Document mis en distribution le 15 novembre 1999 N° 1861 ______ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 2000 (n°1805), PAR M. DIDIER MIGAUD, Rapporteur Général, Député. ANNEXE N° 26 Rapporteur spécial : M. JEAN-LOUIS DUMONT Député ____ (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page. Lois de finances. La commission des finances, de léconomie générale et du plan est composée de : M. Augustin Bonrepaux, président ; M. Didier Migaud, rapporteur général ; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier, vice-présidents, MM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jégou, Michel Suchod, secrétaires ; MM. Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, Maurice Ligot, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila. SOMMAIRE ___ Pages INTRODUCTION 5 PRÉSENTATION GÉNÉRALE 7 I. LA REVALORISATION CONTINUE DES AIDES À LA PERSONNE 13
II. LE SECTEUR LOCATIF SOCIAL : UNE VOLONTÉ RÉAFFIRMÉE 25
Pages III. UN SOUTIEN CONTINU AUX LOGEMENTS PRIVES 43
C.- LES OPÉRATIONS DE RÉSORPTION DE LHABITAT INSALUBRE 48 IV. LE PRÊT A TAUX ZÉRO (PTZ), MOTEUR DE L'ACCESSION SOCIALE 51
EXAMEN EN COMMISSION 67 OBSERVATION ADOPTÉE EN COMMISSION 69 ANNEXES 71
INTRODUCTION La politique du Gouvernement en faveur du logement revêt, depuis lété 1997, un caractère de grande continuité, qui a permis de mener à bien dimportants chantiers. Elle agit sur le plan budgétaire mais également par des mesures fiscales et daction économique. Au plan fiscal, lapplication du taux réduit de TVA aux constructions neuves et à lentretien des logements locatifs sociaux ainsi que, depuis le 15 septembre 1999, aux travaux portant sur les locaux à usage dhabitation achevés depuis plus de deux ans ; la création du statut du bailleur privé ; la suppression progressive de la contribution représentative du droit de bail témoignent de la préoccupation du Gouvernement et de sa majorité parlementaire de soutenir lactivité dans le secteur du logement. Pour les constructeurs de logements sociaux, le réaménagement des prêts et la baisse des taux à lété 1999 constituent une incitation au moins égale à celle qui résulte, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2000, à la mise en place du prêt locatif à usage social. Sur le terrain budgétaire, le Gouvernement a réussi à maintenir un effort soutenu en maîtrisant trois grands chantiers. Lactualisation des aides personnelles au logement, chaque été depuis 1997, augmente la solvabilité des ménages alors que la dépense globale ne croît plus, compte tenu de laugmentation de leurs revenus. Le prêt à taux zéro est devenu le moteur de laccession sociale, le Gouvernement a résolu la difficulté de son financement, héritée de la majorité précédente, en réintégrant ce poste de dépenses dans le budget général. Il a réussi la mise en uvre de la sécurisation de laccession, bien quelle soit incomplète, alors que les dépenses daccession à la propriété sont elles aussi maîtrisées. Enfin les dotations budgétaires en direction du secteur privé ont été revalorisées en 1997, et depuis maintenues à un niveau élevé. Dans ce contexte, la légère diminution des moyens dengagement du budget du logement prévu pour 2000 nest pas le signe dun affaiblissement de leffort gouvernemental mais celui du maintien dun haut niveau de crédits dans un contexte conjoncturel favorable à la maîtrise des dépenses. Elle est essentiellement due à des économies de constatation sur deux postes, les aides personnelles au logement et le financement de laccession, qui représentent ensemble 82% des moyens inscrits au « bleu » budgétaire. En définitive, la seule question qui pourrait obérer une politique de relance du logement social est la question foncière. Votre rapporteur spécial avait déjà indiqué, dans un rapport sur cette question au Conseil économique et social, en janvier 1996, quil ne saurait y avoir de relance fructueuse de la politique du logement si lon ne tenait pas compte de la question foncière. Il faut donc permettre aux collectivités locales dassurer une intervention régulière en matière de foncier et de logement, notamment par la clarification et la stabilisation des règles durbanisme. Une relance de la planification urbaine et des moyens afférents est donc indispensable. Votre rapporteur spécial remarque à ce sujet que les crédits aux agences durbanisme et les moyens accordés au financement de la recherche et de lélaboration des documents durbanisme ne sont pas, pour le moment, à la hauteur des ambitions affichées par le futur projet de loi « Urbanisme, Habitat, Déplacements » qui sera présenté au Parlement dans les prochains mois. PRÉSENTATION GÉNÉRALE Les crédits traduisant leffort de lEtat en faveur du logement connaissent, dans le présent projet de loi de finances, de nouvelles transformations de structures : la suppression du compte daffectation spéciale (CAS) n° 902-30 « Fonds pour le financement de laccession à la propriété » au 31 décembre 1999 se traduit par linscription au budget général des mesures acquises correspondant au financement de la deuxième tranche des prêts à taux zéro engagés en 1999, soit 2.980 millions de francs de services votés ; la suppression du compte daffectation spéciale (CAS) n° 902-22 « Fonds pour laménagement de lIle-de-France » a pour effet le transfert sur les crédits de lUrbanisme et logement des crédits précédemment inscrits aux chapitres 01, 02 et 06, sauf pour 30 millions de francs transférés au budget des services généraux du Premier ministre ; les crédits daide aux villes nouvelles précédemment inscrits au chapitre 65-01 des Charges communes sont transférés au chapitre 65-23 des crédits de lUrbanisme et logement. Le Gouvernement a pris le parti de présenter les crédits sur la base de la loi de finances initiale pour 1999, mais sans intégrer à cette base les dotations en crédits de paiement du compte daffectation spéciale n° 902-30 « Fonds pour le financement de laccession à la propriété ». Il en résulte (tableau ci-dessous) une diminution de la base loi de finances initiale 1999 de 3.130 millions de francs de crédits de paiement, dans la présentation officielle. BUDGET DU LOGEMENT COMPARAISON À STRUCTURE CONSTANTE a) Selon le Gouvernement :
« Le budget pour 2000 du logement et de lurbanisme confirme leffort du Gouvernement mené depuis 1997 pour ce secteur, essentiel pour la vie quotidienne des Français, dans la ligne du discours de politique générale du Premier ministre du 19 juin 1997. Les crédits du budget progressent de 5,3% en moyens de paiement (DO + CP) par rapport à 1999, à 47.885 millions de francs. Ce montant intègre la rebudgétisation complète des dépenses du prêt à taux zéro. Il ne comprend pas les dépenses auparavant financées sur le compte daffectation spéciale du FARIF (206,5 millions de francs de CP en 2000) ni celles concernant les villes inscrites en 1999 au budget des charges communes (104 millions de francs en CP). En moyens dengagement (DO + AP), ces crédits restent quasi-stables, à un peu plus de 48 milliards de francs. » b) En réintégrant dans la base 1999 les crédits transférés :
La présentation des crédits prévus en projet de loi de finances 2000 avec réintégration dans la base 1999 de lensemble des dotations transférées, au tableau ci-dessus, permet une meilleure comparaison. Elle met en évidence une légère diminution des dotations qui ne reflète pas un affaiblissement de leffort gouvernemental mais le fait que cet effort sinsère dans une meilleure conjoncture. La diminution de près dun point des crédits daide à la personne (71% du total des crédits du « bleu ») témoigne de laugmentation des revenus des ménages et celle des crédits du prêt à taux zéro de la baisse des taux dintérêt. La diminution des dotations en crédits de paiement pour le logement social est la conséquence de moindres engagements en 1998 et 1999. Exprimés en moyens dengagement (total des dépenses ordinaires et des autorisations de programme), afin de retracer plus exactement les moyens consacrés aux actions nouvelles du ministère en 2000 en faveur du seul logement, les dotations atteindraient 48.078 millions de francs au lieu de 48.691 millions de francs (-1,26%).
La diminution des moyens dengagement du seul secteur du logement nest pas non plus significative, si lon considère que les mesures prises en direction du secteur du logement social a lété 1999 atteignent plusieurs dizaines de milliards de francs en termes de réaménagement de la dette et de baisse des taux dintérêt. On peut y ajouter limpact de lapplication du taux réduit de TVA aux travaux dentretien des logements et la suppression progressive du droit de bail. * * * I. LA REVALORISATION CONTINUE DES AIDES La revalorisation des aides à la personne constitue une excellente mesure, car elle permet la solvabilisation des locataires. Depuis 1997, chaque année, le Gouvernement a procédé à cette revalorisation qui, en 1999, a pu prendre effet au 1er juillet. A. UNE NOUVELLE REVALORISATION DES AIDES À LA PERSONNE Le Gouvernement a décidé dactualiser, à compter du 1er juillet 1999, le barème des aides personnelles au logement. Le coût global de cette actualisation représente 1.100 millions de francs. Il a souhaité, une nouvelle fois, montrer lintérêt quil porte aux aides personnelles qui constituent lun des moyens essentiels de la cohésion sociale. Il a donc tenu sa promesse dune augmentation régulière du barème des aides personnelles. Laugmentation du barème a permis daugmenter les loyers plafonds des « petits ménages » (isolés et couples sans enfant) en aide personnalisée au logement (APL) et en allocation logement (AL). Elle permet également de commencer lalignement progressif des loyers plafonds de lAL sur ceux de lAPL, comme cela a été décidé lors de la conférence sur la famille du 12 juin 1998. Les paramètres de calcul des aides personnelles ont été revalorisés dans les conditions suivantes : · les paramètres homogènes à des ressources ont été réévalués en fonction de lévolution de la valeur moyenne de lindice des prix à la consommation hors tabac entre 1997 et 1998, soit de 0,6% ; · les loyers plafonds ont été réévalués de la façon suivante : les loyers plafonds des personnes isolées et des ménages sans personne à charge ont été actualisés de 1% en APL et en allocation de logement sociale (ALS) ; les loyers plafonds des familles ont été actualisés de 0,1% en APL et en allocation de logement familiale (ALF), soit dun montant correspondant au taux de variation de la moyenne associée à lindice du coût de la construction du 4ème trimestre 1998 par rapport à celle associée à lindice du coût de la construction du 4ème trimestre 1997 (0,1%) ; en ALF, ils ont été, en outre, augmentés du tiers de la différence existant entre APL et AL ; · le forfait de charges a été relevé de 1,3%, soit dun montant supérieur à celui de lindice des prix à la consommation hors tabac (0,6%). Outre lactualisation proprement dite, diverses mesures ont été décidées dont, notamment : le taux deffort minimal des nouveaux accédants en APL et en AL, calculé avec le forfait de charge du barème, est fixé à 25% ; les étudiants se verront appliquer un revenu minimum différent selon leur statut de boursier ou de non boursier, soit respectivement 24.000 francs ou 25.500 francs. Le nouveau revenu minimum des non boursiers est applicable à compter du 1er juillet 1999 pour les nouveaux demandeurs et le sera au 1er juillet 2000 pour lensemble des non boursiers ; lévaluation forfaitaire des ressources est modifiée en cas de premier renouvellement du droit dun ménage dont les ressources ont été évaluées forfaitairement en ouverture de droit, et pour les employeurs et travailleurs indépendants. De plus, la date de publication des barèmes a été avancée, de façon très significative, au 29 juin 1999. Depuis 1994, les barèmes ont été publiés aux dates suivantes :
Le Gouvernement, conscient des difficultés provenant de la parution tardive des barèmes des aides personnelles au logement, a accéléré les procédures dactualisation des barèmes afin de respecter le calendrier prévu par la loi : le Conseil national de lhabitat a ainsi pu se réunir le 1er juin et le Conseil dadministration de la CNAF le 8 juin. En 1999, les organismes payeurs ont donc pu mettre en uvre cette actualisation dès le 1er juillet. Pour la première fois depuis de nombreuses années, lactualisation na pas été appliquée à titre rétroactif. Il en résulte une meilleure compréhension de la part des allocataires et une moindre charge de gestion pour les organismes payeurs. Votre rapporteur spécial ne peut que se féliciter dune telle célérité et souhaiter quil en sera de même en 2000, dans lintérêt des ménages concernés. B. LES ÉLÉMENTS STATISTIQUES SUR LES AIDES À LA PERSONNE Les dotations budgétaires contribuent au financement du fonds national de lhabitation et du fonds national daide au logement. 1. Laide personnalisée au logement Les tableaux ci-dessous retracent lévolution du montant des aides et du nombre de bénéficiaires.
Ces tableaux mettent en évidence la croissance des dépenses dAPL et lunification des barèmes au 1er janvier 1997. Cependant, on observe que, depuis 1996, les dépenses continuent effectivement daugmenter pour des effectifs de bénéficiaires stabilisés : les revalorisations des barèmes interviennent donc dans une conjoncture économique favorable à la maîtrise de ce poste de dépenses. · Evolution des taux deffort Le tableau suivant retrace lévolution du taux deffort et de solvabilisation par lAPL1 locative (APL unifiée à partir de 1997).
Le tableau suivant retrace lévolution du taux deffort pour les bénéficiaires de lAPL accession.
Ce tableau démontre, sil en était besoin, la difficulté quéprouve votre rapporteur spécial à convaincre les pouvoirs publics du pouvoir solvabilisateur de lallocation-logement en accession ! Après y avoir renoncé une première fois en 1998, le Gouvernement a choisi daugmenter en 1999 le taux deffort minimum requis pour bénéficier de lallocation logement en accession, malgré lopposition du Conseil national de lhabitat. Cette décision, qui porte ce taux deffort à 25% contre 18% il y a dix ans, pénalise avant tout les familles nombreuses à faible salaire qui auraient réalisé une épargne préalable importante leur permettant denvisager une opération daccession à un niveau comparable, voire inférieur au loyer actuel. 2. Les allocations logement Les tableaux ci-après retracent léquilibre de financement du FNAL et du Fonds national des prestations familiales (FNPF).
C. LA CROISSANCE RALENTIE DES AIDES À LA PERSONNE Alors que, depuis 1992, les dotations en loi de finances initiale avaient toujours été insuffisantes pour faire face aux besoins et des ouvertures avaient été opérées en gestion, lexercice 1998 marque une rupture puisque 846 millions de francs ont été annulés par larrêté associé à la loi de finances rectificative pour 1998. La consommation totale sest élevée à 32.309 millions de francs (dont 500 millions de francs en dotation au compte daffectation spéciale n° 902-30 « Fonds pour le financement de laccession à la propriété ») pour 33.155 millions de francs de crédits ouverts initialement. Les aides à la personne ont bénéficié depuis deux ans de lamélioration de la situation économique. Ainsi que le souligne M. Louis Besson, Secrétaire dEtat au Logement, « nous constatons en 1999 une consommation des crédits inférieure aux prévisions. De même pour 2000, cette bonne situation économique nous permet de prévoir des crédits en légère baisse de 0,8%, avec 34,345 milliards de francs, même en y intégrant les effets de la politique dactualisation régulière des barèmes et que nous poursuivrons en 2000 ». Larrêté du 2 septembre 1999 a récemment annulé 600 millions de francs sur le chapitre 46-40 des aides à la personne, 1.150 millions de francs ayant été préalablement « mis en réserve ». La dotation budgétaire demandée pour 2000 sur le chapitre 46-40 peut donc se décomposer ainsi :
Le montant de cette dotation est de nature, malgré une légère diminution, à permettre un financement satisfaisant des aides personnelles au logement pour lensemble de lannée 2000. Lamélioration significative des revenus des bénéficiaires dès 1998, et qui se confirme en 1999 dune part, et la hausse de la contribution du FNPF assise sur des rémunérations en augmentation dautre part, permettent au budget de lEtat de bénéficier de la meilleure conjoncture économique générale. Par ailleurs, les variations mensuelles de consommation des crédits des aides personnelles au logement ont enfin donné lieu à des explications plausibles et convaincantes. En effet, on constate, depuis des années, que la consommation budgétaire des aides personnelles est inégale dun mois à lautre, avec un creux plus ou moins marqué en novembre et décembre et une sorte de « mois double » en janvier. Cette singularité a attiré lattention de votre rapporteur spécial et également celle de M. Didier Migaud, Rapporteur général, qui avait obtenu de la Cour des comptes, sur ce sujet, dans le cadre de lexamen du projet de loi de règlement du budget de 1997, une réponse très peu convaincante. Ladministration explique que, de manière générale, les dépenses du FNAL et du FNH au titre du mois M sont ordonnancées à la fin du mois M 1 et que les versements sont effectués au début du mois M. Il en résulte une présentation différente de la consommation des crédits selon que la comptabilisation est faite en fonction des ordonnancements ou en fonction des versements effectifs aux fonds. Une présentation en ordonnancements (qui correspond à lexécution budgétaire) comprend par construction un mois « double » en janvier puisquelle comprend les crédits au titre du mois de janvier qui ne peuvent pas être comptabilisés au titre de décembre (la loi de finances nétant pas encore parue au Journal officiel) ainsi que les crédits au titre de février. Ensuite, les crédits de chaque mois M sont ordonnancées le mois M 1, si bien quen décembre aucun crédit nest ordonnancé. Ainsi, par exemple, en janvier 1998, les ordonnancements se sont élevés à 5.570 millions de francs, soit 2.782 millions de francs au titre de janvier et 2.788 millions de francs au titre de février, effectués à la fin de janvier, auxquels il faut ajouter 2.080 millions de francs au titre de la loi de finances rectificative. En janvier 1999, ils ont atteint 5.598 millions de francs, soit 2.945 millions de francs au titre de janvier et 2.653 millions de francs au titre de février. Une autre présentation fait apparaître les dates de versement, par le comptable assignataire, au FNAL et au FNH. En fonction de cette présentation, en janvier 1998, avaient été versés aux fonds 2.080 millions de francs correspondant à labondement effectué en loi de finances rectificative et 2.782 millions de francs correspondant aux avances et acomptes de janvier 1998. En janvier 1999 nont été versés que 3.303 millions de francs correspondant aux avances et acomptes de janvier 1999. Pour résumer, on peut indiquer que, selon le type de comptabilisation, les versements importants de janvier ont deux explications différentes : ù si on comptabilise selon les dates dordonnancement le versement important de janvier est dû au fait que lon comptabilise en janvier les acomptes versés au titre de janvier et de février et, le cas échéant, le financement complémentaire obtenu en loi de finances rectificative lannée précédente ; ù si on comptabilise en dates de versements aux fonds, le montant important de janvier correspond au versement le même mois, de lacompte au titre de janvier et, le cas échéant, de la dotation obtenue en loi de finances rectificative au titre de lannée M-1. Par ailleurs, les versements mensuels aux fonds, (suivis de la consommation mensuelle des crédits budgétaires pour le FNAL et pour le FNH), bien que fixés à un certain niveau en fonction des décisions prises suite à ladoption de létat prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD), varient souvent dun mois sur lautre. En effet, ces versements peuvent être modifiés : ù en fonction des régularisations effectuées. Ainsi, pour le FNH, lacompte provisoire versé en mars 1999 a été modifié pour tenir compte de la régularisation au titre du deuxième semestre 1998 ; ù pour tenir compte des nouveaux acomptes résultant de ladoption de lEPRD. Ainsi, pour le FNH, au mois daoût, lacompte de la CNAF a été porté de 1.542 millions de francs à 1.601 millions de francs, impliquant une régularisation de cet acompte provisoire pour les mois de janvier à juillet ; ù sagissant du FNAL, selon le montant des cotisations ACOSS prises en compte pour le mois considéré et selon le montant de la trésorerie disponible. Ainsi, en avril 1999, les cotisations ACOSS sélevaient à 706 millions de francs et à 901 millions de francs en mai, tandis que la trésorerie sélevait à 220 millions de francs en avril et à 440 millions de francs en mai ; ù lorsque le FNAL verse sa contribution au FNH ; celui-ci na alors pas besoin de contribution budgétaire. Ainsi, au 1er septembre le FNAL a versé au FNH un montant strictement égal au montant des acomptes. D. LESSOR, TOUJOURS SOUTENU, DES DÉPENSES DE SOLIDARITÉ Le chapitre 46-50 « Participation de lEtat aux fonds de solidarité pour le logement et aux fonds daide aux accédants en difficulté. Subventions aux associations logeant des personnes défavorisées » sert au financement de trois catégories de mesures, comme lindique son intitulé. Pour 1999, le Gouvernement avait prévu : 550 millions de francs pour les fonds de solidarité pour le logement ; 130 millions de francs pour laide aux associations logeant des personnes défavorisées ; 5 millions de francs pour le fonds daide aux accédants en difficulté, soit au total 685 millions de francs. Ces crédits connaissent une nouvelle progression dans le projet de loi de finances pour 2000 puisquils sont portés globalement à 720 millions de francs (+5,11%), après une augmentation de 50% en loi de finances initiale pour 1999. Il est à noter que les crédits ouverts en 1998 (700,5 millions de francs) nont pas été intégralement consommés, puisque 183 millions de francs ont été reportés sur 1999 par larrêté du 1er juin 1999 et que la consommation des crédits ouverts en 1999 (868,08 millions de francs, compte tenu du report) est particulièrement faible (281,583 millions de francs au 31 août 1999, soit 32,4%). Cette insuffisance de consommation atteste de la montée en puissance bien lente du dispositif de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions concernant les fonds de solidarité pour le logement, ce que ne peut que regretter votre rapporteur spécial. A ces dotations sajoutent celles de la lutte contre le saturnisme du chapitre 3740 (nouveau), à hauteur de 75 millions de francs en 2000. 1. Les fonds de solidarité pour le logement Conformément à la loi du 31 mai 1990, visant à la mise en uvre du droit au logement, la mise en place des plans départementaux daction pour le logement des personnes défavorisées sest accompagnée dans chaque département de linstitution dun fonds de solidarité pour le logement (FSL). Ces fonds sont destinés à aider les ménages défavorisés à se maintenir dans les logements locatifs, en cas dimpayés, et à accéder à un logement locatif, par des aides financières telles que cautions, prêts, garanties et subventions, ainsi quà assurer la mise en oeuvre des mesures daccompagnement social lié au logement (ASLL) nécessaires à laccès et au maintien dans un logement de certains ménages bénéficiant du plan départemental. Chaque FSL bénéficie dune participation obligatoire de lEtat et du département, ce dernier devant verser au moins autant que lEtat. Les autres partenaires du logement (collectivités locales, organismes bailleurs, CAF, collecteurs du « 1 % », etc.) sont invités à participer volontairement au financement de ces fonds. Larticle 35 de la loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville a élargi les compétences des FSL aux personnes propriétaires occupants, habitant une zone urbaine sensible (ZUS) ou dans le périmètre dune opération programmée damélioration de lhabitat (OPAH), se trouvant dans limpossibilité dassumer leurs obligations relatives au paiement de leurs charges collectives ou au remboursement des emprunts contractés pour lacquisition du logement dont ils ont la propriété ou la jouissance.
La loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 dorientation relative à la lutte contre les exclusions a cherché à pallier la lourdeur de fonctionnement des FSL et à harmoniser leurs règles de fonctionnement, afin de limiter les disparités de traitement constatées dun département à un autre et préjudiciables à laccomplissement des missions de ces fonds. Cette même loi précise également les catégories de personnes concernées par les FSL. Larticle 36 de cette loi a ouvert les aides des FSL aux sous-locataires, a limité les critères déligibilité aux seuls critères de niveaux de ressources et de nature et dimportance des difficultés rencontrées, et interdit toute restriction daccès au FSL reposant sur une condition de résidence préalable dans le département. Les articles 37 et 38 prévoient que le fonds a la faculté de se constituer en groupement dintérêt public (GIP), pouvant déléguer sa gestion à une caisse dallocations familiales, afin de permettre le maintien du partenariat existant entre une CAF gestionnaire et un FSL qui se constitueraient en GIP. Votre rapporteur spécial souhaite que ces mesures puissent être rapidement mises en uvre afin daméliorer sensiblement lefficacité des FSL. 2. Laide au logement temporaire Laide aux associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées, communément appelée aide au logement temporaire (ALT), a été instituée par la loi n° 91-1406 du 31 décembre 1991 portant diverses dispositions dordre social. Cest une aide forfaitaire, versée exclusivement aux associations ayant conclu une convention avec lEtat. Laide au logement temporaire a deux finalités : cest une aide qui a été créée pour se substituer exceptionnellement aux aides à la personne (Aide personnalisée au logement et allocation logement), quand le versement de ces aides nest pas possible, notamment du fait dune durée de séjour trop brève pour permettre louverture dune aide à la personne ; lALT doit également permettre aux associations qui accueillent des personnes défavorisées de se doter dun parc plus important. Elle est financée par le Fonds national daide au logement (FNAL) qui bénéficie à cet effet dune contribution de lEtat et dune contribution des régimes de prestations familiales à parité et versée par les CAF qui prélèvent 2 % au titre des frais de gestion. En 1998, 1.390 associations dans 98 départements avaient signé des conventions ALT pour 283 millions de francs dengagements. 3. La lutte contre le saturnisme Larticle 123 de la loi du 29 juillet 1998 dorientation relative à la lutte contre les exclusions vise à imposer aux propriétaires la réalisation de travaux palliatifs dès lors quun cas de saturnisme infantile est signalé, ou quun risque daccessibilité au plomb dun immeuble est porté à la connaissance des préfets. En outre, la loi crée lobligation dannexer un état des risques daccessibilité au plomb à tout contrôle ou promesse de vente dun immeuble construit avant 1948 et situé dans une zone à risque dexposition au plomb. Les préfets sont en mesure de demander aux propriétaires de réaliser les travaux palliatifs nécessaires. En cas de carence des propriétaires, le préfet devra se substituer à eux. Le financement de mesures durgence contre le saturnisme a été imputé en 1999 sur le chapitre 34-30, article 50 du budget du Logement, créé en gestion, doté par le décret pour dépenses accidentelles du 3 août 1999 de 15 millions de francs, et à partir de 2000, ce financement sera prévu sur le chapitre 37-40 du même budget, doté de 75 millions de francs. Ces crédits ont vocation à couvrir lensemble des dépenses ; à savoir celles de diagnostic, de contrôle, de réalisation des travaux et dhébergement en cas de carence des propriétaires. II. LE SECTEUR LOCATIF SOCIAL : Le financement des logements locatifs sociaux a fait lobjet, depuis 1996, de réformes successives que votre rapporteur spécial qualifie de structurelles. Pour les opérations de construction neuve, la subvention de lEtat a été remplacée, depuis le 1er octobre 1996, par lapplication du taux réduit de TVA à 5,5% au prix de revient des opérations. Dans ce cadre, la construction de logements très sociaux, de logements à caractère expérimental et les opérations de construction à la suite de démolitions bénéficient également dune subvention. En ce qui concerne les opérations dacquisition-amélioration, la réforme dite de la « surface utile » a, depuis le 1er juillet 1996, remplacé le plafonnement à 90% du prix de référence de lopération, par le calcul de lassiette effectué en fonction de la surface utile de lopération. De plus, depuis le 1er janvier 1998, les travaux de ces opérations peuvent bénéficier de la TVA à 5,5%. Enfin, la mise en uvre du taux réduit de TVA pour les travaux dentretien du bâtiment, à compter du 15 septembre 1999, a fait lobjet de mesures spécifiques dapplication au secteur du logement social. Alors que les efforts budgétaires continus depuis lété 1997 ne se sont pas traduits par une consommation satisfaisante des dotations, le Gouvernement a, notamment à loccasion de la baisse du taux du livret A en juillet 1999, puis dans le cadre du projet de loi de finances pour 2000, pris une série de mesures très favorables au logement locatif social. Le maintien des autorisations de programme en 2000 (2.929 millions de francs à comparer à 2.926 millions de francs) et la diminution des crédits de paiement (2.575 millions de francs au lieu de 2.887 millions de francs, soit 10,82%) pèsent moins que les mesures déjà acquises en dehors du « bleu » budgétaire et qui devrait, en toute logique, se traduire par une relance des constructions sociales. A. LE LOGEMENT SOCIAL DUN ÉTÉ RADIEUX À LÉTÉ INDIEN Deux catégories de mesures, très favorables au logement social, ont été prises récemment par le Gouvernement : la baisse du taux du livret A et les mesures financières qui lui sont associées ; les dispositions fiscales intéressant le logement du projet de loi de finances pour 2000, sous réserve de lapprobation par le Parlement, qui est acquise. 1. La baisse du taux du livret A et les mesures associées A la suite de la réunion du comité consultatif des taux réglementés, le Gouvernement a annoncé une baisse de 0,75% du taux du livret A, accompagnée de différentes mesures financières concernant le logement social. Les principales décisions sont les suivantes : Le taux de rémunération du livret A passe à 2,25% à compter du 1er août 1999 ; Le coût de la dette HLM, cest-à-dire de lencours des prêts consentis par la Caisse des Dépôts et Consignations, bénéficiera dune baisse de taux de 0,75%. Les pouvoirs publics estiment que cette baisse représente un avantage actuariel denviron 25 milliards de francs. La baisse du taux des prêts en cours révisables pourra sappliquer dès le 1er août aux prêts dont la prochaine échéance arrive à compter du 1er janvier 2000, ce qui constitue un avantage supplémentaire ; Les 114 milliards de francs de prêts au logement social réaménageables, en vertu de la décision ministérielle du 23 avril 1999, pourront être réaménagés à 3,8% (au lieu de 4,3% comme initialement prévu). Selon les pouvoirs publics, laide actuarielle est denviron 20 milliards de francs ; La durée damortissement des prêts locatifs est portée à cinquante ans pour la partie foncière des constructions neuves ou pour la partie acquisition des acquisitions-améliorations, décision annoncée à Nantes par le Secrétaire dEtat chargé du Logement lors du congrès de lUnion des HLM ; Un prêt locatif unique (le PLUS) est substitué au PLA ordinaire et au PLA à loyer minoré. Il saccompagne dune restauration de laide à la pierre puisquil bénéficie dune subvention de 5% en neuf et 10% en acquisition-amélioration. Ce prêt est destiné à financer des opérations favorisant la mixité : elles devront accueillir 30% de ménages dont les ressources sont inférieures à 60% des plafonds de ressources PLA ; elles pourront aussi accueillir 10% de ménages dont les ressources se situent à 20% au-dessus des mêmes plafonds. Pour 90% des logements de ces programmes, le loyer-plafond sera situé au niveau du plafond APL, cest-à-dire à 90% du plafond PLA. Pour les 10% restants, le loyer-plafond pourra aller jusquà 120% du loyer-plafond PLA. Le taux des PLUS est égal à 3,45% ; Le taux des PLA dintégration et des prêts construction-démolition baisse de 0,75% à compter du 1er août et sétablit à 3,05% ; Les taux de lépargne logement sont également baissés : les détenteurs de plans dépargne logement (PEL) pourront désormais emprunter au taux de 4,3% ; la rémunération globale de leur épargne sera de 3,6%. Les détenteurs de comptes dépargne logement (CEL) pourront emprunter au taux de 3% : leur rémunération sera, comme celle du livret A, de 2,25% ; Un élargissement des emplois des fonds dépargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations a également été décidé. Une enveloppe de 5 milliards de francs est dores et déjà réservée au profit du logement des personnes âgées ou handicapées et des jeunes à la recherche dun premier emploi, ainsi quà la réhabilitation des copropriétés dégradées. Les nouveaux « investissements dintérêt général », qui pourraient également bénéficier des fonds dépargne, sont notamment les transports publics urbains et les réserves foncières à long terme des collectivités publiques. Cet élargissement répond aux vux de votre rapporteur spécial, exprimés lors de laudition du directeur général de la Caisse des dépôts et consignations par la Commission des finances le 7 juillet 1999. Cependant, trois mois après lannonce de cet élargissement, la Caisse nest toujours pas en mesure de mettre cette enveloppe à disposition. Votre rapporteur spécial regrette ce retard et ne peut quencourager le gouvernement à accélérer le mouvement. En contrepartie de lensemble de ces mesures, le Gouvernement a demandé aux organismes HLM un gel des loyers pratiqués pendant deux ans et attend une relance de la construction locative sociale à hauteur de 15.000 à 20.000 logements supplémentaires dès 2000. En réponse, le président de lUnion nationale des fédérations dorganismes dHLM sest engagé à ce que le gel soit respecté par les organismes dHLM et a demandé quil ne soit pas entériné par une disposition législative. Si votre rapporteur spécial est bien conscient de leffet négatif quaurait une telle mesure coercitive sur les bailleurs sociaux, il est néanmoins dubitatif quant aux moyens dont dispose lUnion des HLM pour veiller au respect de ce gel. Celui-ci nest dailleurs pas sans avoir deffets pervers puisquil pénalise les organismes dHLM qui ont fait le choix dune politique différenciée des loyers. Les bailleurs sociaux nayant pas ces mêmes préoccupations et fixant systématiquement les loyers au niveau-plafond ne seront en rien gênés par le gel, sils décident de lappliquer. Par ailleurs, lUnion des HLM a annoncé le lancement de « contrats locaux de relance » destinés à favoriser la construction locative sociale sur la base daccords entre lEtat, les collectivités locales et les organismes dHLM. Du respect du gel des loyers et de lampleur de la relance dépend pour beaucoup la crédibilité du mouvement HLM, aujourdhui fortement atteinte. Votre rapporteur spécial estime que le défi lancé par les pouvoirs publics est à la portée des organismes dHLM. Il estime aussi que le Gouvernement détient une partie de la réponse et devrait agir en permanence, au niveau local, pour veiller à ce que les organismes dHLM se mobilisent effectivement. 2. Le volet fiscal du projet de loi de finances Les dispositions fiscales du projet de loi de finances ont une incidence certaine sur les organismes HLM et les locataires. On retiendra, à titre principal : la baisse de la TVA sur les travaux dentretien dans le logement, déjà évoquée ; la suppression progressive du droit de bail qui doit se traduire par lexonération, dès le 1er janvier 2000, de tous les loyers inférieurs à 2.500 francs, cest-à-dire 90% des loyers perçus dans les logements sociaux. Selon lUnion des HLM, lallégement de charges pour les locataires est de 7 milliards de francs sur deux ans. LAssemblée nationale a adopté, à linitiative de la Commission des finances, un amendement relevant le plafond de loyers concernés à 3.000 francs, augmentant du même coup le nombre de ménages concernés. B. LES PRÊTS LOCATIFS AIDÉS (PLA) « ORDINAIRES » ET À FINAN-CEMENT SPÉCIFIQUE Jusquau 1er janvier 2000, resteront en vigueur les PLA ordinaires, les PLA à loyers minorés (PLA-LM), ainsi que les PLA expérimentaux, alors que le prêt locatif à usage social (PLUS), destiné à les remplacer, a déjà été mis en place par le décret du 14 septembre 1999. 1. Les prêts locatifs aidés (PLA) « ordinaires » Les opérations dacquisition-amélioration réalisées à laide de PLA de la Caisse des dépôts et consignations bénéficient, à compter du 1er janvier 1998, dune subvention dont le taux est fixé à 5% ; ce taux peut être porté à 13% lorsquil sagit de PLA à loyer minoré (18% en cas de dérogation préfectorale) ou à 20% lorsquil sagit de PLA dintégration (25% en cas de dérogation préfectorale). Par ailleurs, ces opérations bénéficient du taux de TVA réduit à 5,5% pour la réalisation des travaux. Le régime réglementaire du prix de référence et du prix témoin a été supprimé le 1er juillet 1996. Il a été remplacé par une réglementation plus simple, basée sur la notion de surface utile, laquelle est définie comme la somme de la surface habitable des logements et de la moitié des surfaces annexes à usage privatif qui leur sont rattachées (caves, balcons, loggias). La principale conséquence concerne le calcul de la subvention attribuée aux opérations financées avec un prêt locatif aidé (PLA) de la Caisse des dépôts et consignations : le taux de droit commun est de 5% (contre 12,7% sous le régime du prix de référence), et lassiette de subvention devient forfaitaire par rapport au prix de revient (elle ne fait plus intervenir le prix de revient pris en compte dans la limite de 90% du prix de référence). Cette subvention peut être complétée par un prêt de la Caisse des dépôts et consignations au taux de 4,3%, dune durée de trente-deux ans, assorti éventuellement dun plafonnement, déduction faite de la ou des subventions obtenues. Les opérations de construction neuve de logements locatifs sociaux de droit commun ne bénéficient plus des subventions de lEtat, depuis le 4 octobre 1996, mais du taux réduit de TVA à 5,5%. Cependant, certaines opérations de construction peuvent faire lobjet de subventions de lEtat : ce sont les opérations de construction de PLA à caractère social (PLA à loyer minoré et PLA dintégration), les opérations à caractère expérimental et les opérations de construction-démolition (PLA-construction démolition). Ces opérations de construction de logements locatifs sociaux font lobjet de deux décisions administratives distinctes : une décision favorable du prêt portant agrément de lopération pour bénéficier du taux de la TVA à 5,5% et une décision de subvention. Des subventions pour surcharge foncière sont également susceptibles dintervenir. Les taux de subvention tiennent compte de la situation géographique de lopération et de ses caractéristiques sociales. Les taux de subvention applicables se différencient selon la nature de lopération de la manière suivante :
Le Crédit foncier de France distribue également des PLA, mais quil sagisse des opérations dacquisition-amélioration (si le prêt est à taux révisable, la durée est de 30 ans et le taux actuariel de 6,68%, révisable en fonction de lévolution générale des taux dintérêt, si le prêt est à taux fixe, la durée est de 25 ans et le taux actuariel de 6,5%) ou des opérations de construction neuve (taux du prêt conventionné, entre 6,5% et 6,95%), les conditions de prêt sont nettement moins intéressantes que pour les PLA distribués par la Caisse des dépôts. 2. Les prêts locatifs aidés à financements spécifiques Le régime du PLA à financement très social avait pour objectif daider les organismes HLM, les sociétés déconomie mixte, les collectivités territoriales ou leurs groupements, et les organismes agréés par le préfet pour réaliser des opérations à finalité très sociale. Il a été remplacé au 1er janvier 1998 par de nouvelles formules permettant une meilleure modulation des interventions publiques. a) La mise en place des PLA à loyer minoré et des PLA dintégration Les PLA à loyer minoré et PLA dintégration remplacent, depuis le 1er janvier 1998, les anciens PLA à financement très social (décret n° 97-1261 du 29 décembre 1997). Le régime de ces PLA à loyer minoré et PLA dintégration a pour objectif daider les organismes HLM, les sociétés déconomie mixte, les collectivités territoriales (ou leurs groupements) et les organismes agréés par le préfet uvrant dans le domaine de linsertion par le logement à réaliser des opérations à finalité très sociale grâce à des subventions aux taux modulés selon le type dopérations (acquisition-amélioration ou construction neuve) et selon leur objet (PLA à loyer minoré ou PLA dintégration). Dans le cadre des PLA à loyer minoré, il est possible de bénéficier dune subvention de lEtat à taux majoré dans la limite de 13%, (18% par dérogation préfectorale) en application de larticle R. 331-15-3° du code de la construction et de lhabitation au titre des opérations dhabitat adapté aux besoins de populations rencontrant des difficultés particulières réalisées en acquisition amélioration. Dans le cadre des PLA dintégration, il est possible de bénéficier dune subvention de lEtat au taux majoré dans la limite de 20% (25% par dérogation préfectorale) en application de larticle R. 331-15-3° du code de la construction et de lhabitation au titre de la réalisation de logements destinés à des ménages qui rencontrent à la fois des difficultés financières et des difficultés dordre social. Comme pour les PLA de droit commun, ces opérations bénéficient, depuis le 1er janvier 1998, dun taux de TVA à 5,5% sur les travaux. Le plafond de ressources des locataires à lentrée dans les lieux est limité à 60% de celui du PLA neuf. Chaque opération fait lobjet dune convention dattribution au profit des personnes défavorisées conclue entre le maître douvrage, lEtat et les autres partenaires financiers, et à laquelle peuvent adhérer les associations ou services sociaux susceptibles de présenter les demandes de logement. Le montant du loyer est limité à 80% du loyer maximum en PLA, sauf dérogation préfectorale. b) La mise en place des PLA « construction-démolition » Les PLA « construction-démolition » sont destinés à accompagner, si possible à anticiper, les opérations de démolition rendues nécessaires par lobsolescence physique ou la dégradation urbaine et sociale de certains ensembles. Ils ont été mis en place le 1er janvier 1998. Il sagit de permettre, sur le site même ou ailleurs (dans la même commune ou dans lagglomération, si par exemple un programme local de lhabitat sapplique), le relogement des ménages occupant les immeubles à démolir à des conditions de loyer aussi proches que possible que dans le logement initial. Les modalités de calcul de lassiette de la subvention sont identiques à celles des PLA à loyer minoré et des PLA dintégration. Cette subvention peut être complétée par un prêt de la caisse des dépôts et consignations au taux de 4,3% dune durée de 32 ans, comme pour le PLA de droit commun. Les opérations de construction et dacquisition-amélioration financées en PLA construction-démolition ont la possibilité de bénéficier de subventions de lEtat à taux majoré dans la limite de 12%, en application de larticle R. 331-15-2° et 3° du code de la construction et de lhabitation. Le plafond de ressources des locataires à lentrée est celui du PLA. Le montant du loyer doit se rapprocher des conditions de loyer pratiquées dans le logement initial. En tout état de cause, leffort financier consenti par le ménage relogé doit rester très proche, après mise en place des aides personnelles, de celui fourni auparavant.
La répartition du nombre de logements financés entre établissements prêteurs est la suivante :
Les statistiques récentes mettent en évidence que, dans un contexte global de diminution des financements de logements, en 1998, la consommation de PLA spécifiques a été (relativement) moins affectée que celle des PLA « normaux ». Votre rapporteur spécial sinquiète cependant de la faible consommation des PLA construction-démolition, qui se situe à moins de 500 logements en 1998 alors que 5.000 étaient programmés. Ce nouveau financement, introduit par le Gouvernement en 1997, est destiné au financement des opérations de renouvellement urbain aujourdhui indispensables pour mettre fin à la logique de ghetto aujourdhui à luvre dans de nombreux quartiers dhabitat social. Une première évaluation de ce financement devra être établie dans les prochains mois afin de vérifier son adéquation aux besoins des opérateurs urbains.
Si lon observe la consommation des crédits PLA sur une base géographique, nous obtenons le tableau suivant :
C. LA MISE EN PLACE DU PRÊT LOCATIF À USAGE SOCIAL (PLUS) La segmentation des PLA en différentes catégories de prêts est apparue, à lexpérience, dun intérêt discutable au regard de lobjectif de mixité sociale de la politique du logement social. En effet, il apparaît que la sous-consommation affecte principalement, sauf en 1998, les PLA à caractère social. En introduisant son rapport sur les crédits pour 1999, votre rapporteur spécial avait souligné lintérêt des opérations menées dans le cadre du programme « Logements de qualité à coûts maîtrisés » (LQCM) et avait suggéré quun premier bilan de ces opérations puissent inspirer une réforme du financement du logement locatif social. Un an après, il ne peut que se réjouir davoir été, avec dautres, entendu. Le nouveau produit est un prêt locatif unique : à compter du 1er janvier 2000, le prêt locatif à usage social (PLUS) va donc se substituer à la fois au PLA et au PLA à loyer minoré et devenir le dispositif principal du logement social. Il comporte un taux de subvention de base et des taux adaptés à la nature des opérations. Le prêt locatif aidé dintégration (PLA-I) est maintenu et concerne les ménages ayant des difficultés dinsertion particulières : les plafonds de ressources sont fixés à 60% du plafond de ressources en vigueur pour lattribution de logements sociaux. Pendant toute la durée de la convention, pour assurer la mixité sociale des opérations, au moins 30% des logements doivent être occupés par des ménages dont les ressources nexcèdent pas 60% des plafonds de ressources fixés pour lattribution des logements sociaux, et au maximum 10% des logements de chaque opération peuvent être loués à des locataires dont les ressources excèdent, dans la limite de 120%, les plafonds de ressources fixés pour lattribution des logements sociaux. Pour rendre effective la faculté de louer 10% des logements à des ménages dépassant les plafonds de ressources, les opérations de moins de dix logements pourront être regroupées dans une même convention. La mise en place du PLUS qui regroupe PLA et PLA à loyer minoré obéit donc à un double objectif : donner aux bailleurs sociaux les moyens, notamment juridiques, de répondre aux exigences de mixité sociale en leur permettant daccueillir dans les mêmes immeubles des ménages avec des ressources différenciées ; faire baisser les loyers des opérations neuves et des opérations dacquisition-amélioration. A ce titre, le loyer maximum des logements PLUS sera réduit à 90% du plafond des actuels logements PLA, soit généralement au loyer plafond servant au calcul de lAPL. Le tableau ci-dessous récapitule les différents taux de subvention applicables au PLUS :
En terme de financement, le PLUS bénéficiera, dune part, dune subvention de 5% pour la construction neuve et 10% pour les opérations dacquisition-amélioration dans lancien, dautre part, dun prêt de la Caisse des dépôts à 3,45%. Bien évidemment, le PLUS bénéficiera aussi dun taux de TVA à 5,5% comme les actuels PLA et de la mesure dallongement à cinquante ans de la durée des prêts relatifs à la charge foncière ou dacquisition, pour lensemble des PLA. Il pourra, comme auparavant le PLA, faire lobjet de subventions pour surcharge foncière. Les taux de subvention tiennent compte de la situation géographique de lopération et de ses caractéristiques sociales. Le tableau, ci-dessous, donne les taux indicatifs par catégories dopérations :
Votre rapporteur spécial souhaite attirer lattention du Gouvernement sur les modalités de mises en uvre de cette réforme. Linstruction des dossiers par les directions départementales de léquipement devra échapper, autant que faire se peut, à un formalisme tatillon qui ralentirait la nécessaire consommation des crédits. D. LES PRIMES À LAMÉLIORATION DES LOGEMENTS À USAGE LOCATIF ET À OCCUPATION SOCIALE (PALULOS) La réhabilitation des logements sociaux fait lobjet de subventions inscrites à la « ligne fongible » pour le financement des PALULOS. En ce qui concerne les opérations de réhabilitation du parc social, le budget pour 1999 devait permettre la réhabilitation de 120.000 logements, comme en 1998. Les orientations données aux préfets portent, comme en 1998, sur le financement prioritaire des opérations réalisées en zones urbaines sensibles ainsi que celles dont les travaux permettent des économies sur les charges locatives. Il leur est aussi demandé de privilégier les travaux permettant la réalisation de loges de gardien. Leffort fait par les organismes bailleurs en matière daccueil des ménages les plus défavorisés doit être également pris en compte dans les choix de programmation. Le dynamisme de la consommation des crédits PALULOS contraste avec lusage des crédits PLA. Votre rapporteur spécial y voit lexpression de la préoccupation patrimoniale des bailleurs sociaux, au détriment de la construction neuve et de la satisfaction des besoins. La répartition du chapitre 65-48, article 10, constatée à partir des consommations réelles sétablit comme suit ces dernières années (hors PLA à loyer minoré et PLA dintégration) :
La suppression de la subvention PLA pour le neuf à compter du 1er octobre 1996 explique linversion des pourcentages constatée à partir de 1996, le dépôt de dossiers PLA étant plutôt concentré vers la fin de lannée. Elle trouve son plein effet en 1997. Les montants dautorisations de programme consommées en PALULOS diminuent fortement en 1998 :
En effet, à compter du 1er janvier 1998, le taux réduit de TVA (5,5%), applicable aux opérations de construction des logements locatifs sociaux, a été étendu aux travaux de réhabilitation-transformation et de rénovation des logements locatifs sociaux. En 1998, la consommation des crédits par région a été la suivante :
E. LES DOTATIONS AU LOGEMENT LOCATIF SOCIAL DU PROJET DE LOI DE FINANCES Votre rapporteur spécial avait considéré, lannée dernière, que lanalyse de la consommation des crédits budgétaires en 1998 laissait planer un sérieux doute sur la possibilité de consommer complètement les dotations prévues par le projet de loi de finances pour 1999. Les éléments statistiques déjà mentionnés montrent que le nombre de logements sociaux financés et mis en chantier en 1998 a été exceptionnellement bas, avec 51.415 PLA financés et 44.000 mis en chantier pour un programme physique affiché de 80.000 PLA au total. Pour 1999, les derniers éléments statistiques de lUnion des HLM () mettent en évidence une légère reprise du nombre dagréments accordés à fin août 1999 par rapport à août 1998. La progression est de 16,8%, elle est particulièrement marquée pour les PLA dintégration et les PLA à loyer minoré. On peut espérer que les mesures prises par le Gouvernement cet été vont favoriser, probablement progressivement, la reprise de la construction de logements sociaux. Dans ce contexte, les dotations prévues pour 2000 sur la « ligne fongible » témoignent de la poursuite de laction gouvernementale en faveur du logement social. Le maintien des dotations en AP (2.929 millions de francs au lieu de 2.926 millions de francs) en sont lexpression, alors que la diminution des CP (2.575 millions de francs au lieu de 2.887 millions de francs, - 10,82%) est la conséquence de la diminution des financements des années précédentes. A la différence des années passées, le Gouvernement annonce un programme physique d« environ 70.000 logements » pour 2000 et non 80.000 logements comme auparavant, avec la reconduction de lobjectif de 120.000 PALULOS, comme en 1999. Votre rapporteur spécial insiste sur le rôle dincitateur des représentants de lEtat dans les départements et sur la nécessité dun redéploiement des crédits en cours dannée afin de satisfaire la demande là où elle sexprime le plus fortement. Il existe des départements où la dotation initiale était consommée à moins de 10% en septembre 1999, tandis que dautres départements ne disposaient plus de dotation depuis le début de lété Cette situation nest pas nouvelle puisque votre rapporteur spécial sen faisait déjà lécho lors du précédent budget, mais sa persistance est préoccupante. III. UN SOUTIEN CONTINU AUX LOGEMENTS PRIVÉS Le redressement des dotations en faveur des logements privés, entrepris dès lété 1997, a été consolidé depuis, les moyens prévus en autorisations de programme comme en crédits de paiement étant maintenus à un niveau très comparable dune année sur lautre. Cet effort saccompagne dun certain nombre de mesures fiscales comme linstitution davantages fiscaux en faveur des bailleurs privés pour les locations de logements de caractère intermédiaire et lapplication du taux réduit de TVA aux travaux subventionnés par lagence nationale pour lamélioration de lhabitat (ANAH). Lextension du taux réduit de TVA à lensemble des travaux dentretien des logements ne pourra manquer, en plus des dotations budgétaires, de favoriser la situation des logements privés. Cette mesure complète la mise en place, dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999, dun statut du bailleur privé conventionné, pérenne et équilibré, ayant vocation à combiner efficacité économique et légitimité sociale et à susciter de manière durable de nouvelles générations de bailleurs privés, et permettant le développement progressif dun parc privé conventionné intermédiaire, renforçant loffre de logements à loyer maîtrisé. Les crédits (chapitre 65-48, article 90) de lANAH, qui constituent lessentiel des dotations à lhabitat ancien, sont maintenus, les autorisations de programme représentant 2,2 milliards de francs, comme en 1999 et 1998, et les crédits de paiement 2,2 milliards de francs au lieu de 2,14 milliards de francs en loi de finances pour 1999 (+2,8%). Sagissant de laide aux propriétaires occupants par la prime à lamélioration de lhabitat (PAH) du chapitre 65-48, article 80, 800 millions de francs dautorisations de programme, comme dans le projet de loi de finances pour 1999 () et en 1998, et 800 millions de francs de crédits de paiement (+4,5%) inscrits en dotation, témoignent de la poursuite du redressement par rapport à la loi de finances pour 1997, qui ne prévoyait le financement que de 70.000 logements, à comparer à 80.000 dans les lois de finances pour 1998 et 1999. En dernier lieu, les dotations pour les opérations de résorption de lhabitat insalubre (RHI) du chapitre 65-48, article 70, sont globalement maintenues à 65 millions de francs dautorisations de programme, et prévues à 79,4 millions de francs de crédits de paiement, au lieu de 103,6 millions de francs en 1999 (- 23,36%). A. LA RÉHABILITATION PAR LES PROPRIÉTAIRES BAILLEURS Créée par la loi de finances rectificative pour 1970, lANAH est un établissement public à caractère administratif dont lobjet est daider à lamélioration des logements locatifs appartenant à des propriétaires privés. A cet effet, lagence attribue des subventions aux propriétaires privés qui réalisent des travaux damélioration dans les logements locatifs de plus de quinze ans. Après travaux, ces logements doivent être loués à titre de résidence principale pendant dix ans et être assujettis au versement de la taxe additionnelle au droit de bail ou exonérés de celle-ci en raison du faible montant des loyers. Le taux de subvention est de 25% du coût des travaux. Il peut être porté de 35 à 40% pour les logements conventionnés en opérations programmées pour lamélioration de lhabitat (OPAH) et de 40 à 70% lorsque le logement est destiné à un ménage défavorisé dans le cadre des programmes sociaux thématiques. Jusquau vote de la loi de finances pour 1988, la majeure partie des ressources de lANAH était constituée par le produit de la taxe additionnelle au droit de bail qui pèse sur la plupart des logements locatifs privés âgés de plus de 15 ans. Depuis 1988, le produit de la taxe additionnelle est inscrit au budget général, lANAH recevant une subvention de fonctionnement et une subvention dinvestissement du budget de lEtat. On peut constater, depuis la budgétisation de la taxe additionnelle, une déconnexion croissante entre le produit de la taxe et les crédits inscrits au profit de lANAH (en 1999, 3,6 milliards de francs pour la taxe et 2,2 milliards de francs pour lANAH). Il est à noter que les ressources provenant de la taxe sur les logements vacants, instituée par larticle 51 de la loi dorientation contre lexclusion du 9 juillet 1998, doivent être affectées à lANAH. Larticle 54 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions dordre économique et financier a étendu le champ dintervention de lANAH en zone de revitalisation rurale. Désormais, les aides de lANAH pourront financer la transformation en logements locatifs dimmeubles non affectés initialement à un usage principal dhabitation, dès lors que ces locaux sont situés dans des zones de revitalisation rurale telles que définies par larticle 42 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire, et quils appartiennent à une zone bâtie agglomérée. Les subventions engagées en 1998 se sont montées à 2.308 millions de francs, grâce à la dotation de 2,2 milliards de francs et à la mobilisation complémentaire de 108 millions de francs au titre de la réutilisation des subventions attribuées les années précédentes, et auxquelles leurs bénéficiaires ont renoncé. Les engagements ont généré un montant global de travaux de 10.817 millions de francs et ont permis de subventionner 111.200 logements. Les subventions engagées et les travaux générés restent quasi stables. Mais, compte tenu dun montant moyen de travaux par logement en baisse, le nombre de logements subventionnés est en augmentation. Il retrouve son niveau de 1996, à plus de 111.000 logements. La part des engagements dans les secteurs programmés (OPAH et programmes sociaux thématiques) est de 48% en 1998, comme en 1997. Les parts représentées par chaque secteur sont identiques en 1997 et 1998. En 1998, 15.200 logements ont bénéficié dune subvention majorée en contrepartie dun engagement de modération de loyer. On notera que la part des subventions engagées dans les logements construits après 1948 progresse régulièrement : elle représentait en 1998, 13,8% de la totalité des engagements, au lieu de 13,2% en 1997, 10,9% en 1996, 10,7% en 1995 et 9,7% en 1994. Il est à noter également que lANAH participe au financement de travaux dans les copropriétés dégradées, ce qui correspond pleinement à une des préoccupations de votre rapporteur spécial. Une réflexion est actuellement menée par un groupe de travail comprenant les représentants du ministère de la Justice, de la délégation interministérielle à la ville, du secrétariat dEtat au logement, de lANAH et de la Caisse des dépôts et consignations pour élaborer des procédures facilitant lintervention publique dans les copropriétés dégradées, réflexions susceptibles dêtre reprises dans le cadre du projet de loi « Urbanisme Habitat et Déplacement », en cours délaboration.
B. LA RÉHABILITATION PAR LES PROPRIÉTAIRES OCCUPANTS La prime à lamélioration de lhabitat est une subvention réservée aux propriétaires occupants dont les ressources ne dépassent pas 70% des plafonds de ressources PAP. Le taux de base de la subvention est de 20% (25% dans les opérations programmées damélioration de lhabitat). Le taux est majoré à 35% lorsque les ressources sont inférieures à 60% des plafonds PAP, le tout dans la limite dune dépense subventionnable de 85.000 francs par logement (arrêté du 20 novembre 1979 modifié). Lorsque les travaux ont pour objet ladaptation des logements aux handicapés physiques, la subvention peut atteindre 50% du coût des travaux dans la limite dune dépense subventionnable de 40.000 francs. Le tableau ci-dessous précise le nombre de primes à lamélioration de lhabitat (PAH) accordées et leur montant moyen unitaire.
Le tableau ci-après montre la consommation budgétaire des primes, il présente donc des données différentes du précédent.
La consommation des crédits apparaît donc satisfaisante. Dans la loi de finances pour 1998, la réhabilitation des logements privés a été confortée : les crédits de la PAH avaient été portés à 800 millions de francs, soit 200 millions de francs de plus que dans la loi de finances initiale pour 1997. La loi de finances pour 1999 a légèrement majoré les dotations budgétaires affectées à la PAH par rapport à 1998 (cf. tableau ci-dessus). Pour le projet de loi de finances pour 2000, la dotation prévue, de 800 millions de francs en AP et CP permet la poursuite du programme de réhabilitation de lhabitat social initié en 1997 par le Gouvernement. Le caractère très social de la PAH justifie le maintien des crédits au niveau des derniers exercices, compte tenu des besoins en réhabilitation du parc des propriétaires occupants. En effet, 3,4% des logements de ce parc sont qualifiés de « sans confort de base », cest-à-dire quils ne disposent pas à la fois deau, de WC et dinstallations sanitaires. Un peu plus de 18% de ce parc, bien que disposant du confort sanitaire, nest toujours pas équipé en chauffage central. Si votre rapporteur spécial ne peut quêtre satisfait par le bilan de la PAH, il lui apparaîtrait opportun den confier la gestion à lANAH, qui deviendrait ainsi une agence gouvernementale en faveur de lhabitat existant, en mesure de mener une politique globale et coordonnée sur lensemble du parc privé. C. LES OPÉRATIONS DE RÉSORPTION DE LHABITAT INSALUBRE Les opérations de résorption de lhabitat insalubre poursuivent principalement deux objectifs : un objectif social, quand il a été constaté limpossibilité de laisser vivre des familles dans certains locaux impropres au logement et la nécessité de les reloger dans des conditions permettant leur réinsertion sociale ; un objectif urbanistique qui consiste à supprimer un habitat vétuste considéré comme impropre au logement (logement insalubre, habitation de fortune, bidonville) souvent situé au centre ville, et à construire les logements sociaux nécessaires. Le Comité interministériel des villes et du développement urbain du 16 octobre 1997, qui a décidé de la création dune commission interministérielle chargée dinstruire les dossiers de résorption de lhabitat insalubre, a exprimé le souhait de la mise en uvre de nouvelles modalités dengagement des opérations. Le rapport de linspection générale de léquipement, diligenté à cet effet, et remis en octobre 1998 fait ainsi apparaître lurgente nécessité dagir en ce domaine. Il préconise notamment de faciliter les travaux de sortie dinsalubrité par les collectivités locales, à lissue de lengagement de travaux doffice, de prévoir le recyclage des immeubles en parc social et de rendre effectif le droit des occupants au relogement. Ces orientations pourraient trouver une traduction dans le cadre du futur projet de loi sur lhabitat. Des moyens spécifiques sont mis au service de cette politique sur le chapitre 65-48, article 70 des crédits du logement. Pour la métropole, en 1999, ce chapitre a été doté de 65 millions de francs en AP et de 103,6 millions de francs en CP. En 2000, lenveloppe dautorisations de programme proposée sur le budget du logement est maintenue à 65 millions de francs et les CP fixés à 79,4 millions de francs. IV. LE PRÊT À TAUX ZÉRO (PTZ), MOTEUR DE Le remplacement, à lautomne 1995, des prêts aidés par lEtat en vue de laccession à la propriété (PAP) par les prêts à taux zéro (PTZ) a été un succès, puisque, à la fin du mois de juin 1999, 408.586 prêts à taux zéro avaient été « mis en force», cest-à-dire avaient fait lobjet dun versement de subvention par lEtat, dans le neuf et environ 30.000 dans lancien. Léquilibre du financement, qui reposait depuis lorigine sur un prélèvement annuel dune partie des ressources stables des collecteurs du 1% logement, a été consolidé, depuis 1998, par la rebudgétisation progressive des dépenses du prêt à taux zéro. La convention du 3 août 1998 passée entre lEtat et lUnion déconomie sociale du logement (UESL) a permis de préciser leurs relations financières jusquen 2003. Cette convention organise la réduction progressive, puis lextinction, sur les cinq ans de sa durée, de la contribution financière du 1% au budget du logement. Enfin, compte tenu du dynamisme, inquiétant pour certains, des charges de financement du prêt à taux zéro consécutives à son succès, des mesures réglementaires ont modifié en octobre 1996, puis en octobre 1997 le régime du prêt à taux zéro afin de rapprocher les mises en force de lobjectif annuel de 110.000 prêts. A. LES CARACTÉRISTIQUES DU PRÊT À TAUX ZÉRO Le décret n° 95-1064 du 29 septembre 1995 ainsi que deux arrêtés du 2 octobre 1995, publiés respectivement au Journal officiel du 30 septembre 1995 et du 3 octobre 1995, ont créé une nouvelle aide de lEtat à laccession à la propriété pour lacquisition dune résidence principale, définie comme une « avance aidée par lEtat pour la construction, lacquisition et lamélioration de logements en accession à la propriété ». Cette nouvelle réglementation sapplique depuis le 1er octobre 1995. Elle se substitue aux prêts aidés à laccession à la propriété et aux mesures fiscales qui y étaient attachées dans un premier temps. Elle se substitue également aux déductions fiscales dans le neuf à partir de 1997, puis dans lancien à compter de 1998. Le prêt à taux zéro prend la forme dune avance remboursable sans intérêt. Il est destiné à des personnes physiques, accordé sous conditions de ressources lorsquelles acquièrent un logement en vue de loccuper en tant que résidence principale. Le prêt à taux zéro concerne aussi bien un logement neuf quun logement ancien acquis en vue de son amélioration ; dans ce cas, le montant des travaux doit être au moins égal à 35% du coût total de lopération, pourcentage identique à celui retenu pour le PAP en vue de lacquisition-amélioration. Ses caractéristiques générales ont été modifiées depuis 1995. La quotité des travaux a été abaissée à 20% pour les seules opérations de lannée 1996, ce qui a permis lexpérimentation, pendant un an, des PTZ « dans lancien ». Les plafonds de ressources varient en fonction du nombre de personnes composant le ménage accédant à la propriété et de la zone dimplantation du logement.
Le montant du prêt ne peut excéder un double plafond : 20% du coût de lopération pris en compte dans la limite dun prix maximal fixé en fonction du nombre de personnes composant le ménage et de la localisation géographique du logement. 50% du ou des autres prêts dune durée supérieure à deux ans concourant au financement de lopération.
Les montants de prêt à 0% sont les suivants :
Les conditions de remboursement de lavance à taux zéro dépendent du revenu des accédants : le remboursement est dautant plus lent que le revenu de laccédant est faible, permettant ainsi de laider par la réduction de son taux deffort. Le système retenu autorise laccédant, en fonction de ses revenus, à rembourser tout ou partie du prêt après une certaine période. Larrêté du 24 octobre 1996 définit les conditions de remboursement en distinguant deux périodes qui utilisent la technique du différé damortissement : La période 1 correspond à lamortissement immédiat de la fraction du prêt qui ne bénéficie daucun différé ; pour les tranches de revenus les plus modestes la mensualité est nulle pendant cette période (le différé est total). La durée de la période 1 est fixée pour chaque trimestre en fonction de lévolution du taux de rendement des emprunts dEtat de même durée, de sorte que le coût de labsence dintérêt soit maintenu égal au montant de la subvention, fixé par arrêté. Cette période ne peut toutefois excéder 17 ans. En effet, larrêté du 24 octobre 1996 a limité à 17 ans, pour les quatre premières tranches de revenus, la durée de la période 1 (amortissement des sommes qui ne font pas lobjet dun différé), puis à 15, 11 et 8 ans la durée damortissement pour chacune des tranches suivantes de revenus. Quelles que soient les conditions de remboursement de lavance, la durée de la période 1 peut également être réduite à la demande de lemprunteur, sans pouvoir devenir inférieure à 7 ans. Cette mesure visait à limiter lallongement de cette période induit par la baisse continue des taux dintérêt en 1996. De la sorte, la subvention de lEtat est indépendante des taux. La période 2 correspond, le cas échéant, à lamortissement après la période 1 de la fraction du prêt qui a fait lobjet du différé, pour les tranches de revenus les moins élevés. Le tableau ci-après indique le barème applicable aux prêts à taux zéro accordés entre le 1er juillet et le 30 septembre 1997. Le PTZ est distribué par lensemble des établissements de crédits qui ont passé à cet effet une convention avec lEtat et qui sont regroupés au sein de la Société de gestion du Fonds de garantie de laccession sociale (SGFGAS). Les établissements de crédit sont responsables du remboursement de lavance, comme cest le cas pour les prêts quils accordent pour leur compte. Le décret n° 97-1000 du 30 octobre 1997 a réservé le bénéfice du prêt à taux zéro aux primo-accédants, à compter du 1er novembre 1997, dans les conditions suivantes : lavance remboursable est réservée aux personnes physiques qui nont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années précédant loffre de prêt ; cette restriction nest pas opposable aux bénéficiaires de lavance qui ne peuvent plus, pour des raisons professionnelles, destiner leur logement à leur résidence principale. Ceux-ci peuvent solliciter loctroi dune avance pour lacquisition dune nouvelle résidence principale, sous réserve du remboursement préalable du capital restant dû de lavance initiale. Létablissement de crédit qui a octroyé la première avance reverse à la société de gestion du fonds de garantie de laccession sociale, pour le compte de lEtat, une fraction de la subvention destinée à compenser labsence dintérêt, déterminée en fonction de la durée résiduelle de lavance au moment de son remboursement anticipé. les bénéficiaires dun premier prêt à taux zéro peuvent en conserver le bénéfice lorsquils acquièrent, dans les conditions ouvrant droit au PTZ, un autre logement en vue de loccuper à titre de résidence principale. Larrêté du 30 octobre 1997 a réduit une nouvelle fois la durée maximale damortissement de la période 1 (amortissement des sommes qui ne font pas lobjet dun différé) : à 15 ans et 6 mois au lieu de 17 ans pour les quatre premières tranches de revenus ; à 13 ans et 6 mois au lieu de 15 ans, à 10 ans au lieu de 11 ans et à 7 ans au lieu de 8 ans pour chacune des tranches suivantes. Voici, pour les années 1997 et 1998, les parts de marchés des établissements bancaires qui distribuent le prêt à taux zéro :
Ce tableau témoigne de limportance des banques coopératives dans la distribution des prêts à lhabitat. Cela na rien détonnant, au regard de lenracinement local de ses banques et de la relation particulière quelles entretiennent avec leurs clients. Alors que les caisses dépargne viennent de se transformer en coopérative et que le Crédit foncier de France vient de les rejoindre, votre rapporteur spécial tient à réaffirmer son attachement au statut coopératif, qui prouve une fois encore toute sa modernité. B. LE FINANCEMENT DU PRÊT À TAUX ZÉRO Les statistiques de « mises en force », cest-à-dire dengagement dautorisations de programme par le versement dune première subvention, de prêts à taux zéro dans le neuf, retracées par le tableau, mettent en évidence que le succès de ce produit ne faiblit pas. Le volume annuel de 120.000 prêts a été approché en 1996 et 1997 avec un montant dautorisations de programme de 7.954 millions de francs en 1996 et 7.388 millions de francs en 1997. Bien quil soit encore difficile de faire le bilan de la restriction du PTZ aux primo-accédants, étant donné le décalage entre lémission des prêts et leur mise en force effective, on peut déjà constater sur lannée 1998 que le nombre de prêts annuels avoisine 111.000 PTZ, contre 119.000 PTZ en 1997, ce qui est sensiblement égal à la prévision initiale. Le léger surplus (la prévision était de 110.000 PTZ en année pleine) peut être vraisemblablement imputé à la baisse continuelle des taux dintérêt sur les autres prêts immobiliers en 1998 : en effet, cette baisse diminue le coût des accessions et en augmente le nombre, doù une augmentation concomitante de la demande en PTZ.
Sur les six premiers mois de 1999, 56.576 prêts ont donné lieu à subvention à comparer à 56.518 pour le premier semestre de 1998, mais le montant des subventions natteint que 2.902 millions de francs au lieu de 3.311 millions de francs, ce qui souligne limpact de la baisse des taux dintérêt dans le financement du PTZ. Le financement de lattribution des prêts à taux zéro depuis 1995 sest traduit au plan budgétaire par de nombreux changements de nomenclature qui ont nui à sa lisibilité. Cest dailleurs cette absence de lisibilité qui avait généré des querelles dexperts sur le coût du produit.
Il convient dajouter à ces montants, ceux des subventions aux prêts à taux zéro dans lacquisition de logements anciens ayant une quotité de travaux entre 20 et 35% pour la seule année 1996. Cette mesure a concerné environ 30.000 prêts dun montant moyen de 82.615 francs, financés à partir du budget des charges communes. Les engagements dautorisations de programme pour ces prêts intervenant au fur et à mesure de leur mobilisation effective, le versement des subventions correspondantes sétalera jusquen 2000, pour un total de 1.684 millions de francs. Pour lannée 2000, les hypothèses de dotation budgétaire sont de 5.810 millions de francs en autorisations de programme et 5.885 millions de francs, en crédits de paiement, soit 2.905 millions de francs (la moitié des AP engagées) pour le versement de la première moitié de la subvention pour les prêts mis en force dans lannée budgétaire, et 2.980 millions de francs pour le versement de la seconde moitié de la subvention pour les prêts mis en force lannée précédente. En effet, lestimation de consommation pour les prêts accordés en 1999 se monte actuellement à 5.960 millions de francs (au lieu de 6.260 millions de francs), nécessitant un premier versement de 2.980 millions de francs (= 5.960 millions de francs/2) en 1999, et un deuxième versement de la même somme en lan 2000. La diminution de la consommation des crédits est due à la baisse du coût unitaire des prêts, conséquence automatique de la baisse des taux de marché. Le financement en 1999 nest assuré que pour partie à partir dune contribution des organismes collecteurs du 1%, selon des modalités mises au point suite à la convention passée le 3 août 1998 entre lUESL et le ministère de léquipement, des transports et du logement.
Cette convention aménage les « nouveaux emplois » du 1% logement destinés aux personnes physiques, énumérés dans ce tableau :
Larticle 4 de la convention prévoit quelle fera lobjet dune évaluation annuelle. Votre rapporteur spécial estime quelle devrait être communiquée au Parlement. La loi de finances initiale pour 1999 a entériné la première étape de la rebudgétisation du prêt à 0% avec louverture sur le compte daffectation spéciale n° 902-30 de 3.130 millions de francs en crédits de paiement permettant dassurer le solde des subventions au titre de la génération de prêts de 1998, et, sur le chapitre 65-48, article 40, de 6.260 millions de francs en autorisations de programme et 3.130 millions de francs en crédits de paiement. Il en résultera, à la clôture du compte daffectation spéciale, un solde net positif denviron 3,5 milliards de francs. Les crédits proposés dans le projet de loi de finances pour 2000 correspondent aux hypothèses indiquées ci-dessus. Il ny a plus aucun lien avec la contribution du 1% logement qui vient maintenant en recette du budget général, le compte daffectation spéciale n° 902-30 étant clos au 31 décembre 1999. Si lon additionnait cette enveloppe de 5.885 millions de francs au solde net positif du compte daffectation spéciale n°902-30, ce serait plus de 9 milliards de francs qui pourraient être consacrés en 2000 à lencouragement à laccession sociale à la propriété. Cette marge budgétaire confortable doit permettre au Gouvernement de consolider sa politique en faveur de laccession sociale. Votre rapporteur spécial lencourage à élargir le bénéfice du prêt à taux zéro à lancien avec une quotité de travaux abaissée de 35 à 20%. Ce régime a existé, de manière temporaire, en 1996 et a prouvé son efficacité sociale. Outre la neutralité entre le neuf et lancien, cette mesure correspond à une forte attente des ménages les plus modestes pour qui une première accession réussie passe par lacquisition dans lancien. Les statistiques de la SGFGAS mettent ainsi en évidence que plus de 50% des achats dans lancien sont le fait de ménages ayant moins de 5% dapport personnel et ayant des revenus mensuels nets inférieurs à deux SMIC. C. LA SÉCURISATION DE LACCESSION À LA PROPRIÉTÉ Lors de la réforme de laccession mise en uvre en 1995 avec le remplacement du prêt aidé par lEtat en vue de laccession à la propriété (PAP) par le prêt à taux zéro (PTZ), il avait été annoncé des mesures de sécurisation de laccession qui nont jamais vu le jour, sous la précédente législature. Les statistiques fournies par la société de gestion du FGAS (SGFGAS) dressent un portrait du bénéficiaire du PTZ qui indique à quel point ces mécanismes de sécurisation sont nécessaires : en 1998, 57% des acquéreurs qui ont obtenu un PTZ avaient un revenu annuel imposable inférieurs à 103.600 francs. 70% des emprunteurs ont moins de 35 ans et sont, de façon prépondérante, employés ou ouvriers, plus de 70% étant salariés du secteur privé. La convention quinquennale signée le 3 août 1998 entre lEtat et lUnion déconomie sociale pour le logement (UESL) a prévu la mise en uvre dun dispositif de sécurisation des accédants à la propriété. Depuis le 1er avril 1999, ce dispositif de sécurisation de laccession est en place. Il comporte deux volets : ù le premier sadresse à tous les accédants à la propriété dans le neuf ou dans lancien qui ont obtenu un prêt à laccession sociale (PAS) depuis le 1er janvier 1999 ; ù le second est réservé aux salariés des entreprises assujetties au 1% logement. Le dispositif repose sur la signature de deux conventions entre lEtat et lUESL conclues, le 4 février 1999, en application de la convention quinquennale du 3 août 1998 relative à la modernisation du 1% logement. Ces conventions parachèvent la réforme engagée en 1998. La première convention concerne tous les accédants ayant souscrit un prêt en accession sociale (accompagné ou non dun prêt à taux zéro). Ce dispositif est porté à la connaissance de tous les accédants sociaux, puisquil figure sur le contrat de prêt. La sécurisation de laccédant constitue ainsi le nécessaire complément de la sécurisation des sinistres des établissements de crédit, déjà réalisée par le dispositif du FGAS. Elle permet de protéger les accédants en cas de perte demploi. Après un délai de carence de douze mois, lintervention du 1% logement permet dalléger de moitié pendant douze mois les annuités demprunt faisant lobjet dune garantie au titre de larticle L 312-1 du code de la construction et de lhabitation. Cette durée est fractionnable en deux fois en cas de besoin. Le remboursement de lavance ainsi faite est repoussé à la fin de la période dendettement, sans intérêt ni pénalité. En cas dépuisement ou dutilisation partielle des droits pendant les huit premières années de la vie du prêt, le ménage voit reconstituer ses droits après ce délai. En cas demprunt par un ménage, la prise en charge à hauteur de 50% sapplique lorsquun des membres est au chômage. Ce dispositif est financé par un fonds de soutien de lUESL, dont le fonctionnement, qui sappuie sur les services de la société de gestion du fonds de garantie de laccession sociale, est le suivant : létablissement prêteur reçoit de la société de gestion une subvention compensant la gratuité du report pour le bénéficiaire ; la société de gestion est elle-même alimentée par le fonds de soutien constitué au sein de lUESL grâce à des versements des associés collecteurs. La seconde convention ne sapplique quaux salariés des entreprises assujetties au 1% logement, en cas de forte réduction des ressources, par exemple à la suite de léclatement de la famille. Les ménages concernés doivent remplir une des conditions suivantes : avoir des revenus inférieurs aux plafonds du prêt à taux zéro ; avoir subi une diminution imprévue des ressources (de 30% minimum) ; avoir au moins 40% de taux dendettement avec des charges à caractère immobilier. Laide est proposée sous la forme dune avance sans intérêt, en fonction du taux deffort du ménage. Laide consiste en une avance gratuite qui prend en charge 50% de la mensualité des prêts immobiliers en cours dans la limite de 2.500 francs par mois, pour une durée maximum de douze mois. Cette avance est remboursable sur une durée maximum de dix ans, en fonction de critères fixés par lUESL, à raison du taux deffort global constaté à la fin de la période de différé. En termes de financement, la seconde convention utilise les fonds réglementés des associés collecteurs de lUESL. Le coût budgétaire est très limité pour lEtat puisquil couvre uniquement les frais de gestion supplémentaires (environ 3 millions de francs) induits par ce nouveau dispositif pour la société de gestion du fonds de garantie. Votre rapporteur spécial sétait réjouit, lors de la signature de la convention du 3 août 1998, de la mise en place dune sécurisation dEtat. Il nen avait pas moins souligné les insuffisances du dispositif, craintes qui ont été confirmées par la mise en uvre de la convention. La sécurisation vue par le 1% crée une discrimination difficilement justifiable entre les salariés dentreprises assujetties à la PEEC et les autres emprunteurs. Dautre part, elle ne couvre que les seuls emprunteurs de PAS à compter du 1er avril 1999 et est limitée dans le temps puisquelle ne concerne que les prêts PAS émis avant le 31 décembre 2003. Enfin, la sécurisation dEtat agit comme un mécanisme dassurance qui protège avant tout létablissement bancaire qui a délivré le prêt. Les pouvoirs publics seraient bien inspirés de regarder les initiatives du mouvement HLM en la matière. Avant même les pouvoirs publics et lUESL, les organismes dHLM se sont attachés à développer des mécanismes de sécurisation. Ceux-ci prévoient une série dengagements qui ont pour objectif déviter tout traitement judiciaire dun échec de laccession : une assurance contre la revente à perte du bien en cas de difficultés (perte demploi, divorce, décès, mutation professionnelle, naissance gémellaire ) ; un engagement de rachat de ce logement (en cas de décès, dincapacité ou dinvalidité, de perte demploi, de divorce ou de mutation professionnelle) ; un engagement de relogement de laccédant dans le patrimoine locatif ou dans son propre logement racheté par lorganisme dHLM ; la possibilité de racheter son logement en cas de « retour à meilleure fortune ». Ce dernier point se heurte, pour le moment, à des obstacles fiscaux. Ces initiatives, déjà appliquées par de nombreux organismes dHLM, mériteraient dêtre regardées positivement et encouragées par les pouvoirs publics. Elles sont le fruit de la réflexion des organismes dHLM, fidèles en cela à la vocation sociale qui est la leur et qui sexprime aussi bien en accession sociale à la propriété quen locatif. Enfin, lévocation de la sécurisation de laccession serait incomplète si votre rapporteur spécial ninsistait pas sur limportance du conseil préalable à lacte dachat. Cest en particulier le rôle des 65 agences départementales dinformation pour le logement (ADIL). Ces agences fournissent une assistance et un conseil indépendant aux personnes physiques. La qualité de leur travail nest plus à démontrer mais la généralisation du réseau des ADIL à lensemble du territoire est entravée depuis plusieurs années par le manque de volonté des gouvernements successifs. Les ADIL sont en effet financées par les collectivités locales et par les acteurs locaux du logement. LEtat est tenu également dapporter son concours, à hauteur de 25% du budget défini de chaque agence. Or, le chapitre 44-30, article 30, du budget du logement qui abrite ce concours na été augmenté quune seule fois depuis 1996, lan passé. Encore sagissait-il dinscrire dans le budget 1,5 million de francs qui étaient accordés de 1996 à 1998 grâce à la « réserve parlementaire ». Sans une revalorisation du concours de lEtat, les ADIL sont dans limpossibilité de se déployer sur de nouveaux territoires et dapporter le conseil préalable indispensable aux accédants à la propriété. D. LE RÔLE COMPLÉMENTAIRE DES PRÊTS DU FONDS DE GARANTIE DE LACCESSION SOCIALE (FGAS) Les prêts conventionnés garantis par lEtat par le versement dune subvention au FGAS, jusquà présent peu distribués, bénéficient depuis la mise en place des prêts à taux zéro dun meilleur succès. Lévolution de la production de prêts à laccession sociale depuis 1993 est retracée par le tableau suivant :
Après un démarrage lent en 1993, suivi dune forte progression en 1994, la distribution de PAS a marqué le pas en 1995 jusquà la mise en place du prêt à taux zéro à compter du 1er octobre 1995. Le prêt à taux zéro a suscité le développement des PAS dans le secteur de la construction neuve jusque là essentiellement réservé au PAP. En effet, le prêt à taux zéro qui ne peut couvrir que 20% du coût de lopération, a vocation, en ce qui concerne les accédants à faibles moyens, à être complété par un PAS. La part de lEtat dans le dispositif de garantie a été financée de 1993 à 1997 sur le chapitre budgétaire 65-50, article 10, à hauteur de 300 millions de francs en 1993, 200 millions de francs en 1994, 220 millions de francs en 1996 et 400 millions de francs en 1997. En 1998, la dotation de lEtat a été imputée sur le compte daffectation spéciale 902-30 « Fonds pour le financement de laccession à la propriété », pour un montant de 260 millions de francs. Depuis 1999, la part de lEtat est de nouveau financée sur le chapitre budgétaire 65-50, article 10, sur lequel la loi de finances initiale avait prévu une dotation initiale de 300 millions de francs. Laugmentation du montant moyen des PAS (347.000 francs en 1998, 377.000 francs observés depuis le début de 1999) ainsi que de leur nombre (66.400 en 1998, vraisemblablement entre 80.000 et 85.000 en 1999, compte tenu de limpact de la sécurisation), a nécessité une dotation supplémentaire. La dotation initiale de 300 millions de francs a donc été abondée de 150 millions de francs en autorisations de programme et crédits de paiement par le décret davance du 2 septembre 1999. Le dynamisme de ce poste de dépenses explique que, dans le projet de loi de finances pour 2000, les dotations soient portées à 425 millions de francs (+ 41,66%) en autorisations de programme et crédits de paiement. Il est probable que, compte tenu du dynamisme de ce produit, cette dotation devra être de nouveau abondée en cours dannée. Le fonds de garantie à laccession sociale est géré, pour le compte de lEtat, par la Société de gestion du FGAS. (SGFGAS). Cette société anonyme a pour actionnaires 14 établissements de crédits (au 31 décembre 1998) qui y adhèrent pour pouvoir bénéficier de sa garantie. LEtat est représenté au conseil dadministration par deux commissaires du Gouvernement (un représentant du ministère des finances et un représentant du ministère du logement) qui ont un droit de véto sur les décisions affectant lengagement financier de lEtat. Compte tenu de la place quoccupe aujourdhui la SGFGAS dans la politique dencouragement à laccession à la propriété, votre rapporteur spécial suggère que des parlementaires soient désignés à son conseil dadministration afin de veiller, aux côtés des représentants de lEtat, au bon emploi des fonds publics. EXAMEN EN COMMISSION Au cours de sa séance du 10 novembre 1999, la Commission a examiné les crédits du logement. M. Jean-Louis Dumont, rapporteur spécial, a rappelé que le matin même, la réunion élargie de la Commission de la production et des échanges avait permis, selon la procédure expérimentale, avec laudition du secrétaire dEtat au logement, M. Louis Besson, un examen approfondi des crédits du logement. Il sest donc contenté dindiquer que les dotations étaient globalement reconduites par rapport à lannée précédente, avec une croissance des crédits des fonds de solidarité pour le logement et des économies de constatation sur les aides personnelles au logement. Il a ajouté que les nombreuses mesures fiscales daccompagnement déjà mises en uvre étaient si bénéfiques que les entreprises du bâtiment avaient des difficultés à faire face à la demande, que de nombreux appels doffres étaient infructueux, avec une certaine pression sur les prix. Dans ce contexte, le passage de lamortissement « Périssol » à lamortissement « Besson » avait été très pertinemment aménagé par le Gouvernement avec lallongement du délai de livraison des programmes immobiliers. Cependant, a-t-il ajouté, le solde de plus de 3 milliards de francs du compte daffectation spéciale n° 902-30 « Fonds pour le financement de laccession à la propriété » mériterait dêtre utilisé pour les dépenses de logement. M. Raymond Douyère, Président, a souhaité des précisions en matière de lutte contre le saturnisme, en évoquant léventualité dune disposition fiscale nouvelle permettant son financement. Il sest interrogé sur les justificatifs demandés de plus en plus fréquemment par les bailleurs sociaux aux locataires ainsi quà leurs cohabitants et sur la légalité de telles demandes. Il a souhaité que les fonds dépargne de la Caisse des dépôts et consignations soient notamment employés au financement de la construction des prisons, à hauteur de 5 à 10 milliards de francs. M. Jean-Louis Dumont a considéré que cette dernière question était intéressante et il a également évoqué la diversification de lemploi de lépargne logement. Il a précisé que 75 millions de francs étaient inscrits dans le projet de loi de finances au titre de la lutte contre le saturnisme. Il a considéré que les locataires de logements sociaux avaient tout intérêt à mentionner la présence de cohabitants car, en cas de séparation, la diminution de ressources en résultant était susceptible dêtre prise en compte par les organismes bailleurs. Il a ajouté que le déconventionnement dun certain nombre de logements sociaux posait problème, notamment de la part de certaines sociétés immobilières dépendant du ministère de la défense. M. Pierre Méhaignerie a salué la mise en place du nouveau prêt locatif unique (le PLUS) qui sest substitué au prêt locatif aidé (PLA). Il a considéré, cependant, quun effort serait souhaitable et possible pour augmenter lattractivité du prêt à taux zéro et faciliter laccès à la propriété. M. Jean-Louis Dumont a affirmé son attachement à laccession sociale en suggérant que le champ du prêt à taux zéro soit étendu à lacquisition de logements anciens et à la réhabilitation de manière à faciliter la solvabilisation des accédants à la propriété. M. Pierre Méhaignerie a souhaité que lemploi des fonds dépargne de la Caisse des dépôts et consignations soit étendu au financement de laccession très sociale à la propriété. M. Raymond Douyère, Président, après lui avoir répondu que cela était déjà possible, a fait adopter une observation par la Commission des finances qui, constatant que le Gouvernement a décidé un élargissement de lusage des fonds dépargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations au profit du logement des personnes âgées ou handicapées et des jeunes à la recherche dun premier emploi ainsi quà la réhabilitation des copropriétés dégradées, souhaite quune enveloppe supplémentaire soit en outre affectée à lamélioration des structures dhabitat rénovation et construction des établissements pénitentiaires. La Commission a adopté, sur la proposition du rapporteur spécial, les crédits du logement et vous demande démettre un vote favorable à leur adoption. OBSERVATION ADOPTÉE EN COMMISSION La Commission des finances, de léconomie générale et du Plan constatant que le Gouvernement a décidé un élargissement de lusage des fonds dépargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations au profit du logement des personnes âgées ou handicapées et des jeunes à la recherche dun premier emploi ainsi quà la réhabilitation des copropriétés dégradées, souhaite quune enveloppe supplémentaire soit en outre affectée à lamélioration des structures dhabitat rénovation et construction des établissements pénitentiaires. ANNEXES ANNEXE 1 EVOLUTION DES DÉPENSES FISCALES I - Evolution des dépenses fiscales entre 1997 et 2000 (évaluation)
Légende : NC : non chiffré ; NS : non significatif II - Impact des mesures prévues dans le projet de loi de finances pour 2000 sur le niveau des dépenses fiscales · taux réduit de TVA sur les travaux portant sur le logement ; mesures daccompagnement en matière dimpôt sur le revenu : environ 20 Mds F · suppression du droit de bail : coût situé entre 6 et 7 Mds F répartis sur les exercices 2000 et 2001 · extension du régime dimposition forfaitaire des revenus fonciers : surcoût entre 400 et 500 MF. Nota : Le I et le II ne tiennent pas compte des exonérations et baisses de taux dimpôts locaux (taxe foncière, taxe dhabitation, droits de mutation à titre onéreux) compensées par lEtat. ANNEXE 2 ELÉMENTS DE COMPARAISON DE LEFFORT DE LA FRANCE EN FAVEUR DU LOGEMENT AVEC CEUX DES AUTRES GRANDS PAYS INDUSTRIALISÉS Evolution des dépenses d'aides à la pierre ou aides directes dans quelques pays dEurope 1/ en monnaie locale
2/ en euro par habitant
Source : Secrétariat dEtat au logement La plupart des pays dEurope qui ont un secteur locatif social distribuent des aides à la pierre, en général sous forme de subventions budgétaires prenant ou non la forme de bonifications d'intérêts. Il existe aussi des aides directes pour l'accession à la propriété dans certains pays : lAllemagne, les Pays-Bas et la Suède et bien sûr, la France. Les situations de lAllemagne, de la France et de lAngleterre sont relativement comparables. Pour les Pays-Bas et la Suède, il faut rentrer dans le détail des politiques pour expliquer les évolutions de ces dernières années et le niveau actuel. Les Pays-Bas, ont mis en oeuvre en 1995 une réforme importante qui va accentuer lautonomie des organismes de logement social, les woningcorporaties. Cette réforme a conduit à une dépense d'une ampleur sans précédent en 1995 (1174 euros par habitant), qui nest plus intervenue ensuite : les créances et les dettes réciproques de lEtat et de ces organismes ont été annulées. La dette des "corporaties" envers lEtat au titre des prêts consentis pour la construction de logements avant 1988 dune part, et les subventions déquilibre que lEtat aurait dû verser dans le futur dautre part, ont fait lobjet dune compensation (« le Brutering »). Les besoins futurs de construction neuve devraient être satisfaits sans aide à la pierre. Il en résultera une hausse des loyers sociaux, compensée par une augmentation des aides à la personne. Le montant total des aides à la pierre a ainsi été amputé des 2/3 depuis le début des années 1990. En Suède, lessentiel des aides directes repose sur des bonifications dintérêts, pour la construction neuve comme pour la réhabilitation. Au départ, cest à dire en 1974, le principe était le suivant : lEtat prenait en charge la différence entre le taux du marché et un taux « garanti » fixé (3,4% pour les appartements en locations et les coopératives, et 4,9 % pour les maisons individuelles en accession), la prise en charge de la différence de taux étant totale la première année et ensuite la bonification était dégressive. Dans un contexte de taux dintérêt élevés, lEtat assumait la totalité du risque de taux et finançait des sommes considérables pour cette aide, dautant quelle concerne lensemble de la population sans condition de ressources. Ce système a été modifié en 1993 par la suppression du taux garanti et linstauration dune aide couvrant une fraction du taux du marché. Aujourdhui le principe est celui dune subvention couvrant 30 % de la charge des intérêts dans la limite dun forfait calculé par logement. Dans la pratique, le taux de subvention est différent suivant la nature du logement, et dans le secteur de laccession le taux baisse chaque année et va disparaître en 2000. Cette politique et ses évolutions expliquent limportance de cette dépense et ses variations dans le temps. % de logements locatifs sociaux dans la construction neuve
Source : Statistiques sur le logement dans lUnion Européenne 1998 Dans la plupart des pays la réalisation de logements sociaux a tendance à diminuer, elle reste en tout état de cause directement proportionnelle au stock : les pays ayant très peu de logements sociaux ne connaissent pas de renversement de tendance, par contre un pays comme le Royaume Uni qui disposait dun parc très important a fortement ralenti ses investissements dans ce domaine.
Evolution des dépenses d'aides à la personne dans quelques pays dEurope 1/ en monnaie locale
Source : DGUHC- BIPE 2/ en euro par habitant
Evolution du nombre de ménages bénéficiaires des aides à la personne
(1) évaluation Source : Secrétariat dEtat au logement Si la France est au dernier rang des pays étudiés pour les dépenses par habitant daides à la pierre, elle arrive en deuxième position après la Grande-Bretagne pour les aides à la personne. LAllemagne est le pays où la dépense est la plus faible, les barèmes nayant pas été réévalués depuis 1990. Une partie importante de ces aides concerne les nouveaux länder. La Grande-Bretagne et la Suède ont pris des mesures pour faire baisser ces dépenses, ce qui se traduit par la baisse du nombre de bénéficiaires à partir de 1996. En Suède il y a deux régimes daides à la personne, un pour les familles lautre pour les retraités. Cest celui des retraités qui concerne le plus de ménages et représente les deux tiers des dépenses. Etats Unis dAmérique L'Etat fédéral a toujours joué un rôle important dans le financement du logement, avec comme axe principal la promotion de l'accès à la propriété. L'Etat assure une garantie pour certains types de prêts et anime le marché secondaire, les crédits d'investissement direct étant réservés aux ménages à faibles ressources. Cependant des avantages fiscaux importants existent pour les investisseurs et les accédants à la propriété. En 1997 ces déductions fiscales et crédits d'impôt représentaient 86 milliards de dollars sur un total de 111 milliards au budget fédéral. Evolution du budget du Housing and Urban Department
Source : Congressional Research service Report for Congress 98-204 Les aides personnelles au logement aux Etats Unis ont un caractère très différent des systèmes européens : il ne sagit pas daides de droit commun sous condition de ressources mais daides contingentées avec listes dattente. Le programme principal (Section 8 du Housing Assistance payments Program (HAP) vise à encourager les familles les plus démunies à louer des logements corrects et bien équipés. 3,1 millions de familles bénéficient de ce programme qui prend des aspects divers. Ce peut être léquivalent d'une allocation logement versée au propriétaire (réservé aux familles aux revenus inférieurs à 80 % du revenu médian de la zone), les loyers de ces logements devant être modérés. Il existe également d'autres dispositifs : des certificats donnant droit à un logement à loyer modéré ou encore des bons de logements (Housing Vouchers) venant en déduction du loyer (le montant de l'aide est égal à la fraction comprise entre un taux d'effort de 30% et un loyer "raisonnable"). Evolution des principaux postes de dépenses du budget du HUD
Source HUD ____________ _____________ N°1861-26. - Rapport de M. Jean-Louis Dumont, au nom de la commission des finances, sur le projet de loi de finances pour 2000. - Equipement, transports et logement : logement. - Cliquer ici pour retourner au sommaire général - Cliquez ici pour retourner à la liste des rapports et avis budgétaires - Cliquez ici pour retourner à la liste des discussions budgétaires
() Actualité HLM n° 666 du 30 septembre 1999. () 815 millions de francs en LFI 1999, compte tenu dun abondement de 15 millions de francs par le Gouvernement à lAssemblée nationale pendant la discussion budgétaire. La politique du logement au niveau fédéral est ciblée essentiellement sur les populations en difficulté et à faibles ressources, 5% seulement de la population relève de la politique fédérale du logement (politique fiscale exclue). |