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Louis Barthou

(1862 - 1934)


Né le 25 août 1862 à Oloron-Sainte-Marie, dans les Basses-Pyrénées, il n’a que vingt-sept ans lorsqu’il est élu pour la première fois député et il est constamment réélu dans les Basses-Pyrénées jusqu’en 1922, année où il devient sénateur. Il fait partie de la deuxième génération politique de la Troisième République.

Homme de lettres, historien et humaniste, membre de l’Académie française, d’une intelligence claire et précise, il a écrit trente-quatre ouvrages et une quarantaine de préfaces.

Sa carrière politique est particulièrement longue : 45 ans de mandats nationaux ; 18 postes de ministre et, en 1913, il est appelé par Poincaré à la tête du gouvernement ; en 1919 il est rapporteur général du Traité de Versailles dont il demande l’exécution. Cette grande carrière est interrompue par sa mort tragique, le 9 octobre 1934, à Marseille, dans l’attentat perpétré contre le roi Alexandre de Yougoslavie.

Républicain et fervent patriote, Barthou, appelé aux affaires étrangères par Gaston Doumergue au lendemain des événements de février 34, allait s’engager, après l’avènement au pouvoir de Hitler, dans le pacte bilatéral franco-soviétique d’assistance mutuelle englobé dans un pacte oriental auquel devaient participer l’Allemagne, les États baltes, la Finlande la Pologne, la Tchécoslovaquie et l’Union soviétique. Sa mort brutale fut la fin d’une politique réaliste d’alliance solide contre les menaces de revanche et d’agression.

 

 

« Le Politique est l’homme qui fait de la politique, dans l’exercice ou dans l’espérance d’un mandat parlementaire, son occupation principale… Supprimez l’idée de l’occupation principale, qui peut se concilier avec d’autres occupations professionnelles absorbant même un temps plus long, vous n’aurez pas un Politique : quand la politique est un accident, une surprise, une aventure, elle ne classe pas son homme ; il faut qu’elle soit un besoin, une habitude, la satisfaction d’une première nature ou à l’extrême rigueur, la forme irrésistible d’une seconde. 

Supprimez d’autre part, l’idée du mandat parlementaire, exercé ou convoité, vous trouverez un administrateur, vous n’avez pas le Politique. » 

Louis Barthou, Le Politique, Paris, Hachette, 1923 

« Il n’y a pas de retraite pour le Politique. Aucune limite d’âge ne fixe de limite à son dévouement. Le lasciate ogni speranza n’existe pas pour lui : le Politique espère toujours. »

Louis Barthou, Le Politique, Paris, Hachette, 1923

« Je crois que sa faculté éminente […] était l’habileté dans le maniement des esprits ; il aimait à les adoucir et à les attirer plus encore qu’à les convaincre ; ce Béarnais était comme le grand patron de la race, Henri IV, un arrangeur de difficultés. »

Gabriel Hanotaux, Un homme de gouvernement, BHVP, cité par Robert J. Young

 

Vidéo :
Assassinat du roi Alexandre Ier de Yougoslavie et du ministre des affaires étrangères Louis Barthou
(9 octobre 1934)

 

  Audio :
9 octobre 1934, l'assassinat de Louis Barthou

 

 

Voir aussi :

Louis Barthou et le rapprochement franco-soviétique en 1934 par Jean-Baptiste Duroselle