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Abolition de la peine de mort
Le débat de 1908 à la Chambre des députés Séance du 8 juillet 1908
M. Castillard,rapporteur de la commission de la réforme judiciaire. Messieurs, l'opinion publique, alarmée par la recrudescence des crimes contre la vie humaine, a invité les pouvoirs publics, sous différentes formes et notamment par la voie des jurys de cours d'assises, à protéger les honnêtes gens contre les malfaiteurs. (Applaudissements sur divers bancs.) La commission de la réforme judiciaire a entendu l'appel du pays et elle a demandé à la Chambre de repousser le projet du Gouvernement tendant à l'abolition de la peine de mort. M. Lagasse. Après l'avoir d'abord accepté. M. Castillard, rapporteur. L'obstruction qui s'est manifestée jusqu'à ce jour ne lui a pas permis d'aboutir. (Applaudissements sur divers bancs. - Protestations à l'extrême gauche.) M. le président. Monsieur Castillard, vous ne pouvez pas dire, quand la Chambre consacre ses séances à des intérêts aussi importants, qu'il y a là oeuvre d'obstruction. (Vifs applaudissements à gauche.) M. Castillard, rapporteur. Monsieur le président, vous ne pouviez pas, en qualité de président de cette Chambre, tenir un autre langage que celui que vous avez tenu, mais chacun de nous sait ce que parler veut dire et à quoi s'en tenir. (Applaudissements au centre et à droite.) Je disais donc que dans ces conditions la commission de la réforme judiciaire, qui a fait son devoir jusqu'ici, entend dégager sa responsabilité ; c'est pour cela qu'elle demande que la séance de demain matin soit consacrée à la discussion de ses conclusions, et je dépose une demande de scrutin. (Applaudissements sur les mêmes bancs).
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