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Réception en l'honneur du Dalaï Lama
le jeudi 28 septembre 2000 à l'Hôtel de Lassay

Allocution de M. Raymond FORNI

Président de l'Assemblée nationale

Voici qu'une nouvelle fois l'Assemblée nationale a l'honneur et la joie d'accueillir dans ses murs sa Sainteté le Dalaï Lama, inlassable défenseur du peuple tibétain et pasteur d'un bouddhisme sans frontières.

En cette symbolique année 2000, vous demeurez l'infatigable pèlerin de l'absolu qui, en permanence et partout, en appelle à l'homme, à sa dignité, à sa générosité, à sa compassion et qui travaille pour la paix, ce qui vous a valu de recevoir le prix Nobel en 1989.

Soyez le bienvenu dans cette maison de la démocratie qui est aussi la vôtre et que vous connaissez bien pour y être déjà venu à plusieurs reprises.

L'Assemblée nationale est une tribune. C'est la voix de la justice et du droit. C'est pourquoi, à chaque fois que nous le jugerons nécessaire, nous, parlementaires, exprimerons clairement notre sentiment à l'égard de la situation au Tibet.

Nous continuerons à plaider en faveur de la reconnaissance pleine et entière des droits du peuple tibétain et à oeuvrer en vue de faciliter un dialogue constructif entre la Chine et le Dalaï Lama.

Un tel dialogue est une étape nécessaire pour l'établissement de la paix, du respect des libertés fondamentales et du développement au Tibet.

Il faut que la voix du Dalaï Lama soit mieux entendue et comprise à Pékin.

Au cours de votre séjour, à Paris au stade Charléty, et sur le plateau du Larzac, vous avez rencontré la communauté bouddhiste de France, de plus en plus nombreuse puisque le bouddhisme est aujourd'hui la quatrième confession de France.

Vous lui avez délivré votre message en faveur de l'altruisme et de l'oecuménisme. Mes compatriotes y ont été, je le sais, très sensibles.

Le Bouddha avait compris combien il est dangereux que les hommes s'accrochent fanatiquement et aveuglément à une doctrine, fût-ce même la sienne. Il était la tolérance incarnée. Le bouddhisme satisfait donc parfaitement notre soif de laïcité qui est l'un des principes fondateurs de notre République.

Oui, votre Sainteté, par-delà les continents et les siècles, de nombreux Français fidèles aux idéaux d'une France républicaine et laïque, respectueuse des croyances et des convictions de chacun, se retrouvent dans votre message de paix, de fraternité et d'espérance.

Comme vous, comme nous tous ici, ils souhaitent que s'ancrent dans les coeurs, la compassion, la tolérance et la justice.

Votre Sainteté, les parlementaires et tous ceux qui m'entourent aujourd'hui sont heureux et fiers de vous accueillir.

Nous nous réjouissons qu'à l'occasion de votre séjour en France vous ayez accepté de venir à l'Assemblée Nationale pour y rencontrer les parlementaires qui doivent apporter eux aussi leur contribution à la construction d'un monde meilleur, plus fraternel et plus juste.

Un monde où les droits de l'homme et notamment ceux du peuple tibétain soient enfin respectés.