(Déclarations politiques des groupes remises à la
présidence de l’Assemblée nationale le 25 juin 2002, en
application de l’article 19 du Règlement de l’Assemblée
nationale.)
Composition des groupes
Déclarations :
UMP - UDF -
Socialiste
- Communistes et républicains
Groupe de l’Union pour la
majorité présidentielle
Fidèles à l’esprit, comme à la lettre, de la
Constitution de la Ve République et unis autour du Président de
la République élu le 5 mai 2002, les députés soussignés se
constituent, par la présente déclaration, en groupe de l’Union pour
la Majorité Présidentielle.
Plus que jamais attachés aux valeurs de liberté et
de solidarité, ils abordent cette nouvelle législature avec la ferme
volonté d’agir au plus près des préoccupations quotidiennes de tous
leurs concitoyens. Ils entendent donner, par leur action législative,
une traduction concrète aux engagements pris devant les Français
lors des campagnes présidentielle et législative.
Restaurer l’autorité de l’État.
Convaincus que ni la liberté, ni la justice sociale
ne sont effectivement garanties dans une société minée par l’insécurité,
les députés du groupe de l’Union pour la Majorité Présidentielle
œuvreront avec constance et détermination pour rétablir la sécurité
et la tranquillité de tous.
Rétablir la sécurité partout sur
le territoire suppose de restaurer l’autorité de l’État, de
renforcer les moyens mis à la disposition des forces de police et des
services de la justice, mais aussi de mieux coordonner l’action de l’ensemble
des acteurs participant à la lutte contre l’insécurité. C’est
seulement à ces conditions que seront démantelés les réseaux,
mafieux ou non, qui font régner la terreur sur certaines parties
du territoire national. C’est ainsi également que tous les actes
de violence, de délinquance et d’incivilité pourront être punis de
façon proportionnée à leur gravité, mais de manière certaine et
rapide. La sanction, si elle est indispensable, doit toutefois s’accompagner
d’une politique de prévention apportant des réponses concrètes aux
causes multiples de la montée de la délinquance.
Mais l’inquiétude des Français ne tient pas
seulement aux atteintes répétées portées à la sécurité des
personnes et des biens. Elle se nourrit également des risques nouveaux
qui se multiplient, que ceux-ci concernent l’identité culturelle, l’environnement,
l’outil industriel ou touchent à leur alimentation
quotidienne. Face à toutes ces menaces, l’État doit être
présent et intransigeant sur le respect des règles. Il doit jouer
pleinement son rôle de protection face aux aléas d’une
mondialisation qui apparaît parfois sans foi ni loi.
Pour agir avec efficacité, l’État doit se
recentrer sur ses missions essentielles et accepter de déléguer
davantage en décentralisant plus largement.
Libérer les énergies.
Certains que l’interventionnisme économique
tatillon de la précédente majorité et sa gestion dispendieuse des
deniers publics ont affaibli les forces de l’économie française dans
la compétition internationale, les députés du groupe de l’Union
pour la Majorité Présidentielle s’engagent à redonner toutes ses
chances à l’économie de leur pays pour le remettre sur les rails du
plein emploi.
Dans cette perspective, la baisse des impôts
constitue un préalable incontournable pour que le travail, le mérite
et l’effort soient justement récompensés et la consommation
stimulée. De son côté, la baisse des charges sociales offrira une
chance nouvelle aux jeunes en quête d’insertion professionnelle,
comme aux moins qualifiés. Dans tous les cas, la politique conduite
doit se traduire pour chacun, et notamment pour les salariés les plus
modestes, par un surcroît de pouvoir d’achat tant attendu après les
cinq années de stagnation qu’ils ont connues.
Par ailleurs, la liberté d’entreprendre doit être
pleinement reconnue, ce qui suppose une réduction du poids des charges
fiscales et sociales qui pèsent sur les entreprises, un assouplissement
de la législation sur les 35 heures, imposée par la force et sans
considération des situations particulières, ainsi qu’un allégement
des contraintes et des procédures administratives.
Attachés à une gestion rigoureuse de l’argent
public, les députés de l’Union pour la Majorité Présidentielle
attendent aussi de l’État qu’il montre l’exemple et renoue avec
une politique sérieuse des finances publiques visant à alléger la
contrainte que fait peser sur la France et sur ses jeunes
générations la persistance de déficits et de dettes publics
excessifs.
Renouer avec la cohésion sociale.
Convaincus que la croissance n’a d’autre but que
de servir le progrès social et attachés à ce que ses fruits soient
équitablement partagés, les députés de l’Union pour la Majorité
Présidentielle réaffirment leur confiance dans la capacité de la
société française à renouer avec le dialogue et la cohésion
sociale.
Restaurer la cohésion sociale, c’est évidemment
garantir la pérennité des mécanismes collectifs de solidarité
propres à la société française. Préserver le système français de
retraite par répartition qui établit un lien précieux entre les
jeunes générations et leurs aînés et étendre parallèlement à tous
les Français les mécanismes d’épargne individuelle en vue de
la retraite dont bénéficie déjà la fonction publique. Redonner
confiance à toute la filière de soins et aux professionnels de santé.
Reconnaître vraiment la place de la famille et sa contribution à la
cohésion d’ensemble de la société.
Le lien social, c’est d’abord à l’école que l’on
en fait l’apprentissage, une école qui doit mieux prendre en compte
les aptitudes de chacun tout en garantissant à tous une chance de
réussir. Le lien social, c’est aussi l’amélioration du cadre de
vie et des conditions du logement, le développement harmonieux
du territoire français et l’amélioration de l’efficacité de
tous les services publics.
Une France, fer de lance de l’Europe.
Soucieux du rayonnement de la France, les
députés de l’Union pour la Majorité Présidentielle soutiendront
activement les initiatives prises par le Président de la République
pour que la voix de la France se fasse entendre partout, en Europe
et dans le monde.
Convaincus que dans bien des domaines l’Europe est
l’avenir de la France, ils attendent de l’Union européenne
qu’elle se rapproche du citoyen et que son fonctionnement soit plus
démocratique. La réforme des institutions européennes est, à
cet égard, essentielle. Elle doit permettre de clarifier la
répartition des compétences entre l’Union et les États membres,
contribuer à mettre en place une véritable politique étrangère
commune, à renforcer les synergies en matière de défense et à mieux
harmoniser les politiques économiques conduites pour asseoir le rôle
international de l’euro après son introduction réussie. Le succès
de la réforme des institutions conditionne très largement notre
capacité commune à mieux maîtriser la mondialisation et à mieux
protéger les citoyens contre les crises et les risques extérieurs.
Voilà le sens que les députés du groupe de l’Union
pour la Majorité Présidentielle entendent donner à leur action pour
les cinq années qui viennent. Unis autour de Jacques Chirac et de son
Gouvernement, ils feront tout pour redonner confiance à la France
et aux Français.
Signée de : MM. Jean-Claude Abrioux,
Bernard Accoyer, Manuel Aeschlimann, Mme Michèle Alliot-Marie,
M. Alfred Almont, Mme Nicole Ameline, MM. Jean-Paul
Anciaux, René André, Philippe Auberger, François d’Aubert, Jean
Auclair, Bertho Audifax, Mmes Martine Aurillac, Roselyne
Bachelot-Narquin, MM. Édouard Balladur, Jean Bardet,
Mme Brigitte Bareges, MM. François Baroin, Jacques Barrot,
Mme Sylvia Bassot, MM. Patrick Beaudouin, Joël Beaugendre,
Pierre Bédier, Jacques Benisti, Jean-Louis Bernard, Marc Bernier,
André Berthol, Jean-Michel Bertrand, Léon Bertrand, Xavier Bertrand,
Jean-Yves Besselat, Jean Besson, Gabriel Biancheri, Jérôme Bignon,
Jean-Marie Binetruy, Claude Birraux, Étienne Blanc, Émile Blessig,
Roland Blum, Jacques Bobe, Mme Marie-Thérèse Boisseau,
MM. Marcel Bonnot, Jean-Louis Borloo, Gilles Bourdouleix-Rondaert,
Bruno Bourg-Broc, Mmes Chantal Bourrague, Christine Boutin,
MM. Loïc Bouvard, Michel Bouvard, Victor Brial, Philippe Briand,
Jacques Briat, Mme Maryvonne Briot, M. Bernard Brochand,
Mme Chantal Brunel, MM. Michel Buillard, Yves Bur, Dominique
Bussereau, Christian Cabal, Dominique Caillaud, François Calvet,
Bernard Carayon, Pierre Cardo, Antoine Carré, Gilles Carrez, Richard
Cazenave, Yves Censi, Jean-Yves Chamard, Hervé de Charette, Jean-Paul
Charié, Jean Charroppin, Jérôme Chartier, Roland Chassain, Luc-Marie
Chatel, Jean-Marc Chavanne, Gérard Cherpion, Jean-François Chossy,
Jean-Louis Christ, Dino Cinieri, Pascal Clément, Philippe Cochet,
Georges Colombier, Mme Geneviève Colot, MM. Jean-François
Copé, François Cornut-Gentille, Louis Cosyns, René Couanau, Édouard
Courtial, Alain Cousin, Jean-Yves Cousin, Yves Coussain, Jean-Michel
Couve, Charles Cova, Paul-Henri Cugnenc, Henri Cuq, Olivier Dassault,
Marc-Philippe Daubresse, Jean-Louis Debré, Jean-Claude Decagny,
Christian Decocq, Bernard Deflesselles, Lucien Degauchy, Francis
Delattre, Richard Dell’Agnola, Patrick Delnatte, Jean-Marie Demange,
Yves Deniaud, Bernard Depierre, Léonce Deprez, Jean-Jacques Descamps,
Patrick Devedjian, Éric Diard, Jean Diébold, Michel Diefenbacher,
Jacques Domergue, Renaud Donnedieu de Vabres, Jean-Pierre Door,
Dominique Dord, Philippe Douste-Blazy, Guy Drut, Jean-Michel Dubernard,
Philippe Dubourg, Gérard Dubrac, Jean-Pierre Dupont, Nicolas
Dupont-Aignan, Renaud Dutreil, Mme Marie-Hélène des Esgaulx,
MM. Christian Estrosi, Francis Falala, Yannick Favennec,
Georges Fenech, Jean-Michel Ferrand, Daniel Fidelin,
François Fillon, André Flajolet, Jean-Claude Flory,
Nicolas Forissier, Jean-Michel Fourgous,
Mme Arlette Franco, MM. Pierre Frogier, Yves Fromion,
Claude Gaillard, René Galy-Dejean, Jean Garraud, Daniel Garrigue,
Claude Gatignol, Jean de Gaulle, Jean-Jacques Gaultier, Hervé Gaymard,
Guy Geoffroy, Alain Gest, Jean-Marie Geveaux, Franck Gilard, Georges
Ginesta, Jean-Pierre Giran, Claude Girard, Maurice Giro, Louis Giscard d’Estaing,
Claude Goasguen, Jacques Godfrain, François-Michel Gonnot, Jean-Pierre
Gorges, François Goulard, Jean-Pierre Grand, Mme Claude Greff,
MM. Jean Grenet, François Grosdidier, Mme Arlette Grosskost,
MM. Serge Grouard, Louis Guédon, Jean-Claude Guibal, Lucien
Guichon, François Guillaume, Jean-Jacques Guillet, Gérard Hamel,
Emmanuel Hamelin, Joël Hart, Michel Heinrich, Pierre Hellier, Laurent
Hénart, Michel Herbillon, Pierre Hériaud, Patrick Herr, Patrick Hoguet,
Philippe Houillon, Jean-Yves Hugon, Michel Hunault, Sébastien Huyghe,
Christian Jacob, Denis Jacquat, Édouard Jacque, Christian Jeanjean,
Yves Jego, Mme Maryse Joissains Masini, MM. Alain Joyandet,
Didier Julia, Alain Juppé, Mansour Kamardine, Aimé Kergueris,
Christian Kert, Jacques Kossowski, Patrick Labaune, Yvan Lachaud, Marc
Laffineur, Jacques Lafleur, Mme Marguerite Lamour, MM. Robert
Lamy, Édouard Landrain, Pierre Lang, Pierre Lasbordes, Thierry Lazaro,
Mme Brigitte Le Brethon, MM. Robert Lecou, Jean-Marc Lefranc,
Marc Le Fur, Jacques Le Guen, Pierre Lellouche, Dominique Le Mener,
Jean Lemiere, Jean-Claude Lemoine, Jacques Le Nay, Jean-Claude Lenoir,
Gérard Léonard, Jean-Louis Léonard, Jean Leonetti, Arnaud Lepercq,
Pierre Lequiller, Jean-Pierre Le Ridant, Céleste Lett, Édouard Leveau,
Mme Geneviève Levy, MM. François Loos, Gérard Lorgeoux,
Mme Gabrielle Louis-Carabin, MM. Lionnel Luca, Daniel Mach,
Alain Madelin, Richard Mallie, Jean-François Mancel, Thierry Mariani,
Hervé Mariton, Mme Muriel Marland, MM. Alain Marleix, Alain
Marsaud, Jean Marsaudon, Philippe Martin (Marne), Mme Henriette
Martinez, MM. Patrice Martin-Lalande, Alain Marty, Jacques
Masdeu-Arus, Jean-Claude Mathis, Jean-François Mattei, Pierre
Méhaignerie, Christian Menard, Alain Merly, Denis Merville, Damien
Meslot, Gilbert Meyer, Pierre Micaux, Jean-Claude Mignon,
Mme Marie-Anne Montchamp, M. Pierre Morange, Mme Nadine
Morano, MM. Pierre Morel-A-L’Huissier, Jean-Marie Morisset,
Georges Mothron, Étienne Mourrut, Alain Moyne-Bressand, Renaud Muselier,
Jacques Myard, Jean-Marc Nesme, Jean-Pierre Nicolas, Yves Nicolin,
Hervé Novelli, Jean-Marc Nudant, Patrick Ollier, Dominique Paillé,
Mme Françoise de Panafieu, M. Robert Pandraud,
Mmes Béatrice Pavy, Valérie Pecresse, MM. Jacques Pélissard,
Philippe Pemezec, Dominique Perben, Pierre-André Périssol, Bernard
Perrut, Christian Philip, Étienne Pinte, Michel Piron, Henri Plagnol,
Serge Poignant, Mme Bérengère Poletti, M. Axel Poniatowski,
Mme Josette Pons, MM. Christophe Priou, Jean Proriol, Didier
Quentin, Michel Raison, Mme Marcelle Ramonet, MM. Éric
Raoult, Jean-Luc Reitzer, Jacques Remiller, Marc Reymann, Dominique
Richard, Jérôme Rivière, Jean Roatta, Camille de Rocca Serra,
Mme Marie-José Roig, MM. Jean-Marie Rolland, Serge Roques,
Philippe Rouault, Jean-Marc Roubaud, Michel Roumegoux, Max Roustan,
Xavier de Roux, Martial Saddier, Francis Saint-Léger, Frédéric de
Saint-Sernin, Nicolas Sarkozy, François Scellier, André Schneider,
Bernard Schreiner, Jean-Marie Sermier, Jean-Pierre Soisson, Michel Sordi,
Frédéric Soulier, Daniel Spagnou, Alain Suguenot, Mmes Michèle
Tabarot, Hélène Tanguy, MM. Jean-Charles Taugourdeau, Guy
Teissier, Michel Terrot, Mme Irène Tharin, MM. Jean-Claude
Thomas, Jean Tiberi, Alfred Trassy-Paillogues, Georges Tron, Jean
Ueberschlag, Léon Vachet, Christian Vanneste, Mme Catherine
Vautrin, MM. Alain Venot, Francis Vercamer, Mme Béatrice
Vernaudon, MM. Jean-Sébastien Vialatte, René-Paul Victoria,
Philippe Vitel, Gérard Voisin, Michel Voisin, Jean-Luc Warsmann,
Gérard Weber, Pierre-André Wiltzer, Éric Woerth, Mme Marie-Jo
Zimmermann, M. Michel Zumkeller.
Groupe socialiste
Par cette déclaration, les députés socialistes,
élus en juin 2002, se constituent en groupe socialiste à l’Assemblée
nationale.
Fidèles à leurs principes, ils affirment leur
volonté d’accroître les libertés individuelles et de lutter contre
toutes les discriminations pour assurer aux hommes et aux femmes de
notre pays le libre exercice de leurs droits et le plein épanouissement
de leurs facultés dans le respect des principes fondateurs de la
République : Liberté, Égalité, Fraternité. Ils sont au cœur
du rassemblement de toutes celles et de tous ceux qui, dans notre pays,
se sont clairement opposés à l’extrême droite.
Au cours de la XIe législature, avec le gouvernement
de Lionel Jospin, les députés socialistes ont mis en œuvre des réformes
majeures qui ont amélioré la vie des Français et permis le
redressement du pays. Comme première force de l’opposition
républicaine, ils continueront d’œuvrer, dans le respect des
institutions, pour les valeurs de justice et de solidarité qui ont
toujours été les leurs. Dans cet esprit, les députés socialistes s’engagent :
A défendre le pacte social. En protégeant les
avancées économiques et sociales accomplies par les gouvernements de
gauche. En défendant la durée légale du travail, l’âge de départ
à la retraite et nos systèmes de protection sociale. En continuant d’agir
pour une politique active de création d’emplois, de diminution des
inégalités et d’augmentation du pouvoir d’achat. En proposant de
rendre l’impôt plus juste. En poursuivant le combat contre toutes les
formes d’exclusion et de discrimination. En encourageant l’esprit d’entreprise.
En développant la démocratie sociale.
A défendre le pacte civique. Il est nécessaire de
garantir la priorité à l’éducation, de favoriser la réussite de l’intégration,
d’assurer la sécurité de tous, de défendre et de moderniser l’État
et les services publics, de promouvoir la décentralisation, de
permettre l’égalité des territoires, de pérenniser notre
rayonnement culturel.
A défendre le pacte démocratique. En s’opposant
à toute atteinte à l’indépendance de la justice et à la
séparation des pouvoirs. En proposant la poursuite de la modernisation
de nos institutions. En favorisant de nouvelles pratiques politiques.
A défendre le pacte européen. Il faut
poursuivre la construction d’une Europe élargie, plus démocratique,
plus sociale, plus respectueuse de l’environnement. Maîtriser la
mondialisation. Développer la politique de coopération. Favoriser
l’aide au développement.
C’est à ces conditions que la France restera
une République organisée autour des valeurs de laïcité, de
solidarité et de citoyenneté.
Face à une majorité qui détient tous les pouvoirs,
les députés socialistes seront les défenseurs des droits du Parlement
et de l’opposition. Ils veilleront en toutes circonstances à exprimer
l’intérêt général et continueront à porter une alternative de
progrès et de modernité.
Signée de :
Mme Patricia Adam,
M. Damien Alary, Mme Sylvie Andrieux-Bacquet,
MM. Jean-Marie Aubron, Jean-Marc Ayrault, Jean-Paul Bacquet,
Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, Claude Bartolone, Jacques Bascou,
Christian Bataille, Jean-Claude Bateux, Jean-Claude Beauchaud, éric
Besson, Jean-Louis Bianco, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Patrick
Bloche, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Maxime Bono, Augustin
Bonrepaux, Jean-Michel Boucheron, Pierre Bourguignon, Mme Danielle
Bousquet, MM. François Brottes, Marcel Cabiddu, Jean-Christophe
Cambadelis, Thierry Carcenac, Christophe Caresche, Mme Martine
Carillon-Couvreur, MM. Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet,
Michel Charzat, Alain Claeys, Mme Marie-Françoise Clergeau,
MM. Gilles Cocquempot, Pierre Cohen, Claude Darciaux, Michel
Dasseux, Mme Martine David, MM. Marcel Dehoux, Michel
Delebarre, Jean Delobel, Bernard Derosier, Michel Destot, Marc Dolez,
François Dosé, René Dosière, Julien Dray, Tony Dreyfus, Pierre
Ducout, Jean-Pierre Dufau, Jean-Louis Dumont, Jean-Paul Dupré, Yves
Durand, Henri Emmanuelli, Claude Evin, Laurent Fabius, Albert Facon,
Jacques Floch, Pierre Forgues, Michel Françaix, Jean
Gaubert, Mmes Nathalie Gautier, Catherine Génisson, MM. Jean
Glavany, Gaëtan Gorce, Alain Gouriou, Mmes élisabeth Guigou,
Paulette Guinchard-Kunstler, M. David Habib Mme Danièle
Hoffman-Rispal, MM. François Hollande, Jean-Louis Idiart,
Mme Françoise Imbert, MM. Serge Janquin, Armand Jung,
Jean-Pierre Kucheida, Mme Conchita Lacuey, MM. Jérôme
Lambert, François Lamy, Jack Lang, Jean Launay, Jean-Yves Le Bouillonnec,
Mme Marylise Lebranchu, MM. Gilbert Le Bris, Jean-Yves
Le Déaut, Jean-Yves Le Drian, Michel Lefait, Jean Le Garrec,
Jean-Marie Le Guen, Patrick Lemasle, Mme Annick Lepetit,
MM. Bruno Le Roux, Jean-Claude Leroy, Michel Liebgott,
Mme Martine Lignières-Cassou, MM. François Loncle, Victorin
Lurel, Bernard Madrelle, Louis-Joseph Manscour, Philippe Martin (Gers),
Christophe Masse, Didier Mathus, Kléber Mesquida, Jean Michel,
Didier Migaud, Mme Hélène Mignon, MM. Arnaud Montebourg,
Henri Nayrou, Alain Néri, Mme Marie-Renée Oget, MM. Michel
Pajon, Christian Paul, Christophe Payet, Germinal Peiro, Jean-Claude
Perez, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Geneviève
Perrin-Gaillard, MM. Jean-Jack Queyranne, Paul Quilès, Alain Rodet,
Bernard Roman, René Rouquet, Patrick Roy, Mme Ségolène Royal,
M. Michel Sainte-Marie, Mme Odile Saugues, MM. Henri
Sicre, Dominique Strauss-Kahn, Pascal Terrasse, Philippe Tourtelier,
Daniel Vaillant, André Vallini, Manuel Valls, Michel Vergnier, Alain
Vidalies, Jean-Claude Viollet, Philippe Vuilque.
Groupe Union pour la démocratie
française
Les députés soussignés constituent un groupe
parlementaire dénommé "Union pour la Démocratie Française
et apparentés".
Ils se reconnaissent dans la majorité
présidentielle née le 5 mai 2002 et soutiennent l’action du
gouvernement nommé le 17 juin 2002. Cette loyauté et ce soutien s’accompagnent
d’une liberté de parole et de proposition qu’ils revendiquent et
entendent mettre en œuvre tout au long de la législature. Dans ce
contexte, le principe de fonctionnement du groupe est celui de la
liberté de vote laissée à chaque député.
En étroite concertation avec leur mouvement, les
groupes parlementaires du Sénat et les représentants français de l’UDF
au Parlement européen, ils entendent travailler à la
modernisation de la France, promouvoir une société de liberté et
de responsabilité et défendre les préoccupations et les aspirations
des Français auprès du gouvernement à l’Assemblée nationale.
Les députés de l’UDF se reconnaissent dans les
exigences suivantes :
1. La synthèse entre le libéral et le social.
L’économie de marché est la seule capable de
créer la richesse nécessaire au progrès de la société. Les
énergies de l’entreprise et de toutes les forces économiques doivent
être libérées, en particulier par la baisse des charges qui pèsent
sur elles et empêchent les créations d’emplois indispensables au bon
fonctionnement de l’économie.
De même, ils souhaitent que le travail soit
davantage récompensé et le salaire direct augmenté, par la baisse des
cotisations sociales salariées.
Les députés UDF et apparentés militent en faveur
de la baisse des prélèvements obligatoires, de manière à atteindre
au moins la moyenne de nos partenaires européens. Ils rappellent
leur attachement à l’équilibre des finances publiques et insistent
sur le respect des engagements de la France dans ce domaine, en
particulier européens.
2. Un nouvel équilibre des pouvoirs.
Les députés UDF et apparentés condamnent toute
concentration des pouvoirs et défendent l’idée d’une société de
partenaires largement décentralisée. Ils estiment que l’État moderne
doit reconnaître la multitude de centres de pouvoirs que constituent
les corps intermédiaires, les collectivités locales, les syndicats,
les associations, les entreprises, les familles… qui sont autant de
partenaires indispensables au maintien et à l’affermissement du
lien social. Une politique déterminée de décentralisation et d’aménagement
du territoire est à mettre en œuvre.
Banlieues, monde rural, milieu agricole, petits
salariés… Des pans entiers de la société française se sentent
abandonnés d’un pouvoir qui s’est progressivement éloigné d’eux
pour devenir affaire de professionnels. Les citoyens doivent se
réapproprier ce pouvoir pour qu’enfin ils puissent effectivement
peser sur les grands choix de l’avenir et reprendre en main leur
destin. Les députés UDF et apparentés se prononcent ainsi pour la
multiplication des débats publics préalables à la discussion des
projets de loi et considèrent que la concertation et le dialogue
constituent une méthode de gouvernement irremplaçable. Ils
reconnaissent que la sécurité constitue la première des libertés et
entendent répondre concrètement à cette exigence de nos concitoyens.
Les députés UDF et apparentés veulent promouvoir
un régime présidentiel équilibré, par le renforcement du Parlement.
3. Une vraie Europe pour que les citoyens aient leur
mot à dire.
Les députés UDF se reconnaissent dans l’héritage
des Pères fondateurs de l’Europe et militent en faveur de l’avènement
d’une fédération européenne, fondée sur les principes de
subsidiarité et de transparence.
Cela suppose la création d’une véritable
défense européenne, une voix européenne en matière
diplomatique, l’élaboration d’une Constitution qui établisse
clairement les compétences au sein de l’Union et un président de l’Union
chargé de la légitimité démocratique et de l’expression de l’Union
dans le monde.
En Europe, comme en France, le pouvoir, à
quelque degré qu’il se situe, n’a de légitimité que dans la
volonté du citoyen, et ne doit pas pouvoir s’exercer sans contrôle.
Signée de :
MM. Jean-Pierre Abelin,
Gilles Artigues, Pierre-Christophe Baguet, François Bayrou,
Bernard Bosson, Mme Anne-Marie Comparini, MM. Charles
de Courson, Stéphane Demilly, Jean Dionis du Séjour, Gilbert
Gantier, Francis Hillmeyer, Mme Anne-Marie Idrac,
MM. Jean-Christophe Lagarde, Jean Lassalle, Maurice Leroy, Claude
Leteurtre, Hervé Morin, Nicolas Perruchot, Jean-Luc Préel,
Jean-François Régère, Gilles de Robien, François Rochebloine, Rudy
Salles, André Santini, François Sauvadet, Rodolphe Thomas, Gérard
Vignoble.
Groupe des député-e-s
communistes et républicains
Les circonstances politiques et sociales dans
lesquelles s’ouvre la XIIe législature, dans une Assemblée nationale
dominée par une majorité de droite écrasante attachée à mettre en
œuvre la politique ultralibérale préconisée par le MEDEF et les
multinationales, confèrent au groupe communiste une importance toute
particulière.
Les député-e-s communistes et républicains
assumeront leur responsabilité pour faire entendre dans l’hémicycle
la voix du monde du travail et de la création; la voix de ceux que
frappent les bas salaires, le chômage, la précarité, la pauvreté et
le racisme; la voix de ceux qui, dans la diversité de leurs
convictions, fondent leur espérance dans la construction d’une
véritable alternative sociale et démocratique à cette société.
A la crise économique et sociale qui affaiblit notre
pays s’ajoutent les effets d’une crise institutionnelle et politique
profonde qui signe l’échec d’un système.
Ces crises se nourrissent réciproquement. L’une et
l’autre représentent des facteurs de difficultés accrues et
quelquefois insurmontables pour les populations, des facteurs de
ségrégation et de division profondes mais, également, d’affaiblissement
du rôle joué par notre pays, en Europe et dans le monde, pour le
rapprochement et l’amitié des peuples, pour une coopération
approfondie et équitable, pour le désarmement et la paix.
C’est pourquoi les député-e-s communistes et
républicains seront attentifs à peser, par leurs propositions, leurs
interventions et leurs votes, chacune et chacun disposant librement de
sa voix, en faveur de tout ce qui sera de nature à rassembler et à
résister face aux projets de la haute finance.
Cela concerne d’abord la répartition et l’utilisation
des richesses produites dans notre pays; l’orientation et l’impulsion
données à l’économie et à la recherche, à une politique
industrielle de l’État; la lutte pour l’emploi et contre les
licenciements boursiers; la revalorisation du travail; la résorption de
la précarité; la parité salariale et professionnelle femmes-hommes;
la lutte contre le sexisme et toutes les discriminations; la promotion
de la retraite par répartition avec 37,5 annuités de cotisation; la
réforme du financement de la sécurité sociale s’appuyant sur les
revenus du capital et favorisant l’emploi; la taxation des profits
spéculatifs et la réforme du crédit bancaire en faveur des PME-PMI,
du commerce et de l’artisanat; le contrôle de l’usage des fonds
publics aux entreprises privées; la mise en place d’un système d’emploi
et de formation garantis tout au long de la vie.
Cela concerne ensuite les entreprises et services
publics qui doivent échapper à la logique du profit financier, a
contrario des choix opérés par le gouvernement au sein de l’Union européenne.
Ils doivent bénéficier de moyens pour développer l’égalité et la
solidarité, des outils dynamisant l’aménagement équilibré
du territoire, avec le développement des services publics, de
proximité et une nouvelle ruralité, des droits nouveaux pour les
salariés à partir des acquis et une réelle avancée de la démocratie
au sein de l’entreprise. Ainsi, en s’appuyant sur les salariés dans
les entreprises, les député-e-s communistes et républicains s’attacheront
à améliorer la loi sur la réduction du temps de travail à
35 heures et à lui donner une application progressiste.
De la même façon, ils et elles se prononcent
résolument contre toute privatisation et pour le développement des
grands services publics nationaux dans les secteurs de l’énergie, des
transports, des télécommunications, de la santé, de l’éducation,
de la sécurité… Ils et elles proposent également d’étendre la
responsabilité publique à de nouveaux domaines comme l’eau, le
crédit, l’environnement…
Cela concerne aussi la justice sociale dont il est
urgent qu’elle soit reconnue comme une priorité afin qu’elle
réponde aux attentes de nos concitoyens, qu’elle bénéficie aux
familles et aux retraités, qu’elle se traduise par la place redonnée
au travail, par la revalorisation des pouvoirs d’achat et des
salaires, par le relèvement des prestations familiales. Corollaire de
la justice sociale, la justice fiscale passe par une réforme en
profondeur de la fiscalité favorisant l’emploi et le financement des
services publics.
Le système solidaire de retraite par répartition et
le droit à la retraite à 60 ans constituent des acquis
inaliénables : ils doivent être réaffirmés et confortés par
des dispositions améliorant le statut et les revenus des retraités
actuels, l’accès à la retraite sans attendre pour ceux qui
totalisent 40 annuités, le financement des régimes de retraite par une
réforme de la cotisation patronale.
Cela concerne encore des exigences profondément
ressenties en matière de sécurité et de justice, d’égalité entre
les citoyens quel que soit leur lieu de vie, d’accès aux soins, au
logement, aux transports, à la culture, aux sports et aux loisirs; le
respect de l’environnement et des territoires ruraux, l’amélioration
du cadre de vie; la sécurité alimentaire.
Dans leur action à l’Assemblée nationale, les
député-e-s communistes et républicains s’attacheront à faire
entendre la volonté de la jeunesse d’en finir avec les
discriminations, la précarité et la mal-vie, et à répondre à ses
attentes légitimes en matière d’insertion par des emplois stables et
justement rémunérés, la mise en place d’une allocation d’autonomie
pour les 16-25 ans, la recherche pour tous de la réussite scolaire
et d’une formation qualifiante.
A l’évidence, la mise en place de tels choix passe
par l’instauration d’une nouvelle République, un développement
sans précédent de la citoyenneté et de la démocratie, une profonde
réforme de nos institutions qui permette enfin de revaloriser le rôle
et la place du Parlement – réforme incluant la proportionnelle et l’extension
du droit de vote aux élections locales à tous les résidents
étrangers –, une conception et une pratique renouvelées de l’action
politique, la transparence des décisions et l’intervention des
citoyens dans leur élaboration comme dans le suivi de leur application
concrète, à tous les échelons de la vie publique.
Les député-e-s communistes et républicains agiront
pour donner une autre orientation à l’Europe : une Europe qui
soit sociale, démocratique et citoyenne, œuvrant pour une alternative
de développement solidaire, écologique et pacifique planétaire. Une
telle visée exige la remise en cause du pacte de stabilité par la
renégociation des traités européens et par la mise en place d’une
politique source de progrès social pour les peuples de l’Europe
élargie. Au plan mondial, elle suppose le refus de la marchandisation
de tous les aspects de la société et la mise en œuvre des moyens –
par exemple l’application d’une taxe Tobin – permettant un
développement harmonieux, juste et durable de la planète; la
protection et la valorisation de ses ressources, l’action contre les
grands fléaux du sous-développement, de la faim, du SIDA, trouveront
prioritairement place au cœur des réflexions et des combats du groupe
des député-e-s communistes et républicains.
Élu-e-s de la République, refusant les difficultés
et les souffrances qui demeurent malheureusement celles de beaucoup de
nos concitoyens, porteurs et porteuses de leurs réflexions et de leurs
espoirs, les député-e-s communistes et républicains agiront au
service et à l’écoute de toutes et de tous.
Ils ou elles refuseront de soumettre les capacités
de la France et de son peuple, les aspirations de nos concitoyens
et de la jeunesse, à la domination absolue de l’argent et de la
finance. Ils et elles auront la volonté de définir, avec l’ensemble
du mouvement social, des forces de gauche et des forces de progrès, un
projet de transformation sociale mettant l’être humain, et le respect
de sa dignité, au cœur des principes et des choix de l’action
politique.
La diversité des sensibilités constitutives aujourd’hui
de leur groupe, dans le respect des options individuelles – ainsi de l’adhésion
d’un député de l’Aisne du mouvement de la gauche républicaine –,
est une richesse mise au service de ce projet. Les député-e-s
communistes et républicains signataires de la présente déclaration
mettent leur mandat au service de tous ceux qui ne se résignent pas.
Ils et elles entendent faire vivre le libre débat afin de favoriser la
recherche des moyens de l’unité et d’efficacité de l’action du
groupe en faveur d’un changement de société, au service de notre
peuple.
Signée de :
MM. François Asensi,
Gilbert Biessy, Alain Bocquet, Patrick Braouezec, Jean-Pierre Brard,
Jacques Brunhes, Mme Marie-George Buffet, MM. André
Chassaigne, Jacques Desallangre, Frédéric Dutoit,
Mme Jacqueline Fraysse, MM. André Gerin, Pierre
Goldberg, Georges Hage, Mmes Muguette Jacquaint, Janine Jambu,
MM. Jean-Claude Lefort, François Liberti, Daniel Paul, Jean-Claude
Sandrier, Michel Vaxès.
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