Accueil > Archives de la XIe législature > Discours de M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale

Déjeuner offert en l'honneur de M. Ahmed QUREÏ,
Président du Conseil législatif palestinien
le mercredi 3 mai 2000 à l'Hôtel de Lassay

Allocution de M. Raymond FORNI,

Président de l'Assemblée nationale

Monsieur le Président,

Madame la Déléguée, Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Mesdames, Messieurs,

C'est avec une attention tout à fait particulière que l'Assemblée nationale vous reçoit cette semaine, Monsieur le Président, avec la délégation qui vous accompagne.

Votre visite, qui suit de peu un bref séjour de Yasser Arafat à Paris, est une nouvelle illustration de l'intensité et de la qualité du dialogue entre la France et les autorités palestiniennes. Elle revêt une portée spéciale dans une période où les discussions sur l'accord cadre et le statut final sont dans une phase active. Nous savons le rôle que vous jouez, depuis longtemps, dans ces négociations.

Notre espoir le plus profond est de voir enfin, et bientôt, aboutir ce processus de paix. Cet espoir se fonde sur les progrès déjà accomplis, qui sont considérables. Mais nous savons que les dernières étapes ne sont pas les moins difficiles. Je pense au statut de Jérusalem, aux questions des frontières ou du partage des ressources en eau. Aucune de ces questions ne doit être laissée de côté. Leur solution doit être équitable, concilier tous les intérêts légitimes qui sont en cause.

Nous sommes très attachés à ce processus parce que tous les peuples de la région ont droit à la paix et à la sécurité, sur la base de la reconnaissance et du respect mutuel, dans l'expression de leur égale dignité.

La France soutient depuis l'origine la démarche palestinienne de recherche d'une solution négociée. Elle considère que la volonté de dialogue doit être payée de retour, et réprouve les initiatives et les comportements qui font obstacle à la marche vers un règlement durable. A cet égard, le Président de la République vient de dire la position de la France sur la poursuite de la colonisation israélienne.

Le règlement du conflit israélo-palestinien est pour la France la clé de la réconciliation et d'un avenir pacifique pour l'ensemble du Proche-Orient. L'instauration définitive de la paix sur cette terre parmi les plus chargées de sens et de mémoires, les plus affectées par les affrontements et les tragédies, aurait une valeur exemplaire, dépassant ce cadre régional. Elle marquerait une victoire de l'humanité et de la tolérance sur la violence et la peur. Elle renforcerait la crédibilité des Nations Unies, dont les résolutions doivent être mises en _uvre. Les droits reconnus par la communauté internationale doivent être exercés. 

Pour toutes ces raisons, la France s'attache à mobiliser en faveur de cette cause ses partenaires de l'Union européenne ; elle est désireuse d'apporter, dans toute la mesure de ses moyens, sa contribution à ce processus.

L'avenir du peuple palestinien passe par l'édification d'un Etat. La France a été parmi les premiers à en affirmer le caractère nécessaire. Cette évolution correspond aux aspirations du peuple palestinien. Elle s'impose aussi pour l'équilibre et la paix dans la région, dont elle est une condition.

Depuis les accords d'Oslo, et la mise en place de l'autonomie, les Palestiniens ont entrepris de jeter les bases de cet Etat. Ils poursuivent cette tâche dans le contexte difficile que nous connaissons. Il est très important, aux yeux des responsables français que cet Etat soit économiquement viable. Nous nous réjouissons que les Palestiniens, forts de l'expérience et de la maturité acquise dans les années de lutte, illustrée notamment par une vie associative très développée, entendent le fonder sur les normes démocratiques et le respect des droits de l'homme. Le Conseil législatif que vous présidez est un des acteurs de la création de l'Etat palestinien. Il s'emploie à en définir le cadre juridique et a déjà accompli dans ce domaine une tâche importante.

L'Assemblée nationale est prête pour sa part à renforcer ses liens de coopération avec le Conseil législatif. Vous savez, Monsieur le Président, pouvoir compter, dans votre chemin vers la paix, dans la construction de votre Etat, sur l'appui déterminé de la France.

Vive l'amitié franco-palestinienne.