Accueil > Archives de la XIe législature > Discours de M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale

Baptême de la Fondation franco-chinoise pour la Science et ses applications
à l'Hôtel de Lassay le mercredi 23 janvier 2002

Allocution introductive de Monsieur Raymond FORNI,

Président de l'Assemblée nationale

Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Président de l'Académie des Sciences

de la République Populaire de Chine, Monsieur Chen-Zhu,

Monsieur le Président de l'Académie des Sciences, Monsieur Baulieu,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mesdames et Messieurs les Académiciens,

Monsieur l'Ambassadeur, Monsieur WU Jiamin,

Mesdames et Messieurs

Soyez les bienvenus à l'Assemblée nationale, où j'ai grand plaisir à vous accueillir à l'occasion du baptême de la Fondation Franco-Chinoise pour la Science et ses applications.

Depuis que je suis devenu président de l'Assemblée nationale, j'ai eu très souvent l'occasion de participer à des cérémonies officielles. Mais j'éprouve aujourd'hui une satisfaction toute particulière à vous voir si nombreux réunis dans ce cadre magnifique de l'hôtel de Lassay pour célébrer la Fondation dont nous officialisons la naissance.

J'en suis très heureux parce que cette Fondation est née de la volonté d'un homme, Jacques Caen, dont je me flatte d'être l'ami. Il vient de nous prouver, une nouvelle fois, sa capacité à susciter et à concrétiser un projet pour que la science contribue à rapprocher les hommes et à les faire avancer, ensemble, sur le chemin du progrès. Ce n'est donc pas, pour une fois, à ses qualités scientifiques et professionnelles unanimement reconnues que je tiens à rendre hommage. Mais à son imagination, à son énergie et à sa détermination.

Je suis heureux également parce que cette Fondation imaginée par Jacques Caen est née au sein de l'Académie des Sciences, que préside Hubert Curien.

Cette prestigieuse institution est l'une des plus vieilles de notre pays, mais c'est l'une des plus modernes aussi. Car son ambition n'est-elle pas de faire se côtoyer les meilleurs de nos savants et d'associer à leurs travaux des chercheurs étrangers afin que la confrontation des connaissances et des idées permette l'enrichissement mutuel ? Bien avant l'heure de l'Internet, cette ambition reflète le souci constant d'échanges et d'ouverture sur l'extérieur et parfois le lointain qui est celui de l'Académie des Sciences. La création de la Fondation Franco-Chinoise pour la Science et ses applications en est une preuve supplémentaire - s'il en était besoin. Parrain de cette initiative, je ne peux que me féliciter que vous ayez accepté, Messieurs les académiciens, de lui apporter votre illustre soutien.

Et c'est pour moi une tout aussi grande satisfaction que l'Académie des Sciences de Chine ait elle aussi décidé de s'associer à la Fondation que nous installons aujourd'hui. La Chine est à l'origine de multiples inventions et tire une légitime fierté de sa longue tradition scientifique. Son Académie des sciences est un lieu chargé de prestige et d'histoire, qui contribue aux réussites scientifiques de la Chine d'Aujourd'hui. Son Vice-président, M. Chen-Zhu, nous a fait l'honneur de venir parmi nous. J'y vois le signe de la détermination de nos amis chinois à renforcer les relations qui unissent nos deux pays.

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Etat plus vieux que l'Histoire, la Chine a toujours fasciné l'Europe et la France. Mère des arts et des lettres, forte d'une civilisation d'une richesse incomparable et d'une remarquable stabilité, la Chine s'impose aujourd'hui comme elle s'imposait hier aux plus intrépides de nos explorateurs. Et nous avons suivi ses changements avec le plus grand intérêt.

Depuis plus de dix ans, elle a marqué le monde par l'extraordinaire transformation qu'elle connaît. Par le rythme de sa croissance, par sa force au milieu des déstabilisations financières et par l'ouverture de son économie. Sa récente adhésion à l'Organisation mondiale du commerce reflète son souci de s'intégrer à l'économie mondiale et d'y jouer pleinement son rôle. Français et européens, nous ne pouvons que nous réjouir de ce choix. En raison des nouvelles perspectives de développement dont cette adhésion est porteuse. Mais en raison aussi des perspectives de rééquilibrage de l'économie mondiale dont elle est la promesse.

Pour bâtir ensemble une économie plus juste et plus équilibrée, il importe que nous, Français et Chinois développions nos relations.

Quoi de plus naturel, quoi de plus prometteur que de le faire aujourd'hui dans le domaine de la formation, autour des sciences et de la recherche auxquelles nos deux civilisations ont en commun d'avoir toujours attaché le plus grand prix. C'est là qu'est l'avenir de nos jeunesses, c'est ainsi qu'elles pourront mieux se connaître et s'apprécier.

Par les soutiens qu'elle a obtenus des deux Académies mais aussi des Universités et des Grandes Ecoles françaises, de certaines régions et de nombreuses entreprises, la Fondation Franco-Chinoise pour la Science et ses applications sera en mesure d'allier des formations d'excellence à un accueil et un encadrement de qualité. En apprenant ensemble et en travaillant ensemble, nos étudiants appelés à devenir les chercheurs et les industriels de demain, seront à même de nouer des relations durables et profondes.

Héritiers d'une histoire millénaire et d'une identité à laquelle nous sommes les uns et les autres très légitimement attachés, nos deux pays ont beaucoup à faire ensemble. Après l'exposition France-Chine qui, en 2001, a connu un très grand succès à Beijing, avant l'année de la Chine en France qui débutera dans un peu plus d'un an, je suis convaincu que la création de la Fondation Franco-Chinoise pour la Science et ses applications est un pas essentiel pour l'approfondissement de la coopération de nos deux pays.