Clemenceau, pour la paix

11 novembre 1918

Jamais dans toute son histoire, la France n'a laissé déborder sa joie, et sa légitime fierté, d'être grande et victorieuse, son immense soulagement de ne plus avoir à craindre de nouveaux sacrifices, de nouvelles pertes, de nouveaux deuils, si épouvantablement quotidiens pendant les quatre interminables années de la Grande Guerre, autant que ce jour du 11 novembre 1918, où toutes les cloches des églises ont repris à la volée les notes du clairon du cessez le feu, qui avaient résonné à onze heures du matin dans les tranchées pour annoncer l'arrêt des combats et la Paix enfin retrouvée.
Ce jour - là, la foule immense des parisiens descendue dans la rue, et qui accourt des faubourgs et des banlieues, n'a d'yeux que pour un vieillard : Georges Clemenceau, président du Conseil et ministre de la guerre, le « Vieux », le « Tigre », le « Père la Victoire », le sauveur de la Patrie. Les acclamations qui le suivent tout au long de la journée vont à l'homme politique le plus âgé de France qui, avec Charles de Freycinet, était le seul survivant à avoir participé, aux côtés de Gambetta, à la chute du Second Empire, à la proclamation de la République, au Gouvernement de Défense nationale, vaincu par la Prusse en 1871, et comme il le dit lui-même : le dernier survivant des « protestataires » de l'Assemblée nationale de Bordeaux où l'Alsace et la Lorraine furent arrachées à la Patrie.

Georges Clemenceau

C'est un extraordinaire destin que celui de Georges Clemenceau , né en Vendée le 28 septembre 1841, à Mouilleron-en-Pareds. Son père, Benjamin Clemenceau, un vrai républicain, fut arrêté et faillit être déporté par la police de Napoléon III. Cet épisode fut marqué par ce dialogue, le premier des mots célèbres de Clemenceau : « Je te vengerai » dit Georges à son père. « Si tu veux me venger, travaille ! »
II travailla en effet, du moins suffisamment, pour terminer à Paris, des études de médecine qui lui valurent d'être nommé externe des hôpitaux, d'avoir le titre de docteur en médecine, après avoir soutenu sa thèse « De la génération des éléments anatomiques » .
Pendant toute sa jeunesse, il parcourut la Vendée, son pays natal, auquel il restera farouchement attaché ; et parmi tous les surnoms dont il fut toute sa vie affublé, celui qui revint le plus souvent sur les lèvres ou sous la plume d'amis comme d'adversaires, fut : « le Vendéen ».

Le jeune Républicain

À Paris, il fit connaissance d'artistes alors inconnus, dont l'amitié l'accompagna toute sa vie: Courbet, Manet, Claude Monet. Il complotait aussi contre l'Empire, ce qui lui valut quelques semaines de prison où il partagea sa cellule avec Scheurer-Kestner, et se lia avec Auguste Blanqui, « L'Enfermé » de Vallès, pour qui il éprouva une admiration et une estime qu'il ne renia jamais.
Il décida ensuite d'aller découvrir la démocratie américaine. Parti pour les États-Unis où s'achevait la guerre de Sécession. Il y séjourna, enseigna dans un collège de jeunes filles où il s'éprit d'une de ses élèves qui devint sa femme, et rentra en France, pour être nommé, après avoir pris part à la journée du 4 septembre 1870 qui renversa l'Empire et établit la République, maire de Montmartre par Louis Arago, premier maire de Paris.
L'homme politique était né, il le fut au plein sens du terme jusqu'à ce 20 février 1920, un demi-siècle plus tard, où le Parlement lui préféra Paul Deschanel à la Présidence de la République.

Le Républicain de bataille

Confirmé par son élection à la mairie de Montmartre, Clemenceau y retrouve Blanqui et prend de suite figure de républicain avancé. Toutefois il déteste le désordre. Élu député de Paris après l'armistice, il se rend à Bordeaux, refuse de voter la cession de l'Alsace et de la Lorraine, et revient à Paris où se déclenche la Commune. Le 18 mars, il ne peut empêcher l'assassinat des généraux Lecomte et Clément Thomas. Il tente une conciliation, sans succès. Tenu en suspicion et par les Communards et par le gouvernement de Versailles, il démissionne de la députation, et doit se cacher en Vendée, comme Gambetta à Saint-Sébastien en Espagne.
Après la fin des troubles, il s'installe à nouveau à Montmartre où il exerce la médecine et est élu au Conseil Municipal de Paris. C'est jusqu'à 1876 sa seule fonction élective. Il en sera même président en 1875.
En 1876, il est élu député de Paris. Son action parlementaire s'étend jusqu'en 1893. En 1885, il est élu dans la Seine et dans le Var, et il opte pour ce dernier département.
Il favorise les mesures laïques de la majorité « opportuniste », mais combat celle-ci sur tous les autres points, notamment en politique extérieure. Il est, dans l'ensemble, hostile à la politique coloniale, car elle provoque des pertes françaises, affaiblit l'armée qui pourrait être amenée à combattre l'Allemagne, et repose sur une fausse idée de la « mission civilisatrice ». « Races supérieures, races inférieures, c'est bien vite dit », répond-il un jour à Jules Ferry.
Ainsi harcèle-t-il les ministères modérés, et reçoit le surnom de « tombeur de ministères », l'exemple le plus célèbre étant la chute du Cabinet Jules Ferry, en mars 1885, à propos de la semi-défaite de Langson, au Tonkin. Il préconise l'amnistie pour les Communards. Il fonde le journal La Justice, avec Camille Pelletan. Il terrifie ses adversaires par sa causticité mais aussi par de nombreux duels.
Clemenceau soutint un moment le général Boulanger, qui est réputé général républicain. Mais il le lâche dès qu'il voit se profiler chez lui une ambition personnelle et que la droite lui apporte son soutien.
Et pourtant la catastrophe va se produire. En 1893 éclate le scandale de Panama. Comme il a reçu, pour son journal La Justice , la commandite du financier Cornélius Herz, compromis dans l'affaire, ses nombreux ennemis essaient de le salir. On affirme même, au vu d'un faux (le « faux Norton »), qu'il est payé par l'Angleterre.
Malgré le magnifique discours qu'il prononce à Salernes dans le Var, il est battu aux élections de 1893.

Journaliste et écrivain

Dès la fondation de La Justice en 1880, Clemenceau écrivait un article quotidien. Après avoir perdu son mandat, il va vivre de sa plume et écrire des milliers d'articles, dans La Justice jusqu'à ce qu'il doive en arrêter la publication en 1894; dans La Dépêche de Toulouse où ses chroniques étaient culturelles : expositions de peinture, voyages en Grèce, en Normandie , dans d'autres coins de France ; dans Neue Freie Presse, le journal libéral de Vienne ; dans la National Review fondé par son très proche ami, l'amiral Maxse et dirigé par son fils. En même temps, il publie un ouvrage, « Figures de Vendée », un roman, « Les plus forts » , et regroupe ses articles, notamment ceux où il proposait des mesures sociales, dans « La mêlée sociale ». Et il se plaît de plus en plus dans la compagnie de ses amis peintres et écrivains : Gustave Geffroy, Rodin et Claude Monet.
Tout ceci passe rapidement au deuxième rang, lorsqu'éclate l'affaire Dreyfus. Lorsqu'en 1894 le capitaine Dreyfus fut condamné pour espionnage, il le crut d'abord coupable. C'est son ami de jeunesse, le sénateur alsacien Scheurer-Kestner, qui le convainquit que le procès était entaché d'illégalités plus que suspectes. Avec son journal L' Aurore , il se lance dans une campagne ardente. Ses innombrables articles feront l'objet de la publication de sept volumes, dont le plus célèbre est « L'iniquité . ». C'est en ouvrant L'Aurore à Émile Zola, pour sa célèbre lettre ouverte « J'accuse !...» que Clemenceau joue le rôle décisif. C'est lui, d'ailleurs, qui trouve le titre.
Après la fin de l'Affaire et sa boiteuse conclusion par l'acceptation de la grâce - à quoi Clemenceau voulait d'abord s'opposer, car qui dit grâce ne dit pas réhabilitation (celle-ci viendra plus tard) - Clemenceau retrouve toute sa place dans la vie politique. Le 6 avril 1902, à soixante et un ans , il fut élu sénateur du Var. Mais il va garder cette volonté d'agir par l'écrit.
Après que L'Aurore lui eut fermé ses portes, il fonda Le Bloc en 1901, gazette hebdomadaire qu'il rédige presque à lui seul, mais dont la publication s'interrompit au bout d'un an. En 1913 il crée L'Homme libre qui deviendra en 1915, à cause des coupes de la censure, L'Homme enchaîné . À la retraite, ensuite, il se consacrera à l'écriture, faisant toujours preuve d'une extraordinaire énergie : « Démosthène », « Au soir de la pensée », « Les Nymphéas de Claude Monet », « Grandeur et misère d'une victoire » .

Clemenceau ministre et président du Conseil

Pour la première fois de sa vie, à soixante-cinq ans, il devient ministre, ministre de l'intérieur du cabinet Sarrien, et en octobre 1906, il devint président du Conseil. Son cabinet durera près de trois ans, jusqu'en juillet 1909. Il avait choisi comme ministre de la guerre, le général Picquart de « l'Affaire ».
L'agitation sociale domine cette période et empêchera Clemenceau de réaliser le grand programme qu'il avait annoncé. Aux socialistes, il apparaît comme le « briseur de grèves » .
Dès lors - et jusqu'en 1917 - il redevient opposant. Ses grands adversaires sont Joseph Caillaux dont il provoque la démission en 1912, Raymond Poincaré, élu Président de la République en 1913 malgré Clemenceau, Aristide Briand. Pessimiste, Clemenceau voit venir la guerre et craint la défaite.

1917 : « Je fais la guerre »

Malgré une tentative de réconciliation avec Poincaré, dans un esprit d'« union sacrée », en août 1914, Clemenceau, président de la Commission de l'armée au Sénat, critique la façon dont est menée la guerre. Son leitmotiv, sans cesse martelé est « Les Allemands sont à Noyon ».
En 1917, la situation est grave. Après l'échec de l'offensive Nivelle en avril, des mutineries éclatent parmi les unités au repos. L'armée russe se désagrège. La prise de pouvoir par les Bolcheviks donnera aux Allemands une supériorité de vingt à trente divisions au printemps 1918. La « guerre sous-marine à outrance » des Allemands provoque certes, l'entrée en guerre des États-Unis en avril 1917; mais il leur faut plus d'un an pour organiser leur armée. En attendant, les prix montent, ce qui provoque des grèves.
La défaite menace. Raymond Poincaré, malgré son hostilité, ne peut que constater que l'opinion publique réclame Clemenceau, et par patriotisme, fait appel à lui.
Le 17 novembre 1917 Clemenceau a constitué son gouvernement qui ne comporte aucun des parlementaires chefs des partis constitués ; son vieil ami Stephen Pichon sera aux affaires étrangères, et lui prendra le ministère de la guerre et s'installe rue Saint- Dominique.
Il monte à la Tribune et prononce son plus beau discours :
« Nous nous présentons devant vous dans l'unique pensée d'une guerre intégrale... un seul devoir et simple : demeurer avec le soldat, vivre, souffrir, combattre avec lui, abdiquer tout ce qui n'est pas la patrie... Ni trahison, ni demi-trahison, la guerre, rien que la guerre. La justice passe, le pays saura qu'il est défendu !... Pour des résolutions sans retour, nous vous demandons, messieurs, le sceau de votre volonté. »
Jamais programme politique ne fut plus net. Et pourtant il ne se faisait pas d'illusions, il exprime devant ses plus proches collaborateurs son obsession du sort du Gouvernement de Défense nationale de Gambetta en 1871. Georges Wormser écrit: « ces souvenirs le hantent, mais toute la grandeur de Clemenceau est précisément dans le sursaut d'énergie désespérée, d'autorité et de résolution de tout sacrifier au salut de la Patrie ».

1918 : vers la Victoire

« De l'abîme au salut ». Cette forte expression de Jean-Baptiste Duroselle exprime bien qu'il s'écoula moins d'une année du 17 novembre 1917 au 11 novembre 1918. Elle porte la marque de l'extraordinaire volonté de Georges Clemenceau.
La première tâche de Clemenceau au pouvoir fut de chercher de toutes parts à augmenter les effectifs pour faire face à la supériorité allemande. Il traversa deux fois la Manche pour obtenir des Anglais un effort soutenu, la classe 1919 fut mobilisée, et il déclara la guerre aux embusqués. Il rechercha surtout à entraîner l'Arrière à l'unisson du Front, en même temps que, pour le moral des deux, des poursuites sont engagées contre ceux qui s'opposent à la poursuite des efforts de guerre: les espions comme Mata Hari et Bolo Pacha, en même temps que l'on assigne devant les tribunaux Malvy et Caillaux. Clemenceau multiplie les visites impromptues au Front et auprès des généraux. Sa popularité parmi les soldats grandit jour après jour.
« La guerre sous-marine à outrance » commandée par Guillaume II gêne considérablement le ravitaillement, mais n'empêche pas l'armée américaine de débarquer en nombre important, mais elle ne sera pas opérationnelle avant le début de l'été, et entre-temps la France a été dramatiquement proche de la catastrophe.
Du 21 mars au 15 juillet, quatre offensives allemandes enfoncent le front anglais et le front français jusqu'à la rive de la Marne. Pour faire face, Clemenceau arrache à Doullens, aux Anglais et aux Américains, la décision d'établir un commandement unique des armées alliées et de le confier au Général Foch. Après le 18 juillet, les Alliés reprennent l'offensive contre les troupes allemandes épuisées par leurs efforts antérieurs et, jusqu'en novembre, sur tous les fronts, y compris celui de l'armée d'Orient et le front italien, ce ne sont que combats victorieux après combats victorieux, et le 11 novembre 1918 les plénipotentiaires allemands acceptent dans le wagon de Foch, dans la carrière de Rethondes, les conditions de l'Armistice.

Les buts de la paix

Les buts de guerre, en fait les réalités sur lesquelles on voulait fonder la paix, ont très tôt fait l'objet d'études et de polémiques entre les Alliés. Le Président Wilson énonce devant le Congrès, le 9 janvier 1918, Les Quatorze Points qui forment la doctrine : les cinq premiers sont des principes moraux (liberté des mers, désarmement général et contrôlé, réforme des régimes coloniaux), six concernent l'établissement de régimes pacifiques dans les différentes régions touchées par la guerre, enfin, en clé de voûte : la création d'une Société des Nations.
Sur certains points comme l'indépendance de la Belgique, la liberté des peuples opprimés, et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, les vues de Clemenceau, Lloyd George et Wilson sont identiques, mais une première friction apparut, non pas sur le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France, mais sur les conditions mises par Wilson à ce retour.

11 novembre 1918

Les manifestations du 11 novembre 1918 marquent particulièrement le soulagement et la fierté qui gagnent la France, et peuvent être illustrés non seulement par les images de la foule parisienne en liesse mais par des documents qui montrent ce qui se passait dans toutes les villes du pays, par l'accueil réservé aux troupes françaises dans les territoires libérés, par l'émotion de la visite rendue à Metz et à Strasbourg par Poincaré et Clemenceau (leur accolade), et la loi du 17 novembre 1918 qui proclame :
« Les armées et leurs chefs,
Le gouvernement de la République,
Le citoyen Clemenceau, Président du Conseil,
Ministre de la Guerre,
Le Maréchal Foch, généralissime des armées alliées, ont bien mérité de la Patrie. »
Le « citoyen Clemenceau », le « Gouvernement de la République », les « écoles de la République », les députés ne s'y étaient pas trompés, c'est bien l'homme de la Révolution est un bloc, l'incarnation des fondateurs de la République qui avait gagné la guerre et sauvé la Patrie. La France était unanime derrière celui qui l'avait sauvée, moment unique de son histoire, toutes classes sociales et opinions confondues. Dominait le sentiment d'un patriotisme unique, de la gravité des sacrifices consentis et du respect dû à la mémoire des morts et au deuil des familles, et enfin de la reprise du but de guerre des soldats qui partaient au Front en 1914: « la der des der » .

Clemenceau et la paix

Les lendemains ne déchantèrent pas tout de suite, mais très vite des difficultés surgirent dans les négociations pour le Traité de paix. Les délégations étaient si nombreuses qu'il fallut instituer le Conseil des Quatre : Clemenceau, Lloyd George, Wilson, Orlando.
Ce ne fut pas l'esprit de revanche - que l'on attribue généralement à Clemenceau - qui domina les débats, mais l'insistance mise par chacun à faire triompher son point de vue. Clemenceau, pressé par Foch et Poincaré, voulait des garanties contre le réarmement allemand, le Président Wilson ne voyait que la réalisation de son rêve, la Société des Nations, Lloyd George se heurtait avec Clemenceau par incompatibilité d'humeur, et sur le sort réservé aux pays de la Méditerranée et du Moyen Orient. Orlando était le plus obstiné : ne se contentant pas de Trieste, mais réclamant les Territoires Irrédentistes.
Par contre, contrairement à la légende, le principe de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui fit surgir de nouvelles nations: la Hongrie, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, l'Arménie, etc. ne fit pas l'objet de discussions de fond. Et lorsque le 28 juin 1919 l'Entente imposa aux Allemands, dans la galerie des Glaces, la signature du Traité de Versailles, les opinions publiques saluèrent ce résultat comme un grand événement, cependant qu'en Allemagne un tenace ressentiment se fit jour.

« Au soir de sa vie »

Pourtant le 17 janvier 1920, Clemenceau abandonne le pouvoir, lorsque sénateurs et députés élisent Paul Deschanel à la Présidence de la République.
Jusqu'à sa mort, le 24 novembre 1929, il va écrire, voyager en Égypte, aux Indes, aux États-Unis, où il va tenter, sans résultat, le seul acte politique de sa retraite: persuader le Congrès américain de ratifier le Traité de Versailles. À partir de cette date, la vie publique française si médiocre, les dangers qu'il voyait poindre, notamment son sévère jugement sur Mussolini, assombrirent ses derniers jours.
Il vécut tantôt en Vendée, dans une « bicoque » louée au bord de la mer, à Saint- Vincent-sur-Jard, tantôt dans son appartement parisien, devenu le Musée Clemenceau, 8, rue Franklin. Sa correspondance de l'époque, avec Claude Monet, son amie Mme Baldensperger, et ses intimes, montre une énergie toujours sans faille. « Je sens en moi, disait-il, un feu qui ne veut pas mourir ».

André Wormser
Ancien président de la Société des Amis
de Georges Clemenceau

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