Document mis en distribution le 19 novembre 1999 N° 1861 ______ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR PAR M. DIDIER MIGAUD, Rapporteur Général, Député. ANNEXE N° 11 Rapporteur spécial : M. THIERRY CARCENAC Député ____ (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page. Lois de finances. La commission des finances, de léconomie générale et du plan est composée de : M. Augustin Bonrepaux, président ; M. Didier Migaud, rapporteur général ; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier, vice-présidents, MM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jégou, Michel Suchod, secrétaires ; MM. Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, Maurice Ligot, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila. SOMMAIRE Pages
INTRODUCTION En 2000, le budget des Charges communes devrait être recentré sur sa vocation première, la couverture des « charges communes » de lÉtat, cest-à-dire les dépenses qui ne peuvent être rattachées à une politique sectorielle et un département ministériel, ou qui, au contraire, concernent plusieurs dentre eux. Linflexion engagée en 1999 est ainsi approfondie, et le budget des Charges communes abandonne le caractère « interministériel » qui faisait de lui un reflet fidèle des différents domaines dintervention de lÉtat. Plusieurs catégories de « charges communes » peuvent être distinguées : les charges qui ne sauraient figurer dans aucun budget : les dépenses budgétaires relatives à la dette publique, les remboursements et dégrèvements dimpôts, les dépenses en atténuation de recettes, les dépenses relatives au fonctionnement des pouvoirs publics, etc. font partie du domaine naturel des « charges communes » ; les charges qui possèdent un caractère interministériel : le budget des Charges communes porte par exemple des crédits globaux destinés à être répartis en cours dexercice, notamment pour des dépenses accidentelles (secours aux victimes de calamités) ou éventuelles (abondement des chapitres du budget général dotés de crédits provisionnels). certaines charges qui relèvent des compétences propres de ladministration des finances : celle-ci, à travers ses différentes directions, assure au nom de lÉtat les relations avec les organismes de sécurité sociale, les établissements bancaires et financiers ou les organismes financiers internationaux. Concrètement, les charges communes sont gérées et liquidées par le « ministère chargé des finances ». Le ministre de léconomie, des finances et de lindustrie ainsi que le secrétaire dÉtat au budget, le cas échéant, sont normalement les ordonnateurs principaux des crédits inscrits sur ce budget. Traditionnellement, le budget des Charges communes constitue la section budgétaire la plus largement dotée. Avec 701,1 milliards de francs de crédits bruts demandés pour 2000, il représente près de 35% des crédits bruts du budget général (2.008,5 milliards de francs). Les crédits bruts incluent les remboursements et dégrèvements, dépenses en atténuation de recettes, qui sont portés, au sein du budget général, par le seul budget des Charges communes. Les crédits nets de remboursements et dégrèvements, qui apparaissent plus représentatifs des dépenses réelles de lÉtat, atteindraient 370,4 milliards de francs, soit 22,1% des crédits nets du budget général en 2000. Une approche en termes de dette nette plus pertinente lorsque lanalyse porte sur limpact économique des dépenses budgétaires impose de déduire des crédits nets les recettes dordre découlant de la gestion de la dette publique, qui viennent en atténuation de la charge de la dette. Pour 2000, les recettes dordre sont estimées à 17,2 milliards de francs. Les crédits des Charges communes, nets de remboursements, de dégrèvements et de recettes dordre sélèveraient ainsi à 353,2 milliards de francs, soit 21,3% du total des crédits nets hors dépenses dordre inscrits sur le budget général. En exécution, les dépenses nettes du budget des Charges communes représentent près du tiers des dépenses nettes du budget général. En effet, les crédits pour charges de pension, répartis entre les différents fascicules budgétaires dans la loi de finances initiale, sont transférés en cours de gestion sur le budget des Charges communes, qui inclut les chapitres dimputation de la dépense. ÉVOLUTION DU BUDGET DES CHARGES COMMUNES
(a) Hors remboursements et dégrèvements dimpôts (chapitres 15-01, 15-02 et 15-07) qui sélevaient à 306,67 milliards de francs dans la loi de finances initiale pour 1999, et atteindraient 330,73 milliards de francs en 2000. (b) Dont le transfert en gestion sur le budget des Charges communes des crédits de pension inscrits en loi de finances initiale sur les différents budgets. CHARGES COMMUNES : (en millions de francs)
A. LE RECENTRAGE DU BUDGET DES CHARGES COMMUNES SUR SA VOCATION PREMIÈRE : LA COUVERTURE DES « CHARGES COMMUNES » Comme dans la loi de finances initiale pour 1999, le budget des Charges communes subit, dans le projet de loi de finances pour 2000, des changements de structure importants. Les masses déplacées en 2000 seraient cependant inférieures à celles déplacées en 1999 : 24,2 milliards de francs au lieu de 59,5 milliards de francs. Elles se répartiraient en 13,6 milliards de francs de minorations de dotations et 10,6 milliards de francs de majorations de dotations. Parallèlement, le nombre de chapitres composant le budget des Charges communes serait ramené de 81 en loi de finances initiale pour 1999 à 37 dans le présent projet de loi de finances. · Douze chapitres non utilisés depuis plusieurs gestions sont supprimés de la nomenclature budgétaire. Parmi eux, les chapitres 33-92 « Personnel en activité. Prestations et versements obligatoires. Crédits globaux » et 44-02 « Réaménagement des charges dendettement » étaient dotés respectivement de 100 millions de francs et 15 millions de francs en 1999. A cette occasion, les crédits en compte sur les chapitres supprimés portant des crédits pour dépenses en capital sont transférés les chapitres idoines dautres sections budgétaires. · Quatre chapitres de rémunérations pour services rendus sont transférés vers le budget Économie, finances et industrie, minorant à hauteur de 1.344 millions de francs les crédits du budget des Charges communes : le chapitre 34-91 « Services rendus par La Poste à ladministration » : 320 millions de francs ; le chapitre 37-01 « Remboursements des frais de gestion au titre de concours aux États étrangers » : 203 millions de francs ; le chapitre 37-06 « Rémunération des prestations de la Banque de France et des instituts démission doutre-mer » : 816 millions de francs ; le chapitre 37-07 « Dépenses de télécommunications de diverses administrations » : 5 millions de francs. Douze autres chapitres, dont lunique gestionnaire étaient les services du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, sont également transférés vers le budget Économie, finances et industrie. Ces transferts minorent de 8.804 millions de francs les dotations du budget des Charges communes : le chapitre 34-95 « Dépenses dinformatique et de télécommunication » : 21 millions de francs ; le chapitre 37-03 « Études » : 39 millions de francs ; le chapitre 37-93 « Actions de modernisation budgétaire et comptable » : 184 millions de francs ; le chapitre 42-07 « Application de conventions fiscales passées entre la France et des États étrangers » : 515 millions de francs ; le chapitre 44-95 « Participation à divers fonds de garantie » : 750 millions de francs ; le chapitre 44-97 « Bonifications dintérêts à verser par lÉtat au Fonds national daménagement foncier et durbanisme » : 5 millions de francs ; le chapitre 44-98 « Participation de lÉtat au service demprunts à caractère économique » : 4.314 millions de francs ; le chapitre 54-90 « Apports au fonds de dotations ou au capital des entreprises publiques ou déconomie mixte ». Depuis plusieurs exercices, ce chapitre était doté pour mémoire dans les lois de finances initiales. Lutilité de son maintien au budget général, compte tenu de lexistence du compte daffectation spéciale n° 902-24, réside dans la possibilité douvrir en urgence des crédits, éventuellement, par voie de décret davances ou en collectif ; les chapitres 58-00 « Participation de la France au capital dorganismes internationaux (349 millions de francs) et 68-04 « Participation de la France à divers fonds » (2.270 millions de francs) ; le chapitre 64-00 « Interventions en faveur des petites et moyennes entreprises : 57 millions de francs ; le chapitre 68-00 « Aide extérieure » : 300 millions de francs. Trois chapitres seraient transférés vers dautres sections budgétaires plus directement concernées par leur gestion. Ces transferts minorent de 2.226,4 millions de francs les crédits du budget des Charges communes : le chapitre 37-04, portant les dépenses de financement des partis politiques, est transféré vers le budget de lIntérieur (526,5 millions de francs) ; le chapitre 46-92 « Fonds spécial dinvalidité » est transféré vers le budget de la Santé et de la solidarité (1.592 millions de francs) ; le chapitre 65-01 « Aide aux villes nouvelles » est transféré vers le budget de lUrbanisme et du logement (107,9 millions de francs). · En sens inverse, seraient transférées vers le chapitre 46-90 « Versements à divers régimes obligatoires de sécurité sociale », du budget des Charges communes, les dotations correspondant : à la subvention déquilibre au BAPSA : 3.536 millions de francs ; à la subvention déquilibre au Fonds spécial de retraite de la caisse autonome nationale de sécurité sociale dans les mines : 1.587 millions de francs ; au financement de lallocation dadultes handicapés du régime des non-salariés agricoles : 422 millions de francs ; à la subvention déquilibre destinée à la caisse des retraites de lImprimerie nationale : 2,3 millions de francs. Les crédits sont majorés, au total, de 5.547,3 millions de francs. · Deux autres changements de structure affectent le budget des Charges communes : linscription, dès la loi de finances initiale, des crédits afférents aux charges de pension des fonctionnaires employés dans divers organismes publics et semi-publics majore de 5.026 millions de francs les crédits du chapitre 32-97 « Pensions » ; les expériences de modernisation de la gestion administrative amènent à créer, sur le budget de lIntérieur et sur le budget Économie, finances et industrie, des chapitres globalisés portant les crédits pour dépenses de personnel et de fonctionnement relatifs, pour le premier, à quatre préfectures, et pour le second, aux moyens affectés à la direction générale des impôts. Ces opérations conduisent à transférer vers ces chapitres globaux les crédits correspondant, pour les services concernés, aux cotisations patronales de sécurité sociale, au titre du régime dassurance maladie des personnels civils titulaires de lÉtat. En miroir, les crédits du chapitre 33-91 « Personnel en activité. Prestations et versements obligatoires » du budget des Charges communes sont minorés de 1.089,1 millions de francs. · Enfin, le regroupement de crédits relatifs à un même objet réduirait de douze unités le nombre de chapitres inscrits au budget des Charges communes, sans que ces transferts internes ne conduisent à modifier les masses des dotations concernées, de ce seul fait. B. LÉVOLUTION DES GRANDS BLOCS DE CRÉDITS Trois grands blocs de crédits représentent au total près de 96% du budget des Charges communes : les remboursements et dégrèvements (47,2% du total des crédits bruts), la charge de la dette publique (35,9% des crédits), les charges de personnel (12,7%). Le budget des Charges communes apparaît comme un budget de comptabilisation des engagements de lÉtat : lespace où peuvent saffirmer de véritables choix politiques y est assez restreint. 1. Une légère accélération des remboursements et dégrèvements Les remboursements et dégrèvements atteignent 330,7 milliards de francs. Lévaluation prévisionnelle des charges de lÉtat pour ce poste de dépenses est difficile : les années précédentes ont vu des décalages sensibles entre les crédits inscrits dans la loi de finances initiale et les dépenses effectives. Par exemple, la loi de finances initiale pour 1998 avait fixé à 279,2 milliards de francs le montant attendu des remboursements et dégrèvements. Lors de lexamen du projet de loi de finances pour 1999, cette évaluation avait été révisée à 306,4 milliards de francs. En définitive, ce sont 317,2 milliards de francs de dépenses qui ont été enregistrées en exécution. Dans ces conditions, la prévision de dépenses pour 1999, fixée à 306,7 milliards de francs dans la loi de finances initiale pour 1999, est révisée à 319,7 milliards de francs dans le présent projet. Le Gouvernement maintient, en effet, sa prévision de quasi-stabilité des remboursements et dégrèvements entre les exercices 1998 et 1999 (+ 0,8%), sur la base du ralentissement de la croissance économique en 1999. Les crédits de remboursements et dégrèvements pour lexercice 2000 apparaissent ainsi en augmentation de 11 milliards de francs par rapport à lévaluation révisée pour 1999 (soit + 3,4%). Ceci correspond à une légère accélération par rapport au taux de croissance attendu pour lexercice 1999. Les remboursements de TVA, dont lévolution reste toujours difficile à expliquer, sélèvent à 177 milliards de francs (+ 7,9%). Les dégrèvements dimpôts locaux diminuent de 500 millions de francs et sétablissent à 60 milliards de francs. Les restitutions dimpôt sur les sociétés se stabilisent aux environs de 38 milliards de francs. Les remboursements et dégrèvements représenteraient, en 2000, 17,6% des ressources fiscales brutes, après 17,2% en 1999 (sur la base de lévaluation révisée). La proportion atteinte en 1998 (17,9% des ressources fiscales brutes) ne devrait pas être retrouvée, mais les remboursements et dégrèvements se situent toujours en valeur relative, dans le projet de loi de finances pour 2000, à un niveau très nettement supérieur au niveau moyen observé depuis 1990. 2. Une évolution apparemment atypique de la charge de la dette Lexercice 2000 serait marqué par une évolution atypique de la charge de la dette. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, le montant des crédits affectés au paiement des intérêts de la dette de lÉtat serait en diminution par rapport à la loi de finances initiale de lexercice précédent. Ainsi, la charge brute de la dette atteindrait 251,9 milliards de francs, en diminution de 1,4 milliard de francs par rapport à la loi de finances initiale pour 1999. De même, la charge nette de la dette diminuerait de 2,5 milliards de francs. Cependant, en prenant pour référence les évaluations révisées de 1999, la charge nette de la dette saccroîtrait de 4,6 milliards de francs en 2000 et atteindrait 234,7 milliards de francs. Cette progression est légèrement plus élevée que celle enregistrée en 1999 (évaluation révisée) par rapport à lexécution 1998 : + 2,1 milliards de francs. Lannée 2000 confirme la rupture de tendance avec la première moitié des années 1990. La progression annuelle de la charge nette de la dette est inférieure à 5,5 milliards de francs depuis 1997, alors quelle a pu atteindre, auparavant, près de 20 milliards de francs à plusieurs reprises. La détermination du niveau de la charge brute de la dette dépend de deux ensembles de paramètres : le besoin de financement de lÉtat en 2000, qui devrait connaître une forte remontée, sous leffet dune augmentation des amortissements dOAT () (101 milliards de francs) et de BTAN () (295 milliards de francs) ; le niveau des taux dintérêt en 1999 et 2000, orienté à la hausse depuis quelques mois à cause de la résurgence plus ou moins fondée de craintes inflationnistes. La charge brute de la dette négociable sélèverait ainsi à 243,2 milliards de francs. Pour sa part, la charge de la dette non négociable sétablirait à 8,4 milliards de francs. Les charges diverses liées à la gestion de la dette sont stables, à 310 millions de francs, mais cette évaluation en loi de finances initiale na, traditionnellement, quune faible valeur explicative des dépenses effectivement constatées en exécution. 3. Un nouveau remodelage des dépenses de personnel imputées sur le budget des Charges communes Une dotation provisionnelle de 230 millions de francs est demandée sur le chapitre 31-94 « Mesures générales intéressant les agents du secteur public », afin de « couvrir les ajustements complémentaires de rémunérations publiques pouvant intervenir en 2000 ». Les crédits pour charges de pension (chapitre 32-97) passent de 29,4 milliards de francs en 1999 à 35,7 milliards de francs en 2000, en partie sous leffet de linscription, dès la loi de finances initiale, des crédits afférents aux charges de pension des fonctionnaires employés dans divers organismes publics et semi-publics (5 milliards de francs), en partie sous leffet des autres mécanismes de revalorisation des pensions (augmentation du point de la fonction publique, augmentation des effectifs de pensionnés, etc.), pour un montant de 1,3 milliard de francs. Le chapitre est abondé en gestion par le transfert des crédits inscrits sur chaque section ministérielle. Les crédits pour cotisations sociales de lÉtat diminuent de 323 millions de francs et atteignent 33,8 milliards de francs en 2000. Les crédits destinés au versement de lÉtat au titre de la compensation des ressources et des charges des régimes de sécurité sociale diminuent de 1 milliard de francs et sétablissent à 19,4 milliards de francs. 1999 2000 : RÉCAPITULATION DES PRINCIPAUX ÉCARTS DE CRÉDITS (en millions de francs)
Note : pour les chapitres supprimés, lécart porté dans la dernière colonne du présent tableau peut être différent de limpact évoqué dans les développements ci-avant qui exposent les changements de structure dans le budget des Charges communes pour 2000. Lévaluation de limpact des changements de structure implique de prendre en compte, avant recensement au titre dun transfert, les ajustements effectués sur la dotation de lexercice précédent. Au contraire, le présent tableau compare directement les crédits du PLF 2000 à ceux de la LFI 1999.
Note : pour les chapitres supprimés, lécart porté dans la dernière colonne du présent tableau peut être différent de limpact évoqué dans les développements ci-avant qui exposent les changements de structure dans le budget des Charges communes pour 2000. Lévaluation de limpact des changements de structure implique de prendre en compte, avant recensement au titre dun transfert, les ajustements effectués sur la dotation de lexercice précédent. Au contraire, le présent tableau compare directement les crédits du PLF 2000 à ceux de la LFI 1999. CHAPITRE PREMIER : (en milliards de francs)
Avec 251,9 milliards de francs de crédits bruts et 17,2 milliards de francs de recettes dordre, la charge nette de la dette sétablirait en 2000 à 234,7 milliards de francs. Elle serait donc : en diminution de 2,5 milliards de francs (soit 1,1%) par rapport à la loi de finances initiale pour 1999 (qui sinscrit en augmentation de 9,3 milliards de francs sur le résultat définitif constaté pour 1998) ; en augmentation de 4,6 milliards de francs (+ 2,0%) par rapport à lévaluation révisée pour 1999, qui prévoit 230,1 milliards de francs de dépenses (soit seulement 2,1 milliards de francs de plus quen 1998). En effet, la révision des recettes de lexercice 1999, effectuée dans le cadre du présent projet de loi, ramène à 14,4 milliards de francs le montant des recettes venant en atténuation des charges de la dette, au lieu de 16 milliards de francs dans lévaluation associée à la loi de finances pour 1999. Par ailleurs, la charge brute de la dette serait inférieure de 8,8 milliards de francs à son évaluation initiale. Au total, la charge nette de la dette en 1999 serait révisée en baisse à hauteur de 7,2 milliards de francs, ce qui affecte à due concurrence la mesure de lévolution prévue en 2000. Le projet de loi de finances pour 2000 confirme la rupture qui est apparue, depuis 1997, dans le rythme de progression de la charge de la dette de lÉtat. Alors que, depuis le début des années quatre-vingt-dix, la charge de la dette augmentait chaque année denviron 20 milliards de francs (), un ralentissement est apparu dès 1996, avec une augmentation limitée à 13,7 milliards de francs. En 1998, la charge nette de la dette a progressé de 5,5 milliards de francs seulement. Cette évolution modérée est la résultante de deux mouvements quasi parallèles, qui se compensent partiellement : une augmentation de 10,2 milliards de francs de la charge brute de la dette ; une augmentation de 4,8 milliards de francs des recettes dordre. CHARGE DE LA DETTE (en millions de francs)
(a) Dont rémunération des créances de TVA. Le chapitre 12-06 est supprimé depuis la loi de finances pour 1998. (b) FSC : Fonds de stabilisation des changes ; FSR : Fonds de soutien des rentes. (c) Ligne de recettes non fiscales retraçant les recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de trésorerie. (d) Sous-lignes 499-05 et 499-03 de la ligne 499 des recettes non fiscales jusquà 1996 ; ligne 411-02 à partir de 1997. Ces deux mouvements ne sont pas totalement indépendants. En effet, lannée 1988 a connu une importante opération déchanges de titres, portant sur 10,5 milliards décus. Or, la reprise des titres apportés à un échange donne lieu au remboursement anticipé par le Trésor des intérêts dus jusquà la prochaine date de détachement de coupon, ce qui gonfle les dépenses budgétaires. En contrepartie, lémission de titres nouveaux conduit à encaisser par anticipation les coupons courus entre la date anniversaire de détachement du coupon (un an auparavant) et la date de lopération, ce qui gonfle les recettes dordre. Enfin, le Trésor paye des frais de gestion, ce qui majore les dépenses budgétaires de la troisième partie du titre premier. Indépendamment de ce phénomène ponctuel propre à lannée 1998, il apparaît que les charges dintérêt enregistrent pleinement, depuis 1997, les effets bénéfiques de la baisse du déficit et de la baisse des taux. Pour autant, il convient de ne pas se faire dillusions. Avec une charge dintérêts de 234,7 milliards de francs prévue en 2000, pour un encours de dette denviron 4.260 milliards de francs estimé pour la fin de lannée 1999, le taux moyen de la dette de lÉtat ressort à 5,5%. Le budget de lÉtat devrait donc bénéficier, pour quelques années encore, dun « effet taux » favorable : le renouvellement de la dette amène à remplacer progressivement des titres anciens, émis à taux élevés, par des titres nouveaux, émis à taux plus faible. Cet effet taux ne dure que lorsquil subsiste un décalage entre le taux moyen de la dette et le taux moyen du marché. Abstraction faite de cet effet taux, la charge de la dette est gouvernée par l« effet volume », qui résulte de laccroissement de lencours de dette découlant du déficit budgétaire et des flux nets de dettes. Un déficit de 200 milliards de francs par an financé au taux moyen de 5% génère une charge dintérêt supplémentaire de 10 milliards de francs. Cette évaluation sommaire rappelle combien est nécessaire une réduction continue du déficit budgétaire, réduction qui reste lunique moyen de maîtriser vraiment, sur le long terme, la charge de la dette. Depuis 1997, la part des marges de manuvre de la politique budgétaire « préemptée » par lalourdissement du service de la dette est de plus en plus limitée. Les interventions de lÉtat peuvent être redéployées au profit de dépenses plus « actives ». Votre Rapporteur spécial se félicite de cette évolution bénéfique, qui permet de mieux répondre aux aspirations de nos concitoyens. Il faut cependant garder présent à lesprit le fait que la singulière modération des années 1997 à 2000 ne constitue quun phénomène transitoire dû pour moitié, environ, à limpact très favorable de la baisse des taux. I. LE BESOIN DE FINANCEMENT DE LÉTAT EN 2000 : BAISSE DU DÉFICIT, AUGMENTATION DES AMORTISSEMENTS A. LES INTERACTIONS ENTRE LE DÉFICIT BUDGÉTAIRE ET LACCROISSEMENT DE LA DETTE DE LÉTAT Intuitivement, le lien entre le déficit budgétaire et laccroissement de la dette de lÉtat est évident. Le déficit ne représente rien dautre que lexcédent des charges supportées par lÉtat sur les ressources quil perçoit. Larticle déquilibre du projet de loi de finances vise précisément à autoriser le ministre chargé du budget à procéder à des emprunts « pour couvrir lensemble des charges de trésorerie », en particulier celles qui ne peuvent être couvertes par des ressources permanentes. Pour autant, le déficit budgétaire tel quil est déterminé par la loi de finances ne peut expliquer en totalité les variations annuelles de lencours de dette. Dune part, le déficit « en exercice », relatif à lexercice budgétaire, nest pas égal au déficit « en gestion », qui porte sur lannée calendaire ; seul celui-ci peut permettre de déterminer la contribution annuelle du déficit à la dette. Dautre part, lÉtat enregistre des flux nets de dette qui concourent à la variation totale de son encours, sans avoir de traduction budgétaire. Un exercice budgétaire se déroule sur trois années calendaires : certaines dépenses sont payées par anticipation lannée précédente ; lessentiel du budget sexécute au cours de lannée éponyme ; certaines dépenses et recettes sont enregistrées lannée suivante, au cours de la « période complémentaire ». Réciproquement, une année calendaire voit sexécuter trois exercices budgétaires distincts : lexercice précédent (pour sa période complémentaire), lexercice principal et lexercice suivant (pour les dépenses payées par anticipation). Lévaluation des flux nets de dette est délicate. Elle ne peut reposer sur la présentation traditionnelle de lencours de la dette de lÉtat, telle quelle figure, par exemple, dans le tableau de la page 26 du présent rapport spécial. En effet, la dette y est considérée sous langle de ses instruments de financement : titres de la dette négociable (OAT, BTAN et BTF) et postes de la dette non négociable (dépôts des correspondants du Trésor, engagements de lÉtat, etc.). Au contraire, la notion de « flux net de dette » se réfère au fait générateur de lendettement, indépendamment de son mode de financement. A ce titre, la prise en charge par lÉtat, certaines années, dengagements divers créances de TVA, emprunts repris à divers organismes, etc. participe clairement des flux nets de dette enregistrés ces mêmes années. EXÉCUTION DES LOIS DE FINANCES EN 1998 (y compris FMI et FSC) (en millions de francs)
(a) Dépenses payées par anticipation en 1997. (b) Solde de la période complémentaire en 1999. Source : Situation résumée des opérations du Trésor (SROT) au 31 décembre 1998 La détermination des flux annuels nets de dette et leur interprétation nécessitent dune part, de définir précisément le périmètre retenu pour la mesure de la dette, dautre part danalyser dans le détail la nature des opérations de trésorerie effectuées au cours de lannée calendaire. Dans lensemble du présent rapport, la dette de lÉtat est définie comme la somme des agrégats suivants, inscrits au tableau I. « Éléments dactif et de passif » de la Situation résumée des opérations du Trésor (SROT), qui est publiée chaque mois au Journal officiel : les titres de la dette négociable, hors titres émis au profit du Fonds de soutien des rentes (qui nont pas vocation à être vendus sur le marché et qui ne portent pas intérêt) ; ces titres sont détaillés dans les tableaux F, G et H du document de développement n° 1 de la SROT ; plusieurs agrégats de dette non négociable, dont certains sont détaillés dans les tableaux du document de développement n° 1 de la SROT : w les engagements divers de lÉtat (tableau I) ; w les bons du Trésor sur formule (tableau J) ; w les bons du Trésor souscrits par des organismes internationaux (tableau K) ;
ENCOURS DE LA DETTE DE LÉTAT AU 31 DÉCEMBRE (a) (en milliards de francs)
(a) Hors titres émis au profit du Fonds de soutien des rentes (FSR). (b) Concours de la Banque de France au Trésor (= dette du Trésor) compte courant du Trésor à la Banque de France (= créance du Trésor). (c) Valeur des titres pris en pension valeur des titres mis en pension. Ces créances nettes, venant en atténuation de la dette de lÉtat, sont affectées dun signe (). (d) Depuis 1990, est prise en compte uniquement la dette résultant de lémission des monnaies métalliques. Source pour les années 1990 à 1998 : SROT au 31 décembre. Source pour les années antérieures : Compte de la dette publique. w les dépôts des correspondants et des particuliers (tableau L) ; w les concours de la Banque de France au Trésor ; w la dette résultant de lémission des monnaies métalliques. Par ailleurs, pour tenir compte des modalités de gestion de la dette par le Trésor, il est effectué une « consolidation » entre le concours de la Banque de France au Trésor et le compte courant du Trésor à la Banque de France, afin de raisonner en termes de dette nette de la position créditrice du Trésor auprès de la Banque de France. Dans le même esprit, le montant des créances résultant des prises en pension de titres publics par le Trésor est défalqué du montant brut de la dette. Le tableau présenté page 29 décrit, depuis 1990, les facteurs de lendettement de lÉtat. Il permet, dans un premier temps, disoler laccroissement de dette résultant du déficit en gestion de laccroissement résultant dun flux net de dettes. Leurs contributions respectives peuvent connaître de fortes variations dune année sur lautre. Ainsi, alors que le déficit en gestion est quasiment identique entre 1990 et 1991, un flux dendettement net négatif permet de limiter à 83 milliards de francs laccroissement de la dette de lÉtat. Réciproquement, la diminution sensible du déficit en gestion de lannée 1994 (à hauteur de 30 milliards de francs) est plus que compensée par un flux dendettement net positif de 155 milliards de francs, qui porte laccroissement annuel de la dette à la valeur record de + 443 milliards de francs cette année là. Par ailleurs, le tableau permet didentifier précisément les facteurs élémentaires dendettement. Certaines années, les « opérations diverses relatives à la dette », ensemble de facteurs dendettement difficilement identifiables, peuvent porter sur des montants conséquents : + 19,9 milliards de francs en 1990, 16,8 milliards de francs en 1991, 10,7 milliards de francs en 1995. Il nen reste pas moins que lon discerne limpact des événements suivants : la prise en charge des premières créances de TVA en 1993, pour 57,4 milliards de francs (ligne 1.b) ; lamortissement dune partie de ces créances dès lannée 1993, pour 23,5 milliards de francs (ligne 1.c) ; la prise en charge des créances de TVA en 1994, pour 24,2 milliards de francs (ligne 1.b) ; lamortissement dune partie de ces créances en 1994, pour 18,9 milliards de francs (ligne 1.c) ;
ANALYSE DES FACTEURS DE VARIATION DE LA DETTE DE LÉTAT (a) (b)
Sources : SROT au 31 décembre, Compte général de ladministration des finances lamortissement décroissant, sur lensemble de la période 1990-1997, de divers engagements repris par lÉtat en 1988 et 1989 : Fonds spécial de grands travaux (15,8 milliards de francs dencours à lorigine), Caisse damortissement pour lacier (9,2 milliards de francs), Caisse nationale de lindustrie (11,9 milliards de francs), Caisse nationale des banques (12,5 milliards de francs), Fonds dintervention sidérurgique (16,4 milliards de francs) ; lapurement, dès 1998, de lécart dintégration des dépôts CCP de lex-budget annexe des PTT (18,2 milliards de francs, imputés sur la ligne 2.b), décidé par larticle 15 de la loi n° 99-2 du 5 janvier 1999 portant règlement définitif du budget de 1995, bien que celle-ci nait été promulguée que le 5 janvier 1999. Enfin, le tableau permet de constater que le rythme de traitement des règlements bancaires et la fluctuation des encaisses peuvent avoir une influence de plusieurs milliards de francs sur lencours de dette. B. UNE FORTE AUGMENTATION DU BESOIN DE FINANCEMENT DE LÉTAT EN 2000 Lanalyse des facteurs dendettement ne suffit pas à décrire les opérations que doit effectuer le Trésor pour couvrir, chaque année, lensemble des charges de trésorerie supportées par lÉtat. Aux besoins découlant de lexécution des lois de finances, il faut en effet ajouter les charges résultant de lamortissement des dettes et engagements échus. Votre Rapporteur spécial se réjouit que, comme les années précédentes, puisse être publié dans le présent rapport un tableau de financement du Trésor portant à la fois sur les résultats définitifs de lannée écoulée, sur les prévisions initiales de lannée en cours et, surtout, sur le financement prévisionnel de lannée à venir. Cest, en effet, en fonction de sa configuration que sont bâties certaines des hypothèses relatives à la détermination de la charge de la dette en 2000. Pour autant, le tableau de financement du Trésor pour 2000 qui est ici présenté ne saurait préjuger ni des besoins qui seront effectivement constatés durant lexécution des lois de finances en 2000, ni des modalités de couverture de ces besoins. Celles-ci seront arrêtées par le ministre de léconomie, des finances et de lindustrie à la fin de lannée 1999. A la date délaboration du présent rapport, le tableau de financement de lÉtat pour 2000 ne peut donc prétendre correspondre quà des hypothèses purement conventionnelles.
Après le sommet constaté en 1997 (644,6 milliards de francs), le besoin de financement à moyen et long terme de lÉtat est revenu à 575,9 milliards de francs en 1998, soit 32,1 milliards de francs de moins que ce qui était prévu à loccasion de la loi de finances initiale pour 1998 (608 milliards de francs).
TABLEAU DE FINANCEMENT DE LÉTAT (y compris FMI et FSC) (en milliards de francs)
(a) Avant opérations de pensions. Une contribution positive des avoirs nets du Trésor à la couverture du besoin de financement se traduit par la diminution de ces avoirs, ce qui explique lintitulé de la ligne correspondante dans le tableau. Ainsi, un signe (+) indique que les avoirs nets du Trésor ont diminué, ce qui équivaut à une apport de ressources ; réciproquement, un signe (), qui traduit une augmentation des avoirs du Trésor, signifie quune partie des ressources disponibles a été utilisée à cette fin et na donc pu servir à couvrir le besoin de financement. (b) Ne sont pas pris en compte les mouvements résultant de lopération déchange de titres effectuée en avril-mai 1998. Sources : SROT, Compte de la dette publique, Situation mensuelle des opérations du Trésor au 31 décembre. 1. Le financement définitif du Trésor en 1998 · La diminution du besoin de financement de lÉtat entre les évaluations associées à la loi de finances initiale pour 1998 et les résultats dexécution résulte de deux phénomènes : lamélioration du déficit en exercice ( 243,4 milliards de francs) par rapport au déficit prévu en loi de finances initiale ( 257,8 milliards de francs) ; le fait que le déficit en gestion ( 220,1 milliards de francs) est inférieur au déficit en exercice ( 243,4 milliards de francs). Le tableau retraçant lexécution des lois de finances en 1998 (page 25) suggère que ceci est dû, en partie, au report sur la période complémentaire dune partie du déficit de lexercice 1998 ( 72,6 milliards de francs) alors que 55,1 milliards de francs seulement avaient été enregistré au cours de la période complémentaire de 1997. Il est possible dy voir la marque des « opérations de fin dexercice » évoquées par la Cour des comptes dans son rapport sur Lexécution des lois de finances pour lannée 1998, notamment aux pages 341 et suivantes. LE BESOIN DE FINANCEMENT DE LÉTAT EN 1998 : DE LA PRÉVISION À LEXÉCUTION
En sens inverse, les rachats de titres avant échéance (OAT et BTAN) ont grevé à due concurrence le besoin de financement de lÉtat, tandis que lamortissement des engagements repris par lÉtat enregistre une différence de 6,4 milliards de francs. Ce dernier écart est dû, pour lessentiel, à la différence des méthodes de comptabilisation entre les prévisions fournies par la direction du Trésor et les calculs effectués ex post par votre Rapporteur spécial, à partir des documents établis par la direction de la comptabilité publique. · Les amortissements des titres obligataires arrivés à échéance se sont élevés à 71,31 milliards de francs en valeur nominale. Trois lignes ont été ainsi amorties : emprunt TRA septembre 1998 (0,45 milliard de francs), OAT 9,50% juin 1998 (53,2 milliards de francs) et OAT TME janvier 1998 (17,7 milliards de francs). Par ailleurs, la rente 4,5% 1952 à capital garanti a donné lieu à 18,9 millions de francs de remboursements et les comptes retraçant les échéances à court terme ont été débités (pour leur solde net) de 4 millions de francs. Les amortissements de BTAN se sont élevés à 264,28 milliards de francs en valeur nominale. Cinq lignes ont été amorties : le BTAN 5,75% mars 1998 (68,2 milliards de francs), le BTAN en écus 7,25% mars 1998 (17,5 milliards de francs), le BTAN 8% mai 1998 (65,4 milliards de francs), le BTAN 4,50% octobre 1998 (63,3 milliards de francs) et le BTAN 5,75% novembre 1998 (49,8 milliards de francs). Les engagements divers de lÉtat ont donné lieu à 8,99 milliards de francs damortissements, dont 4,27 milliards de francs au titre des créances de TVA et 2,47 milliards de francs au titre des primes de plans dépargne populaire (PEP). Des engagements résiduels vis-à-vis des rapatriés ont été constatés en 1998 et amortis la même année par voie de dépense budgétaire, à hauteur de 8 millions de francs. Au total, les charges de trésorerie ont représenté 220,08 milliards de francs au titre du déficit en gestion et 355,84 milliards de francs au titre des remboursements et amortissements. · Pour couvrir ces charges de trésorerie, lÉtat a eu recours à des émissions dOAT, à hauteur de 331,7 milliards de francs en valeur nominale et à des émissions de BTAN, à hauteur de 267,6 milliards de francs en valeur nominale : quatre nouvelles lignes dOAT ont été créées, recueillant un montant total de 274,98 milliards de francs ; quatre lignes dOAT préexistantes ont été abondées par émission de titres assimilables, pour un montant total de 56,75 milliards de francs ; quatre nouvelles lignes de BTAN ont été créées, recueillant un montant total de 223,84 milliards de francs ; deux lignes de BTAN existantes ont été abondées par émission de titres assimilables, pour un montant total de 43,78 milliards de francs. Les montants émis représentent respectivement 11,7 milliards de francs de plus et 2,4 milliards de francs de moins que ce qui était prévu, en début dannée, par le programme prévisionnel de financement du Trésor. Cet « excédent » de ressources à moyen et long terme na pas eu de répercussions visibles sur le financement à court terme de lÉtat. En effet, lencours des BTF sest accru de 39 milliards de francs (18 milliards de francs dans le programme prévisionnel). De même, les avoirs nets du Trésor à la Banque de France (avant opérations de pensions) ont pu être accrus de près de 90 milliards de francs. Par ailleurs, les dépôts des correspondants du Trésor se sont accrus de 37 milliards de francs, en partie sous leffet purement comptable de lapurement de lécart dintégration des dépôts CCP de lex-budget annexe des PTT (18,2 milliards de francs). Selon la direction du Trésor, « en plus des traditionnelles recettes fiscales du mois de décembre, le Trésor a encaissé entre le 1er et le 7 décembre [1998] le produit de la deuxième tranche douverture du capital de France Télécom, soit 32 milliards de francs. En revanche, une partie importante des dépenses correspondantes a été payée au mois de janvier 1999 ». 2. Les prévisions de financement du Trésor en 1999 En 1999, le besoin de financement serait réduit de 56 milliards de francs par rapport à 1998, principalement sous leffet de la diminution des amortissements de BTAN. Ceux-ci reviendraient, en effet, de 268,8 milliards de francs en 1998 à 194,5 milliards de francs en 1999. En revanche, les amortissements dOAT seraient équivalents entre les deux années : 78,8 milliards de francs en 1999 après 78 milliards de francs en 1998. De même, les charges dues à lamortissement des engagements repris par lÉtat seraient quasiment stables, à 10 milliards de francs environ. A lopposé, le déficit budgétaire sinscrirait en augmentation apparente de 16,6 milliards de francs. Cette évolution très surprenante nest, en réalité, quune illusion doptique. En effet, par convention, les déficits en gestion pris en compte dans le tableau de financement pour les exercices en cours (1999) et à venir (2000) sont pris égaux aux déficits en exercice des années éponymes, prévus dans les lois de finances initiales. Il est impossible de connaître actuellement le montant des dépenses et recettes effectuées en 2000 au titre de la période complémentaire de lexercice 1999, le montant des dépenses et recettes effectuées en 2001 au titre de la période complémentaire de lexercice 2000, et le montant des dépenses de lexercice 2000 payées par anticipation en 1999. Le déficit de lexercice 1999 en prévision est inférieur de 7 milliards de francs environ au déficit de lexercice 1998 constaté en exécution. Ces considérations suggèrent que toute comparaison directe entre les besoins de financement de lannée écoulée et de lannée en cours ou à venir, notamment au regard de la contribution du déficit budgétaire, est délicate et entachée de nombreux facteurs de décalage. Au total, le besoin de financement de lÉtat en 1999, tel que déterminé à la fin de lannée 1998, sélèverait à 520 milliards de francs. Le programme indicatif de financement pour 1999 indique que ces charges de trésorerie devraient être couvertes par lémission de 295 milliards de francs dOAT et 230 milliards de francs de BTAN ces montants sentendant des recettes en trésorerie, nettes des éventuels rachats effectués sur le marché et par un solde net positif des émissions de BTF de 31,4 milliards de francs, destiné à compenser la diminution des dépôts des correspondants. 3. Une aggravation du besoin de financement en 2000 · Eu égard aux observations méthodologiques présentées ci-avant, le déficit retenu pour construire le tableau de financement du Trésor passerait de 236,6 milliards de francs (prévision de la loi de finances initiale pour 1999) à 215,4 milliards de francs (prévision de la loi de finances initiale pour 2000), soit une diminution de 21,2 milliards de francs. En 2000, lamortissement des emprunts arrivés à échéance devrait représenter une charge de trésorerie de 396 milliards de francs, au lieu de 273,3 milliards de francs en 1999. Comme les deux années précédentes, les amortissements resteraient en 2000 très supérieurs au déficit : les amortissements de titres longs sélèveraient à 101 milliards de francs, au lieu de 78,8 milliards de francs en 1999. Seraient ainsi amorties cinq lignes dOAT, dont trois lignes portant des taux faciaux élevés (OAT 8,5% mars 2000, OAT 9,5% avril 2000 et OAT 10% mai 2000) ; les amortissements de BTAN augmenteraient de 100 milliards de francs par rapport à 1999 et sétabliraient à 295 milliards de francs. Quatre lignes seraient amorties, dont une ligne portant un taux dintérêt de 7,75% et une ligne portant un taux dintérêt de 7%. Enfin lamortissement des engagements repris par lÉtat diminuerait légèrement, à 8,6 milliards de francs. En labsence de reprise par lÉtat de nouveaux engagements, ces charges de trésorerie tendent à décroître régulièrement, sauf événement exceptionnel. A cet égard, lannée 1997 avait enregistré leffet du décaissement anticipé des primes dépargne populaire pour les plans ouverts en 1990, à hauteur de 5,8 milliards de francs environ. · Le programme prévisionnel de financement pour 2000 estime que les ressources de trésorerie seront constituées par 360 milliards de francs dOAT et 265 milliards de francs de BTAN, ces évaluations portant sur les entrées nettes en trésorerie, après prise en compte des pertes et profits à lémission, qui découlent des choix techniques retenus pour chaque ligne émise. Votre Rapporteur spécial rappelle que lencaissement des coupons courus à lémission vient abonder les recettes budgétaires de lexercice et de la gestion en cours. Dans le tableau de financement, les coupons courus ne figurent donc pas aux lignes relatives aux ressources procurées par les OAT et les BTAN : ils sont inclus dans lévaluation du déficit, dont ils atténuent le montant. Les principales hypothèses de ressources de trésorerie et de recettes budgétaires établies par la direction du Trésor sont récapitulées dans le tableau ci-après. Il convient de rappeler, là encore, que les chiffres présentés doivent être interprétés avec la plus grande prudence, compte tenu du caractère très conventionnel des hypothèses effectuées à ce stade de lannée. ÉMISSION DE TITRES, RESSOURCES EN TRÉSORERIE ET RECETTES BUDGÉTAIRES EN 2000
Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Par ailleurs, la dette financière à court terme devrait subir une transformation de structure importante. Larticle 126 de la loi de finances initiale pour 1999 dispose que La Poste pourra désormais assurer elle-même la conservation et la gestion des avoirs créditeurs des comptes courants postaux (CCP), actuellement déposés auprès du Trésor en vertu de la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990 relative à lorganisation du service public de la poste et des télécommunications. La mise à disposition de La Poste des fonds privés des CCP se traduirait, pour le Trésor, par une diminution des dépôts des correspondants, qui devrait être compensée à due concurrence par lobtention de ressources nouvelles, principalement un solde positif des émissions nettes de BTF. Il était envisagé de procéder, à compter de lannée 1999, au transfert de 30 milliards de francs environ chaque année, montant modulable selon le contexte de marché. Ces projets ont été reportés dun an et le transfert des fonds ne devrait commencer, désormais, quen 2000. La direction du Trésor a fourni, à cet égard, les informations suivantes. « Compte tenu des travaux nécessaires à la réalisation des opérations de décentralisation des fonds de CCP de La Poste vers lÉtat, aucun versement na été jusquà présent effectué par le Trésor au profit de La Poste. Il a été décidé de créer une filiale de La Poste qui assurera la gestion financière de la contrepartie des fonds des CCP déposés par les clients de La Poste. Les conditions suivantes ont été fixées : « la filiale sera dotée dun statut dentreprise dinvestissement et, à ce titre, sera soumise aux obligations, règles prudentielles et comptables découlant de ce statut, dans le respect du contrat de plan et sous le contrôle de la Commission bancaire ; « la filiale sera détenue à 100% par La Poste ; « La Poste continuera dassurer la tenue des comptes des titulaires de CCP ; « son personnel sera essentiellement composé de spécialistes de gestion financière, et cela à partir des compétences internes au siège de La Poste. « Ces décisions font actuellement lobjet de travaux complémentaires portant sur les relations comptables et financières entre La Poste et sa filiale, les règles dinvestissement applicables et la préparation des agréments nécessaires. » C. LÉCHÉANCIER DE LA DETTE REFLÈTE MAL LES CONTRAINTES DE TRÉSORERIE ISSUES DE LA POLITIQUE DASSIMILATION ET DE DÉMEMBREMENT DES OAT Léchéancier de la dette négociable à moyen et long terme, tel quil est déterminé à la dernière date connue (30 septembre 1999), montre une concentration des échéances de remboursement sur une période de dix ans, de 2000 à 2009. Les échéances postérieures sont toutes largement inférieures à 100 milliards de francs. Pour autant, pendant ces dix ans, les charges de trésorerie dues au remboursement des titres échus peuvent varier dans de larges proportions, de 225 milliards de francs (en 2005) à 400 milliards de francs (en 2000). Léchéancier présenté ci-après (tableau et graphique) donne une vue tronquée de ce que seront réellement, dans le futur, les charges de remboursement demprunts. En effet, il ne peut retracer que lencours et la structure de la dette tels quils sont définis aujourdhui. Lampleur des déficits des années à venir ainsi que les modalités de leur financement sont, par nature, éludés. Ainsi, le volume des BTAN et des OAT a vocation dune part, à « glisser » progressivement sur laxe du temps au fil du refinancement de la dette, dautre part à saccroître à due proportion des déficits futurs. Surtout, lanalyse des remboursements en termes déchéances annuelles masque la concentration de ceux-ci sur un nombre de jours de plus en plus limité dans lannée, notamment le 25 avril et le 25 octobre pour la plupart des OAT déchéance postérieure à 2001. Ceci est la conséquence de la politique dassimilation des titres dune part, de la volonté de développer le secteur des titres démembrés dautre part (). Cette forte contrainte justifie pleinement les orientations de la modernisation engagée en 1985 en matière démission et de gestion de la dette de lÉtat. Le volume 1 du tome I du Rapport général sur le projet de loi de finances pour 2000 consacre des développements approfondis à la gestion de la dette de lÉtat dans le contexte nouveau de lUnion économique et monétaire. Votre Rapporteur spécial ne peut quy renvoyer le lecteur désireux dobtenir des informations complémentaires sur la politique démission et de gestion de la dette de lÉtat. ÉCHÉANCIER DE LA DETTE NÉGOCIABLE À LONG ET MOYEN TERME (a)
(a) 1 euro = 6,55957 francs, sur la base du taux irrévocable de conversion. Source : bulletin mensuel Valeurs du Trésor, n° 113, octobre 1999.
II. LES FINANCES DE LÉTAT BÉNÉFICIERONT ENCORE DUN EFFET TAUX FAVORABLE EN 2000 Le budget des Charges communes proposé pour 2000 confirme que la charge nette de la dette semble désormais placée sur un sentier de croissance modérée, après avoir connu des augmentations supérieures à 10 milliards de francs par an au début des années quatre-vingt-dix. Cette modération devra, bien entendu, être confirmée dans les années à venir. Il faudra, notamment, quune action constante sur le niveau du déficit budgétaire prenne le relais dun effet taux favorable, qui devrait sépuiser progressivement au fur et à mesure quaura été refinancée la dette émise il y a quelques années, à des taux supérieurs à ceux constatés aujourdhui sur les marchés. Cet impératif est dautant plus pressant que lannée 1999 pourrait marquer un tournant en matière de taux : la récente phase cyclique de baisse pourrait être achevée et les perspectives paraissent beaucoup plus ouvertes pour lannée 2000. A. 1999 : POINT DE RETOURNEMENT POUR LES TAUX DINTÉRÊT ? 1. Les hypothèses de taux associées au projet de loi de finances pour 2000 Comme dans le projet de loi de finances pour 1999, le Gouvernement a choisi de retenir pour référence de taux le « consensus de marché » constaté en juillet 1999, moyenne des prévisions des principaux intervenants sur le marché obligataire. Cette méthode a lavantage de fonder les hypothèses de taux sur des évaluations en phase avec le sentiment des opérateurs. Elle peut contribuer à éviter les erreurs dappréciation qui entachaient inévitablement les évaluations à caractère normatif affichées avant 1996. Dans le projet de loi de finances pour 1996, le choix avait été fait, pour la première fois, de séloigner de cette approche normative, pour retenir le niveau des taux constaté en septembre 1995. Le recours au « consensus de marché », sil ne peut bien sûr prétendre à linfaillibilité, donne cependant plus de garantie. Le tableau ci-après récapitule les hypothèses de taux dintérêt moyens pondérés associées au présent projet. HYPOTHÈSES DE TAUX DINTÉRÊT MOYENS PONDÉRÉS DANS LE PLF 2000
Source : direction du Trésor. Ces hypothèses ne constituent pas une prévision des choix à venir en matière de politique monétaire, et ne sauraient être interprétées comme une anticipation officielle de lévolution des taux. Lintérêt des bons du Trésor à court terme étant précompté, le taux le plus approprié pour déterminer la charge de la dette y afférente en 2000 est le taux à court terme de lannée 2000. Graphique établi daprès les données contenues dans les arrêtés mensuels récapitulatifs des émissions de valeurs du Trésor. En revanche, pour les titres émis à moyen et long terme, la technique dassimilation impose de percevoir, à lémission, le montant du coupon couru depuis la date de versement du coupon précédent. Ainsi, les émissions de référence changeant tous les six mois, la charge brute des émissions dune année est compensée à hauteur des trois quarts, environ, par les recettes de coupons courus encaissées cette même année. Dans ces conditions, la charge nette de la dette à moyen et long terme dépend, pour lessentiel, du niveau des taux dintérêt servis sur lencours à moyen et long terme de lannée précédente. Graphiques établis daprès les données contenues dans les arrêtés mensuels récapitulatifs des émissions de valeurs du Trésor. 2. Les perspectives dévolution des taux dintérêt Le graphique ci-avant montre le décalage observé a posteriori entre les hypothèses de taux présentées dans les lois de finances pour 1997, 1998 et 1999 et les taux effectivement servis sur les BTF émis ces années-là. Les prévisions se sont révélées pessimistes en 1997, ce qui a dailleurs conduit à des économies constatées en exécution. En 1998, les prévisions de la loi de finances étaient plus finement ajustées sur les conditions effectives du marché. Pour les taux à moyen et long terme, le meilleur accord entre prévision et réalisation découle, évidemment, du fait que la prévision est formulée pendant lété de lannée concernée et bénéficie donc dun acquis portant sur un semestre environ. Lhypothèse de taux à court terme pour 1999 (4%) est très nettement plus élevée que le niveau réel observé depuis quelques mois. On peut en attendre, indépendamment de tout effet dû à une variation du volume moyen des BTF sur lannée, une économie de 3 milliards de francs au moins sur la charge effective de ces bons. Pour lannée 2000, les choix effectués par la direction du Trésor pour établir ses prévisions semblent laisser des marges plus faibles que les années précédentes. En effet, on observe depuis la fin du mois de septembre une remontée sensible des taux dintérêt à court terme, qui repose sur deux facteurs principaux : un renchérissement de la liquidité à échéance janvier 2000, due aux éventuelles difficultés provoquées dans le secteur bancaire et financier par le passage à lan 2000. Il convient de noter, à cet égard, que la plupart des banques centrales ont assuré formellement quelles garantiraient la liquidité du système bancaire lors du changement dannée ; une anticipation, puis une consolidation, du relèvement du taux directeur principal de la Banque centrale européenne, intervenu le 4 novembre dernier. Suite à la réunion du conseil des gouverneurs, la BCE a annoncé que le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement de l'Eurosystème serait relevé de 0,5 point de pourcentage, à 3%, à partir de l'opération devant être réglée le 10 novembre 1999. La BCE a motivé le relèvement de son taux directeur par la disparition du risque déflationniste pesant auparavant, selon elle, sur léconomie européenne. Votre Rapporteur spécial rappelle que ce risque avait justifié, le 8 avril 1999, labaissement de 3% à 2,5% du même taux directeur. Selon la BCE, les derniers développements monétaires au sein de la zone euro montrent que la croissance de lagrégat M3 sélève peu à peu. La croissance des composantes les plus liquides de M3 est particulièrement notable, suggérant que le niveau très bas des taux dintérêt a favorisé le gonflement des agrégats monétaires. Les crédits aux agents non financiers ont continué de saccroître en septembre 1999, à un taux excédant 10%. La BCE estime ainsi que les conditions monétaires prévalant dans la zone euro procurent une situation de « liquidité généreuse ». Par ailleurs, les indicateurs économiques confortent les appréciations positives que lon peut porter, selon la BCE, sur la croissance européenne. Léconomie américaine reste sur des perspectives très favorables, tandis que le redressement de lAsie du sud-est et du Japon paraît plus proche. La croissance dans la zone eurosemble accélérer dans le second semestre de 1999. En définitive, même si lévolution du niveau des prix, mesurée par lindice harmonisé des prix à la consommation, reste modérée, la banque centrale européenne a conclu que léquilibre des risques pesant sur la stabilité des prix sétait déplacé « vers le haut ». La BCE estime que le relèvement de 50 points de base permettra déviter toute incertitude, à court terme, sur lorientation de la politique monétaire et contribuera ainsi à réduire la volatilité du marché monétaire. Elle juge également que le relèvement ne met pas en danger la reprise économique qui sest désormais fermement engagée sur le continent européen. Votre Rapporteur spécial considère que le relèvement des taux européens a été facilité, sinon permis, par les deux relèvements décidés, le 30 juin et le 24 août, par la Réserve fédérale américaine, qui a ainsi « repris » les deux tiers de lassouplissement consenti à lautomne 1998, au plus fort de la tempête financière qui avait alors menacé léquilibre des marchés mondiaux et américains. Le niveau des taux courts pourrait-il à nouveau augmenter en 2000 ? Plusieurs institutions financières, commentant le relèvement décidé le 4 novembre, estiment que la BCE devrait encore relever de 75 ou 100 points de base son principal taux directeur, dici à la fin de lannée 1999. Selon JP Morgan, les conditions de croissance au sein de la zone euro font que le niveau de 3% reste « accommodant » ; le taux directeur donnant un positionnement « neutre » à la politique monétaire serait plutôt de 4%, selon les mêmes analystes (). Pour la Deutsche Bank, une augmentation supplémentaire de 75 points de base dici à la fin de lan 2000 et débutant dès le mois de mars 2000 montrerait que la BCE est vigilante et exerce une action préventive, dans un environnement de forte croissance et de taux dintérêt encore modérés (). Les économistes de Morgan Stanley partagent cette opinion, mais pensent que laugmentation des taux en 2000 ne devrait pas dépasser 50 points de base. Aucun mouvement ne serait à attendre dici le second trimestre de lan 2000 (). Les analystes de Goldman Sachs sont encore plus modérés puisquils nenvisagent quun relèvement, minime, de 25 points de base après lété 2000 (). Votre Rapporteur spécial note que la décision de la BCE a été bien accueillie par les marchés. En particulier, laffirmation dune politique monétaire déterminée semble avoir rassuré les opérateurs sur les persecptives dinflation à moyen terme, ce qui sest traduit, dans les quelques jours qui ont suivi le relèvement des taux directeurs de la BCE, par un sensible relâchement des taux sur le compartiment long du marché. La légère diminution des taux sur le segment long pourrait se poursuivre et contribuer à un certain aplatissement de la courbe des taux. En effet, les marchés ont intégré, au cours des derniers mois, un scénario damélioration de la conjoncture dans la zone euro et de relèvement du taux de refinancement de la BCE. Ces deux aspects du scénario sont en train de se réaliser, alors que les anticipations de hausse de prix à long terme devraient se stabiliser, en labsence dinflation salariale et une fois absorbée la hausse du prix du pétrole. De plus, les taux dintérêt américains pourraient se détendre en 2000, suite au ralentissement annoncé de léconomie doutre-Atlantique. Or, selon la majorité des analyses, léconomie europénne est plus sensible au niveau des taux longs quà celui des taux courts. La croissance pourrait sen trouver favorisée, sans quapparaissent pour autant des signes de tensions inflationnaistes, ce qui devrait éviter des relèvements ultérieurs plus importants des taux dintérêt. Il apparaît, en définitive, que les préoccupations relatives à la croissance ne restent pas étrangères au processus de décision de la BCE en matière de politique monétaire, même si le soutien à la croissance et la lutte contre le chômage ne font partie quà titre accessoire des objectifs que doit poursuivre la banque centrale européenne, aux termes du traité instituant lUnion européenne. Votre Rapporteur spécial se réjouit de cet état de fait, les autorités politiques de France et dAllemagne, notamment, ayant plusieurs fois affirmé leur souhait que la politique monétaire ne soit pas uniquement gouvernée par des considérations purement monétaires. Par ailleurs, il est clair, désormais, que les perspectives en matière de taux doivent plutôt sexprimer en termes de date et ampleur du prochain relèvement que de poursuite de la baisse antérieure. Lannée 1999 doit apparaître, à cet égard, comme un année charnière, qui voit sachever un puissant mouvement de baisse lié à la fois à la réduction des déficits publics, aux conséquences monétaires de lalanguissement de la croissnce en Europe et à la convergence entre les économies des États retenus pour participer à la troisième phase de lunion économique et monétaire. Les considérations qui précèdent font abstraction, à lévidence, de tout événement exceptionnel tel que la crise financière de lannée 1997-98, qui a provoqué un mouvement de « fuite vers la qualité », notamment les titres publics obligataires européens. B. LA CHARGE NETTE DE LA DETTE DEVRAIT PROGRESSER LÉGÈREMENT PLUS VITE EN 2000 Les crédits demandés au titre de la charge brute de la dette publique sont retracés dans la première partie du titre I du budget des Charges communes. Une fois effectuée la compensation avec les recettes dordre (17,2 milliards de francs), le montant de la charge nette de la dette sétablirait en 2000 à 234,7 milliards de francs. Elle serait en légère diminution par rapport à lévaluation initiale pour 1999 (237,2 milliards de francs). En revanche, on devrait constater une légère augmentation par rapport à lévaluation révisée pour 1999, qui devrait sétablir aux alentours de 230,1 milliards de francs. Par ailleurs, indépendamment des inévitables fluctuations qui font dévier les résultats annuels de leur tendance de moyen terme, les finances de lÉtat profitent largement de la baisse des taux, qui permet de refinancer la dette échue à moindre coût. La charge de la dette se place ainsi sur un sentier de croissance plus modéré quil y a quelques années. 1. Le service de la dette négociable Avec un montant de crédits demandés égal à 243,2 milliards de francs, le service de la dette négociable représente plus de 96,5% de la charge brute totale de la dette. La technique de lassimilation utilisée pour les émissions de titres à moyen et long terme suggère de considérer de préférence la charge de la dette, nette des recettes de coupons courus. Celle-ci sélèverait en 2000 à 228 milliards de francs, en légère diminution par rapport à lévaluation initiale pour 1999 (229,6 milliards de francs). Cette évaluation initiale devrait cependant être révisée à la baisse, de façon assez sensible, dans le projet de loi de finances rectificative qui sera bientôt déposé sur le bureau de lAssemblée nationale. CHARGE NETTE DE LA DETTE NÉGOCIABLE (titre I, première partie) (en millions de francs)
Conformément à ce que suggère la diminution du taux dintérêt servi sur les BTF, la dette à court terme engendrerait en 2000 une charge dintérêt moins importante quen 1999 : la dotation proposée sur larticle 10 du chapitre 11-06 se monte à 11,4 milliards de francs, soit 3 milliards de francs de moins que dans la loi de finances initiale pour 1999. La relative modicité de cette diminution a de quoi surprendre. Appliquée au volume moyen de BTF retenu dans le cadre des hypothèses associées à la loi de finances initiale pour 1999 (360 milliards de francs), la diminution du taux dintérêt sur les BTF conduirait à un abattement de près de 3,96 milliards de francs entre 1999 et 2000. En fait, selon les informations recueillies auprès de la direction du budget, lencours moyen des BTF sur lannée serait proche de 275 milliards de francs, du fait de la bonne tenue des recettes de lÉtat, dune part, du report dun an de la décentralisation des fonds privés des CCP dautre part. Dans ces conditions, le rebasage de lencours moyen des BTF en 1999 conduirait à calculer une charge brute de 11 milliards de francs en 1999, un effet taux « rebasé » de 3,03 milliards de francs, un effet volume « rebasé » de + 3,43 milliards de francs et une variation totale de la charge brute des BTF de + 402 millions de francs, soit une charge totale de 11,4 milliards de francs (). Si lon tient compte, de surcroît, du niveau des taux courts effectivement constaté en moyenne en 1999 (2,8% environ), la charge réelle des BTF en 1999 serait égale à 7,7 milliards de francs (soit une économie de 6,7 milliards de francs par rapport à la loi de finances initiale), leffet taux « rebasé-réel » serait égal à 1,03 milliard de francs, leffet volume « rebasé-réel » serait égal à + 4,73 milliards de francs et la variation totale de la charge de la dette des BTF entre 1999 et 2000 serait égale à + 3,7 milliards de francs, soit une charge totale de 11,4 milliards de francs. Il est possible de justifier de façon similaire léconomie ou laggravation de la charge budgétaire découlant de lévolution simultanée des encours et des taux servis sur les BTAN et les OAT. Lannée 2000 devrait, à cet égard, enregistrer de nouveaux gains dus au refinancement de titres échus en 1999, qui portent des taux faciaux supérieurs aux conditions actuelles du marché. Cet effet-prix favorable est compensé par un effet volume important, dû aux émissions dOAT et de BTAN une fois tenu compte des amortissements de titres échus. ÉVALUATION DE LÉVOLUTION DE LA CHARGE À MOYEN ET LONG TERME
Le refinancement de 78,8 milliards de francs dOAT et de 194,3 milliards de francs de BTAN devrait permettre de constater en 2000 une économie nette de près de 5 milliards de francs. En revanche laugmentation de lencours des OAT et BTAN devrait générer une charge supplémentaire de 11,5 milliards de francs. Avec un montant total de 216,6 milliards de francs, la charge nette de la dette négociable à moyen et long terme augmenterait de 1,5 milliard de francs seulement par rapport à lévaluation faite dans la loi de finances pour 1999. Les intérêts dOAT salourdiraient de 7,1 milliards de francs mais les intérêts de BTAN diminueraient de près de 5,7 milliards de francs. CHARGE NETTE DE LA DETTE NÉGOCIABLE À MOYEN ET LONG TERME (en milliards de francs)
Source : direction du Trésor. 2. Le service de la dette non négociable Avec moins de 3,5% des dépenses enregistrées au titre de la charge de la dette, le service de la dette non négociable représente cependant, en valeur absolue, 8,4 milliards de francs. La rémunération versée à La Poste pour le dépôt au Trésor des encours collectés sur les CCP y contribue pour un peu plus de 70%. · La dotation demandée au titre des comptes de dépôt au Trésor diminue de 217 millions de francs et sélève à 510 millions de francs (chapitre 12-01, article 10). La plupart des comptes de dépôt ne sont pas rémunérés. · La rémunération des avoirs des particuliers et des entreprises aux comptes chèques postaux (chapitre 12-01, article 20) sétablirait en 2000 à 6 milliards de francs soit une diminution de 580 millions de francs par rapport à la loi de finances pour 1999. Cette diminution résulte, notamment, de la mise progressive à la disposition de La Poste des fonds privés des CCP, auparavant déposés au Trésor. Soixante milliards de francs seraient transférés en 2000, dont une partie importante dans la première moitié de lannée. Votre Rapporteur spécial estime que la diminution de lencours des fonds CCP déposés au Trésor pourrait être de 40 milliards de francs en équivalent année pleine. Ceux-ci étant rémunérés au taux de 4,75%, la dépense ainsi économisée ressortirait à 1,9 milliard de francs. Pourtant le fascicule budgétaire des Charges communes ne porte quune mesure négative de 580 millions de francs. Selon les informations recueillies par votre Rapporteur spécial, le fascicule budgétaire a été achevé avant les toutes dernières décisions concernant le montant des fonds CCP à transférer en 2000. Ainsi, la mesure dajustement du « bleu » a été calibrée sur la base du transfert de 30 milliards de francs également répartis sur lannée, soit 15 milliards de francs en équivalent année pleine, formule identique à celle retenue dans le cadre de la loi de finances initiale pour 1999. Léconomie envisagée sélève alors à 713 millions de francs. Un ajustement positif de 133 millions de francs vient compenser partiellement cette économie. Il peut être lié à une réévaluation du montant moyen des fonds privés des CCP en 2000 (avant prise en compte du transfert précité), sur la base des résultats de la collecte observés en 1999. Par ailleurs, un élément dincertitude provient de ce que les fonds privés des CCP ne sont pas tous rémunérés au taux plancher de 4,75%. En effet, dans le cadre de lavenant signé en avril 1997 à la convention État-La Poste, deux tranches de fonds privés déposés au Trésor ont été isolées : la tranche A, dun montant maximum de 50 milliards de francs, qui pouvait être abondée, par transfert à partir de la tranche B, davril à octobre 1997. Selon les informations recueillies par votre Rapporteur spécial, le montant de la tranche A a été arrêté à 16,4 milliards de francs. La rémunération des fonds relevant de la tranche A correspond à lapplication du taux Pibor à 3 mois (Euribor à 3 mois depuis lavènement de leuro) diminué de 0,3%, soit 2,45% environ depuis la subite remontée des taux courts observée à partir doctobre 1999 ; la tranche B correspond au montant total des fonds privés des CCP diminué du montant de la tranche A. Sa rémunération obéit à la règle « normale » fixée par la convention État-La Poste, soit lapplication du taux moyen pondéré des BTF à 13 semaines, diminué de 0,4% au titre de la garantie de lÉtat sur le montant des dépôts et encadré entre 4,75% (taux plancher) et 6,50% (taux plafond). Il est clair que lintérêt de La Poste est de voir transférés les fonds relevant de la tranche A, puisquun placement au taux Euribor pourrait rapporter 30 points de base de plus (compte non tenu des frais de gestion) que la rémunération actuellement versée par le Trésor sur ces fonds. En revanche, lintérêt du Trésor est de transférer les fonds de la tranche B, qui lui coûtent 4,75% alors que des ressources à court terme équivalentes sont susceptibles de coûter moins de 3% dans les conditions actuelles de marché. A la connaissance de votre Rapporteur spécial, la répartition entre la tranche A et la tranche B des fonds à transférer en 2000 na pas encore été décidée par les deux protagonistes. · Les bons du Trésor sur formule, ainsi que les bons en compte de dépôt, voyaient traditionnellement leur encours décroître régulièrement. Les années 1997 et 1998 ont vu, au contraire, une augmentation de lencours des bons en compte de dépôt, due vraisemblablement au caractère attractif des taux dintérêt servis sur cette catégorie de bons par rapport aux autres supports dinvestissement. Depuis le 1er janvier 1999, lémission de bons sur formule est définitivement arrêtée. Lencours de cette première catégorie ira donc décroissant au fur et à mesure des remboursements. Daprès les informations recueillies par votre Rapporteur spécial, les bons émis une année sont amortis, en moyenne, à hauteur de 20% de lencours total dans les années précédant léchéance normale et à hauteur de 80% de lencours total à la date normale déchéance. Ainsi, la gestion 1999 devrait voir le remboursement de 81,3% de lémission 1994, 2,6% de lémission 1995, 3,0% de lémission 1996, 2,6% de lémission 1997 et 2,6% de lémission 1998. De même, la gestion 2000 devrait être loccasion damortir 86,6% de lémission 1995, 2,8% de lémission 1996, 3,2% de lémission 1997 et 2,6% de lémission 1998. ENCOURS DES BONS NON NÉGOCIABLES ET CHARGE DINTÉRÊT
Source : direction du Trésor. Le regain de faveur pour les bons en compte de dépôt na pas eu pour conséquence denrayer, en 1999, la diminution tendancielle de la dépense enregistrée sur le chapitre 12-02, article 10. Celle-ci sétablirait en effet à 545 millions de francs, alors quune dépense de 561,4 millions de francs était prévue dans la loi de finances initiale pour 1999. En revanche, une hausse de la dépense devrait avoir lieu en 2000 (+ 180 millions de francs), sous linfluence de la remontée des encours constatée les années précédentes et de la remontée des taux courts par rapport aux niveaux moyens constatés sur lannée 1999. · La rémunération des dépôts de divers instituts démission et banques centrales (chapitre 12-03) a une double vocation. LÉtat doit, en premier lieu, rémunérer les avances non encore remboursées à la Banque de France (article 20). La loi n° 73-7 du 3 janvier 1973 prévoyait la possibilité de concours de la Banque de France au Trésor, dans la limite dun plafond fixé à 20,5 milliards de francs. La fraction de ces concours inférieure à 10,5 milliards de francs nétait pas rémunérée. Les résultats semestriels du Fonds de stabilisation des changes (FSC) étaient imputés sur le montant des concours, de façon à compenser en trésorerie les gains et pertes du FSC. Les concours de la Banque de France au Trésor diminuaient lorsque le FSC faisait des bénéfices et augmentaient lorsque le FSC réalisait des pertes. Ce mécanisme a eu pour effet de ramener à zéro, en 1982, le montant des concours accordés par la Banque de France. Depuis cette date, aucun concours na été mobilisé pour les besoins de trésorerie de lÉtat. Le montant des concours inscrits en 1993 à lactif de la Banque de France constituait donc le cumul des résultats semestriels du FSC depuis 1983. La loi du 4 août 1993 relative au statut de la Banque de France prévoit le remboursement des avances (« concours ») précédemment consenties par la Banque au Trésor. En vertu de la convention du 10 juin 1993, passée entre lÉtat et la Banque de France, le remboursement seffectue chaque année à hauteur du dixième du montant initial des avances constaté en 1993, cest-à-dire 24 milliards de francs (). Le solde des avances est rémunéré au taux de 5%. Par suite du mécanisme de remboursement, le montant des crédits destinés à cette rémunération diminue chaque année de 120 millions de francs. Il sétablirait ainsi pour 2000 à 480 millions de francs, compte tenu dun solde non remboursé de 9,6 milliards de francs au 31 décembre 1999. En second lieu, lÉtat doit rémunérer les dépôts des instituts démission doutre-mer et des banques centrales africaines de la zone franc (article 10). Ces organismes font partie des correspondants du Trésor, dont les dépôts sont collationnés sur la ligne 1L29 du document de développement n° 1 (état L), dans la Situation résumée des opérations du Trésor. w Linstitut démission des départements doutre-mer (IEDOM) et linstitut démission doutre-mer (IEOM) effectuent, par lintermédiaire de leur compte dopérations dans les écritures du Trésor, les transferts publics et privés entre la métropole et les collectivités situées dans leur zone de compétence : les DOM et Saint-Pierre-et-Miquelon pour lIEDOM, les TOM et Mayotte pour lIEOM. Jusquen 1996, les crédits inscrits au paragraphe 11 de larticle 10 finançaient la rémunération des deux comptes dopérations. Les deux instituts déposaient en effet les disponibilités de leur compte dopérations au Trésor, moyennant un taux de rémunération de 8,5%. Ce taux sappliquait à une assiette égale à 25% du solde moyen du compte dopérations de lIEDOM, à 60% du solde moyen pour lIEOM. Or lInstitut monétaire européen a estimé que les avances octroyées par la Banque de France aux instituts démission, au titre de la mise en circulation des billets métropolitains dans leur zone démission, constituaient un mode de financement indirect du Trésor, dès lors que les comptes dopérations se situaient dans les livres du Trésor. Le ministre de léconomie et des finances a décidé de prendre des mesures destinées à donner suite aux observations de lInstitut monétaire européen : par décision ministérielle, le compte dopérations de lIEDOM a été transféré le 3 février 1997 dans les écritures de la Banque de France, qui le rémunère au taux des appels doffres pour la totalité du solde moyen journalier ; le compte de lIEOM demeure jusquà présent dans les livres du Trésor ; cependant il a été décidé, en accord avec la Banque de France, de maintenir à titre permanent, sur le compte du Trésor, une encaisse minimale supérieure au montant de lavance octroyée à lIEOM. Depuis 1997, les crédits du paragraphe 11 de larticle 10 financent uniquement la rémunération du compte dopérations de lIEOM. Cependant, une dépense de 13 millions de francs a été enregistrée en 1997 au titre de lIEDOM. Elle correspond à la période courant du 1er janvier au 7 février 1997, pendant laquelle le compte de lIEDOM est resté logé dans les écritures du Trésor. Pour 1998, lhypothèse dune progression de 6% du solde moyen du compte dopérations, identique à celle enregistrée en 1997, a été vérifiée et la dépense sest sétablie à 107 millions de francs, identique à la prévision initiale. Pour 1999, le transfert de lIEOM vers lIEDOM des capacités démission relatives à Mayotte devrait induire une diminution de 37% du solde moyen du compte dopérations, qui passerait ainsi de 2.137 millions de francs à 1.353 millions de francs. La dépense budgétaire devrait sétablir à 70 millions de francs. Pour 2000, les transferts retracés par le compte dopérations devraient conduire à un solde moyen stable, amenant donc à une prévision de dépense stable, à 70 millions de francs. w Le paragraphe 12 du même article retrace les crédits consacrés à la rémunération des dépôts de certaines banques centrales de la zone franc. Laccord de coopération monétaire entre la République française et les pays de la zone franc institue pour chacune des trois banques centrales un compte courant, intitulé « compte dopérations » ouvert à lagence comptable centrale du Trésor. La libre convertibilité de la monnaie de chaque zone est assurée par le compte dopérations ouvert auprès du Trésor par la banque centrale concernée, sur lesquel cette banque a un droit de tirage illimité en cas dépuisement de ses réserves en devises. En contrepartie de ce droit de tirage, les banques centrales sont tenues de déposer 65% au moins de leurs avoirs extérieurs nets (réserves de change) sur leur compte dopérations. Les soldes positifs des comptes sont rémunérés trimestriellement par lÉtat, selon un taux de référence, qui était calculé sur la base des taux dintervention de la Banque de France, avant lavènement de la monnaie unique. Selon la direction du Trésor, « compte tenu du passage à leuro, le taux de rémunération servi [ ] devra être référencé par rapport aux taux directeurs définis par la Banque centrale européenne. La nouvelle référence de taux fait actuellement lobjet de discussions avec les banques centrales africaines ». Entre 1994 et 1997, les avoirs versés par les banques centrales de la zone franc sur leur compte dopérations ont connu un quasi-triplement. La dévaluation du franc CFA et les mesures dallégement de la dette ont contribué à lamélioration de la balance des paiements des États de la zone franc et à un redressement des disponibilités extérieures. Outre la situation de la balance des paiements, le niveau du compte dépend également de la politique de placement des banques centrales, puisque celles-ci ont la faculté, mais non lobligation, de placer jusquà 35% de leurs disponibilités en devises hors du compte dopérations. Pour 1999, les besoins étaient estimés à 680 millions de francs. Pour 2000, une diminution sensible est demandée ( 160 millions de francs), pour laquelle votre Rapporteur spécial na pas obtenu de justification particulière. La réponse au questionnaire budgétaire porte même une mention curieuse, selon laquelle « les crédits étant évaluatifs, la LFI 2000 ne donne pas lieu à prévision de dotation ». Ceci est en contradiction avec le contenu du fascicule budgétaire, qui prévoit une dépense de 520 millions de francs à ce titre. En définitive, les crédits demandés pour larticle 10 sétablissent à 590 millions de francs en 2000. · Le chapitre 12-05 « Prise en charge par lÉtat de la dette de divers organismes » retrace les charges dintérêt afférentes aux emprunts pris en charge par lÉtat. Le remboursement du principal relève des opérations de trésorerie et napparaît donc pas dans le budget, en conformité avec les dispositions de lordonnance organique du 2 janvier 1959. DETTES PRISES EN CHARGES PAR LÉTAT (en millions de francs)
Source : direction de la Comptabilité publique. La dette de la Caisse nationale de lindustrie et de la Caisse nationale des banques a été définitivement amortie en 1997 ; la dette reprise du Fonds dintervention sidérurgique a été amortie en 1998. Par ailleurs, lérosion naturelle des encours explique, en labsence de tout projet de nouvelle reprise de dette, la diminution des crédits demandés sur le chapitre au titre de la dette reprise de divers organismes : 43,6 millions de francs en 2000, après 116 millions de francs en 1999. · La dotation demandée au titre de la rémunération de la créance de TVA détenue sur lÉtat par les entreprises sélève à 20 millions de francs. Cette évaluation est obtenue en appliquant à la balance dentrée en 1999 du compte enregistrant la créance (17,4 milliards de francs), le taux de 0,1% déterminé dans larrêté du 15 mars 1996, puis en appliquant une majoration forfaitaire de 50% au vu de lexécution des années antérieures. · Les dotations demandées pour couvrir les charges diverses résultant de la gestion de la dette et des frais de trésorerie, qui forment la 3ème partie du titre I, sélèveraient en 1999 à 310 millions de francs, montant reconduit par rapport à la loi de finances pour 1999. Lévaluation proposée na pas de réelle signification puisque beaucoup de lignes ne sont dotées que pour mémoire dans la loi de finances initiale. Lessentiel des crédits initiaux se rapporte aux commissions de placement et de services financiers, en particulier pour toutes les OAT émises au profit des particuliers. La charge de ces commissions, versées aux établissements financiers, trouve sa contrepartie en recettes dordre, au titre des « recettes diverses » de la ligne 806. 3. Une augmentation modeste des recettes dordre Depuis la loi de finances pour 1995, la notion de « recettes dordre », au sens où lentend le Gouvernement, recouvre trois catégories différentes dopérations : les recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de trésorerie ; en cohérence avec la présentation habituelle des dépenses hors FSC, ces recettes dordre sont elles aussi présentées hors FSC ; elles sont retracées à la ligne 806, tandis que les recettes en provenance du FSC sont isolées sur la ligne 817 depuis la loi de finances initiale pour 1997 ; cette catégorie de recettes inclut les intérêts servis par les titre émis au profit du Fonds de soutien des rentes ; les intérêts versés par le Fonds de soutien des rentes, au titre des avances que lui accorde lÉtat ; ces recettes sont inscrites à la ligne 411 depuis la loi de finances pour 1997 ; jusquen 1995, les « recettes dordre » incluaient également les intérêts des avances versées par le Trésor à lACOSS ; en effet, il était admis que les intérêts de ces avances venaient « directement » en atténuation des charges dintérêt exposées par le Trésor au titre des BTF émis à cette occasion. La Cour des comptes a plusieurs fois contesté cette interprétation extensive de la notion de recettes dordre. Depuis la loi de finances pour 1997, les recettes au titre des intérêts davances à lACOSS ont vocation à figurer à la ligne 411 () ; cependant, lÉtat na plus consenti davances à lACOSS depuis 1995. Les recettes dordre sont évaluées dans le projet de loi de finances pour 2000 à 17,2 milliards de francs, soit 1,2 milliard de francs de plus que dans la loi de finances initiale pour 1999. Cependant lévaluation des recettes dordre devrait être réduite à 14,4 milliards de francs en 1999, selon la révision associée au présent projet de loi de finances. La forte diminution du taux à court terme (110 points de base), retenue à titre dhypothèse dans le présent projet de loi de finances, ne peut expliquer la stabilité en 2000 des recettes attendues de la rémunération du compte du Trésor à la Banque de France et des opérations de pension sur titres. Les recettes effectivement encaissées à ce titre dépendent très largement des conditions générales dexécution de la loi de finances, qui sont un déterminant essentiel du niveau des encaisses liquides du Trésor, et des opérations visant à préparer le refinancement de lignes importantes dOAT et de BTAN arrivant à échéance. Les recettes de coupon couru sont difficiles à évaluer ex ante. En particulier, selon la direction du Trésor, il nest pas approprié de rapprocher le tableau de financement prévisionnel et les anticipations de taux. En effet, le volume des recettes de coupon couru résulte majoritairement de paramètres liés à la technique démission : dates dadjudication, choix des lignes de titres et volumes démission assurés sur ces lignes. ÉVOLUTION RÉCENTE DES RECETTES EN ATTÉNUATION DES CHARGES DE LA DETTE (En millions de francs)
Sources : direction du budget et Situation du recouvrement des recettes de lÉtat au 31 décembre (direction de la comptabilité publique). C. LE RATIO DENDETTEMENT PUBLIC DEVRAIT DIMINUER EN 2000 Depuis plus dune vingtaine dannées, le ratio dendettement public saccroît inexorablement. La dette de lÉtat ne représentait que 15% du PIB environ en 1980 ; elle atteindrait 48,3% du PIB en 1999 et 48,8% en 2000 (en comptabilité budgétaire). Pour sa part, la dette des administrations publiques représenterait 59,9% du PIB en 2000, alors que le critère fixé dans le traité de Maastricht pour participer à la troisième phase de lunion économique et monétaire était de 60%. A cette évolution préoccupante, il faut trouver trois origines : dune part la persistance de déficits budgétaires élevés pendant plusieurs années de la période considérée ; dautre part une croissance en moyenne trop faible ; enfin une configuration des taux dintérêt favorable à la rente et préjudiciable à lactivité économique. Lendettement public nest ni une fatalité inéluctable ni une charge improductive qui pèserait sur la nation. La théorie économique a, depuis bien longtemps, établi la « règle dor » des finances publiques, selon laquelle le déficit public nintroduit pas de distorsions et reste supportable sil est inférieur au montant de linvestissement public. Mais les caractéristiques du processus réel dendettement constaté ces dernières années diffèrent largement des conditions idéales posées par la « règle dor ». Par ailleurs, lendettement public nest pas grave en soi : une économie qui connaît des taux de croissance suffisamment élevés peut absorber sans dommage laugmentation de la dette. Cependant, il est des situations où la dette peut devenir « proliférante ». A lévidence, le ratio dendettement public reste stable dès lors que lencours de la dette saccroît au même rythme que le PIB en valeur. Or, sous réserve de la non prise en compte des flux nets de dettes, la variation de la dette découle directement du déficit budgétaire. Celui-ci peut se décomposer en deux parties : la charge des intérêts de la dette dune part, le solde budgétaire dit « primaire », dautre part, qui est justement défini comme la différence entre le solde total et la charge dintérêt. Celle-ci peut être calculée en appliquant à lencours de dette un taux dintérêt représentatif de son coût moyen, appelé « taux apparent » de la dette. Il apparaît que, si le taux apparent de la dette est supérieur au taux de croissance en valeur du PIB, la proportion de la dette dans le PIB saccroît même en présence dun solde primaire nul : cest leffet « boule de neige ». Stabiliser la dette nécessite alors de dégager un solde primaire positif. Le niveau du solde primaire qui permet de stabiliser le ratio dette / PIB dépend de trois paramètres : le taux de croissance du PIB (r), le coût moyen de la dette (d) et le montant de la dette (de lannée précédente). Leffort budgétaire quil convient daccomplir doit tendre à égaliser le coût moyen de la dette et le taux de croissance du PIB en valeur. Le solde primaire stabilisant est donc déterminé par lapplication à lencours de dette existant du différentiel d r. Comme cela était prévisible, leffort budgétaire à fournir est dautant plus important que le pays est endetté et que le taux de croissance est faible. Le tableau ci-après, extrait du Rapport, social économique et financier annexé au présent projet, retrace lévolution du solde primaire stabilisant et du solde primaire effectif depuis 1996, pour lensemble des administrations publiques. En 2000, lécart entre ces deux soldes serait désormais positif, à hauteur de 0,5% du PIB, alors quil était négatif à hauteur de 5,4% en 1993. SOLDES EFFECTIFS ET SOLDES STABILISANTS DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
Source : Rapport économique, social et financier. Ainsi, le ratio dendettement public commencerait enfin à décroître, alors quil a dépassé la valeur de référence de 60% en 1998 et 1999, sous linfluence conjuguée de linertie de la dette et du changement de base des comptes nationaux. Lamélioration de la dynamique de lendettement résulte, pour une première part, de la réduction du différentiel entre le taux apparent de la dette et le taux de croissance du PIB nominal. A cet égard, le ralentissement prévu de lactivité économique en 1999 apporterait une contribution défavorable à lassainissement de lendettement public : lécart entre les soldes stabilisant et effectif devrait être accru de 0,2 point de PIB, passant de 0,3 à 0,5% du PIB. Au contraire, en 2000, les effets retardés de la baisse des taux observée jusquen 1999, la reprise de la croissance et la maîtrise des dépenses publiques contribueraient tous ensemble au redressement de la situation financière des administrations : le solde primaire effectif devrait progresser de 0,2 point de PIB, passant de + 1,2% à + 1,4% du PIB entre 1999 et 2000 ; en revanche le solde stabilisant reculerait de 0,8 point de PIB, passant de + 1,7% à + 0,9% du PIB. CHAPITRE II : Le budget des Charges communes a vocation à supporter les dépenses de fonctionnement de lÉtat qui ne peuvent pas relever dun département ministériel particulier. Ces charges concernent les institutions politiques, la fonction publique et les moyens de fonctionnement courant des administrations. I. LES CHARGES DE FONCTIONNEMENT La prise en charge par lÉtat du coût des institutions politiques se traduit par linscription aux Charges communes des crédits du titre II, relatif aux « Pouvoirs publics ». La dotation relative au financement des partis politiques (chapitre 37-04) est transférée vers le chapitre 41-61 du budget de lIntérieur dans le projet de loi de finances pour 2000. A. LES CRÉDITS DES POUVOIRS PUBLICS Sauf rares exceptions, les dépenses constatées sur le titre II sont égales aux crédits initiaux. Ceux-ci seraient de 4,6 milliards de francs en 2000, soit une hausse de 2,1% par rapport aux crédits votés pour 1999. Cette augmentation est inférieure à celle des moyens des services civils pour lensemble du budget général, qui atteint 4,1%. Une nouvelle fois, les dotations demandées pour la Présidence de la République sétablissent en hausse, et passent de 57,3 millions de francs à 59 millions de francs, soit près du triple des crédits initiaux de 1997. Ce mouvement de grande ampleur nest en fait que la traduction dès la loi de finances initiale des besoins manifestés par la Présidence, dont les crédits étaient sous-évalués depuis quelques années. Dailleurs, en 1998, une majoration de crédits, portant sur 44,5 millions de francs, a été effectuée au profit du chapitre 20-12 « Secrétariat général. Cabinet. État-major particulier. Services administratifs. Frais de mission et de documentation. Bibliothèque (présidence de la République) », par un décret daté du 19 août 1998, non publié au Journal officiel. Seuls les documents annexés au projet de loi de règlement pour 1998 retracent lexistence et le montant de cette majoration de crédits. Laugmentation demandée pour les assemblées parlementaires est de 1,3% pour lAssemblée nationale et 3,5% pour le Sénat. Leurs crédits respectifs atteindraient ainsi 2,89 milliards de francs et 1,62 milliard de francs. Conformément à larticle 7 de lordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, ces crédits font lobjet de propositions séparées de la part des questeurs de chaque assemblée. Ces propositions sont arrêtées par une commission commune composée des questeurs des deux assemblées, qui délibère sous la présidence dun président de chambre à la Cour des comptes. Les demandes de crédits sont ensuite inscrites sur le budget des Charges communes et font lobjet dun rapport explicatif (« jaune ») annexé au projet de loi. CRÉDITS ET DÉPENSES DES « POUVOIRS PUBLICS » (Titre II) (en millions de francs)
Les crédits du Conseil constitutionnel seront désormais portés par le seul chapitre 20-51, au lieu de trois précédemment. La description des mesures du projet de loi de finances permet de constater que lessentiel de laugmentation des crédits entre 1999 et 2000 est imputable aux dépenses de fonctionnement (+ 1,2 million de francs). Les crédits, au demeurant minimes (6,7 millions de francs), de la Cour de justice de la République, seraient reconduits au niveau des crédits votés de 1995. Le chapitre 20-62 a bénéficié, en 1999, dun « report du dixième » (soit 520.000 francs) à partir de lexercice 1998, par le biais dun arrêté du 31 mars 1999 pris sur la base de larticle 17, alinéa 3, de lordonnance organique du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances. Puis, les crédits de ce chapitre ont à nouveau été augmenté de 480.000 francs par prélèvement sur le chapitre 37-95 du budget des Charges communes, qui porte des crédits consacrés à la couverture de « dépenses accidentelles ». Les dépenses constatées sur le chapitre 20-62 au 30 septembre 1999 sélèvent à 3,7 millions de francs. B. LE TRANSFERT VERS LE BUDGET DE LINTÉRIEUR DE LA DOTATION POUR FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES Depuis 1990, le budget des Charges communes porte les crédits destinés à compléter le financement des partis politiques. Cette dotation, inscrite sur le chapitre 37-04, résulte de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique et de la loi n° 90-55 du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques. Les articles 8 et 9 de la loi du 11 mars 1988 prévoient la division du montant des crédits en deux fractions égales : la première fraction, destinée au financement des partis et groupements en fonction de leurs résultats aux élections à lAssemblée nationale, est attribuée à celles de ces organisations qui ont présenté des candidats dans cinquante circonscriptions au moins (). La répartition est effectuée proportionnellement au nombre des suffrages obtenus au premier tour par chacun des partis ou groupements concernés, une fois déduits les suffrages recueillis par des candidats déclarés inéligibles, et à lexception des partis et groupements pour lesquels la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques constate un manquement aux obligations légales de présentation des comptes (). la seconde fraction, destinée au financement des partis et groupements politiques représentés au Parlement, est attribuée aux organisations bénéficiaires de la première fraction. Elle est répartie proportionnellement au nombre de membres du Parlement qui ont déclaré au Bureau de leur assemblée, au mois de novembre, y être inscrits ou sy rattacher. La liste de ces parlementaires et leur répartition entre les différents partis et groupements politiques sont transmises au Premier ministre, au plus tard le 31 décembre de chaque année, par le Bureau de chaque assemblée. La répartition des crédits pour 1999 a été effectuée par le décret n° 99-301 du 19 avril 1999, sur la base, notamment, de lexamen, par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, des comptes de campagne relatifs à lannée 1997 publiés au Journal officiel du 18 novembre 1998 et des communications adressées au Premier ministre par le président du Sénat le 9 décembre 1998 et le président de lAssemblée nationale le 16 décembre 1998. RÉPARTITION DE LAIDE PUBLIQUE AUX PARTIS ET GROUPEMENTS POLITIQUES EN 1999 (en milliers de francs)
RÉPARTITION DE LAIDE PUBLIQUE AUX PARTIS ET GROUPEMENTS POLITIQUES EN 1999 (en milliers de francs)
Compte tenu du nombre de suffrages et du nombre délus au Parlement pris en compte dans la répartition de laide publique, la dotation par suffrage exprimé (fraction 1 de laide publique) sélève, en 1999, à environ 10,90 francs et la dotation par élu (fraction 2 de laide publique) sélève à 293.478,26 francs. Par ailleurs, la loi n° 95-65 du 19 janvier 1995 a prévu un dispositif temporaire pour les partis et groupements politiques créés postérieurement aux élections législatives de 1993 et qui ne bénéficient pas des dispositions des articles 8 et 9 de la loi de 1988 modifiée. Ce dispositif est devenu larticle 9-1 de la loi du 11 mars 1988. La formation politique « émergente » reçoit alors une dotation forfaitaire de 2 millions de francs, sous réserve de remplir deux conditions : avoir perçu au cours dune année des dons émanant dau moins 10.000 personnes physiques, dont 500 élus, répartis entre au moins trente départements, territoires doutre-mer ou collectivités territoriales doutre-mer à statut particulier, pour un montant total dau moins un million de francs ; avoir fait constater, par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, que la première condition est remplie, à loccasion du dépôt annuel des comptes auprès de cette Commission. Le Mouvement pour la France et la Ligue communiste révolutionnaire avaient bénéficié de ces dispositions au titre de laide publique pour 1997. En 1998, compte tenu des élections législatives de 1997, ces deux formations, qui ont présenté plus de 50 candidats, ont été réintégrées dans le dispositif de droit commun décrit aux articles 8 et 9 de la loi du 11 mars 1988, perdant ainsi le caractère de formation « émergente » et le bénéfice des versements spécifiques qui sy attachent. En labsence délections générales en 1998, la répartition de laide pour 1999 montre peu de changements par rapport à lannée précédente : il résulte de lexamen des comptes des partis et groupements politiques, par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, que le Mouvement populaire mahorais, le Parti socialiste guyanais et Combat ouvrier doivent être regardés comme nayant pas satisfait à leurs obligations comptables et, en conséquence, perdent le bénéfice de laide publique pour 1999. Ce constat amène à réduire de 1756 le nombre de voix prix en compte dans lattribution de la fraction 1 de laide publique, donc à majorer légèrement les dotations reçues par les autres formations politiques ; compte tenu de la diminution du nombre des élus ayant déclaré appartenir au Centre national des indépendants et paysans, celui-ci rétrograde de la douzième à la treizième place au regard de laide publique totale reçue, au profit du mouvement « Solidaires régions écologie ». Le litige opposant le Front national au Front national-Mouvement national au sujet de la représentation légale du Front national a été tranché par le tribunal de grande instance de Paris le 11 mai 1999, qui a déclaré nul le congrès de Marignane des 23 et 24 janvier 1999. Les dirigeants du Mouvement national ayant fait appel et le tribunal ayant ordonné lexécution provisoire de sa décision, la question du versement de laide publique pour 1999 restait pendante. Le 19 mai 1999, le ministre de lÉconomie, des finances et de lindustrie et le ministre de lIntérieur ont saisi le Conseil dÉtat pour obtenir son avis sur la question de savoir si lÉtat devait procéder sans délai au versement de laide, consignée à titre conservatoire à la Caisse des dépôts et consignations. Le 3 juin 1999, le Conseil dÉtat a estimé que ce versement devait être effectué sans délai ; le ministère de lÉconomie, des finances et de lindustrie a aussitôt demandé à la Caisse des dépôts et consignations de débloquer la somme de 41,1 millions de francs déposée par le Trésor. Par ailleurs, le 4 juin 1999, le juge des référés a estimé que lÉtat navait pas commis une voie de fait en attendant la décision du tribunal de grande instance et lavis du conseil dÉtat avant deffectuer le versement de laide publique à son bénéficiaire. Les crédits demandés pour 2000 pour le financement de laide publique aux partis et groupements politiques sont égaux à 526,5 millions de francs, montant inchangé depuis la loi de finances pour 1994. La dotation est transférée du chapitre 37-04 du budget des Charges communes vers le chapitre 41-61 (nouveau) du budget de lIntérieur. FINANCEMENT DES PARTIS ET GROUPEMENTS POLITIQUES (chapitre 37-04) (en millions de francs)
(a) Le projet de loi de finances pour 1993 prévoyait 290 millions de francs. (b) Le projet de loi de finances pour 1994 prévoyait 580 millions de francs. (c) Un arrêté du 3 avril 1995 a reporté 0,61 millions de francs de crédits de 1994 sur 1995. (d) Deux arrêtés ont accru chacun les crédits de 2 millions de francs. (e) Larrêté du 8 décembre 1997 a majoré les crédits de 4 millions de francs. (f) Un arrêté du 23 mars 1999 a procédé au report de 0,46 million de francs de 1998 vers 1999. (g) Dépenses constatées au 30 septembre 1999. II. LES DÉPENSES RELATIVES À LA FONCTION PUBLIQUE : RÉMUNÉRATIONS, PENSIONS, CHARGES SOCIALES Le budget des Charges communes comporte plusieurs chapitres ayant vocation à porter des crédits intéressant lensemble de la fonction publique : crédits globaux destinés à compléter dautres budgets en tant que de besoin, chapitres-réservoirs destinés à recevoir des crédits en provenance dautres ministères, chapitres spécifiques retraçant les transferts de lÉtat avec divers organismes sociaux, etc. En ce sens, les dotations demandées sur le budget des Charges communes dans tout projet de loi de finances nont quune faible valeur démonstrative des sommes réellement consacrées à la fonction publique. A. LES CRÉDITS POUR RÉMUNÉRATIONS DACTIVITÉ A titre principal, ces crédits sont inscrits sur le budget de chaque ministère. Le budget des Charges communes ne comporte, éventuellement, que des crédits destinés à les abonder, inscrits au chapitre 31-94 « Mesures générales intéressant les agents du secteur public ». · En 1998, 3 milliards de francs ont été inscrits sur le chapitre, à titre de provision pour les négociations salariales engagées alors dans la fonction publique. UTILISATION DES CRÉDITS INSCRITS EN 1998 SUR LE CHAPITRE 31-94 (en millions de francs)
UTILISATION DES CRÉDITS INSCRITS EN 1998 SUR LE CHAPITRE 31-94 (suite) (en millions de francs)
La plupart des mouvements de crédits enregistrés en 1998 sur le chapitre 31-94 avaient pour objectif de pallier des insuffisances de crédits dues, pour certaines, aux conséquences de laccord salarial conclu en février 1998, pour dautres au financement de lindemnité exceptionnelle de CSG allouée aux agents fonctionnaires de lÉtat pour compenser le basculement vers la CSG des cotisations maladie, décidée dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998. En revanche, le mois de décembre a vu plusieurs chapitres de cotisations ou prestations sociales abondés par répartition en provenance du chapitre 31-94 du budget des Charges communes. De même, ce chapitre a été mis à contribution pour pallier linsuffisance des crédits de pension, inscrits sur le chapitre 32-97 du budget des Charges communes. · Le mois de février 1998 ayant vu la conclusion des négociations et la signature dun accord salarial, la dotation de 1998 a été « consolidée » sur lensemble des chapitres de rémunération des autres sections budgétaires dans la loi de finances pour 1999, et aucune dotation nétait donc demandée en 1999 sur le chapitre 31-94 du budget des Charges communes. Le présent projet de loi de finances propose douvrir un crédit de 230 millions de francs pour abonder, le cas échéant, des chapitres de rémunérations dont les dotations se révèleraient trop justes en cours dexercice. B. DES CRÉDITS INITIAUX POUR CHARGES DE PENSION DÉSORMAIS EXHAUSTIFS 1. La suppression du dernier fonds de concours recueillant des contributions extérieures pour charges de pension : lachèvement dun lent processus de clarification · Le chapitre 32-92, sur lequel sont inscrits les crédits relatifs au versement de lÉtat au fonds spécial du régime de retraite des ouvriers des établissements de lÉtat, et le chapitre 32-97, relatif aux pensions, sont les chapitres dimputation des dépenses afférentes aux charges de pension. Depuis la loi de finances pour 1977, les crédits de pension sont inscrits sur les budgets des différents ministères () ; ils sont ensuite transférés sur le budget des Charges communes au début de lexercice. Cependant, le traitement des charges de pension des budgets annexes relève dune logique différente : les fascicules des budgets annexes ne contiennent pas de chapitre 32-92 ou 32-97 : les fonctionnaires retraités sont inclus dans les effectifs des ministères de rattachement ; pour le budget annexe de lAviation civile, la réponse du ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie indique qu« il a été décidé, par souci de clarification comptable, que les dépenses de pensions relatives aux anciens fonctionnaires de cet organisme feraient lobjet dune procédure de rétablissement de crédits au budget de lÉtat ». Un arrêté du 14 janvier 1999 (JO du 22 janvier 1999) a transféré les crédits des chapitres 32-92 de sept budgets vers le chapitre 32-92 du budget des Charges communes. La dotation initiale de 124,8 millions de francs a ainsi été augmentée de 6.011,3 millions de francs. De même, un second arrêté du 14 janvier 1999 (JO du 17 février 1999) a transféré les crédits des chapitres 32-97 de treize budgets vers le chapitre 32-97 du budget des Charges communes. La dotation initiale de 29,4 milliards de francs a été augmentée de 144,4 milliards de francs. Cette méthode permet dafficher sur chaque fascicule budgétaire, à loccasion de la discussion du projet de loi de finances, le « coût complet » des fonctionnaires relevant ou ayant relevé du département ministériel considéré. Elle constitue ainsi un facteur bienvenu de clarté en termes de ressources humaines et de gestion du personnel. En revanche, léclatement des crédits sur les fascicules budgétaires, linscription dune dotation sur les chapitres 32-92 et 32-97 du budget des Charges communes dès la loi de finances initiale, la multiplicité des ressources concourant au financement des dépenses de pension rendent malaisée lappréhension des mécanismes budgétaires relatifs aux charges de pension. Pour autant, le système actuel paraît à votre Rapporteur spécial bien préférable à celui qui voudrait que tous les crédits initiaux de pension soient, dès la loi de finances initiale, inscrits sur le budget des Charges communes.
w La dotation initiale du chapitre 32-92 regroupe le montant de la subvention déquilibre correspondant à la prise en charge des pensions des anciens ouvriers des budgets annexes, de la SEITA et de Météo-France, soit 98,8 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2000. w Pour la loi de finances de lannée n, les budgets des différents ministères portent, sur leurs chapitres 32-97 respectifs, les crédits correspondant au montant des dépenses de pension de leurs fonctionnaires retraités pour la dernière année connue (soit n2), actualisé à la valeur du point « mesures nouvelles » de lannée n. Le chapitre 32-97 du budget des Charges communes (articles 10 et 20) voit inscrire les crédits correspondant au différentiel entre le besoin de lannée n (net du produit attendu des fonds de concours évoqués ci-après) et le total des chapitres 32-97 des divers ministères. La dotation est complétée par des crédits correspondant aux charges de pension dues au titre des agents de France Télécom et de La Poste (article 30), des pensions dAlsace-Lorraine (article 40) et, à compter du présent projet de loi de finances, aux charges de pension dues au titre des agents fonctionnaires de lÉtat employés dans divers organismes publics et semi-publics (article 20). · Avant lexercice 2000, le chapitre 32-97 voyait ouvrir, en cours dannée, des crédits alimentés par deux fonds de concours : le fonds n° 20-2-6-745 recueillait les contributions versées par divers organismes publics ou semi-publics au titre des retraites de leurs personnels (titulaires ou agents de lÉtat détachés) soumis au régime général des pensions civiles et militaires. Le présent projet de loi de finances propose dinscrire, dès la loi de finances initiale, ces charges de pension sur le chapitre 32-97 du budget des Charges communes. Le montant des crédits demandés à ce titre sélève à 5 milliards de francs en 2000 ; le fonds n° 20-2-6-768 recevait, jusquà la fin de lexercice 1998, les versements effectués par La Poste au titre du remboursement, par cet exploitant public, des dépenses de pensions servies à son personnel titulaire (article 30 de la loi du 2 juillet 1990). La loi de finances initiale pour 1999 a procédé à la clôture de ce fonds de concours, qui ne devrait plus enregistrer en 1999 que la régularisation par La Poste des paiements au titre des pensions servies en 1998. Les recettes provenant du remboursement, par les organismes concernés, des dépenses occasionnées par la prise en charge des pensions de leurs agents titulaires sont désormais inscrites à létat A annexé à larticle déquilibre de la loi de finances : sur la ligne 508, depuis lexercice 1999, pour les recettes en provenance de La Poste ; sur la ligne 509 (nouvelle), à partir de lexercice 2000, pour les recettes en provenance des autres organismes publics et semi-publics. Le taux de la contribution de ces organismes est fixé à 33% du montant des émoluments soumis à retenue. Le Gouvernement a souhaité, avec cette opération de clarification budgétaire, répondre à un souhait exprimé en 1994 par le Conseil constitutionnel. Pour autant, votre Rapporteur spécial remarque que labandon de la procédure du fonds de concours permet désormais de « déconnecter » la dépense de la recette correspondante. Ainsi, indépendamment de lombre portée des décisions rendues par le Conseil constitutionnel, il nest pas impossible que la suppression du fonds de concours n° 20-2-6-768 ait un lien avec les dispositions du contrat de plan entre La Poste et lÉtat conclu en 1998. Ce dernier sest, en effet, engagé à stabiliser « en francs constants au niveau des charges dues au titre de 1997, les charges de retraites de La Poste dues au titre des années du contrat dobjectifs et de progrès ». Ceci implique que lÉtat devrait être amené à financer sur le budget général une part au demeurant croissante des charges auparavant entièrement supportées par La Poste. Votre Rapporteur spécial na obtenu aucune information sur cette question. · Pour 2000, le besoin de financement du régime des pensions (y compris charges dues à la compensation et à la surcompensation entre régimes spéciaux de sécurité sociale) est évalué à 206,2 milliards de francs. Du fait de la suppression des fonds de concours précités, ce besoin de financement est désormais intégralement retracé par les crédits budgétaires demandés sur : le chapitre 32-97 du budget des Charges communes (35.750 millions de francs) ; les chapitres 32-97 des autres sections (150.542 millions de francs) ; le chapitre 64-12 « Participation aux charges de pension » du budget annexe de lAviation civile (522,6 millions de francs) ; le chapitre 33-91, article 40, du budget des Charges communes (19.390 millions de francs). LÉQUILIBRE FINANCIER DU RÉGIME DE PENSIONS CIVILES ET MILITAIRES DE LÉTAT (en millions de francs)
(a) Pour respecter la nécessaire cohérence avec les résultats dexécution des exercices antérieurs et la structure du PLF 2000, le montant des pensions civiles hors PTT pour lexercice 1999 inclut le produit attendu du fonds de concours n° 20-2-6-745. (b) Fonds de concours n° 20-2-6-768 jusqu'en 1998. (c) Pour la LFI 1999 et le PLF 2000, les parts salariale et patronale sont estimées par lapplication de taux de retenue respectifs de 7,85% et 36,75% à une masse indiciaire évaluée à partir du montant porté à la ligne 502 du fascicule des voies et moyens annexé au PLF 2000. (d) Fonds de concours n° 20-2-6-745 jusquen 1999. Les crédits budgétaires progressent de 7,9% par rapport à la loi de finances pour 1999, mais de 4,2% seulement si lon inclut dans les crédits de 1999 le produit attendu du fonds de concours n° 20-2-6-745, « budgétisé » dans le présent projet. Cette progression découle de trois facteurs : une correction négative de la base au vu des perspectives dexécution de lexercice 1999 ( 170 millions de francs) ; une augmentation de 4,30% des dépenses prévues pour pensions civiles et militaires (hors La Poste et France Télécom), dont 1,22% au titre de leffet en année pleine 2000 des mesures dapplication de laccord salarial mises en uvre en 1999, 3,20% au titre de la progression du nombre et du montant unitaire des pensions versées et 0,11% au titre de divers ajustements comptables ; une progression de 4,62% des dépenses prévues au titre des retraites de La Poste et France Télécom, dont 1,24% au titre de leffet en année pleine 2000 des mesures dapplication de laccord salarial mises en uvre en 1999, 3,40% au titre de la progression du nombre et du montant unitaire des pensions versées et 0,01% au titre de divers ajustements comptables. La capacité de financement du régime de retraite provient de la contribution du budget général (qui peut sanalyser comme une cotisation fictive de lÉtat employeur ou comme une subvention au régime) et des contributions diverses venant en déduction de la charge budgétaire supportée par lÉtat, portées sur plusieurs lignes de recettes de létat A : ligne 501 : les retenues sur traitement indiciaire des agents de lÉtat sont calculées à hauteur de 7,85% du traitement brut ou de la solde brute, à lexclusion dindemnités de toute nature (27,95 milliards de francs) ; ligne 508 : la contribution de La Poste (15,35 milliards de francs) ; ligne 502 : la contribution de France Télécom (versée en application des dispositions de larticle 6 de la loi n° 96-660 du 26 juillet 1996 relative à lentreprise nationale France Télécom) est constituée du montant de la retenue pour pension à la charge des fonctionnaires en activité (7,85% du traitement indiciaire) et dune contribution « employeur » assise sur la masse salariale indiciaire, dont les modalités de calcul sont fixées par le décret n° 97-139 du 13 février 1997, soit 36,75% de cette masse salariale indiciaire. La contribution de France Télécom est fixée à 8,90 milliards de francs dans le projet de loi de finances pour 2000 ; ligne 509 : la contribution des organismes publics et semi-publics évoquée ci-avant (5,03 milliards de francs) ; ligne 818 : le versement, prévu par larticle 46 de la loi de finances initiale pour 1997, effectué par létablissement public gestionnaire de la « soulte France Télécom » (1,33 milliard de francs). Lensemble de ces contributions sélèverait à 58,56 milliards de francs en 2000. La charge nette du régime de retraite des fonctionnaires civils et militaires pour le budget général serait donc de 147,64 milliards de francs en 2000. 2. Le « rapport Charpin » a éclairé les perspectives du régime de retraite des fonctionnaires de lÉtat Les retraités de la fonction publique représentent, au 31 décembre 1998, près de 1 250 000 personnes pour les pensions civiles (y compris La Poste et France Télécom) et 570 000 personnes pour les pensions militaires. Le nombre de retraités militaires est à peu près stable, alors que celui des pensionnés civils augmente de façon significative. ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PENSIONS DE RETRAITE EN PAIEMENT AU 31 DÉCEMBRE (a)
(a) Ce tableau ne recense que les pensions principales et non les accessoires de pension (majorations pour enfants, majorations pour tierce personne, pensions temporaires dorphelins, etc.). (b) Pensions exceptionnelles, dotations sur les canaux dOrléans et du Loing. Source : Situation de la dette viagère au 31 décembre (Service des pensions) Cependant, le régime des pensions de lÉtat bénéficie toujours dun rapport démographique plus favorable que celui du régime général : en 1998, le rapport du nombre des actifs cotisants au nombre de pensionnés directs est en effet égal à 1,88 pour le premier, contre 1,7 environ pour le second, étant entendu que le rapport démographique des fonctionnaires civils est nettement supérieur à celui des militaires : 2,2 contre 0,8. Cet avantage devrait samenuiser progressivement, par une conséquence naturelle de la politique de stabilisation des effectifs dans la fonction publique et de laugmentation des effectifs pensionnés. Le rapport présenté au Premier ministre, le 30 avril 1999, par M. Jean-Michel Charpin, commissaire général du Plan, dresse un panorama des projections démographiques des différents régimes de retraite, sur la base de deux scénarios macro-économiques définis par le commissariat du Plan.
En 1998, un grand nombre de régimes de retraite ont des rapports démographiques favorables. Le rapport démographique des effectifs de droits directs de la majorité des régimes étudiés est supérieur à 1,5. En 2040, par contre, quasiment tous les régimes étudiés ont un rapport démographique inférieur à 1. Ce constat général de dégradation de la situation démographique des régimes de retraite cache des situations très diverses : la situation démographique des régimes actuellement les plus déséquilibrés (marins, mines, non-salariés agricoles et SNCF) reste relativement stable voire saméliore.; la situation démographique des autres régimes se dégrade dautant plus vite quelle est bonne en 1998. Cette évolution est très marquée au cours de la période 2005-2010 et se poursuit au-delà. Ainsi, une certaine convergence apparaît entre les différents régimes. Elle est liée au phénomène de vieillissement général de la population et à la fin de la montée en charge des régimes les plus jeunes, dans lesquels le nombre de retraités de droits directs est multiplié par plus de 3. Ce phénomène de vieillissement et de convergence des régimes de retraite est peu sensible aux différents scénarios. En effet, les différences dévolution deffectifs restent relativement peu importantes par rapport à la croissance du nombre de retraités.
Les hypothèses retenues par les services de lÉtat dans les projections adressées par eux au Commissariat général du Plan ont été établies « en cohérence avec les deux scénarios macro-économiques : leurs effectifs [régimes des fonctionnaires de lÉtat et de lIRCANTEC] décroissent à partir de 2005-2010, au même rythme que celui de la population active occupée dans le scénario 1, et restent stables dans le scénario 2 » (). Dans le scénario 1, les effectifs de cotisants diminuent de 0,1% par an sur la période 1998-2020 et de 0,4% par an sur la période 2020-2040, pour le régime des fonctionnaires de lÉtat. Ceci correspond à une diminution totale de 10% des effectifs cotisants sur lensemble de la période de projection. RAPPORT DÉMOGRAPHIQUE DES DROITS DIRECTS
Source : J. M. Charpin, Lavenir de nos retraites, Commissariat général du Plan, mai 1999 Dans sa réponse au questionnaire budgétaire de votre Rapporteur spécial, la direction du budget a apporté des précisions complémentaires. « En terme de calendrier, à législation et comportements inchangés, le choc démographique propre au régime des fonctionnaires saccentue à compter de 2005, puis atteint un point haut situé en 2010, avec une progression annuelle du nombre des pensionnés de + 2,5%. Cest la conséquence directe du départ à la retraite des classes dâge nombreuses nées entre 1945 et 1950. En conséquence, dici 2012, plus de la moitié des fonctionnaires aujourdhui en activité auront pris leur retraite. Il convient de distinguer deux périodes : « de 1997 à 2010, le nombre de départs en retraite passe de 56.000 à 95.000 par an ; « de 2010 à 2020, le nombre de départs en retraite passe de 95.000 à 80.000 par an, pour se stabiliser à ce niveau jusquen 2040. » · Indépendamment de lévolution démographique défavorable, les mécanismes de valorisation des retraites exercent une influence déterminante sur la charge budgétaire supportée par lÉtat. De 1990 à 1998, le montant des pensions civiles exprimé en francs constants de 1998 est passé de 90,5 milliards de francs à 124,9 milliards de francs, soit une hausse annuelle moyenne de 4,1%. Dans le même temps, le montant total des pensions militaires (en francs constants de 1998) passait de 42,8 milliards de francs à 45,9 milliards de francs, soit une augmentation annuelle moyenne de 0,9%. Or, sur la même période, les effectifs de pensionnés ont augmenté de 24,6% pour les pensions civiles et ont diminué de 1,9% pour les pensions militaires. Lamélioration de la pension moyenne servie aux retraités résulte de cinq facteurs : lélévation de lindice retenu pour la liquidation des pensions nouvelles, qui résulte à la fois de leffet des mesures générales ou catégorielles et de lélévation des qualifications individuelles. Lindice moyen des pensions des fonctionnaires civils partant à la retraite est passé de 471 en 1990 à 548 en 1997 ; laugmentation du taux de liquidation des pensions nouvelles, due à lallongement de la carrière des personnes faisant valoir leur droit à pension. Ce taux est passé de 65,2% en 1990 pour les fonctionnaires civils ou militaires à 67,9% pour les fonctionnaires civils et 67,2% pour les militaires en 1997 ; leffet sur les pensions déjà liquidées des revalorisations du point de la fonction publique. Les pensions sont, en effet, libellées en points indiciaires et servies chaque mois en fonction de la valeur du point fonction publique en vigueur ; lapplication aux pensions déjà liquidées de certaines mesures incluses dans les accords salariaux de la fonction publique, notamment celles qui concernent lattribution de points dindice uniformes ou différenciés ; lapplication des dispositions de larticle L. 16 du code des pensions civiles et militaires de retraite, qui prévoient loctroi aux pensionnés de mesures statutaires octroyées aux actifs, sous conditions. Les principales révisions en hausse des pensions déjà liquidées lont été au titre des dispositions de larticle L. 16 du code des pensions civiles et militaires de retraite. Sur longue période, les données disponibles à partir de 1979 permettent de dégager un impact structurel positif sur le pouvoir dachat estimé à + 0,3% par an en moyenne, avec une accélération sur la période la plus récente. Selon la direction du budget, « depuis 1986, les révisions indiciaires au titre de larticle L. 16 ont généré, pour lensemble des civils et des militaires, un montant cumulé de charges supplémentaires de plus de 60 milliards de francs pour le budget de lÉtat. En 1998, le coût, en année pleine, des révisions effectuées en application de larticle L. 16 du code des pensions civiles et militaires de retraite a représenté près de 166 millions de francs (137 millions de francs au titre des pensions militaires et 28 millions de francs au titre des pensions des fonctionnaires civils) et pourrait atteindre 162 millions de francs en 1999 (70 millions de francs pour les militaires et 92 millions de francs pour les fonctionnaires civils), augmentant ainsi la base budgétaire par rapport à 1985 de près de 8,5 milliards de francs supplémentaires par an (total civils dont PTT et militaires) ». Le rapport précité du Commissariat au Plan permet davoir une vision comparée de la croissance des pensions moyennes de différents régimes de retraite : pour les régimes spéciaux, « lévolution de la pension moyenne suit pratiquement celle des salaires en projection. Leffet entrées-sorties nest contrecarré ni par des baisses significatives de durée de cotisation, ni par des réformes passées ». CROISSANCE DES PENSIONS MOYENNES DES RÉGIMES DE RETRAITE
(a) EDF, GDF, SNCF, RATP, Banque de France. Source : J. M. Charpin, Lavenir de nos retraites, Commissariat général au Plan, mai 1999 · Synthétisant limpact de ces influences comjuguées sur la charge pour lÉtat du régime des pensions de ses fonctionnaires, la direction du budget indique que « lévolution démographique combinée à la croissance de la pension moyenne devrait conduire à un coût croissant des charges de pensions du régime et générer, à lhorizon 2040, un besoin de financement supplémentaire de plus de 40 points de cotisations à financer en 40 ans. Le financement à dégager est donc équivalent en moyenne à 1 point de cotisation supplémentaire par an sur toute la période, soit + 1,5 point par an sur la période 2005 à 2015 et + 0,8 point de 2015 à 2040 ». En termes absolus, le besoin de financement supplémentaire établi dans le cadre de la projection à lhorizon 2040 sélève à plus de 280 milliards de francs dans le scénario 1 (soit 40,9 points de cotisation) ou près de 255 milliards de francs dans le scénario 2 (soit 33,5 points de cotisation), hors transferts de compensation. Lintégration des transferts de compensation ramène ces chiffres à 263 milliards de francs (soit 38,4 points de cotisation) et 240 milliards de francs (soit 31,7 points de cotisation) respectivement. A lévidence, une telle situation nest pas tenable pour les finances publiques. Le Premier ministre a tracé, dès la remise du « rapport Charpin », les perspectives de laction future du Gouvernement. A lissue de la première phase le diagnostic concerté représentée par le travail du commissariat du Plan, une nouvelle phase de concertation sest ouverte, animée par Mme Martine Aubry, ministre de lEmploi et de la solidarité, avec le concours des autres ministres concernés. Suite à cette concertation, le Gouvernement devrait formuler les orientations générales de réforme des régimes de retraite, sur la base de trois principes : la consolidation des régimes de retraite par répartition ; la reconstruction dune société de plein emploi ; la progressivité de la réforme. Sur ce dernier point, notamment, le Gouvernement a prévu de proposer aux partenaires sociaux de réfléchir, dans le cadre de la réforme des systèmes de retraite, à la mise en place dun dispositif permanent de pilotage du système des retraites. Associant les partenaires sociaux, ce dispositif permettrait, dune part, de faire régulièrement le point sur létat de la mise en uvre des réformes et les évolutions prévisibles, dautre part, de proposer au Gouvernement les ajustements nécessaires, en vue dassurer léquilibre de nos régimes de retraite dans les vingt prochaines années. 3. Le régime de pensions des ouvriers des établissements industriels de lÉtat Le Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de lÉtat (FSPOEIE), institué par la loi du 21 mars 1928 et organisé actuellement par le décret n° 65-836 du 24 septembre 1965, est chargé dassurer le service des pensions (invalidité et vieillesse) concédées ou révisées au profit des ouvriers des établissements relevant du ministère de la défense et des services industriels de lÉtat. ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PENSIONS SERVIES PAR LE RÉGIME
(a) Estimation du FSPOEIE (rapport annuel 1998) Source : direction du budget Ce fonds est partiellement financé par une retenue sur les salaires, fixée à 7,85% depuis le 1er février 1991 (diminués de la remise forfaitaire) et une contribution patronale égale à 10,34% du 1er mars 1991 au 1er janvier 1999. En effet, le Gouvernement a engagé, dans la loi de finances pour 1999, un processus de clarification du financement du FSPOEIE. Le taux de cotisation employeur a été relevé, avec effet au 1er janvier 1999, de 10,34% à 24%. Ce relèvement permettra dapprécier de façon plus fine le coût effectif des personnels employés par les ministères concernés. Toutefois, la principale ressource du régime est constituée par la subvention déquilibre accordée par lÉtat (chapitre 32-92), qui est répartie entre les budgets de divers ministères et les budgets annexes de lAviation civile et des Monnaies et médailles au prorata du nombre de retraités. Ce régime de pension subit en effet un très fort déséquilibre démographique, dû pour lessentiel aux possibilités de départ avant 60 ans et à la baisse des effectifs employés par le ministère de la défense. ÉQUILIBRE DE FINANCEMENT DU RÉGIME DES PENSIONS DES OUVRIERS DE LÉTAT (en millions de francs)
(a) Perspectives dexécution pour lexercice 1999, évaluées au mois de juillet 1999. Source : direction du budget Le taux de cotisation implicite global assurant léquilibre du régime (dépenses totales rapportées à la masse salariale soumise à cotisations) est estimé à 99% pour lexercice 1999 et 104% pour 2000. La subvention versée par lÉtat représente 59,2% du total des dépenses en 1999 et 60,4% en 2000. Le rapport démographique de ce régime spécial est appelé à se dégrader de façon continue pour les années à venir, compte tenu notamment de la baisse des effectifs ouvriers du ministère de la défense. A ce titre, le dispositif de dégagement des cadres défini par le décret n° 98-358 du 12 mai 1998 relatif à la cessation anticipée dactivité des ouvriers de lÉtat des services et établissements de la direction des constructions navales concernerait 880 personnes en 1998, 829 en 1999 et 712 en 2000, pour une charge budgétaire de 256 millions de francs en 1999 et 363 millions de francs en 2000 (). Les prévisions dévolution sont donc élaborées à partir des évolutions constatées pour les années passées tout en intégrant les phénomènes spécifiques liés au ministère de la défense. A lhorizon 2002, le régime devrait compter environ 63.000 cotisants pour 114.000 pensionnés. En définitive, le montant total de la subvention déquilibre devrait sétablir, en 2000, à 5.902,3 millions de francs (dont 98,8 millions de francs imputés dès la loi de finances initiale sur le chapitre 32-92 du budget des Charges communes), soit une diminution de 3,8% par rapport au montant de 6.113,9 millions de francs voté dans la loi de finances pour 1999. Cependant, la dotation demandée pour 2000 montre une augmentation de 4,2% par rapport à la perspective dexécution de lexercice 1999 (5.668,8 millions de francs). C.- LES CHARGES SOCIALES DE LÉTAT 1. Les cotisations sociales à la charge de lÉtat employeur Les cotisations sociales de lÉtat employeur sont inscrites aux articles 10, 20 et 30 du chapitre 33-91 « Personnel en activité. Prestations et versements obligatoires », doté de crédits évaluatifs. Elles sélèveraient en 2000 à un peu plus de 33,8 milliards de francs, en diminution de 323 millions de francs par rapport à 1998 ( 0,9%). · Le versement de lÉtat à la Caisse nationale dallocations familiales (article 10) est égal à la différence entre le montant des cotisations dues par lÉtat employeur sur les rémunérations de ses agents permanents en poste en métropole et celui des prestations familiales directement servies par lui à ses agents. Au cours des derniers exercices, les crédits consacrés à lapurement CNAF ont nettement augmenté en raison de lévolution limitée du montant des prestations familiales servies par lÉtat à ses fonctionnaires. En particulier, il a été constaté que les allocations familiales et le complément familial de traitement qui représentent près de 75% du montant des prestations versées connaissent une croissance sensiblement inférieure à celle des mêmes prestations versées directement par les caisses dallocations familiales. Comme lindique la direction du budget, « par construction, une croissance de la masse salariale plus rapide que celle des prestations se traduit par une amplification plus vive encore des charges dapurement. Cette évolution reste toutefois neutre pour lÉtat dans la mesure où, à masse salariale inchangée, les surcoûts dapurement trouvent leur contrepartie dans de moindres dépenses sur les chapitres 33-91 des budgets ministériels ». Un arrêté du 26 novembre 1996 a porté de 4,8% à 5,2% le taux de cotisation de lÉtat. Ce taux est inférieur de 0,2 point au taux de droit commun (5,4%) « en raison des charges de gestion supportées par lÉtat ». Pour 2000, le projet de loi de finances intègre une dotation dapurement CNAF de 10.129 millions de francs, soit une augmentation de 2,8% par rapport à la dotation de loi de finances initiale pour 1999 (9.940 millions de francs). Ces crédits correspondent aux charges prévisibles dapurement pour 2000, indépendamment des éventuelles régularisations à effectuer au titre des exercices antérieurs. Lévolution retenue repose sur les éléments suivants : une masse salariale prise en compte de 312.041 millions de francs (+ 2,2% par rapport à 1999), soit une cotisation théorique de 16.226 millions de francs ; des prestations versées de 6.007 millions de francs ( 0,9% par rapport à 1999) ; un apurement dû (acomptes) de 16.226 6.007 = 10.129 millions de francs. · Les cotisations maladie versées au titre des personnels civils titulaires sont retracées à larticle 20. Lassiette de calcul des cotisations de sécurité sociale maladie pour les fonctionnaires de lÉtat est constituée par le traitement indiciaire brut soumis à retenue pour pensions tel que défini à larticle L. 61 du code des pensions civiles et militaires. Le taux de cotisations patronales dassurance maladie à la charge de lÉtat est de 9,7% pour ses fonctionnaires en métropole, dans les DOM, en Polynésie et à létranger. En revanche, un taux dérogatoire de 2,95% est appliqué aux fonctionnaires détachés dans les TOM (hors Polynésie et Saint-Pierre-et-Miquelon) pour les périodes de présence sur le territoire métropolitain. Enfin, un taux dérogatoire de 4,8% est appliqué pour les fonctionnaires détachés à Saint-Pierre-et-Miquelon. Depuis lentrée en vigueur du décret n° 96-1165 du 26 décembre 1996, le 1er janvier 1997, les modalités de versement des cotisations patronales dassurance maladie de lÉtat ont été modifiées. Avant cette date, lÉtat versait directement de manière centralisée, à partir du chapitre 33-91, article 20, du budget des Charges communes, les cotisations maladie quil devait au titre de lensemble de ses personnels titulaires (hors militaires). Depuis le 1er janvier 1997, les versements de cotisations maladie de lÉtat son assurés mensuellement aux URSSAF par les services chargés de la paie des agents de lÉtat : les versements sont effectués le 5 de chaque mois au titre du mois précédent. Cette réforme conduit à transposer à lÉtat les modalités applicables aux employeurs privés. Au plan budgétaire, linscription de ces cotisations sur le budget des Charges communes a été maintenue « afin de ne pas induire un bouleversement de la présentation des charges des différentes sections ministérielles ». En gestion, deux arrêtés de transfert (pris en début et en fin dannée) permettent de répartir ces crédits du budget des Charges communes sur les chapitres 33-90 des différents ministères, afin dy imputer les dépenses correspondantes. Toutefois, le ministère de la défense a été doté dès le projet de loi de finances pour 1997 des crédits de cotisation maladie afférents à ses personnels civils. Lensemble de cette procédure permet « de mieux contrôler lexécution de la dépense des différents ministères ». En effet, larrêté de transfert de fin dannée est ajusté en fonction de la dépense effectivement constatée pour les personnels titulaires concernés. Le projet de loi de finances pour 2000 voit une nouvelle transformation « de structure » sur larticle 20 du chapitre 33-91. Les expériences de modernisation de la gestion administrative amènent à créer, sur le budget de lIntérieur et sur le budget Économie, finances et industrie, des chapitres globalisés portant les crédits pour dépenses de personnel et de fonctionnement relatifs, pour le premier, à quatre préfectures, et pour le second, aux moyens affectés à la direction générale des impôts. Ces opérations conduisent à transférer vers ces chapitres globaux les crédits correspondant, pour les services concernés, aux cotisations patronales de sécurité sociale, au titre du régime dassurance maladie des personnels civils titulaires de lÉtat. En miroir, les crédits du chapitre 33-91 du budget des Charges communes sont minorés de 1.089,1 millions de francs. En définitive, la dotation demandée pour 2000 sélève à 23,3 milliards de francs, en diminution de 508 millions de francs par rapport à la dotation initiale de 1999. · Comme tout employeur, lÉtat est tenu de verser une contribution au Fonds national daide au logement. Conformément au droit commun, cette contribution est égale à 0,1% de lassiette salariale plafonnée. Les crédits demandés pour 2000 à ce titre sélèvent à 266 millions de francs (article 30 du chapitre 33-91). · Enfin, le chapitre 33-92 « Personnel en activité. Prestations et versements obligatoires. Crédits globaux » est supprimé dans le présent projet, alors quil était doté de 100 millions de francs dans la loi de finances initiale pour 1999. Il ne donnait lieu à aucune dépense directe, ses crédits servant uniquement à compléter les dotations inscrites aux budgets des différents ministères pour faire face aux charges sociales quils supportent directement : cotisations patronales pour les agents non titulaires, versement transport, cotisations patronales à lIRCANTEC, etc. Les crédits ouverts dans la loi de finances initiale pour 1999 seront annulés dans le projet de loi de finances rectificative qui sera prochainement déposé sur le bureau de lAssemblée nationale. 2. Les charges relevant de la participation de lÉtat aux mécanismes de compensation Larticle 40 du chapitre 33-91 retrace la contribution de lÉtat aux mécanismes de compensation et de surcompensation des régimes dassurance vieillesse. Elle sétablirait en 2000 à 19,4 milliards de francs, diminuant de près de 1 milliard de francs par rapport aux crédits votés de 1999, alors que ceux-ci avaient augmenté denviron 1,8 milliard de francs par rapport aux crédits votés pour 1998. Le montant à verser par lÉtat est déterminé par un système dacomptes et dapurements. Il résulte de ces apurements un décalage entre les exercices budgétaires et les exercices comptables des régimes sociaux. Par ailleurs, certains apurements négatifs (mais pas tous) donnent lieu à un encaissement de recettes non fiscales, inscrites sur la ligne 805. Un arrêté du 24 février 1999 (publié au Journal officiel du 4 mars 1999) a fixé pour 1999 les montants et les dates de versement des acomptes à divers régimes de sécurité sociale, relatifs aux compensations généralisées vieillesse et maladie, aux compensations bilatérales maladie et à la compensation spécifique entre les régimes spéciaux dassurance vieillesse. La lecture des tableaux portés en annexes IV et V montre que le montant des acomptes dus par lÉtat en 1999 sélève à 21,3 milliards de francs, dont 13,2 milliards de francs au titre de la compensation généralisée et 8,1 milliards de francs au titre de la compensation spécifique. Pourtant, 20,4 milliards de francs seulement ont été inscrits dans la loi de finances pour 1999 ; linsuffisance apparente des crédits est donc de 860 millions de francs. Cependant, les acomptes au titre de lexercice 1999 ne sont pas les seuls déterminants de la dépense budgétaire à enregistrer sur cet exercice : il convient de prendre en compte les apurements sur exercices antérieurs. A cet égard, larrêté du 26 juillet 1999 (publié au Journal officiel du 30 juillet 1999) fixant pour 1997 les montants des transferts définitifs des compensations généralisées vieillesse et maladie, bilatérales maladie et spécifique entre les régimes spéciaux dassurance vieillesse montre que deux corrections doivent être prises en compte : lÉtat a, pour lexercice 1997, payé des acomptes supérieurs de 408,8 millions de francs au montant des transferts effectivement dus au titre de la compensation généralisée ; lÉtat a, pour lexercice 1997, payé des acomptes inférieurs de 184,5 millions de francs au montant des transferts effectivement dus au titre de la compensation spécifique ; En définitive, la régularisation définitive de lexercice 1997 tend à minorer les dépenses budgétaires de 224,3 millions de francs. Le décalage total entre la dotation initiale pour 1999 et le montant des dépenses attendues sélève donc à 635,7 millions de francs. La dotation demandée pour 2000 est fondée sur les calculs conjoints du ministère de lemploi et de la solidarité et du ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie destinés à préparer la réunion de la Commission des comptes de la sécurité sociale de lautomne 1999. Outre limpact favorable des diverses révisions de données des autres régimes, la décroissance observée dans le présent projet de loi de finances est notamment imputable à deux facteurs : lévolution très faible de la prestation de référence entre 1999 et 2000, qui fonde les calculs de compensation vieillesse. Pour le calcul de la dotation 1999, la prestation de référence du BAPSA avait été retenue. Elle saccroissait de 4,3% par rapport à 1998. Pour les calculs de la dotation 2000, la prestation ORGANIC a été prise comme référence. Elle est plus base et moins dynamique que celle du BAPSA et apparaît en hausse de 0,9% par rapport à la prestation BAPSA utilisée en 1999. Ceci tend à limiter mécaniquement la progression des charges en 2000 ; la diminution des effectifs publics retenus pour les calculs en 2000. En effet, les agents en congé de fin dactivité ne sont plus comptabilisés comme cotisants mais pas encore comme retraités. III. LES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT COURANT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES A. UNE RÉDUCTION DRASTIQUE DU PÉRIMÈTRE DES CRÉDITS POUR DÉPENSES ORDINAIRES Le budget des Charges communes comportait, traditionnellement, plusieurs chapitres de crédits pour dépenses ordinaires de fonctionnement des administrations. Les rapporteurs spéciaux successifs sur le budget des Charges communes ont souligné, à plusieurs reprises, combien la distinction était parfois malaisée entre ceux qui avaient une réelle légitimité à y figurer, au titre des « charges communes », et ceux qui auraient plutôt dû être inscrits sur le budget des Services financiers. Ces réflexions réitérées semblent avoir été entendues, puisque le projet de loi de finances pour 2000 réduit à de neuf à trois le nombre des chapitres de cette nature relevant du budget des Charges communes (). LES CRÉDITS RELATIFS AUX DÉPENSES ORDINAIRES (en millions de francs)
1. Six chapitres supprimés dans le projet de loi de finances pour 2000 · La nature composite du chapitre 34-91 « Services rendus par La Poste à ladministration » militait, à lévidence, pour quil fût inscrit sur le budget des Services financiers. Avant la réforme de 1990 érigeant La Poste en exploitant public autonome, les administrations étaient dispensées daffranchissement. LÉtat versait à La Poste, de façon globale, la compensation des prestations effectuées dans le cadre de la franchise postale, à partir de larticle 10 du chapitre 34-91 du budget des Charges communes, sauf lexception des services financiers, pour lesquels le versement de lÉtat était effectué à partir de larticle 71 du chapitre 34-91 du budget du même nom. La suppression de la franchise postale à compter du 1er janvier 1996 a conduit les ministères à saligner sur le régime commun daffranchissement du courrier. Le montant global des crédits, inscrits en 1996 sur le chapitre 34-91 du budget des Charges communes, a fait lobjet de répartitions vers les différents budgets en début de gestion puis, dans les loi de finances ultérieures, le montant des crédits daffranchissement a été inscrit directement sur chacune des sections budgétaires. Depuis 1997, seuls figurent désormais sur le budget des Charges communes, au titre de la franchise postale, les crédits consacrés à la franchise postale résiduelle pour les envois des cécogrammes des aveugles, le courrier des autorités de la principauté de Monaco et le courrier reçu par la Présidence de la République, soit un total de 22 millions de francs en 1997 et 1998, réduit à 17 millions de francs en 1999 sur la base de la consommation constatée en 1997 et de la consommation prévisible en 1998. Ces crédits pouvaient, dans une certaine mesure, relever des « charges communes ». En revanche, larticle 20 du chapitre 34-91 a pour objet la compensation des services rendus aux comptables et régisseurs publics par La Poste au travers de la tenue des comptes chèques postaux. La dotation initiale était fixée à 1.210 millions de francs depuis 1990, la consommation des crédits étant soit égale, soit inférieure, compte tenu dannulations intervenant en gestion. Une mission daudit conduite par lInspection générale des finances a montré que le coût réel supporté par La Poste au titre de la gestion des CCP des comptables et régisseurs publics est, en fait, largement inférieur aux évaluations traditionnelles qui fondaient la dotation et les dépenses budgétaires. Les lois de finances pour 1998 et 1999 ont réduit, respectivement, de 230 millions de francs et 383 millions de francs les crédits de larticle 20. Le projet de loi de finances pour 2000 procède à une nouvelle réduction, portant sur 297 millions de francs. La dotation est transférée sur le chapitre 37-01 « Rémunérations pour services rendus » (nouveau) du budget Économie, finances et industrie. · Le chapitre 34-95 « Dépenses dinformatique et de télécommunication » a été créé par la loi de finances pour 1986. Sa dotation est destinée à financer des projets pilotes à caractère innovant, des projets dintérêt interministériel transposables à dautres administrations ou encore des études dorganisation. La décroissance des crédits observée de 1990 (29,4 millions de francs) à 1996 (21 millions de francs) résulte du développement régulier de léquipement informatique des administrations grâce à leurs crédits propres de fonctionnement, qui a rendu moins nécessaires, selon le ministère de lÉconomie, des finances et de lindustrie, les financements complémentaires et incitatifs. La dotation sest ensuite stabilisée, suivant la tendance générale constatée pour les crédits informatiques des différents ministères. Les crédits ouverts en 1998 ont été intégralement utilisés par le biais de deux arrêtés de transfert, afin dintégrer les projets interministériels prioritaires du Programme daction gouvernemental pour la société de linformation. La dotation demandée pour 1999 (21 millions de francs) a été abondée de 20 millions de francs par le décret davance n° 99-753 du 2 septembre 1999, afin de financer les projets interministériels AdER (réseau intranet de ladministration et messagerie inter-administrations) et ACCORD (nouvelle chaîne informatique de comptabilisation des dépenses de lÉtat). Une première répartition a été effectuée, par un arrêté du 10 septembre 1999, au profit du budget des Services financiers pour financer une tranche des projets ACCORD et AdER (10 millions de francs). Une deuxième répartition a été effectuée par un arrêté du 28 septembre au profit de neuf sections budgétaires, pour financer les projets déjà retenus par le comité technique gérant les projets concernés par le chapitre (17,8 millions de francs). Enfin, un arrêté du 26 octobre 1999 a procédé à la répartition de 13,2 millions de francs au profit de sept sections budgétaires. Selon le ministère de lÉconomie, des finances et de lindustrie, la dotation demandée pour 2000 (21 millions de francs) a vocation à être utilisée pour les projets répondant aux critères suivants : « en matière de politique technologique : les réseaux ouverts, les standards inforamtiques ouverts, les progiciels ; « en matière de politique organisationnelle : lexternalisation des solutions, le renforcement de la maîtrise douvrage, lévaluation des réalisations avant généralisation, les expertises techniques et organisationnelles lors de la réalisation des schémas directeurs ; « en matière de domaines : les téléprocédures ainsi que leurs sécurisation, loptimisation des télécommunications (en termes de mise en concurrence, ou dutilisation de nouvelles infrastructures), la sécurité des réseaux, des applications et des personnes, le développement des solutions intranet, extranet et Internet, les applications interministérielles ». Cette dotation est transférée sur le chapitre 34-94 « Dépenses dinformatique et de télécommunication » (nouveau) du budget Économie, finances et industrie. Lintitulé de son article unique (« Actions de modernisation des administrations. Crédit à répartir ») laisse votre Rapporteur spécial quelque peu perplexe quant à la nécessité dextraire le chapitre concerné du budget des Charges communes, puisque cet intitulé confirme, justement, la vocation des crédits concernés à couvrir des « charges communes ». Après une progression continue de 1990 à 1994, les dépenses informatiques totales de ladministration ont diminué jusquen 1998. Cependant, les priorités définies dans le plan daction gouvernemental sur la société de linformation, les dépenses inéluctables liées à lintroduction de leuro et au passage à lan 2000 ont conduit à inverser la tendance à la baisse des dépenses informatiques. En 1999, les dotations globales ont progressé de 2,6% et ont atteint 4,65 milliards de francs. En 2000, elles augmentraient plus fortement (+ 5,6%) et sétabliraient à 4,92 milliards de francs. En particulier, les projets nouveaux ou en cours progresseraient de 250 millions de francs, atteignant 1,2 milliard de francs, alors que les dépenses pour entretien et renouvellement de lexistant se stabiliseraient à 3,74 milliards de francs. Ces « crédits de continuité » bénéficient pleinement de lérosion tendancielle du coût des équipements nouveaux venant en remplacement des équipements anciens, malgré les effets de laugmentation du nombre de micro-ordinateurs et laccélération du renouvellement liée à léchéance de lan 2000 et aux capacités supérieures exigées par les nouvelles techniques de communication. · Le chapitre 37-03 « Études », sur son article 10, supporte les dépenses liées aux études et audits demandés par le Gouvernement « qui sont nécessaires, soit dans le cadre des restructurations industrielles, soit pour préparer juridiquement et techniquement les évolutions de certaines entreprises, notamment en vue de leur ouverture en capital ». Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « pour lannée 2000, lexpérience des exercices écoulés incite à retenir une prévision de dotation de lordre de 27 millions de francs ». GESTION DES CRÉDITS DU CHAPITRE 37-03, ARTICLE 10 (en milliers de francs)
Larticle 20 du même chapitre concerne lévaluation a posteriori dopérations dexportation réalisées sur protocoles intergouvernementaux. Ses crédits servent également à financer la rémunération dagents de lAgence française de développement mis à la disposition de la direction du Trésor et les frais de mission de la cellule « évaluation » du Trésor. Les évaluations de larticle 20 sont confiées à des organismes privés, le choix des projets étant effectué par le ministre, sur proposition conjointe de la direction du Trésor et de la direction des relations économiques extérieures. Larticle 30 porte les crédits destinés à lévaluation préalable (analyse technique et commerciale) des projets financés sur protocole. CRÉDITS ET DÉPENSES DU CHAPITRE 37-03 (en millions de francs)
Les dotations des articles 10, 20 et 30 du chapitre 37-03 du budget des Charges communes sélèvent, en 2000, à 27 millions de francs, 4,5 millions de francs et 7,5 millions de francs respectivement. Elles sont transférées sur les articles 81, 82 et 83 nouveaux du chapitre 37-75 « Travaux de recensement, enquêtes statistiques et études économiques » du budget Économie, finances et industrie. · Le chapitre 37-06 porte les crédits destinés à la rémunération des prestations de la Banque de France effectuées pour le compte du Trésor. Larticle 15 de la loi n° 93-380 du 4 août 1993 modifiée dispose que « la Banque de France exerce également dautres missions dintérêt général. A la demande de lÉtat ou avec son accord, la Banque de France peut fournir des prestations, pour le compte de celui-ci ou le compte de tiers. Ces prestations sont rémunérées afin de couvrir les coûts engagés par la Banque. Dans le cadre des missions visées au premier alinéa, la Banque de France accomplit les prestations demandées par lÉtat ou réalisées pour des tiers avec laccord de celui-ci ». Le principe de la rémunération de la Banque de France est réglé par une convention financière globale, signée le 29 mars 1994 par les ministres chargés de léconomie et du budget et par le gouverneur de la Banque de France. Par ailleurs, huit conventions particulières ont été signées, portant sur la tenue du compte du Trésor, la balance des paiements, le fichier central des chèques, le surendettement, le secrétariat de la zone franc, la mise en circulation des monnaies métalliques, les accords de consolidation de dettes et les adjudications de valeurs du Trésor. La convention financière globale prévoit linstitution dune commission chargée de proposer chaque année les rémunérations que lui semblent justifier les prestations rendues par la Banque à lÉtat. Cette rémunération a été fixée de manière forfaitaire à 700 millions de francs en 1994. Le montant de la rémunération versée par lÉtat à la Banque de France est fondé jusquà présent sur les coûts directs supportés par la Banque, tels quils ressortent de sa comptabilité analytique. Le compte du Trésor fait lobjet dune facturation particulière : une partie de la rémunération est fixe, la partie variable étant évaluée en fonction du volume de certaines opérations clairement identifiées : nombre de chèques postmarqués, nombre de chèques triés, virements papiers, opérations automatisées. Le montant des crédits demandés pour 2000 est de 809 millions de francs, en augmentation de 10,8% par rapport à la dotation initiale de 1999. Cette dotation conserve un caractère conventionnel. En effet, les résultats issus de la comptabilité analytique de la Banque pour lannée 2000 ne seront connus quen 2001. Le chapitre 37-06 est également le chapitre dimputation des dépenses dues au profit de lInstitut démission des DOM. Pour 1998, la dépense a été établie sur la base dun forfait de 7 millions de francs. Une dépense de même montant a été prévue en loi de finances initiale pour 1999 et dans le projet de loi de finances pour 2000. Les dotations portées par le chapitre 37-06 du budget des Charges communes jusquà lexercice 1999 sont inscrites, à compter du projet de loi de finances pour 2000, sur les articles 40 et 50 du chapitre 37-01 « Rémunérations pour services rendus » du budget Économie, finances et industrie. · Le chapitre 37-07 « Dépenses de télécommunications de diverses administrations » a été créé en loi de finances rectificative pour 1997, afin de régler le problème récurrent des impayés des administrations à légard de France Télécom. Un accord global a été conclu entre lÉtat et lopérateur public en 1997. Cet accord porte sur les créances antérieures à 1997, les nouvelles créances faisant désormais lobjet dun suivi régulier dans le cadre des relations commerciales normales entre les administrations et France Télécom. Laccord de 1997 prévoit un règlement sur quatre années, pour un montant denviron 1,2 milliard de francs. Les paiements sont effectués par les ministères concernés (Intérieur, Équipement, Affaires étrangères, Agriculture et pêche, Santé et solidarité, Mer, Éducation nationale, Outre-mer) et par des paiements effectués à partir du chapitre 37-07 du budget des Charges communes. Compte tenu des crédits ouverts en 1997, 1998 et en loi de finances initiale pour 1999, plus de 925 millions de francs devraient être versés à France Télécom dici à la fin de lannée 1999, ce qui représente plus des trois quarts de lengagement de lÉtat et traduit le respect par celui-ci des conditions prévues par le plan de règlement des impayés. Des paiements complémentaires seront effectués par les ministères en 2000 à partir des dotations de fonctionnement ouvertes en loi de finances initiale : environ 100 millions de francs de paiements sont prévus. En revanche, il na pas été jugé nécessaire douvrir des crédits globaux complémentaires, sur le chapitre 37-07 du budget des Charges communes, désormais positionné sur le chapitre 37-01, article 50 du budget Économie, finances et industrie. · Le chapitre 37-93 « Actions de modernisation budgétaire et comptable » a pour objet le financement détudes visant à éclairer les choix de prospective ou de modélisation, des opérations diverses permettant daméliorer la gestion des services administratifs, et, depuis la loi de finances pour 1993, le « développement du contrôle de gestion » qui faisait auparavant lobjet dun chapitre spécifique (34-96) aujourdhui supprimé. Afin dadapter ce chapitre aux besoins, son libellé a été modifié (), ainsi que les intitulés des articles actuels, dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999 : article 10 : études budgétaires et financières ; article 20 : modernisation des outils de gestion budgétaire et comptable ; article 30 : soutien à la recherche en matière de finances publiques. Comme le montre le tableau ci-après, les crédits du chapitre 37-93 étaient fortement sous-consommés jusquen 1997. En 1998, trois répartitions de crédits sont intervenues : la première, à hauteur de 167.000 francs, a permis de recruter deux chargés de mission affectés à la réorganisation du fonctionnement de la direction du budget ; la deuxième, à hauteur de 1,9 million de francs, a bénéficié à la direction de la prévision pour financer son programme détudes ; la troisième, pour 30 millions de francs, a abondé les crédits du chapitre 34-95 « Dépenses dinformatique et de télématique » du budget des Services financiers, afin de contribuer au financement du projet de réforme du système budgétaire et comptable de lÉtat (projet ACCORD : Application coordonnée de comptabilisation, dordonnancement et de règlement de la dépense de lÉtat). En fait, 1998 semble être une année « exceptionnelle » et le niveau de consommation des crédits au premier semestre de lexercice 1999 ne paraît pas dénoter un véritable renversement de tendance par rapport aux années antérieures à 1998. GESTION DES CRÉDITS INSCRITS SUR LE CHAPITRE 37-93 (en millions de francs)
(a) A partir de 1993, les crédits inscrits sur le chapitre 37-93 comportent également les crédits du chapitre Comme votre Rapporteur spécial le suggérait déjà dans son précédent rapport, lexamen des mouvements réglementaires effectués sur le chapitre 37-93 en 1998 confirme lextrême « porosité » de la frontière qui sépare le budget des Charges communes et le budget des services du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, la notion de « charges communes » semblant de ce fait recouvrir des réalités assez élastiques. Le transfert de ce chapitre vers le chapitre 37-93 « Actions de modernisation budgétaire et comptable » du budget Économie, finances et industrie apparaît comme une conséquence logique de la destination et du mode de gestion des crédits sur les derniers exercices. 2. Un recentrage inachevé des dépenses ordinaires pour « charges communes » de fonctionnement ? · Conformément à larticle L. 135-4 du code de la sécurité sociale, lÉtat prend en charge les frais de gestion administrative du Fonds de solidarité vieillesse, sur le chapitre 36-01 éponyme. Ceux-ci sont essentiellement constitués des charges de personnel (75% des dépenses) et de frais de location (15%). Les crédits demandés pour 2000 (5,4 millions de francs), identiques à ceux ouverts pour 1999, ont été calibrés en tenant compte de moindres besoins déquipement du Fonds après cinq années de fonctionnement, et des produits exceptionnels dégagés par le FSV en 1996 (fonds de roulement) et 1997-99 (rémunération des prestations fournies par le FSV à la CADES en matière de suivi de la recette CRDS). En 2000, la création du fonds de réserve pour les retraites, par larticle 2 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, logé au sein du FSV, ne se traduit pas à court terme, par une majoration des coûts de fonctionnement du FSV. Il est permis de sinterroger sur le maintien de ce chapitre au budget des Charges communes. Peut-être serait-il plus conforme à sa vocation de relever du budget de la Santé et de la solidarité. Il est vrai que le budget des Charges communes a désormais vocation à retracer une grande part des dépenses de lÉtat relatives aux systèmes de retraite. · Pour leur part, relèvent sans ambiguïté des « charges communes » les chapitres de dépenses éventuelles (37-94) et de dépenses accidentelles (37-95). Portant des crédits globaux, ils ont vocation à compléter, en cours de gestion et sous des conditions précisément définies, des chapitres qui savéreraient insuffisamment dotés. Le chapitre 34-97 « Dépenses accidentelles » porte le crédit global ayant vocation à abonder les chapitres doté de crédits provisionnels, dont la liste est fixée à létat G annexé à larticle 53 du présent projet de loi de finances. Le lecteur pourra se reporter au commentaire de larticle précité, dans le tome III du rapport général sur le projet de loi de finances pour 2000. GESTION DES CRÉDITS DU CHAPITRE 37-94 EN 1998
GESTION DES CRÉDITS DU CHAPITRE 37-94 EN 1999
La dotation demandée sur le chapitre 37-94 (300 millions de francs) correspond à 4,4% du montant total des crédits provisionnels demandés dans le présent projet. Le chapitre 37-95 « Dépenses accidentelles » porte le crédit global ayant vocation à faire face aux « calamités » ou « dépenses urgentes ou imprévues » mentionnées à larticle 11 de lordonnance organique du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances. Des décrets pris sur le rapport du ministre chargé des finances peuvent ouvrir des crédits à ce titre sur tout chapitre de toute section budgétaire, y compris les chapitres dotés de crédits limitatifs. GESTION DES CRÉDITS DU CHAPITRE 37-95 EN 1998
GESTION DES CRÉDITS DU CHAPITRE 37-95 EN 1999
Les crédits du chapitre 37-95 sont consommés de deux façons : laugmentation des crédits dun chapitre du budget général prend la forme dun décret portant ouverture et annulation de crédits ; les crédits déplacés sont recensés parmi les « répartitions » ; laugmentation des crédits dun chapitre dun compte spécial du Trésor prend la forme dun décret « portant application de larticle 11 de lordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances ». Ce décret autorise lordonnancement dune dépense sur le chapitre 37-95, au profit du compte spécial du Trésor. Par la suite, un arrêté pris sur le fondement de larticle 25 de lordonnance organique constate lexistence dune recette supplémentaire sur le compte spécial susvisé et procède à louverture des crédits correspondants. La mise en uvre dun décret pour dépenses accidentelles est conçue explicitement, par lordonnance organique précitée, comme une « exception » au principe du caractère limitatif des crédits. Dès lors, lampleur de lajustement dont bénéficie le chapitre 37-95 du budget des Charges communes ne laisse pas détonner. La dotation demandée pour 2000 sélève à 1.640 millions de francs alors quelle nétait que de 450 millions de francs dans la loi de finances initiale pour 1999 et 260 millions de francs dans la loi de finances initiale pour 1998. UTILISATION DES CRÉDITS DU CHAPITRE 37-95 (en millions de francs)
A lexception des exercices 1991 à 1993, où la quasi-totalité des crédits ouverts en loi de finances initiale ont été utilisés, soit par dépense directe, soit par répartition, les résultats dexécution du chapitre 37-95 ne semblent pas montrer de tensions particulières. Il ne faudrait donc pas que les crédits inscrits sur ce chapitre dans le projet de loi de finances pour 2000 servent à remédier de façon commode à des évaluations de dépenses trop imprécises ou calibrées de façon trop juste, échappant ainsi à leur objet naturel qui est la couverture de dépenses réellement urgentes et imprévisibles. Un examen attentif des justifications qui seront apportées, en 2000, aux décrets de dépenses accidentelles est nécessaire. Lanalyse qui pourra en être faite, sinon dans le cadre du projet de loi de finances pour 2001, du moins dans celui du projet de loi de finances pour 2002, permettra alors de juger si la forte réévaluation de la dotation initiale demandée dans le présent projet ne doit pas être remise en question. B. LA SUPPRESSION DES CHAPITRES DE CRÉDITS POUR DÉPENSES EN CAPITAL Les chapitres retraçant les dépenses en capital des Charges communes relatives aux administrations publiques portent pour la plupart des crédits globaux, répartis en cours dannée entre les différents ministères. Par ailleurs, bien que les dotations de la loi de finances soient souvent faibles, voire nulles, les crédits disponibles ne sont pas négligeables, par le jeu de reports qui peuvent porter sur des montants élevés. Ainsi, un arrêté du 7 avril 1999 (publié au Journal officiel du 21 avril) a reporté de lexercice 1998 vers lexercice 1999 : 16,9 millions de francs sur le chapitre 57-01 « Opérations de construction à caractère interministériel » ; 3 millions de francs sur le chapitre 57-05 « Équipement administratif. Acquisitions, constructions et aménagements dimmeubles » ; par ailleurs, à partir dun montant de crédits reportés de 50,2 millions de francs, le solde (soit 47,2 millions de francs) a été reporté vers le chapitre 57-07 « Cités administratives. Acquisitions, constructions et aménagement dimmeubles » du budget des Services généraux du Premier ministre ; 553,3 millions de francs sur le chapitre 67-03 « Villes et zones défavorisées. Interventions et réalisations déquipements », montant identique à celui reporté, lannée précédente, de lexercice 1997 vers lexercice 1998. · Les crédits disponibles sur le chapitre 57-01 « Opérations de construction à caractère interministériel » servent surtout à enregistrer des reliquats dopérations, depuis que le regroupement des services financiers à Bercy et aux environs et la rénovation du Palais dIéna sont pratiquement achevés. A ce titre, les dotations initiales sont nulles depuis la loi de finances initiales pour 1996 et les dépenses sont imputées sur des crédits résiduels reportés au fil des exercices. Une dépense totale de 48.240 francs a été enregistrée en 1998, au titre de la rénovation du palais dIéna, « écornant » à peine le solde des crédits en compte (16,9 millions de francs). Larrêté du 7 avril 1999 a reporté le nouveau solde sur lexercice 1999. Dans le cadre de la simplification de la nomenclature budgétaire, les opérations en cours sont transférées, en 2000, sur larticle 97 du chapitre 57-90 « Équipements administratifs et techniques » du budget Économie, finances et industrie. Ce mouvement saccompagne du transport vers le même chapitre du budget Économie, finances et industrie des autorisations de programme et des crédits de paiement en compte sur le chapitre 57-01 du budget des Charges communes, soit respectivement 5.259,9 millions de francs et 4.651,8 millions de francs. · Le chapitre 57-05 « Équipement administratif. Acquisitions, constructions et aménagement dimmeubles nécessaires au fonctionnement des administrations et services publics de lÉtat » a été réduit à un unique article « Acquisitions immobilières » dans la loi de finances initiale pour 1999, non doté mais portant en compte 79,5 millions de francs dautorisations de programme et 58,1 millions de francs de crédits de paiement. La loi de finances pour 1998 a ouvert sur le chapitre 57-05 146 millions de francs dautorisations de programme et 120 millions de francs de crédits de paiement. Ces dotations initiales ont été accrues par le report de 21,3 millions de francs de lexercice 1997, effectué en vertu de larrêté du 15 avril précité. Le décret davances n° 98-734 du 21 août 1998 a également ouvert 16,3 millions de francs de crédits supplémentaires. Enfin, la loi de finances rectificative pour 1998 a ouvert 27,1 millions de francs dautorisations de programme et de crédits de paiement. La gestion de lexercice 1998 fait apparaître, par ailleurs, les mouvements réglementaires suivants : une annulation de 3,4 millions de francs, par larrêté du 16 janvier 1998 associé au décret davances du même jour ; trois répartitions, pour un montant total de 152 millions de francs en autorisations de programme et 128 millions de francs en crédits de paiement au profit de diverses sections budgétaires (arrêtés des 5 mars, 8 avril et 22 juin 1998) ; une annulation de 178.866 francs sur autorisations de programme (arrêté du 8 juillet 1998). des ouvertures de crédits par voie de fonds de concours, pour un montant total de 167.000 francs environ. Une dépense de 3,3 millions de francs été imputée directement sur le chapitre. A lissue de lexercice, le report de 50,2 millions de francs de 1998 vers 1999 amène à sinterroger, rétrospectivement, sur lopportunité de louverture demandée par le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie dans le projet de loi de finances rectificative pour 1998 (27,1 millions de francs). Deux opérations en cours subsistent sur larticle 10, concernant des acquisitions de terrains effectuées pour le compte du Centre européen de recherches nucléaires. Ces opérations ont occasionné une dépense de 982.000 francs, au 30 septembre 1999. Dans le cadre de la simplification de la nomenclature budgétaire, les opérations en cours sont transférées, en 2000, sur larticle 97 du chapitre 57-90 « Équipements administratifs et techniques » du budget Économie, finances et industrie. Ce mouvement saccompagne du transport vers le même chapitre du budget Économie, finances et industrie des autorisations de programme et des crédits de paiement en compte sur le chapitre 57-05 du budget des Charges communes, soit respectivement 221,3 millions de francs et 57,3 millions de francs. · Le chapitre 67-03 « Villes et zones défavorisées. Interventions et réalisations déquipements », créé par la loi de finances rectificative du 22 juin 1993, a été doté à lorigine de 5,2 milliards de francs. Son objet est la dotation du Plan de relance pour la ville, dans le cadre du « plan de soutien à lactivité, à linvestissement et à lemploi » du 25 mai 1993. LÉtat intervient selon un programme arrêté par le comité interministériel des villes du 29 juillet 1993. La gestion des crédits est confiée aux 17 départements ministériels qui bénéficient des crédits du plan de relance pour la ville : la mise à disposition des autorisations de programme auprès de ces départements a été faite par des arrêtés de répartition dès 1993 ; les crédits de paiement doivent être répartis au fur et à mesure des demandes des ministères, avec un rythme reflétant lexécution de la dépense sur leur budget. Labsence de dotation dans les lois de finances pour 1996 à 1999 sexplique par le caractère non reconductible des crédits du plan de relance. Les actions financées sont reprises et poursuivies grâce aux crédits consacrés à la politique de la ville dans le cadre des lois de finances annuelles, sur les budgets des ministères plus spécialement concernés. En 1997, votre Rapporteur spécial sétait étonné de lexistence dun solde de crédits non consommés sélevant à 866 millions de francs, qui lui paraissait peu compatible avec lurgence manifeste dont devrait relever la politique de la ville. Il semble que son appel ait été partiellement entendu, puisquun arrêté du 21 janvier 1998 a procédé à la répartition de 312,91 millions de francs au profit du budget des Routes : 312,3 millions de francs sur le chapitre 53-43 « Voirie nationale. Investissements » et 0,6 million de francs sur le chapitre 63-42 « Routes. Participations ». Le solde des crédits de paiement liés au programme « ville » de la direction des routes est ainsi apuré. Les crédits nécessaires à ces opérations ont été inscrits sur le budget des Charges communes par la voie dun arrêté de report datant du 15 janvier 1998, soit bien avant la publication de larrêté général de report relatif aux dépenses en capital du budget des Charges communes, qui est daté du 15 avril 1998 et publié au Journal officiel du 24 avril 1998. Le chapitre na fait lobjet daucune autre répartition pendant lexercice 1998. Aucune dépense directe ny a été imputée. Le solde des crédits disponibles, soit 553,25 millions de francs, a été reporté sur 1999. LES CRÉDITS DU PLAN DE RELANCE POUR LA VILLE (en milliers de francs)
Source : direction du Budget. Aucun mouvement réglementaire ni aucune dépense nont été constatés à la date du 30 septembre 1999. Dans le cadre de la simplification de la nomenclature budgétaire, le présent projet propose la suppression du chapitre, sans transport des crédits en compte vers un quelconque chapitre dune autre section budgétaire (553,25 millions de francs en autorisations de programme et crédits de paiement). Le fascicule budgétaire des Charges communes indique à cet égard que la situation est « en cours de régularisation ». CHAPITRE III : Comme dans la loi de finances initiale pour 1999, les crédits pour dépenses dintervention du Trésor connaissent dans le projet de loi de finances pour 2000 des changements de structure importants. Pour autant, la distinction désormais classique entre interventions économiques, interventions sociales, interventions internationales et relations avec les collectivités locales garde toute sa pertinence. I. DES CRÉDITS DINTERVENTION ÉCONOMIQUE RECENTRÉS SUR LIMMOBILIER ET LES GARANTIES Les crédits dintervention économique du Trésor font lobjet dun redéploiement majeur entre les exercices 1998 et 2000. LES CRÉDITS DINTERVENTION ÉCONOMIQUE DU TRÉSOR (en millions de francs)
Près de 59,1 milliards de francs leur ont été consacrés en 1998. La loi de finances initiale pour 1999 a procédé au transfert des crédits dallégement des cotisations patronales de sécurité sociale, précédemment imputés sur le chapitre 44-75 « Mesures exceptionnelles en faveur de lemploi et de la formation professionnelle » du budget des Charges communes, vers le chapitre 44-77 « Compensation de lexonération des cotisations sociales » du budget de lEmploi, regroupant ainsi sur un même support budgétaire lensemble des crédits destinés à la prise en charge par lÉtat des allégements de cotisations sociales. Ce mouvement a réduit à 16 milliards de francs les crédits pour dépenses dintervention économique. Le projet de loi de finances pour 2000 poursuit la politique de remodelage du périmètre du budget des Charges communes, avec la suppression de cinq chapitres et le transfert de quatre dentre eux vers le budget Économie, finances et industrie. A. LENCOURAGEMENT À LA CONSTRUCTION IMMOBILIÈRE Laction de lÉtat en faveur de la construction immobilière fait lobjet du chapitre 44-91 « Encouragements à la construction immobilière. Primes à la construction », doté de 8,7 milliards de francs dans la loi de finances pour 1999, et pour lequel des crédits sont demandés à hauteur de 7,8 milliards de francs en 2000. 1. Les transferts venant du budget du Logement : un palliatif incomplet de traditionnelles insuffisances de crédits Un montant élevé de crédits est transféré chaque année du budget du Logement vers le budget des Charges communes. Ce procédé vise un double objectif : il permet dafficher sur le budget du Logement le montant total des aides attribuées par les services de ce ministère ; il donne au ministère chargé de la tutelle des établissements financiers la responsabilité du versement effectif des aides. Le tableau ci-dessous permet de constater lampleur du décalage entre les dotations inscrites dans la loi de finances initiale et les dépenses effectives, permises par le transfert en provenance du Logement. La Cour des comptes a dailleurs critiqué cette procédure dans son rapport sur Les aides au logement dans le budget de lÉtat (juin 1994). Sans remettre en cause la légitimité même du transfert, qualifié de « procédure formellement régulière », la Cour affirmait que les crédits initialement inscrits sur le budget du Logement concernaient des aides et primes soumises à conditions de ressources, qui autorisaient seules le recours à des subventions budgétaires et conféraient ainsi un caractère « social » à lintervention publique.
UTILISATION DES CRÉDITS INSCRITS SUR LE CHAPITRE 44-91
(a) Crédits engagés au 30 juin 1999. Source : direction du budget. Or la Cour relevait que, « après transfert au chapitre 44-91 du budget des Charges communes, [ces crédits] ont été partiellement utilisés, pour des montants qui ont atteint ces dernières années près dune dizaine de milliards de francs, à des dépenses qui ne présentent pas ce caractère, telles les primes dépargne logement ». Indépendamment de la gestion des autres articles du chapitre, cette déviation manifeste était permise par la sous-évaluation chronique, par la loi de finances, de la dotation de larticle 30-20, relatif aux primes dépargne-logement. Lannée 1994 a justement été loccasion de remédier à ce défaut patent, et les dotations se sont révélées supérieures aux besoins effectifs en 1994, 1995 et 1996. Lannée 1997 a donné lieu à une « rechute », le montant final des dépenses au titre des primes dépargne-logement sélevant à 6,8 milliards de francs et excédant de 800 millions de francs les crédits ouverts. La situation est redevenue plus normale en 1998, le montant des dépenses au titre des primes dépargne-logement étant stabilisé à 6,8 milliards de francs alors que les crédits initiaux étaient relevés à 8,1 milliards de francs. Pour autant, la sincérité des évaluations de la loi de finances initiale sest globalement améliorée depuis quelques années : larticle 10, non doté depuis la loi de finances pour 1990, est à nouveau doté depuis la loi de finances pour 1998 ; larticle 20 est doté depuis 1994 ; larticle 80 est doté depuis la loi de finances pour 1997. Seul larticle 50 reste non doté, alors que les dépenses constatées ces dernières années oscillent entre 400 et 600 millions de francs. Votre Rapporteur spécial observe dailleurs une diminution sensible des transferts en provenance du budget du Logement, qui ont représenté 650 millions de francs en 1998 après 811,25 millions de francs en 1997, 2,3 milliards de francs en 1996 et 4,7 milliards de francs en 1995. 2. La gestion des crédits en 1998 et 1999 et les demandes budgétaires pour 2000 Larticle 10 porte les crédits relatifs aux bonifications payées à la Caisse des dépôts et consignations au titre des prêts aux organismes HLM, régis par la loi du 24 juin 1950 et le décret du 7 avril 1971. Les dépenses sont en constante diminution par suite de la réduction naturelle de lencours des prêts. 123,7 millions de francs ont été dépensés en 1998 au lieu de 153,7 millions de francs en 1997. La dotation initiale de larticle était égale à 100 millions de francs. Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « la différence entre le niveau des crédits inscrits en LFI 1998 et la dépense constatée est imputable au rythme des remboursements anticipés, difficilement prévisible ». Les crédits demandés pour 2000 sur larticle 10 sélèvent à 75 millions de francs, montant identique à celui de la loi de finances initiale pour 1999. Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, « il sagit dune prévision prudente, le montant de la dépense étant fonction du capital restant dû des prêts HLM, qui est en constante diminution, et du taux de remboursement anticipé, dont lévaluation reste aléatoire ». Le niveau des dotations pour 1999 et 2000 apparaît compatible avec la consommation constatée au 30 juin 1999 (26,2 millions de francs). Larticle 20 concerne les prêts spéciaux du Crédit foncier de France (prêts antérieurs aux PAP et prêts dans les DOM). La dépense constatée était, traditionnellement, supérieure à la dotation inscrite dans la loi de finances, avec par exemple 652,8 millions de francs de dépenses en 1996, à rapprocher de 400 millions de francs de dotation initiale. Lexercice 1997 semble marquer un renversement de tendance, puisque 486,3 millions de francs ont été dépensés alors que les crédits initiaux sélevaient à 500 millions de francs. De même, la dépense en 1998 est égale à 486,3 millions de francs pour une dotation initiale de 500 millions de francs. Au 30 juin 1999, la consommation des crédits sélève à 119,8 millions de francs, montant qui ne laisse pas présager de tensions en fin dexercice, la dotation initiale étant de 275 millions de francs. Les crédits demandés pour 2000 diminuent sensiblement par rapport à 1999 puisquils sétablissent à 196 millions de francs. Cette baisse tient, pour lessentiel, à la réduction prévue des encours de bonifications forfaitaires. Larticle 30 retrace, à titre principal, les crédits relatifs aux primes dépargne-logement. La dépense constatée en 1998 (6,8 milliards de francs) est égale à celle de 1997. Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « cette stagnation témoigne de la rétention, par les souscripteurs, des PEL existants ». Après avoir connu une forte augmentation en 1998, les crédits ont été stabilisés en 1999 à 8,1 milliards de francs, puis seraient réduits à 7,5 milliards de francs dans le projet de loi de finances pour 2000. Lestimation précise des dépenses est délicate puisque, à côté de paramètres facilement accessibles comme le nombre de plans contractés il y a plus de quatre ans et encore ouverts, le versement dune prime dépend du comportement des épargnants-emprunteurs décidant de clore ou non leur plan en 2000 et du profil moyen des versements intervenus depuis louverture sur les plans qui seront clôturés. Ainsi, le calibrage de la dotation 1999 semble un peu « juste » puisque les dépenses enregistrées au 30 juin 1999 sélèvent à 4,3 milliards de francs. Cependant, le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie estime que « les dépenses engagées au titre de lexercice 1999 rentreront dans lenveloppe prévue en LFI ». Larticle 40 retrace les bonifications versées au titre des prêts complémentaires aux fonctionnaires gérés par le Comptoir des entrepreneurs. Ces prêts connaissent une baisse régulière : sils peuvent toujours être accordés en complément dun prêt conventionné, ils ont perdu de leur attractivité. Les derniers prêts ayant été réalisés en 1995, la dépense est en voie dextinction : ainsi, la consommation des crédits sest limitée à 0,5 million de francs en 1997 puis est devenue négligeable. Larticle 50, non doté dans la loi de finances initiale, est relatif aux primes pour travaux damélioration de lhabitat et de suppression de linsalubrité. Ces primes et subventions sont versées par le Crédit foncier de France après autorisation de la direction départementale de lÉquipement. La dépense sest élevée à 666,3 millions de francs en 1998. Au 30 juin 1999, 544,4 millions de francs ont déjà été consommés, mais, le profil des dépenses nétant pas linéaire au long de lannée, ce montant nest pas représentatif du niveau de la dépense en fin dexercice. Larticle 70 concerne les prêts locatifs aidés du Crédit foncier de France, dont lencours et la charge budgétaire y afférente sont en constante diminution. Ces prêts correspondent à danciens PLA pour lesquels une bonification était versée par lÉtat. La dépense nette sest élevée à 5.051 francs en 1998. Larticle 80 est relatif aux bonifications et subventions sur les prêts aidés pour laccession à la propriété (PAP) et à la dotation déquilibre du fonds de garantie des prêts aidés. La sensible diminution de la dépense constatée de 1991 (6,6 milliards de francs) à 1998 (1,7 milliard de francs) sexplique, selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, par la disparition de ce prêt aidé et la diminution graduelle des encours de prêts PAP dans le bilan des établissements distributeurs. Cette tendance moyenne nexclut pas, cependant, des fluctuations importantes. Ainsi, les dépenses de 1995 se sont révélées supérieures à celles de 1994 (4,4 milliards de francs après 4 milliards de francs). De même, les dépenses de 1997 ont été supérieures à celles de 1996 (2,5 milliards de francs après 2,2 milliards de francs). Ces évolutions contrastées sexpliquent peut-être par la nature très variée des dépenses imputées sur larticle 80. Tout dabord, la dotation déquilibre au fonds de garantie des prêts PAP (compte de bonification) a occasionné, en 1998, une dépense de 1,5 milliard de francs au lieu de 1,7 milliard de francs en 1997. Ensuite, les dépenses relatives aux prêts PAP sont en diminution constante (153,8 millions de francs en 1998 au lieu de 837 millions de francs en 1997 et 2 milliards de francs en 1996) : 109,8 millions de francs au titre des bonifications (commissions de gestion versées aux SACI, bonifications sur danciens prêts PAP), en diminution de moitié par rapport à lexercice 1997 ; 57,7 millions de francs pour les bonifications complémentaires, lannée 1997 étant la dernière année de versement de ces bonifications ; ces dépenses sont payées au titre du quatrième trimestre de 1997 ; un ajustement négatif de 13,7 millions de francs au titre des subventions, au lieu de 386,5 millions de francs en 1997 et 1.379 millions de francs en 1996 ; cette décroissance sexplique par la forte diminution des ouvertures de prêts ainsi que par une baisse des taux de subvention intervenue au cours de lexercice 1996 ; cet ajustement se décompose en + 27,1 millions de francs pour les subventions « classiques », 46 millions de francs pour les subventions complémentaires et 5,3 millions de francs pour les dépenses résultant du contrôle des prêts conventionnés. Les crédits demandés sur larticle 80 sont fixés à 63 millions de francs, en raison de la diminution persistante de lencours des prêts PAP. 3. Vers une normalisation de lépargne-logement ? Lépargne-logement est restée, en 1998 comme les années précédentes, lun des placements favoris des Français. Lencours total des dépôts a progressé de plus de 110,3 milliards de francs par rapport à 1997 pour atteindre le montant de 1.334 milliards de francs. Cette augmentation de 9% est, cependant, sensiblement inférieure à celle enregistrée en 1997 (+ 12,6%) et en 1996, qui avait vu le montant des dépôts saccroître au taux exceptionnel de 21,3% par rapport à 1995. Les statistiques établies par la Banque de France () montrent que lépargne-logement représente près de 51,2% du volume total de lépargne administrée en août 1999, soit respectivement 1.373,6 milliards de francs et 2.682,2 milliards de francs. Lencours des PEL déterminé par la Banque de France sélève, à cette date, à 1.195,2 milliards de francs et celui des CEL atteint 178,4 milliards de francs (). Selon les statistiques de lINSEE, lépargne administrée représente elle-même environ 22% du patrimoine financier net des ménages. Après une quasi-stabilisation entre 1989 et 1992, le montant des dépôts sur PEL a connu une envolée spectaculaire depuis 1993, avec des taux de croissance dépassant régulièrement 10%, voire 15%. Lencours des CEL a un comportement plus sage, mais le taux de croissance reste constamment supérieur à 2,5%. En glissement annuel moyen, les performances respectives de ces deux supports dépargne administrée sétablissent à + 12,3% et + 4,6% respectivement. Il est très probable que la forte augmentation des placements en épargne-logement observée en 1996 puis poursuivie en 1997 et, dans une moindre mesure, en 1998, relève plus dun comportement opportuniste des épargnants que dune tendance de fond. En effet, deux phénomènes se sont conjugués pour renforcer lattrait de dépôts sur les PEL ou les CEL. Dune part la baisse des taux dintérêt de marché observée à partir du début de lannée 1995 a déplacé au profit des supports dépargne-logement les termes de la comparaison entre revenus de placements à moyen et long terme. Dautre part, les baisses administratives des taux de rémunération des PEL nont pas touché les plans ouverts avant la date deffet de ces baisses. Ainsi, tous les PEL ouverts entre le 16 mai 1986 et le 6 février 1994 sont restés rémunérés à 6% (prime dÉtat incluse). De même, tous les PEL ouverts entre le 7 février 1994 et le 23 janvier 1997 sont restés rémunérés à 5,25% (prime dÉtat incluse). Comparant lévolution des dépôts et des prêts dépargne-logement, votre Rapporteur spécial sétait interrogé lan dernier sur les ambiguïtés de la politique publique dencouragement à la construction immobilière. Il est vrai que, sur moyenne période, le rythme de croissance de lencours total des dépôts est sans commune mesure avec celui de lencours des prêts : le premier croît de 11% en glissement annuel moyen, alors que le second natteint que 2%. Le ratio prêts / dépôts a poursuivi une décroissance amorcée en 1992 : il est passé durant la période de 40,3% à 18,5%. Les années 1997 et 1998 ont même vu diminuer lencours des prêts en valeur absolue. Celui-ci est, en 1998, inférieur au niveau enregistré en 1992. ÉVOLUTION COMPARÉE DES ENCOURS DE DÉPÔTS ET DE PRÊTS DÉPARGNE-LOGEMENT (en millions de francs)
Source : direction du Trésor. Assurément, cette évolution surprenante peut sexpliquer par des facteurs techniques : dune part, la chute sensible du ratio prêts / dépôts entre 1996 et 1998 sexplique avant tout par laugmentation du dénominateur, due au comportement opportuniste des épargnants évoqué ci-avant : les dépôts daujourdhui ne produiront des prêts, éventuellement, que dans quatre ans ou plus ; dautre part, la baisse des taux dintérêt observée depuis la fin de lannée 1994 a fini par porter ses fruits au regard des conditions de financement des travaux et acquisitions immobiliers. Un grand nombre de professionnels dont les propos ont été rapportés dans la presse ces derniers mois saccordent à dire quun effet de substitution entre prêts dépargne-logement et prêts au taux du marché a donc pu jouer. En fait, la diminution des prêts dépargne-logement nest pas en soi un sujet de préoccupation majeure, puisque les fonds laissés disponibles auprès des collecteurs de lépargne-logement () sont affectés à des emplois intéressant la construction, définis limitativement par la réglementation. En ce sens, les évolutions du ratio prêts / dépôts ne signifient pas autre chose quun déplacement de la ligne de partage entre lutilisation privée et lutilisation « publique » des fonds collectés par lépargne-logement. Se pose alors la question de la légitimité dune intervention de lÉtat dans le dispositif. A cet égard, la différence entre les PEL et les CEL au regard de laide dÉtat fournit un angle dapproche intéressant. Pour les PEL, la prime dépargne est versée par lÉtat dans tous les cas, lors du retrait des fonds, même lorsque le souscripteur ne fait pas valoir son droit à prêt. Au contraire, le versement de la prime afférente aux comptes dépargne logement (CEL) est conditionné par la demande effective dun prêt. La dépense budgétaire découle donc de la propension des souscripteurs à concrétiser un projet dinvestissement immobilier. Le système en vigueur pour le CEL établit ainsi un lien beaucoup plus fort que pour le PEL entre la dépense budgétaire supportée par lÉtat et le soutien public à la construction immobilière et au logement. Autrement dit, le dispositif tel quil est actuellement conçu constitue un puissant soutien à lépargne, en particulier vis-à-vis des foyers aux revenus moyens, mais un instrument moins « clair » de la politique du logement. La légitimité dune politique de soutien à lépargne ne saurait être contestée, dans labsolu, dautant que les contraintes imposées, notamment les conditions de durée (immobilisation des fonds sur les plans et les comptes), confèrent au système une inertie importante. Dailleurs, une récente étude de lINSEE sur les revenus et le patrimoine des ménages () suggère que les ménages « moyens » () effectuent une grande partie de leurs placements financiers en épargne-logement et en assurance vie étant entendu que les patrimoines les plus modestes, cest-à-dire inférieurs à 100.000 francs, sont essentiellement liquides. Toute mesure structurelle relative à lépargne-logement nécessiterait donc, selon votre Rapporteur spécial, une patiente explication auprès de lopinion. B. LES INTERVENTIONS EN DIRECTION DES ENTREPRISES 1. Une nouvelle réduction des crédits consacrés aux garanties Une dotation de 1,24 milliard de francs est demandée sur le chapitre 14-01 « Garanties diverses » pour 2000, quil convient de rapprocher des crédits votés pour 1999, soit 1,482 milliard de francs. La diminution sétablit à 16,3%. Comme dans les lois de finances pour 1998 et 1999, les dotations demandées pour 2000 sinscrivent sur trois postes de dépenses principaux : les « garanties diverses », lassurance prospection-foire gérée par la COFACE (290 millions de francs) et lassurance risque économique gérée par la COFACE (300 millions de francs). · Une nouvelle fois, lexcédent prévu de lassurance-crédit à lexportation, gérée par la COFACE pour le compte de lÉtat, ne pèserait pas sur les besoins du chapitre 14-01 en 2000. BESOIN DE FINANCEMENT DE LASSURANCE-CRÉDIT À LEXPORTATION (en millions de francs)
Source : direction du Trésor. En 1995, lassurance-crédit avait enregistré pour la première fois depuis plus dune décennie un résultat excédentaire de près de 110 millions de francs. La stabilisation des principaux risques (Algérie, Iran, Russie, Venezuela, Égypte) en 1996, conjuguée avec la progression des récupérations (sur sinistres financés antérieurement par des ressources budgétaires) a permis de dégager un besoin de financement de près de 5,7 milliards de francs. Compte tenu du fonds de roulement positif présent en début dexercice, la COFACE a été en mesure deffectuer un versement de 7,4 milliards de francs à lÉtat pour lexercice 1996. w Lexercice 1997 a été marqué, en particulier, par la crise financière en Asie du sud-est. Face à la dégradation de la situation dans cette région, il a été décidé de provisionner ces risques à hauteur de 2,3 milliards de francs à partir du chapitre 14-01. Par ailleurs, un plan de restructuration dAir Afrique, élaboré en 1996, nayant pas été mis en place en 1997, un versement de 230 millions de francs a été décidé pour permettre lindemnisation globale des échéances COFACE sur les Airbus A310 de cette compagnie. Cependant, lévolution précédemment évoquée de lassurance crédit na pas empêché de dégager des excédents de caisse importants pour la troisième année consécutive, et a permis de reverser 7 milliards de francs à lÉtat. Le montant de ce reversement sexplique également par une politique de gestion active des créances COFACE. w Pour lannée 1998, la dégradation rapide de la conjoncture internationale, liée en particulier à limpact des crises financières asiatique, russe et brésilienne, a conduit à corriger la prévision de prélèvement qui était incluse dans la loi de finances initiale (6 milliards de francs) : ce prélèvement a été évalué à 4 milliards de francs par la loi de finances rectificative pour 1998. Par ailleurs, la COFACE a été amenée à constituer des provisions supplémentaires pour un montant total de 8,4 milliards de francs. Ces provisions étaient justifiées par les débours prévisibles, soit en raison du traitement de la dette de certains pays (Indonésie, Pakistan, Russie, Venezuela ou Iran), soit en raison de lexistence de risques sur des banques, des compagnies ou des financements de projets en Asie. Enfin, lévolution de la conjoncture internationale a conduit à constituer une provision générale de 2,5 milliards de francs, afin de permettre de faire face aux risques susceptibles de se réaliser. Le solde de trésorerie de la COFACE, net des disponibilités affectées aux provisions prudentielles évoquées ci-avant, na donc pas permis deffectuer un prélèvement supérieur à 1,5 milliard de francs en 1998. Souhaitant sans doute répondre de façon indirecte aux critiques de la Cour des comptes, le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie a précisé dans sa réponse au questionnaire budgétaire que « le mode dévaluation des provisions est, à ce stade, relativement peu affiné. Les travaux de mise en place dune comptabilité dassurance permettront de préciser une méthodologie plus complète dévaluation des provisions ». Votre Rapporteur spécial rappelle que, dans ses deux rapports successifs sur lexécution des lois de finances pour 1997 puis 1998, la Cour des comptes a décrit des « opérations de fin dexercice » ayant pour conséquence sinon pour objet de majorer certaines dépenses des exercices considérés. Évoquant en 1997 le versement de 3 milliards de francs à Natexis, le versement de 2,5 milliards de francs à la COFACE, le versement de 1 milliard de francs à lAgence française de développement, ou encore, en 1998, le versement de 1,5 milliard de francs au Crédit foncier de France, la Cour des comptes estimait que « la pratique du provisionnement nest pas critiquable, au contraire, mais devrait répondre à des normes comptables prédéfinies et chaque provision devrait être justifiée précisément ». w Alors que lexcédent attendu pour 1999 dans la loi de finances initiale était évalué à 7 milliards de francs, la prolongation des tendances observées en.1998 devrait affecter de façon importante les résultats des procédures publiques gérées par la COFACE pour le compte de lÉtat. Lexcédent devrait diminuer à moins de 2 milliards de francs. Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « ces prévisions restent cependant très aléatoires et dépendantes dévénements imprévisibles pouvant sérieusement remettre en cause lexcédent attendu ». La même appréciation vaut également pour lexcédent attendu pour 2000, qui justifie labsence dinscription budgétaire. · Lassurance prospection-foire, gérée par la COFACE, a pour objet, dune part, de couvrir les dépenses de prospection des entreprises, moyennant le paiement dune prime, lorsquelles recherchent de nouveaux marchés, dautre part, de couvrir les frais engagés à loccasion de la participation à une manifestation commerciale agréée. 290 millions de francs sont demandés pour 2000 sur larticle 72, soit 25 millions de francs de plus que la dotation initiale pour 1999. La tendance baissière, évoquée les années précédentes par le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, semble donc marquer le pas. En 1998, le coût de la procédure a légèrement augmenté à 260 millions de francs. Cette évolution est liée à limpact de la crise asiatique, qui a généré des indemnités plus importantes que prévu, ainsi quà lélargissement de lassurance prospection-foire aux salons se tenant en France et dans lUnion européenne, mesure réservée aux entreprises de petite taille, cest-à-dire dont le chiffre daffaires est inférieur à 20 millions de francs et qui sont faiblement exportatrices. Pour 1999, le résultat de la procédure devrait de nouveau être affecté par les conséquences persistantes de la crise asiatique ainsi que par les crises russes et sud-américaine, intervenues à partir du second semestre de 1998. En outre, une augmentation des indemnités à verser devrait également découler de deux phénomènes : la décision daccorder une troisième année de garantie aux bénéficiaires dun contrat dassurance-prospection simplifiée ayant prospecté majoritairement dans lUnion européenne (1997) ; la décision douvrir laccès à cette procédure aux entreprises de création récente appartenant au secteur des nouvelles technologies (1998). En définitive, lexercice 1999 devrait se solder par un déficit de 280 millions de francs environ. Pour lan 2000, les effets de la diminution des dépenses de prospection attendue en 1999, liée au ralentissement de la conjoncture internationale devraient se prolonger. Il est donc prévu une diminution des indemnités à verser. Cependant, cette diminution devrait être contrebalancée par une baisse des reversements liée à la diminution des exportations. A ce stade, le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie prévoit donc un besoin de financement de la procédure denviron 290 millions de francs. · Lassurance du risque économique, gérée par la COFACE, a pour objet de couvrir les entreprises contre la dérive de leurs prix de revient dans les marchés dexportation conclus à prix fermes ou à prix révisables plafonnés et relatifs à la fourniture déquipements élaborés. Depuis 1989, le coût de la procédure diminue dannée en année. Lexécution des exercices 1997 et 1998 a été conforme aux prévisions effectuées en loi de finances initiale. Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « pour 1999, lexistence persistante de contrats, dont lexécution a été marquée par des décalages ayant entraîné des reports de décaissement importants, sont à lorigine dune prévision dexécution de 400 millions de francs. La prévision pour 2000 retrouve un niveau davantage conforme à la normale et se situe à 300 millions de francs, en raison notamment de la diminution des dépenses au titre des contrats TGV-Corée et de GIAT-Abu Dhabi ». · Les « garanties diverses » retracées sur larticle 90 nécessiteraient, en 2000, des crédits sélevant à 593 millions de francs, soit une diminution de 167,2 millions de francs par rapport aux crédits votés en 1999. Le libellé de larticle 90 nest pas usurpé, puisque les crédits inscrits sont répartis selon les paragraphes suivants : garanties pour prêts de consolidation aux rapatriés (§ 16) : les dépenses sont quasi nulles depuis 1994 ; garanties « diverses » (§ 17) : elles concernent essentiellement des garanties accordées à la Banque européenne dinvestissement (BEI), dans le cadre des interventions que celle-ci conduit sous mandat du Conseil européen, pour les pays dAfrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) signataires de la convention de Lomé. En cas dimpayés, les États sont appelés par la BEI à faire jouer leur garantie, au prorata de leur souscription à son capital. En 1998, la France a été appelée pour 25,5 millions de francs. La BEI reste, cependant, titulaire dune créance sur les bénéficiaires des concours concernés et poursuit ses efforts de recouvrement. En cas de succès, elle reverse aux États le montant des échéances précédemment honorées par eux. Ainsi, en 1998, la France a reçu 2,4 millions de francs au titre de ces reversements, inscrits dans les ressources non fiscales ; garanties de change accordées aux institutions financières spécialisées : sociétés de développement régional (§ 31), Crédit national industriel (§ 32), Crédit déquipement des petites et moyennes entreprises (§ 33), Caisse française de développement industriel (§ 34), Caisse centrale de crédit coopératif (§ 35). Les emprunts en devises couverts par ces garanties ont été contractés dans les années quatre-vingts. La procédure nayant pas été reconduite, leur extinction progressive a ramené à des montants insignifiants les dépenses effectives, puis les crédits initiaux ; garantie de change accordée à lAgence française de développement (AFD) (§ 36) : destinée à stabiliser la charge du service des emprunts contractés en devises étrangères, la procédure de garantie a été supprimée au 31 décembre 1997. A cet effet, lAFD a procédé à la couverture de sa dette en devises pendant lannée 1997, sous la forme de remboursements anticipés ou de swaps « franc contre devise ». Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, « lextinction de la garantie de change apportée par lÉtat répond au souci de simplifier les relations financières entre lÉtat et lAFD en mettant fin à un mécanisme de garantie qui a perdu de sa pertinence dans un contexte de banalisation des instruments de couverture contre le risque de change et de limitation de lintérêt pour lAFD demprunter en devises ». Votre Rapporteur spécial souscrit pleinement à cette analyse. Du fait de positions de change favorables à lAFD, le programme dextinction de la garantie de change sest soldé par une recette de 216,1 millions de francs au profit de lÉtat, en 1997. Une fois imputées des pertes de change de 17,5 millions de francs subies au cours de lexercice 1997, un reversement de 198,6 millions de francs a pu être effectué au profit du Trésor. Un reversement complémentaire a été effectué en 1998, pour un montant de 8,5 millions de francs ; garanties accordées à la BFCE/Natexis au titre des annulations de dettes au profit des pays les moins avancés (§ 21) et autres garanties BFCE/Natexis (§ 22) : ces procédures sont décrites en détail dans la partie de ce rapport consacrée aux interventions internationales du Trésor. Les autres garanties supportées par lÉtat sur le chapitre 14-01 font lobjet dune demande de 57 millions de francs, identique aux dotations de la loi de finances initiale pour 1999 : 3 millions de francs au titre des garanties afférentes au financement du logement (article 20) () ; 4 millions de francs au titre des garanties afférentes au financement de lagriculture (article 40) () ; 50 millions de francs au titre des garanties afférentes au financement de lindustrie (article 50) ().
CHARGES DE GARANTIE (chapitre 14-01) (en millions de francs)
(a) Garantie de change accordée aux institutions financières spécialisées. (b) Garantie de change accordée à lAgence française de développement (ex-Caisse centrale de coopération économique). (c) Banque française du commerce extérieur. Source : direction du budget. En dernier lieu, léquilibre de la garantie de change gérée par la COFACE (article 73) confirme sa fragilité. Bénéficiaire depuis sa création, cette procédure pourrait donner lieu à un déficit en 1999 : « il ne devrait pas y avoir de reversement [dun excédent au Trésor], en particulier en raison des fortes variations du cours du dollar et du fait que les taux dintérêt américains sont restés très supérieurs aux taux français ». Le même risque est envisagé pour 2000 : « il est difficile de faire à ce stade des prévisions de résultat pour la garantie de change, mais on peut tabler sur un résultat nul, sans reversement à lÉtat, pour les mêmes raisons quen 1999 : le risque que le résultat soit négatif est réel. Des mesures de redressement ont été adoptées et seront renforcées en tant que de besoin. Par conséquent, si la dotation demandée dans le projet de loi de finances pour 2000 reste nulle, les reversements au bénéfice de lÉtat se réduisent sensiblement et lhypothèse dun résultat déficitaire ne peut être exclue ». 2. Le transfert de la dotation aux fonds de garantie de la Sofaris La Sofaris a été créée pour gérer des fonds de garantie dotés par lÉtat, destinés à assumer une partie du risque lié à loctroi de crédits et dapports en fonds propres aux PMA. La Sofaris a pour but de faciliter loctroi de concours bancaires (prêts à moyen ou long terme, prêts participatifs, crédits-bails mobiliers et immobiliers, cautions sur le marché en France et à lexportation, etc.). Elle vise également à permettre un renforcement des fonds propres des PME au travers de prises de participation opérées par des organismes de capital-risque. En 1998, près de 36 400 entreprises ont bénéficié des interventions de la Sofaris, pour un montant de concours garantis de 30,3 milliards de francs. Le chapitre 44-95 permet de doter ex ante les fonds de garantie gérés par la Sofaris. Il ne sagit pas ici de crédits évaluatifs : une fois que la dotation est effectuée, le risque nest plus supporté par lÉtat mais par le gestionnaire du fonds. Le coût budgétaire du soutien accordé aux PME par lintermédiaire de la Sofaris sest fortement accru depuis 1993, du fait de la très forte croissance de lactivité de la société. Ce coût reste néanmoins modéré, grâce à un effet de levier important, lié à un partage partiel du risque, et à un nombre relativement faible de sinistres. ACTIVITÉ DES PRINCIPAUX FONDS DE GARANTIE SOFARIS EN 1996 ET 1997 (en millions de francs)
Source : direction du budget. Les crédits nécessaires en 2000 sont quasiment identiques aux crédits votés pour 1999 : 750 millions de francs au lieu de 747 millions de francs. Cette dotation tient compte dune « réforme envisagée des fonds de garantie » de la Sofaris déjà mentionnée dans la réponse au questionnaire budgétaire adressé par votre Rapporteur spécial dans le cadre de lexamen du projet de loi de finances pour 1999. Elle est fondée sur une stabilisation des volumes dintervention. Votre Rapporteur spécial rappelle que, jusquà lexercice 1999, les dotations budgétaires de lÉtat aux fonds de garantie de la Sofaris nétaient pas toutes retracées sur le budget des Charges communes. En 1997, la dotation totale destinée aux fonds de garantie Sofaris était de 700 millions de francs, dont 150 millions de francs sur le chapitre 44-95 du budget des Charges communes et 550 millions de francs sur le compte daffectation spéciale n° 902-24. Les crédits initiaux votés en 1998 étaient de 1 milliard de francs, dont 150 millions de francs sur le chapitre 44-95 et 850 millions de francs sur le CAS n° 902-24. Les crédits du chapitre 44-95 sont transférés, en 2000, sur larticle 10 du chapitre 44-95 (nouveau) « Participation à divers fonds de garantie » du budget Économie, finances et industrie. 3. Le transfert des crédits pour bonification dintérêts Après une diminution de près de 1,5 milliard de francs entre 1997 et 1998, puis à nouveau de 455 millions de francs entre 1998 et 1999, les crédits relatifs à la « Participation de lÉtat au service demprunts à caractère économique » connaîtraient une nouvelle réduction en 2000, à hauteur de 636 millions de francs. Ils atteindraient ainsi 4,31 milliards de francs.
CRÉDITS DE BONIFICATION (chapitre 44-98) (en millions de francs)
Source : direction du budget. Les deux principaux postes de dépenses subissent lessentiel de la diminution des crédits. · Les crédits les plus élevés restent ceux relatifs à lAgence française de développement (AFD), ex-Caisse française de développement (CFD), inscrits jusquen 1999 sur larticle 36 (3,4 milliards de francs) ; ils diminueraient de 474 millions de francs par rapport à 1999. Ces crédits sont décrits de façon détaillée dans la partie de ce rapport consacrée aux interventions internationales du Trésor. · Les crédits pour bonifications au profit de la BFCE/Natexis sétabliraient en diminution de 150 millions de francs, pour atteindre 400 millions de francs en 2000 au lieu de 550 millions de francs en 1999. Les procédures de bonification dintérêts, gérées dans le cadre du soutien au commerce extérieur par la BFCE/Natexis pour le compte de lÉtat, visent à donner à lexportateur la possibilité doffrir, dans ses solutions de financement, un taux fixe alors que le taux de sa ressource est variable. Le coût de la ressource est déterminé par un indicateur représentatif des conditions de marché : pour la période de remboursement, lindicateur retenu est, depuis 1996, le taux Pibor (taux interbancaire offert à Paris) à 3 mois pour les crédits en francs, le taux Libor (taux interbancaire offert à Londres) à 3 mois pour les crédits en devises. Le taux Euribor à 3 mois est utilisé depuis le 1er janvier 1999 ; pour la période de paiements progressifs, lindicateur retenu est le taux du marché monétaire à un an. La décision daccorder la stabilisation est prise à condition que le crédit (acheteur ou fournisseur) bénéficie dune garantie COFACE, sauf exception, et selon des modalités conformes à la décision de la commission des garanties. Le taux dintérêt du crédit est déterminé par la commission des garanties. Lexercice 1998 a vu, pour la cinquième année consécutive, les procédures gérées par la BFCE/Natexis dégager un résultat positif, solde entre lexcédent au titre des crédits exports (+ 401 millions de francs) et le déficit au titre des consolidations dimpayés ( 85 millions de francs). Le bénéfice sinscrit en forte diminution par rapport à 1997 et 1996 : 316 millions de francs au lieu de 661 millions de francs et 2,074 milliards de francs respectivement. Une dotation de 550 millions de francs est inscrite dans la loi de finances pour 1999. « A ce stade, il est prévu une charge denviron 500 millions de francs pour cette année ». Le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie souligne, par ailleurs, que « cette estimation reste très dépendante des produits perçus sur les accords de consolidation et de lévolution des taux dintérêt à court terme de leuro et du dollar. Or, le contexte actuel est marqué par une forte baisse des produits, notamment les intérêts perçus sur les accords de consolidation, qui diminuent à environ 100 millions de francs en 1999 avant de disparaître en lan 2000 ». Pour 2000, une première approche, fondée sur la poursuite de ces tendances, indiquerait une charge denviron 400 millions de francs pour lÉtat. Les bons résultats enregistrés depuis 1994 ont permis à lÉtat de prélever sur la BFCE/Natexis 1,53 milliard de francs au titre de lexercice 1995, puis 2,9 milliards de francs au titre de lexercice 1996. Les reversements se sont élevés à 475 millions de francs en 1997 et à 13 millions de francs en 1998. · Les articles 31 à 35 portent des crédits relatifs aux dépenses de bonification des prêts accordés aux PME. Depuis 1991, la gestion des prêts bonifiés porte uniquement sur lencours existant, puisquaucune nouvelle procédure doctroi na été mise en place, sauf au bénéfice des PME des DOM-TOM, répartie entre les trois sociétés de développement régional (SDR) compétentes. Le montant des crédits nécessaires est calculé par différence entre le coût des ressources empruntées par les institutions financières spécialisées et le taux des prêts consentis aux entreprises, augmentée de la marge des institutions financières pour les anciens prêts à taux de marge garanti. Après un vif dérapage en 1996, où 1,2 milliard de francs de dépenses avaient été enregistrés sur larticle 34 relatif aux opérations de la Caisse française de développement industriel (), les bonifications versées à ce titre sont revenues à un niveau beaucoup plus modéré. Les crédits votés en 1999, sur les articles 31 à 35, sélèvent à 392 millions de francs. Une légère diminution, motivée par lextinction progressive des encours de prêts bonifiés aux entreprises gérés par des établissements spécialisés, est prévue pour 2000, ramenant à 377 millions de francs les crédits demandés. Les dotations du chapitre 44-98 et du chapitre 44-97 « Bonifications dintérêts à verser par lÉtat au Fonds national daménagement et durbanisme », sont inscrites, dans le projet de loi de finances pour 2000, sur le chapitre 44-97 (nouveau) « Participation de lÉtat au service demprunts à caractère économique » du budget Économie, finances et industrie. 4. La suppression des autres crédits dintervention économique · Le chapitre 64-00 « Interventions en faveur des petites et moyennes entreprises » est consacré à des subventions dinvestissement accordées par lÉtat. En 1999, 32 millions de francs sont ouverts en autorisations de programme (102 millions de francs en 1998) et 57 millions de francs en crédits de paiement (100 millions de francs en 1998). Votre Rapporteur spécial regrette que, comme lannée précédente, aucune réponse nait été apportée à la question portant sur les crédits et dépenses de larticle 30, relatif à l« aide à la promotion commerciale des petites et moyennes entreprises ». Les crédits inscrits à larticle 10 sont principalement utilisés pour le règlement des études et audits dentreprises en difficulté, dans le cadre des missions confiées aux CIRI, CORRI et CODEFI. Les prévisions dactivité de ces comités ne laissent pas envisager une diminution de leur charge budgétaire. Cependant, compte tenu des reports prévisibles dautorisations de programme et de crédits de paiement, il na été demandé de crédits ni pour 1999, ni pour 2000. Larticle 40, relatif à laide au développement dimplantations commerciale et industrielles, correspond aux avances remboursables accordées par le Comité de développement extérieur (CODEX), créé en application dune décision du comité interministériel du 22 décembre 1981, dont le secrétariat est assuré par la direction des relations économiques extérieures, au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Dans le cadre de la réforme des protocoles engagée en 1997, le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie a décidé, en mars 1998, de créer un volet « aide en capital » au sein du Fonds daide et détudes au secteur privé (FASEP), qui se substituera aux actuels outils dappui à linvestissement à létranger. A compter du 15 septembre 1998, un fonds de garantie a remplacé le CODEX et intervient en appui : des apports en fonds propres des entreprises à leurs filiales étrangères ; des participations des sociétés de capital-risque dans les filiales dentreprises françaises à létranger ; des prêts consentis à des entreprises étrangères à participation française. De même que le CODEX, ce dispositif est accessible aux entreprises de moins de 3 milliards de francs de chiffre daffaires. Par conséquent, seuls les moyens nécessaires à la couverture des engagements passés dans le cadre du CODEX ont été déployés en 1999. En effet, les délais de mise en uvre des investissements aidés expliquent le décalage entre la dotation et lexécution budgétaire. La procédure étant maintenant close, aucune dotation nest demandée pour lexercice 2000. Les crédits du chapitre 64-00 sont transférés vers le chapitre éponyme du budget Économie, finances et industrie. Ce transfert est accompagné du transport des crédits en compte sur le chapitre, soit 2.365,2 millions de francs en autorisations de programme et 1.964 millions de francs en crédits de paiement. · Les programmes financés par le FEDER, définis pour la période 1982-1986 au profit de trois régions françaises () pour renforcer leurs structures économiques et favoriser les créations demplois dans le secteur des PME, du tourisme, de linnovation et de lartisanat, séteignent progressivement. En effet, depuis 1987, les versements de la Communauté européenne sont rattachés par voie de fonds de concours à des chapitres du budget de lIntérieur, tandis que les contreparties nationales sont désormais mises en place directement par les ministères concernés. Ainsi, les dotations du chapitre 65-20 « Programmes européens de développement régional » sont nulles depuis plusieurs années. Les seuls crédits disponibles proviennent de reports répétés dannée en année (82,7 millions de francs reportés de 1998 vers 1999), à peine amenuisés par une consommation des crédits infinitésimale : la dernière dépense imputée sur le chapitre a été de 0,6 million de francs en 1994. Des apurements automatiques dautorisations de programme ont dailleurs eu lieu. Le projet de loi de finances propose de supprimer le chapitre 65-20. II. LES INTERVENTIONS À CARACTÈRE SOCIAL, NOUVEAU POINT FORT DU BUDGET DES CHARGES COMMUNES A. LES DOTATIONS À DIVERS ORGANISMES DE PROTECTION SOCIALE : UN CHASSÉ-CROISÉ DE TRANSFERTS 1. Le transfert vers le budget de la Santé des crédits du fonds spécial dinvalidité La loi du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale a créé le fonds de solidarité vieillesse, dont la mission est de prendre en charge les avantages dassurance vieillesse non contributifs relevant de la solidarité nationale. La liste de ces avantages comporte entre autres « le financement des allocations aux personnes âgées mentionnées au titre premier du livre VIII du code de la sécurité sociale, à lexclusion de celle qui est versée au titre de larticle L. 815-3 (allocation supplémentaire versée aux bénéficiaires de pensions dinvalidité) ». Les dépenses entraînées par lattribution de cette allocation supplémentaire sont à la charge dun fonds spécial dinvalidité. La dotation inscrite sur le chapitre 46-92 du budget des Charges communes est destinée à rembourser aux différents régimes de sécurité sociale le coût de lallocation supplémentaire dinvalidité (ASI). Les effectifs bénéficiaires de lASI diminuent chaque année, en raison de la diminution du nombre de personnes titulaires de pensions dinvalidité dun faible montant. Ces petites pensions sont en effet versées à des personnes ayant eu une activité antérieure, souvent à temps partiel et faiblement rémunérée. Ce type demplois sest raréfié et le nombre de personnes pouvant remplir les conditions dattribution de lASI décroît. Les autres personnes obtiennent généralement une prestation dun montant supérieur : lallocation aux adultes handicapés. Ce phénomène est en partie compensé par la baisse du taux moyen dinvalidité reconnu, qui résulte du recul des invalidités lourdes. En 1998, les dépenses ont atteint 1.652,7 millions de francs, pour un montant de crédits ouverts sur le budget des Charges communes de 1.583,6 millions de francs. Les crédits proposés pour 2000 sélèvent à 1.592 millions de francs, quasiment stables par rapport à la dotation de la loi de finances pour 1999. Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « cette reconduction fait lhypothèse dune poursuite de la baisse structurelle des dépenses en volume à un rythme plus soutenu que par le passé. Les mesures de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 et du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 relatives à lindemnisation des maladies professionnelles devraient, notamment, se traduire par une augmentation mécanique du taux de liquidation moyen des pensions dinvalidité, venant réduire les prises en charge du FSI ». Dans le projet de loi de finances pour 2000, les crédits du chapitre 46-92 du budget des Charges communes sont transférés sur larticle 60 du chapitre 46-33 « Prestations obligatoires en faveur du développement social » (nouveau) du budget de la Santé et de la solidarité. 2. Lintégration au budget des Charges communes de dotations précédemment inscrites sur dautres sections Le Gouvernement a souhaité que le budget des Charges communes constitue le point dancrage privilégié des dotations de lÉtat à divers organismes ou régimes de protection sociale. Ainsi, le projet de loi de finances pour 2000 procède au regroupement, sur le chapitre 46-90 « Versements à divers régimes obligatoires de sécurité sociale », de plusieurs dotations auparavant inscrites sur dautres sections budgétaires. · Première par le volume des crédits concernés, la participation de lÉtat aux dépenses du budget annexe des prestations sociales agricoles (BAPSA) représente 3.958 millions de francs, dont 3.536 millions de francs au titre de la subvention déquilibre au régime et 422 millions de francs au titre du financement de lallocation adultes handicapés. Les crédits correspondants sont imputés respectivement sur les articles 50 et 70 nouveaux du chapitre 46-90. Ils étaient auparavant inscrits sur les articles 10 et 30 du chapitre 46-32 « Action sociale en agriculture » du budget de lAgriculture et de la pêche. La subvention déquilibre doit être comprise comme un solde dajustement. En ce sens, il ne peut en exister aucune explication qui prétendrait sabstraire de lensemble des déterminants de léquilibre du BAPSA, tant en recettes quen dépenses. Le rapport spécial sur le BAPSA apporte sur ce point les éclaircissements nécessaires. Votre Rapporteur spécial souhaite cependant préciser que la subvention de lÉtat est égale au total des dépenses du BAPSA, diminué des dépenses du fonds de solidarité vieillesse, du fonds spécial dinvalidité et des prestations familiales, ainsi que des recettes correspondant aux cotisations professionnelles (hors cotisations PFA, taxes, compensation démographique et recettes diverses). Selon le ministère de lAgriculture et de la pêche, « les hausses des années 1997 et 1998 sont à mettre en relation avec les mesures de revalorisation des retraites entièrement financées par lÉtat ; la baisse de lannée 1999 sexplique principalement par une hausse en recettes des cotisations professionnelles, de la TVA nette et de la compensation démographique ; la diminution de lannée 2000 provient des effets conjugués dune stagnation des dépenses hors FSV et FSI et dune augmentation soutenue des recettes de TVA nette et de la compensation démographique ». PARTICIPATION DE LÉTAT AU BAPSA (en millions de francs)
Source : ministère de lAgriculture et de la pêche Par ailleurs, les montants relatifs à lallocation aux adultes handicapés correspondent aux sommes qui seront versées au titre de cette prestation. Leur baisse traduit le déclin démographique des effectifs des bénéficiaires, malgré la revalorisation de lallocation. Il en est de même pour le versement du FNS puis du FSI, dont la forte décroissance provient des mesures prises récemment en faveur des retraites modestes ou des retraites des veuves (notamment la levée progressive du non cumul entre droits directs et droits dérivés). · La contribution de lÉtat au fonds spécial de retraite de la caisse autonome nationale de sécurité sociale dans les mines (CANSSM) est destinée à assurer léquilibre de lensemble des opérations dassurance vieillesse-invalidité de ce régime spécial de sécurité sociale. Elle se monterait, en 2000, à 1.587 millions de francs. La dotation était inscrite sur larticle 10 du chapitre 47-23 « Subventions à divers régimes de protection sociale » du budget de la Santé et de la solidarité ; elle sera désormais portée par larticle 60 du chapitre 46-90 du budget des Charges communes. Les modalités de calibrage de la dotation correspondante devraient être affinées, à lavenir, afin de se calquer sur une notion de l« équilibre » qui corresponde mieux au sens commun. En effet, le dernier rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale, paru en septembre 1999, relève que les subventions de lÉtat en 1999 comme en 2000 « suréquilibreraient le régime de 423 millions de francs en 1999 et 402 millions de francs en 2000 ». Ce phénomène nest dailleurs pas limité à ces seules années. ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES SIMPLIFIÉ DE LA BRANCHE VIEILLESSE-INVALIDITÉ (en millions de francs)
Le rapport spécial « Affaires sociales » émet lhypothèse que les crédits excédentaires, au regard de leur vocation initiale, pourraient recevoir dautres usages, comme le financement partiel du fonds de financement des cessations anticipées dactivité des travailleurs de lamiante. Cette hypothèse semble devoir être confirmée par la publication au Journal officiel du décret de virement n° 99-932 du 10 novembre 1999, qui effectue un prélèvement de 57,8 millions de francs sur le chapitre 47-23 précité du budget de la Santé et de la solidarité · Le budget des Charges communes accueille également, à partir du projet de loi de finances pour 2000, la participation de lÉtat aux charges de la caisse de retraite de lImprimerie nationale. Inscrits auparavant sur larticle 40 du chapitre 37-10 « dépenses diverses » du budget Économie, finances et industrie, ces crédits seront désormais inscrits sur larticle 30 du chapitre 46-90. Le transfert représente 2,3 millions de francs. 3. La lente dérive de la subvention déquilibre au régime spécial de la SEITA Les retraites du régime spécial de la SEITA sont garanties par lÉtat, tant en ce qui concerne leur versement que leur revalorisation. Cette garantie a été maintenue lors de la privatisation de la SEITA. Les prestations sont principalement financées par lemployeur (taux de cotisation fixé à 24,4% des salaires soumis à cotisation), les agents en activité affiliés au régime (taux de cotisation fixé à 7,85%), les transferts de compensation spécifique et une subvention annuelle de lÉtat, retracée à larticle 20 du chapitre 46-90 « Versements à divers régimes obligatoires de sécurité sociale ». La participation des finances publiques au financement du régime spécial est due notamment au déséquilibre démographique consécutif à la décision daffilier au régime général des salariés et à un régime complémentaire de droit commun les personnels recrutés depuis 1980. La prévision de dépenses pour 2000 a été calibrée en retenant lhypothèse dune baisse des effectifs cotisants de 4,4% et dune légère baisse du nombre de pensionnés ( 1,2%). Dans ces conditions, la subvention de lÉtat est évaluée à 512 millions de francs pour 2000. Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, « au cours des cinq prochaines années, la contribution du budget de lÉtat au régime spécial de retraite de la SEITA devrait augmenter de 10 millions de francs environ par an, compte tenu de la dégradation du rapport démographique cotisants/retraités résultant de la mise en extinction du régime ». B. LES ACTIONS À DESTINATION DES PUBLICS SCOLAIRES Jusquà la loi de finances pour 1999, le chapitre 46-90 du budget des Charges communes portait, sur son article 40 « Aide à la scolarité », les crédits de laide instituée par la loi du 25 juillet 1994. La loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions a remplacé laide à la scolarité par un dispositif de bourses des collèges géré par le ministre chargé de lenseignement scolaire. La nomenclature budgétaire sest adaptée en conséquence. A lheure actuelle, les actions du Trésor en direction des publics scolaires sincarnent, de façon peut-être curieuse, dans un chapitre non doté et dans labsence de dotation initiale pour une prestation « exceptionnelle », la majoration de lallocation de rentrée scolaire, que le Gouvernement a décidé de pérenniser. 1. Le plan durgence en faveur des lycées Un plan daction destiné notamment à permettre la réalisation de travaux de construction ou daménagement pour améliorer la vie quotidienne dans les lycées a été lancé par M. Claude Allègre, ministre de lÉducation nationale, de la recherche et de la technologie, à la fin de lautomne 1998. LÉtat a décidé daider les régions à souscrire une enveloppe de prêts de 4 milliards de francs au total, en ouvrant, dans la loi de finances rectificative pour 1998 et dans la loi de finances initiale pour 1999 des crédits destinés à compenser partiellement le coût de ces emprunts. Les crédits ont été ouverts sur le chapitre 44-25 « Plan durgence pour les lycées » du budget des Charges communes, créé à cette occasion par la loi de finances rectificative pour 1998, à hauteur de 360 millions de francs puis de 100.000 francs dans la loi de finances initiale pour 1999. Le chapitre 44-25 a été inscrit à létat H de la loi de finances initiale pour 1999 et il est proposé de maintenir cette inscription dans le présent projet. Ainsi, les crédits sont reportables au fil des exercices. Cette solution a été retenue afin dinscrire dès lorigine lintégralité des moyens que lÉtat entend consacrer au plan daction quil impulse, avec la participation active des régions. De ce fait, la dotation demandée pour 2000 est réduite à zéro dans le présent projet, les crédits reportés de 1998 sur 1999 puis de 1999 sur 2000 ayant vocation à couvrir lintégralité de la dépense future. Selon les termes de la circulaire interministérielle du 4 juin 1999, publiée au Journal officiel le 23 juin 1999, visant à présenter les objectifs et les procédures du plan durgence pour les lycées, « les sommes empruntées par les régions doivent permettre daménager des salles polyvalentes, des lieux de rencontres entre lycéens, enseignants et parents délèves, des locaux liés à la vie quotidienne des lycées (foyers, cafétérias, ) et daméliorer les conditions de vie en internat ». La répartition des 4 milliards de francs entre les régions est effectuée, pour une moitié, sur la base du montant de la dotation régionale déquipement scolaire versée en 1998 à chaque région (), pour lautre moitié, sur la base des effectifs scolarisés, y compris les apprentis, en lycées à la rentrée scolaire 1998. Les prêts doivent être souscrits par la région au cours des quatre années allant de 1999 à 2002, pour un montant annuel correspondant au maximum à 25% de son enveloppe. Au cas où, en 1999, la région ne serait pas en capacité dutiliser lintégralité de son enveloppe de prêt, le solde serait ajouté au montant maximum de 25% autorisé pour lannée 2000. Les prêts viennent à lappui dune programmation quadriennale de travaux. Chaque prêt donne droit au versement, par lÉtat, au profit de la région concernée, dune subvention correspondant au coût actuariel dun prêt à amortissement constant au taux de 3,60% dune durée égale à celle du prêt contracté par la région, dans la limite de 8 ans. Ainsi, le montant de la subvention est dautant plus élevé que la durée du prêt est grande. RAPPORT ENTRE LE MONTANT DE LA SUBVENTION ET LE CAPITAL EMPRUNTÉ
Source : Circulaire interministérielle du 4 juin 1999 2. Labsence de dotation initiale pour une majoration désormais certaine, mais aussi temporaire, de lallocation de rentrée scolaire à la charge de lÉtat Lallocation de rentrée scolaire (ARS) a été créée par la loi du 16 juillet 1974. Elle est accordée sous condition de ressources à des familles qui, depuis 1999, ne doivent plus nécessairement bénéficier déjà dune prestation familiale. LARS est elle-même une prestation familiale, et à ce titre est intégralement financée par la CNAF, sur le budget du fonds national des prestations familiales. Seules ses majorations éventuelles décidées par lÉtat sont financées de façon particulière. En 1993, 1994 et 1995, lARS a été majorée pour être portée au total à 1.500 fr ancs. Jamais le financement afférent à cette opération na été inscrit dans la loi de finances initiale. La contribution de lÉtat prend la forme dun remboursement à la CNAF, qui intervient généralement en fin dannée : en 1993, le remboursement a été effectué à loccasion de la reprise de dette des régimes de sécurité sociale ; 5,8 milliards de francs ont ainsi été remboursés ; en 1994, un crédit de 5,9 milliards de francs a été inscrit sur le chapitre 46-90 dans la loi de finances rectificative ; en 1995, le coût de la majoration a été partagé entre la CNAF et lÉtat : un décret a porté, à titre dérogatoire, le coût de lallocation « de base » à 830 francs, tandis que lÉtat a pris en charge le solde rapporté à 1.500 francs ; 4,6 milliards de francs ont été inscrits en collectif de fin dannée. En 1996, lallocation majorée a été limitée à 1.000 francs ; un crédit de 3,2 milliards de francs a été ouvert dans le décret davance du 26 septembre 1996. En 1997, pour la première fois depuis sa création, lallocation a été quadruplée, par le décret du 22 août 1997, qui a porté son montant total à 1.600 francs. Le coût de la majoration a été intégralement supporté par lÉtat et un crédit de plus de 6,4 milliards de francs a été ouvert par le décret davance du 9 juillet 1997. En 1998, le montant de lallocation de rentrée scolaire a été à nouveau porté à 1.600 francs par le décret n° 98-718 du 19 août 1998. La loi de finances rectificative pour 1998 a ouvert 5,75 milliards de francs pour couvrir la dépense correspondante. Le décret n° 99-172 du 3 août 1999 a procédé à une revalorisation identique à loccasion de la rentrée scolaire 1999. Il convient de noter que le montant unitaire de la majoration en 1999 (1.173,14 francs) est plus faible quen 1998 (1.176,13 francs) puisque le montant de lallocation elle-même a été revalorisé suivant les règles normales applicables aux prestations sociales. Les crédits nécessaires seront vraisemblablement ouverts à loccasion du projet de loi de finances rectificative. Lors de la dernière conférence de la famille, le 7 juillet 1999, le Premier ministre a annoncé que la majoration de lallocation de rentrée scolaire répondait à un réel besoin et quelle devait être pérennisée, en ayant vocation à devenir elle même une prestation familiale. Le financement de la majoration devrait être transféré progressivement de lÉtat vers la CNAF. Labsence de dotation initiale pour financer les futures majorations de lARS sexplique donc par le caractère transitoire de la charge que cette majoration représente désormais pour lÉtat. C. LES AUTRES CRÉDITS DINTERVENTIONS À CARACTÈRE SOCIAL 1. Le regroupement des crédits destinés aux rapatriés Lannée 1997 a vu séteindre le dispositif destiné à assurer lindemnisation des rapatriés. Des dépenses résiduelles ont été enregistrées sur le chapitre 46-91 au cours de lexercice 1998 (70,3 millions de francs) et dans les six premiers mois de 1999 (8,1 millions de francs). Lessentiel des dépenses supportées par lÉtat au titre des rapatriés vient, désormais, de sa participation au rachat de cotisations à lassurance volontaire vieillesse. Leffort de lÉtat pour assurer aux rapatriés le bénéfice de pensions de retraite satisfaisantes a pour origine le souci de pallier les insuffisances, voire linexistence, des régimes de retraite dans les territoires où ceux-ci étaient installés. Les rapatriés qui procèdent au rachat de leurs cotisations peuvent bénéficier dune aide de lÉtat, la part du rachat prise en charge par lÉtat étant versée à chacune des institutions des régimes obligatoires dassurance vieillesse. Le montant des remboursements est égal, pour lannée considérée, à la différence entre la part des pensions liquidées correspondant au rachat des cotisations et le montant des cotisations racheté par les rapatriés. De 1996 à 1998, lÉtat a réglé progressivement des arriérés à légard des organismes de retraite concernés (CNAVTS, CNAVPL, ORGANIC et CANCAVA). Les dotations inscrites pour 1999 (274 millions de francs) et demandées pour 2000 (164 millions de francs) reflètent lérosion structurelle de la prévision de dépenses, due au fait que la plupart des demandes daide ont été présentées par les intéressés et traitées par les organismes concernés. En dernier lieu, lÉtat contribue directement au financement de certains régimes spéciaux, dont lextinction progressive justifie la réduction régulière des dotations inscrites dans la loi de finances. La « participation de lÉtat aux dépenses de la caisse de retraite des régies ferroviaires doutre-mer » sétablit à 50,4 millions de francs, en diminution de 1,4 million de francs par rapport aux crédits votés en 1999 . Les « versements de lÉtat à la CNRACL au titre des partis contributives dues par les caisses de retraite dAlgérie, du Maroc et de Tunisie » sélèvent à 230.000 francs en 2000. Le projet de loi de finances pour 2000 est loccasion de regrouper sur le chapitre 46-91 lensemble des dotations jusquici inscrites sur les chapitres 44-96 « Charges afférentes aux emprunts émis pour le financement des prêts de reclassement aux rapatriés », 46-97 « Versements de lÉtat à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales au titre des parts contributives dues par les caisses de retraites dAlgérie, du Maroc et de Tunisie », 47-91 « Participation de lÉtat aux dépenses de la caisse de retraites des régies ferroviaires doutre-mer » et 47-92 « Contribution de lÉtat à lamélioration des retraites des rapatriés ». Par ailleurs, le chapitre 44-02 « Réaménagement de charges dendettement » est supprimé. 2. Les majorations légales de rentes viagères Les crédits afférents aux deux catégories précitées de majorations légales sont inscrits, dans le projet de loi de finances pour 2000, sur deux articles distincts (nouveaux) du chapitre 46-93 « Majoration de rentes », dont le libellé a été modifié pour loccasion. · Larticle 10 de ce chapitre porte les remboursements de lÉtat aux compagnies dassurance pour les majorations de rentes allouées par les tribunaux en réparation dun préjudice causé par un accident de la circulation. Les rentes susvisées ont été revalorisées annuellement depuis lentrée en vigueur de la loi du 27 décembre 1974, afin dobtenir la permanence de leffet réparateur. Ces revalorisations étaient à lorigine financées par une taxe sur les contrats dassurance automobile (environ 0,1% du montant des primes). La loi de finances pour 1990 a supprimé la taxe et a organisé la prise en charge de la dépense par le budget de lÉtat. Les crédits initiaux sont, traditionnellement, insuffisants pour couvrir la dépense afférente à un exercice. Ils sont abondés en cours de gestion, dans le cadre dune loi de finances rectificative ou par décret de virement, comme en 1998. Depuis 1996, la dépense sétablit à environ 80 millions de francs. Cependant, la dotation initiale pour 1999 (80 millions de francs) devrait être insuffisante car lannée 1999 devrait voir le règlement darriérés au titre dexercices antérieurs à 1998. La dotation demandée pour 2000 devrait permettre de servir les charges nées au cours de lexercice 1999. · Larticle 20 porte les crédits et dépenses exposées au titre de la participation de lÉtat à la majoration légale de rentes viagères (hors accidents de circulation). Des majorations sont aujourdhui versées aux rentes viagères constituées auprès des compagnies dassurance vie (loi du 2 août 1949), aux rentes allouées en réparation dun préjudice (loi du 24 mai 1951), aux rentes constituées auprès des caisses autonomes mutualistes et de la caisse nationale de prévoyance par des anciens combattants (loi du 9 juin 1948 et article L. 321-9 du code de la mutualité). LÉtat participe au financement des majorations légales de rentes viagères selon le mécanisme suivant : pour les contrats conclus avant le 1er janvier 1977 par des rentiers qui ne sont pas anciens combattants, lÉtat rembourse 97% des majorations versées par la CNP et les caisses autonomes et 80% pour les contrats souscrits auprès des autres compagnies dassurance ; pour les contrats conclus entre le 1er janvier 1977 et le 31 décembre 1993 par des rentiers qui ne sont pas anciens combattants, lÉtat rembourse 10% des majorations servies ; pour les contrats conclu après le 31 décembre 1993, en vertu de larticle 104 de la loi de finances pour 1996, les rentes autres que celles servies aux anciens combattants ne donnent plus droit à majoration légale ; pour les rentes danciens combattants, lÉtat rembourse la totalité des majorations versées. Le nombre exact de crédirentiers nest pas connu, les sociétés dassurance ne fournissant pas comme pièce justificative le nombre de rentes mais le montant total des « pieds de rentes », cest-à-dire des versements constitutifs des rentes viagères. Depuis la modification législative de 1996, le montant des dépenses imputées sur le chapitre 46-94 (ancien) a été stabilisé aux environs de 2,25 milliards de francs. La dotation demandée sur larticle 20 (nouveau) du chapitre 46-93 a été calculée sur la base dune stabilisation des dépenses exposées au titre des compagnies dassurance vie et de la CNP (1.834 millions de francs) et dune hausse de 7% des dépenses exposées au titre des caisses autonomes mutualistes (550 millions de francs). III. LES INTERVENTIONS INTERNATIONALES DU TRÉSOR : UNE LISIBILITÉ PLUS FAIBLE · Jusquen 1999, le budget des Charges communes accueille un ensemble plutôt cohérent et homogène de crédits « concourant à laction extérieure de la France ». Ces crédits sélèvent, en 1999, à 10,53 milliards de francs, soit 20,7% dun montant total de 50,98 milliards de francs pour lensemble du budget général et des comptes spéciaux du Trésor (). Si le champ de lanalyse est limité aux seuls crédits « concourant à la coopération avec les États en voie de développement », la part du budget des Charges communes est encore supérieure. 8,71 milliards de francs de crédits y sont consacrés, pour un total de 20,23 milliards de francs, soit 43,1%. Les Charges communes sont ainsi, en 1999, le second budget finançant laction extérieure de lÉtat, après les Affaires étrangères mais avant la Coopération ou la Recherche. La récapitulation des crédits figurant dans le fascicule jaune annexé au projet de loi de finances pour 1999 porte cependant sur un grand nombre de chapitres budgétaires, et répond à une conception très large peut-être trop de « laction extérieure » de lÉtat. En particulier, lagrégat ainsi conçu présente linconvénient de mêler dans un même calcul des crédits qui concernent le soutien aux exportations ou aux implantations à létranger, et ceux qui concourent à laide publique au développement. De même, le fascicule jaune « État récapitulatif des crédits concourant à la coopération avec les États en voie de développement » annexé au projet de loi de finances pour 1999 () prend en compte lensemble des crédits inscrits sur le chapitre 44-98, dont une partie a déjà été évoquée dans les passages du présent rapport spécial consacrés aux charges de bonification. Si lon fait abstraction de quelque 543 millions de francs de crédits inscrits sur le chapitre 42-07, relatifs à lapplication de conventions fiscales passées entre la France et des États étrangers, qui varient peu dune année sur lautre, laction internationale du Trésor est majoritairement consacrée à laide au développement : 8,5 milliards de francs y sont consacrés en 1999. · Le projet de loi de finances pour 2000 procède à de profonds remaniements de la nomenclature budgétaire, conduisant, notamment, au transfert de plusieurs chapitres vers le budget Économie, finances et industrie. Pour ce qui concerne les crédits destinés aux actions internationales du Trésor, votre Rapporteur spécial nest pas convaincu que ces mouvements améliorent la lisibilité des actions concernées. Ainsi, les crédits afférents aux annulations de dettes au profit des pays les moins avancés seraient désormais inscrits à la fois sur le budget des Charges communes pour ceux dentre eux qui concernent la BFCE/Natexis et sur le budget Économie, finances et industrie pour ceux dentre eux qui concernent lAgence française de développement. De même, les crédits relatifs à la participation de la France à divers organismes ou fonds internationaux seraient désormais inscrits sur le budget Économie, finances et industrie, à lexception des dotations afférentes au Fonds européen de développement, qui resteraient sur le budget des Charges communes. LES CRÉDITS DAIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT (en millions de francs)
BCC : budget des Charges communes ; BEFI : budget Économie, finances et industrie. (a) Ne sont pris en compte que les paragraphes 21 et 22 de larticle 90 : garanties accordées à la BFCE. (b) Nest pris en compte que larticle 36, relatif à lAgence française de développement.. A travers ce qui apparaît comme une volonté bienvenue de clarification et de simplification, on voit resurgir aussitôt cette ambiguïté essentielle sur la nature des relations qui unissent le budget des Charges communes et le budget Économie, finances et industrie, déjà plusieurs fois évoquée, sous la plume de plusieurs rapporteurs spéciaux, dans les rapports successifs sur le budget des Charges communes. Si lon pouvait, à la rigueur, concevoir que fussent regroupés sur le budget Économie, finances et industrie les crédits afférents aux charges de gestion des actions internationales du Trésor, il aurait peut-être été plus logique de laisser lensemble des crédits d« intervention » inscrits sur une même section budgétaire. A. LE BASCULEMENT INTÉGRAL DES CRÉDITS DE GESTION SUR LE BUDGET ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE · Le remboursement à Natexis Banque des frais occasionnés par la gestion des prêts et dons du Trésor aux États étrangers était imputé sur le chapitre 37-01, article 10. Il sera imputé à compter de lexercice 2000 sur larticle 20 du chapitre 37-01 « Rémunérations pour services rendus » du budget Économie, finances et industrie. A la suite dune mission de lInspection générale des finances, la base de rémunération de Natexis Banque a été modifiée en 1996 : elle est désormais fondée sur les tirages effectifs des prêts et dons du Trésor et non plus sur lencours des prêts et dons gérés. Une dépense de 32,1 millions de francs a été enregistrée en 1998, pour une dotation initiale de 35 millions de francs. La diminution des crédits ouverts en 1999 (34 millions de francs) et demandés pour 2000 (27 millions de francs) est directement liée, selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, à la diminution des prêts et dons octroyés. · Le remboursement à lAFD des frais occasionnés par la gestion des dons-projets, des concours dajustement structurel et des protocoles du Trésor était imputé sur le chapitre 37-01, article 20. Il sera imputé à compter de lexercice 2000 sur larticle 30 du chapitre 37-01 « Rémunérations pour services rendus » du budget Économie, finances et industrie. La baisse des taux dintérêt observée ces dernières années, ainsi que la diminution du volant de trésorerie détenu par lAFD au titre des procédures publiques, a conduit à une sensible diminution des produits financiers dégagés sur cette trésorerie. Il en résulte une tendance à laugmentation, depuis 1993, de la dotation budgétaire destinée à compenser la charge globale des frais de gestion. Ainsi, la dotation initiale pour 1997 (130 millions de francs) a été dépassée en exécution puisque les dépenses effectives imputées sur larticle ont atteint 267,6 millions de francs. Compte tenu dune dépense exceptionnelle de 97,7 millions de francs « liée au versement par lÉtat dune rémunération au titre de la prise en garantie par lAFD, à la demande de lÉtat, dun emprunt obligataire émis par un État étranger », lexcédent de dépenses par rapport aux crédits initiaux a été de près de 55 millions de francs. Une dépense de 176,5 millions de francs a été enregistrée en 1998, pour une dotation initiale de 115 millions de francs. Un réajustement a été effectué en 1999, la dotation de larticle passant à 171 millions de francs. Cet ajustement est consolidé dans la dotation demandée pour 2000, qui sétablit à 176 millions de francs. · Les évaluations portant sur les opérations réalisées sur protocoles gouvernementaux (chapitre 37-03 « Études », article 20 jusque dans la loi de finances initiale pour 1999) ont été présentées dans le chapitre II du présent rapport consacré aux « charges budgétaires communes ». B. LAIDE MULTILATÉRALE RÉDUITE À LA CONTRIBUTION DE LA FRANCE AU FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT Lévolution des contributions aux banques et fonds internationaux multilatéraux est déterminée, en autorisations de programme, par les accords signés par la France, et en crédits de paiement, par le rythme prévisible des appels de fonds des organismes. La politique constante du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie à cet égard est dinscrire en autorisations de programme lensemble des engagements financiers de lÉtat consécutifs à la signature dun accord multilatéral, lannée même de cette signature. La participation de la France au Fonds européen de développement (FED), imputée sur le chapitre 68-02, ne nécessite aucune ouverture dautorisations de programme en 2000. En revanche, 1,45 milliard de francs sont demandés au titre des crédits de paiement, après 1,62 milliard de francs dans la loi de finances initiale pour 1999. Chaque année, les versements nationaux au FED sont proportionnels aux besoins de trésorerie de la Commission, eux-mêmes liés au rythme dexécution des projets : outre les « cycles » naturels de chaque FED (), il faut notamment tenir compte de facteurs exogènes, comme la suspension de laide dans les pays en guerre ou en crise, et de la nature cyclique de certains outils (STABEX, SYSMIN, aide aux réfugiés, etc.). Les prévisions conservent donc un caractère approximatif. Les années 1996 et 1997 se sont traduites par une forte baisse des dépenses du FED, en particulier du STABEX, du fait de lévolution alors favorable des cours des produits de base. Les dépenses du FED sont ainsi passées dun maximum de 1.781 millions décus en 1994 à 1.213 millions décus en 1997. Il en est résulté une accumulation de trésorerie dans les écritures du FED (775 millions décus à la fin de lexercice 1996) et de crédits reportés sur le chapitre 68-02 du budget des Charges communes (2.153 millions de francs à la fin de lexercice 1996), cette inflexion des dépenses à la baisse nayant pas été anticipée. Ces ressources excédentaires expliquent les montants relativement faibles des appels de contribution, donc de lexécution budgétaire sur le chapitre 68-02, ainsi que lapurement progressif des reports, qui devrait être achevé à la fin de 1999. Par ailleurs, la convention de Lomé IV, applicable depuis le 1er mars 1990, pour une durée de 10 ans, a été modifiée par un accord signé en novembre 1994. Cet accord est entré en vigueur le 1er juin 1998, après lachèvement de la procédure de ratification par lensemble des États membres de la Communauté européenne et au moins les deux tiers des États ACP. Cette entrée en vigueur permet lengagement des ressources du VIIIème FED, dont la France est le premier contributeur. En conséquence, les prévisions dappel de fonds pour 1999 doivent être révisées par la Commission européenne. Toutefois, à la demande de plusieurs États membres, dont la France, la gestion de la trésorerie du FED a été améliorée, en particulier pour les opérations au titre du mécanisme STABEX. Le règlement financier du VIIIème FED prévoit que les États membres pourront transformer leur contribution STABEX en une créance ouverte dont le versement est différé. Cette dernière disposition a été utilisée par la France à hauteur de 1,7 milliard de francs en 1998 et devrait lêtre également en 1999. Pour autant, la prévision dexécution pour lexercice 1999 fait apparaître un montant probable de dépenses de 2,2 milliards de francs, alors que la dotation initiale du chapitre 68-02 est de 1,6 milliard de francs. Selon le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, « les prévisions de la Commission européenne pour lexercice 2000 portent sur un montant total (FED courant et Stabex) de 11,5 milliards de francs, correspondant normalement à une contribution de la France de 2,8 milliards de francs. Le montant de linscription budgétaire demandée a été fixé à 1,45 milliard de francs pour tenir compte : « des reports de crédits prévisibles à la fin 1999 ; « dun surdimensionnement chronique des prévisions de la Commission européenne ; « de la capacité réelle de mobilisation des ressources du FED et pour forcer la Commission à davantage de rigueur budgétaire. » C. LAIDE BILATÉRALE RECENTRÉE SUR LES RELATIONS ENTRE LÉTAT ET LA BFCE / NATEXIS Le transfert des chapitres 44-98 et 68-00 vers le budget Économie, finances et industrie conduit à ce que le budget des Charges communes ne recense plus, à compter du projet de loi de finances pour 2000, que des crédits à destination de la BFCE / Natexis, au titre de laide bilatérale. 1. Le poids déclinant des annulations de dette · Les remises de dette accordées par le Trésor au profit des pays les moins avancés sont à intégrer à laction daide publique au développement. Il sagit dailleurs dun poste important de dépenses, qui est retracé dans deux chapitres différents : le chapitre 14-01 (article 90, paragraphe 21) porte les crédits nécessaires à lindemnisation de la BFCE pour annulations de dettes ; le chapitre 44-98 (article 36, paragraphe 13) porte les crédits nécessaires à lindemnisation de lAFD. Il est transféré vers le budget Économie, finances et industrie dans le présent projet. Par ailleurs, lors du refinancement déchéances de prêts portés par lAFD, le compte spécial du Trésor n° 903-17 « Prêts du Trésor à des États étrangers pour la consolidation de dettes envers la France » porte la dépense correspondant à la consolidation de la part non annulée. · Aucune charge de remises de dette concernant la BFCE/Natexis na été constatée en 1998, alors quune charge de 198,5 millions de francs avait été enregistrée en 1997. Les années 1999 et 2000 devraient voir un nouveau palier dans la réduction structurelle des dépenses pour annulations de dettes, puisquun montant denviron 50 millions de francs est attendu pour lexercice 1999 et un montant denviron 10 millions de francs pour 2000. Lencours des prêts de consolidation dus à la BFCE/Natexis est passé de 42,7 milliards de francs à 2,4 milliards de francs de 1990 à 1998 et une projection à 0,2 milliard de francs pour fin 2000. Les charges budgétaires devraient donc rester limitées, dans les années à venir, dautant que les principaux pays débiteurs (Brésil et Maroc) ne bénéficient daucune annulation de dette. Les dernières échéances relatives aux annulations en cours (Dakar I et Dakar II) sont tombées respectivement en 1999 et 1998. CHARGES DE REMISES DE DETTES À LAFD ET À LA BFCE/NATEXIS (en millions de francs)
(a) Sont incluses les charges de remise de dettes résultant de la conférence de Paris (1990), qui a étendu les mesures « Dakar I » à sept pays non africains. (b) Pour lAFD, les sommes portées à la ligne 2000 concernent lan 2000 et les années postérieures. Source : direction du Trésor. En 1998, la charge des remises de dette concernant lAFD sest élevée à 2.549,2 millions de francs, en bonne concordance avec la prévision effectuée lors de la loi de finances initiale (2.549 millions de francs). Pour lannée 2000, le montant des prêts dus et remis à lAgence française de développement, en application des différentes procédures dannulation, sélève à 936 millions de francs au titre des annulations « Dakar I » et conférence de Paris et à 1.292 millions de francs au titre des annulations « Dakar II ». Sagissant des annulations « Dakar I » et Dakar II », le montant des échéances annulables, année après année jusquà bonne fin, est établi de façon certaine par les créanciers. Pour les mécanismes « Toronto », « termes de Londres » et « termes de Naples », la marge dincertitude est en revanche plus importante. En effet, lannulation est directement liée à la conclusion dun accord bilatéral de consolidation du pays débiteur, après le réaménagement de ses dettes, par les pays créanciers réunis dans le Club de Paris. Ce traitement par le Club de Paris est lui-même conditionné par la conclusion préalable dun programme dajustement économique avec le Fonds monétaire international. Ainsi, le caractère aléatoire du passage des pays débiteurs au Club de Paris ne permet pas dévaluer précisément, de façon prévisionnelle, le montant des annulations une année donnée. 2. La garantie accordée aux prêts de BFCE/Natexis à des États étrangers Indépendamment de lindemnisation des remises de dettes dont les créances sont détenues par la BFCE/Natexis, lÉtat est également amené à garantir le service en intérêts et en amortissement des prêts accordés par cet établissement à des États étrangers, dans le cadre daccords de réaménagement de leurs dettes. Les dépenses afférentes sont inscrites sur le chapitre 14-01, article 90, paragraphe 22 du budget des Charges communes. La garantie de lÉtat est régie par la convention du 20 août 1981, dont les principales dispositions peuvent être résumées comme suit : la BFCE/Natexis est chargée, au nom et pour le compte de lÉtat, dassurer le service de la trésorerie nécessaire aux accords de consolidation signés par la France avec certains États étrangers ; la Banque de France est chargée de lexécution de ces accords ; en accord avec le Trésor et sur notification de celui-ci; la BFCE/Natexis verse à la Banque de France les sommes nécessaires. Les ressources correspondantes sont collectées par létablissement sur le marché. A défaut, ou en complément de ces ressources, le Trésor verse les fonds nécessaires sous forme de prêts directs à la BFCE/Natexis ; la BFCE/Natexis bénéficie la garantie de lÉtat et ne supporte aucune charge au titre du financement des accords de consolidation ; en cas de non-règlement dune échéance dans un délai déterminé (en principe 12 mois), le Trésor verse la somme correspondante sur demande de la BFCE/Natexis ; en cas de versement ultérieur dune échéance par le bénéficiaire étranger, la BFCE/Natexis rembourse le Trésor ; les frais de gestion engagés par la BFCE/Natexis pour lexécution de cette mission sont arrêtés annuellement avec la direction du Trésor et imputés en charge du compte de gestion qui retrace les charges et produits relatifs aux ressources empruntées par la BFCE/Natexis. Lencours des accords de consolidation a diminué régulièrement depuis 1990, où il atteignait 40,6 milliards de francs. A la fin de lannée 1998, il nétait plus que de 1,1 milliard de francs et de 0,5 milliard de francs au 30 juin 1999. Lévolution de lencours dépend : de la conclusion de nouveaux accords de consolidation : aucun accord de consolidation faisant lobjet dun financement par lintermédiaire de la BFCE/Natexis nest intervenu en 1996, 1997 ou 1998 ; du comportement de paiement des pays débiteurs : certains pays, comme le Brésil, ont régulièrement honoré leurs échéances . Dans dautres cas, la diminution de lencours résulte, au contraire, de la mise en jeu de la garantie de lÉtat, notamment pour le Nigeria, lex-Yougoslavie ou le Gabon, dans les années récentes. IMPAYÉS À LA BFCE/NATEXIS FINANCÉS EN 1998
Source : direction du Trésor. Après avoir été sollicitée en 1993 et 1995, au titre de laccord de consolidation de dettes avec lIrak, la garantie de lÉtat a été à nouveau appelée en 1997 et 1998. LA BFCE/Natexis avait constaté des impayés de principal et dintérêts (hors intérêts de retard) de la part dun certain nombre de pays qui avaient bénéficié daccords de consolidation, susceptibles dentrer dans le cadre des conditions posées par la convention du 22 août 1981 modifiée. Il nest prévu aucune dépense en 1999 et 2000 sur le paragraphe 22. IV. LES RELATIONS FINANCIÈRES DU TRÉSOR AVEC LES COLLECTIVITÉS LOCALES Le classement dun certain nombre dinterventions du Trésor dans les catégories des interventions économiques ou des interventions sociales est parfois peu évident. Il en est ainsi de la majeure partie des relations financières quil entretient avec les collectivités locales et qui sont retracées sur le budget des Charges communes. Si, par exemple, les dégrèvements de taxe professionnelle peuvent être rangés parmi les interventions économiques, et les dégrèvements de taxe dhabitation parmi les interventions sociales, quen est-il des crédits destinés à « laide aux villes nouvelles », aux dégrèvements de taxes foncières au profit des jeunes agriculteurs, ou aux « travaux de sécurité dans les écoles » ? Une séparation entre économique et social serait ici forcément arbitraire et sujette à la critique ; aussi a-t-il semblé préférable à votre Rapporteur spécial de maintenir une présentation groupée de ces interventions, donnant ainsi la priorité à un critère organique plutôt quà un critère fonctionnel. A.- LES DÉGRÈVEMENTS DIMPÔTS LOCAUX : UN RALENTISSEMENT PROBABLE Après avoir connu une croissance spectaculaire, les dégrèvements dimpôts locaux devraient connaître une évolution plus modérée en 2000 : atteignant un montant de 60 milliards de francs, ils reculeraient en effet de 0,8% par rapport à leur évaluation révisée pour 1999. Votre Rapporteur spécial remarque quà loccasion de la discussion du projet de loi de finances pour 1999, il avait été prévu que les dégrèvements dimpôts locaux ne croîtraient en 1999 que de 2,8% par rapport à lévaluation révisée de 1998. Or les perspectives dexécution pour 1999 suggèrent que le rythme de croissance par rapport au résultat définitif dexécution pour 1998 est en phase avec cette prévision : Les dégrèvements dimpôts locaux devraient croître de 2,7% entre 1998 et 1999, selon lévaluation révisée pour 1999 associée au présent projet de loi de finances. Les dégrèvements dimpôts locaux sélevaient à 30,9 milliards de francs seulement en 1992. En huit ans, leur progression atteindrait ainsi près de 29,1 milliards de francs, soit + 94%. On analyse souvent les remboursements et dégrèvements dimpôts locaux comme des subventions implicites aux collectivités locales, quil sagisse de dégrèvements législatifs, de décisions individuelles de dégrèvement ou dadmissions en non valeur. Largument principal de cette thèse réside dans la substitution de lÉtat au contribuable local pour la prise en charge effective de limpôt. En ce sens, il est exact que la logique des remboursements et dégrèvements dimpôts locaux est différente de celle qui préside aux remboursements, restitutions et dégrèvements dimpôts dÉtat. Celle-ci est en effet la conséquence directe des mécanismes fiscaux. Cest pourquoi il serait logique que seuls ces remboursements, restitutions et dégrèvements dimpôts dÉtat soient déduits des recettes fiscales brutes de lÉtat, dans le tableau déquilibre des lois de finances, pour faire apparaître le niveau des recettes fiscales nettes (). Le suivi budgétaire et financier des remboursements et dégrèvements dimpôts locaux est facilité par une heureuse réforme de la nomenclature budgétaire, qui distingue depuis 1994 au sein du chapitre 15-01 les dégrèvements législatifs concernant la taxe professionnelle (§ 16), la taxe dhabitation (§ 17) et les taxes foncières (§ 18). Cet effort de clarification a été poursuivi grâce à la création, à compter du 1er janvier 1998, dun nouveau paragraphe dimputation de la dépense, qui permet de séparer les admissions en non-valeur relatives aux impôts dÉtat (§ 31) de celles relatives aux impôts locaux (§ 32), précédemment regroupées sur le paragraphe 13. LES DÉGRÈVEMENTS LÉGISLATIFS DIMPÔTS LOCAUX (chapitre 15-01) (en millions de francs)
(a) Somme des dépenses ou crédits inscrits sur les chapitres 15-01, 15-02 et 15-07, à lexception de larticle 50 du chapitre 15-02, qui retrace les remboursements de produits non fiscaux. Source : direction de la Comptabilité publique. 1. Les dégrèvements de taxe professionnelle Depuis lannée 1994, les dégrèvements législatifs de taxe professionnelle résultent, pour plus de 70%, des mesures de plafonnement des cotisations en fonction de la valeur ajoutée des entreprises. Depuis 1997, les résultats définitifs dexécution ou les prévisions montrent que cette proportion sélève même à 79% environ. Par ailleurs, en 1998, les dégrèvements dus au plafonnement représentaient 20,4% du total des rôles émis, contre 11,8% seulement six ans auparavant. Certes, la progression de cet indicateur a été stoppée en 1998, mais il nen reste pas moins que la part du plafonnement rapportée au total des rôles émis reste très élevée, ce qui peut apparaître préoccupant. Il savère que les dispositions adoptées en 1995 et 1996 (), destinées à limiter la dérive du coût du plafonnement, nont été que partiellement efficaces. Certes, dès 1995, le taux de croissance des ordonnancements totaux de taxe professionnelle est revenu à + 3,6%. Lexécution de 1996 sest inscrite en légère accélération, puisque le taux de croissance a été porté à 3,9%. Cependant, lexercice 1997 a pu susciter des inquiétudes renouvelées : le résultat définitif dexécution a fait apparaître un montant dordonnancements de 46.780 millions de francs, en augmentation de 8,8% sur lexercice antérieur. Cette dynamique alarmante a été contenue en 1998, puisque les résultats dexécution font apparaître une augmentation beaucoup plus modérée, de 3,9% par rapport à 1997. DÉGRÈVEMENTS DE TAXE PROFESSIONNELLE (en millions de francs)
(a) PVA : plafonnement en fonction de la valeur ajoutée. (b) Variation par rapport à lévaluation révisée pour 1998 (46.000 millions de francs dans le PLF 1999). (c) Variation par rapport au résultat dexécution pour 1997. Source : direction de la comptabilité publique. Au vu de la difficulté réelle à limiter la dérive des dégrèvements de taxe professionnelle, on pourrait trouver optimiste la prévision relative à lévolution des ordonnancements DGI, chiffrée à 1,8% dans le présent projet de loi de finances. Il est vrai que, comme le souligne le tableau ci-après, cette prévision de 1,8% correspond à un ralentissement très sensible sur une période de deux ans seulement, ralentissement qui était déjà annoncé lannée précédente PRÉVISIONS ET RÉALISATIONS : DUN PROJET DE LOI DE FINANCES À LAUTRE (en millions de francs)
Source : ministère de léconomie, des finances et de lindustrie Dailleurs, le recul attendu serait principalement gouverné par l« évolution spontanée » du dégrèvement, au sens du fascicule Voies et moyens annexé au présent projet de loi de finances. Celui-ci montre que leffet modérateur attendu de la réforme de la taxe professionnelle engagée dans la loi de finances initiale pour 1999 ( 2,85 milliards de francs) est presque entièrement compensé par leffet du gel des taux de taxe professionnelle pour le calcul du dégrèvement résultant du plafonnement en fonction de la valeur ajoutée, décidé par la loi de finances initiale pour 1996 (+ 2,82 milliards de francs). Votre Rapporteur souhaite, pourtant, rappeler limpact majeur de la croissance économique sur les dépenses résultant du mécanisme du plafonnement en fonction de la valeur ajoutée. Celle-ci, augmentant dans labsolu la valeur ajoutée des entreprises, relève de facto le seuil au-dessus duquel trouve à sappliquer le mécanisme de plafonnement, alors que lévolution des éléments de la base taxable () obéit à dautres facteurs. De plus, comme lexplique le fascicule « Voies et moyens », le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie prévoit une politique dimposition moins dynamique de la part des collectivités locales. Ces deux phénomènes conjugués limitent ainsi le montant de taxe professionnelle susceptible de faire lobjet dun plafonnement. En définitive, il apparaît utile à votre Rapporteur spécial de préciser la place des dégrèvements de taxe professionnelle dans le total du produit reçu par les collectivités au titre de cette taxe. La répartition entre les entreprises et lÉtat est retracée dans le tableau ci-après.
RÉPARTITION DU PRODUIT BRUT DE LA TAXE PROFESSIONNELLE
(a) Les frais de dégrèvements et admissions en non-valeurs font partie des cotisations à la charge des entreprises. Source : direction de la comptabilité publique. Lannée 1996 avait semblé marquer lamorce dun rééquilibrage entre les contributions respectives des entreprises et de lÉtat. Les premières assuraient ainsi 69,5% du produit perçu par les collectivités, au lieu de 67,9% lannée précédente. Symétriquement, lÉtat ne supportait plus que 30,5% du produit perçu au lieu de 32,1% en 1995. Cependant, lannée 1997 a permis de constater que la part de lÉtat dans le produit total de la taxe professionnelle a de nouveau augmenté : elle a représenté 31,5% du total, alors que la part revenant aux entreprises diminuait à 68,5% du total. Lannée 1998 a vu cette évolution en partie remise en question, la part de lÉtat dans le produit total de la taxe professionnelle revenant à 31%, sans toutefois retrouver le niveau enregistré deux ans auparavant. Sans adhérer au discours trop extrême de ceux qui voient dans tout financement de lÉtat une atteinte aux libertés des collectivités locales, on doit convenir quil est nécessaire de trouver un meilleur équilibre entre les contributions respectives de lÉtat et des entreprises. La réforme de la taxe professionnelle, engagée par la loi de finances pour 1999, a dailleurs cet immense avantage que limplication de lÉtat devrait de plus en plus relever dune péréquation porteuse de redistribution et non dune simple substitution aux contributeurs privés. 2. Les dégrèvements de taxe dhabitation Jusquà lentrée en vigueur de la loi de finances pour 1992, des dégrèvements totaux de taxe dhabitation étaient accordés doffice aux personnes atteintes dinvalidité, aux titulaires de lallocation aux adultes handicapés, aux personnes de plus de 60 ans, aux veufs et veuves, non passibles de limpôt sur le revenu au sens de larticle 1417 du code général des impôts, aux titulaires de lallocation supplémentaire du Fonds national de solidarité, ainsi quaux bénéficiaires du RMI. En application de larticle 21 de cette loi de finances, ces contribuables ne sont plus, à compter de 1992, dégrevés doffice mais exonérés, à lexception des bénéficiaires du RMI et de ceux qui ne sont pas traités par une procédure informatique. La perte de recettes correspondante est prise en charge par lÉtat au moyen dune compensation, dont le montant sélève à 7,55 milliards de francs en 2000, hors effet des mesures proposées dans le présent projet de loi de finances. Dautres contribuables de condition modeste bénéficient de dégrèvements partiels, qui représentent la majeure partie du montant total des dégrèvements de taxe dhabitation ordonnancés par la direction générale des impôts. A compter de 1998, larticle 1414 bis du code général des impôts a institué un nouveau dégrèvement, égal au montant de la taxe dhabitation qui dépasse 1.500 francs. Ce dégrèvement est accordé si le revenu de référence (relatif à limpôt sur le revenu de 1997) nexcède pas 25.000 francs pour la première part de quotient familial, majorée de 10.000 francs pour chaque demi-part supplémentaire. Le poste « autres dégrèvements » regroupe les dégrèvements non législatifs. Il sagit principalement des dégrèvements de cotisations inférieures au seuil minimum de perception (80 francs), des dégrèvements faisant suite à des informations portées tardivement à la connaissance du service des impôts et des admissions en non valeurs. DÉGRÈVEMENTS DE TAXE DHABITATION
(a) Transformation des dégrèvements totaux en exonérations à partir de 1992. (b) Variation par rapport à lévaluation révisée pour 1998 (11.000 millions de francs en PLF 1999) (c) Variation par rapport au résultat dexécution pour 1998. Source : direction de la comptabilité publique. Les prévisions dordonnancements établies par la direction générale des impôts font apparaître une évolution très heurtée entre 1998, 1999 et 2000. Après avoir crû de 14,3% en 1998, les ordonnancements de dégrèvements de taxe dhabitation connaîtraient un fort ralentissement en 1999, puisquils sélèveraient à 12 milliards de francs (évaluation révisée), soit + 1,7% seulement. Lannée 2000 serait le théâtre dune sensible accélération, les ordonnancements progressant de 400 millions de francs (+ 3,3%) pour atteindre 12,4 milliards de francs. Cette prévision doit être mise en parallèle avec la prévision de dépenses budgétaires, qui sétablit à 11,8 milliards de francs en 2000. 3. Les dégrèvements de taxes foncières Par rapport aux dégrèvements de taxe professionnelle ou de taxe dhabitation, les dégrèvements de taxes foncières et taxes assimilées sont beaucoup plus modestes. Des crédits de 2,4 milliards de francs sont ainsi prévus pour 2000, montant identique à celui des évaluations initiale et révisée pour 1999. Le montant des ordonnancements prévus par la DGI est identique. Depuis 1993, les dégrèvements représentent environ 2,5% du montant total des rôles émis dans lannée. En 1998, ce pourcentage sest réduit à 2,2%, sans quil soit encore possible den tirer des interprétations pertinentes. DÉGRÈVEMENTS DE TAXES FONCIÈRES
(b) Variation par rapport au résultat dexécution pour 1998. Source : direction de la comptabilité publique. En 1998, les taxes foncières ont procuré aux collectivités locales des ressources totales de 113.637 millions de francs. Les redevables ont supporté 116.456 millions de francs de dépenses, lÉtat 2.030 millions de francs. En effet, la charge des compensations (3.890 millions de francs) et des dégrèvements et non-valeurs (2.564 millions de francs) a été pour partie compensée par la perception de frais de dégrèvements et non-valeurs, à hauteur de 4.424 millions de francs. Pour leur part, les dépenses des redevables se sont partagées entre la part revenant aux collectivités locales au titre des taxes foncières (108.788 millions de francs) et les frais dassiette et de recouvrement (4.424 millions de francs). B. LES AUTRES ACTIONS DU TRÉSOR EN DIRECTION DES COLLECTIVITÉS LOCALES 1. Le taux réduit de taxe de publicité foncière ou de droit denregistrement au profit des jeunes agriculteurs La loi de finances pour 1985 a réduit à 6,4% le taux de la taxe départementale de publicité foncière ou du droit départemental denregistrement, pour les acquisitions dimmeubles ruraux effectuées par les bénéficiaires de la dotation dinstallation aux jeunes agriculteurs. Ces acquisitions doivent être réalisées dans un délai de 4 ans après loctroi de la dotation et la valeur prise en compte pour lapplication du taux réduit est limitée à 650.000 francs. La loi a prévu que le manque à gagner pour les départements fait lobjet, chaque année, dune compensation budgétaire à due concurrence. Les crédits nécessaires à cette dépense sont retracés sur le chapitre 41-23 du budget des Charges communes, qui revêtent un caractère évaluatif. CRÉDITS ET DÉPENSES SUR LE CHAPITRE 41-23 (en millions de francs)
La dépense indiquée pour 1999 se rapporte aux écritures enregistrées à fin juillet 1999. Par la suite, le dispositif a été modifié sur trois points : la loi de finances pour 1994 a élargi le champ des bénéficiaires des exonérations ; lincidence de cette mesure devait porter la dépense à 25 millions de francs en année pleine ; la loi de modernisation de lagriculture a décidé la mise en place, à compter du 1er mars 1995, dun taux réduit à 0,6%, applicable dans les zones rurales de développement prioritaire ; lincidence de cette mesure a été initialement évaluée à 25 millions de francs ; la même loi a décidé de réduire, à compter du 1er mars 1995, le taux de la taxe départementale à 0,6% lorsquelle est acquittée par des personnes louant des bâtiments à de jeunes agriculteurs ; le coût de cette mesure devrait être faible en toute hypothèse. Pour tenir compte de limpact de ces trois modifications, la dotation initiale pour 1996 avait été portée à 50 millions de francs. Les consommations constatées en 1996 (9,85 millions de francs), 1997 (9,5 millions de francs) et 1998 (13,3 millions de francs) semblent montrer que limpact des dispositions nouvelles a été surévalué, et que léventuel « effet report » sur lexercice 1997 ne sest pas produit. Cest pourquoi, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2000, il a été décidé, comme en 1999, dajuster les crédits à un niveau plus conforme aux dépenses constatées. La dotation demandée a ainsi été fixée à 15 millions de francs. Ces crédits seront désormais inscrits sur larticle 10 du chapitre 41-23. Ce chapitre portera également, sur larticle 20, les crédits du fonds national de péréquation. Il change de libellé en conséquence : « Aides de lÉtat en faveur des collectivités locales ». 2. Le fonds national de péréquation Le fonds national de péréquation a été créé en 1995 par la loi dorientation pour laménagement et le développement du territoire du 4 février 1995. Le fonds dispose, en ressources, du produit disponible du fonds national de péréquation de la taxe professionnelle, déterminé chaque année par le comité des finances locales, et dune dotation de lÉtat. En 1995, la dotation de lÉtat a été constituée par le gel partiel de la progression hors inflation de la dotation de compensation de la taxe professionnelle des communes, soit un montant de 568,525 millions de francs. La dotation de lÉtat évolue ensuite chaque année en fonction de lindice de variation des recettes fiscales nettes de lÉtat. Le chapitre 41-24 du budget des Charges communes a été ouvert par la loi de finances pour 1996, afin de « porter » la dotation de lÉtat destinée au fonds national de péréquation. La procédure de dépenses a été choisie afin de respecter les dispositions de la loi du 4 février 1995, qui na pas explicitement prévu le mécanisme de prélèvement sur recettes. La dotation de lÉtat au fonds national de péréquation, fixée à 568,525 millions de francs en 1995, est indexée en fonction de lévolution des recettes fiscales nettes de lÉtat à partir de 1996. Ainsi, cette dotation a été portée à 677,318 millions de francs en loi de finances pour 1999 (soit + 5,99% par rapport à 1998). Ce montant a exceptionnellement été majoré de 150 millions de francs en application de larticle 129 de la loi de finances initiale pour 1999. Cette majoration est prévue pour les années 1999, 2000 et 2001. Les recettes fiscales nettes de lÉtat évoluant de 0,32% dans le présent projet de loi de finances, la dotation pour 2000 a été fixée à 675,174 millions de francs. En incluant la majoration exceptionnelle de 150 millions de francs, les crédits inscrits sur larticle 20 (nouveau) du chapitre 41-23 sélèvent au total à 825,174 millions de francs. ÉQUILIBRE RESSOURCES-EMPLOIS DU FONDS NATIONAL DE PÉRÉQUATION (en millions de francs)
3. Lachèvement prochain du plan en faveur de la sécurité dans les écoles Le plan de 1994 en faveur de la sécurité dans les établissements scolaires comportait deux volets. · Une enveloppe de prêts bonifiés a été mise à la disposition des collectivités locales, pour un montant de 4 milliards de francs en 1994 et 8 milliards de francs en 1995. Cette politique de bonification visait à accélérer la réalisation des travaux de sécurité dans les établissements scolaires du second degré et, parallèlement, à associer les collectivités locales à laction engagée en faveur du soutien de lactivité du secteur du bâtiment. La prime représentait 11,2% du capital emprunté. En 1994, le montant des projets présentés par les collectivités locales pour les travaux de sécurité dans les lycées et collèges sélevait à 7,5 milliards de francs, dont 4,9 milliards de francs pour les bâtiments à ossature métallique ; il a été décidé de consacrer à ces derniers la totalité de lenveloppe bonifiée. En 1995, les projets des collectivités locales se sont élevés à près de 9 milliards de francs, ce qui a permis de couvrir les travaux nécessaires à hauteur de 90% par lenveloppe de prêts bonifiés. Les crédits nécessaires à cette première partie de laction de lÉtat étaient inscrits sur larticle 90 du chapitre 44-98. En 1994, les crédits consommés étaient de 193,1 millions de francs. Les dépenses effectives de lexercice 1995 se sont élevées à 250 millions de francs, dont 131,6 millions de francs au titre du solde de lenveloppe 1994 et 18,3 millions de francs au titre du début de lenveloppe 1995. Le solde de cette enveloppe a donné lieu à des dépenses de 349,9 millions de francs en 1996 et 50,9 millions de francs en 1997. Lapplication de la mesure étant achevée depuis, le coût total du dispositif de bonification sélève donc à 843,8 millions de francs. · Une enveloppe de crédits budgétaires a été affectée aux travaux de sécurité dans les établissements denseignement élémentaire du premier degré, à raison de 500 millions de francs par an pendant 5 ans. Les crédits correspondants sont ouverts sur le chapitre 67-04 du budget des Charges communes (« Mesures de soutien à lactivité économique. Travaux de sécurité dans les écoles »). La circulaire du 20 juillet 1994 (Journal officiel du 31 juillet) a fixé les modalités de laide de lÉtat. Compte tenu de la diversité des situations et du nombre détablissements potentiellement concernés, il a été décidé de déconcentrer la procédure auprès des préfets. Ceux-ci se sont ainsi trouvés compétents pour assurer lexpertise des besoins, effectuer lattribution des crédits et garantir le suivi des opérations. Le montant de laide exceptionnelle de lÉtat, cumulable avec la dotation globale déquipement des communes, est fixé à 30% maximum du total hors taxes de la dépense subventionnable pour les communes éligibles à la dotation globale déquipement. Pour les autres communes, le montant de laide est laissé à lappréciation du préfet, sous réserve quil ne dépasse pas 50% du total hors taxes de la dépense subventionnable. SITUATION DES CRÉDITS SUR LE CHAPITRE 67-04 (en millions de francs)
(a) En 1994, les crédits ont été ouverts par décret davances. Source : direction du budget. Les crédits ouverts sur le chapitre 67-04 du budget des Charges communes sont répartis en gestion sur les chapitres dimputation de la dépense, sur le budget de lIntérieur (67-50) et de lÉducation nationale RÉPARTITION DES CRÉDITS PROVENANT DU CHAPITRE 67-04 DES CHARGES COMMUNES
Source : direction du budget et Journal officiel. Le rythme de réalisation des travaux dans les écoles est lent. Sur les 1.521 millions de francs dautorisations de programme et 1.361 millions de francs de crédits de paiement délégués aux préfets par le ministère de lIntérieur au titre des exercices 1994 à 1998, le montant cumulé des paiements sest élevé à 819,8 millions de francs à la clôture de lexercice 1998, soit un taux de consommation des crédits de 60,2%. La répartition par année de ce cumul () suggère toutefois que la consommation annuelle des crédits de paiement se rapproche du volume ouvert sur chaque exercice, en raison notamment de la couverture dautorisations de programme affectées sur les exercices antérieurs. Dailleurs, le taux de consommation global des crédits en 1998 est très sensiblement supérieur au même taux évalué à la fin de 1997, tel quil était évoqué lannée dernière par votre Rapporteur spécial : 52,7%. Le degré de consommation des crédits inscrits au budget de lEnseignement scolaire ne peut pas être suivi à partir des documents établis à lattention du Parlement par la direction de la comptabilité publique. En effet, la globalisation des crédits a fait du chapitre 56-01 de ce budget, bénéficiaire partiel de la répartition en provenance du budget des Charges communes, un « item » comprenant pas moins de 15 articles et plus de 215 paragraphes ! Parmi eux, il nexiste pas moins de onze paragraphes relatifs à des « travaux de sécurité ». Il est fort regrettable de voir ainsi les capacités de vérification du Parlement réduites à néant, en labsence dindications précises émanant de ladministration dans le cadre du questionnaire budgétaire. Au sein de lenveloppe totale de 2,5 milliards de francs, un montant de 500 millions de francs a été réservé au titre des travaux de désamiantage des lycées et collèges. Cette enveloppe ne sera probablement pas suffisante pour éradiquer lamiante et assurer la protection des élèves, des enseignants et des autres personnels. Cependant, sa capacité incitative ne doit pas être négligée et votre Rapporteur spécial se réjouit dune telle initiative. La dotation du projet de loi de finances pour 2000 a été fixée à 300 millions de francs en crédits de paiement, plus aucune autorisation de programme ne restant à ouvrir au titre du plan de 1994. Selon les informations tirées de l« échéancier des paiements résultant des autorisations de programme » inclus dans le fascicule budgétaire des Charges communes, il restera à ouvrir 295 millions de francs de crédits de paiement dans la loi de finances pour 2001. 4. Laide aux villes nouvelles sera désormais inscrite sur le budget de lUrbanisme et du logement Les crédits ouverts au chapitre 65-01 « Aide aux villes nouvelles » couvrent les aides exceptionnelles de lÉtat mises en uvre pour résoudre les problèmes spécifiques qui se posent aux syndicats dagglomération des villes nouvelles (SAN) (). Le montant des dotations, pour chaque ville nouvelle, est autorisé par le président du groupe central des villes nouvelles, après lexamen de leur budget. Le groupe central des villes nouvelles étant un organisme à caractère interministériel, les moyens budgétaires mis à sa disposition sont inscrits sur le budget des Charges communes. Ce chapitre est un chapitre « réservoir », sans dépenses : ses crédits sont transférés en gestion sur le chapitre 65-23 du budget de lUrbanisme (ministère de lÉquipement) pour y être engagés et ordonnancés. De ce fait, « dans un souci de simplification de la dépense publique » et malgré le caractère interministériel des crédits concernés, le présent projet propose de transférer le chapitre 65-01 du budget des Charges communes vers le chapitre 65-23 du budget de lUrbanisme et du logement. Pour un exercice budgétaire donné, les autorisations de programme au titre du « différé damortissement » (cf. infra) sont engagées au vu du programme demprunt définitif des SAN, qui nest connu quau 31 décembre. Elles sont donc engagées au titre de lexercice suivant. Les autorisations de programme ouvertes par la loi de finances initiale pour 1996 ont ainsi donné lieu à transfert et engagement en 1997. Pour leur part, les autorisations de programme des dotations déquilibre sont ouvertes et engagées à 80% au cours de lexercice auquel elles se rattachent et pour les 20% restant au cours de lexercice suivant. Lutilisation des crédits repose sur deux mécanismes : le « différé damortissement » et la dotation déquilibre : des avances remboursables à long terme, appelées « différé damortissement », sont attribuées aux syndicats dagglomération nouvelle (SAN) et communes assimilées. Ces avances sont accordées aux collectivités pour les aider à rembourser les premières annuités des emprunts à long terme souscrits pour la réalisation des équipements de leur ressort dans la période qui précède le développement de leurs bases contributives. Inscrites sous forme dautorisations de programme, au vu du programme demprunt annuel de la collectivité, elles sont ensuite versées pendant 8 ans à raison de 16% du montant de lautorisation pendant 4 ans, 12% pendant 2 ans et 6% pendant 2 ans. des dotations déquilibre sont versées aux budgets des collectivités lorsque linsuffisance de leurs ressources le nécessite. Les villes nouvelles arrivent progressivement à maturité, ce qui diminue les besoins au titre de ces deux dotations. En effet, dans la majorité des cas, les programmes de logements nouveaux sont plus modestes et les équipements publics qui y sont associés peuvent être financés par les SAN sans laide de lÉtat, voire existent déjà. Seules les villes nouvelles encore en phase dexpansion forte nécessitent un accompagnement de lÉtat. Cest ainsi que les SAN de Cergy, Evry, Saint-Quentin-en-Yvelines, Berre et la commune de Vitrolles ne bénéficient plus de cette aide depuis plusieurs années. Le différé damortissement est désormais attribué aux villes nouvelles de lEst de la région Ile-de-France et au SAN de lIsle-dAbeau. Par ailleurs, la charge annuelle de la dette est élevée. Une forte diminution du taux de prise en charge du « différé » augmenterait les déficits les années suivantes et aurait pour effet, soit damener les collectivités locales concernées à réduire de façon significative leurs programmes déquipement, soit damener lÉtat à mettre en place des moyens déquilibre plus élevés par ailleurs. Dans les éléments dinformation adressés lannée dernière à votre Rapporteur spécial, en réponse au questionnaire budgétaire, le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie estimait qu« il convient de trouver un équilibre entre rythme durbanisation et finances locales. Cest dans cette optique quau différé damortissement, outil qui présente linconvénient de rendre lendettement indolore les premières années et qui profite davantage aux SAN qui ont la capacité de sendetter plutôt quaux SAN les moins riches, il est progressivement préféré loctroi daides directes sous la forme de dotations déquilibre ». Dans cette perspective, le projet de loi de finances pour 1999 avait procédé à une augmentation des moyens consacrés à la dotation déquilibre (45 millions de francs dautorisations de programme, soit + 12 millions de francs par rapport à 1998) et une réduction des moyens consacrés au différé damortissement (35 millions de francs dautorisations de programme, soit EXAMEN EN COMMISSION Dans sa séance du 4 novembre 1999, la commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a examiné les crédits des Charges communes. Après lexposé liminaire de votre Rapporteur spécial, M. Jean-Louis Dumont a estimé que le système du plan dépargne-logement répondait bien à son objectif de soutien à lépargne, notamment vis-à-vis de certaines populations de condition modeste, mais quil avait peu de chose à voir avec le soutien au logement. En sa qualité de Rapporteur spécial sur le budget du Logement, dans le cadre du projet de loi de finances pour 1998, il avait formulé quelques propositions. Il conviendrait de réfléchir à instaurer un lien plus étroit entre loctroi de la prime dÉtat et la réalisation, par le titulaire dun plan clôturé, dun projet relatif au logement. Par ailleurs, lapplication du taux réduit de TVA aux travaux dentretien des logements anciens, décidée dans le projet de loi de finances pour 2000, est une bonne chose pour le logement et pour les entreprises du bâtiment, mais pourrait avoir des effets secondaires négatifs. M. Alain Rodet sest interrogé sur le taux moyen dintérêt consenti sur la dette de lÉtat. Il a souhaité savoir si la Société de mise en valeur agricole de la Corse (SOMIVAC) était lunique société de mise en valeur dont la dette a été reprise par lÉtat. Il sest interrogé sur linscription des crédits du Conseil économique et social sur le budget des services du Premier ministre et non sur le titre II « Pouvoirs publics ». Votre Rapporteur spécial a estimé que le phénomène de « rétention » des plans dépargne logement sexpliquait, avant tout, par la réduction de lécart de taux, ces dernières années, entre les PEL et les autres instruments de placement à long terme. Il a précisé que les remboursements de TVA au titre de la livraison à soi-même des travaux de réhabilitation des logements sociaux locatifs sélevaient à 950 millions de francs. Il a signalé que la SOMIVAC était, effectivement, lunique société de mise en valeur dont la dette a été reprise par lÉtat. Le taux dintérêt moyen sur la dette de lÉtat pourra être trouvé dans le rapport écrit. La commission a adopté, sur la proposition de votre Rapporteur spécial, les crédits des Charges communes et vous demande démettre un vote favorable à leur adoption. Article 67 Modalités de prise en charge de l'indexation des OATi. Texte du projet de loi : La charge budgétaire correspondant au coût représentatif de lindexation des obligations et bons du Trésor, telle quautorisée par larticle 19 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions dordre économique et financier et constatée à la date de détachement du coupon, est inscrite chaque année en loi de finances au titre premier des dépenses ordinaires des services civils du budget général. La charge budgétaire pour lannée 2000 comprend également le coût représentatif de lindexation des titres dont les coupons ont été détachés en 1999. Exposé des motifs du projet de loi : LÉtat a été autorisé par larticle 19 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998, portant diverses dispositions dordre économique et financier, à émettre des titres indexés sur le niveau général des prix. La première émission dOAT indexée sur linflation a eu lieu le 15 septembre 1998. Les marchés ont réservé un bon accueil à ce produit et à ce jour 7 milliards deuros dOATi ont été placés. Les caractéristiques techniques du produit prévoient que lindexation est payée au porteur à la date de remboursement du titre. Afin de traduire dans le budget de lÉtat la réalité économique du coût des OATi, cet article met en place un mécanisme de provisionnement. A cette fin, le coût représentatif de la charge annuelle dindexation sera chaque année inscrit en loi de finances. Afin que la provision coïncide précisément avec la charge dindexation qui sera payée in fine aux porteurs, il est proposé de prendre en compte en 2000, à titre de mesure transitoire de mise en place du mécanisme, la charge dindexation au titre de lannée 1999 et constatée à la date de détachement du coupon (25 juillet pour la souche OATi 3%, échéance du 25 juillet 2009). Observations et décision de la Commission : · Larticle 19 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions dordre économique et financier a autorisé lindexation sur le niveau général des prix, dans des conditions fixées par décret, des titres de créances et des instruments financiers à terme mentionnés au 2° et au 4° de larticle premier de la loi n° 96-597 du 2 juillet 1996 de modernisation des activités financières. Cette autorisation reste une simple dérogation au droit commun, qui est linterdiction de toute indexation à caractère général, édictée par larticle 79 de lordonnance n° 58-1374 du 30 décembre 1958 portant loi de finances pour 1959. Elle nétablit aucune discrimination au profit de tel ou tel émetteur, en particulier lÉtat. Lémission de titres indexés sur linflation a pour but de proposer aux investisseurs un support qui leur garantisse un rendement réel déterminé, assorti dune part variable de rémunération visant à compenser le plus exactement possible lérosion du capital due à la hausse générale des prix. Cette formule présente des avantages tant pour linvestisseur que pour lémetteur : le premier bénéficie dune garantie sur la valeur réelle de son capital, ce qui est essentiel pour des investisseurs dont les placements doivent couvrir des engagements à long terme (caisses de retraite, assureurs, etc.) ; le second évite dintégrer au taux dintérêt servi sur son titre la « prime de risque » généralement exigée des souscripteurs pour se protéger contre le risque derreur dans la prévision dinflation sous-jacente à la formation des taux. Très concrètement, lémetteur allège la charge des intérêts dus sur cette catégorie de titres. Sous le bénéfice de lautorisation parlementaire accordée en juillet 1998, le Trésor a conçu une première ligne dOATi, émise en septembre 1998, arrivant à échéance en avril 2009. Le succès rencontré par ce produit a amené le Trésor à proposer, en septembre 1999, une seconde ligne dOATi, calée cette fois sur une échéance à trente ans. Conformément à un engagement constant du Trésor, les OATi nont pas vocation à devenir un instrument essentiel du financement de lEtat. Elles doivent être considérées comme un élément de la gamme diversifiée de titres négociables que la République française est susceptible de proposer aux investisseurs. Le décret n° 98-816 du 11 septembre 1998 portant modalités dindexation de certains instruments financiers sur le niveau général des prix a indiqué que lindice des prix à la consommation pour lensemble des ménages, hors tabac, publié mensuellement par lINSEE, est utilisé pour la mise en uvre de lindexation sur le niveau général des prix autorisée par larticle 19 de la loi du 2 juillet 1998 précitée. Un arrêté du 18 septembre 1998 a précisé les caractéristiques de la première ligne dOATi émises à lautomne de cette année là. Il prévoit, notamment, les dispositions suivantes : les obligations seront remboursées, le 25 juillet 2009, par application au nominal des titres dun coefficient dindexation défini par ailleurs et calculé à la date du 25 juillet 2009 ; un coupon annuel fixe de 3% est appliqué au nominal multiplié par le coefficient dindexation calculé à la date de détachement du coupon ; le premier coupon est payable le 25 juillet 2009. Ainsi, le Gouvernement a fait le choix de la méthode dite « multiplicative », qui consiste à revaloriser en fonction de linflation constatée tant le capital que le coupon périodique. · A priori, la méthode dindexation devrait être indifférente au législateur. En premier lieu, le choix de cette méthode relève du pouvoir exécutif et se situe en dehors des limites du domaine de la loi fixées par notre Constitution. En second lieu, les méthodes dindexation sont équivalentes, mesurées à laune des principes de lactualisation des flux financiers ; elles ne peuvent être un paramètre discriminant au moment de lémission des titres. Cependant, ces méthodes ne sont pas équivalentes en termes de profil temporel des flux financiers et, en particulier, de répartition de ces flux entre coupons et valeur de remboursement du capital. Lutilisation de la méthode multiplicative conduit effectivement à diviser la rémunération de linvestisseur entre le coupon annuel et le remboursement in fine. Le tableau ci-après montre que la charge reportée sur le remboursement final peut représenter une fraction importante de la valeur nominale du titre. La simulation présentée porte sur une valeur nominale de 100, portant un taux réel de 3%, dans un contexte dinflation constante égale à 2%. La durée de vie du titre est de dix ans. LA MÉTHODE MULTIPLICATIVE : UNE SIMULATION NUMÉRIQUE
Deux approches peuvent sopposer au sujet du traitement quil convient dapporter à la couverture de la charge financière de lindexation : la première, fondée sur un strict respect de la règle dindexation, tend à considérer que la charge financière nest définitivement déterminée quà la date de remboursement du titre, puisquelle est calculée en fonction du rapport entre lindice dinflation au jour du remboursement et lindice dinflation au jour de la date de jouissance du titre (postérieure de quelques jours, en général, à la date démission) ; la seconde, fondée sur la réalité économique du coût des OATi, tend à imputer à chaque exercice budgétaire la charge financière afférente à linflation constatée sur cet exercice. Le Gouvernement propose de retenir cette seconde approche et de mettre en uvre, en conséquence, un mécanisme de provisionnement annuel dans le cadre de la loi de finances. Un article spécifique serait créé, à cette fin, au sein du chapitre 11-05 du budget des Charges communes (article 50). Il porte, en « mesures acquises », la charge dintérêts correspondant, naturellement, aux OATi émises en 1998 et 1999 ; il porte également, en « mesures nouvelles », une dotation correspondant au provisionnement de la charge dindexation du capital des titres émis. Il faut se féliciter de cette proposition du Gouvernement, qui contribue à la sincérité de la loi de finances. Formellement, la charge dindexation sera déterminée, pour un exercice budgétaire donné, par lévaluation du rapport précité entre les deux indices dinflation, à la date de détachement du coupon annuel. Ce coefficient sera ensuite appliqué à lencours nominal prévisionnel des titres détachant un coupon pendant lexercice considéré. Par ailleurs, le texte du présent article propose de prendre en compte, dans la loi de finances pour 2000 et à titre de mesure transitoire liée à la mise en place du mécanisme, le coût représentatif de lindexation des titres dont les coupons ont été détachés en 1999, afin, comme lindique lexposé des motifs, que « la provision coïncide précisément avec la charge dindexation qui sera payée in fine aux porteurs ». * * * Au cours de sa séance du 4 novembre 1999, la commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a adopté, sur la proposition de votre Rapporteur spécial, larticle 67 sans modification et vous demande démettre un vote favorable à son adoption. N°1861-11. - Rapport de M. Thierry Carcenac, au nom de la commission des finances, sur le projet de loi de finances pour 2000. - économie, finances et industrie : charges communes - Cliquer ici pour retourner au sommaire général - Cliquez ici pour retourner à la liste des rapports et avis budgétaires - Cliquez ici pour retourner à la liste des discussions budgétaires
() OAT : Obligations assimilables du Trésor, titres dont la durée de vie à lémission est comprise entre 5 et 30 ans. () BTAN : Bons du Trésor à taux fixe et intérêt annuel. Il sagit des titres à moyen terme émis par lÉtat (durée de 2 ans ou 5 ans). () A lexception notable de lannée 1993, où la charge nette de la dette ne sétait accrue que de 2,4 milliards de francs, principalement grâce au niveau très élevé des recettes dordre. Labondance des recettes dordre était due, pour lessentiel, à lencaissement de 5,5 milliards de francs dintérêts davances (3,3 milliards de francs au titre des avances consenties à lACOSS, 2,2 milliards de francs au titres des avances consenties au Fonds de soutien des rentes), à un résultat excédentaire du Fonds de soutien des rentes, pour 2,4 milliards de francs, et à un montant élevé des recettes de coupons courus (16 milliards de francs). () Pour que les certificats dintérêt détachés de titres différents soient, en fait, équivalents, il faut que les jours de versement de coupon, donc les jours anniversaires de remboursement de ces titres, soient identiques. Par exemple, les certificats dintérêt détachés de lOAT 8% 25 avril 2003 ou de lOAT 7,25% 25 avril 2006, ou encore de lOAT 6,5% 25 avril 2011, sont strictement équivalents. () Voir Global Data Watch, 5 novembre 1999. () Voir Economics Weekly, 5 novembre 1999. () Voir Global Economic Forum, 5 novembre 1999. () Voir European Daily Comment, 5 novembre 1999. () Cette charge correspond aux intérêts dûs sur un encours moyen de 393,1 milliards de francs au taux de 2,9%, hypothèse retenue dans le cadre du présent projet. () Au 31 décembre 1992, le montant total des concours sélevait à 36,03 milliards de francs. Une première partie a été immédiatement apurée par imputation de 12,03 milliards de francs sur lécart de réévaluation des réserves en or. () Elles étaient auparavant imputées sur la sous-ligne 499-05 « Divers organismes à caractère social ». () Cette condition ne sapplique pas aux partis et groupements politiques qui nont présenté de candidats que dans plusieurs départements ou territoires doutre-mer. () Cette dernière restriction résulte de larticle 11-7 de la loi du 11 mars 1988, introduit par la loi du 15 janvier 1990. () En raison dune absence dindividualisation des dépenses de pensions, certaines sections budgétaires ne sont pas dotées : Coopération, Enseignement supérieur, Jeunesse et sports, Tourisme, Mer, SGDN, Plan, Aménagement du territoire, Environnement, Outre-mer. () Le scénario 1 est principalement fondé sur la persistance dun chômage structurel égal à 9% de la population active ; dans le scénario 2, le niveau du chômage structurel se stabiliserait à 6% à partir de 2010 ; dans une « variante », le chômage structurel nest plus que de 3%. La citation est extraite du rapport Charpin. () Ces évaluations sont effectuées sur la base dun coût moyen du départ anticipé estimé à 150 000 francs par personne, incluant le revenu de remplacement et lallocation unique dégressive, dont la somme ne peut être supérieure à 100% du revenu dactivité. () Le chapitre 37-01 « Remboursements des frais de gestion au titre de concours aux États étrangers » est, traditionnellement, évoqué dans les développements consacrés aux interventions internationales du Trésor. () Le libellé retenu jusquen 1998 était « Études budgétaires et rationalisation des choix budgétaires ». () Voir Bulletin de la Banque de France, n° 70, octobre 1999 (pages 154 et 155). () A titre de comparaison, lencours des livrets A sélève à 688,8 milliards de francs, lencours des livrets dépargne populaire à 253,9 milliards de francs, lencours des Codevi à 234,8 milliards de francs, lencours des livrets Bleus à 99 milliards de francs, lencours des livrets Jeunes à 32,1 milliards de francs. () En 1997, ces fonds disponibles ont atteint 943.879 millions de francs contrre 793.394 millions de francs au 31 décembre 1996, soit une augmentation de 19%. () INSEE, Revenus et patrimoine des ménages, coll. Synthèses, n° 28, septembre 1999. () Les patrimoines moyens sont définis, dans létude de lINSEE, comme les patrimoines compris entre 100.000 francs et 500.000 francs. () Garantie de lÉtat au profit du Comptoir des entrepreneurs et du Crédit foncier de France pour pallier les déficiences des emprunteurs bénéficiaires de prêts complémentaires aux fonctionnaires (encours garanti : 1,54 milliard de francs au 30 juin 1999). Garantie de lEtat en faveur des sociétés immobilières dinvestissement pour compenser les charges occasionnées par les limitations réglementaires de la hausse des loyers. () Garantie de lEtat pour les prêts accordés par le Crédit agricole aux jeunes agriculteurs. () Garantie de lEtat sur les prêts à long terme mis en place, à sa demande, par les établissements financiers en faveur des sociétés en cours de restructuration. Lencours garanti sélève à 4,5 milliards de francs au 31 décembre 1998. () A comparer à une dotation initiale de 970 millions de francs. () Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. () Pour la collectivité territoriale de Corse, le montant de lenveloppe se fonde sur celui des crédits dinvestissements scolaires inclus dans la dotation générale de décentralisation allouée en 1998. () Selon les regroupements effectués dans le fascicule jaune annexé au projet de loi de finances pour 1999 : « Etat récapitulatif des crédits de toute nature qui concourent à laction extérieure de la France ». () Le fascicule jaune annexé au projet de loi de finances pour 2000 est peu utilisable puisquil a choisi de présenter les crédits en « structure 2000 » et non en « structure 1999 ». Généralement, au contraire, les corrections au titre des effets de structure se font sur les grandeurs relatives à lannée nouvelle et non sur celles relatives à lannée en cours. () 5 ans en théorie, mais beaucoup plus en pratique, compte tenu du poids de laide-projet, complexe à mettre en uvre. () Au contraire, lensemble des crédits des chapitres 15-01, 15-02 et 15-07, représentatifs de dépenses en atténuation de recettes, est intégralement déduit des recettes fiscales brutes. Votre Rapporteur spécial ne peut que reprendre à son compte lobservation présentée par son prédécesseur à ce sujet. () Relèvement du taux de plafonnement de 3,5% de la valeur ajoutée à 3,8% si le chiffre daffaires de lentreprise est compris entre 140 et 500 millions de francs, ou à 4% si le chiffre daffaires est supérieur à 500 millions de francs ; limitation du montant du plafonnement à 1 milliard de francs pour les impositions dues au titre de 1994 et 500 millions de francs pour celles dues au titre de 1995 ; gel des taux dimposition à leur niveau de 1995. () Valeur locative des immobilisations corporelles et masse salariale, pour le droit commun. Les développements présentés ici, fondés sur les réponses fournies par la direction de la comptabilité publique, ne prennent pas en compte leffet des mesures relatives à la taxe professionnelle décidées dans la loi de finances pour 1999. () 27 millions de francs pour lexercice 1994, 112 millions de francs pour 1995, 196,5 millions de francs pour 1996, 217,2 millions de francs pour 1997 et 267,1 millions de francs pour 1998. () Les subventions de fonctionnement au secrétariat général du groupe central des villes nouvelles et à la Délégation interministérielle au projet Eurodisneyland ne sont plus inscrites au chapitre 65-01 du budget des Charges communes, mais au chapitre 44-10 du budget de lEquipement. |