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Pose de la première pierre du Lycée français de Budapest
à Mariamete - Hongrie - le mardi 4 septembre 2001

Discours de M. Raymond FORNI,

Président de l'Assemblée nationale

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Maire,

Messieurs les Parlementaires,

Messieurs les Ambassadeurs,

Madame la Proviseure,

Chers Amis,

Je suis particulièrement heureux de poser, avec vous, la première pierre du nouveau Lycée français de Budapest.

C'est l'occasion pour moi de saluer une communauté française dynamique.

Depuis la chute du rideau de fer, vous êtes devenus quatre fois plus nombreux dans ce pays. Votre communauté est jeune. Elle ne se limite plus aujourd'hui à Budapest, puisque plusieurs de nos compatriotes se sont installés en nombre non négligeable dans d'autres parties de la Hongrie - à Pecs, Debrecen ou Szeged.

Ce dynamisme reflète celui de notre économie - auquel vous contribuez. Car nombre d'entre vous sont engagés ici dans des projets professionnels ambitieux. Deux cent vingt entreprises françaises sont établies en Hongrie. 13,5 milliards de francs y ont été investis, soit 10 % de l'investissement étranger en Hongrie. Les activités dans lesquelles nos entreprises excellent tout particulièrement sont largement représentées ici, des secteurs de l'énergie et de l'eau à la grande distribution, en passant par les télécommunications ou l'automobile. Ces remarquables performances ont coïncidé, ces dernières années, avec une croissance soutenue, en France comme en Hongrie.

Certes, l'horizon économique paraît aujourd'hui moins clair.

C'est pourquoi je voudrais en cette occasion vous adresser un message de confiance.

Des chiffres du chômage, moins satisfaisants que nous n'en avions pris l'habitude depuis maintenant quatre ans, ont été publiés voici quelques jours en France. Ils font suite à des chiffres similaires, constatés récemment en Hongrie, qui démontrent combien les liens entre les économies de nos deux pays sont d'ores et déjà étroits.

Je ne reviendrai pas sur les explications conjoncturelles de ces résultats en France - fin du service national, période estivale traditionnellement difficile, ralentissement de la croissance chez nos principaux partenaires économiques.

Je voudrais mettre l'accent sur quelques éléments encourageants dans le contexte international, comme dans le cadre national.

Nous allons dans quelques mois, en France tout a moins, découvrir, dans nos poches, les pièces et les billets en euro. Cette perspective suscite quelques inquiétudes, tant par ses aspects pratiques que du point de vue de la maîtrise des prix. Mais je veux souligner que ce changement n'est que la traduction tangible d'une mutation beaucoup plus profonde et importante survenue voici bientôt trois ans : l'entrée en vigueur de la monnaie unique. L'euro a contribué à rendre plus prévisibles les évolutions de changes. Il a simplifié la vie des entreprises tout en stabilisant l'horizon dans lequel s'inscrit leur activité. L'euro a également permis une baisse durable des taux d'intérêts à long terme, favorable à l'investissement et à l'activité économique. Sa récente appréciation par rapport au dollar est en outre un facteur de modération de l'inflation importée.

Il contribue de la sorte à soutenir le pouvoir d'achat des ménages. C'est, dans le contexte national, un élément essentiel du soutien que le Gouvernement entend apporter à la croissance. La réduction du temps de travail, les emplois jeunes ont contribué à restaurer la confiance des consommateurs. Les baisses d'impôt prévues pour cette rentrée, la prime pour l'emploi, l'allocation de rentrée scolaire contribueront de même à soutenir la confiance et la consommation. Le Gouvernement a mobilisé tous les outils de la politique de l'emploi : programme TRACE, CES, contrats de formation et de requalification. Il va rendre plus facile le passage aux 35 heures pour les entreprises de moins de 20 salariés. Il a annoncé la création de 40 000 emplois à l'hôpital à l'occasion du passage aux 35 heures.

Il nous faut bien sûr être prudents : qui pourrait prévoir aujourd'hui dans quel sens s'infléchira demain la conjoncture internationale ?

Mais pour affronter cet environnement moins favorable, notre pays est collectivement plus fort, plus solide, mieux convaincu de ses atouts. Plus d'un million de chômeurs ont depuis quatre ans retrouvé un emploi. Une première inflexion de la courbe de l'emploi ne sonne pas à elle seule le glas de la récession. La France continue de créer plus d'emplois qu'elle n'en perd : 200 000 créations nettes depuis le début de l'année. Le Gouvernement reste vigilant face aux fluctuations de la conjoncture et attentif aux moyens de soutenir la croissance. Il dépend de chaque responsable - politique ou économique - d'y veiller, sans catastrophisme, sans chausser des « lunettes roses » pour autant, mais en conservant une appréciation raisonnablement optimiste de ces fluctuations.

A cet égard, l'étape décisive que franchit aujourd'hui le projet du nouveau Lycée français de Budapest est une marque de confiance dans le développement de nos liens avec la Hongrie.

C'est pourquoi je veux saluer un projet exemplaire à bien des égards. Exemplaire de la convergence des efforts de tous les acteurs concernés vers un même but. Ceux de l'Association des Parents d'Elèves, maître d'ouvrage dont la ténacité n'a d'égard que le dévouement à une cause que tout parent sait essentielle : offrir à ses enfants les meilleures conditions possibles d'enseignement. Ceux de l'Etat français qui, à travers l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger, finance à 50 % cette opération. Ceux enfin des autorités hongroises, le Gouvernement, la mairie centrale et la mairie du second arrondissement. Je voudrais, au nom des parents et des autorités françaises, les remercier très chaleureusement de leur appui, sans lequel ce projet ambitieux ne pourrait être mené à son terme.

Exemplaire, ce projet l'est aussi par sa conception. C'est un établissement moderne, offrant à ses sept cents élèves la possibilité de suivre des options internationales, qui devrait ouvrir ses portes le 1er septembre 2002 : ouvert sur le pays où il est établi - l'enseignement du hongrois y sera développé, l'auditorium et le gymnase pourront être le lieu d'activités culturelles et artistiques tournées vers la ville - ; contribuant en même temps au rayonnement de notre langue et de notre culture.

Exemplaire, ce projet l'est enfin par l'engagement de l'équipe enseignante qui le met en oeuvre. Je me réjouis de voir rassemblés à Mariaremete, des élèves français, hongrois et d'autres nationalités. C'est pour eux que cet outil a été conçu. Grâce à un corps enseignant et à une direction dynamique, auxquels je veux rendre hommage, vous pourrez continuer à aller de l'avant dans vos études afin de préparer au mieux votre avenir.

Bravo à tous et merci de votre attention.