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Rencontre israélo-palestinienne
le samedi 9 février 2002 à l'Assemblée nationale

Message du Président de M. Raymond Forni,

Président de l'Assemblée nationale

Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un réel plaisir de vous souhaiter, au nom de la Représentation nationale, une chaleureuse bienvenue ici, à l'Assemblée nationale, dans cette salle Lamartine qui accueillait, il y a quelques semaines à peine, les Présidents BURG et QUREI.

Je remercie, pour leur soutien constant et leur aide précieuse dans l'organisation de cette rencontre, le journal le Monde diplomatique et la revue Confluences Méditerranée.

Au cours des 16 mois derniers d'« intifada », les déclarations de condamnation faisant suite à des actes de violence, chaque fois plus terribles, et les appels à rétablir le dialogue se sont succédé en vain. Une logique de guerre est à l'oeuvre, au détriment de la patiente construction de la paix impulsée depuis Oslo par Ytzhak Rabin et Yasser Arafat et soutenue par une majorité importante au sein des peuples israélien et palestinien.

Il faut le redire autant de fois qu'il sera nécessaire, et surtout dans le contexte actuel, il n'y a pas d'autre voie que celle de la négociation garantissant la sécurité dans des frontières sûres et reconnues pour Israël et la constitution d'un État palestinien souverain et viable. C'est pourquoi tous les parlementaires ont condamné avec la plus grande fermeté les attentats qui frappent aveuglément la population civile israélienne et les attaques militaires contre l'Autorité palestinienne qui n'ont pour conséquence que de l'affaiblir.

Ces actes participent de la spirale infernale de violence qui continue d'affecter gravement les conditions de vie des populations israéliennes et palestiniennes et n'offrent aucune perspective pour un règlement politique du conflit. Ils vont à l'encontre des gestes effectués de part et d'autre pour renouer le dialogue et constituent autant de revers pour les efforts entrepris jusqu'ici pour mettre en oeuvre le Plan Tenet et les recommandations du Rapport Mitchell.

Les relations israélo-palestiniennes n'ont pas toujours été exclusivement marquées par des guerres, des crises ou des tensions. Elles ont aussi été traversées par des périodes de solidarité qui ont vu se tenir des conférences, se conclure des accords et s'organiser un dialogue pacifique.

Je suis convaincu, pour ma part, que le camp de la paix existe heureusement encore, aussi bien en Israël qu'en Palestine. La visite conjointe des Présidents de la Knesset, M. BURG, et du Conseil législatif palestinien, M. QUREI, les 23 et 24 janvier dernier, à mon invitation, en fut une preuve éclatante. La réunion d'aujourd'hui qui rassemble M. Yossi BEILIN, ancien ministre et membre du parti travailliste israélien, et M. Yasser ABED RABBO, ministre de l'Autorité Autonome Palestinienne, en est une nouvelle preuve.

Israéliens et Palestiniens doivent en effet s'efforcer de sortir de cette période difficile, non pas plus éloignés, mais plus proches. Il faut pour cela additionner toutes les bonnes volontés. Elles sont nombreuses, dans la région et en dehors de celle-ci, en particulier au sein de l'Union européenne.

Il nous appartient notamment à nous, parlementaires, d'encourager, de soutenir et de donner les moyens politiques de l'emporter à tous ceux qui, en Israël et dans les Territoires autonomes palestiniens, veulent en finir avec le cycle infernal de la violence et de la haine. C'est pourquoi, en accord avec MM. BURG et QUREI, je souhaite me rendre prochainement à Jérusalem et à Ramallah, avec d'autres Présidents de Parlement de pays membres de l'Union européenne, pour encourager et faciliter le dialogue parlementaire israélo-palestinien.

Notre objectif n'est pas de se substituer aux Israéliens et aux Palestiniens mais de faciliter, en accord avec eux, le développement de contacts directs entre élus des deux peuples.

Reconstruire les conditions de la négociation et de la confiance réciproque, tel est aujourd'hui le devoir des parlementaires et de la communauté internationale. L'Assemblée nationale est plus que jamais déterminée à y contribuer et c'est dans cet esprit qu'elle est heureuse de vous accueillir aujourd'hui.