ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION DES FINANCES,
DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN
COMPTE RENDU N° 24
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 25 novembre 1998
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. Augustin Bonrepaux, Président
SOMMAIRE
Examen du projet de loi de finances rectificative pour 1998 (n° 1210) (M.
Didier Migaud, Rapporteur général)
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Pages
2 |
- Avant lart. premier
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Pages
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- Article 12
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10
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- Article premier
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2 |
- Après lart. 12
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10 |
- Article 2
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2 |
- Article 13
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12 |
- Article 3
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3 |
- Article 14
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13 |
- Article 4
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3 |
- Après lart. 14
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13 |
- Article 5
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3 |
- Article 15
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15 |
- Article 6
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3 |
- Article 16
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15 |
- Article 7
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3 |
- Article 17
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16 |
- Article 8
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5 |
- Article 18
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16 |
- Article 9
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5 |
- Article 19
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16 |
- Article 10
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5 |
- Article 20
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17 |
- Article
11 |
9 |
- Article 21
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17 |
- Après
lart. 11 |
9 |
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Examen,
en deuxième lecture, du projet de loi, modifié par le Sénat, portant règlement
définitif du budget de 1995 (n° 1159) (M Didier Migaud, Rapporteur général) |
18
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Informations
relatives à la Commission |
20
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La Commission des finances, de léconomie générale et du Plan a
examiné, sur le rapport de M. Didier Migaud, Rapporteur général, le projet de
loi de finances rectificative pour 1998 (n° 1210).
PREMIÈRE PARTIE
CONDITIONS GÉNÉRALES DE LÉQUILIBRE FINANCIER
Avant larticle premier :
La Commission a rejeté un amendement de M. Charles de
Courson, défendu par M. Pierre Méhaignerie, visant à relever
lexonération de TIPP dont bénéficient les esters dhuile végétale
incorporés au fioul domestique et au gazole, après que le Rapporteur général eut
signalé une difficulté provenant de la date dentrée en vigueur de la disposition
proposée, ainsi que les distorsions quelle risquait dintroduire entre les
esters et le bioéthanol.
Article premier : Equilibre général :
La Commission a rejeté un amendement de suppression de M.
Gilbert Gantier, puis a adopté larticle premier sans modification.
Elle a ensuite adopté la première partie du projet de loi de
finances rectificative pour 1998.
DEUXIÈME PARTIE
MOYENS DES SERVICES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS APPLICABLES À LANNÉE 1998
I.- Opérations à caractère définitif
A.- Budget général
Article 2 : Dépenses ordinaires des services
civils.- Ouvertures :
La Commission a adopté larticle 2 sans modification.
Article 3 : Dépenses en capital des services civils.-
Ouvertures :
La Commission a adopté larticle 3 sans modification.
Article 4 : Dépenses ordinaires des services militaires.-
Ouvertures :
La Commission a adopté larticle 4 sans modification.
B.- Budgets annexes
Article 5 : Budgets annexes.- Ouvertures :
La Commission a adopté larticle 5 sans modification.
C.- Opérations à caractère définitif des comptes
daffectation spéciale
Article 6 : Comptes daffectation spéciale.- Ouvertures
:
La Commission a adopté larticle 6 sans modification.
ii.- Opérations à caractère temporaire
Article 7 : Comptes de prêts.- Ouvertures :
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par
M. Philippe Auberger.
M. Philippe Auberger sest étonné du nombre de
dispositions législatives relatives aux relations financières entre la France et
létranger qui sont, traditionnellement, présentées en projet de loi de finances
rectificative, comme les articles 7 et 18 du présent projet et la révision du versement
de la COFACE au budget général. Il a estimé que les problèmes sous-jacents à ces
ajustements nétaient pas examinés dans des conditions convenables par le
Parlement. Il a relevé, à cet égard, que le Congrès américain avait débattu
plusieurs mois avant dapprouver laugmentation des quotes-parts au FMI
proposée, pour ce qui concerne la France, par larticle 18 du présent projet.
Il a souhaité que le contrôle parlementaire puisse sexercer de façon plus
approfondie, et a déploré lindigence de lexposé des motifs associé à
larticle 7.
Le Rapporteur général a remarqué que, de façon générale,
les exposés des motifs des articles contenus dans les projets de loi de finances
pourraient être plus complets. Il a indiqué que les ouvertures de crédits demandées
par larticle 7 concernaient des consolidations de prêts accordés à la Côte
dIvoire (700 millions de francs), au Sénégal (690 millions de francs) et
à lIndonésie (145 millions de francs), étant précisé que ces besoins
supplémentaires étaient en partie compensés par des dépenses moindres que prévu au
profit du Gabon et du Cameroun (environ 200 millions de francs).
Mme Nicole Bricq sest déclarée en accord avec
lopinion exprimée par M. Philippe Auberger, tout en notant que le Gouvernement
avait dûment informé la représentation nationale des remises de dettes quil
envisageait de consentir aux pays dAmérique centrale frappés par le cyclone Mitch.
Elle sest interrogée sur la possibilité demployer une procédure qui
réserverait davantage despace à linitiative parlementaire.
Le Rapporteur général a estimé quil ny avait pas,
en la matière, de méthode plus régulière que celle consistant à demander des crédits
supplémentaires dans la plus prochaine loi de finances. Au demeurant, il sest
déclaré convaincu que les votes de la Commission des finances ne devaient pas être des
actes purement formels, mais avaient vocation à tirer les conclusions politiques de
débats largement ouverts.
M. Raymond Douyère, tout en exprimant son accord avec le
Rapporteur général, a remarqué que la méthode gouvernementale conduisait à demander
au Parlement de ratifier une décision déjà annoncée. Il a jugé que le Gouvernement
aurait dû informer préalablement le Parlement.
Le Président Augustin Bonrepaux sest réjoui que le
Gouvernement ait informé lAssemblée nationale des dispositions quil comptait
prendre en faveur des pays sinistrés au cours dune récente séance publique. Il a
rappelé que nos règles constitutionnelles imposaient que les crédits supplémentaires
soient proposés par le Gouvernement et lui seul.
M. Philippe Auberger a jugé que les informations apportées par
le Rapporteur général répondaient aux préoccupations exprimées par son amendement.
Cependant, il a regretté que le Rapporteur spécial des crédits de la coopération ne
puisse pas, en loi de finances rectificative, donner son point de vue sur les
modifications de crédits proposées par le Gouvernement. Il a, par ailleurs, dénoncé
labsence dexplications apportées à lappui de la révision à la baisse
du versement de la COFACE au budget général, de même que linscription dans un
simple collectif budgétaire dun article aussi important que larticle 18, qui
vise à autoriser la participation de la France à laugmentation des quotes-parts au
FMI. Il a estimé que le projet de loi de finances pour 1999 aurait, en lespèce,
fourni un cadre mieux adapté pour un débat plus approfondi. Il a indiqué quil
convenait, par exemple, dexaminer les méthodes dintervention du FMI et que,
si le Parlement français était le seul endroit où lon ne contestait pas ces
méthodes, cétait bien parce quil navait pas le loisir den
débattre.
M. Gérard Saumade a regretté que linformation des
parlementaires se fasse trop souvent par lintermédiaire de la presse et non des
instances officielles.
Le Rapporteur général a rappelé que le groupe de travail sur
le contrôle de la dépense publique, mis en place et présidé par le Président Laurent
Fabius, avait vocation à traiter de linformation préalable et de la concertation
avec le Parlement et, éventuellement, à proposer les évolutions nécessaires. Il a
ensuite donné des précisions factuelles, notamment sur laccroissement des risques
affectant certaines créances, expliquant la révision du versement de la COFACE.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les rapporteurs
spéciaux disposaient de pouvoirs dinvestigation très étendus et quil
appartenait à chacun dentre eux de les exercer pleinement. Il a remarqué que, dans
une période récente, certains rapporteurs avaient fait usage de ces pouvoirs,
dautres ayant travaillé dans le cadre de rapports dinformation. Il sest
réjoui que, légitimement, certaines conclusions des rapporteurs aient pu trouver très
rapidement une suite législative ou réglementaire, ou tout au moins, un écho important
dans les milieux concernés. Il a affirmé quil revenait à chaque commissaire de
prendre toute sa part à lexercice résolu des compétences qui sont dévolues aux
parlementaires.
La Commission a rejeté lamendement de suppression, puis adopté
larticle 7 sans modification.
Article 8 : Comptes davances.-
Ouvertures :
La Commission a adopté larticle 8 sans modification.
iii.- autres dispositions
Article 9 : Ratification des crédits ouverts par
décrets davance :
La Commission a adopté larticle 9 sans modification.
Article 10 : Modification de la répartition du produit de la
redevance affectée au financement des organismes du secteur public de la communication
audiovisuelle :
La Commission a examiné un amendement présenté par le Rapporteur
général et M. Jean-Marie Le Guen, visant à affecter à France 2, pour
30 millions de francs, à France 3, pour 20 millions de francs, et à la
Société nationale de radiodiffusion et de télévision doutre-mer, pour
21,5 millions de francs, lexcédent de redevance non affecté dans le
dispositif proposé par le Gouvernement.
Le Rapporteur général a rappelé que la constatation en loi de
finances rectificative dun supplément de redevance par rapport à
lévaluation de la loi de finances initiale était traditionnelle. Il a observé, en
revanche, que, pour la première fois, le Gouvernement ne proposait pas daffectation
pour une partie de ce supplément.
Se fondant sur les dispositions de larticle 92 du Règlement de
lAssemblée nationale, M. Michel Inchauspé a invoqué larticle 40 de
la Constitution à lencontre de cet amendement. Il a estimé que les développements
contenus dans le rapport dinformation (n° 1273) du 25 mai 1994 de M. Jacques
Barrot sur la recevabilité financière des amendements justifiaient, en lespèce,
lapplication des dispositions de larticle 40, notamment parce que
lamendement proposait une affectation nouvelle dune recette existante.
Le Président Augustin Bonrepaux sest déclaré sensible
à toute contribution susceptible de laider dans la tâche délicate que constitue
la bonne application des dispositions de larticle 40 de la Constitution.
Citant les développements consacrés à ce sujet par M. Jacques Barrot
à la page 202 de son rapport, il a rappelé quune jurisprudence constante des
présidents successifs de la Commission des finances jugeait recevable les amendements
portant sur les modalités daffectation de la redevance. En conséquence, il a
confirmé la recevabilité de cet amendement.
M. Charles de Courson sest interrogé sur les raisons pour
lesquelles le Gouvernement proposait de ne pas affecter 71,5 millions de francs et
sur la possibilité, pour lexécutif, de modifier la répartition de la redevance
par voie réglementaire.
Le Rapporteur général a indiqué que son amendement visait
précisément à remédier à labsence de réponse du Gouvernement sur les
motivations de cet inhabituel défaut daffectation. Il a précisé que le montant de
la redevance télévision ne pouvait être affecté que par une disposition dune loi
de finances.
M. Philippe Auberger sest étonné de
linterprétation retenue par le Président de la Commission pour lapplication
des dispositions de larticle 40 de la Constitution à lamendement présenté
par le Rapporteur général.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé quil
appliquait strictement la jurisprudence de ses prédécesseurs et que seule
linstauration, sans raison valable, dune règle nouvelle, voire contraire à
cette jurisprudence, aurait pu apparaître critiquable.
Relevant le fait que la redevance télévision était une taxe
parafiscale, et non une redevance au sens strict, M. Charles de Courson a demandé
quel était le fondement juridique de la répartition de son produit par les lois de
finances.
Le Rapporteur général a précisé que la redevance était une
taxe parafiscale à statut spécifique et que le Gouvernement devait proposer au Parlement
la répartition de son produit en vertu des dispositions de la loi n° 86-1067 du
30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, qui ne faisaient
dailleurs que confirmer la loi du 7 août 1974. Il a indiqué que la fraction
éventuellement non affectée du produit de la redevance serait
" réservée " jusquà ce que le Parlement en décide autrement.
M. Charles de Courson sest interrogé sur la
constitutionnalité de larticle de la loi de 1986 servant de fondement juridique à
la répartition de la redevance.
Le Rapporteur général a rappelé que le Conseil
constitutionnel, saisi en son temps de la constitutionnalité de ce vote annuel du
Parlement sur la répartition du produit de la redevance, navait soulevé, en
lespèce, aucune objection.
M. Michel Inchauspé a estimé que la jurisprudence du
Président de la Commission concernant larticle 40 de la Constitution avait connu
des inflexions notables la semaine passée, à loccasion de la discussion de la
proposition de loi instituant un Médiateur des enfants et de la deuxième lecture du
projet de loi sur lélection et le fonctionnement des conseils régionaux. Il a
souhaité une meilleure information des auteurs des amendements jugés irrecevables.
Après avoir indiqué que les services de la Commission étaient à la
disposition des parlementaires pour sefforcer de rendre compatible, dans la mesure
du possible, la rédaction de leurs amendements avec les dispositions de larticle 40
de la Constitution, le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que la récente
proposition de loi (n° 1144) instituant un Médiateur des enfants nétait pas
de nature à entraîner un accroissement de lactivité des administrations
dune ampleur telle quil ne pourrait, à lévidence, y être fait face
par la mobilisation des moyens courants déjà mis à la disposition des services. Il a
indiqué quil avait jugé, en revanche, irrecevable un amendement du groupe
communiste proposant la création dun budget pour ce médiateur. Il a noté que le
récent amendement présenté par M. Michel Inchauspé dans le cadre de la deuxième
lecture du projet de loi sur lélection et le fonctionnement des conseils
régionaux, visant à créer deux régions et un département nouveaux, était de nature
à entraîner des charges importantes, compte tenu de la création dassemblées
délibérantes, de leurs services et de postes de préfet. Il a rappelé quil
sefforçait de rester dans le cadre de la jurisprudence établie par ses
prédécesseurs et rappelée dans le rapport dinformation précité de
M. Jacques Barrot (page 90).
M. Michel Inchauspé a observé quil navait appris
que tardivement lirrecevabilité de son amendement et quen raison du nombre
important de préfets en position hors cadre, il ne lui était pas apparu que cette
proposition créerait des charges supplémentaires. Il a relevé que le dépôt dune
proposition de loi (n° 1015) tendant à créer une région de Savoie avait été
accepté en juin dernier.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les propositions
de loi étaient, avant leur dépôt, examinées par une délégation du Bureau de
lAssemblée nationale, dont la jurisprudence était, à ce stade, sensiblement plus
libérale que celles du président et du Bureau de la Commission des finances, appelés,
pour leur part, à se prononcer le plus souvent sur des initiatives ayant vocation à
être effectivement examinées en séance publique. Il a fait valoir que la proposition
visant à instituer un Médiateur des enfants navait pas été soumise à
lappréciation du Bureau de la Commission des finances et a rappelé que celui-ci
avait déclaré irrecevable, en octobre dernier, un article des conclusions du rapport
(n° 1097) de la Commission des lois sur les propositions de loi relatives au pacte
civil de solidarité.
M. Jean-Louis Idiart a marqué son accord avec lamendement
du Rapporteur général relatif à la répartition du produit de la redevance entre les
organismes du secteur public de laudiovisuel.
M. Pierre Forgues a considéré que certains commissaires
avaient un goût marqué pour les discussions surréalistes. Il a jugé que le Parlement
avait le pouvoir daffecter le produit de la redevance télévision et que
lamendement proposé était recevable au regard dune jurisprudence constante.
Revenant sur larticle 40 de la Constitution, il a estimé quil constituait un
carcan limitant trop fortement linitiative des parlementaires et quil devrait,
en conséquence, être plutôt invoqué par le Gouvernement que par les parlementaires
eux-mêmes. Il a fait valoir quil ne fallait pas faire preuve dun juridisme
exacerbé et que lapplication de larticle 40 devrait davantage
sabstraire des préoccupations gouvernementales.
Le président Augustin Bonrepaux a rappelé quil sen
tenait rigoureusement aux dispositions constitutionnelles et, approuvé par M. Pierre
Méhaignerie, a estimé que le libéralisme inhérent à la procédure mise en
uvre par le Sénat sur cette question nétait sans doute pas un exemple à
suivre. Il a jugé quil était inutile dengager des conflits stériles avec le
Gouvernement, dans la mesure où la Constitution déterminait par avance leur issue, et a
fait valoir quil était toujours possible aux députés de trouver un moyen pour
exposer leurs préoccupations.
M. Jean-Marie Le Guen, rappelant que la Commission sétait
saisie pour avis du projet de loi portant réforme de laudiovisuel public, a noté
que les dispositions proposées dans ce texte ne permettraient plus, à lavenir, au
Parlement de procéder à la répartition du produit de la redevance. Tout en jugeant
cette modification inévitable, afin de responsabiliser le président de la future
holding, il a estimé nécessaire de réfléchir aux moyens de maintenir le nécessaire
contrôle du Parlement.
M. Michel Inchauspé sest interrogé sur les critères de
répartition ayant guidé le choix du Rapporteur général sagissant de
laffectation de recettes supplémentaires à telle ou telle société.
Le Rapporteur général a indiqué quil avait pris conseil
auprès du Rapporteur spécial, M. Jean-Marie Le Guen, et du Rapporteur pour avis de
la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Didier Mathus. Il
a déclaré que le choix de privilégier France 3 visait à renforcer les stations
régionales et locales, afin de tenir compte de lintérêt manifesté par les
citoyens pour cette télévision de proximité. Sagissant de RFO, il a noté que la
dotation supplémentaire permettrait contribuer à la relocalisation des stations de
Guadeloupe et de Guyane.
M. Jean-Marie Le Guen a considéré que laffectation
proposée évitait lécueil dune intervention simplement motivée par le souci
de faire face à des difficultés financières et visait avant tout à faciliter des
projets de développement, notamment en matière de télévision locale.
La Commission a adopté cet amendement, ainsi que larticle
10 ainsi amendé.
TITRE II
DISPOSITIONS PERMANENTES
i.- mesures concernant la fiscalité
Article 11 : Réforme du droit de bail et de la taxe
additionnelle :
La Commission a examiné un amendement de M. Pierre Méhaignerie, ayant
pour objet de réévaluer à 15.000 francs le montant du plafond en deçà duquel les
revenus sont exonérés de contribution annuelle représentative du droit de bail.
M. Charles de Courson a rappelé que le seuil actuel était de
12.000 francs et navait pas été réévalué depuis 1991. Il a jugé que
laugmentation du seuil permettrait daccorder davantage le produit de cette
taxe avec son coût de recouvrement.
Le Rapporteur général, rappelant que le relèvement de ce
seuil avait un coût, a estimé que, dans limmédiat, son maintien au même niveau
constituait en lui-même une mesure de simplification.
M. Michel Inchauspé a remarqué que larticle 11 proposait
la suppression des déclarations particulières et leur intégration dans les
déclarations de revenu.
M. Charles de Courson a observé que les propriétaires
nétaient pas uniquement des personnes physiques, certaines communes létant
aussi.
M. Jean-Louis Dumont a souhaité savoir si la taxe additionnelle
était affectée à lANAH (Agence nationale pour lamélioration de
lhabitat).
Le Rapporteur général a indiqué que le produit de cette
contribution constituait une recette du budget général.
La Commission a rejeté cet amendement, puis elle a adopté larticle
11 sans modification.
Après larticle 11 :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Charles de
Courson, ayant pour objet de proposer de rembourser la CSG, la CRDS et le prélèvement
social concernant leurs revenus du patrimoine aux ménages, dont le revenu imposable par
part était inférieur au plafond de ressources ouvrant droit aux prestations relevant du
minimum vieillesse, visées aux articles L. 814-1, L. 814-2 et L. 814-3 du code de la
sécurité sociale.
M. Charles de Courson a rappelé que, pour les revenus
dactivité ou de remplacement, un seuil minimal avait été défini sagissant
de la perception de la CSG, de la CRDS et du prélèvement social, alors quaucun
seuil nétait prévu pour les revenus de placement. Il a estimé que cette
dissymétrie présentait linconvénient de prélever 10%, y compris sur les revenus
des petits épargnants. Il a indiqué que son amendement proposait de fixer un seuil
dexonération identique à celui retenu pour les revenus de remplacement et de
procéder par voie de remboursement au contribuable. Il a jugé quil sagissait
dune mesure déquité, les revenus de lépargne représentant des
revenus différés dun travail réalisé antérieurement.
Le Rapporteur général, tout en rappelant que la CSG avait une
vocation universelle, a indiqué quil y avait effectivement un problème pour
certaines personnes aux revenus modestes qui connaissaient une augmentation sensible de
leurs contributions. Il a jugé que cette disposition avait davantage sa place dans le
cadre dun projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il a rappelé
quun amendement similaire avait dailleurs été rejeté lors de lexamen
en première lecture de ce dernier projet.
M. Charles de Courson a indiqué que cet amendement pouvait
trouver sa place aussi bien dans une loi de finances que dans un projet de loi de
financement de la sécurité sociale. Il a précisé que lamendement quil
avait déposé lors du débat sur ce dernier projet présentait un seuil
dexonération identique au seuil dimposition à limpôt sur le revenu,
ce qui, à la réflexion, lui avait paru inadapté.
M. Gérard Fuchs a considéré quun geste devait à
lévidence être fait en faveur des contribuables les plus modestes, mais a jugé
inopportune linstauration dun dégrèvement généralisé, alors même que la
CSG avait pour but délargir lassiette des prélèvements, notamment dans un
souci de citoyenneté.
Le président Augustin Bonrepaux a considéré quune
réflexion devrait être rapidement menée à bien, en vue délaborer un dispositif
en faveur des personnes bénéficiant de faibles revenus, quelle que soit leur source.
La Commission a rejeté cet amendement.
Article 12 : Relèvement du seuil de perception du droit de
francisation et de navigation et du seuil de francisation dun navire :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Après larticle 12 :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, instituant une taxe de 1% sur les actifs financiers.
M. Christian Cuvilliez a indiqué que le produit de cet impôt
serait très utile pour financer certaines dépenses dans le domaine social notamment.
Le Rapporteur général a rappelé que cette proposition avait
déjà été écartée dans le cadre de lexamen du projet de loi de finances pour
1999 et a souhaité que la Commission fasse preuve de cohérence par rapport à sa
position antérieure.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, disposant que les 50.000 premiers francs de la rémunération dun
certain nombre de professions, parmi lesquelles les journalistes et les représentants de
commerce, constituaient une allocation spéciale affranchie de limpôt sur le
revenu.
Le Rapporteur général a rappelé que ce sujet avait été
abordé dans le projet de loi de finances pour 1999 et que, le Sénat ayant modifié la
disposition concernée, lAssemblée nationale aurait, en tout état de cause, à le
réexaminer.
M. Christian Cuvilliez a retiré son amendement, après
avoir souhaité que le débat se poursuive effectivement.
La Commission a ensuite examiné un amendement présenté par
M. Christian Cuvilliez, plafonnant, à hauteur dun montant fixé par décret,
le régime dintégration fiscale, qui permettait aux sociétés-mères de déduire
de leurs bénéfices les déficits de leurs filiales.
M. Christian Cuvilliez a indiqué quil nétait
pas parvenu à connaître le coût de ce régime, qui favorisait lévasion fiscale
au profit des multinationales, notamment, et a présenté son amendement comme une mesure
de moralisation.
M. Charles de Courson sest déclaré opposé à cette
initiative et a observé que, sur la forme, le renvoi à un décret pour la fixation du
plafond était contraire à larticle 34 de la Constitution.
Le Rapporteur général a rappelé que cette proposition avait
déjà été rejetée par lAssemblée nationale, dans le cadre de lexamen du
projet de loi de finances pour 1999.
La Commission a rejeté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, tendant à repousser dun an la date butoir du 30 juin 1999
prévue pour la suppression du commerce hors taxes dans les liaisons intracommunautaires.
M. Christian Cuvilliez a souhaité que cette suppression
fasse lobjet dun moratoire, conformément à la demande exprimée par M.
André Capet, député du Pas-de-Calais, dans son rapport remis au Premier ministre le
23 juillet dernier. Il a souligné les effets dévastateurs que la disparition des
comptoirs hors taxes aurait sur lemploi et sur lactivité dans les secteurs du
transport maritime et aérien.
Le Rapporteur général a indiqué que la Commission européenne
sétait explicitement prononcée contre un tel moratoire, mais que le Gouvernement
français négociait actuellement les moyens de soutenir les secteurs professionnels ou
les zones géographiques affectés. Il a souhaité que la Commission nait pas à se
prononcer sur cet amendement, compte tenu de sa nonconformité avec le droit
communautaire.
M. Christian Cuvilliez a retiré cet amendement,
après avoir indiqué quil le redéposerait, afin quun débat ait lieu en
séance publique.
M. Christian Cuvilliez a ensuite présenté trois
amendements, le premier tendant à augmenter le dégrèvement partiel de taxe
dhabitation accordé à certains contribuables modestes, les deux autres visant à
octroyer aux allocataires de minima sociaux, et notamment aux titulaires de
lallocation de solidarité spécifique, un dégrèvement doffice de la taxe
dhabitation.
M. Dominique Baert a jugé que cette question devrait faire
lobjet dun examen plus global. Il a indiqué que le Président de la
Commission des affaires sociales de lAssemblée nationale songeait actuellement à
engager une étude pour recenser tous les dégrèvements dont bénéficient les titulaires
des minima sociaux, et a fait valoir quil serait opportun que la Commission des
finances sassocie à cette démarche.
Le Rapporteur général a rappelé que le premier de ces trois
amendements avait déjà été rejeté dans le cadre de lexamen du projet de loi de
finances pour 1999. Il a considéré que le problème soulevé était réel, mais
quun examen plus global était effectivement préférable, et que la révision des
valeurs locatives devrait répondre à un certain nombre des préoccupations exprimées
par les auteurs de ces amendements.
La Commission a rejeté ces amendements.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Christian
Cuvilliez, instituant, pour les bénéficiaires des minima sociaux, un mécanisme de
dégrèvement doffice de la taxe foncière sur les propriétés bâties.
Le Rapporteur général a exprimé, comme pour la taxe
dhabitation, un avis défavorable sur cet amendement, après avoir précisé
quil avait également été rejeté dans le cadre de lexamen du projet de loi
de finances pour 1999 et que ce problème devrait, lui aussi, être abordé dans le cadre
de la révision des valeurs locatives.
Le Président Augustin Bonrepaux a considéré quil serait
peut-être plus opportun de prévoir que les communes puissent décider un abattement à
la base sur la valeur locative des habitations des personnes concernées, afin
dassurer un mécanisme de solidarité à lintérieur des communes sans
conséquences sur le budget de lEtat.
La Commission a rejeté cet amendement.
Article 13 : Modification du taux limitant la déduction des
intérêts servis aux associés :
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par M.
Philippe Auberger.
M. Philippe Auberger a déclaré que linspiration de
cet article nétait pas forcément mauvaise, mais que sa rédaction était très
critiquable. Il a demandé, notamment, quel organisme serait chargé de constater le taux
effectif moyen pratiqué par les établissements de crédit pour les prêts à taux
variable aux entreprises.
M. Charles de Courson a également jugé que cette
disposition était techniquement inapplicable. Il a observé quil nétait pas
spécifié selon quelle périodicité ce taux effectif moyen serait publié.
Le Rapporteur général a indiqué que le Gouvernement
répondait, à travers cet article, à une préoccupation des professionnels, qui avaient
fait savoir que le taux moyen des obligations ne constituait pas une référence
utilisable. Il a précisé que ce taux effectif moyen serait calculé, de façon
trimestrielle, par la Banque de France, après enquête auprès de 3000 guichets, et
publié au Journal officiel. Il a précisé que le mode de calcul restait inchangé
et que cette mesure serait dailleurs financièrement favorable aux associés.
M. Philippe Auberger sest demandé si, dans ces
conditions, il ne serait pas préférable de préciser, dans cet article, que le taux
effectif serait calculé par la Banque de France et publié au Journal officiel.
La Commission a rejeté lamendement de suppression, puis adopté
larticle 13 sans modification.
Article 14 : Validation législative des impositions
établies en matière dimpôts directs locaux :
La Commission a adopté cet article sans modification.
Après larticle 14 :
La Commission a examiné un amendement de M. Charles de Courson,
tendant à autoriser les conseils dadministration des services départementaux
dincendie et de secours (SDIS) à percevoir une fiscalité additionnelle aux impôts
locaux.
M. Charles de Courson a insisté sur le fait que la mise en
place progressive des SDIS intervenait dans des conditions opaques, tant pour le
contribuable que pour le service public. Il a jugé quil convenait ainsi de
permettre aux conseils dadministration de lever limpôt, notant que la
fiscalisation des surcoûts assurerait une meilleure péréquation entre les habitants
dun même département. Il a enfin rappelé que le dispositif proposé ne créerait
aucune obligation, mais offrirait seulement une faculté pour les SDIS.
Le Rapporteur général a rappelé que la Commission, puis
lAssemblée, avaient déjà repoussé un tel amendement, lors de lexamen de la
seconde partie du projet de loi de finances pour 1999.
Le Président Augustin Bonrepaux a fait valoir que
ladoption de lamendement proposé placerait les maires dans une situation
délicate vis-à-vis des contribuables, puisquils ne pourraient apporter aucun
éclaircissement sur la justification des suppléments dimposition votés par les
SDIS.
La Commission a rejeté cet amendement.
La Commission a ensuite rejeté un amendement présenté par M. Charles
de Courson, tendant à étendre le régime de déduction pour investissements dont
bénéficiaient les agriculteurs à lacquisition de parts sociales de coopératives
agricoles, le Rapporteur général ayant rappelé quune disposition identique
avait été rejetée dans le cadre de lexamen du projet de loi de finances pour
1999.
Puis, la Commission a examiné un amendement de M. Charles de Courson,
tendant à exonérer de taxe foncière sur les propriétés bâties les biens détenus par
les établissements publics de coopération intercommunale, les syndicats mixtes et les
ententes interdépartementales.
M. Charles de Courson, sappuyant sur lexemple
dune installation appartenant à un syndicat mixte dans son département, a rappelé
que les biens détenus par certaines collectivités publiques nétaient pas
exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties, même lorsquils étaient
affectés à un service public ou dutilité générale et quils étaient non
productifs de revenus.
Le Rapporteur général a tout dabord rappelé quun
amendement similaire avait été rejeté lors de lexamen de la seconde partie du
projet de loi de finances pour 1999, mais quil avait été décidé de poursuivre ce
débat. Il a précisé que les groupements de communes bénéficiaient déjà de
cette exonération en application dune instruction administrative. Il sest
enfin interrogé sur les éventuelles difficultés dapplication du dispositif
proposé aux syndicats mixtes, qui nétaient pas exclusivement constitués de
collectivités territoriales. Il a jugé quil convenait déviter de créer des
circonstances favorables à une demande dexonération des biens détenus par des
organismes, tels que les chambres consulaires.
M. Charles de Courson a jugé que le cas des syndicats auxquels
participent les chambres consulaires ne devrait créer, en pratique, aucune difficulté,
puisque ces organismes sont des établissements publics.
Le Rapporteur général a observé que les établissements
publics ne bénéficiaient pas, en principe, de lexonération de taxe foncière sur
les propriétés bâties mais, sous réserve de ses remarques précédentes, il a
considéré que cet amendement était intéressant.
La Commission a adopté cet amendement.
Enfin, la Commission a examiné un amendement de M. Charles de Courson,
tendant à permettre à une commune ou à un établissement public de coopération
intercommunale ayant délégué tout ou partie de la collecte et du traitement des ordures
ménagères, dinstituer la taxe denlèvement des ordures ménagères.
M. Charles de Courson a précisé que ce dispositif devait
permettre aux communes et établissements publics de coopération intercommunale de
percevoir la taxe denlèvement des ordures ménagères, dès lors quils
nexerceraient plus la totalité de cette compétence. Il a rappelé quil
convenait de sortir dune situation de blocage qui conduisait, en raison dune
interprétation stricte de la règle par ladministration, à des situations
incompréhensibles et insolubles.
Mme Nicole Bricq a fait valoir que le problème posé par cet
amendement était connu depuis longtemps et a jugé que la position de
ladministration fiscale était sur ce point peu cohérente.
M. Guy Lengagne a insisté sur la nécessité de régler la
question des ordures ménagères et dadapter la loi à la diversité des situations.
Il a jugé que lamendement proposé ne réglerait pas lensemble des cas,
puisquil ne concernait pas les communes ayant opté pour la redevance
denlèvement des ordures ménagères plutôt que pour la taxe.
Le Rapporteur général a mentionné certaines imperfections
techniques de lamendement et a fait valoir que ce débat sinsérerait
parfaitement dans le cadre de lexamen du projet de loi sur lintercommunalité.
M. Jean-Louis Dumont a jugé nécessaire de prendre en compte le
cas des communes ayant opté pour le système de la redevance denlèvement des
ordures ménagères et a rappelé que le Conseil économique et social avait récemment
émis un avis sur lensemble de la gestion des ordures ménagères. Il a jugé
quil convenait de régler ces questions dans le cadre du projet de loi sur
lintercommunalité.
Cet amendement a été retiré.
Article 15 : Validation des impôts et cotisations mis
en recouvrement par la collectivité territoriale de Mayotte :
La Commission a adopté larticle 15 sans modification.
Article 16 : Obligation de déposer selon un procédé
informatique la déclaration des revenus de capitaux mobiliers :
La Commission a examiné un amendement présenté par M. Charles
de Courson, tendant à supprimer lamende de 100 francs par déclaration prévue
en cas de nonrespect de lobligation, pour les établissements souscrivant
annuellement plus de 30.000 déclarations de revenus de capitaux mobiliers, de les
déposer selon un procédé informatique.
M. Charles de Courson a considéré que lamende devait
être supprimée, parce que le montant prévu était symbolique.
Le Rapporteur général, approuvé par M. Michel Inchauspé,
a considéré que ce montant nétait pas symbolique, puisquil
sappliquait, par définition, autant de fois quil y avait de déclarations non
conformes, et, au moins, à 30.000 déclarations distinctes par établissement.
M. Gilbert Gantier sest demandé si le montant de
100 francs nétait pas, au contraire, trop élevé.
M. Charles de Courson a retiré cet amendement.
La Commission a adopté larticle 16 sans modification.
Article 17 : Modification des recettes susceptibles
dalimenter le compte daffectation spéciale n° 902-24 " Compte
daffectation des produits de cession de titres, parts et droits de
sociétés " :
La Commission a adopté larticle 17 sans modification.
Article 18 : Augmentation de la quote-part de la France
au FMI et allocation exceptionnelle de droits de tirages spéciaux :
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par M.
Philippe Auberger.
M. Philippe Auberger a rappelé que le débat sur laction
du FMI avait déjà eu lieu et quil serait intéressant dobtenir le rapport,
actuellement non public, de ladministrateur représentant la France auprès du FMI
sur les décisions prises par cet organisme.
Le Rapporteur général sest opposé à lamendement,
faisant valoir que, si certaines des réserves exprimées et des critiques formulées sur
laction du FMI semblaient justifiées, une réflexion densemble était
engagée et des propositions de réforme étaient attendues.
M. Charles de Courson sest interrogé sur lincidence
budgétaire de larticle 18.
M. Christian Cuvilliez sest déclaré défavorable à
lamendement, en considérant cependant que laction du FMI posait problème.
Le Rapporteur général, observant que ce dispositif
navait pas dincidence budgétaire directe, a déclaré quil serait
répondu aux questions posées par les intervenants dans son rapport écrit, et a
souhaité également que soit officiellement transmis au Parlement un rapport annuel sur
les activités du FMI et laction de la France au sein de ses organes dirigeants.
M. Charles de Courson a demandé si les droits de tirage
spéciaux (DTS) constituaient des créances dans le bilan de lEtat ou sils
figuraient dans le hors bilan.
M. Philippe Auberger a affirmé que les DTS figuraient dans les
comptes du FMI, mais quil ny avait pas lieu de les faire figurer dans ceux de
lEtat, en labsence de tirage effectif. Il a ajouté quune disposition
dune telle importance aurait dû figurer en loi de finances initiale pour 1999 et
non en loi de finances rectificative.
La Commission a rejeté lamendement de suppression et adopté
larticle 18 sans modification.
Article 19 : Compensation aux régions de la perte de
recettes relative à la suppression des droits de mutation à titre onéreux sur les
immeubles à usage dhabitation entre le 1er septembre et le
31 décembre 1998 :
La Commission a adopté un amendement de précision du
Rapporteur général et larticle 19 ainsi modifié.
Article 20 : Détermination des sommes dues par
lEtat aux organismes de gestion des établissements denseignement privés sous
contrat au titre du principe de parité :
La Commission a adopté larticle 20 sans modification.
Article 21 : Octroi dune garantie par lEtat
à loccasion de la cession de la Société marseillaise de crédit :
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par
M. Gilbert Gantier.
Evoquant lexpression latine " in cauda venenum ",
M. Gilbert Gantier a comparé lhistoire de la Société marseillaise de
crédit (SMC) à celle du Crédit lyonnais. Il a souligné le préjudice subi par les
contribuables, cet établissement ayant bénéficié de recapitalisations importantes
depuis 1993, auxquelles viendrait sajouter la garantie de 435 millions de
francs, qui constituait lobjet de cet article.
M. Michel Inchauspé a jugé que létat de la SMC
illustrait les effets négatifs de la nationalisation du crédit, de
lirresponsabilité des dirigeants des banques publiques et dune succession
derreurs de gestion, acculant aujourdhui lEtat, après avoir
recapitalisé cet établissement à hauteur de près de six milliards de francs en cinq
ans, à accorder à son repreneur une garantie de passif. Il a considéré que la Banque
Chaix, filiale du Crédit commercial de France et repreneur de la SMC, aurait une tâche
difficile pour redresser cet établissement, tant sur le plan économique que social. Il a
considéré que, dans ces conditions, lautorisation de garantie demandée par le
Gouvernement était indispensable.
M. Raymond Douyère a rappelé que la situation difficile de la
SMC était connue depuis longtemps, et que les mesures nécessaires navaient pas
été prises entre 1993 et 1997 pour assurer son redressement.
M. Charles de Courson a estimé que larticle
21 était imprécis, aussi bien en ce qui concerne la portée et le champ de la garantie
de passif que sa nature juridique.
M. Michel Inchauspé a considéré, au contraire, que cette
garantie était clairement énoncée, plafonnée à 435 millions de francs et
limitée à trois ans, et quelle portait sur les pertes et les charges non
provisionnées, bien que leur origine soit antérieure à la date de transfert des titres.
Le Rapporteur général sest déclaré en désaccord avec
lamendement de suppression, considérant que le dispositif proposé par le
Gouvernement constituait effectivement la meilleure ou, plus exactement, la moins mauvaise
des solutions. Il a cependant souhaité que larticle 21 soit, dans
limmédiat, rejeté par la Commission, afin dinciter la direction du Trésor
à prendre lhabitude de répondre de façon complète aux demandes
dinformation du Parlement. Il a indiqué quil ne disposait pas encore de tous
les éléments nécessaires à une bonne compréhension du dispositif proposé et
quil attendait des réponses sur les origines de la dégradation de la situation de
la SMC et sur laction des autorités de tutelle chargées de sa surveillance.
M. Gilbert Gantier a demandé des précisions sur les raisons
qui conduisaient le Rapporteur général à donner un avis défavorable à son amendement
de suppression et à demander dans le même temps le rejet de larticle.
Le Rapporteur général a fait observer quil ne pouvait
souscrire aux motifs de lamendement de suppression, puisquelle approuvait, sur
le fond, le dispositif proposé, mais quil estimait, néanmoins, quen
létat des informations disponibles sur les causes de la situation de la SMC et les
diligences des autorités de tutelle, larticle 21 ne pouvait être adopté,
pour le moment, par la Commission.
M. Philippe Auberger a déclaré que les articles du projet de
loi de finances rectificative préparés par la direction du Trésor nétaient
" ni faits, ni à faire " et quil convenait de sanctionner la
désinvolture de cette administration à légard du Parlement.
La Commission a rejeté lamendement de suppression, puis a
rejeté larticle 21.
Elle a ensuite adopté lensemble du projet de loi de
finances rectificative pour 1998 ainsi modifié.
*
* *
La Commission a ensuite procédé, sur le rapport de M. Didier
Migaud, Rapporteur général, à lexamen, en deuxième lecture, du projet
de loi, modifié par le Sénat, portant règlement définitif du budget de 1995 (n°
1159).
La Commission a examiné un amendement présenté par le Rapporteur
général, tendant à revenir à la rédaction initiale de larticle 15.
Le Rapporteur général a précisé quà loccasion
de la transformation de La Poste en exploitant public autonome en 1991, il avait été
constaté un écart de 18,16 milliards de francs entre, dune part, les dépôts
réels de La Poste au Trésor et, dautre part, le montant des comptes courants
postaux (CCP). Il a rappelé quafin de ne pas handicaper La Poste, le choix avait
alors été fait de faire supporter cette perte à lEtat. Il a noté que le
traitement comptable de cette option navait toutefois pas été satisfaisant, comme
lavait dailleurs fait observer la Cour des comptes : louverture
dun sous-compte 427-9, débité à hauteur de 18,16 milliards de francs, avait
conduit à présenter au compte 427 " Compte au Trésor de La Poste "
un montant contracté, et sétait donc traduite par une différence entre les
écritures de La Poste et celles du Trésor. Il a relevé que cette différence affectait
la transparence des rémunérations versées à La Poste pour le dépôt des CCP.
Il a fait observer que lamendement adopté par le Sénat
conduisait à diminuer de 18,16 milliards de francs
l" assiette " de la rémunération versée à La Poste, ce choix
se traduisant par de lourdes conséquences financières pour lexploitant public. Il
a rappelé que lobjet du présent article était de traiter un problème strictement
comptable, en constatant définitivement une perte pour lEtat.
M. Charles de Courson sest inscrit en faux contre cette
présentation, faisant valoir que les 18,16 milliards de francs restés sur les
comptes courants postaux, mais théoriquement versés au Trésor, avaient donné lieu à
une rémunération, au taux plancher de 4,75%. Il a évalué à plus de 800 millions
de francs les sommes ainsi indûment perçues par La Poste et estimé que celles-ci
avaient constitué une subvention déguisée en faveur de létablissement public. Il
a souhaité savoir si lEtat avait été complice de cette manoeuvre et de cette
dissimulation ou si celles-ci avaient été mises en oeuvre à son insu, et jugé
nécessaire que la Commission des finances apporte son soutien au Sénat, lequel avait
adopté un amendement supprimant cette rémunération abusive.
M. Michel Inchauspé a précisé que le nouveau contrat
liant lEtat à La Poste stipulait que les comptes courants postaux seraient
rémunérés à un taux, quil a jugé extraordinaire, de plus de 4,75%, alors que
les taux au jour le jour ne sélevaient désormais quà 3%. Il a donc estimé
quen sus des détournements de fonds du passé, lEtat acceptait
aujourdhui de verser une surprime de rémunération à La Poste.
Dénonçant les qualifications de dissimulation et de détournement de
fonds, le Rapporteur général a précisé que lorigine des pertes remontait
à lépoque du budget annexe des PTT. Il a indiqué que le décalage observé entre
les montants figurant dans les écritures du Trésor et le montant inscrit à lactif
du bilan de La Poste était la conséquence du traitement comptable inapproprié relevé
par la Cour des comptes. Il a donc estimé que la clarification proposée par le
Gouvernement était opportune. En revanche, il a contesté le bien-fondé de
lamendement voté par le Sénat, faisant valoir quen réduisant
lassiette des rémunérations versées à La Poste de 18,16 milliards de
francs, il provoquerait des difficultés insurmontables pour cet établissement.
Après avoir fait part de son souci dune transparence accrue des
comptes de lEtat, M. Edmond Hervé a estimé que les contraintes de
service public, telles que le versement des minima sociaux ou les conditions de
distribution de la presse, étaient prises en charge par La Poste dans des conditions
défavorables, susceptibles de faire naître un contentieux avec lEtat, et jugé
nécessaire de prendre en compte ces éléments dans lévaluation des relations
financières entre La Poste et lEtat.
La Commission a adopté lamendement du Rapporteur
général.
M. Charles de Courson a jugé que la Commission des finances ne
pouvait adopter, en létat de la rédaction de larticle 15, le projet de
loi de règlement, sauf à se déjuger. Il a estimé que, si la Commission des finances
acceptait de " blanchir " les irrégularités découvertes par la Cour
des comptes, ce choix reviendrait à priver de sa portée les contrôles de régularité
effectués par la Cour à loccasion du projet de loi de règlement.
Le Rapporteur général a fait valoir que
larticle 15, dans sa rédaction initiale, tenait précisément compte des
observations présentées par la Cour des comptes et que la rédaction retenue par le
Sénat remettrait en cause léquilibre instauré entre lEtat et La Poste par
la loi relative à lorganisation du service public de la poste et des
télécommunications.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que le présent
projet de loi de règlement concernait la gestion de lexercice 1995, au cours duquel
lactuelle opposition était au pouvoir.
La Commission a ensuite adopté le projet de loi de règlement
ainsi modifié.
*
* *
Informations relatives à la Commission
La Commission des finances, de léconomie générale et du plan a
nommé :
M. Yves Cochet comme rapporteur pour avis sur
le projet de loi portant modification du titre III de la loi n° 86-1067 du
30 septembre 1986 relatif au secteur public de la communication audiovisuelle et
transposant diverses dispositions de la directive 89/552/CEE du 3 octobre 1989
modifiée par la directive 97/36/CE du 30 juin 1997 (n° 1187) ;
M. Jacques Guyard comme rapporteur pour avis
sur le projet de loi, adopté par le Sénat, relatif à lemploi des fonds de la
participation des employeurs à leffort de construction (n° 1192).
f p f p
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