N° 1112
______
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES, FAMILIALES ET SOCIALES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n°1078)
TOME I
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
RELATIONS CULTURELLES INTERNATIONALES ET FRANCOPHONIE
PAR M. Patrick BLOCHE
Député.
___
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
La commission des affaires culturelles, familiales et sociales est composée de : M. Jean Le Garrec, président ; MM. René Couanau, Jean-Michel Dubernard, Jean-Paul Durieux, Maxime Gremetz, vice-présidents ; Mme Odette Grzegrzulka, MM. Denis Jacquat, Noël Mamère, Patrice Martin-Lalande, secrétaires ; MM. Yvon Abiven, Bernard Accoyer, Mme Sylvie Andrieux, MM. André Aschieri, Gautier Audinot, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. Jean-Paul Bacquet, Jean-Pierre Baeumler, Pierre-Christophe Baguet, Jean Bardet, Jean-Claude Bateux, Jean-Claude Beauchaud, Mmes Huguette Bello, Yvette Benayoun-Nakache, MM. Patrick Bloche, Alain Bocquet, Mme Marie-Thérèse Boisseau, MM. Jean-Claude Boulard, Bruno Bourg-Broc, Mme Christine Boutin, MM. Jean-Paul Bret, Victor Brial, Yves Bur, Alain Calmat, Pierre Carassus, Pierre Cardo, Roland Carraz, Mmes Véronique Carrion-Bastok, Odette Casanova, MM. Jean-Charles Cavaillé, Bernard Charles, Jean-Marc Chavanne, Jean-François Chossy, Mme Marie-Françoise Clergeau, MM. Georges Colombier, François Cornut-Gentille, Mme Martine David, MM. Bernard Davoine, Lucien Degauchy, Marcel Dehoux, Jean Delobel, Jean-Jacques Denis, Mme Monique Denise, MM. Franck Dhersin, Dominique Dord, Mme Brigitte Douay, MM. Guy Drut, Nicolas Dupont-Aignan, Yves Durand, René Dutin, Christian Estrosi, Claude Evin, Jean Falala, Jean-Pierre Foucher, Jean-Louis Fousseret, Michel Françaix, Mme Jacqueline Fraysse, MM. Yves Fromion, Germain Gengenwin, Mmes Catherine Génisson, Dominique Gillot, MM. Jean-Pierre Giran, Michel Giraud, Jean Glavany, Gaëtan Gorce, François Goulard, Jean-Claude Guibal, Mme Paulette Guinchard-Kunstler, M. Francis Hammel, Mme Cécile Helle, MM. Pierre Hellier, Michel Herbillon, Guy Hermier, Mmes Françoise Imbert, Muguette Jacquaint, MM. Maurice Janetti, Serge Janquin, Armand Jung, Bertrand Kern, Christian Kert, Jacques Kossowski, Mme Conchita Lacuey, MM. Jacques Lafleur, Robert Lamy, Edouard Landrain, Pierre Lasbordes, Mme Jacqueline Lazard, MM. Maurice Leroy, Patrick Leroy, Maurice Ligot, Gérard Lindeperg, Patrick Malavieille, Mme Gilberte Marin-Moskovitz, MM. Didier Mathus, Jean-François Mattei, Mme Hélène Mignon, MM. Jean-Claude Mignon, Renaud Muselier, Philippe Nauche, Henri Nayrou, Alain Néri, Yves Nicolin, Bernard Outin, Dominique Paillé, Michel Pajon, Michel Péricard, Mme Geneviève Perrin-Gaillard, MM. Bernard Perrut, Pierre Petit, Mme Catherine Picard, MM. Jean Pontier, Jean-Luc Préel, Alfred Recours, Gilles de Robien, François Rochebloine, Marcel Rogemont, Yves Rome, Jean Rouger, Rudy Salles, André Schneider, Patrick Sève, Michel Tamaya, Pascal Terrasse, Gérard Terrier, Mmes Marisol Touraine, Odette Trupin, MM. Anicet Turinay, Jean Ueberschlag, Jean Valleix, Emile Vernaudon, Philippe Vuilque, Jean-Jacques Weber, Mme Marie-Jo Zimmermann.
SOMMAIRE
INTRODUCTION 7
I.- LES RELATIONS CULTURELLES, SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES AU CENTRE DE LA RÉFORME DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES 9
A. LES ADIEUX DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES RELATIONS CULTURELLES, SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES 9
1. Le budget de la DGRCST en 1998 et 1999 : la fin des régulations ? 9
a) Les crédits 9
b) Les régulations 10
c) La répartition géographique 12
d) Les établissements culturels 13
2. Le développement du dispositif des bourses pour les formations supérieures 16
a) Le nouveau dispositif des bourses dexcellence 16
b) La formation des étudiants français à létranger 21
B. LA CRÉATION DUN NOUVEAU VECTEUR DU DISPOSITIF FRANÇAIS DE COOPÉRATION 24
1. Le regroupement du dispositif de coopération dans la nouvelle Direction générale de la coopération internationale et du développement 24
2. Le budget de la DGCID 27
II.- LENSEIGNEMENT FRANÇAIS À LÉTRANGER : DES SYNERGIES ADMINISTRATIVES ANCIENNES AU SUCCÈS CROISSANT 32
A. UN RÉSEAU SCOLAIRE QUI CONFIRME SON IMPLANTATION 32
B. LÉLÈVE AU CENTRE DUN BUDGET EN CROISSANCE 34
III.- LA GRANDE RÉFORME DE LAUDIOVISUEL EXTÉRIEUR 37
A. LA RATIONALISATION DE LOFFRE TÉLÉVISUELLE 37
1. Les crédits 37
2. Les plans de développement de CFI et de TV5 37
B. RADIO FRANCE INTERNATIONALE (RFI) 40
TRAVAUX DE LA COMMISSION 43
INTRODUCTION
La réunification des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération a concerné en tout premier lieu les relations culturelles, scientifiques, techniques et audiovisuelles.
En effet, la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques comme la Direction du développement vont être amenées, en 1999, à se regrouper en une seule nouvelle direction générale de la coopération internationale et du développement qui aura à en gérer lensemble des actions, dans le monde entier.
Il nest pas inutile den présenter les crédits pour 1999 qui traduisent la volonté de maintenir un fort outil de coopération alors que, pour la première fois depuis près de dix ans, ceux-ci nont pas fait lobjet de régulations en 1998.
Des orientations prioritaires ont été retenues par le Gouvernement quil convient danalyser.
Tout dabord, un effort très important est entrepris pour redéployer laudiovisuel extérieur, à travers ses deux opérateurs, la chaîne francophone TV5 et la banque de programmes français CFI, conformément aux objectifs fixés par M Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères.
Par ailleurs, les bourses de lenseignement supérieur font lobjet dune attention particulière, afin dencourager laccès des étudiants étrangers en France, cest lobjet du programme Eiffel. De même, les crédits destinés aux bourses attribuées aux enfants français de létranger, afin de faciliter leur scolarisation dans les établissements de lAgence pour lenseignement français à létranger font lobjet dune croissance appréciable.
I.- LES RELATIONS CULTURELLES, SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES AU CENTRE DE LA RÉFORME DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
La Direction générale des relations culturelles scientifiques et techniques du ministère des Affaires étrangères (DGRCST), créée à la Libération, comme beaucoup dautres institutions traduisant une même volonté humaniste, comptait un peu plus de cinquante années dexistence. Il serait présomptueux de tenter de tirer un bilan de ses activités à travers le dernier exposé de ses crédits. Il convient, cependant, de saluer le rôle central quelle a joué à travers ses différentes directions, dans le maintien et le développement du rayonnement culturel français à létranger.
Il est trop tôt, ou trop tard, pour souhaiter quun esprit DG inspire la nouvelle structure de coopération. Il faut pourtant souligner quau sein de la Direction générale sest opérée une rupture décisive avec une certaine arrogance culturelle française, fondée historiquement sur une suprématie linguistique et politique peu contestée jusquà la fin du dix-neuvième siècle, dans le domaine des relations internationales, et que des voies nouvelles, sappuyant sur les échanges et la compréhension mutuelle ont pu, alors, apparaître.
Limpact de lexception culturelle, régulièrement défendue par la France, y compris dans sa composante linguistique, sur les réflexions menées, parallèlement, dans les pays dEurope orientale, mais aussi en Turquie, au Proche-Orient ou en Amérique latine doit beaucoup à cet instrument diplomatique porteur dun nouvel esprit de coopération entre les cultures.
Laccueil des étudiants et des chercheurs étrangers, comme les séjours à létranger des étudiants, des enseignants ou des chercheurs français ont permis que se tisse, avant le web , une toile unique de liens et de correspondances, de fascinations et de séductions et, dans un tel cadre égalitaire, sans précédent.
Le tableau ci-après présente quinze années de lévolution, par titre, des crédits de la DGRCST.
Evolution théorique, en francs courants, du budget de la DGRCST entre 1985 et 1999
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Années
|
Titre III
(moyens des services)
|
Titre IV
(crédits dintervention)
|
Total Titres V et VI
(crédits dinvestissements)
|
Total DGRCST
|
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
1985
|
1 537
|
|
1 640
|
|
53,8
|
|
3 230
|
|
1986
|
1 516
|
- 1,3
|
1 701
|
+ 3,7
|
88,4
|
+ 64,3
|
3 306
|
+ 2,3
|
1987
|
1 507
|
- 0,6
|
2 114
|
+ 24,3
|
72,3
|
- 18,2
|
3 693
|
+ 11,7
|
1988
|
1 490
|
- 1,1
|
2 276
|
+ 7,7
|
70,1
|
- 3,0
|
3 836
|
+ 3,9
|
1989
|
1 334
|
- 10,5
|
2 395
|
+ 5,2
|
122,0
|
+ 74,2
|
3 901
|
+ 1,7
|
1990
|
1 445
|
+ 8,3
|
2 772
|
+ 15,7
|
124,0
|
+ 1,6
|
4 390
|
+ 12,5
|
1991
|
1 721
|
+ 19,1
|
3 160
|
+ 14,0
|
99,0
|
- 20,1
|
4 980
|
+ 13,4
|
1992
|
1 775
|
+ 3,1
|
3 342
|
+ 5,8
|
167
|
+ 68,7
|
5 284
|
+ 6,1
|
1993
|
1 839
|
+ 3,5
|
3 531
|
+ 5,6
|
130
|
- 22,2
|
5 500
|
+ 3,9
|
1993 rectifiée
|
1 805
|
|
3 095
|
|
120
|
|
5 020
|
|
1994
|
1 834
|
- 0,3
|
3 159
|
- 10,5
|
146
|
+ 12,3
|
5 139
|
- 6,6
|
1995
|
1 916
|
+ 4,5
|
3 328
|
+ 5,3
|
109
|
- 25,3
|
5 353
|
+ 4,2
|
1996
|
1 954
|
+ 1,9
|
3 161
|
- 5,1
|
147
|
+ 34,9
|
5 262
|
- 1,8
|
1997
|
1 945
|
- 0,5
|
3 082
|
- 2,5
|
73
|
- 50,3
|
5 100
|
- 3,4
|
1998
|
2 012
|
+ 3,4
|
3 075
|
- 1,3
|
73
|
..0
|
5 125
|
+ 0,5
|
1999
|
2 149
|
+ 6,8
|
3 084
|
+ 0,3
|
54
|
- 26,0
|
5 287
|
+ 0,3
|
Références : Lois de finances initiales Source : DGRCST
Les crédits dintervention, qui représentaient la moitié des crédits de la Direction générale en 1985, en représentent aujourdhui les 2/3. Cette évolution pourrait sembler satisfaisante si elle nétait pas en partie due à la baisse relative des postes budgétaires sur titre III, traduisant une précarisation des situations faites aux personnels de coopération. En outre, lapparente régularité de la progression des dotations dissimule, en fait, une réalité beaucoup plus contrastée, les exercices de régulation budgétaire ayant régulièrement et durement frappé les crédits affectés aux relations culturelles en loi de finances initiale.
Aussi le rapporteur se félicite vivement que, pour la première fois depuis le début de la décennie, lannée 1998 ne voit aucune régulation, effective ou annoncée, du budget de la Direction générale, rendant à son avis un contenu quil avait, pour ses prédécesseurs, largement perdu. Ce dessaisissement du Parlement, régulièrement dénoncé par tous les acteurs de la coopération mais aussi par les différentes instances de contrôle de la gestion du budget du ministère des Affaires étrangères semble, alors que se réorganise lensemble du dispositif français des relations extérieures, toucher à sa fin.
Il convient, en effet, de rappeler que lampleur des coupes budgétaires résumées dans le tableau ci-dessous a réellement altéré limage de la France vis à vis de partenaires étrangers dautant plus surpris de la fragilité des accords de coopération que le montant des annulations était pratiquement proportionnel à la progression annoncée du budget.
Année
|
Annulations MAE
|
Crédits DGRCST en LFI
|
Annulations DGRCST
|
Part des annulations/ LFI
|
Part DGRCST/MAE
|
1991
|
473
|
4 980
|
464
|
9,3 %
|
98 %
|
1992
|
92,5
|
5 284
|
205
|
3,9 %
|
222 %
|
1993
|
680
|
5 502
|
436
|
7,9 %
|
64 %
|
1994
|
422
|
5 140
|
281
|
5,5 %
|
67 %
|
1995
|
762
|
5 357
|
306
|
5,7 %
|
40 %
|
1996
|
325
|
5 262
|
112
|
2,1 %
|
34 %
|
1997
|
475
|
5 100
|
209
|
4,1 %
|
44 %
|
La Direction générale avait attiré lattention des gestionnaires publics par un niveau trop élevé de surprogrammation dactions de coopération en 1989 - 655 millions de francs - entraînant dimportants reports de charges en 1990 et 1991. La qualité des mécanismes de programmation mis en place, comme des outils de contrôle et de gestion, qui lui ont longtemps, paradoxalement, valu de se voir confier la résorption des annulations de crédits du ministère en cours dannée se voient ainsi, tardivement, récompensée.
En outre, le niveau de surprogrammation retenu en début dannée a considérablement diminué - 45 millions de francs en 1998 - le terme même de surprogrammation apparaissant comme inapproprié.
La répartition des crédits dintervention de la Direction générale par zones géographiques confirme les tendances observées ces dernières années.
On observe, en effet, un rééquilibrage des actions en direction du monde méditerranéen de lAfrique du Nord vers les Pays du proche et du moyen orient, et de lEurope orientale vers lEurope occidentale.
La lente érosion des crédits dintervention consacrés à la coopération scientifique et technique, comme à la coopération culturelle traditionnelle, devient très perceptible lorsque lon examine lévolution des enveloppes géographiques qui les supportent sur une période longue.
Face aux rigueurs budgétaires, pendant des années, le choix a été fait de préserver les structures essentielles du réseau, tout en ne lirriguant quau minimum, dans lattente de dotations meilleures, ce que confirme lérosion plus lente de la répartition géographique des crédits regroupant les titres III et IV, moyens des services et interventions.
Pourtant, et fort logiquement, la somme de ces transformations quantitatives successives et, en apparence, modestes, sest qualitativement traduite par une profonde mutation des règles de la coopération, sur laquelle le rapporteur souhaite quun bilan soit établi.
Evolution des crédits de la DGRCST sur le titre IV (en milliers de francs) entre 1992 et 1998
|
|
|
|
|
Régions
|
1992
|
1997
|
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Europe Occidentale
|
174 969
|
7,8
|
191 806
|
11,4
|
Europe Orientale (1)
|
422 902
|
18,8
|
293 959
|
17,5
|
Afrique du Nord
|
735 239
|
32,8
|
358 616
|
21,4
|
Proche et Moyen Orient
|
205 029
|
9,1
|
217 129
|
12,9
|
Afrique Sub-Saharienne
|
116 270
|
5,2
|
93 730
|
5,6
|
Asie du Sud et du Sud-Est
|
210 335
|
9,4
|
221 779
|
13,2
|
Extrême orient et Pacifique (2)
|
130 448
|
5,8
|
114 474
|
6,8
|
Amérique du Nord (3)
|
67 516
|
3,0
|
43 493
|
2,6
|
Amérique Latine (4)
|
180 985
|
8,1
|
143 527
|
8,6
|
Total
|
2 243 693
|
100,00
|
1 678 513
|
100,00
|
(1) En 1992, les crédits pour les PECO comprennent également les crédits parisiens . A partir de 1993, ils ne regroupent que les dépenses géographisées.
(2) Inclus Fonds Pacifique.
(3) TV5 Québec (20 MF) était intégrée dans lenveloppe de 1992.
(4) Inclus Fonds Caraïbes.
Leffort de modernisation du réseau culturel au cours des dernières années sest caractérisé par la recherche dune plus grande synergie des actions et dune modernisation de limage des établissements.
Le rapprochement du réseau des alliances françaises de celui des instituts et centres culturels a pour objet de mettre un terme, dans certains pays, à la concurrence entre les deux réseaux et aux gaspillages quelle était susceptible dengendrer. Ce rapprochement est en cours dachèvement. Loffre culturelle et linguistique française a ainsi gagné en cohérence dans de nombreux pays.
Longtemps enfermée dans une simple logique quantitative visant à toucher le maximum détudiants, lactivité denseignement linguistique des établissements du réseau a fait lobjet dune réflexion sur une nécessaire rénovation pédagogique. Il importe désormais, en liaison avec les stratégies de la politique linguistique, de permettre aux établissements de proposer des cours qui soient à la fois de qualité et mieux adaptés à la demande sociale et aux exigences de la coopération et des échanges commerciaux.
Dans cette perspective, les centres culturels et de coopération linguistique ont pu mettre en place des formations linguistiques adaptées aux besoins des partenaires étrangers dans le cadre de conventions ou dappels doffres (ainsi à Bilbao, Brême ou Milan).
Ces établissements sinscrivent aujourdhui davantage dans une offre de services, comme la formation détudiants, de boursiers, la réinsertion des enseignants de français, la coordination des certifications linguistiques ou les missions dexpertise.
Dans le domaine des programmes éducatifs européens (Socrates et Leonardo), des actions complémentaires sont menées. Aux Pays-Bas, des modules de formation linguistique ont été conçus par le Centre culturel et de coopération linguistique (CCCL) dAmsterdam et proposés aux étudiants des différentes universités ayant obtenu des bourses Erasmus.
Une concertation régulière, à loccasion de réunions régionales, a permis daméliorer la qualité de la programmation culturelle, notamment artistique, des établissements. Cette méthode favorise les économies déchelle et permet dorganiser des tournées pour les projets les plus importants.
LAssociation française daction artistique (AFAA) gère depuis 1994 laide à la programmation culturelle des établissements (lancien Fonds dintervention culturelle et artistique), qui est, pour lessentiel, décidée à loccasion de réunions régionales de programmation culturelle et artistique.
Ces initiatives trouvent désormais leur place dans le cadre de la politique artistique menée dans chacun des pays, en partenariat avec les institutions culturelles locales.
Le plan de modernisation des bibliothèques prévoit la création progressive de médiathèques et de centres de ressources sur la France, dotés des nouvelles technologies daccès à linformation.
Cette modernisation saccomplit par le recrutement de personnels qualifiés et lorganisation de cycles de formation pour les personnels locaux, par la rénovation des équipements et des lieux et par le renouvellement des fonds, suivant trois axes : le renforcement des collections audiovisuelles, lélargissement des champs disciplinaires dispensés et la nette réorientation vers lactualité française.
Il sagit à la fois dun retour aux sources, puisque beaucoup détablissements ont été créés avant guerre à partir de bibliothèques à vocation universitaire, et dune décision porteuse davenir : une des missions essentielles des établissements culturels étant doffrir une information actualisée en permanence sur la France contemporaine.
En 1998, cent cinquante subventions spécifiques ont été versées à des établissements culturels pour un montant global de 17 millions de francs. Elles ont permis à ces établissements soit de parfaire la mise à disposition de documents et de services dinformation sur la France, soit de favoriser la fédération des services documentaires existant dans les postes, en regroupant des fonds dispersés et en facilitant laccès aux nouvelles technologies de linformation et de la communication.
La création de centres culturels et de coopération linguistique (CCCL) et de centres culturels et de coopération (CCC) a élargi la mission des établissements. Cette mesure permet, en effet, de confier à un certain nombre de centres culturels la mise en uvre de programmes de coopération linguistique et éducative en partenariat avec les autorités éducatives locales.
Dans le cadre de la réforme de la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques engagée en 1994, lautonomie financière des centres culturels a été élargie, dans certains cas, aux programmes de coopération linguistique et éducative, voire depuis 1996, aux programmes de coopération scientifique et technique pour les centres culturels et de coopération.
Les 73 centres culturels et de coopération linguistique créés depuis 1994 et les 8 centres culturels et de coopération créés depuis 1996 répondent à un souci de déconcentration des responsabilités et de renforcement de lautonomie des postes. Ces établissements passent progressivement dune logique de diffusion à une logique de coopération et de service, logique qui va être développée dans les structures de la nouvelle Direction générale.
Le tableau ci-dessous récapitule la répartition des établissements du réseau de la Direction générale en 1998 :
|
Etablissements culturels
|
Etablissements de recherche
|
Centres de documentation universitaires, scientifiques et techniques
|
Centres culturels de coopération
|
Nombre
|
128
|
26
|
7
|
8
|
En 1999, le programme de création de CCCL et de CCC sera poursuivi : pour les CCCL, par la transformation des instituts français de Madrid, de Budapest et de Varsovie et du centre culturel français de Jakarta, pour les CCC par la transformation du centre culturel français de Séoul, du centre culturel et de coopération linguistique de Phnom Penh et la création, à San José du Costa Rica, dun CCC à vocation régionale.
Il convient, enfin, de signaler les fermetures, en 1999, du centre franco-allemand déchanges culturels de Essen et de linstitut français dAix-la-Chapelle, fermetures sinscrivant dans une refonte de la coopération culturelle avec lAllemagne, mise en place à lissue de la seconde guerre mondiale.
Enfin, le ministère des Affaires étrangères a développé une nouvelle formule de conventionnement avec les alliances intitulée contrat sur objectifs . Celui-ci a pour but dinscrire laide de lEtat apportée aux alliances françaises dans une logique de mission de service public. Les contrats sur objectifs sattachent prioritairement à définir la part que telle ou telle alliance peut prendre à la politique de coopération du poste dans les domaines culturels et éducatifs, voire, le cas échéant, audiovisuels, scientifiques et techniques.
Par ailleurs, tout en conservant aux alliances françaises leur capacité dinitiatives qui, de par leur statut même, doit rester entière, il leur est proposé des actions dont elles ont la pleine et entière responsabilité.
Dores et déjà, 67 comités ont signé un contrat sur objectifs en 1998. Deux contrats concernent une fédération en Australie et aux Etats-Unis. Par ailleurs, des projets de contrats sont en cours délaboration avec une douzaine de comités et une fédération, en Pologne.
Le contraste, très clairement apparent, entre le succès de lenseignement secondaire français du réseau de lAgence pour lenseignement français à létranger et de lenseignement supérieur anglo-saxon a conduit le ministère des Affaires étrangères à poursuivre sa réflexion sur le système des bourses de lenseignement supérieur.
Les pays étrangers développés disposent de grands programmes de bourses de prestige qui attirent, de plus en plus, de futurs responsables et cadres étrangers. Si, à ce titre, notre pays tient bien son rang dans les domaines culturel, artistique et des sciences humaines, tel nest pas le cas sagissant des secteurs politique, administratif, économique et industriel où les établissements anglo-saxons sont dominants.
La Direction générale a, en conséquence, mis au point, en 1998, un dispositif nouveau de bourses dexcellence destinées à la formation de décideurs dans les domaines politique et administratif, mais surtout économique et industriel, secteurs dans lesquels la France souffre dun manque important de relais. Amorcée par le réaménagement et le redéploiement de lexistant, la montée en puissance progressive de ce qui pourrait constituer le socle dun grand programme, du type de ceux du British Council pour le Royaume-Uni ou de ceux du sénateur Fullbright pour les Etats-Unis, de 1 000 bourses en lan 2000 demeure toutefois conditionnée par laffectation de moyens nouveaux, sur plusieurs années, ce que le rapporteur ne peut que souhaiter.
Les 55 millions de francs dégagés pour 1999 devraient permettre la mise en place de 300 de ces bourses dès le début de lannée, dans le cadre du programme dexcellence Eiffel , qui devrait ainsi constituer un élément attractif pour les étudiants étrangers dans des disciplines où lenseignement français nest pas encore reconnu, et pour les grandes écoles françaises qui sorientent actuellement vers un recrutement international.
A ce jour, le nombre détudiants hors de leur pays dorigine est estimé à quelques 1 500 000. Huit pays accueillent plus de 70 % dentre eux, les Etats-Unis venant largement en tête avec 500 000 étudiants devant la Grande-Bretagne avec 200 000 et la France avec 130 000. La très grande majorité de ces étudiants se rend à létranger à ses frais ou bénéficie de bourses dorganismes internationaux. Ce secteur important est en croissance (environ 70 000 étudiants de plus chaque année) notamment sagissant des étudiants en provenance des pays émergents.
La France, qui occupait, depuis des décennies, la deuxième place en nombre détudiants accueillis, sest vu dépassée par la Grande-Bretagne, dont leffectif détudiants étrangers a doublé en quatre ans, lAustralie faisant également une progression remarquable dans ce domaine. De plus, la place de la France est, proportionnellement, encore plus modeste auprès des pays émergents, notamment dAsie, qui constituent pourtant un enjeu considérable dinfluence aussi bien économique, politique et technologique, que culturel.
Le ministère des Affaires étrangères, très tôt sensibilisé par les ambassades à ce nouvel enjeu, a pris linitiative de lancer une politique ambitieuse dans ce domaine, en coopération avec le ministère de lEducation nationale, de la recherche et de la technologie. Dans ce cadre, une charte pour la promotion des formations supérieures et laccueil des étudiants étrangers a été signée par les deux ministères au mois de mai 1997. Son principal instrument se concrétise sous la forme dun groupement dintérêt public commun à ces deux administrations, en instance de création.
Parallèlement, depuis deux ans, a été mené un travail dédition de brochures bilingues, en liaison avec les universités et les écoles dingénieurs, de présence dans les salons de léducation (40 en 1998), de réalisation de sites sur Internet et de soutien aux opérateurs.
Cette mise en place dun pôle dexcellence sinscrit dans la continuité des grands principes appliqués ces dernières années pour la politique daccueil de boursiers étrangers en France.
Malgré les très fortes régulations subies par la DGRCST, la part relative des bourses a été maintenue autour de 25 % des crédits dintervention entre 1988 et 1997, comme le nombre de bénéficiaires, à peu près 19 000 par an depuis 10 ans.
Cependant, en raison de la baisse continue dintervention depuis 1993, lajustement a été réalisé par la baisse des temps de séjour - la durée de séjour des boursiers qui était de 4,6 mois en moyenne, est passée à 3,2 mois en 1997 - et par laugmentation des cofinancements.
Ainsi, lorsque des moyens nouveaux ont été dégagés, priorité a été donnée au moyen bourse, comme en témoigne lévolution des programmes dans les pays dEurope centrale et orientale et en Indochine.
Les boursiers accueillis sont presque tous dun niveau de 3ème cycle. Leur suivi est amélioré, en appuyant, en particulier, la création de réseaux danciens étudiants.
Les tableaux ci-dessous présentent lévolution des crédits consacrés aux bourses depuis trois ans :
|
1995
|
1996
|
1997
|
Dépenses réelles en millions de francs
|
460
|
468
|
458
|
Nombre de boursiers
|
19 380
|
18 938
|
19 038
|
Nombre de mois de bourses
|
72 472
|
62 325
|
61 770
|
Durée moyenne en mois
|
3,73
|
3,29
|
3,24
|
et la répartition par région dorigine des boursiers en 1997 :
|
Nombre de boursiers
|
%
|
Europe Occidentale
|
1 458
|
7,67
|
Europe Centrale et Orientale
|
3 898
|
20,50
|
Afrique du Nord
|
7 573
|
39,82
|
Proche et Moyen-Orient
|
1 911
|
10,05
|
Afrique Subsaharienne
|
899
|
4,73
|
Asie du Sud et du Sud-Est
|
1 298
|
6,82
|
Extrême Orient et Pacifique
|
996
|
5,24
|
Amérique du Nord
|
408
|
2,15
|
Amérique Centrale et du Sud
|
578
|
3,04
|
La répartition par région dorigine fait apparaître la prépondérance toujours marquée de lAfrique du Nord, puisque 39,8 % des boursiers en sont originaires, à la fois à cause des liens anciens et de lintérêt géopolitique de cette région, et plus particulièrement pour lAlgérie, parce que le moyen bourse est le seul moyen possible de coopération avec ce pays.
Une analyse sur une longue période fait toutefois apparaître une très forte augmentation des bourses dans les pays dEurope centrale et orientale, conséquence de mesures nouvelles obtenues pour cette région en 1991, et une baisse sensible des bourses en Europe occidentale où les moyens de lUnion européenne se sont progressivement substitués à lancienne coopération bilatérale.
Enfin, le tableau ci-après présente la répartition des boursiers par type de bourses et grands domaines (en pourcentage du total des bourses attribuées).
Domaine
|
Bourses détudes
|
Bourses de stage
|
Séjours scientifiques de haut niveau
|
Total
|
Linguistique et artistique
|
4,69
|
33,93
|
2,32
|
40,94
|
Audiovisuel
|
0,12
|
0,93
|
0,03
|
1,08
|
Scientifique et technique
|
27,35
|
19,35
|
11,29
|
57,98
|
|
32,16
|
54,21
|
13,63
|
100,00
|
Les bourses du Gouvernement Français (BGF) représentent une aide soit à la formation des étudiants et stagiaires étrangers, soit aux travaux des chercheurs étrangers en France. Ainsi, faut-il distinguer trois catégories de bourses du Gouvernement Français : la bourse détudes, la bourse de stage et la bourse de séjour scientifique de haut niveau (SSHN).
La bourse détudes proprement dite concerne les étudiants inscrits dans le cycle régulier dun établissement denseignement supérieur en vue de lobtention dun diplôme délivré par cet établissement, ou venus suivre en France une formation linguistique ou pédagogique de courte durée agréée par le ministère de léducation nationale.
La bourse détudes dite de formation à la recherche concerne les formations de troisième cycle, DEA inclus.
La bourse détudes de recherche est réservée aux formations dun niveau supérieur à celui du DEA.
La bourse de stage, dont la durée varie de 3 à 12 mois, est accordée si son bénéficiaire a en vue une formation, un perfectionnement ou un recyclage, ou sil entreprend au cours de son activité professionnelle des études de spécialisation sy rattachant.
La bourse de séjour scientifique de haut niveau, dune durée généralement comprise entre un et trois mois, est attribuée à un bénéficiaire participant à un programme de recherches et déchanges culturels, scientifiques, techniques, technologiques ou industriels de haut niveau.
Plusieurs prestations peuvent composer la bourse du Gouvernement Français : loctroi dune allocation dentretien, la prise en charge de tout ou partie des frais de voyage et de transport de bagages, la prise en charge de la couverture sociale et la prise en charge des frais de formation, une seule de ces prestations suffisant à qualifier le bénéficiaire de boursier du Gouvernement Français.
La gestion des bourses du Gouvernement français est assurée principalement par deux organismes : le CNOUS (Centre national des uvres universitaires et scolaires) et le CIES (Centre international des étudiants et stagiaires).
Il convient, enfin, de se féliciter quune refonte de la réglementation sur les conditions de délivrance des visas aux étudiants étrangers ait été engagée afin de faciliter laccès du territoire national à ceux qui viennent répondre à loffre française de formation. Les mesures nouvelles comprennent la motivation des refus de visas, le renforcement de la coopération entre les services consulaires et les services de coopération, la création dun visa de court séjour avec mention étudiant-concours , le succès aux épreuves ouvrant droit à la demande dun visa de long séjour.
Le ministère des Affaires étrangères gère, au niveau national, deux grands types de bourse en faveur des étudiants français désirant compléter leur formation universitaire à létranger : les bourses des Gouvernements étrangers et les bourses sur crédits du ministère, dit programme Lavoisier. Cette mission est lexacte et indispensable contrepartie de laccueil des étudiants étrangers en France, renforçant des échanges bilatéraux ou multilatéraux, conçus sur un plan dégalité.
Dans lun et lautre cas, ces bourses sadressent à des étudiants et jeunes chercheurs français de 3ème cycle universitaire.
Les programmes sadressant aux boursiers français des Gouvernements étrangers couvrent toutes les disciplines. Ils sont dispensés et gérés par une trentaine de pays, dune durée dune année universitaire éventuellement renouvelable et sont proposés au Gouvernement Français, en application des accords bilatéraux déchanges culturels et de coopération scientifique, par certains Gouvernements étrangers au titre de la réciprocité.
Le nombre et la nature des bourses disponibles varient évidemment beaucoup dun pays à lautre, leur utilisation obéissant aux règles propres à chaque pays. Le choix des disciplines sen trouve donc orienté, notamment, par des questions de priorités culturelles, politiques ou scientifiques, auxquelles les candidats sont tenus de se plier. En outre, le volume des programmes est soumis aux aléas de ressources du pays hôte, comme de loffre française équivalente que le ministère, au nom du Gouvernement Français, accepte dinscrire dans le procès verbal des commissions mixtes pour laccueil en France détudiants ressortissants de ces pays.
Le nombre des bourses allouées sest élevé, pour lannée universitaire 1997-1998 à 640, soit 368 pour des séjours détudes et de recherches et 272 pour des stages linguistiques dété. Dans la plupart des cas, ces bourses sont accordées au nom dune politique de diffusion et de rayonnement culturels. Si elles favorisent les étudiants de langue et civilisation, elles nexcluent donc, a priori, aucun domaine, quil soit scientifique ou technique.
Le coût total de ces offres pour les Gouvernements concernés peut être estimé à 12 millions de francs par an. Cependant, les mensualités de bourses sont dun montant très variable dun pays à lautre, compris entre 75 000 roubles, soit 75 francs pour la Russie, le ministère de la formation professionnelle de ce pays savouant en quasi cessation de paiement, et 188 000 yens, environ 7 800 francs pour le Japon. Ces bourses sont en général calculées sur la base du salaire mensuel moyen dun jeune travailleur. Pour les taux les plus faibles, le ministère a dû mettre en place une politique de compléments de bourses sur crédits français, afin de ne pas éloigner de ces offres les étudiants français, surpris de découvrir le coût réel de la vie dans certains pays à très faibles revenus.
Le ministère des Affaires étrangères appuie par ses propres crédits cinq types principaux de programmes dont la principale caractéristique est de sadresser à des étudiants, des jeunes chercheurs et des jeunes professionnels français en situation post-universitaire, ayant achevé en France leur premier et leur second cycles de lenseignement supérieur - universités, grandes écoles, conservatoires, ou autres - et désireux dacquérir à létranger, par une spécialisation appropriée, une réelle ouverture internationale.
Il est à noter que la Direction générale ne soccupe pas de la formation universitaire initiale, laissant aux établissements denseignement supérieur français ainsi quà leurs tutelles nationales le soin de régler, dans le cadre des échanges inter-universitaires, les conditions et le financement des séjours détudes ou de stages à létranger de durée variable que leurs étudiants doivent effectuer au cours de leur scolarité. Ils peuvent pour cela faire appel notamment aux différents programmes mis en place par lUnion européenne ainsi quaux financements complémentaires que certaines régions ont accepté de consentir pour accompagner la mobilité croissante des étudiants.
Les cinq programmes sur financement du Département sont donc réservés à des étudiants de niveau Bac+5 et au-delà. Les lauréats sont tous inscrits dans le cadre du programme Lavoisier.
Ils comprennent la formation complémentaire post-universitaire, la formation complémentaire européenne, la participation au budget de la commission franco-américaine déchanges universitaires et culturels (en application de la commission internationale du 15 octobre 1965), et donc les compléments français aux bourses des Gouvernements étrangers.
Les tableaux ci-après présentent un état récapitulatif des crédits et des bourses consacrés à la formation des Français à létranger.
Évolution des crédits depuis 1995
|
|
|
|
|
Boursiers français
|
Crédits prévus en milliers de francs
|
Années
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Budget civil R et D - Ch. 42.10 - art. 53/20
|
11 200
|
10 700
|
10 876
|
9 000
|
Formation des Français à létranger - art. 63
|
15 889
|
14 600
|
14 850
|
15 000
|
|
27 089
|
25 300
|
25 726
|
24 000
|
Évolution des crédits depuis 1995
Études et recherche
|
1995
|
1996
|
1997
|
|
Lavoisier
|
432
|
445
|
458
|
}826
|
Gouvernements
|
362
|
390
|
368
|
|
Stages linguistiques
|
248
|
230
|
272
|
|
Total général
|
1 042
|
1 065
|
1 098
|
|
Pour lensemble de ces programmes, quils soient ciblés sur des métiers, sur des secteurs scientifiques ou sur des pays daccueil, les crédits, figurant sous deux lignes distinctes du chapitre 42-10 ont donc accusé une diminution sensible depuis trois ans, alors que la demande spontanée a connu, dans le même temps, une augmentation continuelle pour se stabiliser à près de 4 500 bourses pendant lannée universitaire 1997-1998.
Si le nombre de boursiers Lavoisier a pu cependant être maintenu, ce fut soit grâce à des financements extérieurs, soit par une diminution sensible du montant des allocations, ce qui a joué au détriment du taux des mensualités de bourses. Le paramètre de calcul est ainsi passé en quatre ans de 8 000 F à moins de 6 000 F par mois, tandis que lon renonçait progressivement à couvrir les frais de scolarité, lorsque ceux-ci étaient exigés. Par ailleurs, la politique de compléments de bourses, pourtant indispensable pour compenser la défaillance financière de certains partenaires, est actuellement interrompue, faute de crédits nouveaux. Cette situation a des conséquences dramatiques pour les échanges, notamment, avec la Russie qui napplique plus la réciprocité.
Il y a donc là une situation paradoxale qui risque, à terme, de compromettre les efforts indispensables à une meilleure compréhension mutuelle.
Les programmes de bourses de formation post-universitaire constituent un élément important de la politique en faveur de la jeunesse. A leur façon, ils apportent une réponse à la question du chômage des jeunes en permettant à linitiative individuelle de se réaliser sur dautres territoires, confrontés et reliés à dautres cultures, tout en mettant la compétence de jeunes gens, sévèrement sélectionnés, au service des activités internationales des entreprises et des institutions. Il serait donc important de renforcer, parallèlement à ce qui est entrepris pour la formation des étrangers en France, les moyens et lorganisation de la formation des Français à létranger.
En outre, la suppression du service national et donc des coopérants servant dans ce cadre, à qui était offert un mode apprécié de formation complémentaire à létranger, va conduire une partie des étudiants diplômés qui en constituait le vivier de recrutement à se tourner vers les programmes de bourses. Le millier de bourses dont dispose la Direction générale risque de répondre fort mal, pour le moins, à un tel accroissement de la demande.
Le rapporteur regrette, sur ce point, labsence détudes fiables et disponibles, comme de projets précis tendant à prévoir sérieusement le remplacement des coopérants du service national, tant comme acteurs de la coopération, que comme vecteurs des échanges et des enrichissements culturels.
La réforme engagée pour moderniser le ministère des Affaires étrangères sinscrit dans la volonté du Gouvernement de remettre ce ministère au coeur de laction extérieure de la France, afin quil soit à même, suivant les déclarations du ministre, M. Hubert Védrine, dexercer sa mission spécifique de maîtrise de linteraction entre toutes les négociations menées dans un monde complexe et se modifiant rapidement. Elle est la traduction, pour le ministère, du cadre de la réforme de lEtat présentée en novembre 1997 par le Premier ministre. Elle concrétise aussi la fusion, annoncée au début des années 1980, des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération
Au centre de cette refonte de laction extérieure se trouve la réforme du dispositif français de coopération. Il a été décidé de mettre en place une nouvelle structure administrative en ayant lentière responsabilité : la nouvelle Direction générale de la coopération internationale et du développement.
Le regroupement des actions confiées aux deux ministères de la Coopération et des Affaires étrangères pouvait se traduire par un autre choix possible qui consistait à juxtaposer la Direction du développement du ministère de la Coopération et de la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques du ministère des Affaires étrangères. Une telle solution napportait évidemment pas de réponse durable à la nécessaire harmonisation, près de quarante ans après la décolonisation, du système français de relations extérieures.
La création dun outil neuf devrait permettre de résoudre un certain nombre de problèmes de répartition de compétences, de gestion et donc defficacité du dispositif, problèmes posés depuis de nombreuses années dans toutes les analyses portant sur les interventions du ministère.
En particulier, une distinction est clairement établie entre les quatre directions fonctionnelles : la direction du développement et de la coopération technique, la direction de la coopération culturelle et du français, la direction de la coopération scientifique, universitaire et de recherche et la direction de laudiovisuel et des techniques de communication, dune part, et la direction de la stratégie, de la programmation et de lévaluation, dautre part. Cette structuration nouvelle est présentée dans lorganigramme ci-contre.
insérer organigramme
La fusion des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération telle que présentée dans ses structures administratives va donc connaître, en 1999, sa première traduction budgétaire.
En effet, les crédits des deux ministères font maintenant lobjet dune présentation commune. Le budget des Affaires étrangères dans le projet de loi de finances pour 1999 est de 20 775,38 millions de francs se décomposant entre les crédits issus de lancienne nomenclature Affaires étrangères, 14 815,35 millions de francs, en augmentation de 2,66 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998 et ceux issus de la Coopération, 5 960,04 millions de francs, en baisse de 8,16 %
Il est nécessaire de souligner que la part du budget des Affaires étrangères dans le budget de lEtat est en baisse constante, tant en chiffre absolu - 22 239 millions de francs en 1992 contre 20 775 en 1999 - quen pourcentage - 1,68 % en 1992 contre 1,28 % en 1999 - la baisse est encore plus remarquable si lon se réfère aux seuls crédits de la Coopération.
Cette diminution se traduit assez exactement en termes deffectifs budgétaires.
De source syndicale et en labsence de données fournies par le ministère, en effet, si ladministration des Affaires étrangères comptait 12 051 emplois en 1980 - 10 801 pour les Affaires étrangères et 1250 pour la Coopération - elle en compte 9617 en 1998 -8588 pour les Affaires étrangères et 1029 pour la Coopération - 143 emplois budgétaires étant supprimé dans le projet de loi de finances, la baisse du nombre demplois, 2577 sur vingt ans dépasse nettement 20 %.
La situation réelle des emplois, de source syndicale là aussi, est encore plus préoccupante. Le maintien des missions, dont il faut se féliciter, dans un contexte de forte diminution des emplois budgétaires du Département, sest traduit par une multiplication des emplois dérogatoires.
Au 31 décembre 1997, le syndicat CGT du ministère des Affaires étrangères estime ainsi la répartition des emplois : 5457 titulaires, 909 contractuels dépendant de ladministration centrale, en France ou à létranger, et 1132 contractuels du réseau culturel, soit un effectif réel de 7498, auquel il convient dajouter 5600 agents auxiliaires ou vacataires recrutés directement dans les postes à létranger (hors Agence pour lenseignement français à létranger) et 1500 coopérants du service national. Il semble donc que le nombre des personnels hors statut de la fonction publique soit, au ministère des Affaires étrangères, pratiquement supérieur à celui des fonctionnaires titulaires.
La fonction régalienne de ce ministère apparaît assez peu compatible avec une telle confusion de situations qui fait peser, sur des personnels chargés de représenter la France à létranger, une incertitude statutaire permanente.
Le rapporteur souhaite vivement que la mise en place de la nouvelle Direction générale soit loccasion dun réexamen de la politique de recrutement des personnels du réseau culturel, comme lont annoncé les ministres de tutelle.
Le détail des crédits dintervention dont disposera la nouvelle Direction générale, 5,26 milliards de francs sont présentés dans le tableau ci-contre, dans les nomenclatures anciennes (1998) et nouvelles (1999).
Il convient dy ajouter, sur titre VI, les dotation du Fonds daide et de coopération (FAC) de lancien budget de la coopération. Ses crédits, 1 798 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999, dont 1 019 consacrés au financement de projets de coopération, sont en baisse de 11 %, les autorisations de programme étant stabilisées à 2 303 millions de francs.
Enfin, la prise en compte de la subvention de lAgence pour lenseignement français à létranger (AEFE) et de lOffice universitaire et culturelle français pour lAlgérie (OUCFA) ainsi que des rémunérations et des moyens de fonctionnement du titre III, comme des investissement directs du titre V portent les crédits consacrés à la coopération, hors défense, à plus de 10 milliards de francs, soit près de 50 % des dotations du ministère des Affaires étrangères réunifié.
PRÉSENTATION DE LA NOMENCLATURE BUDGÉTAIRE
DES CRÉDITS DINTERVENTION
DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
ET DU DÉVELOPPEMENT
TITRE IV - Crédits
Concordance entre les
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CHAPITRE
|
37-95
Etablissements culturels
de coopération et de
recherche à létranger
|
42-11
Coopération culturelle et
scientifique
|
ARTICLE
|
31
Etablis.
culturels
|
32
Etablis.
culturels
(coopéra-tion au dévelop-pement
|
40
Instituts de recherche
|
10
Person-
nel de coopéra-tion
|
20
Bourses
Forma-tion
échanges et trans-ferts de savoir-faire
|
30
Appui aux
orga-nismes concou-rant à la coop. cult. et scient.
|
40
Rech.-échanges
scient.
et
techno-logiques
|
50
Appui
local
aux
projets
de
coopé-
ration
|
10 Conf. Chef Etat Gouv Usage Lang Franc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
21 Etab Cult Franc Bur Coop Lin Educ
|
217 308 552
|
|
|
|
|
68 882 460
|
|
|
22 Coopération éducative et linguistique
|
|
|
|
84 016 176
|
78 533 748
|
136 346 296
|
|
24 636 400
|
23 Echanges culturels et artistiques
|
|
|
|
|
26 738 860
|
136 663 493
|
|
17 757 600
|
30 Echanges, coopération domaine audiovisuel
|
|
|
|
5 981 328
|
19 001 052
|
75 349 903
|
|
6 215 160
|
41 Réceptions et documentation
|
|
|
|
|
|
584 184
|
|
|
42 Subventions associations action culturel
|
|
|
|
|
|
2 200 197
|
|
|
52 Etablissements de recherche
|
|
|
36 000 000
|
|
|
31 140 381
|
|
|
53 Rech. Echanges Scient. et technologiques
|
|
|
|
|
|
|
25 000 000
|
|
61 Diffusion et coopération scient. et techn.
|
|
|
|
46 317 779
|
324 536 551
|
165 173 922
|
|
38 178 840
|
63 Format. Scient. Des Français à létranger
|
|
|
|
|
16 067 080
|
|
|
|
64 Appui initiatives privées et décentral.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
65 Fonds de coopération écon.soc.cult. pacif sud
|
|
|
|
|
|
|
|
|
66 Assistance technique multilatérale
|
|
|
|
|
|
1 234 871
|
|
|
67 Fonds coopération région. Caraïbes-Guyane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
68 Coopération avec collectivités locales
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total Transfert
|
217 308 552
|
0
|
36 000 000
|
136 315 283
|
464 877 291
|
617 575 707
|
25 000 000
|
86 788 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Transfert coopération
|
|
119 126 900
|
0
|
209 330 000
|
79 907 000
|
44 073 000
|
0
|
15 307 000
|
Total pour larticle
|
217 308 552
|
119 126 900
|
36 000 000
|
345 645 283
|
544 784 291
|
661 648 707
|
25 000 000
|
102 095 000
|
Total pour le chapitre
|
372 435 452
|
1 740 778 925
|
dintervention
nomenclatures 1998 et 1999
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
42-12
Coopération technique et développement
|
42-13
Appui à des initiatives privées ou décentralisées
|
42-14
Subv. aux opérations de laction audiovi-suelle
|
|
80
Actions menées par le service des affaires francophones
|
10
Assistan-ce technique
|
20
Bourses, forma-tion, échanges et transferts de savoir-faire
|
30
Appui aux organis-mes concou-rant à la coop. au développement
|
50
Appui local aux projets de coopéra-tion
|
60
Hôpital de Dakar
|
70
Fonds de coopéra-tion régionaux
|
10
Coopéra-tion avec les organisations de solidarité interna-tionale
|
20
Associa-tions de volontai-res
|
30
Coopéra-tion décentralisée
|
10
Opéra-teurs audiovisuels
|
TOTAL
|
61 605 644
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
61 605 644
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
286 191 012
|
|
30 637 874
|
17 352 052
|
18 941 224
|
3 071 200
|
|
|
|
|
|
|
393 534 970
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
181 159 953
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
959 976 000
|
1 066 523 443
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
584 184
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2 200 197
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
67 140 381
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
25 000 000
|
|
28 760 288
|
109 931 734
|
102 420 114
|
15 236 800
|
|
|
|
|
|
|
830 556 028
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16 067 080
|
|
|
|
|
|
|
|
30 040 000
|
9 840 000
|
|
|
39 880 000
|
|
|
|
|
|
|
10 805 000
|
|
|
|
|
10 805 000
|
|
28 000 000
|
|
39 000 000
|
|
|
|
|
4 960 000
|
|
|
73 194 871
|
|
|
|
|
|
|
7 000 000
|
|
|
|
|
7 000 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
800 000
|
22 000 000
|
|
22 800 000
|
61 605 644
|
87 398 162
|
127 283 786
|
160 361 338
|
18 308 000
|
0
|
17 805 000
|
30 040 000
|
15 600 000
|
22 000 000
|
959 976 000
|
3 084 242 763
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 137 445 000
|
157 017 000
|
135 887 000
|
44 699 000
|
0
|
0
|
11 300 000
|
125 000 000
|
15 700 000
|
79 700 000
|
2 174 491 900
|
61 605 644
|
1 224 843 162
|
284 300 786
|
284 300 786
|
63 007 000
|
0
|
17 805 000
|
41 340 000
|
140 600 000
|
37 700 000
|
1 039 676 000
|
|
|
1 886 204 286
|
219 640 000
|
1 039 676 000
|
5 258 734 663
|
II.- LENSEIGNEMENT FRANÇAIS À LÉTRANGER : DES SYNERGIES ADMINISTRATIVES ANCIENNES AU SUCCÈS CROISSANT
La liste des établissements scolaires à létranger fixée par la délégation aux relations internationales et à la coopération du ministère de lEducation nationale présente 408 établissements homologués. Parmi ceux-ci, 287 relèvent de lAgence dont 68 en gestion directe et 219 conventionnés.
Larrêté du 24 février 1997 qui fixe cette liste précise que la scolarité accomplie par les élèves dans ces établissements est assimilée à celle effectuée en France dans un établissement denseignement public en vue de la poursuite des études et de la délivrance des diplômes .
Si le précédent Gouvernement avait très clairement affirmé que le développement des écoles françaises dans des régions jugées prioritaires comme lAsie ou lEurope orientale devait se faire par redéploiement, la nouvelle majorité a souhaité un réexamen de cette orientation.
Plusieurs conventions ont été passées par lAgence, ainsi avec lécole française de Shangaï à la rentrée 1998, ou sont en passe de lêtre, en Allemagne à Heidelberg, au Chili à Valparaiso ou au Japon à Kyoto.
Les effectifs délèves français scolarisables sont estimés par lAssociation démocratique des Français de létranger à 250 000. Le nombre délèves français scolarisés dans les 408 écoles à programmes homologués, 80 000, est, lui, très inférieur. En revanche, 65 000 ce ceux-ci le sont dans les établissements de lAgence qui remplit ainsi la mission de service public déducation qui lui est assignée. Il convient de remarquer que la progression des effectifs est constante et atteint 17 % en deux ans.
Dans les deux zones prioritaires pour le ministère des Affaires étrangères, si les progressions sont importantes en Europe orientale, en particulier à Varsovie où sont réalisés des investissement immobiliers, et à Belgrade où les effectifs se rapprochent de ceux davant la crise yougoslave, les répercussions de la crise économique risquent dêtre importantes sur les établissements dAsie, en particulier à Jakarta, alors que cette région a connu une forte progression ces dernières années.
insérer tableau
Les années 1996 et 1997 ont été marquées par un travail de réflexion sur lAgence, mené dune part par linspection générale des finances associée à linspection générale du ministère des Affaires étrangères et dautre part par un parlementaire en mission, M. Pierre Lequiller, à la demande du Premier ministre. Leurs conclusions, reprises dans les deux derniers rapports dactivité du directeur de lAgence, ont conduit le nouveau Gouvernement issu des élections de 1997 à affirmer son intérêt pour lenseignement français à létranger et on peut noter quaprès une année 1997 de stagnation de crédits, les lois de finances pour 1998 et 1999 enregistrent des augmentations qui permettent, sur plusieurs points importants, dengager les améliorations qui paraissaient souhaitables.
Il convient de noter, en particulier, une relance des crédits consacrés aux bourses scolaires destinées à favoriser la scolarisation des élèves français dans les établissements du réseau. Laugmentation de 50 millions de francs obtenue au budget de 1995 avait été suivie de deux années de reconduction des crédits en 1996 et en 1997. La loi de finances pour 1998 a marqué une nouvelle augmentation de 12 millions de francs et le projet de loi de finances pour 1999 prévoit 20 millions de francs de mesures nouvelles.
Les crédits consacrés aux bourses seraient ainsi portés à près de 220 millions de francs, les effectifs des élèves français boursiers étant de 18 000 en 1997. Ces aides aux familles expliquent, davantage que la croissance des implantations des entreprises exportatrices, larrivée de nouveaux élèves dans le réseau des établissements de lAgence.
Il faut regretter, cependant, que malgré ces efforts, le manque de moyens financiers ne permette pas linstauration dun système de bourses au mérite destiné à faciliter laccès des élèves étrangers aux écoles françaises. Des bourses détablissements, dépendant de la générosité des associations de parents délèves, jouent ce rôle. Leur financement peut représenter jusquà 10 % des frais de scolarité dans certaines écoles dAfrique du Nord. Ce dispositif est complété par des bourses francophones, pour un montant de 8 millions de francs, correspondant à 40 % des besoins évalués et destinées à prendre en charge le différentiel existant entre le montant des frais de scolarité des enfants étrangers et des enfants français, pour les élèves originaires des pays en voie de développement membres de lAgence de la francophonie, scolarisés dans des pays non francophones.
En ce qui concerne les effectifs denseignants, lAgence a été invitée à sassocier à la politique gouvernementale de maîtrise des dépenses publiques, qui sest traduite, à partir de 1995, par une réduction programmée du nombre des postes dexpatriés au bénéfice de la création dun nombre équivalent de postes de résidents (85 en 1995, 35 en 1996, 34 en 1997, 50 en 1998). Cette politique devrait être poursuivie en 1999, avec la transformation de 63 postes dexpatriés en autant de postes de résidents. Mais, depuis 1998, il a été prévu de créer parallèlement 70 postes de résidents, à coût nul pour lÉtat, afin de régulariser la situation dun nombre important de titulaires non résidents et daller ainsi dans le sens dune revendication légitime des personnels concernés. Cette mesure est reconduite dans le projet de loi de finances pour 1999.
Les moyens consacrés aux investissements suivent, eux aussi, une courbe ascendante. La dotation obtenue en 1998 sera maintenue en 1999. Ces moyens ne permettent toutefois guère denvisager une politique ambitieuse dimplantations nouvelles. La politique de lAgence sest orientée vers les zones prioritaires définies par ses ministères de tutelle : Europe centrale et orientale, Asie de lEst et du Sud. En ce qui concerne les établissements à gestion directe, leffort de lÉtat sest nettement accru, et a porté sur de grands projets de construction à Tananarive et Francfort.
Si les efforts consentis par lÉtat au cours de ces huit années ont été importants, ceux des familles concernées lont été tout autant, et plus encore si lon prend en compte, jusquà une date récente, la réévaluation du franc français par rapport à la plupart des monnaies, ce qui a eu pour conséquence une revalorisation des coûts de scolarité fortement ressentie par les parents délèves.
Du moins, tout au long de cette période, deux équilibres ont été respectés. La part de lÉtat dans le financement global de lenseignement français à létranger (1,96 milliards de francs environ) est restée sensiblement léquivalent de la part prise en charge par les familles. Et de même, pour ce qui est de la rémunération des enseignants résidents, celle-ci est divisée à parts à peu près égales entre la contribution de lÉtat et celle des familles. Le respect de ces deux équilibres est une ligne directrice pour lAgence pour lEnseignement Français à létranger.
En termes budgétaires, lévolution constatée au cours des neuf années est la suivante :
(en millions de francs)
|
1991
|
1992
|
%
92/91
|
1993
|
%
93/92
|
1994
|
%
94/93
|
1995
|
%
95/94
|
1996
|
%
96/95
|
1997
|
%
97/96
|
1998
|
%
97/98
|
1999
|
%
98/99
|
Budget
|
1 869
|
2 009
|
7,49
|
2 001
|
- 0,40
|
2 030
|
1,45
|
2 157
|
6,26
|
2 165
|
0,37
|
2 157
|
- 0,37
|
2 220
|
2,92
|
2 362
|
6,39
|
Effectifs
|
6 196
|
6 196
|
0,00
|
6 176
|
- 0,32
|
6 104
|
- 1,17
|
6 153
|
0,80
|
6 137
|
- 0,26
|
6 107
|
- 0,49
|
6 128
|
0,34
|
6 112
|
0,27
|
Expatriés
|
2 316
|
2 316
|
0,00
|
2 190
|
- 5,44
|
2 128
|
- 2,83
|
2 138
|
0,47
|
2 051
|
- 4,07
|
1 988
|
- 3,08
|
1 949
|
- 1,97
|
1 896
|
2,72
|
Résidents
|
3 445
|
3 445
|
0,00
|
3 565
|
3,48
|
3 555
|
- 0,28
|
3 588
|
0,93
|
3 663
|
2,09
|
3 696
|
+ 0,90
|
3 731
|
0,95
|
3 868
|
3,67
|
CSN
|
435
|
435
|
0,00
|
421
|
- 3,22
|
421
|
0,00
|
427
|
1,43
|
423
|
- 0,94
|
423
|
0,00
|
448
|
5,91
|
348
|
22,33
|
Dépenses de personnel
|
1 442
|
1 599
|
10,89
|
1 677
|
4,88
|
1 695
|
1,07
|
1 765
|
4,13
|
1 768
|
0,16
|
1 765
|
- 0,17
|
1 819
|
3,62
|
1 934
|
5,74
|
III.- LA GRANDE RÉFORME DE LAUDIOVISUEL EXTÉRIEUR
Les subventions aux opérateurs de laction audiovisuelle extérieure sont, dans le projet de loi de finances, de 1 040 millions de francs. Il dépassent, pour la première fois, le milliard de francs, soit une progression de près de 10 % par rapport à la loi de finances pour 1998.
Les 130 millions de francs de mesures nouvelles sont essentiellement financés par le redéploiement de crédits de la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques, qui y contribue à hauteur de 75 millions de francs ; par linterruption de la diffusion directe de CFI en Asie et au Moyen-Orient, pour 35 millions de francs ; par des économies réalisées par lallégement du dispositif ondes courtes de RFI, pour 20 millions de francs.
Les mesures nouvelles doivent financer le soutien à lexportation des programmes audiovisuels, pour 10 millions de francs, laide au transport satellitaire des chaînes françaises et à la constitution de bouquets numériques, pour 40 millions de francs et la régionalisation et lamélioration des programmes de TV5, pour 80 millions de francs.
M. Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, dans une communication au conseil des ministres du 30 avril 1998, a présenté les orientations retenues par le Gouvernement en matière de développement audiovisuel extérieur.
Sappuyant sur les rapports rendus par MM. Cluzel et Imhaus comme sur les consultations multiples des professionnels du secteur, il a donc été décidé :
- de donner une nouvelle ambition à TV5, chaîne francophone ;
- de soutenir lexportation de programmes français ;
- de mettre en place une aide financière renforcée afin que le plus grand nombre de chaînes françaises soit sur le plus grand nombre de bouquets satellitaires.
A été de fait abandonné le projet financièrement illusoire de création dune chaîne du type CNN à la française.
Cette politique répond à la volonté de la France de défendre, dans les négociations internationales, une exception culturelle permettant, notamment dans le cadre de lOrganisation mondiale du commerce, de poursuivre des actions volontaristes en faveur de lindustrie audiovisuelle et du développement des politiques culturelles audiovisuelles européennes. Elle explique aussi la non-reprise par notre pays des négociations sur lAccord multilatéral sur les investissements (AMI).
Lenjeu économique est, en effet, majeur. Les Etats-Unis contrôlent aujourdhui 60 % des échanges mondiaux dans le secteur de laudiovisuel et du cinéma qui constitue le deuxième poste dexportation de ce pays.
La réorganisation du pôle audiovisuel extérieur a été confiée à M. Jean Stock, devenu président directeur général de TV5 Europe et de CFI et Chairman de TV5 USA.
La participation française au conseil dadministration de TV5 voit RFO et Arte-La Cinquième se substituer à la SOFIRAD, la présence de France-Télévision étant, par ailleurs, renforcée.
Dans sa conférence de presse du 15 octobre 1998, M. Jean Stock a présenté les plans dentreprise des deux opérateurs dont il assure la direction, plans qui ont été ratifiés par les personnels des deux chaînes.
Trois axes ont été définis pour le développement de TV5.
Le premier vise à créer la proximité avec les téléspectateurs.
A cet effet, le sous-titrage en français (qui vise un public de 350 à 400 millions de personnes) et dans les langues étrangères sera porté à 1 000 heures par an. Une chaîne de programme sera proposée par zone du monde, en créant un programme de réseau décliné par serveur informatique, en régionalisant les achats et en élaborant un programme spécifique pour la France. La priorité est donnée à linformation, par un rendez-vous à toutes les heures rondes, sauf en cas de programmation dun long métrage et par des journaux ciblés en fonction des fuseaux horaires. Une journée totalement interactive sera créée par semaine, avec un choix parmi cent programmes francophones. Les villes francophones du réseau seront rapprochées par la création dune valise satellite.
Le deuxième axe a pour objet daugmenter le nombre des téléspectateurs.
La mise en place dune grille modulaire devrait permettre de construire une audience cumulée par jour, par ses séquences pour des publics complémentaires, expatriés, nationaux, francophiles ou francophones, et pour des auditoires de plusieurs fuseaux horaires. La qualité des programmes sera privilégiée à leur quantité, en particulier en augmentant les diffusions des fictions. Des mécanismes de fidélisation seront introduits, dont le multiTVplex . Des journées événements comme la création dune direction culturelle et lutilisation de larrivée de la publicité comme catalyseur de limage ou encore la chanson TV5 compléteront un dispositif tendant à changer limage de la chaîne à léchelle mondiale dans le cours délai dun an.
Le troisième axe vise à travailler avec les diffuseurs de la chaîne comme avec des partenaires.
A lexemple des accords passés en Italie de diffusion sur le canal affecté à TV5 de compétitions de football le dimanche, il est prévu douvrir une fenêtre dans la grille modulaire de la chaîne pour permettre un décrochage local. Une réflexion est engagée avec CFI pour jouer un rôle commun de fédérateur de bouquets francophones. La fidélisation du réseau des hôtels comme la création dune direction du marketing, chargée des études, du suivi publicitaire et du développement participent de cet objectif.
Sagissant de CFI, une même volonté de rationalisation et de redéfinition a conduit à déterminer trois orientations principales.
La création de nouveaux services de banque passe par la redynamisation et la multiplication des contacts avec les télévisions partenaires à léchelle mondiale, la création dun site internet, présentant les offres de programmes en temps réel, la recherche de programmes à caractère éducatif et laide aux échanges entre télévisons en Afrique. Il a été décidé, par ailleurs, de créer des niveaux de service, sur mesure, par pays, avec des offres de base, gratuites, puis des programmes payants, délargir, sur lAfrique une spécificité sport, dintroduire périodiquement la fonction kiosque télévision, la création dune assistance de marketing des programmes et la mises à disposition des cassettes recyclées des télévisons françaises.
La chaîne satellite en clair en Afrique sera positionnée prioritairement pour les jeunes adultes, A cet effet, une programmation complémentaire avec TV5 Afrique sera mise en place avec une recherche de programmes adaptés et un argumentaire destiné aux publicitaires et aux réseaux MMDS. Lobjectif est de créer une complémentarité avec les télévisions africaines, en créant, par exemple, une notoriété de séries de fiction diffusées en clair sur CFI-satellite puis continuées par les télévisions africaines partenaires.
Les partenariats avec le secteur privé supposent une compétence reconnue en offrant une organisation par région pour lensemble du monde. Les métiers de CFI par rapport à TVFI et Unifrance devront être clarifiés, par léventuel arbitrage du ministère de tutelle. Il entre en effet dans la volonté des pouvoirs publics, alors que 1 000 chaînes de télévision sont créées annuellement dans le monde, de renforcer le soutien aux producteurs et aux distributeurs. Il est à cet égard indispensable dadapter les mécanismes daide à lexportation aux spécificités du secteur audiovisuel.
Une direction marketing en charge des études, du suivi publicitaire et du développement est aussi créée à CFI. Le partenariat avec les entreprises sera intensifié. Lapparition de marchés émergents pour les programmes français, qui sont aussi des marchés riches a conduit à développer le projet dune salle de cinéma virtuelle mondiale, ainsi quà confier à TV5 et CFI un rôle de fédérateur de bouquets francophones.
Le rapporteur se félicite que le plan dentreprise des chaînes comprenne une communication des actions menées, à lattention des contribuables français qui financent des expériences dont ils ne sont pas, à court terme, bénéficiaires. Une lettre adressée au Président de lAssemblée nationale, M. Laurent Fabius, par M. Jean Stock, précise que sera tenue régulièrement à disposition du Parlement, pour être diffusée sur les chaînes dont il dispose, un rapport dactivité sur la politique audiovisuelle extérieure de la France, en particulier à travers les opérateurs CFI et TV5.
Le budget de RFI pour 1999 sélèvera à 745,2 millions de francs, contre 754,4 millions de francs dans la loi de finances pour 1998 et 773,2 millions de francs dans le budget adopté par le conseil dadministration de la société (soit des baisses respectives de 1,2 et 3,6 %). La subvention du ministère des affaires étrangères reste stable à 452 millions de francs.
La réduction du budget de RFI en 1999 par rapport à 1998 traduit lincidence de lallégement du dispositif de diffusion en ondes courtes vers lAmérique latine et lEurope orientale négocié avec TDF. Une économie brute de 80 millions de francs en année pleine sera réalisée à ce titre.
Cette économie na toutefois été prise en compte que pour une part limitée dans le budget de RFI pour 1999. En effet, la réduction des frais de diffusion en ondes courtes avait été pour partie anticipée dès 1997, mais réalisée seulement à titre partiel en 1997 et 1998. En outre, la suppression de la diffusion en ondes courtes implique un nombre accru de reprises en modulation de fréquence pour assurer la continuité de la réception des programmes de RFI dans les principales métropoles.
A cet égard, on peut regretter quune partie des mesures nouvelles en matière de télévision provienne déconomies réalisées sur la diffusion de RFI qui ne lui sont pas maintenues. La chaîne a, en effet, fait le choix dêtre de plus en plus présente sur lInternet dans le cadre dune démarche francophone renouvelée. Ainsi, le site RFI Musique, lancé lors du MIDEM qui propose une exploration de la chanson française avec des extraits sonores, devrait connaître un rapide développement.
Enfin, il est apparu indispensable de reconstituer le fonds de roulement de la société, affecté par les déficits dexploitation enregistrés depuis 1996 du fait de suppressions de crédits budgétaires a priori ou en cours dannée et de la réalisation seulement partielle des économies sur frais de diffusion en 1997 et 1998.
Les concours publics représenteront en 1999, comme pour les années précédentes, la presque totalité des ressources de RFI.
Leur composition connaîtra une modification sensible puisque la redevance audiovisuelle affectée à RFI diminuera de 129,2 millions de francs pour ne plus représenter que 22,2 % des ressources de la société, tandis que les crédits budgétaires augmenteront de 120 millions de francs sur les crédits des services généraux du Premier ministre, pour atteindre 76,8 %.
La structure de financement de RFI sera ainsi mieux en rapport avec la nature de ses missions et la destination de ses programmes.
Le tableau ci-dessous résume les structures du financement de RFI, en 1998 (loi de finances initiale) et en 1999 (projet de loi de finances).
|
|
|
|
|
|
|
|
1) RESSOURCES
|
LFI 1998
|
Budgets 1998 adoptés par les conseils dadministration
|
PLF 1999
|
Variation en valeur/LFI 1998
|
Variation en %/LFI 1998
|
Part dans le projet de PLF 1999
|
Redevance
|
294,6
|
294,6
|
165,4
|
- 129,2
|
- 43,9 %
|
22,2 %
|
Crédits budgétaires
SGPM
MAE-COOP
|
452,0
|
452,0
|
120,0
452,0
|
+ 120,0
+ 0,0
|
+ 100,0 %
+ 0,0 %
|
16,1 %
60,7 %
|
Total crédits budgétaires
|
452,0
|
452,0
|
572,0
|
+ 120,0
|
+ 26,5 %
|
76,8 %
|
Total ressources publiques
|
746,6
|
746,6
|
737,4
|
- 9,2
|
- 1,2 %
|
99,0 %
|
Ressources propres
Publicité
Parrainage
Total publicité et parrainage
Autres ressources propres
|
5,5
5,5
2,3
|
5,5
5,5
2,3
|
5,5
5,5
2,3
|
+ 0,0
+ 0,0
+ 0,0
|
+ 0,0 %
+ 0,0 %
+ 0,0 %
|
0,7 %
0,7 %
0,3 %
|
Total ressources propres
|
7,8
|
7,8
|
7,8
|
+ 0,0
|
+ 0,0
|
1,0 %
|
Total des ressources
|
754,4
|
754,4
|
745,2
|
- 9,2
|
- 1,2 %
|
100,0 %
|
2) CHARGES
|
LFI 1998
Budgets votés en conseil dadministration
Budget préparatoire
Mesures nouvelles (1)
|
754,4
773,2
721,0
+ 24,2
|
PLF 1999
|
745,2
|
Variation/LFI 1998 en MF
Variation/lFI 1998 en %
Variation/budgets 1998 adoptés en CA en %
|
- 9,2
- 1,2 %
- 3,6 %
|
(l) dont 11,2 MF de reconstitution de fonds de roulement
TRAVAUX DE LA COMMISSION
La commission a examiné, sur le rapport pour avis de M. Patrick Bloche, les crédits des relations culturelles internationales pour 1999 au cours de sa séance du jeudi 29 octobre 1998.
Après lexposé du rapporteur, le Président Jean Le Garrec a souhaité quil vienne présenter prochainement devant la commission, le rapport quil établit à la demande du Premier ministre sur les nouvelles technologies de linformation, la présence internationale de la Fance et la francophonie, et il a posé des questions sur :
- la possibilité pour les régions de mener une action de coopération culturelle ;
- la balance des importations et des exportations françaises dans le domaine audiovisuels ;
- la place de TV5 dans le débat qui va sengager sur le secteur audiovisuel public.
Mme Martine David a indiqué quelle ne pouvait partager le satisfecit délivré par le rapporteur et quil fallait bien admettre que ce budget nétait pas prioritaire. Lorsque lon visite des établissements comme lInstitut français de Francfort dont les locaux ont été remis à neuf par le personnel lui-même, ou dautres instituts français dans le monde qui souffrent gravement de labsence de crédits, il ne faut pas sétonner du recul de la francophonie. Il est donc du devoir des parlementaires dalerter le Gouvernement sur la nécessité de redonner à la défense de la langue française toute sa place. Il en est de même pour le remplacement des coopérants du service national, qui ne semble pas sérieusement appréhendé En ce qui concerne TV5, le débat audiovisuel est en effet une occasion importante de revoir ces missions dans cette perspective.
Mme Odette Trupin sest déclarée un peu déçue par un budget qui névolue guère, à un moment où la francophonie se trouve à un tournant de son histoire. Il y a une forte demande venant de létranger, or si notre offre est de bonne qualité, elle est trop dispersée entre les différents opérateurs. Inscrire dans la Constitution la dimension francophone, comme le souhaitent un certain nombre de sénateurs, donnerait un signal très fort à la veille du sommet de la francophonie de Moncton, au Canada. Si la langue française ne prétend pas rivaliser avec la langue anglaise, il faut promouvoir lapprentissage général de deux langues et lEurope du multilinguisme.
Il faut également se tourner davantage vers le monde économique pour le convaincre quà côté de lusage commercial de langlais, il peut y avoir un discours francophone porteur de culture et de valeurs.
Enfin, une solution à la disparition des CSN pourrait être trouvée dans les emplois-jeunes mais le ministère de lemploi et de la solidarité y semble opposé en mettant en avant le problème de la pérennisation de ces emplois.
En réponse aux intervenants, le rapporteur a apporté les éléments de réponse suivants :
- La coopération régionale ou plus généralement décentralisée est riche dune extraordinaire potentialité surtout si on ne la voit pas uniquement à travers la présence physique de personnels et de bâtiments mais si on utilise les moyens de communication à distance.
- Il est clair que la balance commerciale française de laudiovisuel et du cinéma est largement déficitaire compte tenu de la domination des productions américaines sur 60 % des échanges dans ce secteur. Toutefois, le cinéma français est, avec le cinéma indien, lun des rares à résister et peut trouver un marché alors quil se crée chaque année près de mille chaînes de télévision. Encore convient-il de veiller à ce que lenvironnement juridique ne nous défavorise pas comme cela aurait été le cas si la France avait souscrit à lAMI.
- Il nest pas souhaitable que TV5 soit adossé à laudiovisuel public. Outil multilatéral, il ne peut être intégré dans la future holding. En tout état de cause, la priorité est de donner des missions claires à laudiovisuel public en matière de relations extérieures et en particulier à France Télévision qui est dépourvu de tout stratégie internationale. En revanche, le nouveau plan dentreprise de TV5, qui prévoit une offre adaptée selon les zones géographiques, paraît particulièrement pertinent.
- En ce qui concerne lévolution des crédits, il faut souligner lélément exceptionnel que constitue labsence de régulation budgétaire au cours de lexercice 1998. La stabilisation des crédits, dans un tel contexte, autorise donc une pointe doptimisme.
- Les qualifications attendues des CSN rendent difficile dy substituer des emplois-jeunes.
- Il semble préférable de privilégier la francophonie opérationnelle sur la francophonie institutionnelle, voire constitutionnelle. Il importe de se battre sur des créneaux concrets. On ne peut quapprouver, enfin, le combat pour le plurilinguisme.
Puis le rapporteur a proposé démettre un avis favorable sur le budget des relations culturelles internationales et la francophonie.
Conformément aux conclusions du rapporteur pour avis, la commission a donné un avis favorable à ladoption des crédits des relations culturelles internationales et de la francophonie pour 1999.
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