La séance est ouverte à vingt et une heures quarante-cinq.
LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1998
(lecture définitive)
M. le Président - Dans une lettre de ce jour, M. le Premier
ministre me transmet le texte du projet de loi de finances rectificative pour 1998,
adopté par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture dans sa séance du 22 décembre
1998 et rejeté par le Sénat le même jour.
Conformément aux dispositions de l'article 45, alinéa 4, de la
Constitution, le Gouvernement demande à l'Assemblée nationale de statuer
définitivement.
En conséquence, l'ordre du jour appelle la discussion de ce
projet de loi en lecture définitive.
M. Christian Sautter, secrétaire d'Etat au budget - Le
Sénat, ayant adopté la question préalable, a rejeté en bloc le projet de loi de
finances rectificative adopté par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture. J'invite
maintenant l'Assemblée à rétablir le texte qu'elle a adopté ce matin.
Au terme de nos débats, je remercie le président de la commission des
finances, le rapporteur général et tous les membres de la commission, de la majorité
comme de l'opposition, qui ont participé de manière assidue et constructive à nos
travaux, je remercie également les services de l'Assemblée qui, avec discrétion et
efficacité, ont permis que nous travaillions dans de bonnes conditions. Mes remerciements
vont également à mes collaborateurs et à la presse qui a suivi avec attention nos
travaux. Enfin, je souhaite à tous une excellente année 1999 (Applaudissements sur
les bancs du groupe socialiste et sur quelques bancs du groupe UDF).
M. Didier Migaud, rapporteur général de la commission des
finances - Le Sénat ayant rejeté en bloc le projet de loi de finances
rectificative que nous avons adopté ce matin en deuxième lecture, le Gouvernement
demande à l'Assemblée de statuer définitivement. En application de l'article 114,
alinéa 3, du Règlement, la commission des finances vous propose d'adopter
définitivement le texte adopté ce matin en nouvelle lecture.
J'adresse à mon tour mes remerciements à la présidence de
l'Assemblée, aux services, en particulier de la séance et de la commission des finances.
Je remercie également tous nos collègues, de la majorité comme de l'opposition, les
ministres et leurs collaborateurs. J'adresse aussi un salut amical à la presse qui a
suivi attentivement nos travaux. Je souhaite, enfin, de bonnes fêtes à tous (Applaudissements
sur les bancs du groupe socialiste).
M. le Président - Est-il besoin dans ces conditions d'ouvrir
quand même une discussion générale (Sourires).
M. François Goulard - Monsieur le Président, ce
"quand même" est de trop.
Je rejoins donc le banc des galériens de la loi de finances et de la
loi de finances rectificative au moment où le navire arrive au port. Le collectif
budgétaire est certes un très frêle esquif par rapport au navire amiral de la loi de
finances initiale.
Mon groupe tient néanmoins à réitérer les observations qu'il a
déjà eu l'occasion de faire. Il conteste l'inscription de dix milliards de dépenses
complémentaires et juge insuffisante la réduction de 3,3 milliards du déficit. On
en comprend la motivation "cosmétique" qui est de ne pas trop le réduire cette
année afin de faire apparaître meilleure la progression l'année prochaine.
Les prévisions de recettes pour 1999, quant à elles, sont sujettes à
caution. Le taux de croissance est incertain et le taux d'inflation qui risque d'être
inférieur aux prévisions, aura des incidences sur les rentrées de TVA.
Notre groupe est aussi résolument hostile aux dispositions fiscales
concernant les journalistes. Il est des plus critiques sur les mesures relatives à la
Société marseillaise de crédit. Ce n'est certes que la gabegie habituelle dans la
gestion des entreprises publiques !
Enfin, quel acharnement du ministère des finances à refuser une
disposition unanimement adoptée par l'Assemblée nationale et le Sénat ! En effet,
l'Assemblée nationale a adopté en première lecture un amendement qui exonérait les
organismes de sécurité sociale des frais de recouvrement perçus au profit du Trésor
auprès de l'ACOSS. Le Gouvernement a alors demandé une deuxième délibération et la
disposition a été écartée. Le Sénat a, à son tour, voté la même disposition que
l'Assemblée, laquelle est revenue à sa décision initiale en deuxième lecture. Le
Gouvernement n'a pas alors demandé de deuxième délibération. Mais voilà qu'au détour
du collectif, il parvient à faire adopter ce qu'il souhaite. Quelle persévérance de
l'administration des finances, mais aussi quel mépris de la volonté de la
représentation nationale !
M. Jean-Louis Idiart - Nous l'avons dit ce matin. Que nul
ne s'inquiète, la majorité votera ce texte. Je remercie tous les collaborateurs de la
commission des finances et le cabinet du ministre. A tous, je souhaite de bonnes fêtes et
je donne rendez-vous à l'an prochain pour une autre discussion conviviale (Applaudissements
sur les bancs du groupe socialiste).
M. Jean-Jacques Jegou - Vous savez depuis des semaines,
depuis le débat sur la loi de finances initiale, que le groupe UDF est réservé sur les
prévisions que vous avez faites, et s'interroge sur la constitutionnalité de certaines
dispositions. Suite à la discussion de ce matin sur les buvettes des clubs sportifs, mon
collègue Charles de Courson vous invite à venir déguster un des meilleurs
côte de blanc...
L'UDF donc ne votera pas ce texte. Mais à mon tour je remercie tous
ceux qui ont participé à cette discussion, ainsi que l'administration de l'Assemblée,
le président, le rapporteur et les membres de la commission des finances, et M. le
ministre qui a dû subir pendant de longues heures nos interventions fort peu agressives,
il le reconnaîtra, mais très convaincues. Enfin, l'européen que je suis ne peut
évoquer sans émotion le fait que lorsque nous nous retrouverons, l'euro aura été mis
en place.
La discussion générale est close.
M. le Président - La commission mixte paritaire n'étant pas
parvenue à l'adoption d'un texte commun, l'Assemblée est appelée à se prononcer sur le
dernier texte voté par elle.
Je mets aux voix, conformément au troisième alinéa de
l'article 114 du Règlement, l'ensemble du projet de loi de finances rectificative
pour 1998, tel qu'il résulte du texte voté par l'Assemblée nationale en nouvelle
lecture.
L'ensemble du projet, mis aux voix, est adopté.
M. le Président - A mon tour je voudrais souligner combien le
personnel de l'Assemblée a été mis à rude épreuve ces derniers temps. Nous le
remercions tous pour sa collaboration indispensable (Applaudissements sur tous
les bancs). Enfin, et puisqu'aussi bien la trêve des confiseurs semble avoir
commencé, je vous indique que, sur proposition de la Conférence des présidents,
l'Assemblée a décidé, en application de l'article 28, alinéa 2, de la
Constitution, de suspendre ses travaux jusqu'au 17 janvier 1999.
En conséquence, et sauf séance supplémentaire décidée en
application de l'article 28, alinéa 3, de la Constitution, la prochaine séance
aura lieu le mardi 19 janvier, à 10 heures 30.
La séance est levée à 22 heures 05.
Le Directeur du service
des comptes rendus analytiques,
Jacques BOUFFIER