constitue un infléchissement de la tendance de long terme à la baisse de ces crédits, qui auront été, en francs courants, divisés par quatre en quinze ans (les autorisations de programme sélevaient à 611 millions de francs dans les lois de finances initiales pour 1984 et 1985). Cette évolution sest naturellement inscrite dans celle de lensemble des politiques industrielles, qui sest caractérisée par la disparition de la plupart des dispositifs daides directes. Le maintien dun certain niveau de crédits est cependant justifié : dune part, lUnion européenne reconnaît la légitimité de ces interventions et les cofinance à hauteur, en moyenne, de 350 millions de francs par an, dans la mesure où leffort national est de son côté poursuivi ; dautre part, le rôle de telles aides en matière demploi et daménagement du territoire est réel. Encore faut-il veiller à ce quelles soient orientées vers les petites et moyennes entreprises et ne profitent pas excessivement aux seules filiales des grands groupes, qui dominent lagro-alimentaire et sont généralement fort rentables (en 1995, daprès une étude du ministère, les groupes étrangers et les groupes français de plus de 2.000 salariés ont représenté 55 % du chiffre daffaires de lindustrie agro-alimentaire et 76 % de son résultat courant avant impôt). Comme en 1999, les crédits de subventions aux industries agro-alimentaires se répartissent de la manière suivante pour 2000 (crédits de paiement) : · part nationale de la prime dorientation agricole (POA) : 48 millions de francs ; · part déconcentrée de la POA, dans le cadre des contrats de plan État-régions : 52 millions de francs ; · fonds régionaux daide aux investissements immatériels (FRAI) : 23,5 millions de francs ; · restructuration : 20 millions de francs. Il convient de signaler, par ailleurs, la diminution, à hauteur de 6,5 millions de francs, des crédits destinés aux abattoirs publics (chapitre 61-61, article 30), alors que la subvention destinée à leur restructuration figurant sur le chapitre 44-53, article 50, passe de 8,72 millions de francs à un million de francs. Cette diminution des crédits sexplique par la baisse attendue des investissements des abattoirs après leur mise aux normes qui devait être achevée, ou au moins entreprise, au 31 décembre 1998. Alors que la contractualisation du Xème plan portait sur 493,8 millions de francs, ce sont 645,32 millions de francs qui y ont été consacrés dans le XIème plan, soit un accroissement de plus de 30 %. Pour le XIIème plan 2000-2006, le soutien aux industries agro-alimentaires reste un thème très important des contrats de plan État-régions, à travers la politique de soutien aux PME du secteur. Les outils de celle-ci (PAO déconcentrée et FRAI, recherche appliquée) seront contractualisées en totalité, ce qui répond à une attente importante des élus régionaux, ainsi quau besoin de compléter les cofinancements permettant la mobilisation des fonds structurels européens. D. LA POLITIQUE DE LA MONTAGNE Les politiques de soutien à lactivité agricole dans les zones difficiles, en particulier en montagne, bénéficient dans le budget de lAgriculture de dotations importantes : avec un financement national supérieur à 1.500 millions de francs, les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) constituent traditionnellement lune des plus grosses lignes dinterventions directes du ministère au profit des agriculteurs, désormais équivalente à la bonification et supérieure aux autres aides structurelles (DJA, préretraite, prime à lherbe, etc.). Dautres soutiens, comme la prime à lherbe ou la prime à la vache allaitante, qui sinscrivent, non dans des logiques daide spécifique aux zones défavorisées, mais dans les politiques agri-environnementale ou de marché, nen bénéficient pas moins largement, de fait, à ces zones. Enfin, la modulation au profit des zones défavorisées et de montagne de subventions comme la DJA constitue également une forme particulière de soutien spécifique : cest ainsi que le montant moyen de la DJA attribuée dans les zones de montagne est deux fois supérieur au montant prévu pour les zones de plaine. Cette politique de soutien menée au niveau national reflète des préoccupations communautaires. 1. La politique de la montagne dans le cadre communautaire a) Le cadre communautaire Au niveau européen, les spécificités de lagriculture de montagne sont prises en compte dans le cadre du règlement CE n° 950/97 du Conseil du 20 mai 1997 concernant lamélioration de lefficacité des structures de lagriculture. À partir dune délimitation des zones défavorisées de montagne, possibilité est donnée doctroyer aux exploitations agricoles des indemnités compensatoires de handicaps naturels financées, pour la France, à 25 % par le FEOGA-Orientation. Suite aux décisions de réforme de la politique agricole commune, un nouveau règlement n° 1257/99 relatif au développement rural a été mis en place et publié le 3 juillet 1999 pour une application sur la période 2000-2006, mais il ne prévoit pas de modification des critères de délimitation de la zone « montagne ». La réglementation de lusage du terme « montagne » sur les produits agricoles et les denrées alimentaires instituée par la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, afin de valoriser la spécificité des produits de montagne, a été jugée contraire à larticle 30 du traité de Rome dans un arrêt du 6 mai 1997 de la Cour de justice des communautés européennes du fait quelle restreignait les échanges. Cette réglementation va être mise en conformité avec le droit communautaire dans le cadre de la mise en uvre de la loi dorientation du 9 juillet 1999 : un projet de décret en Conseil dÉtat relatif à la dénomination « montagne » a été transmis à la Commission européenne pour avis. Il pose en particulier comme condition pour lobtention de lappellation « montagne » la vérification de ce que lensemble du processus de production ait été réalisé en montagne. b) Des politiques complémentaires Dans le cadre communautaire ainsi défini, et conformément aux deux axes essentiels de la loi du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, « lexpression de la solidarité nationale en compensation des handicaps naturels et la prise en compte des spécificités montagnardes », le ministère de lAgriculture et de la Pêche met en uvre les politiques et mesures suivantes : · une politique spécifique de soutien à lagriculture de montagne, par trois types dactions : ù des aides aux agriculteurs, en particuliers des indemnités compensatoires de handicaps naturels ; ù des aides au développement économique favorisant une meilleure gestion de lespace, par des aménagements agricoles collectifs et une amélioration des équipements forestiers ; ù des aides à la promotion des produits agricoles de qualité. · une politique de prévention des risques naturels, par la restauration des terrains de montagne ; · une politique de développement rural des zones rurales fragiles montagnardes, par la réalisation de programmes co-financés au titre du nouvel objectif 2 des fonds structurels. · daides spécifiques aux zones de montagne et aux autres zones défavorisées, que nous décrivons ci-après. 2. Les dispositifs spécifiques aux zones de montagne et autres zones défavorisées a) Des majorations daides Dans ce cadre, les agriculteurs de montagne et des autres zones défavorisées bénéficient de majorations daides. Elles concernent au premier chef : · les dotations aux jeunes agriculteurs (en moyenne deux fois supérieure en montagne : 171.700 francs, contre 82.700 francs en plaine) ; · les prêts spéciaux de modernisation, prévus dans le cadre des plans damélioration matérielle ; · les prêts dinstallation (pour ces derniers, les taux sont de 2,55 % en zone défavorisée, contre 3,8 % en plaine ; la durée maximale de la bonification est de 15 ans, contre 12 ans en plaine). b) Les indemnités compensatoires de handicaps naturels Les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) prises en compte par la réglementation européenne (règlement du Conseil n° 1257/99 relatif au développement rural) présentent des caractéristiques différentes selon les zones : haute montagne, montagne, piémont et zones défavorisées simples. La France a proposé que la mesure incluse dans le nouveau règlement de développement rural concernant les ICHN ne soit appliquée quà partir du 1er janvier 2001. Les ICHN seront donc mises en uvre en 2000 selon les modalités anciennes. Elles seront versées en fonction du nombre dUGB des espèces bovine, ovine, caprine et équine détenues en permanence par léleveur pendant lhivernage. Le nombre maximum dUGB primées est de 50 par exploitation.
En 1998 (campagne 1997-1998), laugmentation des taux unitaires de base ICHN a été de 1,5 %. Par arrêté du 23 juillet 1998, les taux indicateurs ont été modifiés afin dattribuer de 0 à 45 francs de plus par UGB ovine selon la zone et de 35 à 191 francs de plus par vache allaitante. 2.511 millions de francs ont été versés au titre des ICHN en 1998, 118.000 exploitants en ont bénéficié, et 4 millions dunités de gros bétail (UGB) ont été primées, dont 2.165 millions de francs de montant de base, 183 millions de francs de rattrapage de la campagne 1997, et 163 millions de francs de rattrapage de la campagne 1998. La part de financement national a atteint 1.883 millions de francs, alors que la prévision était de 1.560 millions de francs : la France a ainsi compensé un remboursement communautaire inférieur aux prévisions. Pour ce qui concerne la zone de montagne sèche, une indemnité spéciale montagne sèche végétale est versée à certaines cultures dans la limite de 40 hectares. Pour 2000, le projet de loi de finances reconduit la somme de 1.560 millions de francs, qui, quoique stable depuis deux ans, permet une revalorisation de 1,5 % de lindemnité versée, grâce aux reports des dotations antérieures.
c) Les aides à la modernisation des exploitations en zone de montagne : bâtiments délevage et mécanisation Les subventions en faveur de la modernisation des exploitations sont réservées aux seules zones de montagne. Elles intéressent essentiellement les investissements en bâtiments délevage (bovins, ovins, caprins) et dexploitation ainsi que lacquisition de certains matériels spécifiques de ces zones. Depuis 1990, les lois de finances ont attribué les autorisations de programme suivantes :
Il convient de souligner deux modifications importantes intervenues en 1991 et 1994 qui expliquent les diminutions denveloppes annuelles constatées : · à partir de 1991, ces aides aux investissements, jusque là attribuées à lensemble du territoire, ont été réservées aux seules zones de montagne ; · cette action était proposée à la contractualisation dans le cadre des contrats État-régions du XIème Plan (à partir de 1994). Or, seules 6 des 12 régions comprenant des zones de montagne ont retenu cette action dans leurs contrats, pour une dotation annuelle globale de 28 millions de francs. De ce fait et malgré des enveloppes annuelles qui dépassent sensiblement le montant contractualisé, des files dattente se sont constituées. Les crédits de lÉtat sont complétés par des remboursements du FEOGA : 13,4 millions de francs en 1996, 11,3 millions de francs en 1997, 18,8 millions de francs en 1998, et 16,6 millions de francs en 1999. Les engagements en 1998 ont atteint le montant de 73,6 millions de francs. Ils ont concerné 1.453 dossiers dont 1.291 en bâtiments délevage, qui représentent 97 % du montant de la subvention. Depuis 1994, la même ligne budgétaire finance les aides au programme de maîtrise des pollutions dorigine agricole (PMPOA) (). Pour le projet de loi de finances 1998, il était prévu de réexaminer les conditions de gestion de cette ligne. Or, il a été vérifié que, depuis le lancement du PMPOA, les crédits correspondant à ce programme et les crédits finançant les actions en faveur de la montagne avaient été gérés de manière totalement distincte. Cest ainsi que, pour les articles dexécution, a été créé un article supplémentaire intitulé « investissements en faveur de lenvironnement ». Pour ces dernières années, on constate au demeurant que les actions en montagne ont tiré profit des disponibilités en crédits de paiement liées à la nouvelle dimension du chapitre. Leffort financier consenti depuis 1997 et prolongé les années suivantes permet dentamer une résorption des files dattente. La situation de ces files sanalyse différemment selon les régions : celles qui nont pas ou qui ont faiblement contractualisé cette action se trouvent les plus touchées. Ainsi, en 1999, 25 millions de francs supplémentaires ont été redéployés au sein du chapitre 61-40 pour poursuivre leffort de réduction des files dattente, encore importante pour le dispositif daide aux bâtiments en zone de montagne. Sy est ajouté un complément de 16 millions de francs dorigine communautaire. Si la nécessité se fait sentir, un redéploiement pourrait être de nouveau envisagé. d) Laide à la qualité du lait : les « conventions lait-montagne » Laide à la qualité du lait est une subvention du ministère de lAgriculture financée par les crédits dintervention de lONILAIT, pour lensemble des producteurs laitiers, et financée sur des crédits versés dans le cadre des onzièmes contrats de plan État-régions 32,6 millions de francs pour lensemble du pays. Des crédits sont engagés dans le cadre des conventions damélioration et de valorisation de la qualité du lait en zone de montagne dites « conventions lait-montagne » : ils sélevaient à 49 millions de francs en 1998. Au titre du contrat de plan, les principaux bénéficiaires figurent dans le tableau ci-après.
Les régions de montagne bénéficient en plus des « conventions lait-montagne », pour les montants indiqués dans le tableau ci-après.
E. LES AUTRES POLITIQUES 1. Les sociétés daménagement foncier et détablissement rural Les missions des sociétés daménagement foncier et détablissement rural (SAFER) ont été largement élargies par larticle 114 de la loi dorientation agricole du 9 juillet 1999. Leur objet apparaît désormais inscrit dans le cadre de la mise en uvre du volet foncier de la politique daménagement et de développement durable du territoire rural. Leur champ dintervention est corrélativement étendu, non plus exclusivement aux terres, exploitations ou parcelles à caractère agricole ou forestier, mais à lensemble du marché foncier des biens ruraux, dont elles assurent la transparence. Au nombre des missions leur étant assignées, sont en outre incluses les actions de préservation de lenvironnement, opérations pour lesquelles une ouverture, sous certaines conditions, de leur droit de préemption a été opérée par ailleurs. Pour leur permettre de remplir ces nouvelles missions, le projet de loi de finances propose daugmenter leur subvention de fonctionnement (chapitre 44-80, article 60) de 1,3 million de francs, à hauteur de 45 millions de francs, alors quelle était stabilisée à 43,7 millions de francs depuis 1996. Lincidence de la réduction du taux des droits de mutation sur lactivité foncière des SAFER ne sera véritablement mesurable quà compter du second semestre 1999. Pour les six premiers mois de lannée en cours, leur niveau dintervention na pas, selon le ministère, enregistré de tassement particulièrement accusé par rapport à la même période de 1998. Il reconnaît néanmoins que, si cette incidence savérait forte, elle devrait avoir des conséquences sur les relations financières que les SAFER entretiennent avec l'État. La Fédération nationale des SAFER conteste lanalyse que le ministère fait de ces résultats et estime subir une perte importante de ses parts de marché, ce dont attestent les graphiques ci-après. (1) en parts de surface. (2) Il sagit du taux de pénétration des SAFER, les opérations réalisées grâce à leur droit de préemption étant exclues. Source : Fédération nationale des SAFER. Elle juge insuffisante laugmentation de la dotation qui leur est accordée alors que la loi dorientation confère aux SAFER des missions élargies à la protection de lenvironnement et au développement rural. Elle met laccent sur le nombre important de SAFER rencontrant de graves difficultés financières : elles seraient 15 à 17 sur 26 SAFER métropolitaines à être en déficit. La commission des Finances a donc été saisie, par son Président, M. Augustin Bonrepaux, et par votre rapporteure spéciale, de deux amendements, quelle a adoptés : lun, dores et déjà voté par lAssemblée en première partie de la loi de finances, vise à exonérer de taxe sur la valeur ajoutée lensemble des opérations réalisées par les SAFER sous certaines conditions, le second, rattaché à lexamen des crédits de lAgriculture, vise lextension de lexonération de droits de mutation également à lensemble des ces opérations. Il sagit en fait détendre le régime plus favorable dont bénéficiaient déjà certaines opérations portant sur des biens agricoles, à lensemble des opérations réalisées par les SAFER, y compris celles qui étaient auparavant exclues par la loi : les cessions réalisées sous forme de parts de sociétés et les parcelles boisées de plus de 10 hectares. Le premier amendement a déjà été adopté par votre Assemblée, votre rapporteure spéciale vous propose dadopter le second. Ces dispositions devraient permettre aux SAFER de maintenir leurs parts de marché, sans toutefois constituer une solution définitive à lensemble de leurs difficultés. 2. Les sociétés daménagement régional Jusquà la loi de finances pour 1999, les sociétés daménagement régional (SAR) qui contribuent à la mise en valeur de régions souffrant de handicaps particuliers, étaient financées sur le chapitre 61-84. Ce dernier est supprimé dans le projet de loi de finances pour 2000 et remplacé par un article 70 nouveau du chapitre 61-44, désormais consacré exclusivement à laménagement de lespace rural (un nouveau chapitre 61-45 regroupant les subventions destinées à la forêt). Les activités des sociétés daménagement régional, traditionnellement centrées sur lhydraulique agricole, dont les plus importants travaux ont été réalisés dans les 30 dernières années et dont lessentiel des programmes est donc achevé, tendent à se diversifier vers le développement rural en général. La subvention de lÉtat ne couvre désormais quune partie limitée des programmes dinvestissement : ils se sont élevés en 1998 à 602 millions de francs, la plus grande partie est financée par les collectivités locales ; laide de lÉtat sest élevée à 78,28 millions de francs. La décroissance de la subvention nationale reflète un processus de long terme, comme lévolution des dotations ouvertes le montre. Elle est quelquefois compensée par les collectivités territoriales, et notamment par les régions qui sont les principaux financeurs publics des SAR : la participation financière de ces dernières est, depuis trois ans, supérieure à celle de lÉtat.
Les crédits inscrits sur le budget du ministère diminuent donc de manière continue : alors que les autorisations de programme avaient été réduites de près de la moitié en 1999, elles chutent encore de plus du tiers, à 30 millions de francs ; quant aux crédits de paiement, leur baisse avait été moins forte dans la loi de finances précédente mais elle saccélère dans le projet de loi de finances pour 2000, passant de 80 millions de francs en 1998 à 68 millions de francs en 1999 et 40 millions de francs en 2000. 3. Lhydraulique agricole Parallèlement à lévolution des crédits des sociétés daménagement régional, dont environ 65 % sont affectés à lhydraulique agricole, il convient de prendre en compte celle des subventions directes aux travaux de ce type. Comme pour les SAR, ces dotations sont complétées, et les réductions de crédits plus que compensées, par les subventions des régions et des départements, qui sélevaient à 490 millions de francs en 1998, en hausse de 15 millions par rapport à 1997. On estime que le ministère de lAgriculture participait à hauteur de 9 % seulement au total de la dépense relative à lhydraulique agricole, tandis que départements et régions en finançaient 33 %, les autres subventions, en provenance des agences ou du FEOGA en représentaient 23 %, le reste provenant de lautofinancement. La tendance de moyen terme à la baisse semble confirmée malgré linfléchissement qui se dessinait en 1999, année où les autorisations de programme avaient été reconduites, à hauteur de 108,93 millions de francs, les crédits de paiement continuant en revanche à diminuer, à 114,6 millions de francs. En effet, il est proposé, dans le projet de loi de finances pour 2000, de réduire les autorisations de programme à 102,11 millions de francs et les crédits de paiement à 93,24 millions de francs. LAISSER CETTE PAGE SANS NUMÉROTATION III. AVEC DES MOYENS DE FONCTIONNEMENT ACCRUS A. DES CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT EN AUGMENTATION 1. Des crédits de fonctionnement en hausse continue Les moyens de fonctionnement, regroupés au chapitre 34-97, ont connu une augmentation de 3,6 % entre 1998 et 1999 ; ils croissent encore de 9,16 % dans le projet de loi de finances pour 2000, atteignant 744,7 millions de francs. Cette évolution est, toutefois, en partie, la conséquence de mouvements techniques. Elle est due à : · lapparition de besoins nouveaux, parmi lesquels la formation continue, auxquels sont consacrés 11 millions de francs ; · divers mouvements techniques qui entraînent le transfert sur ce chapitre dun solde positif de 51,5 millions de francs : 39 millions sont liés à la budgétisation des rémunérations dingénierie publique ; 11,8 millions de francs sont liés à la budgétisation du Fonds forestier national ; 750.185 francs sont liés à plusieurs mesures techniques. · Laugmentation de la dotation de larticle 60 du chapitre 37-12 (45 millions en 1999) qui supporte les frais liés à linstruction, par les services déconcentrés, des dossiers de demandes daides dans le cadre de la PAC réformée, et qui augmente de 1,5 million de francs du fait du transfert de la subvention du Centre technique interprofessionnel de la canne à sucre depuis le chapitre 44-53, article 77. 2. Des crédits de personnel accrus Le montant global des crédits de personnel, y compris la participation de lÉtat aux pensions et aux charges sociales, devrait atteindre 9.111,73 millions de francs en 2000, en hausse de 6,86 %, soit 585,23 millions de francs de moyens supplémentaires. Comme on peut lobserver dans le tableau ci-après, et hormis lapplication des revalorisations générales de la fonction publique et des ajustements techniques, les principales lignes daugmentation retracent les grands mouvements qui seront détaillés ci-dessous : création de postes, « déprécarisation » et transferts de postes, les trois quarts de la progression étant liés à la budgétisation des rémunérations dingénierie publiques.
B. DES CRÉATIONS DEMPLOIS Le ministère de lAgriculture annonce une diminution de ses effectifs de 802 postes budgétaires, sur un total de 30.243 en 1999, soit une réduction de 2,65 %. Mais le nombre demplois réels ne diminue pas dans les faits, tandis que des créations sont effectuées. 1. Des créations demplois nombreuses Ce sont 284 emplois nouveaux qui sont créés : · 230 dans lenseignement agricole : 12 dans lenseignement supérieur, 218 dans lenseignement technique, parmi lesquels 60 attachés dATOSS ; · 50 au profit des services déconcentrés du ministère afin de faire face aux obligations communautaires résultant de linstauration de linventaire permanent généralisé et du renforcement des contrôles des primes animales ; · 4 dans le cadre de la partition fonctionnelle des directions départementales de lagriculture et de la forêt (DDAF), répondant à des mouvements techniques liés à lapplication de la loi n° 85-1098 du 11octobre 1985 relative à la prise en charge par lÉtat, les départements et les régions des dépenses de personnel, de fonctionnement et déquipement des services placés sous leur autorité. Sy ajoutent 263 emplois créés pour accompagner la poursuite de la déprécarisation au sein du ministère, notamment en application de la loi n°96-1093 du 16 décembre 1996 relative à lemploi dans la fonction publique et à diverses mesures dordre statutaire : · 149 dans lenseignement agricole ; · 114 dans les services déconcentrés. On assiste donc à la création de 547 emplois au total. 2. Des suppressions demplois qui ne sont que des transferts Si le total des emplois budgétaires du ministère diminue, cest à cause de transferts demplois massifs, de deux types : · 703 emplois de maître dinternat et de surveillants dexternat sont supprimés, mais les postes demeurent : les crédits correspondant à leur rémunération sont transférés du chapitre 31-90 Rémunérations des personnels, vers le chapitre 31-96 Autres rémunérations principales et vacations ce qui se justifie par le fait que les personnes qui occupent ces postes ny restent que quelques années tout au plus ; · 634 emplois quittent en effet le ministère, mais cest pour être transférés vers le nouvel établissement public des Haras, créé à compter du 1er janvier 2000 : aucun ne disparaît donc réellement. On remarque aussi quelques transferts de moindre ampleur : 4 sur le budget des services généraux du Premier ministre, 3 sur le budget de lInventaire forestier national et 3 sur le chapitre de subvention au Territoire de Polynésie française. In fine, ce sont au total 547 emplois qui sont créés et seuls 2 emplois dadministration centrale sont supprimés, à la suite dun mouvement technique. C. UNE RÉORGANISATION ADMINISTRATIVE POUR UNE EFFICACITÉ RENFORCÉE Lélaboration du programme de modernisation de ladministration de lagriculture pour les années 1999-2002, approuvé en février 1999, a été le fruit dun dialogue au sein des organismes paritaires compétents avec les représentants du personnel et la prise en compte de plusieurs études. La Commission pour la modernisation, la déconcentration et les réformes administratives (COMDRA), organe consultatif chargé du suivi de la mise en uvre des actions du programme de modernisation et institué par un arrêté ministériel du 7 avril 1999, a été consultée. 1. La réorganisation en cours de ladministration centrale de lAgriculture Lorganisation actuelle, dont les structures résultaient, pour lessentiel, des dispositions du décret n° 87-86 du 10 février 1987, devait être modifiée pour accompagner la politique de déconcentration et répondre aux orientations du Premier ministre relatives à la modernisation des administrations. Ces modifications, qui ont fait lobjet de textes parus au Journal officiel du 4 juillet 1999 (décret n° 99-555 du 2 juillet 1999 fixant lorganisation de ladministration centrale du ministère de lAgriculture et de la Pêche, décret n° 99-556 du 2 juillet 1999 portant création et organisation de létablissement public Les Haras nationaux, arrêtés du 2 juillet 1999 portant organisation et attribution de chaque direction créée et arrêtés du 2 juillet 1999 relatifs à lorganisation des services de ces directions), visaient à identifier clairement la nature des activités exercées par chaque structure et à recentrer les missions de ladministration centrale sur des tâches de conception, dévaluation et de contrôle, tout en encourageant la nécessaire coordination des actions transversales. Lactivité des services a été organisée autour des axes stratégiques que le ministère sest fixés : · la qualité des produits et les exigences croissantes du citoyen en matière de sécurité alimentaire ; · le développement économique et lemploi dans un secteur sous contraintes spécifiques ; · léquilibre des territoires ; · la gestion durable des espaces et des ressources naturelles ; · la formation des acteurs et la cohésion sociale des territoires ruraux. Dautres évolutions devaient également être prises en compte : · linsertion toujours plus marquée de notre économie et de notre politique agricole dans le contexte communautaire et international ; · la réorientation de la politique agricole en vue dassurer une agriculture vivante, multifonctionnelle, respectueuse de lenvironnement sur tout le territoire national ; · la confirmation du rôle joué par la forêt dans le domaine de laménagement du territoire et dans lactivité économique du pays ; · la nécessité daccompagner, par des mesures sociales et économiques, les mutations de certains secteurs dactivité. Ce sont ces facteurs qui ont conduit à identifier dix unités homogènes, articulées autour de six directions techniques et quatre directions ou services horizontaux : 1. une direction uniquement chargée des questions relatives à lhygiène et à la sécurité alimentaire, à la santé des végétaux et des animaux et plus généralement à la santé publique. Cette clarification fait suite à la création de lAgence française de sécurité sanitaire des aliments ; 2. une direction chargée de la gestion de la production, de léconomie des filières et des marchés, au sein de laquelle est placé un service des relations internationales ; 3. une direction dédiée à la forêt, aux ressources naturelles et à laménagement et au développement de lespace rural ; 4. une direction en charge de toutes les questions relatives à lexploitation agricole, de laccompagnement social de toutes les personnes du secteur et de la promotion de lemploi dans toutes les filières ; 5. une direction consacrée au secteur particulier de la pêche et de laquaculture ; 6. une direction chargée, à tous les niveaux, de la formation des hommes dans les champs de compétence de ce ministère et la coordination de la politique de la recherche ; 7. une direction responsable de la gestion des ressources humaines, du développement des compétences, du pilotage du système dinformation du ministère, de la logistique, et interlocutrice privilégiée des services déconcentrés ; 8. une direction chargée de tous les financements de lagriculture et du pilotage de lévaluation des politiques publiques ; 9. un service autonome des affaires juridiques, directement rattaché au ministre, exerçant une fonction de conception, de conseil, dexpertise et dassistance juridique auprès des directions de ladministration centrale, des services déconcentrés et des établissements publics sous la tutelle du ministère ; 10. un service de la communication, véritable coordonnateur de toute la communication ministérielle. Les principales innovations de cette réorganisation concernent, à léchelon inférieur, la création dune sous-direction de la recherche, chargée de la coordination de la recherche financée sur des fonds provenant de différents ministères, lintégration de la politique industrielle dans la direction en charge de la production et des échanges, la constitution dune cellule consacrée aux CTE dans le cadre de la politique de développement rural communautaire. 2. Des missions renforcées pour les services déconcentrés Depuis le début de la décennie, le ministère sest engagé dans une réduction des effectifs dadministration centrale, ce qui a permis un redéploiement relatif des effectifs vers les services déconcentrés du ministère, qui sont passés sur la période 1991-1999 de 13.048 à 13.443 emplois. Cette augmentation relative des moyens des services est concomitante à la multiplication des missions revenant, totalement ou en partie, aux services déconcentrés. Les dispositifs de veille, de prévention et de contrôle de lhygiène, de la sécurité des aliments et de la protection des animaux, sont considérablement renforcés, dans les services déconcentrés, comme en administration centrale. Dautre part, les missions des directions départementales de lagriculture et de la forêt (DDAF) se sont développées de manière importante dans les domaines de la protection de lenvironnement (police de leau, de la chasse, de la pêche ; application de la loi sur les installations classées). Dans ce contexte et compte tenu des efforts significatifs de réduction des effectifs engagée depuis 1991 grâce à des gains de productivité, il apparaît opportun de stabiliser lensemble des effectifs pour répondre aux attentes sociales et aux nécessités dappliquer les réglementations nouvelles issues notamment des politiques communes de lagriculture et de lenvironnement : cest la raison pour laquelle un effort de créations demplois concernant les missions renforcées des services déconcentrés a été consenti depuis 1999. En 1999, 45 emplois étaient créés pour la « biovigilance » et 40 pour la mise en place du service de léquarissage. En 2000, nous avons vu que ce sont 50 emplois qui sont créés au titre du renforcement des contrôles. Une réorganisation des services déconcentrés, qui aurait pour ligne directrice le regroupement de compétences voisines, serait la bienvenue et se placerait dans le prolongement de la réorganisation de ladministration centrale. Lexpérience du rapprochement entre les DDAF et les directions départementales de léquipement (DDE), tentée depuis 1991, conduit pourtant à la prudence. Des chefs de projet et des pôles de compétence devaient être mis en place dans les domaines de leau, de lenvironnement et de laménagement de lespace. Les résultats les plus significatifs concernent les missions inter-services de leau, qui fonctionnent dans 86 départements. Passer de la coopération à la fusion napparaît pas une solution satisfaisante car la juxtaposition au sein dun même service de missions aussi diverses que laide au logement, les infrastructures de transport, lentretien des routes, le soutien aux exploitants agricoles, lhygiène et la sécurité des aliments ne serait ni très cohérente, ni très lisible pour les usagers. Cest pourquoi le renforcement de la coopération interministérielle entre les deux services, dans la droite ligne du rapprochement engagé en 1991, paraît être la solution à privilégier, à travers les outils de coordination offerts aux préfets (chef de projet, pôle de compétence, délégation inter-services), ainsi que via la coordination engagée par les deux ministères en vue de moderniser lingénierie publique et dapporter une offre unifiée dappui intellectuel et technique aux collectivités locales. LAISSER CETTE PAGE SANS NUMÉROTATION IV.
ET DANS UN SOUCI DE TRANSPARENCE BUDGÉTAIRE A. DES EFFORTS DE CLARIFICATION BUDGÉTAIRE 1. Le transfert de la subvention au BAPSA sur le budget des Charges communes En 1999, malgré lampleur sans précédent de la mesure de revalorisation des petites retraites (1.200 millions de francs), la subvention déquilibre du budget de lAgriculture au budget annexe des prestations sociales agricoles (BAPSA) avait enregistré une forte baisse Cette dotation déquilibre sera dorénavant inscrite au budget des Charges communes et diminuera encore en 2000 de plus de 1.000 millions de francs, soit 20,4 %, à 3.959 millions de francs somme qui intègre la participation au financement de lallocation aux adultes handicapés, soit 422 millions de francs , du fait de lévolution de ses ressources et de ses charges, et ce, en dépit de la poursuite de la revalorisation des petites retraites, dont le coût pour 2000 sera de 1.200 millions de francs supplémentaires. La subvention déquilibre du BAPSA est inscrite à larticle 50 du chapitre 46-90 du budget des Charges communes ; le remboursement de lallocation aux adultes handicapés figure désormais à larticle 70 du même chapitre. La sortie de cette subvention du budget du ministère permet de séparer clairement ce qui relève de la protection sociale, et donc de la solidarité nationale dune manière générale, de ce qui relève de la politique agricole française, seule cette dernière demeurant financée par le ministère de lAgriculture. 2. La budgétisation des rémunérations de lingénierie publique Les rémunérations accessoires perçues par les agents du ministère au titre des prestations dingénierie publique effectuées par ses services déconcentrés au profit des collectivités locales représentent entre 350 et 400 millions de francs qui ne recevaient auparavant aucune traduction budgétaire. Elles sont désormais intégrées dans le budget du ministère de lAgriculture et de la Pêche, réparties sur les différentes lignes budgétaires de rémunérations dactivité : 441 millions de francs sont inscrits à ce titre sur le budget pour 2000. Lensemble de la rémunération des agents du ministère de lAgriculture figure ainsi, logiquement, dans le budget de lAgriculture. Lintégration dans le budget du ministère de lAgriculture du Fonds forestier national (FFN), qui constituait jusque là un compte spécial du Trésor, est une autre mesure de clarification budgétaire, prise dans le cadre du renouveau de la politique forestière, nous y revenons ci-dessous. B. LE RENOUVEAU DE LA POLITIQUE FORESTIÈRE La politique forestière de ministère de lAgriculture et de la Pêche vise à valoriser, simultanément et en cohérence, les trois fonctions écologique, économique et sociale de la forêt en tirant partie des synergies entre ces fonctions et en assurant les arbitrages indispensables lorsque celles-ci ne sont pas totalement compatibles. À chacune de ces fonctions correspondent des aides de lÉtat adaptées. 1. Des crédits pour 2000 en progression nette Les moyens financiers de la politique forestière proviendront désormais du seul budget général de lÉtat dans la mesure où le FFN, compte spécial du Trésor, est supprimé par le projet de loi de finances pour 2000. Il était alimenté par le produit de la taxe forestière, celui de la taxe de défrichement et le remboursement des prêts quil avait accordé, lensemble lui ayant assuré 417 millions de francs de ressources en 1999. Cette somme est désormais inscrite sur le budget de lAgriculture et répartie, conformément à la nature des dépenses auxquelles les crédits sont destinés, sur les différents chapitres budgétaires du ministère. Les taxes forestière et de défrichement sont supprimées par larticle 30 du projet de loi de finances : le produit de la taxe forestière, qui figure à larticle 1609 sexdecies du code général des impôts, est évalué à 310 millions de francs pour 1999 ; le produit de la taxe de défrichement (article L. 3141 du code rural) à 32 millions de francs. Toutes les deux étaient régies par des règles complexes : leur suppression correspond donc à un allégement fiscal et à un louable souci de simplification. Lintégration du fonds dans le budget du ministère permet ces simplifications et lallégement de fiscalité quelles entraînent pour les anciens assujettis ; elle met aussi en application les recommandations de transparence formulées par la Cour des comptes. Dans les forêts domaniales, gérées par lOffice national des forêts (ONF), les produits des coupes de bois et des locations de chasse assurent lessentiel du financement de la gestion, des travaux dentretien et des travaux neufs. Au total, les crédits consacrés à la forêt par le budget du ministère de lAgriculture et de la Pêche sont les suivants :
Lessentiel des moyens budgétaires affectés à la forêt est désormais rassemblé sur trois chapitres budgétaires qui lui sont intégralement consacrés : un au titre III, le chapitre 35-92 Forêts : travaux dentretien, un deuxième au titre IV, le chapitre 44-92 Fonds forestier national et Office national des forêts, un troisième au titre VI, le chapitre 61-45 Fonds forestier national et autres opérations forestière. Grâce à la création dun chapitre nouveau et à des regroupements darticles auparavant dispersés, les fonds consacrés à la forêt acquièrent une plus grande lisibilité. Ces moyens connaissent donc une progression importante de 10,97 %. La plupart des lignes de crédit en bénéficient. Les moyens supplémentaires dégagés en 2000 ont été affectés : · au secteur de la recherche (chapitre 61-45, article 80), dont les crédits augmentent de 43,2 %, notamment afin de trouver une solution au problème du financement de lAssociation forêt cellulose (AFOCEL), alors que la taxe parafiscale sur les papiers cartons a été supprimée ; · aux travaux de restauration des terrains de montagne dans les périmètres domaniaux, qui bénéficient dune hausse de 20 millions de francs sur le chapitre 35-92, article 90 ; · à une relance vigoureuse des investissements forestiers productifs, notamment la desserte forestière ; lamélioration des peuplements existants (chapitre 61-45, articles 40 et 50), et le boisement en extension forestière pour contribuer à la lutte contre leffet de serre (chapitre 61-45, article 30), conformément à nos engagements internationaux pris dans le cadre de lAccord multilatéral sur lenvironnement (AME) ; · à un effort accru en faveur de la modernisation du secteur de lexploitation forestière (une hausse de 9 millions de francs sur le chapitre 61-45, article 70) et de la première transformation du bois (une hausse de 5millions de francs sur le chapitre 61-45, article 60) ; · à la poursuite de la revalorisation du versement compensateur à lONF (chapitre 44-92, article 70), qui a crû de 32 millions de francs (+ 3,78 %) entre les lois de finances pour 1998 et pour 1999, et connaît une nouvelle hausse de 79 millions de francs (9 %). Cette augmentation du versement compensateur permet de poursuivre leffort de rattrapage engagé depuis 1997, puisque, sans assurer intégralement léquilibre financier des activités de « garderie » de lONF dans les forêts des collectivités locales (en principe, le versement compensateur devrait couvrir la différence entre les dépenses de lONF à ce titre et les « frais de garderie » versés par les communes), elle conduit à une réduction du déficit de ces activités : après 215 millions de francs (hors taxes) en 1996 et 115 millions de francs en 1997, il nétait plus que de 61 millions de francs en 1998 et devrait se situer aux environs de 50 millions de francs en 1999. Les comptes de létablissement ont pu être équilibrés en 1996, 1997 et 1998 grâce, dune part à une très forte réduction des travaux en forêt domaniale, et dautre part aux résultats excédentaires et à une reprise de provisions en 1996 et 1997. Dans la mesure où lÉtat finance à travers ce versement compensateur une part importante des frais de « garderie » qui devraient être assurés par les collectivités locales, le financement du régime forestier local est donc assuré depuis plusieurs années par des mesures dajustement conjoncturel qui se font au détriment de la gestion du domaine privé de lÉtat. M. Bernard Goury, directeur général de lONF, indique quune partie du versement compensateur sera utilisée au financement de travaux de recherche commerciale sur les marchés futurs. À la veille de la renégociation du contrat dobjectif État-ONF, il estime que les 957 millions de francs de dotation proposés pour 2000 doivent constituer une somme plancher, et non une somme plafond, et que le coût de gestion de la forêt publique française est modeste, lorsquon le met en relation avec les surfaces quelle recouvre (8 % du territoire national). Les crédits consacrés au Conservatoire de la forêt méditerranéenne augmentent dun million de francs, à 63 millions de francs, en autorisations de programme comme en crédits de paiement. Laugmentation des crédits consacrés à la forêt et la clarification apportée par lintégration du FFN dans le budget de lAgriculture se placent dans le cadre de lélaboration dun projet de loi forestière. 2. Le projet de loi forestière À la suite du rapport remis par M. Jean-Louis Bianco, le 25 août 1998, relatif aux perspectives de la forêt française, un projet de loi forestière a été présenté au Conseil supérieur de la forêt et des produits forestiers le 8 juillet 1999. Il vise à définir les grandes orientations de la politique forestière et à moderniser le secteur. Il sagit avant tout de garantir les conditions dune gestion durable des forêts et de renforcer la compétitivité de la filière de production, de mobilisation, de transformation et de commercialisation des bois. Si cette dernière ne dépend pas seulement de dispositions législatives, le cadre légal peut permettre de lever des obstacles et de mettre en place des outils financiers, fiscaux, dorganisation, de recherche ou de formation. Le texte précisera aussi les orientations données à lONF dans le cadre dune vision renouvelée de ses relations avec ses clients et avec les maires des communes forestières, dans le souci de mieux valoriser ses savoir-faire. Il visera aussi à adapter, simplifier ou toiletter certaines dispositions du code forestier portant sur des domaines, comme les dispositifs de protection, dans lesquels les questions se posent dune manière nouvelle. Enfin, il pourrait sattacher à résoudre certaines difficultés posées par les redondances entre législations différentes concernant les territoires boisés : code rural et droit de lenvironnement, code de lurbanisme, code général des collectivités territoriales et code de procédure pénale. Les crédits forestiers pour 2000 traduisent par anticipation une partie des orientations de la loi, par une majoration de leur montant total de 199 millions de francs avant réduction de la dotation à lInventaire forestier national (IFN), en raison dun fonds de roulement estimé trop important par le secrétariat dÉtat au budget , et par la budgétisation du FFN. Comme nous lavons vu, ces mesures entraînent, dès 2000, la suppression des taxes forestière et de défrichement, ce qui est très favorable à lamélioration de la compétitivité des entreprises de transformation de la filière. Deux des principales fonctions de la forêt seront, ainsi, au centre du projet de loi : sa fonction économique et sa fonction écologique, la forêt occupant une place essentielle dans les cycles de leau, de lair et de la biodiversité. Le projet de loi visera à réconcilier ces deux aspects autour de la notion de gestion durable de la forêt, dont la portée est étendue aux forêts privées. CONCLUSION Le budget de lAgriculture et de la Pêche sélève à plus de 29 milliards de francs pour lannée 2000, mais il est loin de représenter lensemble des « concours publics à lagriculture ». Au niveau national, il convient dajouter aux crédits du ministère de lAgriculture les crédits relevant dautres ministères mais consacrés à lagriculture et les fonds provenant de comptes spéciaux du Trésor : leffort national en faveur de lAgriculture atteint en fait 106 milliards de francs. Mais cette somme est largement abondée par les concours communautaires à lagriculture française, qui sont estimés à 64,4 millions de francs pour 2000. Sils sont deux fois plus élevés que le budget français du ministère de lAgriculture, cest que la France a consenti des transferts de compétences au profit de lUnion européenne, qui se sont traduits par dimportants transferts budgétaires. Un grand nombre de dispositifs font ainsi lobjet dun co-financement, lUnion européenne remboursant une partie de leur coût. Dans ce cadre, le budget national de lAgriculture joue un rôle essentiel de levier. Au-delà de cet aspect proprement financier, il constitue un outil politique précieux dorientation. Le budget de lAgriculture pour 2000 fait résolument le choix du développement durable au travers de laccélération de la mise en place des contrats territoriaux dexploitation, mais il ne néglige pas pour autant les soutiens à lagriculture de production, grâce à laquelle la France, deuxième puissance agricole mondiale, peut exercer une influence réelle dans les instances internationales. À la veille de louverture du nouveau cycle de négociations commerciales internationales de lOrganisation mondiale du commerce, il était, en effet, important que la France prouve, à travers un budget à la fois volontariste et équilibré, la cohérence de ses positions internationales, communautaires et nationales. LAISSER CETTE PAGE SANS NUMÉROTATION EXAMEN EN COMMISSION Au cours de sa séance du 2 novembre 1999, la commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a examiné les crédits de lAgriculture. Après lexposé de votre rapporteure spéciale, plusieurs commissaires sont intervenus. M. Alain Barrau a demandé des précisions sur la mise en place des CTE, quant au montant de la dotation, aux crédits communautaires et au calendrier dentrée en vigueur du mécanisme. Il a insisté sur limportance du problème de linstallation et sest interrogé sur son cofinancement communautaire. M. Charles de Courson a abordé le projet de financement futur des CTE par le biais de la modulation des aides communautaires. Sétonnant que le budget pour 2000 ne prenne pas en compte cette ressource, il a posé la question de la nature de ce dispositif : sagit-il dun prélèvement obligatoire ? En toute hypothèse, la nature de la modulation nest pas budgétaire. Il a regretté que lon confonde trop souvent montant des aides communautaires et niveau de revenu des exploitants et a indiqué que des simulations montraient que la modulation risquait dentraîner leffondrement de certaines filières et aurait des conséquences graves sur loccupation du territoire. Il a aussi exprimé ses inquiétudes face à la mise en place de la taxe générale sur les activités polluantes, qui ne répond pas au principe « pollueur-payeur ». Après avoir salué lavancée que constituent les CTE pour favoriser linstallation des jeunes, M. Jean-Louis Dumont a expliqué combien il leur était difficile de trouver des terres qui se libèrent. Il a déploré que la gestion des forêts publiques soit bien moins efficace que celle des forêts privées et sest interrogé sur le rôle du Fonds forestier national. M. Pierre Hériaud sest inquiété des conséquences possibles des CTE sur le volume des productions : une baisse trop forte pourrait provoquer la délocalisation de certaines activités agro-alimentaires. Les efforts en faveur de lenseignement agricole dune part, des petites retraites dautre part, lui semblent devoir être poursuivis sur le long terme. 45 % des pensionnés ont une retraite inférieure à 1.300 francs par mois. Ce chiffre, à lui seul, justifie pleinement quun effort supplémentaire soit programmé. Jugeant que la revalorisation des retraites agricoles constitue un impératif et se pose en terme de dignité humaine, alors que les agriculteurs, même sils nont que très faiblement cotisé, ont largement contribué à la croissance économique et ont dégagé des gains de productivité importants, M. Pierre Méhaignerie a demandé lassurance que les collectivités locales nauraient pas à cofinancer les CTE. Il a posé le problème du passage aux 35 heures des entreprises de lagro-alimentaire. Dans la mesure où le projet de loi sur la réduction du temps de travail prévoit dintégrer dans ce temps la durée des opérations dhabillage et de déshabillage, qui prennent quatre heures par semaine dans ce secteur, le temps de travail va y passer en réalité de 39 heures à 31 heures, ce qui affectera sa compétitivité alors même que ce temps dhabillage répond à un souci de sécurité alimentaire et que ces entreprises ont souvent spontanément réalisé de très nets efforts dans ce domaine. Enfin, il a douté que la dotation destinée aux agriculteurs en difficulté soit suffisante. Le Président Augustin Bonrepaux a demandé sil était envisagé dintégrer les indemnités compensatoires de handicaps naturels dans les CTE. En réponse, votre rapporteure spéciale a précisé que lintégration des indemnités compensatoires de handicaps naturels dans les CTE nétait pas prévue et a rappelé lorigine de la dotation de 300 millions de francs inscrite en loi de finances initiale pour 1999 en faveur des CTE. Lobjectif du Gouvernement est la signature de 50.000 CTE avant la fin de lannée 2000, les premiers devant être conclus dès la mi-novembre 1999. Elle a rappelé que les critères de modulation des aides européennes sont le volume daide par exploitation, lemploi et la marge brute dexploitation, choix qui avait été fait en concertation avec les syndicats agricoles. Seules 3 à 4 % des exploitations devraient être concernées par la modulation. Après avoir souligné le fait que les aides à la production continuaient à exister parallèlement à la mise en place des CTE, elle a expliqué que lon attendait 2.000 nouvelles installations grâce à ceux-ci, en particulier de la part de jeunes non issus du milieu agricole, le cumul dun CTE avec la DJA étant dailleurs parfaitement possible. Elle sest félicitée de la poursuite de la revalorisation des petites retraites et de la baisse du nombre dannées de cotisation nécessaires pour en bénéficier, en reconnaissant quune revalorisation plus rapide pour être souhaitable, naurait pas été tenable dun point de vue financier : 6 milliards de francs sont dégagés en quatre ans. M. Germinal Peiro travaille dailleurs à un rapport sur ces questions sociales, notamment sur celle des pensions de réversion. Après avoir indiqué que le problème du passage à 35 heures dans lagro-alimentaire relevait de la négociation de branche, votre rapporteure spéciale a souligné que le surcoût serait facilement absorbé par de nouveaux progrès de productivité. M. Charles de Courson a critiqué la logique de larticle 64, qui conduit à une délocalisation des contrats dassurances et qui ne répond pas à un principe de responsabilité puisquil fait supporter par des personnes qui sassurent le coût dun risque encouru également par des personnes non assurées. Votre rapporteure spéciale, tout en soulignant que le fonds dispose de réserves importantes et que chacun saccorde à trouver le système actuel assez bancal a cependant jugé que, à titre transitoire, le maintien du fonds simposait, dans lattente de la mise en place dun autre système. Sur la proposition de votre rapporteure spéciale, la Commission a adopté le budget de lAgriculture vous demande démettre un vote favorable à son adoption. Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Charles de Courson visant à ce que la France renonce à mettre en uvre le dispositif de modulation des aides communautaires, son auteur ayant jugé que la modulation aurait des conséquences graves sur certaines filières, comme celle de la pomme de terre, le Président Augustin Bonrepaux ayant indiqué quil avait jugé cet amendement recevable, après réflexion, même si sa présence en loi de finances est discutable puisque, de laveu même de M. Charles de Courson, la modulation nest pas de nature budgétaire. Il a jugé que lamendement posait un problème dinjonction qui ne relève pas de larticle 40 de la Constitution et a indiqué son désaccord de fond à la suppression de la modulation. La Commission a rejeté cet amendement. Elle a enfin adopté un amendement de votre rapporteure spéciale et du Président Augustin Bonrepaux qui étend à lensemble des opérations effectuées par les SAFER lexonération de droits denregistrement. LAISSER CETTE PAGE BLANCHE SANS NUMÉROTATION Article 64 Prorogation de la majoration exceptionnelle des cotisations additionnelles aux contrats d'assurance prélevées au profit du Fonds national de garantie des calamités agricoles. Texte du projet de loi : I.- Au 1° de larticle 361-5 du code rural, les mots Pour 1999 sont remplacés par les mots Pour 2000 . II.- À lantépénultième alinéa du même article, les mots jusquau 31 décembre 1999 sont remplacés par les mots jusqu'au 31 décembre 2000 . Exposé des motifs du projet de loi : Compte tenu de la situation du Fonds national de garantie des calamités agricoles et afin de préserver ses capacités dindemnisation, il est proposé de proroger dun an les majorations des taux des contributions additionnelles établies au profit du fonds. Observations du Rapporteur : Institué par la loi n° 64-706 du 10 juillet 1964, dont les dispositions sont désormais codifiées aux articles L. 367-1 et suivants du code rural, le Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA) vise à indemniser les exploitants agricoles victimes de calamités non assurables et à favoriser le développement de lassurance contre les autres risques. Pour la quatrième année consécutive, le Gouvernement propose de proroger dun an la majoration exceptionnelle applicable aux primes afférentes aux conventions dassurance du secteur agricole, destinée au financement du FNGCA. Le caractère temporaire de la prorogation de ce système est lié à deux réflexions en cours : dune part, le Gouvernement travaille, en concertation avec les assureurs et les professionnels de lagriculture et conformément à larticle 18 de la loi dorientation agricole, à la mise en place dune assurance récolte qui préserverait lexistence du FNGCA tout en limitant strictement son intervention aux sinistres non assurables ; dautre part, votre rapporteure spéciale est chargée de la préparation dun rapport portant sur lensemble de la fiscalité agricole, et qui traitera donc aussi de ce dispositif. Les ressources du fonds proviennent : · dune contribution additionnelle aux primes ou cotisations afférentes aux conventions dassurance couvrant, à titre exclusif ou principal, les dommages aux cultures, aux récoltes, aux bâtiments et au cheptel, mort ou vif, affectés aux exploitations agricoles ; le taux de cette contribution additionnelle est actuellement fixé à 15 % pour les conventions dassurance contre lincendie, à 7 % pour les conventions dassurance (autres que les assurances incendie) relatives aux bâtiments, et à 5 % pour les conventions dassurance relatives aux cultures (assurances grêle et tempête) et à la mortalité du bétail ; · dune contribution additionnelle particulière applicable aux exploitations conchylicoles ; · dune subvention de lÉtat inscrite au budget du ministère de lAgriculture et de la Pêche (chapitre 46-33) et dont le montant doit être au moins égal au produit des deux contributions précitées ; · à titre exceptionnel, dune contribution additionnelle complémentaire de 7 % sur les conventions dassurance relatives aux véhicules utilitaires affectés aux exploitations. Le I du présent article propose une nouvelle fois de reconduire pour un an les surtaxes sur la contribution additionnelle. Le taux de cette contribution serait donc fixé, en 2000, comme cest le cas depuis 1997, à : 15 % en ce qui concerne les conventions dassurance contre lincendie ; 7 % en ce qui concerne les autres conventions dassurance relatives aux bâtiments ; 5 % en ce qui concerne les conventions dassurance, autres que les assurances incendie, relatives aux cultures et à la mortalité du bétail. Le II du présent article propose également de proroger en 2000 la contribution additionnelle complémentaire de 7 % sur toutes les primes ou cotisations afférentes aux conventions dassurance couvrant les risques de responsabilité civile et de dommages relatifs aux véhicules utilitaires affectés aux exploitations agricoles. Cette contribution additionnelle complémentaire a été créée par larticle 35 de la seconde loi de finances rectificative pour 1986, article abrogé et codifié par la loi du 22 juillet 1993 relative à la partie législative du livre III (nouveau) du code rural. Il sagissait de permettre au FNGCA de faire face aux charges dindemnisation liées à la sécheresse de lété 1986. Elle avait été instituée, « à titre exceptionnel » pour une durée de dix ans à compter du 1er juillet 1987, et devait donc prendre fin le 1er juillet 1997. Cependant, le II de larticle 121 de la loi de finances pour 1997 la prorogée, une première fois, jusquau 31 décembre 1997 (le projet de loi de finances pour 1997 prévoyait de la prolonger pour dix ans, mais le Parlement a souhaité que lavis de la Commission nationale des calamités agricoles soit recueilli avant de décider une éventuelle prorogation au-delà de 1997). Ce dispositif a été, par la suite, prolongé dune année supplémentaire par les lois de finances initiales pour 1998 et pour 1999. Dans ces conditions, lensemble des contributions professionnelles devrait sétablir, en 2000, comme en 1998 et 1999, à 560 millions de francs, la prorogation des surtaxes et de la contribution additionnelle complémentaire permettant de majorer le montant des recettes du FNGCA de 252 millions de francs. La prorogation de ces surtaxes a de quoi surprendre dans la mesure où, au 31 août 1999, quoique ayant diminué de 230 millions de francs en un an (1.321 millions de francs au 30 juin 1999, contre 1.553 millions au 30 juin 1998), le solde excédentaire de trésorerie du fonds est encore assez élevé, en principe, pour faire face aux récentes calamités. La subvention de lÉtat au FNGCA sélève, dailleurs, à seulement 50 millions de francs pour tenir compte de cette importante trésorerie. Il nen demeure pas moins que ce système de surtaxes assure des ressources élevées au fonds, qui peuvent être nécessaires en cas de calamité naturelle de grande portée, ce qui justifie sa prorogation pour un an. * * * Au cours de sa séance du 2 novembre 1999, votre commission des Finances a adopté cet article sans modification. laisser la page blanche sans modification AMENDEMENT ADOPTÉ PAR LA COMMISSION Amendement présenté par Mme Béatrice Marre, rapporteure spéciale, Article additionnel après larticle 64 Insérer larticle suivant : I. Le premier paragraphe de larticle 1028 ter du code général des impôts est ainsi rédigé : « I. Toutes les cessions effectuées par les sociétés daménagement foncier et détablissement rural au titre de larticle L 141-1 du code rural, dont la destination répond aux dispositions dudit article et qui sont assorties dun engagement de lacquéreur pris pour lui et ses ayants-cause de conserver cette destination pendant un délai de dix ans à compter du transfert de propriété ne donnent lieu à aucune perception au profit du Trésor. Le présent article ne sapplique quaux cessions de biens acquis postérieurement à la date de publication de la loi n° 90-85 du 23 janvier 1990. » II. Les pertes éventuelles de recettes pour les collectivités locales résultant de lapplication du paragraphe I sont compensées à due concurrence par une majoration de la dotation générale de fonctionnement. III. Le tarif des droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts est majoré à due concurrence des pertes de recettes résultant de lapplication du paragraphe II. EXPOSÉ SOMMAIRE Cette disposition étend à lensemble des opérations effectuées par les SAFER lexonération de droits denregistrement qui a été accordée, sous les mêmes conditions, aux acquisitions et cessions dimmeubles ruraux à destination agricole, par la loi de finances pour 1999. Les cessions réalisées sous forme de parts de sociétés et les parcelles boisées de plus de 10 ha pourront ainsi bénéficier de ce dispositif. * * * laisser la page blanche sans numérotation AMENDEMENT NON ADOPTÉ PAR LA COMMISSION Amendement présenté par M. Charles de Courson Article additionnel après larticle 64 Après larticle 64, insérer larticle suivant : « La faculté ouverte par larticle 4 du Règlement (CE) n° 1259/1999 du Conseil du 17 mai 1999 établissant des règles communes pour les régimes de soutien direct dans le cadre de la politique agricole commune nest pas utilisée ». EXPOSÉ SOMMAIRE Cet amendement se justifie par deux raisons : ù il ne faut pas moduler, parce que nous sommes le seul pays à vouloir utiliser cette faculté de modulation, sur les Quinze pays de lUnion européenne, et cela entraînera une distorsion de concurrence ; ù le montant des aides compensatoires na rien à voir avec le revenu : p^lus on module, plus on aggrave les inégalités géographiques et par filières. Il convient dinterdire le rattachement par voie de fonds de concours au chapitre 4484 (titre IV) du budget de lagriculture du produit de la modulation. _____________ N°1861-04. - Rapport de Mme Béatrice Marre, au nom de la commission des finances, sur le projet de loi de finances pour 2000. - Agriculture et pêche : agriculture. - Cliquer ici pour retourner au sommaire général - Cliquez ici pour retourner à la liste des rapports et avis budgétaires - Cliquez ici pour retourner à la liste des discussions budgétaires
(1) dont 190,6 millions de francs de crédits sur les chapitres 44-36 et 64-36 finançant des interventions au profit de la pêche et traités, à ce titre, dans le rapport spécial de M. Louis Mexandeau (Annexe n° 5 ). () Pour plus de détails, on lira avec profit le rapport budgétaire de M. Michel Suchod, rapporteur spécial des crédits de lenvironnement (Annexe n° 7 ). |