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13/07/2004 - Discours de Monsieur Jean-Louis Debré, Président de l'Assemblée nationale, à l'issue du dévoilement de « la Marianne des Français »

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Chers Amis,

Pour la deuxième année consécutive, j'ai souhaité que l'Assemblée nationale soit, à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet, le théâtre d'une manifestation qui permette à la représentation nationale de manifester son attachement à la République et aux principes qui, depuis plus de 200 ans, fondent notre pacte civique et gouvernent tant la vie publique que l'existence de l'ensemble de nos concitoyens.

Ces principes de liberté, d'égalité et de fraternité sont, depuis un décret de 1792, incarnés par une jeune femme vêtue à l'antique et coiffée d'un bonnet phrygien, Marianne.

L'année passée, l'Assemblée nationale avait choisi d'honorer les « Mariannes d'aujourd'hui », ces jeunes filles issues de l'immigration et qui affirment leur désir de vivre, quelle que soit leur origine ou leur religion, quel que soit le quartier où elles vivent, les valeurs de la République, au premier rang desquelles la tolérance, le respect de l'autre, l'égalité entre les sexes.

Aujourd'hui, l'Assemblée nationale expose sur son péristyle la nouvelle Marianne que le Président de la République a choisie pour le timbre qui sera émis par la Poste en janvier prochain. Ce nouveau visage de Marianne symbolise l'engagement de la République en faveur de l'environnement. Il était donc particulièrement juste que ce visage soit dévoilé au fronton du lieu où se sont déroulés les débats et le vote en faveur de la Charte de l'environnement qui ouvrira à nos concitoyens et à nos descendants de nouveaux droits et qui inspirera désormais l'action de la France sur la scène internationale.

C'est donc une Marianne au visage épuré, vivant en harmonie avec la nature que Thierry LAMOUCHE nous propose désormais d'apposer sur tous nos courriers. Il renoue ainsi avec l'inspiration de ceux qui avaient représenté Marianne en 1849 sous les traits de Cérés, déesse romaine des moissons ou, plus tard, en 1903, sous les traits de la Semeuse d'idées ou d'idéaux auxquels l'actualité nous commande aujourd'hui de nous référer.

Je crois qu'il est bon que l'ensemble des Français se retrouvent à l'occasion du 14 juillet autour des valeurs sur lesquelles la République s'est construite. Ces valeurs, les grandes lois de la République votées ici même depuis deux siècles leur ont donné une réalité qu'il s'agisse de liberté politique, de liberté de la presse, de liberté syndicale, de droit de grève, de droit à l'éducation ou de droits sociaux. Il nous appartient de continuer à les faire vivre dans la société d'aujourd'hui en donnant un contenu concret à l'égalité des chances, en luttant contre toutes les formes de discriminations, en sanctionnant avec la plus grande sévérité, comme l'y a appelé le Président de la République il y a quelques jours, les actes racistes, xénophobes ou antisémites.

Je veux ici remercier la Poste pour l'heureuse initiative de ce concours qui a donné à plus de 200 000 Français de tous âges et de tous milieux l'occasion de participer au renouvellement de la symbolique républicaine. Je suis particulièrement heureux que la collaboration étroite entre nos deux institutions ait permis de proposer à des visiteurs, que j'espère nombreux, une exposition philatélique de grande qualité.

Grâce à la Poste, grâce au timbre, grâce à ses créateurs, Marianne est ici, avec cette exposition, plus que jamais chez elle. Elle est dans sa maison. Une maison qui travaille quotidiennement à donner à son idéal une vigueur et une force renouvelées.

La République n'est pas une valeur du passé, elle se construit jour après jour. Puissions-nous rester fidèle à Marianne, quel que soit le visage que lui donne le talent de tous les artistes qui l'ont dessinée, peinte ou sculptée et que rejoignent aujourd'hui, avec nos félicitations, Thierry LAMOUCHE et l'ensemble des finalistes de ce concours.