C'est avec beaucoup d'émotion et de tristesse que j'ai appris le décès de Philippe Séguin. Avec sa disparition, la République et l'intérêt général perdent un grand serviteur.
Éminent responsable politique, fort de ses convictions gaullistes, il avait su prendre des risques pour servir ce en quoi il croyait. Comme Président de l'Assemblée nationale, il avait tenu à jouer son rôle de protecteur des droits de l'opposition.
A la tête de la Cour des comptes depuis 2004, Philippe Séguin avait su renforcer les liens entre la Cour des comptes et le Parlement, qu'il connaissait bien.
Il avait également su saisir l'opportunité de la Loi Organique relative aux Lois de finances (LOLF) adoptée en 2001, qui avait confié à la Cour des comptes une mission renforcée d'assistance au Parlement dans le cadre du contrôle de la dépense publique. La certification des comptes de l'État figurait aussi parmi les nouvelles missions de la Cour des comptes.
Philippe Séguin veillait scrupuleusement à l'indépendance de cette institution, qu'il tenait à égale distance de l'exécutif et du Parlement.
J'avais noué, au fil des années, dans le cadre de nos fonctions respectives, un dialogue régulier, exigeant et fructueux avec Philippe Séguin, pour lequel j'avais beaucoup d'estime et de respect.
J'adresse mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu'à l'ensemble du personnel de la Cour des comptes.
Didier Migaud