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10ème Journée du Livre Politique
à l'Assemblée nationale, samedi 24 mars 2001

Sous le haut patronage et en présence de
M. Raymond FORNI, Président de l'assemblée nationale

Le Prix du Livre Politique
a été attribué à Robert Badinter
pour "L'Abolition" (éditions Fayard).

 

Sommaire

 

Auteur : Luce Perrot, Présidente-fondatrice de Lire La Politique
Conseillers auprès de la Présidente : Maître Lamiel Barret-Kriegel, Florence Dépret
Secrétaire général : Philippe Méchet
Contact Éditions - Téléphone : 01 45 49 02 74 - Télécopie : 01 45 49 06 22- Yohannes Hommel
Organisation générale : Sophie Jospin, Christine Meaume, Karine Peuvrier
Relations Presse : Valérie Maupas, Géraldine Woessner
Adresse Postale : Lire la Politique, Journée du Livre d'Économie, 3, rue Récamier, 75341 Paris cedex 07
Adresse Électronique :
lirelapolitique@yahoo.fr

 

 

Le déroulement de la Journée du Livre politique
La force des convictions, par Raymond Forni, président de l'Assemblée nationale

Les grands rendez-vous de la journée
Dix ans de combat et de débat, par Luce Perrot

Votez Gutenberg, par Laurent Fabius, ministre de l'É
conomie, des finances et de l'industrie
Les précédents lauréats du prix du livre politique

Le prix du livre politique

Le prix étudiant du livre politique

Les Français et la lecture des livres politiques

Débat n° 1 : Reste-t-il encore une place pour les utopies ?
Débat n° 2 : L'économie domine-t-elle la politique ?

Débat n° 3 : Médias et politique : qui décide ?

Débat n° 4 : Réflexions : militantisme et nouvelles formes d'engagement

Atelier n° 1 : Lire la politique
Atelier n° 2 : Lecture des grands textes patriotiques 

Espace Signature

 


Sur La Chaîne Parlementaire (LCP-AN) :
regardez l'émission "Aux livres citoyens"

 Au Kiosque de l'Assemblée : Une boutique où vous pouvez acheter l'ensemble des documents parlementaires, les livres récents sur l'histoire du Palais Bourbon, le droit parlementaire, la vie politique, et les ouvrages écrits par les députés, des objets souvenirs siglés au nom de l'Assemblée.
Un CD-Rom sera offert aux participants à la journée du Livre politique. Véritable encyclopédie du travail parlementaire, il regroupe les douze titres de la collection "Connaissance de l'Assemblée", également disponible sur le site. Ce CD-Rom devra être retiré au Kiosque le 24 mars, de 10 heures à 19 heures et jusqu'au 6 avril. Le Kiosque est situé au 4, rue Aristide Briand.

Comment venir au Palais Bourbon ?

LE DEROULEMENT DE LA JOURNEE DU LIVRE POLITIQUE,
au Palais Bourbon

10h00 : Salle des Fêtes - Ouverture solennelle de la Journée du Livre Politique par René Rémond, Historien, Membre de l'Académie française, Président de la Fondation Nationale de Sciences Politiques.
10h00 :
Salon des Auteurs - Ouverture de l'Espace-Signatures
10h15 :
Salle des Fêtes - Les résultats du Sondage de la SOFRES, Les Français et la lecture des livres politiques, commentés par Pascal Perrineau, Directeur du CEVIPOF, Professeur des Universités à l'IEP de Paris, auteur avec Dominique Reynié, Professeur des Universités à l'IEP de Paris, du Dictionnaire du vote aux éditions PUF.
10h30 :
Salon de la Paix - Débat n° 1 - Reste-t-il encore une place pour les utopies ?
11h00
: Salle des Fêtes - Atelier n° 1 - Lire la politique
12h15 :
Salle des Fêtes - Remise du Prix du Livre Politique - par Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale et par Jean-Claude Casanova, Président du Jury
15h00 :
Salon de la Paix -Débat n° 2 - L'Économie domine-t-elle la politique ?
15h30 :
Salle des Fêtes -Atelier n° 2 - Lecture des Grands Textes politiques
16h15 :
Salon de la Paix Débat n° 3 - Médias et politique : qui décide ?
17h15 :
Salle des Fêtes- Remise du Prix Étudiant du Livre Politique par Catherine Tasca, Ministre de la Culture et de la Communication et par Jacqueline Costa-Lascoux, Présidente du Jury Étudiant
17h45 :
Salon de la Paix -Débat n°4 - Réflexion : militantisme et  nouvelles formes d'engagement

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La force des convictions
par Raymond Forni

Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale

 A l'heure où la volonté de connaître prime sur le désir de comprendre, le discours politique est souvent ramené au règne de l'instant et de l'immédiat ; l'écrit politique se déploie dans un temps plus long : celui des équilibres, des expériences et des projets. Dans le tumulte des échanges ou la vigueur des débats, le livre est un refuge où s'élaborent les pensées et les théories, une étape qui permet d'éprouver la force des convictions et la sincérité des engagements.

 Désir d'écrire, devoir d'agir : la singularité de l'écrit politique réside dans la rencontre des actes et des mots. C'est le paradoxe du livre que de figer la parole pour la faire exister ; c'est la noblesse du politique que d'inspirer la réflexion autant que l'action. Le livre politique incarne l'ambition et l'exigence de traduire les idées en projets, et de changer les projets en réalités. Il est la preuve tangible de la vitalité de notre vie politique, essentielle à la démocratie, c'est-à-dire à tous, jusque dans le quotidien de chacun.

La longévité et le succès du Prix du Livre Politique, qui fête son dixième anniversaire, attestent de l'intérêt des Français pour la " chose publique ". En attisant la passion du débat et même le goût de la polémique, la littérature politique contribue à nourrir notre amour de la République. Nos concitoyens ont besoin des regards que les intellectuels portent sur notre temps, des mots que ce temps inspire aux écrivains, car leurs livres, en éclairant le présent, donnent un sens, une signification autant qu'une direction, à notre avenir. Je sais que l'ouvrage distingué cette année par le Jury, présidé par Jean-Claude Casanova, est de ceux-là.

L'Assemblée nationale est dans son rôle lorsqu'elle favorise le dialogue entre les acteurs et les témoins de la vie publique. Je suis heureux et fier de vous y accueillir, à l'occasion de la Journée du Livre Politique. Vous êtes au Parlement, lieu étymologiquement dédié à la parole et juridiquement inséparable de l'écrit. Vous êtes donc, auteurs et lecteurs, pleinement chez vous.

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Les Grands rendez-vous de la
10ème Journée du Livre Politique

L'Espace-Signatures, la librairie

Avec la participation des auteurs les plus prestigieux, cet espace - organisé dans l'esprit "Pen Club" - s'attache à rendre hommage au travail des éditeurs, à la diversité et à la richesse des ouvrages publiés. Les membres du Comité de Parrainage déterminent les principes de cette librairie : les ouvrages sont choisis en fonction de leur actualité, de leur rigueur scientifique et de leur adéquation avec les objectifs de la manifestation.

Les débats et les ateliers

Des débats qui inviteront le public et les intervenants à s'interroger sur le thème suivant : "A t-on encore besoin de politique ? ". Quatre points seront abordés pour tenter d'apporter quelques éléments de réponse : " Reste-t-il encore une place pour les utopies ? ", "L'Économie domine-t-elle la politique ? ", " Médias et politique : qui décide ? ", et enfin, " Réflexion : militantisme et nouvelles formes d'engagement ".

Des ateliers qui seront consacrés à la découverte des Grands Textes politiques, et à une réflexion générale sur l'acte de " Lire la politique ".

La remise des Prix du Livre Politique

Deux Prix récompensent deux ouvrages parus dans l'année écoulée : le Prix du Livre Politique décerné par des jurys constitués de journalistes, professionnels et remis le samedi 24 mars par Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale, et Jean-Claude Casanova, Président du Jury, et le Prix Étudiant du Livre Politique, est décerné par un jury d'étudiants et remis par Catherine Tasca, Ministre de la Culture et de la Communication et Jacqueline Costa-Lascoux, Présidente du Jury Étudiant.

Ces ouvrages doivent contribuer à la revalorisation de la pensée, de l'analyse et de la réflexion politique.
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Dix ans de combats et de débats

Luce Perrot, Présidente-fondatrice de Lire la Politique,
auteur de la Journée du Livre Politique

Dix ans déjà... Dix ans formidables, Dix ans, que la Journée du Livre Politique organise cette triple rencontre entre les citoyens, ceux qui nourrissent et animent la vie politique et l'Assemblée Nationale, cette Grande Institution Républicaine où siègent les élus du suffrage universel.

Dix ans, que pour répondre à la demande de plus en plus pressante de transparence et d'éthique des citoyens, nous invitons à s'exprimer toutes celles et tous ceux qui représentent la diversité des opinions politiques, toutes celles et tous ceux qui, pour se faire entendre et transmettre leurs idées, ont choisi le livre.

Dix ans, que de plus en plus nombreux vous vous associez à ce Grand Forum de l'écrit dont la seule ambition est d'être un moment privilégié de rencontres et de débats pour toutes celles et tous ceux qui, comme nous, sont par-dessus tout attachés aux valeurs de la République.

Dix ans, que chaque printemps, nous vous sentons mobilisés, motivés, passionnés par la chose publique. Pourtant, les deux derniers scrutins ont été assez calamiteux quant à la participation des électeurs. Aussi, forts de nos convictions et de votre fidélité, avons-nous été amenés à nous poser cette question essentielle, à la fois bilan et prospective.. : " A-t-on encore besoin de politique ? "

En effet, quand l'État-nation, cadre traditionnel de l'intervention du citoyen, semble frappé d'une obsolescence croissante par la construction européenne, la globalisation des échanges et la mondialisation des problèmes.. Quand tend à s'instaurer la domination de la technique sur l'éthique, de la finance sur l'économique, et que le consumérisme tend, lui, à se substituer au civisme par une fétichisation croissante de la marchandise.., on peut légitimement se demander : " L'économie domine-t-elle la politique ? "

Quand l'emprise médiatique sur l'opinion publique, sur le débat d'idées et sur la culture s'étend..,on s'interroge, " Médias et politique : qui décide ? "

Quand les partis perdent de leurs adhérents et que de nouveaux engagements prennent le relais.., réfléchissons ensemble à ces nouvelles formes de militantisme..

Quand à la communauté des citoyens voulue par la République semble se substituer la juxtaposition des communautés identitaires... Quand les notions de droite et de gauche apparaissent comme les ultimes repères d'un monde désormais révolu, il nous faut bien nous demander, même si cela peut ressembler à une provocation. " A-t-on encore besoin de politique ? "  Qu'est-ce qui demain pourrait la remplacer ? Et, sans elle, nous est-il possible de vivre ensemble ? " Reste-t-il enfin, encore, une place pour les utopies ? "

Pour nourrir nos interrogations et nos réflexions, nous nous proposons de nous interroger sur cet acte tellement personnel : " Qu'est-ce que lire la politique ? "  Et enfin, comme dans tout engagement, il y a émotion, nos amis comédiens nous feront des lectures des Grands Textes politiques. Ainsi, tout au long de cette Journée, serons-nous complètement fidèles à nos promesses : rencontrer, débattre et proposer.

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Votez Gutenberg

Laurent Fabius, Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie,
Lauréat, en 1996 du Prix du  Livre Politique       

 Que de rivaux aujourd'hui pour la modeste écriture ! On se défie des signes, on se méfie de l'écrit, la lettre devient une fatigante incongruité, le journal un interminable imprimé, le livre un pesant annuaire. Même l'e-mail, annoncé comme un retour numérique à la communication littéraire, s'affirme moins comme le dernier avatar de la correspondance que comme un symbole supplémentaire de l'oralité victorieuse. La préférence pour l'instantané est d'autant plus irrésistible qu'elle participe de la grande course contemporaine contre le sablier ou la durée.

Si l'on s'en tenait à cette rumeur des temps, au message triomphant qu'un vent mauvais colporte, ce n'est certainement pas en se tournant vers la politique, vers les femmes et les hommes qui la font vivre au quotidien, que le livre pourrait trouver de l'espace. Comme lui, la politique serait discréditée. Même motif, même punition. C'est aller, à mon avis, beaucoup trop vite en besogne.

Alors que la mondialisation des échanges, la standardisation des technologies, l'internationalisation des consciences bouleversent les histoires nationales et unifient les cultures, la France préserve en effet une singularité : l'importance de l'écrit au cœur de la vie publique. Il ne s'agit pas seulement de textes de loi, que Gouvernement et Parlement produisent souvent en stakhanovistes, mais de littérature, de pensées et de mots. Le front des bibliothèques et des librairies est aussi celui de la démocratie. Les Lumières, Dreyfus, Sartre et Aron, Aron contre Sartre, sont passés par là.

Oui, la République française aime les lettres et le phénomène ne date pas d'hier. Curiosité, que ce peuple pour lequel un homme d'État reste incomplet tant qu'il n'est pas un homme d'écrit. Particularité, que cette nation où un écrivain ne tarde jamais à trouver dans le tumulte du monde un trésor romanesque. " Eh ! Lecteur ", apostropher la conscience civique, en appeler à ce que la raison recèle d'esprit critique, telle est bien la fonction de ce genre mélangé qui prend place aux bancs des académies comme dans les kiosques de gares et qu'on nomme, faute d'une classification plus affinée, "le livre politique".

Ce livre politique, parce qu'il contribue à l'éveil des consciences et qu'il permet le réveil des mémoires, parce qu'il peut éclairer un destin individuel ou guider un chemin collectif, manifeste la force de l'écrit. Il joue un rôle essentiel dans la formation du sentiment national. Longue est la galerie des écrivains qui ont marqué ce domaine : Montaigne, délaissant la plume pour devenir premier magistrat de Bordeaux, Fénelon auteur de "remontrances" trop méconnues sur l'état du Royaume, Rousseau dont le Contrat social irradia les travaux de la Constituante, Zola dont chaque page est un manifeste pour l'égalité, Malraux ministre artiste esthète du gaullisme, Aragon, combien d'autres. Ainsi Jaurès se fit-il journaliste - "éditorialiste" dirait-on aujourd'hui -, De Gaulle mémorialiste - de lui-même plus que de son époque -, et Mitterrand pamphlétaire - mais aussi chroniqueur. L'écriture offre aux responsables politiques un moyen de suspendre l'immédiat et de vaincre le périssable, tendance fâcheuse de nos démocraties d'opinion.

Le livre fut politique avant qu'on ne le définisse comme tel. Il fut un recours avant d'être un genre. Comme le citoyen dont il prend le parti, le livre politique ne se laisse pas facilement embastiller. Action ou réaction, opposition ou proposition, construction ou interprétation, il est, selon l'usage, le support de l'explication ou la patrie de la dissidence. Journalistes, historiens, philosophes, élus, la littérature politique n'est la propriété d'aucune corporation. Diversité de projets et d'auteurs mais surtout diversité de formes : les tragédies de Racine en disent aussi long sur le pouvoir, sa conquête, sa conservation, son usage, qu'Aristote ou Bodin. Les Châtiments ont fait du vers un cri de rage. Philosophie, fragment, roman, mémoire, biographie, essai, théâtre : le livre politique a embrassé tous les genres littéraires.

Une objection est parfois formulée par certains écrivains, parmi les plus admirables. Pour eux, l'écriture serait nécessairement en rupture de ban à l'égard du monde, donc de la politique, afin de forger son propre territoire. La littérature a-t-elle d'autres fonctions qu'elle-même ? On ne tranche pas un tel débat en quelques lignes. Deux remarques seulement. D'une part, nous entrons dans un âge où l'imaginaire, s'il reste puissant, ne dépasse plus le réel mais l'accompagne ou s'en inspire le plus souvent : économie et société, biotechnologies et éthique, global et local posent des questions qui, désormais, défient l'anticipation et excèdent la fiction. En outre, ceux qui font couler le sang, dictateur à Berlin ou général à Santiago, n'aiment pas beaucoup voir couler l'encre. Autodafé, fatwa, censure : on tient un stylo ou un fusil, on frappe sur un clavier ou sur un visage. Le geste même d'écrire est fondamentalement politique. Mettre en page, désormais mettre en ligne, c'est d'une certaine façon mettre le monde en marche. Projets, programmes, constitutions, chants, hymnes, discours : les convictions à défendre, les réformes à accomplir se nourrissent de phrases rédigées, de propositions publiées, d'ouvrages diffusés.

Je crois que la force du livre politique et son succès trouvent leur source dans cette quête de sens, cette demande d'action. La fin des idéologies, que les années 1990 ont proclamée, n'a heureusement pas mis un terme aux idées. Qu'on jette un _il, pour s'en convaincre, sur le classement des meilleures ventes. Chaque récit est une analyse, chaque biographie un regard, chaque investigation une mise en garde. Parce qu'elle possède ses codes et ses symboles, la vie publique a besoin qu'on la décrypte. L'écrivain politique est le géologue de notre démocratie : il en extrait l'éclat par-delà les couches sédimentaires qu'on appelle domination de l'instant, emprise de l'opinion ou préférence pour le spectaculaire. La démocratie n'est pas qu'un mécano d'institutions, elle relève d'abord d'une exigence morale : c'est pourquoi le livre politique la renforce à chaque page.

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Les précédents Lauréats du Prix du Livre Politique

1995 - La Journée du Livre Politique crée pour sa cinquième édition le Prix du Livre Politique. Son premier lauréat, François Furet, est félicité par le Président du  Sénat, René Monory, ravi de ce choix. Pour lui, l'ouvrage couronné  Le Passé d'une illusion (Robert Laffont), est une œuvre  monumentale et incontournable.

1996 - Quand un jury de journalistes distingue les mémoires d'un ancien Premier Ministre, c'est un événement ! Un baume sur Les Blessures de la vérité de Laurent Fabius (éditions Flammarion). Philippe Douste-Blazy, alors Ministre de la Culture, congratule le lauréat, avec humour et sympathie. Ce n'est pas tous les jours qu'un ministre en exercice consacre un ancien Premier Ministre.

1997 - La Journée du Livre Politique s'installe à l'UNESCO et met en place sa première visio-conférence avec New York. A Paris, Jean-François Revel s'impose, face à des ouvrages d'une exceptionnelle qualité. La Présidente du Jury, Élisabeth Badinter, le félicite pour son livre de mémoires : Le Voleur dans la maison vide  (éditions Plon).

1998  - Retour à la Présidence de l'Assemblée nationale. Régis Debray est le premier lauréat du Prix du Livre Politique à être primé à l'unanimité du Jury, lequel a tenu à rendre hommage tant à la qualité de sa réflexion qu'à la beauté de son écriture. Laurent Fabius le félicite chaleureusement pour son ouvrage : Par Amour de l'Art (Gallimard).

1999 - Deuxième année consécutive à la Présidence de l'Assemblée nationale. Laurent Fabius remet le 5ème Prix du Livre Politique à Alain Duhamel pour Une ambition française (Plon), essai d'envergure et de qualité ancré dans l'actualité européenne à laquelle était consacrée la 8ème Journée du Livre Politique.

 2000 - Jean Guisnel est le lauréat du Prix du Livre Politique 2000. Laurent Fabius le lui remet pour son ouvrage journalistique: Libération, la biographie. Une aventure moderne (La Découverte).

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Le prix du Livre politique remis par Raymond Forni, président de l'Assemblée nationale et Jean-Claude Casanova, Président du Jury

Le Prix du Livre Politique récompense, chaque année, le meilleur livre à thème politique.

La Sélection
Quelque 700 ouvrages politiques paraissent annuellement. Ces livres peuvent être des récits, des enquêtes, des essais, des biographies, des autobiographies, des livres d'Histoire. Le jury composé de journalistes politiques, se réunit cinq fois dans l'année pour faire le point sur les nouvelles parutions et déterminer ses préférences. Les livres primables sont des ouvrages favorisant l'analyse, la réflexion, la revalorisation du discours et de la pensée politique.

Le Règlement
Les livres sélectionnés sont obligatoirement édités dans l'année précédant la Journée du Livre Politique. Après la dernière sélection, le Secrétaire Général prend contact avec les lauréats potentiels ; ces derniers doivent s'engager à être présents le jour de la remise du Prix. Le Prix du livre Politique est doté de 50 000 Francs (7 622,45 euros) par l'association Lire la Politique.

Le Jury du Prix du Livre Politique 2000

Président du Jury, Jean-Claude Casanova, Membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), Membre du Conseil économique et social, Directeur de la revue Commentaires

Secrétaire Général, Jean-Philippe Moinet, Journaliste à La Chaîne Parlementaire, Assemblée Nationale

Membres du Jury    

Jean-François Bège, Directeur de l'agence parisienne - Sud-Ouest
Jean-Michel Blier, Rédacteur en chef politique - France Info
Arlette Chabot, Éditorialiste - Europe 1, Productrice de Mots croisés - France 2
Michèle Cotta, Éditorialiste - Directrice de France 2
Jean-Pierre Elkabbach, Éditorialiste - Europe 1, Président Directeur Général - Public Sénat
Bernard Guetta, Éditorialiste - France Inter/La Repubblica/Le Monde
Paul Guilbert, Éditorialiste, Chef du service politique intérieure -  Le Figaro
Anita Hausser, Rédactrice politique, Éditorialiste - LCI
Jean-Michel Helvig, Rédacteur en chef événements - Libération
Laurent Joffrin, Directeur de la rédaction - Le Nouvel Observateur
Emmanuel Kessler, Rédacteur en chef  adjoint - BFM
Philippe Méchet, Directeur Général adjoint - SOFRES
Catherine Pégard, Rédactrice en Chef Nation/Politique - Le Point
Luce Perrot, Présidente-Fondatrice de la Journée du Livre Politique
Alain-Gérard Slama, Éditorialiste, Professeur à l'IEP de Paris
Daniel Vernet, Directeur des Relations Internationales - Le Monde

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Le prix étudiant du livre politique
remis par Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication et par Jacqueline Costa-Lascoux, Présidente du Jury Etudiant

Pourquoi un Prix étudiant du Livre Politique ?
La création, en 1998, d'un Prix Étudiant du Livre Politique veut contribuer à développer l'intérêt des jeunes pour la chose publique, en les mobilisant sur la lecture pour porter théories et concepts à la porte des amphis, pour mieux leur faire comprendre l'action et les discours des hommes politiques. L'occasion pour ces étudiants, à travers leurs choix, d'exprimer leurs attentes et leurs aspirations.

Qu'est-ce qu'Anima'Fac ?
Réseau national d'associations étudiantes, Anima'fac constitue un point d'appui ainsi qu'un centre de ressources pour les initiatives associatives étudiantes. Éditeur de Factuel, Anima'fac a pour vocation d'encourager et de faciliter l'engagement associatif étudiant.

L'Organisation du Prix Étudiant par Anima'Fac
La mise en _uvre de ce Prix a été confiée, par le Conseil Scientifique de la Journée du Livre Politique à Anima'fac, partenaire de la Ligue de l'Enseignement. Comme pour le Prix du Livre Politique, les ouvrages sélectionnés doivent favoriser l'analyse, la réflexion, la revalorisation du discours politique et avoir été édités durant l'année précédant la Journée du Livre Politique.

Le Prix Étudiant du Livre Politique est doté de 15 000 Francs (2286,73 euros).     

Le jury étudiant
Il est composé de jeunes rédacteurs de journaux universitaires répartis sur toute la France.

Le Jury du Prix Étudiant du Livre Politique 2001 :

Présidente :Jacqueline Costa-Lascoux
Labyrinthe, Paris !: François-Xavier Priollaud
L'Escoudrou, Clermont-Ferrand : Audrey Fournier
Le Fac'ochère, Rouen : Julien Palier
Le Mensuel, Créteil : Olivier Cohen-Solal
Radio campus, Dijon : Guillaume Béal
Sorbonne(s) nouvelles, Paris : Diane Lepetit
Zarabes magazine : Karim El Mufti

Les Français et la lecture des Livres politiques

Philippe Méchet, Directeur général adjoint de la SOFRES,
Secrétaire général de Lire la Politique

 Depuis près de 20 ans, la politique est déclarée en crise, presque sinistrée, conduisant les citoyens à se détourner de l'engagement dans les partis politiques, voire de la participation aux scrutins. Les 70% d'abstentionnistes au référendum sur le quinquennat sont là pour souligner ce qui peut se traduire par une démobilisation massive. Et pourtant, les Français éprouvent toujours autant de passion à traiter de la chose publique, à s'investir dans des associations, à se tourner vers les pouvoirs publics dès qu'un problème apparaît, mais aussi à continuer de manifester leur goût pour la lecture politique.

Depuis 1991, la Journée du Livre Politique témoigne à la fois de la production toujours riche d'ouvrages ayant trait à la chose publique et d'un afflux de visiteurs qui ont envie d'échanger et de débattre avec les auteurs et acteurs de notre vie politique. Il faut bien reconnaître que la politique a davantage à voir, aux yeux des personnes sondées, avec l'économie, la société et l'histoire qu'avec le microcosme. Il ressort des enquêtes réalisées par la SOFRES pour la Journée du Livre Politique qu'à l'intérêt évident des Français pour les grands bouleversements du monde autant que pas ses évolutions économiques et sociales, vient s'ajouter une attente d'œuvres dénonçant les inégalités ou les injustices de notre société. Au pays de Victor Hugo, le livre est une arme ; une arme contre les pouvoirs, une arme contre les puissants.

Manifester sa passion pour un ouvrage est aussi souvent un moyen de se définir dans une communauté d'idées, dans un courant de pensée et de se placer dans le débat politique. Le livre est devenu pour beaucoup de nos concitoyens une manière de s'engager, de se projeter dans l'univers public ou de s'identifier à des personnages au travers des biographies. L'Histoire politique et la biographie figurent parmi les ouvrages privilégiés du public. Et ce n'est pas un hasard, tant " ce que raconte l'Histoire n'est que le long rêve, le songe lourd et confus de l'humanité " (A.Schopenhauer)  et tant les biographies nous invitent à repenser nos propres vies. C'est cela la magie de l'Histoire et du livre politique : toujours pousser l'être à faire un soi-même avec de l'autre et à réfléchir sur son devenir.

La dixième édition de la Journée du Livre Politique sera comme toujours le moment du débat, de l'échange et de la réflexion. Merci à Luce Perrot et à Raymond Forni de nous procurer ce plaisir.

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Débat 1 - 10 H 30 - Salon de la Paix
Reste-t-il encore une place pour les utopies ?

présidé par Robert Badinter, Sénateur, ancien Président du Conseil Constitutionnel, ancien Garde des Sceaux

animé par Jean-Pierre Elkabbach, Editorialiste - Europe 1, Président Directeur Général - Public Sénat

avec
Jean-Jacques Augier,Editeur, Secrétaire National du PRG
Elie Barnavi, Ambassadeur d'Israël en France
Pierre Joxe, Membre du Conseil Constitutionnel, Ancien Premier Président de la Cour des Comptes, Ancien Ministre,
Corinne Lepage, Avocate, Ancienne Ministre
Pierre Rosanvallon, Directeur d'Études EHESS
Henri Weber, Sénateur de Seine-Maritime

Aussi longtemps qu'il y aura des hommes, ils créeront des utopies. Parce que l'utopie est invention du futur et que l'être humain a besoin de croire au bonheur, sur terre ou au ciel, pour continuer à vivre. Parce que l'utopie est porteuse de progrès, et que l'être humain ne cesse pas de transformer le réel.

Qu'il s'agisse d'un univers maîtrisé par la science, d'une nature sauvegardée par l'écologie, d'une société gouvernée par la justice, d'une espèce humaine libérée des tares génétiques, sauvée des épidémies dévastratices, régénérées par des greffes ou des clonages thérapeutiques d'une information globale diffusée en temps réel par internet, dans tous les champs de la connaissance, jamais l'utopie n'a été plus florissante qu'à notre époque. Le XXIème siècle qui s'ouvre sur un apparent désenchantement des utopies en est plus porteur que ses prédécesseurs. Simplement, l'horizon de l'utopie s'est élargi à la mesure des avancées du savoir et des progrès de la technologie. Loin d'être marqué par la fin des utopies, le XXIème siècle en sera le temps privilégié.

Robert Badinter

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Débat n°2 - 15 H 00 - Salon de la Paix
L'économie domine-t-elle la politique ?

présidé par Jean-Marcel Jeanneney, Ancien Ministre, Président d'honneur de l'Observatoire Français des Conjonctures Économiques

animé par Erik Izraëlewicz, Rédacteur en chef - Les Echos

avec
Daniel Cohen, Professeur d'Économie à l'ENS
Anne-Marie Comparini, Présidente du Conseil régional Rhône-Alpes
Jean de Belot, Directeur des rédactions - Le Figaro
Viviane Forrester, Ecrivain
Alain Lipietz, Député Européen

Des entreprises plus riches que des États, des réseaux plus influents que des nations, des marchés plus puissants que les élus: avec ce qu'il est convenu d'appeler, d'une manière rapide, lamondialisation, les hommes politiques ont de plus en plus le sentiment d'avoir été dépossédés de leurs pouvoirs.

Désormais, l'économie dicterait sa loi à la politique, les marchés imposeraient leur dictature aux peuples du monde entier. Partout, les responsables politiques ont le sentiment que leurs marges de manoeuvre se sont considérablement réduites au cours des dernières années. S'agit-il là d'une réalité ou d'un simple alibi ? Avec le marché-roi, la réduction des distances et la suppression des frontières, les nouvelles technologies ont transformé l'économie. La politique a-t-elle tiré toutes les leçons de cette transformation ?

Erik Izraëlewicz

Débat n°3 - 16 H 15 - Salon de la Paix
Médias et politique : Qui décide ?

présidé par Hervé Bourges, Ancien Président du CSA, Président de l'UIJPLF
animé par Ivan Levaï, Président Directeur Général de la Chaîne Parlementaire

avec
Roselyne Bachelot, Députée de Maine et Loire
Jean-Christophe Cambadélis,Député de Paris
Roland Cayrol, Directeur associé de CSA.TMO, Professeur à l'IEP
Lyne Cohen-Solal, Conseillère Régionale d'Île-de-France
André Santini,  Ancien Ministre, Député des Hauts-de-Seine

Politique et médiatique sont dans un bateau, l'un des deux tombe à l'eau Qu'est-ce qui reste ? Pas grand chose, bien sûr, de notre bonne vieille République démocratique, qui a vu s'opposer, ou collaborer jusqu'à l'indécence, des pouvoirs de contrôle fondamentalement différents. Aujourd'hui, il nous faut réinventer les règles du vivre ensemble, en respectant, chacun, scrupuleusement, la libre démarche de l'autre. Ce ne devrait pas être trop difficile avec les nouvelles techniques de communication, et de maturité des nouvelles générations. D'autant que, responsables politiques et journalistes ont progressé, ces dernières années, face à des censeurs bien différents : les électeurs, pour les premiers, et les lecteurs-auditeurs-téléspectateurs pour les seconds.

Comme le disait il n'y a pas si longtemps, Jean-François Lemoîne, notre regretté confrère du journal Sud-Ouest : L'information est un métier qui a sa propre logique. Sil vous plaît, Messieurs les hommes politiques, respectez-là. Car les seuls censeurs que nous nous reconnaissons ne sont pas dans vos rangs, ce sont nos lecteurs. Jolie formule pour nourrir un débat !

Ivan Levaï

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Jean-Marc Roirant, Secrétaire général de la ligue de l'enseignement

Voilà dix ans déjà, se déroulait la première Journée du Livre Politique. Dix ans plus tard, une fois encore, la Ligue de l'Enseignement soutient et participe activement à ce rendez-vous important.

Il y a au moins trois bonnes raisons à ce soutien actif.

- La première tient à la vocation, à l'histoire et à la nature même de notre mouvement. Se voulant depuis sa création un espace permettant au plus grand nombre d'accéder au savoir et à la culture, organisée en un vaste réseau fédérant plus de trente mille associations  et rassemblant plus de deux millions trois cent mille adhérents, la Ligue a fait de la citoyenneté la clef de voûte de son projet et de son action. Non pas une citoyenneté réduite au seul usage du suffrage universel, mais bien davantage une citoyenneté active permettant à chacun, en tout lieu, à tout moment, de s'informer, de s'exprimer et d'agir.

- La seconde tient au mérite de nos amis de l'association Lire la Politique, organisateurs de cette Journée. Comment pourrions-nous ne pas être à leurs côtés lorsque ceux-ci se fixent pour objectif le retour du politique par la revalorisation du débat d'idées ? L'association animée avec ténacité et talent par Luce Perrot depuis sa création, développe un peu plus le champ de ses interventions, notamment par la création d'un Prix Européen du Livre d'Économie et surtout, en partenariat avec La Ligue, d'un Prix Citoyen de la Communication, "Le Prix Médiation". Le premier du genre fut remis en août dernier, dans le cadre de l'université de la communication" que nous organisons chaque année à Hourtin, à Daniel Schneidermann pour son émission "Arrêt sur images ".

- Enfin, ultime raison de notre soutien, l'importance centrale accordée à l'écrit, donc à la lecture, au cours de cette Journée. Mouvement d'éducation populaire, la Ligue de l'Enseignement a toujours fait du livre et de l'écrit les instruments privilégiés du savoir et de la culture qui sont les conditions premières de l'engagement civique.

- Cette dixième édition sera pour nous l'occasion d'un investissement affirmé dans son déroulement par la coordination d'un débat touchant à une question qui est pour nous centrale: " Militantisme et nouvelles formes d'engagement. "

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Débat n°4 - 17 H 45 - Salon de la Paix
Réflexion militantisme et nouvelles formes d'engagement

présidé par Claude Estier, Sénateur, Président du groupe Socialiste

animé par Laurent Joffrin, Directeur de la Rédaction - Le Nouvel Observateur

avec

Rony Brauman, Ancien Président de Médecins Sans Frontières, Membre de la Fondation MSF
Jérôme Clément, Président de La Sept/Arte
Gisèle Halimi, Avocate à la cour, Écrivaine, Présidente de Choisir-la-cause-des-femmes, ancienne Ambassadrice de France à l'UNESCO
Jacqueline Costa-Lascoux, Directrice de recherche au CNRS, Vice-présidente de La Ligue de l'Enseignement
Lucien Neuwirth, Ancien Ministre, Sénateur
Alain-Gérard Slama, Editorialiste - Le Point

L'engagement. Naguère, malgré leurs frictions, philosophes, politiques et militaires étaient d'accord avec le caricaturiste : engagez-vous, rengagez-vous... La politique et la pensée étaient la continuation de la guerre par d'autres moyens. S'engager, prendre parti, prendre un parti, se décider dans la liberté par un acte de volonté, s'y tenir, se sentir responsable. Se lier individuellement à la collectivité : dire non à la France, à Pétain, et oui à la Résistance, à de Gaulle. Partir seul mais se retrouver ensemble dans le groupe en fusion, y trouver sa morale et le sens de sa vie dans la fidélité et la solidarité. Mon parti m'a rendu les couleurs de la France... Après la cérémonie des adieux aux lendemains qui n'ont pas chanté, aux prophètes qui se sont trompés, ou aux princes qui en ont abusés, le temps du dégagement serait-il venu? Faudrait-il brûler ce que nous avons adoré : maudits soient nos seigneurs et redevenons des chats qui s'en vont tout seuls... Mais que seront alors le bien commun, l'intérêt général, la république, la nation ? Se dégager d'accord mais pour aller où et pour comprendre quoi ? pour repasser éternellement après Montaigne et Voltaire : Il faut nous dénouer d'avec la société parce que nous n'y pouvons rien apporter , cultivons notre jardin le sentier déjà emprunté de l'éducation politique à la française ? Ou plutôt pour rompre une fois pour toute avec la confusion des genres : pour ne plus mélanger la transcendance et l'action, la religion et la politique, la moralisation et la morale, la volonté (de puissance) et la liberté, en construisant cette fois, pas à pas, par les choix incertains et rectifiables des individus, la démocratie commune. Engagez-vous ou dégagez-vous, mais à temps et dans le temps de la vie humaine.

Blandine Kriegel

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Atelier n°1 - Lire la politique

présidé par René Rémond, Historien, Membre de l'Académie française, Président de la Fondation Nationale de Sciences Politiques

animé par Michèle Cotta, Directrice Générale - France 2

avec   

Enki Bilal, Auteur, Dessinateur
Roland Castro, Architecte, Urbaniste
Dan Frank, Ecrivain
Serge Moati, Réalisateur, Producteur
Monique Nemer, Conseiller éditorial - Hachette Livre
Gao Xingjian, Prix Nobel de Littérature

Il est difficile de définir un livre politique. D'abord parce qu'il correspond à plusieurs formes : essai, biographie, mémoires, débats à plusieurs voix dans une revue, et même roman, poésie, Bande Dessinée ou pièce de théâtre. Leur point commun ? Intervenir dans le débat politique, discourir sur la politique, ou sur les hommes politiques et, parfois, marquer dans son oeuvre un engagement politique. Le livre, cet espace ouvert, libre dans sa forme comme dans son contenu, laisse place au développement des idées, à leur argumentation, loin des cadres convenus des petites phrases, des interviews de quelques minutes où le ton l'emporte sur le fond.

Alors que la politique disparaît progressivement des plateaux de télévision et des postes de radio, ou devient un argument de vente pour des émissions de divertissement, le livre politique, malgré son caractère protéiforme, pourrait ainsi apparaître comme un élément indispensable, une sorte de dernier refuge pour le débat public. Mais le livre doit être vivant, ce qui ne semble pas toujours le cas.

En effet, le livre politique peut également devenir un rite, se traduisant par la parution régulière de livres de campagne, associés à la promotion de tel ou tel candidat, ou même de biographies de précurseurs célèbres, érigés en miroirs de leurs auteurs, et débouchant sur des textes certes de qualité, mais dont on peut se demander s'ils sont écrits pour être lus ou pour donner matière à un éditorial dans un quotidien, et surtout à un entretien au journal de 20h00.

Alors quelle place pour l'écrit, à l'heure où toute construction intellectuelle et politique ambitieuse est suspectée au même titre que les idéologies du début de siècle ? Quelle place à l'heure où le débat politique peine à trouver sa place face au primat de l'économique et à la suspicion qui pèse, via les affaires, sur le monde politique ? Le livre n'est-il pas justement l'espace de reconquête que les politiques attendent pour redonner toute sa noblesse au débat ? Reste alors à savoir comment écrire : mettre en avant la rigueur du raisonnement face aux raccourcis audiovisuels est une solution. Une autre est de mélanger les genres et de redonner sa force à une littérature politique bien absente aujourd'hui, en ayant en tête la nostalgie des grands écrivains engagés : écrire avec à l'esprit la voix poétique de Victor Hugo ou de René Char, le poids théâtral de Bertolt Brecht, la force de Zola ou de Malraux...

  Emmanuel Suard

Atelier n°2 - 15 H 30 - Salle des Fêtes
Lecture des grands textes politiques

introduits par :

Christophe Barbier,   Rédacteur en chef - L'Express
mis en scène par Isabelle Starkier,  Metteur en Scène
textes présentés par
Lucie Aubrac, La Résistance
Jean-Pierre Azema, La République
Geneviève Fraisse, Les Différences
Serge Moscovici, L'Exil
avec la participation très amicale de
Roger Hanin, Danièle Lebrun, Bernard Murat, Sapho,

Lectures par : Daniel Bérioux, Henri Delmas, Gretel Delattre, Frédéric Cherboeuf, Etienne Coquereau, Mathieu Marie, Sarah Mesguich, Michèle Taïeb, Jonathan Cixous, Isabelle Starkier, et les comédiens de  la Fabrique des Artsd'à côté.

Le 11 septembre 1848, Victor Hugo se lève au milieu de l'Assemblée constituante, respire profondément et se lance dans son oraison : La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c'est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l'une, c'est attenter à l'autre. Composer un éditorial, brosser un article ou écrire un livre politique, c'est en quelque sorte rapprocher ces deux miroirs, instaurer le dialogue entre les mots et le vote...

Parce que qu'il est inspiré, tout grand texte politique est un texte poétique. Au sens propre, en ce poïen antique qui dit que le mot porte l'action : ce qui se dit se fait en se disant. Quand elle est proférée, sous la mitraille de barricades ou face à la houle d'un hémicycle hostile, la parole politique devient vivante, atteignant en cette fonction tribunicienne son fondement démocratique. Nourris de poésie, les comédiens redonnent aux textes politiques cette vibration de vie et réveillent devant nous ces mots de République ou de Résistance, pour lesquels certains ont su mourir.

Christophe Barbier

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Espace Signature
Salon des Auteurs - De 10 H 00 à 19 H 00

 Laure Agron, Histoire du vocabulaire fiscal, LGDJ - Montchrétien
Jacques Andréani, L'Amérique et nous, Odile Jacob
Claude Angeli et Stéphanie Mesnier, Chirac Père et fille, Grasset
Roselyne Bachelot, Les maires : fête ou défaite, Anne Carrière Éditions
Robert Badinter, L'Abolition, Fayard
George Balandier, Le grand système, Fayard
Christophe Barbier, La comédie des orphelins, les vrais fossoyeurs du gaullisme, Grasset
Michel Bassi, La bataille pour la mairie de Paris, Éditions du Rocher
Michel Bauer, Des élites légitimes ?, La Documentation Française
Jacques Beauchard, Penser l'unité politique entre fondements, turbulences et mondialisation, L'Harmattan
Jean-Michel Belorgey, Cent ans de vie associative, Presses de Sciences Po.
Jean-Michel Belorgey, Vichy-Tambouctou dans la tête, Bleu autour
Enki Bilal et Pierre Chistin, Le sarcophage, Dargaud
Enki Bilal , Bleu sang, Christian Desbois
François Bizot, Le Portail, La Table Ronde
Sophie Body-gendrot, Les villes : la fin de la violence ?, Presses de Sciences Po.
Yves Bonnet, Mémoires d'un patron de la DST, Calmann-Lévy
Hervé Bourges, De mémoire d'éléphant, Grasset
Rony Brauman, L'action humanitaire, Flammarion
Jean-Christophe Cambadélis, L'avenir de la gauche plurielle, Plon
Philippe Campinchi, Les lambertistes, un courant trotskiste français, Balland
Yanne Cavanna, Qui  a voté quoi ?, Jean-Cyrille Godefroy
Roland Cayrol, Sondages, mode d'emploi, Presses de Sciences Po.
Denis Collin & Jacques Cotta, L'Illusion plurielle, JC. Lattès
Jean-Marie Cotteret, La magie du discours, précis de rhétorique audiovisuelle, Michalon
Colette Crémieux, La citoyenneté à l'école, Syros
Monique Dagnaud, L'État et les médias. Fin de partie, Odile Jacob
Jacques de Courson, Les élus locaux, Éditions d'organisation
Père Alain de La Morandais et Maître Jacques Vergès, Avocat du diable, Avocat de Dieu, Presses de la Renaissance
Françoise de Panafieu, Ne jetez pas la démocratie avec l'eau du bain, Nil Éditions
Bruno Dive & Guillaume Tabard, Les amis de l'hôtel de ville, Plon
Claude Estier, 10 ans qui ont changé le monde, Bruno Le Prince
Georges Fenech, Tolérance zéro. En finir avec la criminalité et les violences urbaines, Grasset
Georges Fenech, Face aux sectes : Politique, Justice, État, PUF
Michel Foucher, La République européenne, Belin
Michel Foucher, Afrique du Sud. Puissance utile, Belin
Dan Frank et Enki Bilal, Un siècle d'amour, Fayard
Jean-Paul Gourévitch, La France Africaine. Islam, intégration, insécurité : infos et intox, Le Pré aux Clercs
Claude Hagège, Halte à la mort des langues, Odile Jacob
Gisèle Halimi, La nouvelle cause des femmes, Gallimard
Gisèle Halimi, Lait de l'oranger, Gallimard
Gisèle Halimi, Une embellie, Gallimard
Gisèle Halimi, Fritna, Plon
Marie-France Hirigoyen, Malaise dans le travail. Harcèlement moral : démêler le vrai du faux,  Syros
Marcel Jullian, De Gaulle. Traits d'esprit, Le Cherche Midi
Guy Konopnicki, Pour en finir avec la France éternelle, Grasset
Odile Krakovitch & Geneviève Sellier, Exclusion des femmes : Masculinité et politique dans la culture au xxème siècle, Complexe
Odile Krakovitch & Geneviève Sellier, Femmes de pouvoir : mythes et fantasmes, L'Harmattan
Zaki Laïdi, Le sacre du présent, Flammarion
Karl Laske, Ils se croyaient intouchables, Albin Michel
Corinne Lepage & François Guéry, La politique de précaution, PUF
Bruno Le Roux, La sécurité pour tous, une exigence de justice sociale, Balland
Philippe J. Maarek, Communication et marketing de l'homme politique, Litec
Jacques Mellick, Excés de vitesse !, Calmann-Lévy
Gilles Ménage, L'oeil du pouvoir. Tomes 1 et 2, Fayard
Gérard Merle, Un militant exemplaire. Voyage dans les coulisses de la Chiraquie, Denoël
Alain Minc, www.capitalisme.fr, Grasset
Laurence Monnoyer-Smith, www.démocratie locale.fr, CNRS Éditions
Arnaud Montebourg, La machine à trahir, Denoël
Anne Muxel, L'expérience politique des jeunes, Presses de Sciences Po.
Pascal Perrineau & Dominique Reynié, Le dictionnaire du vote, PUF
Monique Pinçon-Charlot & Michel Pinçon, Sociologie de la bourgeoisie, La Découverte
Evelyne Pisier, Les femmes de Platon à Derrida, Plon
Pierre Rosanvallon, La démocratie inachevée, Gallimard
René Rémond, Regard sur le siècle, Presses de Sciences Po
René Rémond & Marc Leboucher, Le christianisme en accusation, Desclée de Brouwer
Airy Routier, Blanc comme nègre, Grasset
Marc Sadoun, La démocratie en France. Tomes 1 et 2, Gallimard
Helmut Schmidt , L'Europe s'affirme, Éditions de Fallois
Dominique Schnapper & Sylvain Allemand, Questionner le racisme. Essai et anthologie, Gallimard
Dominique Schnapper, Qu'est-ce que la citoyenneté ?, Gallimard, Poche
Nicolas Sarkozy, Libre, Robert Laffont
Vanessa Schneider, La déprime des politiques, Seuil
Yves Surel & Yves Mény, Pour le peuple et par le peuple, Fayard
Tzvetan Todorov, Mémoire du mal, tentation du bien, Robert Laffont
Hubert Védrine, Les cartes de la France à l'heure de la mondialisation, Fayard
Dominique Vidal & Serge Halimi, L'opinion ça se travail..., Agone
Pierre Vidal-Naquet, Les Grecs, les historiens, la démocratie, La Découverte
Pierre Vidal-Naquet, Démocratie, citoyenneté et héritage gréco-romain, Liris
Jean-Pierre Vittori, On a torturé en Algérie, Ramsay
Jean-Pierre Vittori, La vraie histoire des appelés d'Algérie, Ramsay
Michel Wieviorka, La différence, Balland
Dominique Wolton, www.democratie locale.fr, CNRS Éditions
Gao Xingjian, La raison d'être de la littérature, Editions de l'Aube

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Instances de la Journée du Livre Politique

Création : Septembre 1991.
Lieu : La Présidence de l'Assemblée nationale.
Périodicité : Annuelle, fin mars - début avril.
Concept : Le temps d'une journée, le Livre Politique est mis à la Une pour :
Installer à la Présidence de l'Assemblée nationale un Forum du Livre politique avec signatures, tribunes et enquêtes.
Permettre une approche privilégiée des auteurs et des acteurs essentiels au débat intellectuel et politique.
Organiser la rencontre d'une institution démocratique, des citoyens et de ceux qui nourrissent et animent la vie publique.
Public : Personnalités politiques, universitaires, journalistes, décideurs, étudiants, éditeurs, membres de cercles et associations de réflexion politique.
Visiteurs : 8000 en 2000.
 
Le Bureau de l'Association
Présidente : Luce Perrot, Inspecteur Général de l'Administration des Affaires Culturelles détachée auprès de l'UNESCO.
Vice-présidents : Maurice Benassayag, Conseiller d'État, et Georges Haddad, Président honoraire de Paris I Panthéon-Sorbonne.
Secrétaire général : Philippe Méchet, Directeur des Études Politiques de la SOFRES.
Trésorier :  Emmanuel Suard, Conseiller référendaire à la Cour des Comptes.
Le Conseil d'Administration de l'association compte parmi ses membres :
Nicolas Crespelle, Directeur de la rédaction de l'Hémicycle.
Didier Hamon, Directeur de la Communication et de l'Environnement des Aéroports de Paris.
Guillaume Merzi, Rédacteur en chef adjoint des Cahiers du radicalisme.
Éric Osmond, Écrivain.
Pierre Tournemire, Secrétaire Général Adjoint de la Ligue de l'Enseignement.
Comité de parrainage :
Président d'honneur : Maurice Schumann _ de l'Académie française, Sénateur
Président : René Rémond, Historien, Membre de l'Académie française, Président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques
Vice-Présidents : Marc Ladreit de Lacharrière, Directeur de publication - la Revue des deux mondes, Président de FIMALAC, Richard Descoings, Directeur de l'Institut d'Études Politiques de Paris
Membres :
Jean-Louis Bianco, Député, ancien Secrétaire Général de l'Élysée, ancien Ministre,
Maurice Benassayag, Conseiller d'État,
Jean Daniel, Directeur - Le Nouvel Observateur,
Claude Estier, Sénateur, Président du groupe socialiste du Sénat,
Louis Gautier, Conseiller Référendaire à la Cour des comptes,
Blandine Kriegel, Philosophe,
Emmanuel Le Roy Ladurie, Historien
Didier Maus, Directeur de l'Institut International d'Administration Publique, Directeur de la Revue de Droit Constitutionnel
Simone Rozes, Ancienne Présidente de la Cour de cassation 
Dominique Schnapper, sociologue
Alain Touraine, sociologue

Le Conseil scientifique
Maurice Benassayag, Conseiller d'État
Alain Bergounioux,    Inspecteur Général de l'Éducation Nationale
Jean-Claude Colliard, Membre du Conseil Constitutionnel, Directeur du département de Science Politique de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Théo Klein,    Avocat International, ancien Président du CRIF
Lucien Neuwirth,       Sénateur, ancien Ministre
Pascal Perrineau,     Directeur du CEVIPOF, Professeur des Universités à l'IEP de Paris
Gérard Unger, Président Directeur Général - Métrobus
 
Remerciements

Nous remercions tout particulièrement :
Raymond Forni,  Président de l'Assemblée nationale,
Laurent Fabius, Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie,   
Pierre Joxe, Membre du Conseil Constitutionnel,  Premier Président de la Cour des Comptes, ancien Ministre,
Marc Ladreit de Lacharrière, Nathalie de Baudry d'Asson, Jean Plantu, Brigitte Rocquin, et les Editions du Seuil, Simone Benmussa, Érika Kralik, Jean-Jacques Augier, Emmanuel Hoog, Philippe Méchet,
Les services de l'Assemblée nationale.
Cette Journée n'aurait pu se réaliser sans le concours amical de
David Assouline, Nadia Bellaoui, Maurice Benassayag, Donia Ben Miloud, Jacqueline Beytout, Philippe Campinchi, Noëlle Châtelet, Nicolas Crespelle, Paulette Decraene, Philippe Germain, Didier Hamon, Pierre Herrero, Guillaume Houzel, Régis Huguet, Albert Kadouche et le Centre Rachi, Patrice Le Diset, Rosanne Lhermitte, Victoria Man-Estier, Guillaume Merzi, Daniel Mesguich, Eric Osmond, Guy Perrimond,  Janine Raynaud, Patrice Renard, France Roche, Jean-Marc Roirant, Emmanuel Suard, Anima'Fac et la Ligue de l'Enseignement.

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