CONVENTION
SUR
L’AVENIR DE L’EUROPE
(Dernière mise à
jour : 4 mars 2002)

LA CONVENTION
EN 8 FICHES
1.
Pourquoi les chefs d’État et de gouvernement européens ont-il
décidé de créer une Convention sur l’avenir de l’Europe?
Pour réussir l’élargissement
et éviter une paralysie de son système décisionnel, l’Union
européenne doit procéder à une réforme en profondeur de son
architecture institutionnelle. En
décembre 2000, lors du Conseil européen de Nice, les quinze
chefs d’État et de gouvernement ont lancé un large débat sur l’avenir
de l’Union. Ce débat s’est déroulé en deux temps :
-
Une
première phase a consisté, au cours du second semestre 2001,
à lancer des débats nationaux sur l’avenir de l’Europe.
La France a ainsi organisé de nombreux forums régionaux sur
l’avenir de l’Union qui, largement ouverts à la société
civile, ont permis aux citoyens de faire entendre leur voix
sur l’Europe.
-
Depuis
le 1er janvier 2002, le débat sur l’avenir de l’Union
est entré dans sa phase européenne. Au Conseil européen de
Laeken, les Quinze ont décidé de convoquer une Convention
rassemblant les principales parties prenantes du débat sur l’avenir
de l’Union. Tirant les conclusions des différents débats
nationaux, les chefs d’Etat et de gouvernement européens
ont souhaité assurer une préparation aussi large et aussi
transparente que possible de la prochaine Conférence
intergouvernementale qui devra, probablement à la fin de l’année
2003, adopter une réforme des institutions. La Convention sur
l’avenir de l’Europe s’inspire quant à la méthode de l’expérience
réussie de la Convention chargée d’élaborer la Charte des
droits fondamentaux proclamée à Nice en décembre 2000.
En décidant de créer
une Convention qui sera chargée de proposer une réforme des
institutions, les dirigeants européens ont ainsi souhaité
permettre une réflexion la plus ouverte possible sur l’avenir
de l’Europe en reconnaissant notamment un véritable droit d’expression
aux Parlements nationaux.
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2.
Quel est le mandat de la Convention ?
Selon
la Déclaration de Laeken, la Convention " aura pour
tâche d’examiner les questions essentielles que soulève le
développement futur de l’Union et de rechercher les
différentes réponses possibles ".
Les
4 thèmes retenus par la Déclaration sur l’avenir de l’Union,
annexée au Traité de Nice, sont au nombre des sujets qui devront
être examinés par la Convention. Il s’agit de :
-
la répartition
des compétence entre l’Union et les Etats membres,
-
la
simplification des traités,
-
le statut de la
Charte des droits fondamentaux,
-
le rôle des
Parlements nationaux dans la future architecture
institutionnelle de l’Union.
Mais
la Convention étant maîtresse de son ordre du jour, elle ira
au-delà de ces quatre thèmes. Elle devra apporter des réponses
ambitieuses au défi démocratique de l’Europe et aux attentes
du citoyen. Il s’agit de définir les nouvelles missions et les
nouvelles responsabilités de l’Union européenne face à la
mondialisation.
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3.
Qui compose la Convention ?
La
Convention est composée de 105 membres titulaires parmi
lesquels un Président, deux Vice-Présidents et :
-
15
représentants des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats
membres (1 par Etat membre)
-
30 membres des
Parlements nationaux (2 par Etat membre)
-
16 membres du
Parlement européen
-
2 représentants
de la Commission
Les
13 pays candidats à l’adhésion seront représentés dans les
mêmes conditions que les Etats membres mais n’auront pas le
droit de vote.
La
composition de la Convention fait apparaître une forte
représentation parlementaire puisque les députés des Parlements
nationaux et les députés européens constituent près des trois
quarts des membres.
13
personnes auront un statut d’observateur : 3 représentants
du Comité économique et social, 3 représentants des partenaires
sociaux, 6 représentants des régions d’Europe, et le médiateur
européen.
L’organe
directeur de la Convention est un Présidium composé de 12
membres :
Le
Président et les 2 Vice-présidents de la Convention
Les représentants de tous les Gouvernement qui pendant la
Convention exercent la présidence du Conseil, c’est-à-dire l’Espagne,
le Danemark et la Grèce.
2 représentants des Parlements nationaux
2 représentants du Parlement européen
2 représentants de la Commission européenne
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->
Composition de la Convention
4.
Où siègera la Convention ?
La Convention tiendra ses
réunions plénières à Bruxelles, dans l’hémicycle du
Parlement européen.
Entre chaque réunion
plénière, des groupes de travail devraient se réunir à
Bruxelles dans les locaux du Parlement européen. Mais rien n’interdit
a priori une délégation de la Convention de se rendre dans un
pays membre ou candidat dans le cadre d’une éventuelle mission
d’information.
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5.
Quel est le calendrier de travail de la Convention ?
La Convention est réunie
pour une durée d’un an et tiendra sa réunion inaugurale à Bruxelles le jeudi 28 février 2002.
Elle devrait présenter
un document d’étape en juin 2002 lors du Sommet de Séville, à
la fin de la présidence espagnole, puis son rapport définitif à
Athènes en juin 2003.
Entre temps, le
Président de la Convention informera régulièrement le Conseil
sur l’état d’avancement de ses travaux.
Au second semestre 2003
(sous présidence italienne), ou au début de l’année 2004, une
Conférence intergouvernementale sera chargée de trancher parmi
les propositions formulées par la Convention afin de proposer l’adoption
d’un nouveau traité.
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6.
La Convention sera-t-elle ouverte sur la société civile ?
La Convention sera une
instance très largement ouverte sur la société civile. Le
Président Valéry Giscard d’Estaing a d’ailleurs indiqué qu’il
souhaitait que ses travaux commencent par une phase d’écoute de
la société civile, qui devrait prendre la forme d’auditions.
La Convention appuiera
également sa réflexion sur les conclusions des débats nationaux
sur l’avenir de l’Europe et restera en relation permanente
avec les représentants de la société civile.
La Déclaration de Laeken
prévoit en effet que " pour élargir le débat et y
associer l’ensemble des citoyens, un Forum sera ouvert aux
organisations représentant la société civile (partenaires
sociaux, milieux économiques, organisations non gouvernementales,
milieux académiques, etc.). Il s’agira d’un réseau
structuré d’organisations qui seront régulièrement informées
des travaux de la Convention. Leurs contributions seront versées
au débat. Ces organisations pourront être auditionnées ou
consultées sur des sujets particuliers selon des modalités à
déterminer par le Présidium ".
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7.
Les débats de la Convention seront-ils publics ?
Tous
les débats de la Convention seront rendus publics et mis en
ligne sur un site Internet spécifique, actuellement en construction.
Les travaux de la
Convention seront régis par le principe de transparence et l’ensemble
des documents officiels seront rendus publics.
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8.
Quelle sera l’articulation entre la Convention et la future
Conférence intergouvernementale qui sera chargée de réformer
les institutions de l’Union ?
La Convention est un
organe consultatif chargé d’établir un document final qui
pourra comprendre soit différentes options, en précisant le
soutien qu’elles ont recueilli, soit des recommandations en cas
de consensus. Il appartiendra alors à la Conférence
intergouvernementale de trancher parmi les éventuelles options
dans la perspective de l’adoption d’un nouveau traité.
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