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9 mars 2002 : Bicentenaire de la naissance de Victor Hugo



Victor Hugo, photographie de Paul Nadar (1884)
© Assemblée nationale

 

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1902 - 2002 : Victor Hugo
Du centenaire au bicentenaire

par le
Service de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale

 

L'année 2002 est marquée par la commémoration du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. De très nombreuses manifestations sont d'ores et déjà prévues, y compris à l'Assemblée nationale où il siégea de 1848 à 1851. A l'approche de cet anniversaire, le service de la Bibliothèque s'est penché sur la célébration du centenaire de cette naissance.

A cette époque, le Président de la République était Émile Loubet, le Président du Conseil, du 22 juin 1899 au 7 juin 1902, Pierre Waldeck-Rousseau, le Président de la Chambre des députés Paul Deschanel, le Président du Sénat Armand Fallières, le Président du Conseil de Paris Louis Dausset, et le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts Georges Leygues.

L'hugolâtrie battait son plein, comme l'atteste le curieux livre, édité en 1902, Victor Hugo par le bibelot qui, dans un inventaire à la Prévert, recense différents objets populaires à l'effigie d'Hugo, allant des chenets en fonte aux pantoufles en passant par le parfum Feuilles d'automne ou le faux-col Ruy Blas

La contribution d'Avner Ben-Amos, Les funérailles de Victor Hugo (in Les lieux de mémoire), retrace le contexte politique dans lequel se déroulèrent tant les funérailles de Victor Hugo que la commémoration de sa naissance.

En 1885, « … tout le problème du régime encore jeune est d'annexer l'émotion populaire en conjurant la menace, d'orchestrer les débordements, et, en élargissant la base d'unanimité, de faire d'une manifestation géante une démonstration de force à la fois contre la droite et contre l'extrême gauche, un test de la cohérence et de la stabilité républicaine. (…) En 1902, alors que l'on entendait encore les échos de l'Affaire Dreyfus, les pouvoirs publics organisèrent une imposante cérémonie fermée au Panthéon avec la participation de tous les grands corps de l'État pour célébrer par des discours, de la musique et des déclamations de poèmes de Hugo la mémoire du poète qui "a défendu l'idéal républicain fait de justice et de bonté" (G. Leygues). Le conseil municipal estima nécessaire d'organiser une cérémonie plus populaire, en plein air, à la place des Vosges où la Maison de Victor Hugo devait être ouverte un an plus tard. »

La célébration du centenaire de la naissance de Victor Hugo fit donc l'objet d'une très officielle commémoration, marquée par d'imposantes cérémonies organisées de façon distincte par l'État et par la Ville de Paris.

I - LA COURSE A LA CÉLÉBRATION

Les fêtes du centenaire de Victor Hugo eurent pour prélude la donation de la collection de Paul Meurice, exécuteur testamentaire de Victor Hugo, à la Ville de Paris. Dans la séance du Conseil municipal du 21 juin 1901, son neveu, François Froment-Meurice, donna lecture de la lettre par laquelle Paul Meurice annonçait la donation que lui-même et les petits-enfants de Victor Hugo offraient à la Ville de Paris ; il proposait en outre à la Ville de Paris de transformer l'ancienne maison de Victor Hugo, place des Vosges, qui était devenue une école communale, en musée.

Cette lettre se terminait ainsi :

« … Nous offrons le musée à Paris, nous demandons à Paris le cadre pour le musée.

Le 26 février sera célébré le centenaire du poète. Ce jour-là, sur la place qui porte son nom, on inaugurera le monument de Victor Hugo. Si le Conseil municipal veut bien accepter notre offre et notre requête, on pourrait inaugurer aussi la maison de Victor Hugo. Le soir, la Comédie Française donnera la reprise des Burgraves. Ce serait là une journée historique et poétique qui honorerait à la fois Victor Hugo, Paris et la France ».

Le 11 novembre 1901 fut adoptée par le Conseil municipal la proposition suivante : « Une fête sera organisée place des Vosges, à l'occasion du centenaire de la naissance de Victor Hugo », et un crédit de 300.000 francs fut ouvert pour organiser ces festivités.

Curieusement, ce n'est que le 31 janvier 1902, ce qui paraît bien tardif, que fut adopté en Conseil des ministres un projet de loi débutant ainsi :

« Le 26 février 1902 sera la date du premier centenaire de Victor Hugo.

La France voudra honorer avec éclat la mémoire du poète qui enrichit la langue nationale d'une incomparable splendeur, du citoyen en qui la démocratie salue avec orgueil l'un de ses fils les plus illustres, l'un des défenseurs les plus passionnés de la liberté et du droit, de l'homme de génie qui remplit le XIXe siècle de sa gloire.

Le Gouvernement vous propose de célébrer le centenaire de Victor Hugo par des fêtes officielles. »

Ce projet de loi, déposé le 4 février 1902, discuté le 20 février à la Chambre des députés, le 21 au Sénat, fut adopté dans les deux chambres à l'unanimité. Le gouvernement y demandait l'ouverture d'un crédit de 80 000 francs pour : l'aménagement et le chauffage du Panthéon ; la musique, les chœurs, l'orchestre et les artistes ; la frappe de médailles et l'impression de brochures.

A l'issue du vote, le président de la Chambre des députés, Paul Deschanel, prononça ces mots :

« M. le président. J’ai reçu de M. le président du conseil la communication suivante :

« Monsieur le président,

« Le Gouvernement de la République a décidé de célébrer officiellement le centenaire de Victor Hugo par une cérémonie à laquelle les grands corps de l’Etat seront conviés.

« J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien assister, avec le bureau de la Chambre des députés, à cette cérémonie qui aura lieu au Panthéon le 25 février à dix heures du matin.

« Des places seront réservées à ceux de MM. les députés qui voudront y assister revêtus de leurs insignes. En outre, des cartes d’invitation vous seront très prochainement adressées pour les familles de MM. les députés.

« Veuillez agréer, monsieur le président, l’assurance de ma haute considération.

« Le président du conseil, ministre de l’intérieur et des cultes,

« Waldeck-Rousseau »

Nous serons heureux de nous rendre à l’invitation du Gouvernement de la République pour saluer la mémoire du grand poète dont l’œuvre est un monde et reflète tout le dix-neuvième siècle, dont l’exil apparaît devant l’histoire comme la protestation du droit contre la force… (Vifs applaudissements).

M. le marquis de Kéroüartz. Comme Déroulède ! (Exclamations à gauche).

M. le président. … et dont l’éclatant génie rayonne sur l’humanité (Applaudissements unanimes) ».

300 000 francs pour la Ville de Paris, 80 000 francs pour l'État, sans oublier les 250 000 francs réunis par souscription pour le monument érigé place Victor-Hugo… La fête peut commencer…

II - UNE CÉLÉBRATION DISPUTÉE

En préliminaire à ces festivités, les instituteurs des écoles municipales avaient donné dans chaque classe une conférence sur Victor Hugo, et proposé à toute la jeunesse scolaire une composition portant sur l'éloge de la vie et de l'œuvre de Victor Hugo. La meilleure composition de chaque école fut récompensée d'une médaille à l'effigie de Victor Hugo, gravée par Chaplain. Enfin, un jour de congé fut accordé aux élèves.

Le programme d'ensemble des festivités, dont les dates conciliaient les cérémonies prévues par la Ville de Paris et celles projetées par le Gouvernement, se présentait ainsi :

Mardi 25 février. Réception à l’Hôtel de Ville des délégations étrangères et provinciales. Concert et lunch.

Mercredi 26.

A 10 heures, en présence de M. le Président de la République, cérémonie officielle au Panthéon devant 4 000 invités. Exécution de La Marseillaise. Discours de Georges Leygues, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, et de Gabriel Hanoteaux, directeur de l'Académie française. Exécution du Chant du départ.

A 3 heures, en présence de M. le Président de la République, inauguration du monument à Victor Hugo devant 3.500 invités. Exécution de La Marseillaise. Discours de Paul Meurice, président du Comité du monument à Victor Hugo, de Louis Dausset, président du Conseil municipal, et de Justin de Selves, préfet de la Seine. Exécution de La Marseillaise.

Du 26 février au 2 mars, illumination, chaque soir, de la place de l’Hôtel de Ville.

Jeudi 27. Soirée de gala de l’Hôtel de Ville, offerte par la Municipalité au monde des Lettres et des Arts.

Vendredi 28. Visite de Paris par les Délégués de l’étranger et de la province, accompagnés par la Municipalité. Déjeuner au Palmarium du Jardin d’acclimatation.

Samedi 1er mars. Bal à l’Hôtel de Ville.

Dimanche 2 mars. Place des Vosges, fête diurne et nocturne. 1.600 invitations donnant accès aux estrades, 4.000 à l'enceinte de la fête. Elle commencera, une heure et demie avant la tombée de la nuit, par la pose d’une plaque commémorative sur la maison qu’a habitée Victor Hugo.

Défilé de 960 enfants des écoles et de 24 garçons et 24 filles représentant chaque arrondissement devant la statue du Maître. La nuit venue, illumination de la place des Vosges. Exécution, notamment, de la Marche du Couronnement et d'un fragment de la Muse de Gustave Charpentier.

Dans la soirée du 2 mars, fête populaire sur la place de l’Hôtel de Ville.

Cette évocation n'entend pas présenter de façon détaillée l'ensemble de ces très officielles festivités. Toutefois, il est intéressant de rappeler l'histoire du monument à la gloire de Victor Hugo, monument qui connut une vie éphémère puisqu'il fut refondu en 1943.

A la mort de Victor Hugo, en 1885, un comité ouvrit une souscription pour élever un monument au poète, mais les fonds nécessaires ne furent réunis que dix ans après. Louis Ernest Barrias, membre de l'Institut, fut chargé du "groupe statuaire".

Voici ce qu'on peut lire dans Centenaire de Victor Hugo - Relation officielle des fêtes organisées par la Ville de Paris du 25 février au 2 mars 1902 :

« MM. Paul Meurice et Vacquerie, dont la pieuse amitié assuma l’initiative de l’hommage national rendu à Victor Hugo, entendirent que l’œuvre se rapportât à la période de son existence qu’il passa en exil, sacrifiant ses plus chers intérêts à la liberté dont il enseignait aux autres les devoirs, écrivant ces belles œuvres : Les Châtiments, La Légende des Siècles, Les Travailleurs de la Mer, L’Homme qui rit, Quatre-Vingt-Treize. Ils voulurent que le personnage du monument fût Victor Hugo vers 1855 ; ils voulurent encore rappeler que Victor Hugo ne fut pas seulement le plus grand poète du XIXe siècle, mais le plus profond philosophe, un des meilleurs tragédiens, le romancier le plus érudit ; odes, ballades, élégies, satires, drames, épîtres, romans, critique littéraire, histoire, philosophie, éloquence, il aborda tous les genres ; il traita en maître la poésie lyrique, dramatique, satirique, épique.

Le monument devait être la synthèse des Quatre Vents de l’Esprit. Victor Hugo y serait représenté sur le rocher de l’exil, entouré des quatre Muses des lettres.

Le statuaire Barrias se mit à l’œuvre, et son labeur dura six ans. »

En 1986,voici ce qu'écrit June Hargrove dans Les statues de Paris (in Les lieux de mémoire).

« Pour immortaliser Victor Hugo, il fallut un panégyrique digne du "poète national". Barrias fit appel à toute la rhétorique sculpturale à sa disposition pour créer un grandiose descendant du Parnasse françois de Titon du Tillet. Hugo se dresse, solitaire, sur des blocs de pierre figurant les rochers de l'île de Guernesey où viennent se briser les vagues d'une mer charriant les objets les plus divers (des trophées, notamment) au milieu des méduses. La Poésie lyrique accompagnée du Drame, de la Satire et de l'Épopée font sonner le nom de Hugo aux quatre points cardinaux, tandis que des bas-reliefs mêlent la vie et l'œuvre du grand homme. Achevé en 1902, le monument constitue une sorte d'apothéose de l'art commémoratif comme ses alter ego de Berlin, Rome, New York et Londres. Il glorifie les valeurs d'une société passée sans établir de lien avec l'avenir. On pourrait dire, sans faire injure au talent réel de Barrias, que de tels monuments s'apparentent par leur démesure à la race des dinosaures que le gigantisme voua à l'extinction. »

Tout le monde ne fut pas sensible au faste de ces cérémonies et à l'image d'Hugo qu'elles voulaient donner.

Ainsi Steinlen, dans l'Assiette au Beurre du 26 février 1902, présente-t-il La vision de Hugo : dans ce dessin, Hugo, la tête couronnée des lauriers de son centenaire, verse des larmes de sang sur la justice bafouée et la foule des victimes anonymes.

Pour sa part, Rémy de Gourmont, l'un des fondateurs du Mercure de France, livre ses réflexions sur l'ensemble des festivités dans Promenades littéraires, 7e série - Copeaux :

1902

L'horreur de la gloire. — Les fêtes de Victor Hugo, où six mille enfants défileront devant le buste du poète éclairé de projections électriques multicolores, ne peuvent inspirer qu'un sentiment à toute âme noble : l'horreur de la gloire. Heureuse pénombre d'un Vigny, d'un Mallarmé, d'un Baudelaire, d'un Verlaine !... Appartenir à l'humanité, c'est vraiment appartenir, et de trop près, aux imbéciles.

Les fêtes et le trouble-fête. — Les funérailles de Victor Hugo furent grandioses et ridicules, - grandioses, par l'émotion d'une foule religieuse ; ridicules, par ce qu'elles affectaient de parade politique. En est-il de même ailleurs ? En France, une fête officielle n'est qu'un carnaval réglé et grave. A Paris, les corps constitués se montrent : le Sénat bedonne, la Cour titube sous des jambes de quatre-vingts ans. Lors de l'entrée de Charles-Quint, à Anvers, des groupes de belles filles nues amusaient les yeux. Rubens n'a point menti en fleurissant de sirènes épanouies le quai où débarqua Marie de Médicis. C'était la coutume. Mœurs de païens : à nous autres, Européens réformés, on offre des bouquets de députés et des gerbes de militaires. A la commémoration Hugo, on y ajoutera des écoliers portant des palmes, les jeux mornes de la lumière électrique et la musique-réclame de M. Charpentier.

Rémy de Gourmont persiste dans une acerbe critique de la cérémonie du Panthéon dans Épilogues, Troisième série, 1902 - 1904 :

Mars [1902].

216. - Victor Hugo et les poètes d'aujourd'hui. — (…) J'écris avant le lever du rideau ; de la pièce, je ne connais que le programme. Voici, au Panthéon, la place des ministres, celle des députés, celle des sénateurs, celle des comédiens, et c'est tout. Nul, dans ce tas de protocolaires, n'a songé à ceci, qu'en une telle cérémonie le maître de la maison, c'est le héros même que l'on acclame, et nul ne s'est demandé s'il n'eût pas invité à sa table plutôt que M. Monis, M. Wilson ou le pasteur Desmons, les trente ou quarante écrivains qui sont l'une des forces et l'une des parures de la patrie. Étant sénateur, par hasard, Victor Hugo dut participer à la bêtise politique, dont il riait avec ses amis. Même quand il consentait à déchoir, il paraissait d'une autre race, et les sottises humanitaires qu'il proférait étaient d'un beau style. Il y a donc dans l'exclusion de la littérature française non seulement une injure, mais un manque de tact. De gros intrus, lourds d'importance, s'invitent à la fête qui ne leur était pas destinée et refoulent sur la place publique les familiers de la maison. Ils paieront de flagorneries leur présence insolite. Les poètes qui disent ses louanges dans l'enquête de l'Ermitage et même ceux qui lui disent ses vérités rendirent à Hugo un meilleur hommage.

III - UNE CÉLÉBRATION, HÉLAS ?

Ces échos seraient incomplets si n'était évoquée l'enquête de l'Ermitage, enquête qui serait tombée dans l'oubli sans un mot devenu fameux. Rappelons pour mémoire que la revue l'Ermitage, revue mensuelle artistique et littéraire, parut de 1890 à 1906 . Y collaboraient des auteurs comme Jacques Copeau ou André Gide. Laissons de nouveau la parole à Rémy de Gourmont qui s'exprime, toujours dans cette Troisième série des Épilogues.

215. - L'Enquête de l'Ermitage. — Le directeur de l'Ermitage, M. Édouard Ducoté, a soumis à deux cents poètes environ un passage de mes Épilogues de décembre où il était dit, à propos de Victor Hugo : « ... Je voudrais que l'on demandât à deux cents poètes d'aujourd'hui : quel est votre poète ? On verrait. Toute la poésie : non, pas plus que l'orgue n'est toute la musique. L'orgue n'est pas le violon. » J'écris ceci avant d'avoir lu les réponses envoyées, qui sont très nombreuses ; elles vont paraître dans le fascicule de février. Mais je sais qu'à la demande : quel est votre poète ? les poètes ont en majorité répondu : Victor Hugo. M. André Gide formule ainsi son opinion : « Victor Hugo, hélas ! »…

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Annexe
Extrait de la séance du 20 février 1902
Chambre des députés

M. Pierre Merlou, rapporteur général. Messieurs, le culte des grands hommes fait partie intégrante de cette religion civique que les hommes de la Révolution ont léguée à la tradition républicaine. Aussi votre commission vous propose-t-elle d’adopter la proposition qui vous est faite par le Gouvernement de célébrer par des fêtes officielles le centenaire de Victor Hugo.

La France entière s’associera à cette consécration du génie du poète. La France républicaine applaudira à l’hommage rendu au citoyen qui a combattu pour la justice et la liberté, et pour le régime qui doit en être l’expression dans notre pays : la République.

Le projet de loi qui vous est soumis fixe dans les termes suivants le programme de la cérémonie.

« Au Panthéon, voué au culte des grands hommes, le Gouvernement, le Parlement, les grands corps de l’État, les étudiants de nos facultés, les élèves de nos institutions scientifiques, littéraires, artistiques, de nos lycées, de nos collèges et de nos écoles primaires viendraient rendre un hommage public à la mémoire de Victor Hugo.

« Des orateurs rappelleraient ses titres à l’admiration et à la reconnaissance de la nation. Des artistes diraient des poésies du maître ; d’autres feraient entendre nos plus beaux hymnes.

« Le soir, la Comédie Française représenterait solennellement les Burgraves.

« La jeunesse de France tout entière serait associée à cette fête qui deviendrait ainsi une fête nationale.

« Dans tous nos établissements d’enseignement public, les professeurs raconteraient aux élèves assemblés la carrière de Victor Hugo, liraient et commenteraient les plus belles pages de son œuvre.

« Afin de perpétuer le souvenir de cette journée, le Gouvernement enverrait dans les facultés, dans les lycées, les collèges et les écoles primaires, des médailles à l’effigie du maître et une brochure où figureraient les poèmes récités au Panthéon ».

La dépense à prévoir est évaluée à 80 000 fr. , savoir :

Aménagements et chauffage du Panthéon : 30 000

Musique, Chœurs, orchestre, artistes :       20 000

Frappe de médailles et impression de brochures: 30 000

Total : 80 000 francs

Le Gouvernement demande l’allocation d’un crédit égal.

Votre commission vous propose de l’accorder et de voter en conséquence le projet de loi dont M. le président donnera lecture.

Je demande à la Chambre de vouloir bien déclarer l’urgence et ordonner la discussion immédiate.

(…) M. le président : Voici le résultat du dépouillement du scrutin :

Nombre de votants : 486
Majorité absolue : 244
Pour l'adoption : 486
Contre : 0

La Chambre des députés a adopté. (Applaudissements).

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Planche IX : Une bonne aventure - Deux bouteilles - Deux calendriers (Crémieux) - Cinq calendriers V. H. - Une carte de commissaire de la fête (1881) - Une carte réclame de photographe - Un chenet - Deux chocolats - Une coupe - Une affichette et cinq étiquettes de l'encre V. H. - Un encrier - Un éphéméride - Deux journaux le V. H. - Deux boîtes de papiers à lettres - Une affiche et trois boîtes de la plume V. H. - Trois pommes de cannes - deux porte-plumes - Un presse-papiers - Deux boîtes de savon - Deux surprises.

In Victor Hugo par le bibelot, Paul Beuve et Henri Daragon, Paris : Daragon, 1902.