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DEUTSCHER BUNDESTAG

 

MISSION D'INFORMATION
DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE ET DU BUNDESTAG
SUR L'OFFICE FRANCO-ALLEMAND POUR LA JEUNESSE

 ARBEITSGRUPPE DER ASSEMBLÉE NATIONALE
UND DES DEUTSCHEN BUNDESTAGES
ZUM DEUTSCH-FRANZÖSISCHEN JUGENDWERK

 

Mission d'information de l'Assemblée nationale 
et du Bundestag sur l'Office franco-allemand pour la Jeunesse

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Rapport de la mission d'information de l'Assemblée nationale et du Bundestag
sur l'Office franco-allemand pour la jeunesse (juin 2004)
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Composition de la mission
Comptes-rendus des réunions
Résumé du rapport


Composition de la mission

Présidents : MM Yves BUR (UMP), député du Bas Rhin, et Andréas SCHOCKENHOFF (CDU), député du Bade-Wurtemberg.

Vice-présidents : M. Jean-Pierre BRARD (CR), député de Seine-Saint-Denis et Mme Monika GRIEFAHN, députée de Basse-Saxe.

Membres :

- pour l'Assemblée nationale : MM. Jean-Pierre BRARD (CR), Yves BUR (UMP), Michel HERBILLON (UMP), Jean-Yves HUGON (UMP), Jean-Louis IDIART (SOC) et François ROCHEBLOINE (UDF).

- pour le Bundestag : M. Andreas SCHOCKENHOFF (CDU), Mme Monika GRIEFAHN (SPD), Mme Sibylle LAURISCHK (FDP), Mme Bettina HAGEDORN (SPD), Mme Antje HERMENAU (Les Verts) et M. Stefan MULLER (CSU).
 


Comptes rendus des réunions

Communiqué à la presse n° 11 : réunion du 17 juin 2004, à Berlin
Communiqué à la presse n° 10 : réunion des 10  et 11 juin 2004, à Berlin
Communiqué à la presse n° 9 : réunion des 3 et 4 mai 2004 à Berlin
Communiqué à la presse n° 8 : réunion du 16 avril 2004, à Paris
Communiqué à la presse n° 7 : réunion des 5 et 6 avril 2004, à Lyon
Communiqué à la presse n° 6 : réunion des 1er et 2 mars 2004, à Stuttgart
Communiqué à la presse n° 5 : réunion des 4 et 5 février 2004, à Paris
Communiqué à la presse n° 4 : réunion des 12 et 13 janvier 2004, à Berlin
Communiqué à la presse n° 3 : réunion des 3 et 4 décembre 2003, à Paris
Communiqué à la presse n° 2 : réunion des 3 et 4 novembre 2003 à Berlin
Communiqué à la presse n° 1 : réunion constitutive de la mission (2 octobre 2003), à Paris


 

Communiqué à la presse n° 11 : Réunion du 17 juin 2004

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie le 17 juin 2004, à Berlin.

Elle a assisté à la présentation au Bundestag de la motion inter-groupes sur l'Office franco-allemand pour la Jeunesse.

La mission d’information remettra son rapport au Président de l'Assemblée nationale le 23 juin 2004, en présence du Président du Bundestag.

 

 


 

Communiqué à la presse n° 10 : Réunion des 10 et 11 juin 2004

La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 10 et 11 juin 2004, à Berlin, sous la présidence de son co‑président, M. Andréas Schockenhoff.

Elle a rencontré les membres du Conseil d'administration de l'OFAJ et le personnel de l'Office en poste à Berlin.

La mission d’information se rendra à Berlin, le 17 juin 2004 afin d'assister à la présentation au Bundestag de la motion inter-groupes sur l'Office franco-allemand pour la Jeunesse.

 

 


 

Communiqué à la presse n° 9 : Réunion des 3 et 4 mai 2004 à Berlin

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 3 et 4 mai 2004, à Berlin, sous la présidence de son coprésident, M. Andréas Schockenhoff.

Elle a entendu :

  - M. Max Claudet, Secrétaire général de l’OFAJ ;
- Mme Eva Sabine Kuntz, Secrétaire générale adjointe ;
- M. Fritjof von Nordenskjöld, Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en France ;
- M. Claude Martin, Ambassadeur de France en Allemagne ;
- Mme Renate Schmidt, Ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse.

La mission d’information se rendra à Berlin, les 10 et 11 juin 2004.


 

Compte rendu  n° 8 : Réunion du 16 avril 2004

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie le 16 avril 2004, à Paris, sous la présidence de son co-président, M. Yves Bur.

Elle a entendu M. Max CLAUDET, Secrétaire général de l'OFAJ et Mme Eva Sabine KUNTZ, Secrétaire générale adjointe de l'OFAJ, Mme Aurélia BOUCHEZ, sous directrice d'Europe centrale au ministère des Affaires étrangères, Mme Audrey DELACROIX, conseiller pour la jeunesse au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, M. Jean-Louis DEROIDE, responsable du secteur des Relations Internationales à la Direction de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, M. Uwe FINKE-TIMPE, responsable des relations bilatérales et transrégionales au ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse, M. Peter FRICKE, directeur au ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse, M. Valéry GENNIGES, conseiller diplomatique du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, M. Jean-Yves de LONGUEAU, sous-directeur des Affaires européennes et multilatérales au ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Hélène MATHIEU, Directrice de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, Mme Francine MEYER, Chef du Bureau des échanges de jeunes et du sport de haut niveau au ministère des Affaires étrangères, M. Xavier NORTH, Directeur de la Coopération culturelle et du Français au ministère des Affaires étrangères.

 Elle a rencontré M. Peter RUHENSTROTH-BAUER, secrétaire d'État auprès de la Ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse.

  La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Berlin, les 3 et 4 mai 2004, sous la présidence de M. Andreas Schockenhoff, co-président. 


 

Compte rendu n° 7 : Réunion des 5 et 6 avril 2004

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 5 et 6 avril 2004, à Lyon, sous la présidence de son co-président, M. Yves Bur.

Elle a entendu M. Jean-Marc VERRON, professeur au lycée Jean-Paul Sartre de Bron ; M. Bernard VERNEYRE, proviseur du lycée Pablo Neruda de Saint-Martin d'Hères, M. Daniel MAYET, proviseur du lycée professionnel Hélène Boucher de Vénissieux, M. Serge FERRERI, délégué académique aux relations internationales et à la coopération de l'Académie de Lyon ; Mme Anna FIORINI, chargée de mission à la direction des relations internationales du Conseil régional de Rhône-Alpes ; M. Yazid LOUAHAB, chargé d'études à la direction des formations initiales du Conseil régional de Rhône-Alpes ; M. Thierry AUZER, directeur du théâtre des Asphodèles et du Forum de Lyon ; M. Thierrry THIEBAUT, directeur de l'association "A Cœur Joie - les passerelles" ; Mme Monique VEROT, secrétaire de l'association "A Coeur joie – les passerelles" ; Mme Danièle ALPHAND, directrice régionale des maisons familiales rurales de Rhône‑Alpes ; M. Alain CARRUEL, directeur de la Maison familiale rurale des métiers des Charmattes ; Mme Christine VILLARD, directrice de l'association ESFA Lyon – séjours linguistiques à l'étranger ; M. Loïc CHAPUIS, collaborateur de l'association ESFA Lyon – séjours linguistiques à l'étranger.
Les parlementaires français et allemands, membres de la mission, ont posé des questions sur la manière dont l’OFAJ aide les établissements scolaires, les collectivités territoriales et les associations, sur l’évaluation des programmes qu’il finance, sur les difficultés rencontrées par ses partenaires, sur la meilleure manière d’enseigner la langue de l’autre, et sur la visibilité de l’Office.
M. Jean-Marc Verron  a souligné que les échanges fonctionnent globalement bien, mais apparaissent difficiles à gérer et à évaluer. Il conviendrait que les enseignants puissent être, dans ces tâches, mieux assistés par leurs administrations. L’OFAJ doit être plus présent aux côtés des enseignants, pour les renseigner et leur apporter l’aide technique et concrète dont ils ont besoin. Pour renforcer la motivation à l’échange dans les régions non frontalières, il faut probablement s’appuyer sur une communication événementielle liée à des manifestations culturelles, artistiques ou cinématographiques, qui permettent aux jeunes de découvrir le pays partenaire.
M. Bernard Verneyre  a remarqué que l’OFAJ est très peu présent dans les établissements. Les enseignants devraient passer d’une attitude « défensive » à une attitude « offensive », à travers notamment l’ouverture de sections européennes (très aisée et soutenue par l’inspection académique) et l’information des familles quant aux possibilités qu’offre aux enfants la maîtrise de l’allemand qui souffre de sa réputation de langue difficile.
M. Daniel Mayet a présenté l’échange professionnel qu’il organise depuis plusieurs années avec des élèves d’une section hôtelière. Il a considéré que le temps consacré à l’expérience pratique dans le cadre de la formation professionnelle des jeunes en France (16 semaines) est par ailleurs trop court pour les entreprises. Il a souligné que la sensibilisation à la langue allemande passe par des méthodes d’enseignement innovantes, comme la méthode « Tandem », voire ludiques, et une individualisation des formations. Il est nécessaire de pas s’appuyer seulement sur des individus dynamiques et des enseignants, mais sur un réseau de cadres et de professionnels bénéficiant d’une certaine pérennité.
M. Serge Ferreri a relevé que l’enseignement de l’allemand est une priorité du rectorat de l’académie de Lyon, qui se traduit par l’ouverture de sections européennes et de classes de sixième à deux langues, ainsi que par une campagne de communication active, notamment sur les perspectives professionnelles et les doubles cursus. Un soutien encore plus efficace à l’enseignement de l’allemand passe par plusieurs axes : Les académies devraient disposer de moyens financiers spécifiques pour le financement de tels échanges ; l’attribution de subventions de l’OFAJ ne devrait pas être conditionnée par la mise en place d’échanges, particulièrement difficiles dans les écoles primaires ; il conviendrait de favoriser des visites d’enseignants et des échanges de cadres, par exemple de chefs d’établissement, pour les sensibiliser à l’enseignement de l’allemand. La communication de l’OFAJ est quant à elle trop évènementielle et n’est pas toujours en phase avec les attentes et les besoins des enseignants.
Mme Anna FIORINI  a souligné que les relations entre la Région Rhône-Alpes et l’Allemagne sont importantes, et s’intensifient depuis 1998 dans le cadre de l’accord de coopération régionale des « Quatre Moteurs pour l’Europe » (Bade-Würtemberg, Catalogne, Lombardie et Rhône-Alpes). Alors que le Conseil régional propose plusieurs programmes de bourses et de stages à l’étranger pour les étudiants, les contacts avec l’OFAJ ne sont pas très nourris. Les initiatives d’une collectivité territoriale dans ce domaine ont même surpris les représentants de l’OFAJ, qui les jugeaient nouveaux et atypiques. Elle a estimé que la position de l’OFAJ envers les projets de la région est correcte, et souhaité que l’Office soit moins attentiste.
M. Yazid LOUAHAB a indiqué que le Conseil régional encourage les échanges de jeunes (lycéens, apprentis) par plusieurs types de programmes : le « Permis de Réussir » au niveau des lycées ; le « Mondial des Métiers », qui encourage les rencontres entre jeunes apprentis et lycéens professionnels. Il a regretté que les films étrangers soient doublés en France et non sous-titrés, ce qui permettrait de mieux entretenir les acquis linguistiques. Il a suggéré que l’OFAJ lance des appels à projets pour faciliter les échanges.
M. Thierry AUZER a souligné que le théâtre des Asphodèles entretient des relations intenses avec un théâtre de la ville de Bayreuth, et qu’il organise chaque année environ 8 stages de 10 participants dans le domaine du spectacle (opéra, musique, théâtre). Il ne s’agit pas d’échanges linguistiques, mais culturels. L’intérêt culturel est vite si grand, que tout le monde parle sa langue, et ne se sert plus de l’anglais comme langue de communication. La coopération avec l’OFAJ dans ce domaine est très importante et est la pierre de voûte des projets. Le développement des échanges est limité par la non concordance des dates de vacances (qui conduit à des programmes de trois ou quatre jours) et par les différences de compétences entre les régions françaises et les Länder.
Il a estimé qu’en matière d’apprentissage linguistique, l’important est de créer les conditions d’une discussion. L’OFAJ peut être un moteur, en provoquant des tables rondes en matière culturelle et en créant des passerelles d’échanges. Il a rappelé sa proposition de créer une biennale de la jeune création européenne et souhaité que les échanges franco-allemands soient davantage lisibles.
M. Thierry THIEBAUT a indiqué que l’association « À cœur Joie – les passerelles », travaille étroitement avec l’OFAJ depuis longtemps. Elle organise avec l’Allemagne des vacances musicales franco-allemandes, qui permettent également de développer les échanges culturels et linguistiques. Les échanges peuvent vivre si l’on sait remettre en cause ce qui a été fait jusqu’à maintenant. Les français ont de grands efforts à faire pour apprendre les langues étrangères, dans un contexte où le recul de l’allemand entraîne une baisse de l’intérêt porté à l’Allemagne. Si l’enseignement de l’allemand est, dans les collèges, réservé à une élite intellectuelle, il va falloir trouver un nouveau chemin de rencontre avec l’Allemagne, notamment en apprenant cette langue par la rencontre. Le chant peut en être un vecteur. Europa Cantat Junior a ainsi permis de faire se rencontrer des jeunes choristes des deux pays.
Mme Danièle ALPHAND a présenté les Maisons Familiales Rurales (MFR) qui proposent des rencontres de jeunes apprentis, envoyés dans des entreprises françaises et allemandes. L’OFAJ contribue beaucoup à ces programmes à travers des aides financières importantes. Même s’il existe souvent une barrière linguistique, ces stages démontrent bien que les gestes et la « manière de faire » sont similaires.
M. Alain CARRUEL a indiqué que la MFR des métiers de Charmattes a mis en place un projet très concret entre des jeunes apprentis français et allemands dans le domaine la mécanique automobile, qui consiste à construire ensemble des mobylettes. Il s’est félicité du soutien que lui apporte l’OFAJ qui fait preuve de professionnalisme et de compréhension lors du montage des dossiers.
Mme Christine VILLARD a constaté depuis quelques années une baisse du désir des jeunes français pour partir en Allemagne et s’est interrogée sur la manière de remplir davantage les séjours linguistiques et d’immersion.
M. Loïc CHAPUIS a estimé qu’il faudrait s’intéresser davantage à la jeunesse, et pas seulement à une élite, et apporter l’envie de découvrir une autre culture. Il a souhaité le développement du sous-titrage, technique qui  permet d’entretenir une langue étrangère.

La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Paris, le 16 avril 2004, sous la présidence de M. Yves BUR, co-président.


 

Communiqué à la presse n° 6 : Réunion des 1er et 2 mars 2004

La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 1er et 2 mars 2004, à Stuttgart, sous la présidence de son co-président, M. Andreas Schockenhoff.

 Elle a entendu M. Helmut Rau, secrétaire d’État auprès du ministère de la Culture, de la Jeunesse et du Sport de Bade-Würtemberg ; M. Gérald Chaix, Recteur de l’Académie de Strasbourg ; M. Olaf Hahn, directeur-adjoint à la fondation Robert Bosch ; M. Henri Reynaud, Consul général de France à Stuttgart ; Mme Anne-Marie Jonchier, directrice-adjointe de l’Institut français ; Mme Chantal Roques, responsable des affaires culturelles de l’Ambassade de France ; M. Franck Baasner, directeur de l’Institut germano-français (DFI) de Ludwigsburg, membre du conseil d’administration de l’OFAJ au titre de l’enseignement supérieur ; Mme Damaris Scholler, directrice de l’école primaire germano-française de Stuttgart ; M Marc Kieffer, directeur-adjoint et responsable de l’école maternelle française ; Mme Bernadette Bricaud, responsable du projet Télé‑Tandem au sein de l’OFAJ et M. Erwin Hund, Président du jumelage Edingen-Neckarhausen-Plouguerneau.
 Les parlementaires français et allemands membres de la mission, ont posé des questions sur l’enseignement du français en Allemagne et de l’allemand en France, sur le rôle que pourrait ou que devrait jouer l’OFAJ dans le domaine de l’apprentissage linguistique et culturel, sur l’évaluation des projets financés par l’Office, sur l’équilibre à atteindre entre quantitatif et qualitatif, sur les relations entre secrétaire général et secrétaire général adjoint, ainsi que sur la redéfinition des missions de l’OFAJ et leur lisibilité.
 M. Helmut Rau, qui a rendu obligatoire l’usage du français dans les « écoles de base » des zones proches de la frontière dans la région du Rhin supérieur, ce qui concerne 80 000 élèves, a souligné que la diversité culturelle passe par le multilinguisme qui offre de nombreuses opportunités économiques dans les régions frontalières. Il a expliqué comment il avait restructuré la formation des enseignants dans le cadre d’une formation à l’Europe, afin que certains cours puissent être donnés en français, et afin de trouver suffisamment d’enseignants intéressés par cette expérience.
 Le secrétaire d’État a souhaité développer l’apprentissage du français le plus tôt possible, dès l’école maternelle, et organiser davantage d’échanges d’enseignants, notamment entre écoles primaires. Il s’est prononcé en faveur d’une adaptation des établissements d’enseignement secondaire à cette situation nouvelle où les jeunes sortent de l’enseignement primaire en ayant déjà appris le français pendant plusieurs années. Il a estimé que l’OFAJ devrait définir une autre politique à l’égard des régions frontalières, s’orienter vers des échanges individuels et adopter des règles moins contraignantes pour ses partenaires (ses forfaits ne peuvent couvrir actuellement que 30 à 40 % des coûts ; les rencontres subventionnables doivent durer au moins cinq jours, alors que la durée souhaitable des échanges pourrait varier si l’on s’oriente vers des rencontres beaucoup plus régulières).
 M Gérald Chaix a souligné que le départ prochain à la retraite de nombreux enseignants allait créer une situation nouvelle, puis a présenté les mesures prises en Alsace pour favoriser l’enseignement précoce de l’allemand dans le primaire et pour poursuivre cet enseignement dans le secondaire, soit de manière intensive, c’est à dire bilingue, soit de manière extensive. Il a regretté l’érosion du nombre d’élèves apprenant l’allemand en France, le caractère trop littéraire de « l’abibac » et le manque d’enseignants qualifiés pour enseigner l’allemand dans le primaire ou dans des disciplines non linguistiques, car l’étude d’une langue étrangère ne supporte pas la médiocrité. Il a souhaité que l’OFAJ s’intéresse plus aux échanges avec le système scolaire en Alsace : sa contribution est actuellement de 10 000 Euros sur un an, afin de subventionner 25 échanges, alors que l’Académie en organise 456. Il a estimé que l’OFAJ pourrait avoir un rôle très important dans toutes les activités périscolaires.
 M. Olaf Hahn a présenté le projet France Mobil et Deutsch Mobil qui permet de transporter des enseignants qui souhaitent présenter leurs écoles dans d’autres villes. Il a regretté qu’il n’existe pas de stratégie d’ensemble en matière d’enseignement des langues, permettant de savoir ce que devrait faire l’OFAJ, mais aussi les divers ministères, et pourquoi on le fait.
 M. Henri Reynaud a présenté les diverses activités de l’OFAJ qu’il considère comme le résultat le plus fructueux du Traité de l’Elysée. Il a souligné que l’OFAJ, qui pourrait être mieux connu, ne pouvait compenser les échecs de la politique linguistique. Il s’est félicité du rôle important de l’Office dans l’organisation du parlement des enfants et a estimé souhaitable que les collaborateurs de l’OFAJ soient plus mobiles, à l’image des diplomates ou du corps professoral de l’ENA. Il s’est enfin prononcé en faveur d’une plus étroite coordination des désignations du secrétaire général et de son adjoint.
 Mme Anne-Marie Jonchier a relevé qu’il était difficile d’obtenir une subvention de l’OFAJ pour des contacts entre établissements professionnels, et souhaité que l’Office développe des échanges individuels, qu’il agisse davantage en dehors de l’école et qu’il soit plus flexible dans le domaine de l’enseignement primaire. Soulignant le vieillissement des équipes de l’OFAJ, elle s’est félicitée de sa pratique dans le domaine interculturel.
 Mme Chantal Roques a souhaité que l’ OFAJ se recentre autour de priorités et qu’il développe des coopérations avec les institutions engagées dans les relations entre la France et l’Allemagne. Elle a relevé que la situation du français en Allemagne n’était pas comparable avec celle de l’allemand en France, et remarqué que si les ministères devaient détacher du personnel à l’OFAJ, il y aurait plus d’intérêt pour cet organisme. Elle a estimé possible de définir les priorités que pourrait poursuivre l’OFAJ dans le domaine de l’apprentissage linguistique, en distinguant les jeunes qui n’ont pas encore appris de langue étrangère, ceux qui ont fait le choix du français en Allemagne ou de l’allemand en  France, et ceux qui n’ont pas fait ce choix, mais que l’on peut intéresser à la relation franco-allemande, en ayant conscience que l’on a jusqu’à présent mésestimé les facteurs affectifs susceptibles d’influencer le choix d’une langue étrangère. Soulignant que l’OFAJ n’était pas assez flexible dans ses formules, elle a souhaité que l’Office soutienne davantage les échanges de moyenne durée.
 M. Franck Baasner a estimé insuffisante la visibilité du travail de l’OFAJ et a regretté que l’Office ne soit pas perçu par les universités comme un partenaire potentiel. Il a souhaité que l’Office intervienne davantage dans le domaine de l’apprentissage des langues après le lycée. Il a estimé que le conseil d’administration, qui doit essentiellement inciter et contrôler, devrait être réformé dans sa composition et dans sa taille, trop importante. Il s’est demandé s’il ne fallait pas modifier la structure de l’OFAJ, en faisant sortir l’Office de « l’intergouvernemental interétatique », en créant par exemple une association qui serait à la fois indépendante et débureaucratisée, ce qui impliquerait de modifier l’accord intergouvernemental ayant créé l’OFAJ.
 Mme Damaris Scholler et M. Marc Kieffer ont souligné que les actions de l’OFAJ sont essentiellement tournées vers les jeunes adolescents, alors que les élèves de 6 à 10 ans pourraient être intéressés, notamment par des correspondances scolaires ou par des échanges de classe à classe. Ils ont souligné que l’enseignement des langues dans l’enseignement primaire était plus performant en Allemagne qu’en France.
 Mme Bernadette Bricaud a présenté le projet Tandem qui a pour objectif de mettre ensemble un Français et un Allemand qui vont s’aider mutuellement à apprendre leur langue sous la conduite d’enseignants formés à cette méthode spécifique. Elle a relevé que l’OFAJ avait développé des méthodes d’animation linguistique applicables dans divers secteurs, et que l’Office essaie maintenant de transposer son expérience du domaine extrascolaire au domaine scolaire, en utilisant notamment les nouvelles technologies, ce qui a été fait dans le primaire. Elle a regretté que l’Office soit une petite institution, qui ne touche pas assez de personnes, et en tout cas pas les parents.
 M. Erwin Hund a indiqué que l’OFAJ avait contribué aux frais de déplacement causés pas le jumelage entre Edingen, Neckarhausen et Pleuguernau, et que celui-ci serait mort sans cette aide financière.

 La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Lyon, les 5 et 6 avril 2004, sous la présidence de M. Yves Bur, co-président.


 

Compte rendu n° 5 : Réunion des 4 et 5 février 2004
 

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 4 et 5 février 2004, à Paris, sous la présidence de son co-président, M. Yves Bur.

 

 Elle a entendu M. Jean VINTZEL, membre du Conseil d'administration de l'OFAJ, représentant le Comité National Olympique et Sportif Français ; M. Jean-Marie BOCKEL, membre du Conseil d'administration de l'OFAJ, Maire de Mulhouse ; Mme Marie-Christine PETITGUYOT, membre du Conseil d'administration de l'OFAJ, représentant le ministère de l'Emploi et de la Solidarité ; Mme Noëlle LENOIR, Ministre déléguée aux Affaires européennes ; M. Jean-Yves de LONGUEAU, membre du Conseil d'administration de l'OFAJ ; M. Xavier NORTH, membre du Conseil d'administration de l'OFAJ, Directeur de la coopération culturelle et du français au ministère des Affaires étrangères et Mme Francine MEYER, Chef du Bureau des échanges de jeunes et du sport de haut niveau au ministère des Affaires étrangères ; M. Benoît PAUMIER, membre du Conseil d'administration de l'OFAJ, Chef du département des Affaires internationales du ministère de la Culture et de la Communication.

 Les parlementaires français et allemands, membres de la mission, ont posé des questions sur la re-dynamisation des échanges sportifs, sur la réorientation des « événements » qu’organise l’OFAJ, sur son rôle auprès des collectivités locales, sur la priorité à accorder à l’enseignement des langues, sur l’actualisation du traité de 1963 qui a créé l’Office, sur son action en faveur des apprentis, mais aussi des jeunes en difficulté, sur son ouverture à des pays tiers et sur les actions à mener pour augmenter sa notoriété.

 M. Jean VINTZEL a regretté la baisse du budget de l’OFAJ, en euros constants, depuis 40 ans, ainsi que l’absence de participation de jeunes à son conseil d’administration. Il a estimé nécessaire de mener une réflexion sur l’ensemble de ses activités, traditionnelles et événementielles, afin de redéployer les tâches de ses permanents et de corriger la situation actuelle : nombre d’institutions ne connaissent pas l’OFAJ ; les règles d’attribution de ses subventions et leur montant peu élevé découragent beaucoup d’initiatives ; les événements sont trop coûteux.

 M. Jean-Marie BOCKEL a souhaité que l’Office fasse davantage pour les collectivités locales et a estimé que le souci de réconciliation est aujourd’hui relayé par des enjeux sociaux et linguistiques qui sont semblables dans toutes les grandes villes. L’OFAJ doit faire évoluer son action vers des échanges linguistiques plus approfondis et toucher une plus grande majorité de la population. Il pourrait coordonner des échanges de jeunes dans le cadre des jumelages.

 Mme Marie-Christine PETITGUYOT a souligné que des jeunes demandeurs d’emploi français peuvent, contrairement à leurs homologues allemands, suivre des formations de 4 à 6 semaines en Allemagne, co-financées par le Fonds social européen et les collectivités locales. Mais les dossiers du FSE sont difficiles à mettre en place, et ce programme n’a concerné en 2003 que 35 personnes. Elle a souhaité que, dans l’avenir, les membres du conseil d’administration soient plus exigeants sur la nature des informations qui leur sont communiquées, et que l’OFAJ conduise une évaluation de ses programmes.

 Mme Noëlle LENOIR a estimé positif le bilan quantitatif et qualitatif des actions de l’OFAJ qui a été et reste une institution utile. Elle a souligné qu’il doit aujourd’hui se concentrer autour de trois axes principaux : l’apprentissage de la langue du partenaire ; l’ouverture aux autres et l’accueil de nouveaux pays dans l’Union européenne ; l’insertion des jeunes, notamment des plus fragiles.

La ministre a rappelé qu’il avait été décidé récemment d’augmenter de 50 % en dix ans la proportion de Français apprenant l’allemand et d’Allemands apprenant le français. Des initiatives sont à cet égard envisagées en France, comme l’affectation dans les écoles primaires de professeurs d’allemand. Des campagnes de sensibilisation des jeunes enfants, dans l’enseignement primaire, devraient permettre de renforcer la notoriété de l’Office.

 M. Jean-Yves de LONGUEAU a regretté que les frais de fonctionnement de l’OFAJ représentent une part excessive de son budget. Il a souhaité que l’OFAJ se concerte davantage avec les délégués académiques aux relations internationales des rectorats. Il a rappelé la proposition faite par l’OFAJ, lors de son dernier conseil d’administration, de garantir à tous les élèves étudiant le français ou l’allemand d’effectuer un séjour dans le pays partenaire au cours de leur scolarité.

 M. Xavier NORTH a estimé que l’Office doit mettre fin à une communication événementielle dispersée et se réorganiser afin de concentrer ses moyens sur des programmes visant clairement l’apprentissage de la langue du pays partenaire. Il pourrait également mettre en place une base de données des stages disponibles, destinée aux jeunes en milieu professionnel. La pérennité de ses actions doit être mieux garantie. Il s’agit en fait de parvenir à une véritable re-fondation de l’OFAJ.

 Mme Francine MEYER a souligné que les interventions de l’Office dans des pays tiers lui donnent un second souffle sur le plan pédagogique et lui permettent de retrouver la capacité d’innovation qui le caractérisait au moment de sa création, mais qu’il a graduellement perdue. Cette ouverture lui impose en effet un renouvellement de ses méthodes et de ses approches.

 M. Benoît PAUMIER a souhaité que l’OFAJ s’adjoigne des partenaires lorsqu’il organise des manifestations culturelles, afin d’en réduire les coûts et de tirer parti de diverses synergies. L’Office devrait par ailleurs mener une « veille culturelle », organiser des projets culturels totalement ancrés dans le tissu local et rendre plus lisible son site Internet.

 La mission s’est également entretenue avec M. Pierre FRANÇOIS, inspecteur général de la Jeunesse et des Sports, M. Jacques DERSY, inspecteur général de l'Education nationale, M. Hans Ulrich MÜLLER, évaluateur de l’Institut fédéral de la Jeunesse de Munich et Mme Juta MÜLLER, évaluatrice de l’Institut fédéral de la Jeunesse de Munich.

 

 La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Stuttgart, les 1er et 2 mars 2004, sous la présidence de M. Andreas SCHOCKENHOFF, co-président.


 

 

Compte rendu n° 4 : Réunion des 12 et 13 janvier 2004
 

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 12 et 13 janvier 2004, à Berlin, au Bundestag ainsi qu’à Francfort-sur-Oder, sous la présidence de son co-président, M. Andreas Schockenhoff.

 

 Elle a entendu

 – à Berlin : M. Ingo Weiss, président de l'organisation allemande des jeunes sportifs, membre du conseil d'administration de l'OFAJ ; M. Hans Martin Bury, Délégué du Gouvernement fédéral à la coopération franco-allemande auprès du Ministre fédéral des Affaires étrangères ; M. Günther Portune, Ministre d'État pour la Culture du Land de Saxe, membre du conseil d'administration de l'OFAJ ; M.Sebastian Maass, responsable de l’organisation « réseau interculturel » ; M. Friedrich Hausmann, membre de la Cour fédérale des Comptes, chargé du contrôle de l’OFAJ ; M. Dietmar M. Woesler, directeur de l’Institut des jumelages européens et de la coopération internationale ;

 – à Francfort-sur-Oder, à l'Université Viadrina : Mme Gesine Schwan, Présidente de l'Université Viadrina ; M. Häde, Vice-Président de l'Université, professeur à la faculté de droit ; M. Kötzen, Vice-Président de l'Université, Professeur à la faculté de sciences économiques ; M. Schlögel, Professeur, Doyen de la faculté des sciences culturelles ; M. Stahl, Chancelier ; Mme Mirjam Reiss, Présidente du comité exécutif des étudiants ; M. Christophe Zeidler, Président du Parlement des étudiants ; M. Bahr, Responsable de l'enseignement du français, de la coopération entre jeunes et entre étudiants français et allemands.

 Les parlementaires français et allemands, membres de la mission, ont posé des questions sur la manière dont l’OFAJ attribuait ses subventions, la place et le rôle des bénéficiaires de ces subventions au sein du conseil d’administration, la participation de parlementaires au conseil, le management de l’Office, la baisse des crédits consacrés par l’OFAJ à la formation professionnelle, l’action de l’Office dans les nouveaux Länder, les possibilités de coopération au sein du triangle de Weimar, le rôle des ministres de la culture des Länder dans les échanges franco-allemands, et le soutien que pouvait apporter l’OFAJ aux échanges universitaires.

 M. Ingo Weiss a souligné qu’il n’organisait pas seulement des échanges sportifs, mais également des cours de langue liés au sport, ce qui permettait de mieux faire communiquer les jeunes, mais aussi leurs entraîneurs, sur des thèmes tels que la difficulté à concilier la pratique du sport et l’exercice d’une profession, ou la formation professionnelle des jeunes sportifs. Il s’est félicité de la décision prise récemment par le conseil d’administration de l’OFAJ de plafonner les dépenses liées aux « events », et a remarqué qu’il était utile qu’un membre du conseil d’administration soit capable de juger du travail technique accompli par les associations sportives.

 M. Hans Martin Bury a affirmé le soutien du gouvernement fédéral allemand à l’OFAJ, aujourd’hui plus que jamais, car il importe d’approfondir la coopération bilatérale dans le cadre de la construction européenne. De nouveaux défis doivent être relevés, tant dans le domaine de la formation professionnelle et linguistique, que dans celui de nouvelles coopérations trilatérales. Dans ce contexte, l’OFAJ a pour mission de susciter l’intérêt des jeunes, de nouer les contacts et d’agir pour que l’image de l’autre pays soit positive. L’Office est essentiellement un médiateur.

 Le ministre allemand s’est prononcé en faveur de la participation de parlementaires au conseil d’administration, et a émis le souhait que la mission d’information débouche sur des suggestions. Puis il a souhaité que la France et l’Allemagne puissent parvenir à un enseignement commun de l’histoire et renforcent leur coopération, notamment pour créer des réseaux de jeunes cadres dirigeants, faciliter les stages dans l’autre pays et répondre aux besoins des PME qui recherchent des salariés connaissant suffisamment les langues étrangères.

 M. Günther Portune a souhaité que l’OFAJ revienne à des échanges d’élèves plus importants, plutôt que de multiplier les projets et de diminuer la subvention apportée à chaque élève. Il a souligné que la curiosité pour la France était plus grande dans les nouveaux Länder, et s’est félicité des partenariats mis en place avec les régions françaises. Il a insisté sur la nécessité d’assurer une continuité dans les programmes mis en place.

 M. Sebastian Maass, qui met en place des échanges de jeunes défavorisés, a exposé les cinq étapes de l’apprentissage interculturel qui a pour objectif de susciter une réflexion sur les valeurs et les comportements. Il a souhaité une transposition de cette expérience dans les pays d’Europe centrale et orientale, et remarqué qu’il importait de veiller au niveau des subventions accordées aux organismes qui font de la réinsertion sociale de jeunes en difficulté, car leur activité a souvent un coût plus élevé que les échanges classiques.

 M. Friedrich Hausmann a souhaité que l’Office soit une organisation moins coûteuse, moins bureaucratique, et que son action soit caractérisée par une plus grande continuité afin d’assurer un meilleur transfert d’expérience et de savoir-faire. Il a critiqué l’existence de deux coordinateurs et a remarqué que le Secrétaire général adjoint n’était pas assuré d’exercer des responsabilités, car son poste n’était pas défini par l’Accord créant l’OFAJ. Il a estimé que l’administration de l’Office pouvait être améliorée.

 M. Dietmar M. Woesler a remarqué qu’il était parfois difficile de trouver un interlocuteur à l’OFAJ. Il a souhaité que l’Office continue de publier des informations sur support papier, car tous n’ont pas accès à Internet. Il a souligné qu’il fallait aujourd’hui trouver de nouvelles manières de motiver les jeunes, et qu’il importait d’élargir le nombre de pays avec lesquels l’OFAJ pouvait travailler.

 A Francfort-sur Oder, Mme Gisela Schwann, Présidente de l’Université Viadrina, a présenté son établissement, créé au Moyen Age, mis en sommeil au XIXème siècle du fait de la création de l’Université Humboldt à Berlin, puis réouvert lors de la réunification. Elle a mis l’accent sur l’intérêt des sciences culturelles (concept qui regroupe les sciences sociales, l’histoire, la littérature et la linguistique) et a souhaité que son université se transforme en un établissement trilatéral franco-germano-polonais, ce qui nécessiterait d’augmenter le nombre de professeurs français qui y enseignent. Elle a remarqué que l’OFAJ était peu présent dans la vie quotidienne de l’Université, ce qu’ont confirmé plusieurs étudiants qui ont souhaité que l’Office puisse leur apporter une aide pour trouver des stages en France et pour faciliter leurs contacts avec les étudiants français. Elle a souligné que si l’OFAJ voulait travailler avec des pays d’Europe centrale et orientale, il lui faudrait attribuer des bourses suffisamment importantes. Elle a désiré que l’Office finance des échanges de doctorants et contribue au développement d’échanges d’assistants dans les collèges et les lycées, afin que les jeunes soient davantage motivés par l’apprentissage de la langue de leur partenaire.

 Plusieurs professeurs ont indiqué que l’OFAJ avait soutenu un programme de formation d’animateurs-interprètes et ont souligné l’intérêt des partenariats trilatéraux.

 

 La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Paris, à l’Assemblée nationale les 4 et 5 février 2004, sous la présidence de M. Yves Bur, co-président.


 

Compte rendu  n° 3 : Réunion des 3 et 4 décembre 2003
 

La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 3 et 4 décembre, à Paris, à l'Assemblée nationale, sous la présidence de son co-président, M. Yves Bur.

 

Elle a entendu Mme Françoise Diehlmann, membre du conseil d'administration de l'OFAJ ; M. Daniel Groscolas, ancien Secrétaire général de l'OFAJ, membre du conseil d'administration, représentant le Conseil des communes et des régions d'Europe, M. Jean-Louis Plé, Conseiller technique pour la jeunesse du Ministre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche ; Mme Hélène Mathieu, membre du conseil d'administration de l'OFAJ, Directrice de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative ; Mme Audrey Delacroix, responsable des questions communautaires et des relations franco allemandes à cette direction ; Mme Amélie Casadevall, membre du conseil d'administration, représentant le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie ; M. Stéphane Hessel, membre du conseil d'administration ; Mme Corinne Baudelot, membre du conseil d'administration de l'OFAJ, représentant le CNAJEP, Directrice de Peuple et Culture ; Mme Nicole Bary, membre du conseil d'administration de l'OFAJ, en tant que personnalité qualifiée.

Les parlementaires français et allemands, membres de la mission, ont posé des questions sur la vocation de l’OFAJ aujourd’hui, son budget, son déménagement, les relations passées et à venir entre le conseil d’administration et le secrétariat général, le positionnement du Secrétaire général adjoint et le rôle de la tutelle. Ils ont interrogé les intervenants sur la composition du conseil d’administration de l’Office : celui-ci doit-il inclure des parlementaires ? Quelle doit y être la place des personnalités qualifiées et des associations bénéficiaires des subventions de l’OFAJ ? Ne serait-il pas souhaitable de resserrer ce conseil et de créer un comité consultatif qui l’assisterait ? 

Ils ont également débattu de la dérive de l’OFAJ vers l’évènementiel et de la manière dont l’OFAJ pourrait contribuer à l’apprentissage de l’allemand en France et du français en Allemagne. 

Abordant les missions de l’OFAJ, Mme Françoise Diehlmann a souligné que le dialogue des sociétés civiles a disparu au profit des projets européens, tandis que la pédagogie a été remplacée par l’évènementiel et le festif. Puis elle a stigmatisé le retard apporté au transfert du siège de l’Office à Montreuil, et souhaité que le conseil d’administration soit réanimé. 

M. Daniel Groscolas a rappelé l’historique de l’OFAJ, l’évolution de ses missions et de ses moyens, et remarqué l’étendue des pouvoirs conférés au Secrétaire général, en poste pour cinq ans, dans un contexte où ses relations avec le Secrétaire général adjoint découlent surtout de rapports personnels qui peuvent difficilement être organisés par un texte. Il a regretté la lourdeur du fonctionnement administratif de l’OFAJ et souligné le grand intérêt de la politique de partenariat de l’Office, qui lui permet de toucher un large public et de diversifier ses manifestations tout en aboutissant à une meilleure gestion des sommes qui lui sont allouées. Il a évoqué les nouveaux programmes menés à l’égard des pays européens, les jumelages tripartites et le volontariat, en rappelant qu’il est parfois difficile d’organiser des manifestations comportant moins de participants. 

M. Jean-Louis Plé a mentionné les travaux conjoints qui ont permis, en 2003, de recadrer les priorités de l’OFAJ pour l’année à venir en portant une plus grande attention à l’engagement des jeunes, l’élargissement de l’Union européenne, l’apprentissage linguistique, la reconnaissance des expériences acquises, les bonnes pratiques et les échanges sportifs. Il a souhaité une ouverture du conseil d’administration à des parlementaires, mais aussi à des représentants d’entreprises, à des élus locaux impliqués dans les politiques éducatives locales et le développement de leurs territoires, ainsi qu’à davantage de jeunes. 

Mme Hélène Mathieu a rappelé combien les dernières années avaient été difficiles, du fait des retards apportés au transfert du siège à Montreuil, alors même que le gouvernement français avait confirmé son choix et apportait sa garantie. Elle a souligné les avantages de la solution trouvée, l’édifice choisi devant comprendre 1200 mètres carrés de bureaux, un rez-de-chaussée, des locaux d’archivage et permettre l’aménagement d’un cyber-café. Elle a estimé surannée la composition actuelle du conseil d’administration, tout en attirant l’attention sur la complexité de la présence des bénéficiaires dans cette structure et en souhaitant qu’il comprenne beaucoup plus de jeunes. Elle a affirmé que ce serait condamner l’OFAJ que de lui donner l’apprentissage des langues comme mission prioritaire. Elle a indiqué qu’elle attendait des commissaires aux comptes une étude sur le budget, des Inspecteurs généraux et des évaluateurs de l’Institut de Munich des idées sur le fonctionnement de l’Office et la pédagogie, et des parlementaires des orientations politiques. 

Mme Audrey Delacroix a souligné l’importance de la relance actuelle de la dynamique franco-allemande, qui influence également de manière positive les relations avec les autres pays membres de l’Union européenne et les nouveaux adhérents. Elle a insisté sur l’intérêt de la prochaine conférence des jeunes européens qui se tiendra à Paris du 13 au 16 avril prochains, et sur les mesures envisagées pour favoriser la mobilité professionnelle.

Mme Amélie Casadevall a souhaité davantage de transparence dans le fonctionnement de l’OFAJ en ce qui concerne l’attribution de subventions et l’évaluation interne de ses actions. Elle s’est félicitée de la normalisation en cours de son calendrier budgétaire, et commenté les conditions d’adoption et d’exécution des budgets de l’OFAJ depuis l’an 2000.

Mme Amélie Casadevall a considéré que le règlement financier laisse au conseil d’administration, en principe, une place qui pourrait être plus importante. Elle a estimé que le conseil ne se réunissait pas suffisamment souvent, que sa configuration était trop large pour être opérationnelle, et que le profil de ses membres était trop varié. Il serait possible de le resserrer autour du contrôle des décisions à caractère stratégique, quitte à créer un comité scientifique. 

M. Stéphane Hessel a relevé que la position pertinente du gouvernement français d’installer le siège de l’OFAJ à Montreuil n’avait pas été mise en œuvre du fait de certaines réticences qui avaient fait perdre un temps considérable. Il a commenté les modalités de gestion de l’OFAJ, souhaité que le nouveau Secrétaire général soit nommé en temps utile et que la question du siège soit résolue rapidement et définitivement. Il a relevé que le conseil d’administration souhaitait une gestion plus rigoureuse, une amélioration de la concertation et qu’il aimerait jouer un rôle plus important en matière d’évaluation. Le conseil ne saurait être ni une chambre d’enregistrement, ni un conseil de surveillance permanent. Il doit se réunir plus fréquemment, être suffisamment informé, tandis que sa composition doit être revue, même si cette réforme est par nature complexe et difficile.

M. Stéphane Hessel s’est interrogé sur la manière dont l’OFAJ pourrait contribuer à réduire le déficit linguistique, et a exprimé sa conviction que l’Office ne devait pas abandonner le travail qu’il avait entrepris dans le domaine de la mémoire. Il ne s’agit pas seulement de réfléchir aux horreurs du nazisme, mais aussi de rappeler les difficultés que l’Europe a connues pour se constituer après des guerres nombreuses, car c’est en évoquant le passé qu’on peut le dépasser.  

Mme Corinne Baudelot a souligné que l’OFAJ fonctionne selon une logique de subsidiarité : il agit rarement seul et intervient en complément ou en soutien d’activités associatives ; il rend l’échange possible en aidant au lancement de projets. Il n’est donc pas concevable que les associations ne s’expriment qu’au sein d’une instance purement consultative : ce serait contraire aux fondements mêmes de la conception française de l’action associative. La création d’un comité consultatif serait une bonne idée si ses fonctions sont complémentaires à celles du conseil d’administration et si le rôle des associations au sein du conseil n’en est pas diminué.

Mme Corinne Baudelot  a souligné le souci de rigueur qui prévaut au sein du réseau du CNAJEP, et indiqué que peu d’associations sont aujourd’hui capables d’organiser des programmes transfrontaliers. Critique à l’égard de certaines manifestations, telles les « events », elle s’est félicitée des dispositifs administratifs et financiers mis en place par l’OFAJ, qui sont d’accès plus facile que les programmes du Fonds Social européen. 

Mme Nicole Bary a regretté que le conseil d’administration n’ait pas été amené à débattre des grandes orientations que l’OFAJ devrait mettre en œuvre, ni de ses missions. Elle a expliqué quel rôle peuvent y jouer les personnalités qualifiées, en décrivant les projets expérimentaux qu’elle réalise avec des écrivains allemands qu’elle fait venir dans des classes françaises, dans le cadre de travaux pluridisciplinaires associant professeurs de français et d’histoire, pour que les élèves découvrent que la langue allemande n’est pas seulement l’apanage de manuels scolaires. Elle a enfin souligné l’importance du travail sur la mémoire que mène l’Office dans le contexte européen et qui a pour objectif de faire découvrir aux jeunes leur patrimoine commun.

 

La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Berlin, les 12 et 13 janvier, sous la présidence de M. Andreas Schockenhoff, co-président.

 


 

Compte rendu n° 2 : réunion des 3 et 4 novembre 2003 à Berlin
 

 La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la Jeunesse s’est réunie les 3 et 4 novembre, à Berlin, au Bundestag, sous la présidence de son co-président, M. Andreas Schockenhoff.

 

 Elle a entendu Mme Babette Nieder, Secrétaire générale de l’OFAJ ; Mmes Dominique Granoux et Anett Wassmuth, membres du comité du personnel ; M. Michel Cullin, Secrétaire général adjoint de l’OFAJ ; M. Karl Spelberg, membre du Conseil d’administration, représentant l’Assemblée permanente des chambres de métier allemandes ; M. Peter Fricke, membre du Conseil d’administration, directeur au ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse ; M. Werner Lauk, membre du Conseil d’administration, conseiller au ministère des Affaires étrangères.

 Les parlementaires français et allemands, membres de la mission, ont posé des questions sur les objectifs que poursuit l’OFAJ, quarante ans après sa création, au moment où l’Union européenne va s’élargir, et sur la place respective que l’OFAJ accorde à l’apprentissage linguistique et aux échanges interculturels. Ils se sont inquiétés des conditions de fonctionnement de l’OFAJ pendant la période de deux ans où son conseil d’administration ne s’est pas réuni. Ils ont souhaité obtenir des précisions sur les conditions du transfert de son siège à Montreuil.

 Les parlementaires ont également questionné les personnalités auditionnées sur le budget de l’OFAJ, sur la répartition des rôles entre le Secrétaire général et son adjoint, sur la relation du secrétariat général avec les autorités de tutelle, sur la composition du conseil d’administration, et sur la politique du personnel de l’Office.

 Mme Babette Nieder, Secrétaire générale, a commenté l’évolution du budget de l’OFAJ en remarquant que la diminution continue du pouvoir d’achat des contributions gouvernementales n’avait pas empêché une augmentation concomitante du nombre de programmes gérés par l’Office, grâce à des efforts constants de productivité.

 Puis elle a rappelé les trois missions principales qu’assume l’OFAJ aujourd’hui : la transmission de compétences-clé pour les jeunes en Europe  ; l’apprentissage interculturel, notamment pour les jeunes issus de l’immigration, dans la perspective d’une meilleure acceptation des différences ; le transfert de l’expérience franco-allemande de réconciliation à des pays tiers. Elle a relevé que les axes d’intervention retenus les deux dernières années sont ceux qui figurent dans le rapport d’orientation 2000-2002 adopté par le conseil d’administration.

 La Secrétaire générale de l’OFAJ a indiqué qu’en l’absence de convocation du conseil d’administration par les ministres de tutelle, ses membres s’étaient réunis séparément, par nationalité, et que la décision du transfert du siège à Montreuil avait été prise en dehors du conseil d’administration. Elle a souligné que la responsabilité de convoquer le conseil d’administration ne relève pas des compétences du Secrétaire général et estimé possible d’envisager une évolution de la composition du conseil qui pourrait par ailleurs être doté d’un bureau. Elle a souhaité que le transfert du siège de l’Office ne se traduise pas par un affaiblissement de ses activités.

 Mmes Dominique Granoux et Anett Wassmuth, membres du comité du personnel, ont expliqué le système de représentation du personnel dans une organisation régie par des règles particulières. Elles ont regretté que la commission d’arbitrage qui se réunit pour régler les conflits du travail n’ait pas été en mesure de fonctionner à la suite de la démission de son président qui n’a pas encore été remplacé.

 M. Michel Cullin, Secrétaire général adjoint, a souhaité une évolution de la pédagogie de l’OFAJ, qui doit dépasser la phase de la réconciliation tout en conservant la mémoire de ce qui s’est passé, et élaborer des stratégies nouvelles reposant tant sur l’apprentissage linguistique que sur les échanges interculturels. Il s’est prononcé en faveur d’un élargissement du rôle de l’OFAJ au reste de l’Europe, l’Office ne pouvant plus se cantonner aux relations bilatérales, dans un contexte où la notion de bon voisinage devient de plus en plus importante. L'Office ne doit cependant pas devenir un centre européen de la jeunesse, mais au contraire continuer d’être un outil de coopération franco-allemande en Europe, dans la perspective de la construction européenne.

 Le Secrétaire général adjoint a souligné la nécessaire complémentarité entre la formation scolaire et extrascolaire, à laquelle l’OFAJ doit contribuer en rapprochant ces deux univers qui s’ignorent. Il a souhaité que l’Office diversifie ses partenaires, notamment en développant ses relations avec le monde de l’entreprise, et s’est élevé avec force contre une politique « événementielle » n’ayant d’autre but que d’offrir aux jeunes des occasions de divertissement sans contenu.

 Soulignant que l’absence durable de réunions du conseil d’administration avait été liée à la difficulté d’aboutir à la décision de transfert du siège de l’OFAJ à Montreuil, le Secrétaire général adjoint a rappelé que les nouvelles orientations de l’OFAJ avaient été prises lors du conseil d’administration d’Aubervilliers en 1999. Il a souhaité l’élaboration d’un nouveau règlement du conseil d’administration, l’ouvrant à d’autres partenaires et lui permettant de réunir ses membres en formation restreinte, tout en disposant d’un secrétariat qui lui serait propre. Il s’est aussi prononcé pour une évolution du rôle du Secrétaire général adjoint qui actuellement n’en joue aucun dans le processus interne de décision, alors qu’il devrait être un co-décideur.

 M. Karl Spelberg, membre du Conseil d’administration, représentant l’ Assemblée permanente des chambres de métier, a souligné l’intérêt de stages longs pour les apprentis et les jeunes travailleurs, d’une durée supérieure à deux semaines. Il a regretté que le nombre de participants à ce type d’échanges ne soit pas plus élevé, du fait de l’insuffisance des moyens financiers. Il a indiqué que dans ce type d’échanges, la contribution de l’Office dépassait largement son apport financier du fait de son expérience et de son rôle d’organisation, qu’il soit amené à préparer les entreprises à l’accueil d’un étranger, à organiser des cours de langues ou à assurer le suivi au quotidien de ces échanges.

 M. Peter Fricke, membre du conseil d’administration, directeur au ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse, a indiqué que les gouvernements français et allemands se sont efforcés d’organiser le déménagement de l’OFAJ et l’acquisition d’un bâtiment pour en héberger le siège à Montreuil, ce que souhaitait la partie française, de telle sorte que le budget de l’OFAJ n’en subisse pas les conséquences. Ce transfert du siège est resté pendant deux ans un point de litige, la partie allemande, qui avait mis à disposition gratuite un bâtiment à Berlin, souhaitant que la partie française fasse de même. Le désaccord sur cette question, tranché en 2002 (date à laquelle le gouvernement français a décidé de garantir la prise en charge des surcoûts liés à cette opération), a été la cause de l’absence de réunion du conseil d’administration pendant deux ans. Durant cette période, les membres du conseil d’administration ont toutefois été informés des questions essentielles concernant le fonctionnement de l’OFAJ.

 M. Fricke a regretté la moyenne d’âge trop élevée des employés de l’Office et expliqué les particularités de leur statut. Puis il a confirmé que le statut actuel de l’OFAJ ne permettait pas de définir les compétences propres du Secrétaire général adjoint, qui est du reste nommé indépendamment du Secrétaire général, sans coordination ni consultation entre les deux gouvernements. Il a estimé superflue la création d’un bureau du conseil d’administration, mais s’est déclaré prêt à examiner la participation de députés au conseil.

 M. Werner Lauk, membre du Conseil d’administration, conseiller au ministère des Affaires étrangères, a indiqué que le débat sur les perspectives de l’Office porte actuellement sur l’ouverture à des pays tiers d’Europe centrale ou orientale, ou du sud de la Méditerranée, sur l’évaluation des actions engagées à l’égard des jeunes issus de l’immigration, et sur le bien-fondé d’une politique de grandes manifestations dont l’impact n'est pas toujours certain.

 Souhaitant une réflexion sur la pertinence des actions de l’Office, la formation des accompagnateurs et la répartition entre dépenses administratives et dépenses d’intervention, M. Lauk s’est prononcé en faveur d’une ouverture du conseil d’administration à des parlementaires, mais aussi à des représentants de fondations et à des « sponsors ». Il a souhaité que la répartition des tâches entre le Secrétaire général et son adjoint soit précisée, et que le régime des indemnités versées au personnel soit actualisé.

 

 La prochaine réunion de la mission d’information se tiendra à Paris, à l’Assemblée nationale, les 3 et 4 décembre 2003, sous la présidence de M. Yves Bur, député du Bas-Rhin.


 

Compte rendu n° 1 : Réunion constitutive de la mission (2 octobre 2003)
 

Lors de leur réunion constitutive qui s'est tenue à l'Assemblée nationale le 2 octobre 2003, les députés français et allemands membres de la mission d'information ont élu leur bureau et débattu de l’objet de leur mission, des modalités d’organisation de leur travail et de leur programme prévisionnel.

La mission d’information se réunira deux jours par mois, alternativement en France et en Allemagne, jusqu’en juin 2004, date à laquelle elle remettra son rapport. Une ou deux réunions pourraient se tenir en région .

La mission aura pour objet d’évaluer les objectifs, les moyens et les programmes de l’OFAJ, quarante ans après la signature du traité de l’Élysée, dans un contexte qui a depuis lors beaucoup évolué. Elle s’interrogera sur l’évolution des objectifs de l'OFAJ, sur l’adéquation entre ses programmes et les objectifs à poursuivre, les moyens à sa disposition, la manière de rendre son action plus efficace, sa politique de communication, la contribution à apporter aux jumelages, les nouveaux projets à mettre en œuvre et l’adaptation éventuelle des textes qui fondent son action.

La mission d’information accordera une attention particulière au rôle de l’OFAJ dans la promotion de la langue française en Allemagne et de langue allemande en France, qui doit faire l’objet d’une politique volontariste pour contrecarrer l’évolution actuelle qui est fort préoccupante car elle risque d’aboutir à un monolinguisme en Europe, alors que l’apprentissage des langues devrait s’inscrire dans un projet plus global entre les deux pays. Elle s’interrogera en particulier sur la manière de motiver les jeunes français et allemands et de leur donner le goût de connaître la langue et la culture de leur partenaire. 

Les relations avec les pays tiers seront de même au centre des préoccupations des parlementaires membres de la mission.

La mission d’information procédera à des auditions, tant en France qu’en Allemagne. Elle compte tout d’abord entendre les responsables administratifs de l’OFAJ, son Conseil d’administration, ainsi que les autorités ministérielles en charge de l’Office. Elle rencontrera également des experts des questions franco-allemandes et de la politique de la jeunesse, des bénéficiaires des programmes de l’OFAJ et des acteurs qui participent à ses programmes. Elle se rendra «sur le terrain » pour constater comment ces programmes se déroulent et la manière dont ils sont perçus.

 

Sa prochaine réunion se tiendra à Berlin, au Bundestag, les 3 et 4 novembre 2003. 

 


Résumé du rapport

 

La mission d’information de l’Assemblée nationale et du Bundestag sur l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) a été créée par décision commune des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Bundestag, le 22 janvier 2003. Comprenant six députés français (M. Yves Bur, M. Jean-Pierre Brard, M. Michel Herbillon, M. Jean-Yves Hugon, M. Jean-Louis Idiart et M. François Rochebloine) et six députés allemands (M. Andreas Schockenhoff, Mme Monika Griefahn, Mme Bettina Hagedorn, Mme Antje Hermenau, Mme Sibylle Laurischk et M. Stefan Müller), elle a été coprésidée par MM. Yves Bur (UMP) et Andreas Schokenhoff (CDU).
La mission a tenu sa réunion constitutive le 2 octobre 2003 à Paris. Elle s’est réunie ensuite une fois par mois, alternativement à Paris et à Berlin, ainsi qu’à Francfort-sur-l’Oder, Lyon et Stuttgart. Elle a auditionné les ministres chargés de la tutelle de l’Office, ses secrétaires généraux actuels et passés, les membres de son conseil d’administration, des fonctionnaires des administrations centrales et territoriales, des universitaires ainsi que de nombreux praticiens des échanges franco-allemands et les partenaires associatifs de l’Office.
Le rapport de cette première mission d’information commune franco-allemande, cosigné à l’unanimité de ses membres, n’a pas de précédent dans l’histoire de la coopération interparlementaire entre les deux pays.

 Un cadre d’ensemble inchangé depuis 1963

L’Office a été créée par un accord bilatéral en date du 5 juillet 1963, intervenu quelques mois seulement après la signature du traité de l’Elysée (22 janvier 1963). L’accord assigne pour mission à la nouvelle institution de « resserrer les liens qui unissent les jeunes des deux pays » et de « renforcer leur compréhension mutuelle » à travers plusieurs canaux : rencontres et échanges d’écoliers, d’étudiants et de jeunes travailleurs, échanges à caractère socioprofessionnel et technologique, déplacements de groupes, manifestations sportives et de jeunesse mais aussi actions d’information et soutien aux institutions extra-scolaires se consacrant à la diffusion de la langue de l’un ou l’autre pays.
L’Office, qui jouit de la personnalité morale, est une organisation internationale au sens du droit public. Il est dirigé par un conseil d’administration, composé de quinze membres français et quinze membres allemands désignés par leurs gouvernements respectifs et présidé par le ministre chargé des questions de jeunesse compétent. 
L’essentiel des responsabilités exécutives revient au secrétaire général, choisi alternativement tous les cinq ans par les autorités françaises ou allemandes et secondé par un adjoint de l’autre nationalité : depuis janvier 2004, M. Max Claudet (ancien directeur de l’Institut français de Berlin) et Mme Eva Sabine Kuntz ont pris la suite du binôme constitué par Mme Babette Nieder et M. Michel Cullin. Il revient notamment au secrétaire général de préparer le projet de budget et de l’exécuter une fois adopté par le conseil d’administration, ainsi que de gérer le personnel.
L’Office est essentiellement financé par des contributions versées par les deux gouvernements, d’un montant identique (10,2 millions € par pays et par an en 2002, 2003 et 2004) et qui représentent environ 90 % de ses ressources.

 L’Office franco-allemand pour la jeunesse en 2004 : une institution dans les turbulences

L’Office est aujourd’hui une institution dans les turbulences, du fait de dysfonctionnements internes préoccupants et de choix stratégiques aventureux, qui sont susceptibles de déboucher sur la remise en cause de son existence même.
Sur le plan interne, la présence au conseil d’administration d’associations bénéficiaires des subventions de l’Office alimente les critiques entendues sur une « logique d’abonnement » et sur la reconduction systématique des crédits année après année, sans évaluation du caractère innovant des projets proposés.
Le déménagement de l’Office en France et son installation prévue à Montreuil au deuxième semestre 2006 ont suscité de vives tensions. Celles-ci ont provoqué la paralysie de son conseil d’administration — puisque celui-ci ne s’est pas réuni pendant 26 mois — et conduit, de fait, à un transfert du pouvoir de décision entre les mains du secrétaire général. Les choix stratégiques effectués dans un passé récent, notamment le développement d’une stratégie de communication événementielle coûteuse, ont conduit à des dérapages budgétaires à répétition, sans que leur impact sur l’audience des actions de l’Office soit démontré.
La mission a également constaté qu’existent de nombreux freins au renouvellement du personnel, qui privent l’Office de la possibilité d’un recrutement extérieur suffisant et dont la nécessité dans certains domaines (gestion, finances, informatique) est pourtant clairement avérée.
Plus fondamentalement, les activités multiples de l’Office — qui se répartissent entre les quatre bureaux « Découvertes » (programmes d’échanges à destination des publics d’âge scolaire, représentant 43,5 % des dépenses d’intervention en 2004), « Emploi et solidarité » (programmes destinés à soutenir l’accès des jeunes à l’emploi, 27,1 % des dépenses), « Formation interculturelle » (formation des pédagogues et élaboration d’outils pédagogiques, 19,1 % des dépenses) et « Forum société » (manifestations diverses et projets pilotes, 10,1 % des dépenses) — sont souvent apparues aux membres de la mission éclatées dans des domaines excessivement nombreux, au bénéfice de publics trop réduits et soumises à des conditions d’accès trop restrictives.

 Propositions pour une réforme d’ensemble de l’Office

L’Office a apporté, au cours des années passées, une contribution sans équivalent à la réconciliation, puis à l’amitié franco-allemande : sur l’ensemble de la période 1963-2002, ce sont au total 6,2 millions de jeunes qui auront bénéficié de subventions accordées par l’Office dans le cadre de plus de deux cent mille programmes.
Dès lors que les attentes des jeunes sont en perpétuelle évolution et que l’Union européenne est désormais le cadre où l’exemplarité de la relation franco-allemande s’exprime, la mission préconise une redéfinition des missions de l’Office, autour de priorités stratégiques claires et en nombre limité.
L’aide à la connaissance de la langue du partenaire doit être replacée au cœur des priorités. Face au déclin préoccupant de l’apprentissage de l’allemand en France —en 2000, seuls 9,4 % des élèves de 6e étudient l’allemand en première langue vivante et 19,5 % des élèves de 4e en deuxième langue vivante — et, dans une moindre mesure, du français en Allemagne, l’Office ne saurait pallier les défaillances du système d’enseignement. Il doit néanmoins concentrer ses efforts sur la promotion de la langue du partenaire pendant l’enseignement primaire et sur la mise en place d’échanges de longue durée entre familles, écoles et enseignants.
Il en va de même des programmes destinés aux jeunes au moment de leur entrée dans la vie professionnelle, dès lors que la maîtrise de la langue du partenaire principal représente toujours un avantage important.
La mission estime également que les structures de l’Office doivent être modernisées. Au-delà d’un statut d’organisation internationale peut-être devenu inapproprié, la procédure de désignation des secrétaires généraux doit être revue, afin de garantir la pleine complémentarité des visions, des compétences et des expériences.
Le conseil d’administration devrait être réduit et se concentrer sur ses missions d’ordre stratégique et budgétaire. Un conseil d’orientation à créer, où les partenaires de l’Office seraient représentés, réunirait en son sein les compétences techniques pour une orientation programmatique de l’Office (évaluation de la qualité et de la portée des projets présentés, ainsi que de la compatibilité avec les orientations fixées par les deux gouvernements).
La gestion financière de l’Office doit être assainie, les procédures de passation des marchés révisées, l’évaluation généralisée et les moyens dégagés par une gestion plus rigoureuse (frais administratifs, régime indemnitaire des personnels) réaffectés sur les missions prioritaires. Après mise en œuvre de ces mesures d’économie, il conviendra d’augmenter les moyens alloués à l’Office par les deux États, si de nouvelles missions lui sont confiées — notamment pour permettre à chaque jeune apprenant la langue du partenaire de passer, au cours de sa scolarité, un séjour dans l’autre pays.

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