N° 1112
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES, FAMILIALES ET SOCIALES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n°1078)
TOME II
ANCIENS COMBATTANTS
PAR M. Maxime GREMETZ
Député.
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(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
La commission des affaires culturelles, familiales et sociales est composée de : M. Jean Le Garrec, président ; MM. René Couanau, Jean-Michel Dubernard, Jean-Paul Durieux, Maxime Gremetz, vice-présidents ; Mme Odette Grzegrzulka, MM. Denis Jacquat, Noël Mamère, Patrice Martin-Lalande, secrétaires ; MM. Yvon Abiven, Bernard Accoyer, Mme Sylvie Andrieux, MM. André Aschieri, Gautier Audinot, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. Jean-Paul Bacquet, Jean-Pierre Baeumler, Pierre-Christophe Baguet, Jean Bardet, Jean-Claude Bateux, Jean-Claude Beauchaud, Mmes Huguette Bello, Yvette Benayoun-Nakache, MM. Patrick Bloche, Alain Bocquet, Mme Marie-Thérèse Boisseau, MM. Jean-Claude Boulard, Bruno Bourg-Broc, Mme Christine Boutin, MM. Jean-Paul Bret, Victor Brial, Yves Bur, Alain Calmat, Pierre Carassus, Pierre Cardo, Roland Carraz, Mmes Véronique Carrion-Bastok, Odette Casanova, MM. Jean-Charles Cavaillé, Bernard Charles, Jean-Marc Chavanne, Jean-François Chossy, Mme Marie-Françoise Clergeau, MM. Georges Colombier, François Cornut-Gentille, Mme Martine David, MM. Bernard Davoine, Lucien Degauchy, Marcel Dehoux, Jean Delobel, Jean-Jacques Denis, Mme Monique Denise, MM. Franck Dhersin, Dominique Dord, Mme Brigitte Douay, MM. Guy Drut, Nicolas Dupont-Aignan, Yves Durand, René Dutin, Christian Estrosi, Claude Evin, Jean Falala, Jean-Pierre Foucher, Jean-Louis Fousseret, Michel Françaix, Mme Jacqueline Fraysse, MM. Yves Fromion, Germain Gengenwin, Mmes Catherine Génisson, Dominique Gillot, MM. Jean-Pierre Giran, Michel Giraud, Jean Glavany, Gaëtan Gorce, François Goulard, Jean-Claude Guibal, Mme Paulette Guinchard-Kunstler, M. Francis Hammel, Mme Cécile Helle, MM. Pierre Hellier, Michel Herbillon, Guy Hermier, Mmes Françoise Imbert, Muguette Jacquaint, MM. Maurice Janetti, Serge Janquin, Armand Jung, Bertrand Kern, Christian Kert, Jacques Kossowski, Mme Conchita Lacuey, MM. Jacques Lafleur, Robert Lamy, Edouard Landrain, Pierre Lasbordes, Mme Jacqueline Lazard, MM. Maurice Leroy, Patrick Leroy, Maurice Ligot, Gérard Lindeperg, Patrick Malavieille, Mme Gilberte Marin-Moskovitz, MM. Didier Mathus, Jean-François Mattei, Mme Hélène Mignon, MM. Jean-Claude Mignon, Renaud Muselier, Philippe Nauche, Henri Nayrou, Alain Néri, Yves Nicolin, Bernard Outin, Dominique Paillé, Michel Pajon, Michel Péricard, Mme Geneviève Perrin-Gaillard, MM. Bernard Perrut, Pierre Petit, Mme Catherine Picard, MM. Jean Pontier, Jean-Luc Préel, Alfred Recours, Gilles de Robien, François Rochebloine, Marcel Rogemont, Yves Rome, Jean Rouger, Rudy Salles, André Schneider, Patrick Sève, Michel Tamaya, Pascal Terrasse, Gérard Terrier, Mmes Marisol Touraine, Odette Trupin, MM. Anicet Turinay, Jean Ueberschlag, Jean Valleix, Emile Vernaudon, Philippe Vuilque, Jean-Jacques Weber, Mme Marie-Jo Zimmermann.
SOMMAIRE
INTRODUCTION 5
I - UN BUDGET INSATISFAISANT QUI RESTE DANS LA DROITE LIGNE DE CELUI DE 1998 8
A. LA LOGIQUE DÉLABORATION DU BUDGET RESTE MALHEUREUSEMENT INCHANGÉE. 9
1. Une logique comptable à proscrire 9
2. Un budget dintervention qui connaît une structure stable depuis plusieurs années 12
3. Les réajustements des crédits prévus pour ladministration 16
B. LES ACTIONS DE SOLIDARITÉ, DEJA RENFORCÉES AU COURS DES ANNÉES RÉCENTES, PEUVENT ENCORE ÊTRE AMÉLIORÉES. 20
1. Le Fonds de solidarité : un dispositif progressivement élargi et amélioré 20
2. La grande diversité des crédits daction sociale et de solidarité 25
3. Une mesure nouvelle pour 1999 : lautomaticité du droit à lARPE pour les anciens dAfrique du Nord 29
II - LA NÉCESSITÉ DE METTRE DÈS 1999 UN TERME AUX CONTENTIEUX EN SUSPENS 33
A. LE BUDGET NAPPORTE AUCUNE RÉPONSE NOUVELLE À DE NOMBREUSES REQUÊTES LÉGITIMES DU MONDE COMBATTANT. 33
1. Des revendications parcimonieusement prises en compte dans les projets de budget 33
2. La nécessité de progresser sur des questions essentielles nimpliquant pas de coûts budgétaires déraisonnables. 38
3. La difficile question de lattribution de la carte de combattant 41
B. PARMI LES DIVERSES REVENDICATIONS, CELLE DE LA RETRAITE ANTICIPÉE POUR LES ANCIENS DAFRIQUE DU NORD DOIT ÊTRE SATISFAITE DE FAÇON URGENTE. 43
1. Lorigine de la revendication 43
2. Les délicats problèmes de chiffrage 44
3. Les raisons invoquées pour opposer une fin de non recevoir à cette requête 45
CONCLUSION 49
TRAVAUX DE LA COMMISSION 51
ANNEXES 59
INTRODUCTION
Pour 1999, le budget des anciens combattants sétablira à 25,478 milliards de francs, ce qui traduit une diminution de 2 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998, à rapprocher des baisses enregistrées en 1998 et 1997 (respectivement de 3,5 % et de 5%). Ce budget, qui représente en montant le douzième budget civil de lEtat, se caractérise par la forte proportion de ses crédits dintervention, lesquels sélèveront à 24,25 milliards de francs.
La réduction de crédits par rapport à 1998 est justifiée, daprès le secrétariat dEtat, en premier lieu par la baisse régulière des effectifs de pensionnés. Aujourdhui, sur les 4,2 millions de ressortissants, les bénéficiaires dune pension ne représentent plus que 552.000 personnes. Selon cette présentation des données, étant donné que la diminution des parties prenantes est estimée pour 1999 à 4 %, le budget se traduirait en réalité par une augmentation nette de leffort moyen consenti par la Nation en faveur de chaque ancien combattant. Alors que le budget devrait diminuer de 4 %, il ne diminue que de 2 %... Lécart entre les deux pourcentages est ainsi censé manifester lampleur de leffort de lEtat en faveur du monde combattant.
Le budget du secrétariat dEtat devrait être le reflet du droit à réparation et à reconnaissance lié aux services rendus à la Nation par les anciens combattants. Il ne lest quimparfaitement.
Le rapporteur ne peut que se réjouir que les crédits de la dette viagère aient été majorés afin dintégrer les hausses de rémunérations publiques prévues, et donc permettre une revalorisation significative des pensions. Lapplication du rapport constant à la dette viagère représentera un montant de 293 millions de francs, soit un taux de 1,47 % sur les pensions en paiement (alors que le taux dinflation prévu pour 1999 ne devrait pas dépasser 1,1 %). Si le montant moyen de pension doit augmenter, en 1999, avec un taux moyen de revalorisation, à droits constants, de 1,47 %, le montant de la retraite du combattant sera, quant à lui, revalorisé de 1,9 %.
Par ailleurs, il faut noter que 6,5 millions de crédits supplémentaires seront attribués à lONAC pour financer les travaux nécessaires dans les maisons de retraite de lOffice et améliorer les conditions de vie des résidents. De plus, 12 millions de francs de mesures nouvelles ont été prévues dans le but dintensifier laction sociale de lOffice et de permettre la mise en place des emplois mémoire1 dans chaque département.
En matière de fonctionnement, le secrétariat dEtat poursuivra son action en direction de ses établissements publics, lOffice national des anciens combattants2 et lInstitution nationale des invalides. Toutes ressources confondues, cet effort augmentera en effet de 6 %. Dans le même temps, il faut remarquer que les effectifs des fonctionnaires des services de ladministration centrale diminueront à nouveau afin dadapter leur nombre à lévolution de lactivité du secrétariat dEtat.
Au total, le projet de budget pour 1999 comporte 54,8 millions de francs de mesures nouvelles. Deux mesures nouvelles doivent permettre dabonder de 11 % la dotation concernant les commémorations et de 79 % lenveloppe allouée aux actions en faveur de linformatique historique et des interventions dans le domaine des monuments et des musées commémoratifs.
Les orientations budgétaires pour 1999 telles que présentées par le secrétariat dEtat sarticulent autour de quatre axes essentiels :
· Le renforcement de la solidarité due aux ressortissants
Dans le projet de budget, cette volonté se manifeste par :
* une exonération des cotisations dassurance maladie pour les pensionnés à plus de 85 % ne bénéficiant pas de couverture sociale,
* plus 3,5 millions de francs supplémentaires sur les crédits du secrétariat dEtat destinés aux travaux de sécurité à lInstitution nationale des invalides afin daccueillir les grands invalides dans les meilleures conditions,
* une augmentation des crédits destinés à financer les travaux dans les maisons de retraite de lONAC (+ 6,5 millions de francs),
* plus 6,3 millions de francs de crédits supplémentaires pour laugmentation du plafond de la rente mutualiste permettant daméliorer les conditions de vie des anciens combattants membres de société mutualistes au moment de leur retraite.
· Un meilleur enracinement de la génération dAlgérie dans le monde combattant
Cette nécessité se traduit notamment par une mesure nouvelle figurant à larticle 75 du projet de loi de finances initiale pour 1999. 20 millions de francs seront en effet affectés au financement de la mesure ARPE (qui correspond à environ 50 millions sur trois ans), qui permettra le versement dune allocation de remplacement aux titulaires de la carte du combattant ayant servi en AFN, se trouvant à dix-huit mois de lâge de la retraite et réunissant les conditions de durée dannées requises.
Au delà de cette mesure nouvelle, il faut se féliciter de la démarche du secrétaire dEtat, M. Jean-Pierre Masseret, qui a consisté à reconnaître désormais que ce que lon a appelé pudiquement les événements dAlgérie ont en fait constitué une guerre. Il faut saluer cette volonté de sortir de lhypocrisie en admettant officiellement cette réalité3. Le rapporteur est heureux que le langage officiel saccorde enfin avec les faits ! Mais cette nouvelle appellation ne doit pas être que symbolique ; elle implique que les anciens combattants concernés se voient reconnaître les mêmes droits que tout autre ancien combattant et victime de guerre.
· La volonté dinsuffler un nouvel élan à lONAC en renforçant ses missions et ses moyens au service des intérêts matériels et moraux des anciens combattants.
Cet effort particulier donne lieu à une augmentation de 5 millions de francs pour les crédits daction sociale de lONAC, mais également à linscription dans le projet de budget de :
* 4 millions de crédits supplémentaires prévus pour le fonctionnement de lOffice,
* 3 millions de crédits supplémentaires pour les emplois-mémoire, ce qui permettra le recrutement de 100 emplois soit 1 par département, faisant de lONAC le relais essentiel de la transmission de la mémoire du monde combattant,
* 6,5 millions de crédits supplémentaires destinés aux travaux dans les maisons de retraite pour améliorer les conditions de vie des résidents.
· La nécessité de donner une nouvelle dynamique à la politique de la mémoire
Le dernier grand axe des actions du secrétariat dEtat se traduit du point de vue budgétaire4 par linscription de :
* 4 millions de francs de crédits supplémentaires pour la délégation à la mémoire et à linformation historique (DMIH) sur le titre IV,
* 1,3 million de francs de crédits supplémentaires pour lentretien des nécropoles,
* 0,7 million de francs de crédits supplémentaires pour linformatisation des fichiers de la guerre de 14-18.
Le rapporteur prend en considération les diverses mesures énoncées plus haut, mais insiste sur le fait que celles-ci ne constituent que des avancées mineures par rapport aux revendications les plus récurrentes exprimées avec force et constance par les associations danciens combattants.
La représentation nationale ne saurait se satisfaire de ce projet de budget qui passe sous silence les demandes essentielles des anciens combattants. Celles-ci, bien que légitimes et raisonnées, demeurent, cette année encore, sans réponse.
Le rapporteur appelle solennellement le Gouvernement à présenter le budget des anciens combattants suivant une toute autre logique que celle ayant présidé aux budgets des années récentes. Ce budget doit être la traduction du remboursement juste des dettes de la Nation envers les anciens combattants et victimes de guerre. Il ne saurait être assimilé aux budgets des autres départements ministériels, qui peuvent être directement guidés par les volontés gouvernementales de réaliser des économies dans tel ou tel secteur ou de maîtriser le niveau des dépenses pour une action déterminée.
Il convient daborder les questions, toujours sensibles, liées au monde combattant sans démagogie mais avec la volonté résolue dapporter des améliorations constantes. Au lieu de justifier labaissement des crédits par la diminution du nombre des ressortissants, il conviendrait que le respect du droit à réparation amène à utiliser lensemble des sommes rendues disponibles pour résoudre lensemble des contentieux restant à régler. On ne saurait marchander les sommes dues par la Nation aux anciens combattants et victimes de guerre.
I - UN BUDGET INSATISFAISANT QUI RESTE DANS LA DROITE LIGNE DE CELUI DE 1998
Dans son ensemble, le budget pour 1999 permet le maintien dune solidarité nécessaire envers le monde combattant, même sil reste en demi teinte eu égard aux attentes des anciens combattants. La logique délaboration du budget reste inchangée par rapport à celui de 1998 (A) qui avait pourtant fait lobjet de critiques de la part de nombreux parlementaires, dont le rapporteur. Force est de constater que les réserves énoncées dans le rapport pour avis sur les crédits pour 1998 nont guère été prises en compte.
Par ailleurs, les actions de solidarité, qui ont déjà fait lobjet daméliorations successives au cours des années récentes, mériteraient dêtre encore renforcées pour répondre pleinement aux aspirations de ceux à qui la Nation doit témoigner concrètement sa reconnaissance (B).
La présentation du projet de budget 1999 par le secrétariat dEtat aux anciens combattants est significative : il faudrait se réjouir que le droit à réparation soit honoré et que le fonctionnement du département ministériel soit préservé, alors que cela ne représente, somme toute, que le minimum minimorum que lon est en droit dattendre dune administration chargée dappliquer le code des pensions militaires dinvalidité fixant les droits reconnus par la Nation aux anciens combattants et victimes de guerre.
Ce discours rassurant occulte mal, en réalité, la véritable absence de moyens destinés à améliorer les droits des ressortissants, dans la mesure où les crédits dégagés du fait de lévolution structurelle à la baisse du nombre de bénéficiaires nont pas permis de satisfaire, pour les plus importantes dentre elles, les demandes émanant du monde combattant.
Les ressources tirées de la diminution des parties prenantes ne sont pas affectées à lamélioration de leurs droits. Il faut déplorer que toute la construction des projets de budget des anciens combattants, année après année, se fonde désormais sur une réduction des crédits homothétique de celle des parties prenantes.
Une telle démarche résulte en effet dune logique purement comptable qui conduit à privilégier le strict respect des droits existants sans plus donner leur place aux mesures nécessaires damélioration des droits. On ne saurait se satisfaire de lexplication donnée par le secrétariat dEtat, selon lequel la possibilité de conserver les crédits non utilisés liés à lévolution du nombre de pensionnés nexisterait plus, lesdits crédits étant dorénavant reversés au budget général.
Cette logique résulte, on la vu, directement du constat fait de la diminution du nombre de pensionnés. Depuis plusieurs années, on observe que ce nombre est structurellement orienté à la baisse du fait de la mortalité naturelle frappant les ressortissants. Rappelons que lévolution naturelle des parties prenantes entre 1998 et 1999 devrait sétablir à - 4 % pour les pensions militaires dinvalidité et à - 0,4 % pour les retraites du combattant.
En principe, en 1999, selon les estimations du secrétariat dEtat, les invalides pensionnés représenteront 364 000 ayants-droit.
Les pensions de veuves et dorphelins concerneront 156 000 ayants-cause.
Les pensions dascendants concerneront 14 000 ayants-cause.
896 000 personnes devraient recevoir la retraite du combattant.
La tendance à la diminution devrait se poursuivre sous leffet de deux phénomènes : le vieillissement de la population concernée, dune part, et, dautre part, la (très) relative stabilité de la situation internationale.
Depuis trente ans, le nombre des pensionnés a connu une régression de deux tiers passant de 1.628.500 à 552.000. Cette baisse régulière sest accélérée au cours des années récentes. Pour 1997, elle sest établie à 4 % puisque le nombre des pensionnés, qui sélevait à 574.198 au 31 décembre 1996, est tombé à 551.861 au 31 décembre 1997. Cette accélération de la réduction du nombre des bénéficiaires dune pension résulte du vieillissement et de la disparition de la population concernée, non compensée par des concessions nouvelles. Une étude prospective récemment réalisée par le secrétariat dEtat montre que ce phénomène va samplifier dans les prochaines années : le nombre de pensions concédées devrait chuter de moitié au cours des cinq prochaines années tandis que, globalement, les bénéficiaires dune pension ne devraient plus représenter que 250.000 personnes en 2018.
Conflits
|
Ressortissants pensionnés
|
Ressortissants non pensionnés
(au 1er janvier 1998)
|
TOTAL
|
Guerre 1914-18
|
13.855
|
500
|
14.355
|
Guerre 1939-1945
|
306.329
|
1.140.000
|
1.446.329
|
Indochine-Corée5
|
-
|
140.000
|
140.000
|
Afrique du Nord
|
4.509
|
1.180.000
|
1.184.509
|
Hors guerre
|
227.444
|
|
227.444
|
TRN6 (loi du 4 janvier 1993)
|
552.137
|
120.000
|
120.000
|
Pupilles de la Nation
|
|
146.000
|
146.000
|
Totaux
|
552.137
|
2.726.500
|
3.278.637
|
Veuves non pensionnées
|
|
950.000
|
950.000
|
Total général
|
552.137
|
3.676.500
|
4.228.637
|
Source : Rapport de la Cour des comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997, juillet 1998.
Depuis quelques années, le rythme de diminution nette annuelle du nombre de personnes concernées par la retraite du combattant apparaît toutefois en recul. Cette tendance devrait logiquement sinverser dès lan 2000 en raison de larrivée à lâge de 65 ans dune part importante de la génération des anciens dAFN, qui fera alors valoir ses droits.
Comme les années précédentes, les dépenses les plus importantes en proportion porteront sur les interventions (95,2 %), qui mobiliseront 24,25 milliards de francs, principalement au titre de la dette viagère. Les dépenses de personnel devraient, quant à elles, représenter seulement 3,3 %, les dépenses de fonctionnement 1,4 % et les dépenses dinvestissement 0,1 %.
On note que les dépenses liées à la réparation de linvalidité représentent traditionnellement plus de 70 % du total, tandis que les crédits destinés à la solidarité et à la mémoire sont de lordre de 20 % du budget.
Dans le projet de loi de finances pour 1998
Réparation de linvalidité
|
19 470 MF
|
Mémoire, reconnaissance et solidarité
|
5 280 MF
|
Autres charges dont fonctionnement
|
1 200 MF
|
Source : Secrétariat dEtat aux anciens combattants
Dans le projet de loi de finances pour 1999
Réparation de linvalidité
|
18 631 MF
|
Mémoire, reconnaissance et solidarité
|
5 638 MF
|
Autres charges dont fonctionnement
|
1 209 MF
|
Source : Secrétariat dEtat aux anciens combattants
Depuis plusieurs années, on observe que le montant absolu des actions de solidarité et leur part dans le budget total ont tendance à croître ; elles représenteront en 1999 environ 22 % des dépenses totales.
On peut relever, par ailleurs, que le budget des anciens combattants est un budget à fort taux dexécution , comme lindique la Cour des comptes dans son rapport publié en juillet 1998 sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997. Sur lensemble de la période (1993-1997), les dépenses réelles ont représenté 98,81 % des crédits ouverts. Ce pourcentage aurait pu être plus élevé en labsence des difficultés destimation des dépenses liées à la mise en oeuvre du fonds de solidarité AFN en 1995 et 1996.
Les crédits destinés à la dette viagère, soit 19,890 milliards de francs (dépenses inscrites en totalité dans le titre IV), représentent lagrégat le plus important en montant.
Celui-ci recouvre les pensions dinvalidité, les allocations et indemnités diverses, et les retraites des combattants. Le chapitre 46-20 du titre IV, qui porte sur la dette viagère, représente à lui seul 17,664 milliards de francs. Lautre chapitre concerné, qui recouvre la retraite du combattant, à savoir le chapitre 46-21 du titre IV, est abondé de 2,226 milliards de francs.
· Des crédits majorés pour la dette viagère
Les crédits de la dette viagère7 sont majorés pour 1999 de plus de 246 millions de francs afin dintégrer les hausses de rémunérations publiques prévues en 1998 et en 1999, ce qui représente une revalorisation automatique de 1,41 % des pensions alors que le taux dinflation retenu dans le projet de budget est de 1,1 %.
· Les crédits destinés à la retraite du combattant
Les crédits consacrés à la retraite du combattant sont en légère augmentation, compte tenu, dune part, de lapplication du rapport constant (+ 51 milliards de francs) et, dautre part, de larrivée progressive à lâge de 65 ans dune proportion importante de la génération des anciens dAFN - limitant la diminution des parties prenantes à - 0,5 %.
Il va de soi que cette diminution naffecte pas les droits des anciens combattants ; cette somme est majoritairement réintroduite dans le budget, par lapplication du rapport constant (293 millions en tout) et par la majoration de la rente mutualiste, sans oublier diverses mesures de solidarité.
Ainsi, rappelons-le, le montant moyen de pension augmentera encore en 1999, avec un taux moyen de revalorisation, à droits contants, de 1,47 %, donc supérieur à linflation.
Dans le budget pour 1999, les crédits afférents aux pensions dinvalidité et aux allocations rattachées qui figurent au chapitre 46-20 enregistreront une baisse nette de 801,76 millions de francs. Celle-ci se répercutera également sur le montant du remboursement par lEtat à la sécurité sociale des prestations assurées aux invalides de guerre (chapitre 46-24) qui diminuera de 134,8 millions de francs, ainsi que sur les soins médicaux gratuits, en baisse de 39 millions de francs.
Les crédits affectés à la retraite du combattant sétabliront à 2226 millions de francs, contre 2186 millions en loi de finances initiale pour 1998.
Lévolution des crédits afférents aux pensions dinvalidité et aux allocations rattachées traduit, bien entendu, la diminution de 4 % des parties prenantes. Compte tenu dun réajustement de la dotation opéré pour tenir compte des dépenses des exercices précédents, léconomie sétablira en 1999 à plus de 1048 millions de francs.
Conformément à la législation, le projet de budget pour 1999 comporte une provision importante au titre de lapplication du rapport constant , lequel prévoit la revalorisation des pensions militaires dinvalidité en fonction de lévolution des traitements de la fonction publique.
Toutefois, on ne saurait se satisfaire de lapplication stricte du rapport constant, dès lors quil savère que le mécanisme même de revalorisation des pensions fait toujours lobjet dun contentieux entre le Gouvernement et les associations relativement à son mode de calcul. Il faut rappeler, en effet, que le dispositif du rapport constant a été révisé en 1990 dans le but de lier lévolution du point de pension militaire dinvalidité à lensemble des mesures de revalorisation des traitements de la fonction publique. Lancien mode de calcul reposait, lui, sur les traitements afférents à un seul indice de la grille de rémunération de la fonction publique.
Aussi le rapport constant en vigueur depuis 1990 est-il fondé sur un mécanisme prenant en compte deux éléments :
· dune part, est intégrée la répercussion des mesures générales affectant les traitements de la fonction publique (majoration de la valeur du point, attribution générale de points dindice). Les mesures générales font évoluer les pensions militaires dinvalidité dans lexacte proportion où elles affectent le traitement moyen de la fonction publique ;
· dautre part, afin de tenir compte des mesures catégorielles accordées aux fonctionnaires pendant lannée écoulée, il est procédé à un recalage de la valeur du point de pension en fonction de lévolution constatée de lindice INSEE des traitements bruts des fonctionnaires, toutes catégories confondues. Cet indicateur permet de prendre en compte, outre lévolution des traitements, lindemnité de résidence, le supplément familial de traitement ou des primes générales, alors quaucun de ces accessoires du traitement nétait incorporé dans le mécanisme antérieur du rapport constant.
En conséquence, outre lajustement, chaque année, de la valeur du point dindice de pension en fonction de lindice INSEE des traitements bruts des fonctionnaires, le versement, le cas échéant, dun rappel au titre de lannée écoulée, garantit aux pensionnés une évolution en masse de leurs pensions identique à celle de lensemble des traitements des fonctionnaires.
Le bilan de huit années dapplication du nouveau mécanisme du rapport constant permet de constater que celui-ci est globalement plus favorable que lancien mode de calcul. Cependant, on ne peut ignorer que les associations représentatives du monde combattant expriment depuis plusieurs années un mécontentement persistant vis-à-vis de mode de calcul actuel. Elles soulèvent, en effet, des arguments quil convient de prendre en considération :
· Dune part, le mode de calcul serait trop complexe à appréhender et insuffisamment transparent, seule ladministration du ministère du budget étant à même den maîtriser les paramètres ;
· Dautre part, lindice des traitements bruts de la fonction publique sur lequel est assise lévolution du point de pension ne prendrait pas en compte certaines indemnités telles que la nouvelle bonification indiciaire ( protocole Durafour ), alors même que celles-ci revêtent une importance croissante dans lensemble des traitements des fonctionnaires.
Le rapporteur insiste par conséquent sur la nécessité de parvenir à une nouvelle définition du rapport constant qui apparaisse à la fois plus lisible et plus fidèle.
Il faut rappeler quun groupe de travail a été établi en ce sens en 1996 à linitiative du précédent Gouvernement. On ne peut que déplorer que ces travaux se soient malheureusement limités à un échange de points de vue entre les associations et ladministration, sans aboutir à un accord quant à un nouveau mécanisme. A lavenir, il convient que la concertation entre les associations et le secrétariat dEtat parvienne à des résultats à la fois tangibles et rapides. Cette question est déjà restée trop longtemps en suspens.
Les crédits prévus pour ladministration générale sélèveront à 1,223 milliard de francs en 1999. Ces dépenses sont inscrites pour une grande partie dans le titre III - 1,206 milliard de francs - et pour une partie moins importante dans le titre V - environ 16 millions. Les crédits de fonctionnement, soit 362 millions de francs, connaissent une augmentation de 2,7 %. Des moyens nouveaux doivent être attribués tant dans les services centraux que dans les services déconcentrés.
Il faut rappeler que lagrégat administration générale , qui recouvre les frais de personnel, les charges sociales, les crédits de moyens généraux, les crédits déquipement et de gros entretien du patrimoine immobilier, les crédits destinés aux travaux de sécurité dans les établissements publics de tutelle, regroupe aussi bien les moyens de ladministration centrale du secrétariat dEtat, que ceux dévolus aux établissements sous tutelle que sont lOffice national des anciens combattants (ONAC) et lInstitution nationale des Invalides (INI), ou que les moyens affectés aux services déconcentrés et chargés de la mise en oeuvre de la politique du secrétariat dEtat au niveau territorial.
· Des évolutions fortes au cours des dernières années
Les administrations mises au service du monde combattant -administration centrale et services déconcentrés des anciens combattants, Office national des anciens combattants et Institution nationale des Invalides - ont subi ces dernières années de sévères restrictions de leurs moyens de fonctionnement, notamment en personnels.
La Cour des comptes note, dans son rapport déjà cité8, quau cours des dix-sept dernières années, ce secteur a connu des déflations deffectifs liées à la baisse dactivité et à la diminution régulière des effectifs de pensionnés. Entre 1980 et 1994, les effectifs des institutions en charge des anciens combattants sont passés de 7.319 à 4.500 emplois, soit une diminution de 38,5 %. Cette déflation sest concentrée sur deux périodes, avec une baisse de 1212 emplois entre 1984 et 1987 et une réduction de 1008 emplois entre 1992 et 1993. Entre 1994 et 1997, le secrétariat dEtat a perdu 230 emplois, dont 120 en administration centrale (- 15,9 %) et 110 dans les services déconcentrés (- 5,8 %). Les deux établissements sous tutelle ont bénéficié, en revanche, durant cette période de 87 créations demplois : 74 pour lONAC (augmentation qui a résulté principalement de la contractualisation des vacataires travaillant de manière permanente dans les maisons de retraite) et 13 emplois pour lINI.
· Une politique de réduction des effectifs qui naffectera en 1999 que le secrétariat dEtat lui-même
Pour 1999, le nombre des emplois budgétaires sélèvera à 2178 (soit une baisse denviron 6,5 % par rapport à 1998)9. Ceux-ci se décomposent en 650 emplois dans ladministration centrale et 1528 emplois dans les services déconcentrés. A ceux-ci sajoutent les emplois non budgétaires : 1604 pour lONAC et 393 pour lINI.
Les effectifs du secrétariat dEtat diminueront de 161 emplois en 1999 (soit une diminution de 6,9 %). Cette diminution sera imputée, pour lessentiel, sur les postes vacants dans les services déconcentrés, plus sensibles à la baisse dactivité, notamment en matière de versement des pensions et des prestations sociales10.
Evolution du nombre total des emplois
Catégories demplois
|
Effectifs prévus pour 1999
|
Différence
entre 1999 et 1998
|
Titulaires
|
1.938
|
- 150
|
Contractuels
|
119
|
- 4
|
Ouvriers
|
94
|
- 6
|
Militaires sous contrat et de carrière
|
27
|
- 1
|
TOTAUX
|
2.178
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- 161
|
Source : secrétariat dEtat aux anciens combattants
La réduction des effectifs affectera uniquement les personnels du secrétariat dEtat et ne concernera en principe aucune centre dappareillage ou aucun site de consultation dappareillage. Par ailleurs, aucune suppression demploi ne touchera lONAC qui bénéficiera au contraire dun renforcement de son personnel dencadrement11. Depuis 1986, les recrutements effectués par lOffice se sont élevés à 1.090. Depuis 1994, les effectifs de lONAC, soit, ne font lobjet daucune suppression de postes, soit, sont réduits de façon mineure, comme lindique le tableau ci-dessous :
Les suppressions demplois à lONAC
1988
|
0
|
1989
|
21
|
1990
|
25
|
1991
|
151
|
1992
|
72
|
1993
|
20
|
1994
|
0
|
1995
|
0
|
1996
|
6
|
1997
|
6
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1998
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5
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1999
(prévisions)
|
0
|
Source : secrétariat dEtat aux anciens combattants
Pour la première fois, en 1999, le nombre dagents de lONAC sera supérieur à celui des services déconcentrés du secrétariat dEtat. Alors que depuis 1980, les effectifs du secrétariat dEtat ont diminué de plus de la moitié, ceux de lONAC ont été préservés et ceux de lINI se sont accrus. Les moyens en personnel médical et paramédical de lInstitution nationale des invalides feront lobjet en 1999 dun renforcement pour tenir compte de la diminution progressive de la ressource que lINI tirait du contingent militaire - comme les aspirants-médecins par exemple. Les effectifs, qui sélèvent en tout à 393 personnes aujourdhui augmenteront légèrement lannée prochaine, grâce à la création de 4 emplois. Il faut rappeler que le projet de budget pour 1998 tirait déjà les conséquences de la réforme du service national sur le fonctionnement de lInstitution. Il est clair que la disparition de la ressource du contingent aura des répercussions durables sur le fonctionnement de létablissement12.
· Le nécessaire maintien dun réseau de proximité
Le rapporteur se réjouit dune manière générale que le budget pour 1999 assure le maintien dun réseau daccueil, de proximité et de traitement des dossiers des pensionnés et des anciens combattants en général.
Le rôle dévolu au secrétariat dEtat, qui ne saurait se cantonner aux actions de réparation du préjudice physique ou psychologique des anciens combattants et victimes de guerre, englobe les dimensions matérielles et morales du droit à réparation. La mission de solidarité devant sexercer au profit du monde combattant doit témoigner de la reconnaissance de la Nation envers les sacrifices consentis par les anciens combattants. Essentielle, cette mission incombe au département ministériel et se manifeste notamment dans le dispositif du Fonds de solidarité ; elle mobilise également lOffice national des anciens combattants et victimes de guerre. Les interventions regroupées sous ce label générique se présentent sous une grande diversité et recoupent des actions aussi différentes que loffre de soins gratuits aux pensionnés de guerre ou le soutien à la constitution dune rente mutualiste du combattant.
Le Fonds de solidarité en faveur des anciens dAFN a été mis en place par larticle 125 de la loi de finances pour 1992, initialement au bénéfice des seuls anciens combattants dAfrique du Nord chômeurs de longue durée, puis étendu en 1997 aux personnes en situation de travail réduit, aux veuves (capital-décès) et aux anciens combattants dIndochine. Ce Fonds a permis dassurer la dignité matérielle aux plus démunis. Aujourdhui arrivé à maturité, celui-ci sera doté en 1999 de 1,556 milliard de francs13.
Le Fonds a été instauré pour les anciens combattants aux faibles ressources et âgés de moins de 65 ans. Lobjectif était de mettre en place un dispositif très complet daide aux anciens combattants dAFN, quils soient chômeurs ou salariés désireux de partir en retraite avec anticipation. Cest ainsi que sont gérées et distribuées deux allocations non cumulables. La première, lallocation différentielle (AD), constitue un complément de ressources spécifique. Elle assure à tout bénéficiaire au 1er janvier 1998 un revenu mensuel minimum garanti de 4.614 francs, pouvant, en application de larticle 109 de la loi de finances pour 1998, être porté à 5600 francs dans certaines conditions. Lallocation ne supporte aucune cotisation. Elle nest pas constitutive de droits propres ou supplémentaires à ceux de lavantage principal quelle complète le cas échéant.
Quant à lallocation de préparation à la retraite (APR), elle constitue un revenu complet servi à titre principal et est constitutive de droits en matière dassurances maladie, maternité, invalidité et décès ainsi quen matière dassurance vieillesse. A cet égard, les périodes de versement de lAPR sont validées comme périodes assimilées à des périodes de cotisation pour le calcul des droits à pension de vieillesse dans les régimes de base. Le montant de lAPR est égal à 65 % dun revenu de référence. Son montant est plafonné à 7177 francs net depuis le 1er janvier 1998, et ne peut être inférieur au revenu minimum assuré par lallocation différentielle (4.614 francs).
LAPR est accessible à tous ceux qui ont bénéficié depuis 6 mois consécutifs de lAD à la date de sa demande. Le montant de lallocation est indexé ainsi que le montant plancher et le montant plafond de lAPR, sur la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF) à compter du 1er janvier 1996. Des revalorisations sont dailleurs intervenues aux 1er janvier 1997 et 1998.
Il faut noter que ces allocations cessent dêtre versées dès lors que le bénéficiaire reprend une activité professionnelle ou est en mesure de faire valoir ses droits à une pension de vieillesse à taux plein ou atteint son soixante-cinquième anniversaire.
En loi de finances initiale, les inscriptions du chapitre 46-10 Fonds de solidarité pour les anciens combattants dAfrique du Nord et dIndochine ont suivi les évolutions suivantes :
Loi de finances pour 1995
|
2.241.000.000 francs
|
Loi de finances pour 1996
|
2.000.000.000 francs
|
Loi de finances pour 1997
|
1.535.400.000 francs
|
Loi de finances pour 1998
|
1.573.800.000 francs
|
Projet de loi de finances
pour 1999
|
1.556.800.000 francs
|
Notons que les crédits du chapitre 46-10 sont des crédits limitatifs.
En 1997, le chapitre na bénéficié daucun report de crédits et la totalité des demandes a pu être satisfaites. La dotation budgétaire a été consommée à hauteur de 94 % pour les mandatements et de 98 % pour les engagements. En 1998, le chapitre a été abondé dun report de crédits de près de 52 millions de francs.
Consommation des crédits du Fonds de solidarité
(En millions de francs)
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
(premier semestre)
|
Crédits ouverts en loi de finances initiales
|
100
|
287
|
383
|
2.241
|
2.000
|
1.535
|
1.574
|
Crédits disponibles après ajustements
|
91,40
|
223,80 (+10 en LFR)
|
383
|
2.241
|
1.930
|
1.535
|
1.574
|
Dépenses mandatées
|
27
|
231
|
372
|
794
|
1.181
|
1.554
|
775
|
Il faut souligner que le problème de la menace dabattement opéré lors de la liquidation de la retraite complémentaire postérieurement à la perception de lAPR a été définitivement écartée par laccord relatif aux retraites complémentaires signé par les partenaires sociaux le 23 décembre 1996. Cet accord a permis détendre aux anciens combattants dAfrique du Nord bénéficiaires de lAPR le droit de faire liquider leur retraite complémentaire sans coefficient dabattement. Cette disposition sentendait pour les retraites liquidées à partir du 1er janvier 1997. En juin 1997, la commission paritaire de lARRCO a décidé de compléter cette mesure en acceptant que les caisses relevant de lARRCO procèdent à lannulation rétroactive des droits des titulaires de lAPR ayant demandé et obtenu la liquidation de leurs droits avec abattement pour y substituer, à compter du 1er janvier 1997, une retraite liquidée sans abattement. LAGIRC sest également alignée sur cette démarche.
Le mécanisme de lAPR a fait lobjet de diverses améliorations. En effet, à la fin de 1995, soit un an après sa création, le bilan de cette allocation en terme de nombre de bénéficiaires savéra pour le moins décevant. Lallocation navait alors suscité quun faible nombre de demandes dattribution (2100 options et 1600 dossiers en paiement). Cette montée en charge plus lente que prévu résultait de trois facteurs :
- labsence de plancher dallocation qui dissuadait les bénéficiaires de lAD dont le salaire dactivité était peu élevé dopter en faveur dune allocation qui ne leur assurait pas un niveau de revenu au moins équivalent ;
- la non-actualisation des revenus dactivité servant de base au calcul de lallocation.
- la crainte ressentie par beaucoup de ressortissants que les caisses de retraite complémentaires ne leur appliquent un coefficient dabattement, dans les cas où la liquidation de la retraite intervenait avant lâge de 65 ans.
· Les mesures prises en 1995, 1996 ont progressivement permis de lever ces blocages :
- Larticle 102 de la loi de finances pour 1996 a créé un plancher dAPR (alors de 4500 francs) brut proche de la garantie de ressource assurée pour lallocation différentielle, puis alignée sur celle-ci grâce à larticle 127 de la loi de finances pour 1997.
- Larrêté interministériel du 26 avril 1996 a créé une revalorisation de la rémunération dactivité sur le base des coefficients utilisés par le régime général de la sécurité sociale pour le calcul de la retraite de base.
- Le problème de la menace dabattement en matière de retraite complémentaire a été réglé grâce à laccord des partenaires sociaux en date du 23 décembre 1996 déjà cité.
De cette situation nouvelle, il en est résulté un rattrapage du rythme de progression du nombre de bénéficiaires14 renforcé par leffet des mesures arrêtées en loi de finances pour 1997.
|
Nombre dallocataires supplémentaires
|
Exercice 1996
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+ 2400 allocataires
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Exercice 1997
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+ 6500 allocataires
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Notons que la plus forte progression a été enregistrée au cours du mois qui a suivi la parution de larrêté du 13 mars 1997 avec 943 allocataires supplémentaires en avril 1997. Sur les cinq premiers mois de lannée 1998, la progression a retrouvé un rythme proche de celui de 1996 (+ 1000 allocataires à la fin juin). A cette date, le nombre de bénéficiaires sétablissait à 11.972.
Le secrétariat dEtat estime que le nombre dallocataires pourrait atteindre 13.000 à la fin de 1998.
On doit relever que, depuis sa création, en 1995, le solde mensuel des entrées-sorties de lAPR a toujours été positif. Le montant moyen de la prestation sétablissait, à la fin du mois de décembre 1997, à 6.159 francs.
Quant à lallocation différentielle, elle a engagé en 1997 un mouvement significatif de décrue sous leffet conjugué des départs en retraite et de la montée en charge de lAPR.
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Nombre dallocataires supplémentaires
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Exercice 1996
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+ 10.000 allocataires
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Exercice 1997
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- 10.000 allocataires
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Ce mouvement sest poursuivi en 1998, ramenant le nombre dallocataires à 25.000 à la fin du mois de juin. Le secrétariat dEtat considère que, sur cette tendance, le nombre de bénéficiaires pourrait sétablir à 22.500 en fin dexercice. Notons que le montant moyen de laide versée sélève à 1.973 francs en 1998.
· Un premier bilan des mesures nouvelles votées en 1998
En application de larticle 109 de la loi de finances pour 1998, les bénéficiaires de lallocation différentielle qui totalisent 160 trimestres ont vu, à compter du 1er janvier 1998, dès lors quils remplissaient à cette date les conditions de durée dassurance, le montant de ressources qui leur est garanti à travers lallocation différentielle, porté à 5600 francs. Auront bénéficié de cette mesure 5200 personnes en année pleine pour un coût estimé à 48 millions de francs.
Par ailleurs, le plancher de lAPR étant aligné sur le montant garanti par lallocation différentielle, il en résultait que les bénéficiaires dune APR inférieure à 5600 francs devaient voir leur allocation portée à ce montant dès lors quils ont validé 160 trimestres. Si cette disposition découlait logiquement de larticle 109 de la loi de finances pour 1998, sa mise en oeuvre demandait lintervention dun arrêté interministériel, qui a été publié au journal officiel en date du 14 mai 1998. Lajustement des allocations est ainsi intervenu à cette date, avec effet rétroactif au 1er janvier 1998. Environ 1700 personnes sont concernées, pour un coût denviron 12 millions de francs.
De même, le seuil daccès à lallocation différentielle étant constitué par le montant garanti, il était logique que les demandes des ressortissants disposant de ressources situées entre 4614 francs et 5600 francs puissent être accueillies. Là encore, un texte réglementaire était nécessaire : larrêté du 4 mai 1998 (J.O du 14 mai) assure cette ouverture de laccès à lallocation différentielle. Un millier de personnes devraient être concernées pour un coût de 9 millions de francs environ.
Ces crédits, dun montant global de 5.613 millions de francs, ont connu une progression notable au cours des dernières années.
En vertu de larticle L. 321-9 du code de la mutualité, les membres des sociétés mutualistes ayant la qualité danciens combattants, désireux de se constituer une rente mutualiste, bénéficient, en plus de la majoration légale attachée à toute rente viagère, dune majoration spéciale de lEtat équivalente, en règle générale, à 25 % du montant de la rente résultant des versements personnels de lintéressé. Si la majoration légale est financée à partir du budget des charges communes, la majoration spécifique fait, elle, lobjet dune inscription dans le budget des anciens combattants.
· Un moyen dencourager une forme de placement individuel
Ce dispositif vise à encourager les titulaires de la carte de combattant ou du titre de reconnaissance de la Nation à se constituer un complément de retraite grâce à une contribution de lEtat selon un taux variable et dans la limite dun plafond défini par décret. Le taux plein de la majoration par lEtat est de 25 % et le plafond sentend du montant de la rente comprenant la majoration.
Avant 1996, les crédits relatifs à la majoration de la retraite mutualiste étaient inscrits au budget du ministère des affaires sociales : il en résultait une sorte de dialogue de sourds entre les parlementaires et le Gouvernement, le ministre en charge des anciens combattants considérant, à juste titre, quil navait pas à répondre aux interrogations portant sur la retraite mutualiste et le ministre des affaires sociales découvrant à loccasion du débat budgétaire que ces crédits relevaient de sa compétence...
Depuis 1996, le budget des anciens combattants comprend les crédits afférents à la majoration par lEtat des rentes constituées par les anciens combattants au titre du dispositif spécifique de retraite mutualiste du combattant prévu à larticle L. 321-9 du code de la mutualité.
· Des améliorations récentes, à développer en 1999
Les mesures damélioration liées aux rentes mutualistes ont été régulières. Il faut rappeler que la loi de finances pour 1996 avait prévu que le plafond majorable serait indexé sur lindice des prix hors tabac.
Après réflexion, il est apparu quil serait préférable de transformer le plafond majorable en points de pension.
- Ainsi la loi de finances pour 1998 a-t-elle modifié le calcul du plafond donnant lieu à majoration par lEtat des rentes mutualistes souscrites par les anciens combattants, par référence à 95 points dindice des pensions militaires dinvalidité. Il faut noter que cette modification a permis une majoration non négligeable du plafond de la rente, qui sest élevé à 7496 francs (contre 7091 francs dans lancien système).
Pour 1998, les crédits de la retraite mutualiste du combattant furent pourtant réduits à zéro, alors quils sélevaient à 360 millions de francs en 1997... Cela résultait dune mesure de rationalisation des procédures de versement par lEtat aux organismes mutualistes des sommes correspondant à la majoration. Jusquà cette date, ce versement intervenait dans le courant de lautomne de lexercice précédant celui au cours duquel la majoration était due aux bénéficiaires de rentes mutualistes. La loi de finances pour 1998 a prévu daligner le remboursement par lEtat de la majoration versée par les mutuelles à leurs adhérents sur le régime de droit commun, ce qui implique dopérer ce remboursement à la clôture des comptes des mutuelles concernées pour lannée, cest-à-dire au cours du premier semestre de lannée suivante. Cette décision sest traduite par la disparition des crédits prévus au chapitre 47-22. On peut observer que le budget pour 1999 a rétabli la dotation de ce chapitre destiné à financer le versement par lEtat des sommes dues aux organismes gérant la rente mutualiste. En 1999, le chapitre concerné sera donc abondé de 390 millions de francs correspondant au remboursement des caisses autonomes mutualistes. Si lEtat assure désormais ce versement au début de lexercice suivant, le dispositif de majoration na, quant à lui, pas été modifié sur le fond. En revanche, les organismes mutualistes ont à faire lavance des sommes dues par lEtat, ce qui représente pour eux un effort de trésorerie de quelques mois que le secrétariat dEtat aux anciens combattants évalue à quelque 12 à 15 millions de francs.
- Le projet de budget pour 1999 prévoit dans son article 76 le relèvement de 95 à 100 points dindice de pensions militaire dinvalidié (PMI) de la référence servant de calcul au plafond majorable de la retraite mutualiste, dans le but de garantir le pouvoir dachat de ces rentes. Cela se traduira par une augmentation significative du montant du plafond qui sélèvera à 7.993 francs dès le 1er janvier 1999 (contre 7.496 francs en 1998). Les rentes mutualistes du combattant bénéficieront donc dune forte revalorisation incluant la revalorisation mécanique du plafond majorable (1,6 million de francs) et surtout, une mesure nouvelle (6,3 millions de francs) de relèvement de la référence servant au calcul du plafond.
Le rapporteur ne peut que se féliciter de ce relèvement tout en rappelant et en reprenant à son compte la revendication des associations des anciens combattants qui militent pour que le relèvement porte la référence servant de base au calcul du plafond majorable à 105 points dindice de PMI.
Les mesures à caractère social réalisées en faveur des invalides pensionnés et du monde combattant se caractérisent par leur grand diversité15. On peut citer, outre le versement des allocations du Fonds de solidarité en faveur des anciens combattants dAfrique du Nord et dIndochine (1,556 milliard de francs), la prise en charge des dépenses de sécurité sociale et des soins médicaux16 gratuits (2,224 milliards de francs), les réductions de tarifs ferroviaires aux invalides pensionnés, ou la contribution financière du secrétariat dEtat à laide sociale de lONAC. Leffort budgétaire en faveur des actions sociales apparaît significatif en 1999. Les crédits daction sociale, qui se trouvent inscrits dans cinq chapitres différents du budget, ont connu une augmentation de 5,1 % en quatre ans, de 1994 à 1997.
Evolution des crédits consacrés à laction sociale
(En millions de francs)
Actions
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
% de la variation entre 1997 et 1993
|
Remboursement à diverses compagnies de transport (ch.46-03)
|
63,060
|
58,548
|
61,952
|
58,793
|
56,138
|
- 11 %
|
Subventions, secours et allocations (ch.46-04)
|
2,160
|
2,720
|
2,865
|
2,526
|
1,989
|
- 7,9 %
|
Indemnités et pécules (ch.46-31)
|
3,580
|
7,501
|
26,760
|
26,760
|
0,020
|
- 99,4 %
|
Dépenses daction sociale (ch.46-51)
|
73,710
|
79,194
|
120,945
|
120,945
|
81,230
|
+ 10,2%
|
Total des actions sociales
|
77,290
|
86,690
|
147,70
|
147,70
|
81,25
|
+ 5,1 %
|
Source : rapport de la Cour des comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 - juillet 1998
Les interventions de lONAC doivent en matière dactions sociales faire lobjet dune attention particulière. Dailleurs, la progression des crédits de lOffice résulte, sur la période 1993-1997, exclusivement de lévolution de ses dépenses sociales, qui enregistrèrent une hausse de 10,2 % en cinq années.
(En millions de francs)
|
Loi de finances initiales pour 1998
|
Loi de finances initiales pour 1999
|
Différence entre LFI 1998 et LFI 1999
|
Evolution en pourcentage
|
Total des crédits consacrés à laction sociale
|
1.679,36
|
1.665,76
|
- 13,60
|
- 0,81 %
|
Remboursement à diverses compagnies de transport (ch.46-03)
|
60,93
|
59,63
|
- 1,30
|
- 2,13 %
|
Subventions, secours et allocations (ch.46-04)
|
2,62
|
2,32
|
- 0,30
|
- 11,45 %
|
Fonds de solidarité pour les anciens dAFN (ch.46-10)
|
1.573,80
|
1.556,8
|
- 17,00
|
- 1,08 %
|
Indemnités et pécules (ch.46-31)
|
0,30
|
0,30
|
_
|
_
|
Dépenses sociale de lONAC (ch.46-51)
|
41,71
|
46,71
|
+5,00
|
+ 11,99 %
|
Source : rapport de la Cour des comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 - juillet 1998
LOffice joue un rôle central dans lexercice du devoir de solidarité de la Nation à légard du monde combattant. Il faut se réjouir de ce que le projet de budget pour 1999 ait prévu dinscrire 5 millions de francs de crédits supplémentaires sur le chapitre 46-51, ce qui porte la dotation destinée à laction sociale de lONAC à 46,71 millions de francs. On peut relever à ce propos que la participation de lEtat à ces dépenses a eu tendance à régresser au cours des années récentes.
Evoluant de façon non négligeable (presque 12 % de progression entre la loi de finances pour 1998 et la loi de finances pour 1999), les dépenses sociales de lONAC ne sont toutefois pas les plus importantes en montant. LEtat assume directement certaines actions comme le remboursement à la SNCF des réductions des tarifs de transport.
La subvention de lEtat est utilisée de manière diversifiée et ne comprend pas que le versement des subventions aux associations danciens combattants ou groupements17 ayant pour objet de mettre en oeuvre une solidarité auprès de leurs adhérents. Ces crédits servent par exemple à la prise en charge, dans les huit foyers et maisons de retraite danciens combattants conventionnés avec lONAC, des frais de séjour des ressortissants les plus âgés. On peut toutefois remarquer que les crédits destinés à la prise en charge des soins dus aux pensionnés de guerre doivent diminuer en 1999 de 173,8 millions de francs (- 7,07 %) par rapport à ceux prévus en loi de finances pour 1998.
Le projet de budget pour 1999 sinscrit dans une démarche évolutive en ouvrant le Fonds de solidarité aux anciens dAFN salariés de lindustrie et du commerce. Importante dans son principe, cette mesure doit cependant être relativisée.
· Rappel du mécanisme de lARPE (allocation de remplacement pour lemploi)
LARPE est un dispositif de préretraite contre embauche qui permet aux salariés totalisant au moins quarante annuités (160 trimestres) de cotisations vieillesse de quitter lentreprise à partir de lâge de 58 ans, sils remplissent certaines conditions, dont au moins douze années daffiliation à lUNEDIC et un an dancienneté dans lentreprise. Ce départ est soumis à laccord de lemployeur qui doit le compenser en procédant à une ou plusieurs embauches. La condition dâge est supprimée pour les salariés qui ont cotisé quarante-trois ans (172 trimestres) au régime dassurance vieillesse. Cest laccord du 6 septembre 1995 relatif au développement de lemploi en contrepartie de la cessation dactivité, qui a permis aux salariés totalisant au moins 160 trimestres de cotisations aux régimes de base dassurance vieillesse, de bénéficier du versement de cette allocation, à condition que lemployeur sengage à embaucher un jeune sans emploi dans les trois mois sur un contrat à durée indéterminée. Laccord de 1995 déjà cité et la loi n° 96-126 du 21 février 1996 subordonnent cependant la cessation dactivité et le versement de lallocation de remplacement pour lemploi, à laccord de lemployeur. En cas daccord, les bénéficiaires de lallocation perçoivent alors, jusquà lâge de 60 ans, léquivalent de 65 % de leur salaire brut antérieur. Lallocation mensuelle moyenne sélève à 8.897 francs.
Les dépenses afférentes à ce dispositif conventionnel sont supportées par un Fonds paritaire dintervention en faveur de lemploi (FPIE), créé par la loi du 21 février 1996. Actuellement, le budget de lEtat nintervient donc pas dans le financement de lARPE.
Il faut relever que ce dispositif est en principe temporaire puisquil ne sera plus admis de nouveaux bénéficiaires de lARPE au-delà du 1er janvier 1999. Toutefois, sa reconduction est actuellement envisagée avec de nouveaux aménagements.
· Les dispositions de larticle 75 du projet de loi de finances
Cet article a pour objet détendre le bénéfice de lARPE, de manière automatique, aux salariés anciens combattants dAfrique du Nord, qui cessent leur activité, remplissent les conditions requises, mais dont la demande se heurte à un refus de la part de leur employeur. Avec ce dispositif, celui-ci ne sera plus en mesure de sopposer au départ du salarié et sera donc soumis doffice à lobligation dembauche compensatrice. La condition relative à lacceptation de la cessation dactivité par lemployeur, traditionnelle18 dans le dispositif ARPE, est donc contournée.
Cest un avenant à laccord du 6 septembre 1995 qui devra préciser les modalités de la participation financière de lEtat afin de permettre la prise en charge de cette mesure par le FPIE.
Il faut noter que larticle 75 du projet de loi ne vise que les salariés titulaires de la carte du combattant au titre des opérations effectuées en Afrique du Nord entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962 et ayant présenté une demande de cessation dactivité à leur employeur, postérieurement au 1er janvier 1999. Ceux-ci pourront bénéficier de lARPE jusquau 31 décembre 2001, dans les conditions définies par un avenant à laccord du 6 septembre 1995.
Cette subvention sera imputée sur le budget du secrétariat dEtat aux anciens combattants. Cette mesure, dun coût brut de 20 millions de francs, manifeste ainsi le souci de solidarité de la Nation envers les anciens combattants dAFN tout en contribuant à leffort en faveur de lemploi des jeunes. Avec cette mesure, selon le secrétariat dEtat, leffort de lEtat sur trois ans devrait dépasser 50 millions de francs. La prise en charge de cette mesure sera effectuée par le Fonds dintervention en faveur de lemploi, auquel lEtat versera, à ce tire, une subvention de 20 millions de francs en 1999. Cette subvention sera imputée sur un article nouveau du chapitre 46-10 Fonds de solidarité pour les anciens combattants dAfrique du Nord et dIndochine du budget du secrétariat aux Anciens combattants.
Au total, cette mesure devrait bénéficier, en 1999, à 163 personnes remplissant les conditions requises. Jusquen 2001, il devrait concerner 401 personnes supplémentaires.
Le rapporteur souhaite donc relativiser la portée de cette nouvelle mesure qui concernera en tout sur trois ans moins de 500 personnes. La présence de ce dispositif dans le projet de budget, si elle est positive, ne doit pas occulter labsence de toute autre mesure plus significative en faveur des anciens combattants. De plus, il conviendrait que la mesure ARPE soit étendue aux anciens combattants dAFN titulaires du titre de reconnaissance de la Nation.
Les économies de constatation prévues pour 1999 dégagent des marges de manoeuvre budgétaires qui devraient permettre des avancées importantes et ce dès lannée prochaine.
II - LA NÉCESSITÉ DE METTRE DÈS 1999 UN TERME ÀUX CONTENTIEUX EN SUSPENS
Les insuffisances du budget pour 1999 apparaissent clairement dès lors que lon prend en compte labsence de réponse aux revendications du monde combattant et de concrétisation des engagements du Gouvernement en matière de retraite anticipée des anciens combattants dAFN.
Si chacun mesure bien les contraintes budgétaires et saccorde à reconnaître que dautres actions, comme la lutte contre le chômage par exemple, ont priorité dans la répartition des fonds publics, cela ne retire rien aux interrogations que lon peut avoir sur le budget des anciens combattants pour 1999. Il serait incompréhensible que ce budget ne comporte pas de mesures nouvelles réellement significatives dans un certain nombre de domaines, en faveur notamment des anciens combattants dAfrique du Nord.
De nombreux parlementaires se préoccupent de la situation des anciens combattants dont ils reçoivent les associations représentatives. Dans leur immense majorité, les élus sont aujourdhui convaincus que les revendications exprimées par ces associations sont à la fois légitimes et raisonnées :
· légitimes car elles sinscrivent dans le cadre du principe intangible de reconnaissance et de réparation proclamé par la loi du 31 mars 1919 ;
· raisonnées car, contrairement à une opinion trop répandue, le monde combattant est bien conscient des contraintes qui pèsent sur lEtat, notamment en matière budgétaire.
Ni le projet pour 1998, même amélioré à la dernière minute par le Gouvernement, ni le projet de budget pour 1999 tel que présenté dans sa version initiale, ne suscitent ladhésion du rapporteur, ni dailleurs celle du monde combattant.
Le budget pour 1998 a donné lieu à ladoption de deux mesures notables tendant à ce que :
· les étrangers résidant en France, ayant été déportés et ayant obtenu depuis la nationalité française, se voient reconnaître leurs droits.
· lallocation différentielle soit désormais placée sous condition de ressources du ménage et non plus du seul demandeur. Il est, en effet, souhaitable que cette mesure de solidarité sociale, à linstar dautres mesures du même type, ne soit pas galvaudée. A compter de 1998, le plafond de ressources pour accéder à cette allocation sera fixé à plus de 25 000 francs par ménage, ce qui devrait concerner au maximum trois cents bénéficiaires.
Ces deux mesures furent certes considérées comme intéressantes et nécessaires, mais ne semblaient pas suffisantes au regard des attentes sexprimant vis-à-vis du budget des anciens combattants. La situation resta donc bloquée sur les points litigieux traditionnels, ce qui explique quun an plus tard, les associations danciens combattants reprennent les mêmes revendications non satisfaites.
Il faut rappeler que, devant le mécontentement de nombreux députés, au terme de la discussion de la première partie du projet de loi de finances, lors de la troisième séance du vendredi 17 octobre 1997, le Gouvernement avait annoncé, par la voie dun amendement augmentant de 40 millions de francs les crédits des anciens combattants, plusieurs mesures en faveur des anciens combattants. Dans son rapport pour avis sur les crédits pour 1998, le rapporteur avait fait lobservation suivante : si (ces mesures) doivent chacune être accueillies comme répondant à des demandes exprimées par les associations du monde combattant et les parlementaires, elles ne comprennent toujours pas, en dernière analyse, la mesure en faveur de la retraite anticipée des anciens combattants dAFN qui serait la condition dune appréciation favorable du projet de budget pour 1998.
Ces mesures ont porté sur la remise à niveau des crédits de la mémoire, la revalorisation du plafond de la retraite mutualiste, lélargissement des conditions dattribution de la carte de combattant en faveur des anciens dAFN, enfin, le renforcement de laction sociale de lONAC.
· Première mesure : la remise à niveau des crédits de la mémoire
Le projet de budget pour 1998 comportait en effet initialement une réduction inacceptable des crédits de mémoire fondée de manière fallacieuse sur le caractère non reconductible de la dotation inscrite en 1997 au titre de la réserve parlementaire . Suite aux interventions des parlementaires, le Gouvernement a donc décidé de revenir sur cette réduction de crédits afin de les remettre au niveau de 1997, grâce à linscription de 7 millions de francs de crédits supplémentaires en faveur des actions de mémoire et dinformation historique.
· Deuxième mesure : la revalorisation du plafond de la retraite mutualiste et sa fixation en points dindice de pensions militaires dinvalidité
Lamendement du Gouvernement adopté le 17 octobre 1997 avait prévu de doter le chapitre relatif à la retraite mutualiste du combattant de 5 millions de francs, alors que ce chapitre était vide dans le projet de budget initial19. Ces crédits nouveaux ont correspondu à deux mesures : dune part un nouveau mode de fixation du plafond majorable de la retraite mutualiste, dautre part la revalorisation de ce plafond. Le niveau finalement retenu a été de 95 points à compter du 1er janvier 1998, ce qui a porté à 7 488 francs le montant du plafond majorable, soit une revalorisation de près de 400 francs par rapport à 1997 (+ 5,6 %).
· Troisième mesure : lélargissement des conditions dattribution de la carte de combattant en faveur des anciens dAFN
Les associations représentatives des anciens combattants dAfrique du Nord revendiquent depuis longtemps lassouplissement des conditions dattribution de la carte dancien combattant. Jusquà présent, lattribution de cette carte restait subordonnée à la participation à une action de feu ou de combat, ce qui est contesté notamment par le Front uni qui réclame lapplication du principe de territorialité consistant à accorder la carte à tous les possesseurs du titre de reconnaissance de la Nation, cest-à-dire sur le base dun stationnement pendant trois mois en Afrique du Nord, que les intéressés soient ou non crédités dune action de feu ou de combat.
Lors de la discussion budgétaire de lautomne 1998, le Gouvernement a accepté un amendement tendant à fixer une présence de 18 mois en AFN comme condition alternative à la participation à une action de feu ou de combat. Il faut noter que, selon le secrétariat dEtat aux anciens combattants, cette mesure aurait dû permettre daccorder environ 80 000 cartes supplémentaires.
· Quatrième mesure : le renforcement de laction sociale de lONAC
Une mesure daugmentation de 3 millions de francs des crédits daction sociale de lONAC fut également présentée par le Gouvernement afin, selon une fiche alors transmise au rapporteur, de faire face aux difficultés ponctuelles rencontrées par un certain nombre danciens combattants, et dans lattente dune possible avancée en matière de retraite anticipée .
Il sagissait en quelque sorte dun palliatif dune faible portée en labsence de décision positive sur la retraite anticipée des anciens combattants dAFN. A un droit légitime, il était ainsi répondu par une action sociale...
Compte tenu de la suppression de toute condition dâge pour laccès au fonds de solidarité, le renforcement de laction sociale de lONAC en faveur des anciens dAFN bénéficiera essentiellement aux ressortissants dont les ressources excèdent le plafond prévu pour lattribution de lallocation différentielle ou dont la durée de chômage natteint pas douze mois, puisque la condition de chômage de longue durée est exigée pour laccès au fonds de solidarité.
Il y a un an, le rapporteur sétait ainsi félicité que ces ressortissants trouvent, grâce à lONAC, un soutien et une aide accrus. Il considère aujourdhui toutefois que la nécessité qua ressentie le Gouvernement de proposer cette mesure à lautomne 1997 ne fait que renforcer le caractère impératif dun dispositif général de retraite anticipée.
Lannée dernière, votre rapporteur avait donc fortement regretté les carences du projet de budget et les insuffisances des mesures annoncées à la dernière minute par le Gouvernement. Cette année encore, il ne peut que réitérer ses observations et ses critiques car le projet pour 1999 apparaît tout aussi pauvre en mesures réellement satisfaisantes que ne létait le budget de lannée précédente.
La diminution des crédits de 4 % en francs courants nécessite de sérieux aménagements. Il ne sagit pas seulement du simple problème du maintien de dépenses budgétaires, mais de rappeler la force de la portée de la loi du 31 mars 1919 et lengagement solennel de la Nation à légard du monde combattant quelle comporte.
Il est indispensable dassurer légalité des droits entre les générations combattantes et de corriger certaines distorsions qui se sont accumulées au fil du temps et créent un véritable contentieux entre le monde combattant et les pouvoirs publics. Les parlementaires peuvent et doivent contribuer à réduire ce contentieux, sans pour autant aggraver de manière insurmontable les charges publiques. Labsence de mesure nouvelle serait dautant plus vivement ressentie quelle constituerait un reniement par rapport à des engagements pris au cours de la campagne électorale de 1997. Le monde combattant ne saurait le tolérer. Nombre de ces mesures peuvent parfaitement intervenir du fait de la diminution du nombre dayants droit, qui se traduit mécaniquement par une diminution importante de la dette viagère.
Certaines de ces propositions - qui peuvent dailleurs émaner de tous les groupes parlementaires - nauraient dailleurs que de faibles incidences budgétaires.
Il en serait ainsi de :
- la levée des forclusions pour lobtention de la carte de combattant volontaire de la résistance (CVR),
- lattribution du titre de reconnaissance de la Nation pour participation à des missions humanitaires en Algérie entre juillet 1962 et juillet 1964,
- la possibilité de dispenser des soins adaptés aux psychotraumatisés de guerre,
- la possibilité davoir un accès direct à lAPR grâce à la suppression de lobligation de la perception pendant six mois de lallocation différentielle du Fonds de solidarité
- lattribution équitable de la carte de combattant aux anciens dAfrique du Nord.
Dautres mesures apparaissent plus coûteuses, mais ne doivent pas pour autant être abandonnées.
Parmi celles-ci figurent :
- lindexation du rapport constant sur lindice de la fonction publique, primes comprises,
- le respect de la proportionnalité des pensions,
- le dégel total des pensions des plus grands invalides,
- la décristallisation des pensions de ceux qui ont combattu pour la France et qui sont aujourdhui citoyen de nations indépendantes.
Il apparaît nécessaire, en tout état de cause, que le contentieux entre le monde combattant et les pouvoirs publics se résorbe.
Le Gouvernement peut intervenir de deux façons dans ce but :
- en premier lieu, en consacrant une partie des sommes résultant de la diminution de la dette viagère à des mesures nouvelles ou au rétablissement de droits qui ont été réduits les années précédentes ;
- en second lieu, en annonçant que, dans les prochains mois, le Gouvernement sengagera à régler les problèmes particuliers des anciens dAfrique du Nord et traitera notamment la question de la retraite anticipée.
Nombre des mesures soutenues par les associations danciens combattants ne comportent que de faibles incidences budgétaires, ce qui nourrit dautant plus leur mécontentement à la lecture dun projet de budget qui ne les a pas prévues.
Dans un souci justifié de maintien de la valeur du titre de résistant, les textes dapplication de la loi du 10 mai 1989 relative à la levée de la forclusion de fait des demandes de carte de combattant volontaire de la Résistance - décret du 19 octobre 1989 et circulaire du 29 janvier 1990 - ont imposé des conditions très rigoureuses pour la délivrance de cette carte : il est nécessaire de présenter des témoignages circonstanciés et concordants, établis par des personnes notoirement connues pour leur activité dans la Résistance et qui attestent de la participation du demandeur à des actes de résistance en conformité avec des témoignages ou déclarations antérieures. Il est également exigé une homologation des services rendus par lautorité militaire.
Cette nouvelle réglementation a fait naître un certain nombre de situations absurdes dans la mesure où, cinquante ans après les faits, les exigences des textes dapplication de la loi sont parfois inadaptées, notamment en matière dhomologation. Les associations danciens combattants ont considéré en conséquence que ces dispositions créaient de facto une nouvelle forclusion en contradiction avec lobjet de la loi. Cependant, le Conseil dEtat, dans un arrêt du 28 avril 1993, a rejeté un recours formé par une association contre le décret dapplication.
La loi étant claire par elle-même, il appartient donc au Gouvernement de réviser le décret du 19 octobre 1989 qui en a gravement dénaturé la portée. Le secrétaire dEtat aux anciens combattants a dailleurs reconnu, lors de son audition par la commission en octobre 1997, que le décret est plus restrictif que la loi et il a indiqué quen attendant sa modification, il sera demandé aux préfets détudier au cas par cas les situations individuelles les plus difficiles en procédant le cas échéant à un enquête complémentaire.
Larticle 120 de la loi de finances pour 1991 avait institué un gel des plus hautes pensions militaires dinvalidité en excluant du champ dapplication des revalorisations au titre du rapport constant les pensions dépassant un indice correspondant à la somme annuelle de 360 000 francs, soit 30 000 francs par mois.
Touchant des grands invalides gravement handicapés et nécessitant les soins de tierces personnes, parfois en permanence, pour affronter les innombrables problèmes de la vie quotidienne, cette disposition a concerné environ 1 200 pensionnés entre 1991 et 1994.
Larticle 78 de la loi de finances pour 1995 a supprimé la mesure de gel à compter du 1er janvier 1995, mais elle na pas procédé à la remise à niveau du point de pension des invalides concernés. En effet, si les revalorisation de pension au titre de lapplication du rapport constant sont désormais applicables à ces pensions, elles seffectuent sur la base de la valeur du point de pension à la date du gel. En dautres termes, il ny a plus, désormais, dinvalides exclus du rapport constant, mais certains, parmi les plus gravement atteints, les plus dépendants, sont pénalisés en raison de leur degré dinvalidité : lécart avec les pensions ayant échappé au gel peut atteindre près de 10 % sur toute la période.
Aujourdhui au nombre de moins dun millier, les combattants concernés attendent quil soit mis fin à cette injustice et à cette inégalité injustifiables. Il conviendrait donc dinscrire dès le budget de 1998 une mesure de rattrapage depuis lorigine des pensions gelées.
En dépit des services rendus et des sacrifices consentis, la France a appliqué aux combattants ressortissants des Etats anciennement placés sous sa souveraineté un régime restrictif dévolution des pensions militaires dinvalidité concédées notamment au titre des conflits de 1914-1918 et de 1939-1945.
Connu sous lappellation de cristallisation des pensions, ce régime consiste en un blocage de la valeur du point dindice à celle fixée à la date dindépendance des Etats concernés, la seule exception visant les pensionnés de guerre ressortissants de ces Etats et domiciliés en France de manière continue depuis le 1er janvier 1963, lesquels peuvent percevoir leur pension au taux payable en France, en vertu de dérogations accordées chaque année par décret. La cristallisation des pensions a été prévue par larticle 170 de lordonnance n° 58-1374 du 30 décembre 1958 portant loi de finances pour 1959 (pour les Etats dIndochine : Vietnam, Cambodge et Laos) et par larticle 71 de la loi n° 59-1454 du 26 décembre 1959 portant loi de finances pour 1960 (pour les autres pays).
A lheure actuelle, environ 38 000 anciens combattants et ayants-cause sont soumis à la cristallisation de leurs pensions, lesquelles ont toutefois fait lobjet dun certain nombre de revalorisations. Des majorations en pourcentage ont, en effet, été accordées, de façon ponctuelle, aux nationaux des Etats dAfrique subsaharienne à partir de 1971 et aux Etats du Maghreb à partir de 1981.
Au titre de la loi de finances pour 1993, une mesure spécifique de revalorisation de 8,2 % des pensions servies aux anciens militaires de larmée française citoyens de la République du Sénégal a été prise à la suite de la condamnation de la France par le Comité des droits de lhomme de lONU qui avait estimé que la cristallisation était contraire au principe de non discrimination établi par larticle 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966.
Le cinquantenaire des débarquements et de la Libération de la France a conduit à la dernière des revalorisations générales, inscrite dans la loi de finances pour 1995 et modulée en fonction du type de prestation, le Gouvernement ayant souhaité faire un geste envers ceux qui sont les plus atteints au plan physique et pour lesquels le droit à réparation mérite une meilleure application.
Les pensions militaires dinvalidité et les pensions civiles et militaires de retraite ont ainsi été revalorisées de 4,75 % au 1er septembre 1994 et les pensions des invalides avec allocation de grand mutilé de 20 % au 1er janvier 1995. Par ailleurs, une mesure de revalorisation de 30 % de la retraite du combattant au 1er janvier 1995 a permis de prendre en compte tous les anciens combattants ayant lâge de percevoir cette retraite (65 ans), quels que soient leur origine géographique ou leur pourcentage dinvalidité.
Enfin, la loi de finances pour 1996 a levé pour une année la forclusion frappant depuis 1959 les demandes de pension militaire dinvalidité, de révision de pension militaire dinvalidité et de retraite du combattant déposées par les anciens combattants originaires des Etats de lex-Indochine française. Cette mesure a été prorogée jusquau 31 décembre 1997.
En dépit des revalorisations intervenues en 1994-1995, la valeur du point de pension cristallisée reste extrêmement faible dans la plupart des pays. Il est donc de la plus élémentaire justice de décristalliser ces pensions. Certes, on peut craindre quune augmentation brutale de cette valeur soit déstabilisante dans le contexte local. Cependant, il devrait être possible de programmer un rattrapage tenant compte de la spécificité de chaque pays et de la parité de pouvoir dachat des pensions. Un tel mécanisme permettrait, dans le respect des équilibres financiers, de témoigner la reconnaissance de la Nation envers ceux qui lont défendue et libérée. Il ne comporte pas non plus les mesures annoncées par le secrétaire dEtat visant à permettre le rachat des cotisations des périodes de stage effectuées par ces combattants dans les écoles de rééducation professionnelle de lONAC avant 1969 et à réduire de ces périodes la durée dassurance exigée pour le bénéfice dune retraite au taux plein.
Les conditions dattribution de la carte de combattant aux anciens dAFN est une source ancienne de contentieux entre les associations représentatives du monde combattant et les Gouvernements successifs. Il convient de rappeler que ces conditions durent être adaptées, dès 1974, aux caractéristiques du conflit dAfrique du Nord, avec linstauration dune procédure exceptionnelle permettant des demandes de carte individuelles à raison de la participation à des actions de feu ou de combat.
La loi du 4 janvier 1993 relative aux conditions dattribution de la carte du combattant a, in fine, réduit de 6 (soit 36 points) à 5 (soit 30 points) le nombre dactions de feu ou de combat exigé dans le cadre du décompte en points de la durée de présence en unité combattante. Certaines difficultés demeurant pour un grand nombre de demandeurs, qui ne parvenaient pas à totaliser ce nombre minimum de points, le Gouvernement dalors devait décider, par un arrêté du 30 mars 1994, dassouplir encore les conditions dobtention de la carte. Cet arrêté prévoyait ainsi lattribution à tous les anciens combattants ayant participé aux opérations dAFN une majoration de points en fonction du temps de service accompli (4 points par trimestre de présence effective avec un maximum de 20 points, chaque trimestre commencé étant réputé avoir été effectué en totalité), sans toutefois que celle-ci puisse, à elle seule, entraîner lattribution de la carte. Le Gouvernement attendait de cette mesure quelle permette de donner une suite favorable à environ 25 % des demandes rejetées jusqualors et, par conséquent, dattribuer, dans un délai très rapide, environ 75 000 cartes nouvelles. A terme, lobjectif était de délivrer 120 000 cartes de plus que dans les conditions antérieures. Le réexamen des demandes de cartes précédemment rejetées, effectué à partir du mois de juin 1994, permit dattribuer environ 35 000 cartes nouvelles.
Ce résultat nest évidemment pas apparu satisfaisant, eu égard notamment aux ambitions attachées à lorigine à la nouvelle procédure. Cest pourquoi le Front Uni des associations représentatives des anciens combattants dAFN a souhaité remettre à létude le positionnement comparé des unités dans lesquelles étaient affectés les militaires du contingent et des brigades de gendarmerie, lesquelles ont été reconnues comme unités combattantes. Le ministère des anciens combattants a cependant fait observer quune étude réalisée en ce sens par le service historique de larmée de terre avait montré que, loin de réduire les inégalités entre unités, lapplication dun tel critère de territorialité pour lattribution de la carte du combattant en introduirait de nouvelles et provoquerait, en outre, un nivellement de nature à dévaloriser la carte du combattant.
Il faut rappeler, en effet, que la situation comparée des anciens combattants dAFN par rapport à ceux des autres conflits montre que ceux-ci ne sont pas défavorisés dans lattribution de la carte du combattant. Ainsi, 63 % des effectifs mobilisés en AFN ont reçu la carte du combattant, contre 52 % pour le conflit de 1939-1945 et 55 % pour le conflit 1914-1918. La proportion des cartes attribuées par rapport aux demandes est de 76 % pour les anciens dAFN, alors quelle est respectivement de 81 % et de 92 % pour les deux autres conflits.
Il convient également de garder à lesprit la nécessité de sauvegarder la valeur de la carte du combattant en veillant à conserver des critères suffisamment rigoureux dattribution. Pour autant, il faut pouvoir répondre aux caractéristiques dune guerre dans laquelle les critères classiques dexposition au danger nétaient pas réunis. Cest ainsi que le Front Uni a demandé, en particulier, que soit retenu un critère de territorialité en accordant la carte de combattant à tous les titulaires du titre de reconnaissance de la Nation, cest-à-dire sur la base dun stationnement pendant au moins trois mois en AFN, en considération de linsécurité généralisée qui y régnait, et ceci sans que les intéressés aient besoin dêtre crédités dune action de feu ou de combat collective. Après quun groupe de travail se fut penché sur ces propositions, un nouvel arrêté du 14 mai 1997 a ainsi permis dattribuer un quota de 12 points pour la possession du titre de reconnaissance de la Nation et de 6 points pour celle de la médaille commémorative des opérations en AFN, sous réserve cependant de pouvoir justifier dau moins une action de feu ou de combat collective. Ces points sont cumulables avec ceux attribués en application de larrêté du 30 mars 1994. Le dernier bilan de ce nouveau dispositif montre que 5 000 cartes supplémentaires ont été attribuées.
Les associations nétant toujours pas pleinement satisfaites des conditions dattribution de la carte de combattant aux anciens dAFN, lactuel Gouvernement a engagé une nouvelle concertation qui trouve sa traduction dans la mesure annoncée le 17 octobre 1997. Il a été décidé, comme on la vu, de fixer une présence de 18 mois en AFN comme condition alternative à la participation à une action de feu ou de combat.
Le rapporteur insiste sur la nécessité de ne pas galvauder la carte du combattant en la distribuant de façon trop large. Cependant il lui paraît nécessaire de faire en sorte que le temps de présence en Afrique du Nord soit ramené à 12 mois au lieu de 18 actuellement pour pouvoir prétendre à la carte danciens combattants.
Il nen demeure pas moins, cependant, que la meilleure base de règlement de cette question demeure les propositions présentées par le Front Uni en octobre 1996, que le ministre de lépoque, M. Pierre Pasquini, avait refusées après les avoir acceptées par lintermédiaire de son cabinet.
Sagissant de cette question, il faut avant tout insister sur lurgence quil y a à prendre une mesure, faute de quoi le nombre de bénéficiaires potentiels diminuera sensiblement au cours des prochaines années.
Depuis 1987, la troisième génération du feu considère que le respect de légalité des droits devrait conduire à accorder à des combattants, dont la reconnaissance avait déjà été malaisée, une mesure majeure de réparation du préjudice subi au moyen dune retraite anticipée.
En conformité avec la disposition ayant permis aux anciens combattants des générations précédentes de prendre leur retraite de manière anticipée à lâge de soixante ans, alors que lâge légal était fixé à soixante-cinq ans (loi du 21 novembre 1973), les associations représentant les anciens combattants dAfrique du Nord demandent ainsi que lâge légal de la retraite de ces combattants soit avancé avant lâge légal en vigueur de soixante ans, en proportion du temps quils ont passé sous les drapeaux.
Le Front Uni de ces associations considère quune telle mesure constituerait un témoignage tangible de la reconnaissance de la Nation à légard de ceux qui, pour elle, ont sacrifié de longs mois de leur jeunesse, de leur force physique et de leur santé aux opérations de maintien de lordre en Afrique du Nord. Il souligne également que le départ en retraite anticipée dune grande partie de la génération ayant été appelée en AFN permettrait sans doute daméliorer la situation de lemploi et du régime dassurance chômage. Les incidences positives sur les finances publiques seraient ainsi de nature à compenser le surcoût de la liquidation de pensions de vieillesse avant lâge de soixante ans, dans un contexte où la durée de cotisation exigée pour bénéficier dune retraite au taux plein est progressivement allongée.
Le rapporteur considère que cette revendication exprime bien les sentiments dune génération entrée dans lâge adulte au moment des conflits de Tunisie, du Maroc et dAlgérie, ayant servi la France, durant de longues périodes le plus souvent et, qui, au terme de leur vie active, se voit fragilisée par les évolutions du marché du travail. Il est donc juste daccorder le droit à la retraite anticipée professionnelle à ces ressortissants.
Le chiffrage dune telle mesure a été la source, au cours de ces dernières années, dune regrettable querelle mêlant les associations danciens combattants dAFN, les parlementaires et les pouvoirs publics. Des estimations très divergentes ont en effet été produites : le ministère des anciens combattants estimait le coût de la retraite anticipée à environ 80 à 100 milliards de francs, le ministère du budget avançait le chiffre de 120 à 130 milliards, tandis que le Front Uni considérait que le dispositif serait peu coûteux du fait de la substitution de chômeurs indemnisés aux bénéficiaires de la retraite anticipée.
Face à cette situation de blocage, le précédent Gouvernement avait mis en place une commission tripartite comprenant des représentants du monde combattant, des parlementaires et des membres de ladministration, chargée de chiffrer le coût dune mesure de retraite anticipée. Le rapporteur de cette commission avait évalué le coût net total dune telle mesure à 151 milliards de francs en valeur 1996 pour lensemble de la période 1996-2004. Le Front Uni proposait, quant à lui, un mécanisme plus restrictif quune retraite anticipée générale, notamment en ne retenant que les assurés justifiant de quarante annuités de cotisations dassurance vieillesse, pour un coût quil estimait inférieur à 40 milliards de francs (ladministration évaluant quant à elle à près de 100 milliards de francs le chiffrage de cette contre-proposition).
Lélection dune nouvelle majorité en juin 1997 a ouvert un grand espoir alors que le précédent Gouvernement sétait contenté détendre le champ dapplication du fonds de solidarité créé en 1992 en instituant une allocation de préparation à la retraite comme substitut à une mesure de retraite anticipée.
Cet espoir était motivé, entre autres, par les engagements pris au cours de la campagne électorale en faveur de la généralisation du mécanisme de préretraite qui bénéficie aux salariés totalisant quarante annuités dassurance vieillesse.
Pourtant, le projet de budget des anciens combattants pour 1998 na comporté aucune avancée en matière de retraite anticipée des anciens dAFN. Celui pour 1999 ne le prévoit pas davantage.
Largumentaire du secrétariat dEtat pour sopposer à cette demande sarticule autour des points suivants.
Selon le secrétariat dEtat, laction du Parlement et du Gouvernement sest portée en priorité sur lamélioration de la situation des anciens combattants chômeurs en fin de droits réunissant 160 trimestres dassurance. Par ailleurs, afin de leur garantir un revenu mensuel dun montant équivalent à celui dune retraite de 5600 francs, larticle 109 de la loi de finances pour 1998 a ainsi institué, dans le cadre du Fonds de solidarité, un taux majoré dallocation différentielle. Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit une mesure concernant les anciens combattants encore en activité (ARPE).
Une proposition de loi du sénateur Guy Fischer, discutée au Sénat le 29 juin 1998, visait à permettre la liquidation de la retraite au taux plein pour les anciens combattants en situation de chômage de longue durée justifiant de quarante annuités validées, dans lesquelles sont comptés les trimestres passés en Afrique du Nord. Selon le secrétariat dEtat, les raisons pour sopposer à cette proposition de loi seraient les suivantes. Les retraites complémentaires relevant de systèmes conventionnels et non de mesures législatives, la proposition de loi qui, certes, incitait le Gouvernement à trouver des solutions positives auprès des caisses complémentaires, ne visait que les seules retraites du régime général dassurance vieillesse. La retraite susceptible dêtre accordée de façon anticipée naurait donc pas dépassé 5.130 francs en moyenne. Or, la plupart des anciens combattants visés par la proposition de loi perçoivent actuellement des revenus de remplacement plus avantageux, que ce soit au titre de lallocation chômeurs âgés (dun montant moyen de 7.726 francs par mois) et au titre du Fonds de solidarité (allocation différentielle garantissant un revenu de 5.600 francs par mois).
Conscients de cette situation, les auteurs de la proposition de loi offraient dailleurs aux anciens combattants chômeurs en fin de droits et justifiant de quarante annuités de cotisations validées, un régime optionnel : soit le dispositif de retraite anticipée, soit le maintien des mesures de solidarité.
Or, le secrétariat dEtat fait valoir le fait quune telle option nest pas autorisée par les législations instituant les revenus de remplacement versés aux chômeurs, qui prévoient la suppression automatique de ces prestations dès que les conditions du droit à la retraite sont remplies. Dès lors, ladoption de la proposition de loi aurait signifié que la liquidation doffice de la retraite avant 60 ans aboutissait pour la plupart des personnes concernées à une diminution de leurs revenus. Selon le secrétariat dEtat, plus de 40.000 anciens combattants se seraient ainsi trouvés dans une situation plus défavorable, alors que la proposition de loi prévoyait une amélioration pour 15.000 dentre eux.
Cest cette conséquence inévitable, issue des dispositions du code du travail (article L. 351-19) et de larticle 125 (modifié en 1995, 1996 et 1997) de la loi de finances pour 1992 que le secrétariat dEtat aurait voulu éviter en faisant en sorte que la proposition de loi ne puisse pas être adoptée en invoquant, au nom du Gouvernement, lirrecevabilité financière.
Lors de son intervention devant le Congrès de la FNACA le 18 octobre 1998, le rapporteur sest exprimé dans les termes suivants :
Jinterviendrai avec force lors des débats parlementaires afin que les anciens combattants puissent bénéficier de la retraite anticipée avant 60 ans en fonction du temps passé sous les drapeaux en Afrique du Nord.
Je précise que dans mon esprit, il sagit dun droit et non dune obligation. Cette question est dune urgence extrême, et il est absolument indispensable que les anciens combattants, qui ont cotisé quarante annuités, puissent bénéficier de la retraite anticipée à taux plein, complémentaire comprise. 1999 est la dernière année au cours de laquelle cette question peut être prise en compte.
Il apparaît clairement que les arguments invoqués par le secrétariat dEtat ne sont pas fondés du point de vue juridique. Dans une perspective politique, la question de la retraite anticipée ne peut être plus longtemps passée sous silence.
Il faut rappeler, à cet égard, que M. Lionel Jospin lui-même dans une lettre en date du 8 mai 1997 adressée au Président de la Fédération nationale des anciens combattants, M. Wladyslas Marek notait : Dans un premier temps, nous nous engageons à accorder la retraite anticipée pour les chômeurs en fin de droits justifiant de quarante annuités de cotisations diminuées du temps passé en Afrique du Nord. Cette mesure constituerait un début de reconnaissance envers les anciens combattants dAfrique du Nord et permettrait de répondre à un certain nombre de cas difficiles.
CONCLUSION
La présentation du projet de budget des anciens combattants pour 1999 a provoqué, de façon légitime, un réel mécontentement au sein des associations représentatives du monde combattant et na pas manqué de susciter un certain étonnement de la part dun grand nombre de parlementaires.
Certes, toutes les revendications ne peuvent sans doute pas être satisfaites au cours dune même année pour des raisons budgétaires évidentes. Cest pourquoi il est souhaitable de hiérarchiser correctement les priorités et de privilégier les mesures concrètes. La période de relative aisance qua connue il y a quelques années le ministère des anciens combattants en termes de moyens budgétaires et en personnel, liée à la diminution du nombre des pensionnés et à la possibilité pour le ministère de conserver les crédits non utilisés liés à cette évolution, est aujourdhui révolue.
En létat, le projet de budget pour 1999 apparaît inacceptable et nécessite de la Représentation nationale quelle réclame des avancées importantes au nom des anciens combattants. Cette démarche ne consiste pas, bien entendu, à militer pour le maintien, voire laugmentation de dépenses qui napparaîtraient plus justifiées, mais à attirer lattention de lAssemblée nationale sur :
· lapplication de lengagement solennel de la Nation par la loi du 31 mars 1919 sur le droit à réparation et ce que cela implique dans le cadre de légalité des droits entre générations de combattants ;
· les distorsions et écarts accumulées vis-à-vis de cet engagement de la Nation, qui ont favorisé au cours des dernières années lémergence et le durcissement de véritables contentieux opposant le secrétariat dEtat au monde combattant.
Nombreux sont les parlementaires qui, se sentant proches des aspirations du monde combattant, peuvent par leurs actions contribuer à la résorption dune partie de ce contentieux, sans pour autant entraîner des coûts financiers insurmontables pour le budget de lEtat.
Labsence regrettable de réelle mesure nouvelle dans le budget de 1999 - le deuxième présenté par le Gouvernement soutenu par la nouvelle majorité - risque dêtre interprétée par le monde combattant comme un reniement intolérable. Les engagements pris doivent être tenus.
Le projet de budget doit être amendé pour 1°) permettre la suppression du passage de six mois dans lallocation différentielle pour pouvoir prétendre à lallocation de préparation à la retraite, 2°) prévoir le relèvement de la référence servant de base de calcul du plafond majorable des rentes mutualistes à 105 points dindice de PMI (au lieu de 100), 3°) ramener le temps de présence en Afrique du Nord nécessaire pour pouvoir prétendre à la carte de combattant de 18 à 12 mois, 4°) permettre à tous les anciens dAFN de faire valoir leur droit à la retraite anticipée, 5°) rétablir les crédits sociaux de lONAC à leur niveau prévu en loi de finances initiale pour 1997.
Par ailleurs, le rapporteur souhaite réaffirmer avec force que le secrétariat dEtat doit demeurer distinct du ministère de la défense. Il faut, en la matière, faire respecter quelques principes simples et essentiels parmi lesquels figurent :
* la nécessaire sauvegarde de la spécificité françaises du monde combattant,
* le respect de limprescriptible droit à réparation,
* le maintien dun ministère et dun budget autonomes des anciens combattants dans le budget de lEtat,
* enfin la reconnaissance concrète du rôle du monde des anciens combattants.
TRAVAUX DE LA COMMISSION
La commission a examiné, sur le rapport pour avis de M. Maxime Gremetz, les crédits des anciens combattants pour 1999, au cours de sa première séance du mercredi 4 novembre 1998.
Après lexposé du rapporteur pour avis, M. François Rochebloine a regretté que le secrétaire dEtat nait pas été auditionné par la commission et a souligné certains points positifs du budget : la reconnaissance de la notion de guerre pour les événements dAlgérie, louverture du dispositif ARPE à tous les anciens combattants totalisant quarante annuités de cotisations ainsi que le dégagement de 20 millions de francs pour cette mesure, enfin, le rétablissement des crédits sociaux de lONAC diminués en 1998.
De nombreux points négatifs et de graves insuffisances doivent cependant être relevés :
- lévolution à la baisse des crédits globaux;
- la non-suppression de la période de stage de six mois pour le passage de lallocation différentielle à lallocation de préparation à la retraite (APR);
- linsuffisante augmentation (de 95 à 100 points) de la référence servant de base au calcul du plafond majorable, qui devrait au moins être portée à 102 points dindice de pension militaire dinvalidité;
- la non-réduction du temps de présence nécessaire en Afrique du Nord à lobtention de la carte du combattant;
- labsence de mesures en matière de retraite anticipée, qui aurait pu, dans un premier temps, être ouverte aux anciens combattants dAlgérie, chômeurs en fin de droits;
- la non-résolution des problèmes de calcul du rapport constant.
Pour toutes ces raisons, le groupe UDF, malgré la bonne volonté manifeste du secrétaire dEtat, ne pourra pas approuver le budget en létat.
Le président Jean Le Garrec a reconnu que laudition de M. Jean-Pierre Masseret aurait permis déclairer certaines de ces questions, mais a rappelé que lordre du jour très chargé de la commission navait pas permis cette audition.
M. Denis Jacquat sest interrogé sur le calendrier retenu pour le règlement des demandes spécifiques des anciens combattants dAlsace-Moselle, dont beaucoup sont aujourdhui très âgés.
M. Georges Colombier, après sêtre félicité de la qualité du dialogue entre le secrétaire dEtat et le monde combattant et de la mise en place dune politique de la mémoire servie par la création demplois jeunes, a souhaité que le budget prenne en compte les mesures suivantes :
- laugmentation à 102 points dindice PMI de la référence servant de base de calcul du plafond majorable de la rente mutualiste;
- laccroissement des crédits consacrés au financement du mécanisme ARPE;
- la suppression du stage de six mois prévu pour le passage à lAPR;
- louverture du droit à la retraite anticipée pour les anciens combattants dAlgérie;
- labaissement à quinze mois du temps de présence nécessaire en Afrique du Nord pour lobtention de la carte du combattant;
- une transparence accrue pour le calcul du rapport constant;
- la modification des conditions dattribution du titre de reconnaissance de la Nation (TRN), comme le propose le rapporteur;
- la simplification des modalités dattribution de la carte de combattant volontaire de la Résistance (CVR);
- laffirmation dun droit à réparation.
Pour toutes ces raisons, le groupe DL ne votera pas le budget.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin a approuvé la position et les propositions damendements du rapporteur, notamment en ce qui concerne la suppression du délai de six mois pour le passage à lAPR, labaissement du temps de service nécessaire pour lobtention de la carte du combattant et la nécessaire restauration des crédits sociaux de lONAC.
En ce qui concerne la retraite anticipée, il serait intéressant de disposer dun chiffrage de lévolution du coût de la mesure, qui concernera nécessairement un nombre de plus en plus réduit de personnes, et notamment dune évaluation du coût des propositions de M. François Rochebloine, qui tend à limiter la mesure aux seuls chômeurs en fin de droits.
En tout état de cause, le groupe RPR ne peut pas approuver ce budget en létat.
M. Jean-Jacques Weber, après avoir fait part de ses critiques concernant labsence de mesures relatives à la retraite anticipée pour les anciens combattants dAFN et linsuffisance du relèvement du taux de la rente mutualiste, a souhaité une clarification des critères dattribution des pensions de lONAC.
M. Alain Néri a constaté que le budget marquait la volonté du secrétaire dEtat daméliorer les conditions de vie des anciens combattants et de prolonger les efforts déjà entrepris en 1998.
En ce qui concerne plus particulièrement la retraite anticipée, on peut considérer que les engagements pris par le Premier ministre ont été tenus puisque, grâce à un amendement au projet de loi de finances en 1998, 5 600 francs nets par mois ont été accordés à tous les chômeurs en fin de droits anciens combattants dAfrique du Nord. Le présent budget propose une nouvelle avancée significative sur ce problème en créant un droit daccéder au mécanisme ARPE pour tous les anciens combattants dAFN ayant cotisé pendant quarante ans, en faisant en sorte que le temps du service soit compris dans la comptabilisation des trimestres de cotisations.
Le budget pourrait cependant être amélioré sur un certain nombre de points :
- le relèvement à 102 points (au lieu des 100 points proposés) de la référence servant de base au calcul du plafond majorable de la rente mutualiste,
- la baisse de dix-huit à quinze mois pour le temps de présence nécessaire à lattribution de la carte de combattant dAFN,
- laugmentation de 5 millions de francs des crédits sociaux de lONAC afin de retrouver leur niveau de 1997,
- la suppression du stage de six mois en allocation différentielle nécessaire pour pouvoir bénéficier de lallocation de préparation à la retraite.
Le groupe socialiste approuvera le budget des anciens combattants pour 1999.
En réponse aux intervenants, M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, a donné les indications suivantes :
- Un groupe de travail devrait être constitué en 1999 afin dexaminer les problèmes spécifiques aux anciens combattants dAlsace-Moselle.
- Concernant le rapport constant, la réflexion est actuellement au point mort, le groupe de travail qui a été constitué sur cette question ne se réunissant pas de manière régulière.
- Les chiffrages en matière de retraite anticipée restent très variables selon les modes de calcul ; le dernier chiffrage fourni par les associations évalue le coût de la mesure pour les personnes encore concernées à environ 10 milliards de francs, tandis que les chiffrages du secrétariat dEtat oscillent entre 120 à 130 milliards de francs.
- Un accord semble pouvoir se dégager au sein de la commission en faveur, dune part, du relèvement à 102 points de la référence servant de base au calcul du plafond majorable de la rente mutualiste et, dautre part, de labaissement à quinze mois de la durée minimale nécessaire pour lobtention de la carte dancien combattant dAFN.
- Le mécanisme ARPE proposé par le projet de budget ne concernera que 401 personnes dici trois ans, ce qui est nettement insuffisant, dautant quil ne sapplique pas aux chômeurs.
Après avoir considéré que ses demandes nétaient pas maximalistes, M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, a confirmé quil ne pouvait pas approuver le budget en létat et a rappelé que le Congrès de la FNACA avait solennellement demandé aux parlementaires de rejeter tout budget qui ne contiendrait pas de mesures relatives à la retraite anticipée.
La commission est passée ensuite à lexamen des amendements.
Le président Jean Le Garrec a indiqué que les amendements dont la commission était saisie nétaient pas recevables au regard de larticle 40 de la Constitution au respect duquel il est tenu de veiller et quen conséquence, après leur discussion, il les déclarerait irrecevables et ne les mettrait pas aux voix.
M. Georges Colombier a souligné que lobjectif visé par la présentation des amendements était douvrir le débat sur des questions essentielles pour les droits des anciens combattants.
M. François Rochebloine a exprimé son désaccord sur la décision de ne pas laisser la commission se prononcer sur les amendements déposés, en considérant quil appartient à la seule commission des finances de juger de leur recevabilité.
M. Bernard Accoyer a vivement regretté que les amendements ne soient pas mis aux voix.
Le président Jean Le Garrec a rappelé que larticle 86, alinéa 4, du Règlement de lAssemblée nationale donne autorité à tout président de commission dapprécier la recevabilité financière des amendements présentés dans sa commission.
M. Alain Néri a proposé que le rapporteur reprenne dans son rapport lensemble des propositions exprimées dans les amendements.
Le rapporteur pour avis a rappelé que, lors de lexamen des crédits des anciens combattants et victimes de guerre pour 1998, la commission avait adopté trois amendements en dépit de leurs implications financières certaines.
M. Alain Néri a noté que la situation était alors différente puisque le financement des trois amendements adoptés lannée dernière avait été prévu dans le vote de larticle déquilibre, le Gouvernement ayant décidé daccorder 40 millions de francs de crédits supplémentaires au budget des anciens combattants afin de satisfaire certaines demandes.
Le président Jean Le Garrec a proposé que les groupes expriment clairement leur avis sur chaque amendement, et que le compte rendu de la commission fasse ainsi état de la position de chacun.
Article 45
(Titre IV, Etat B - anciens combattants)
Mesures nouvelles
M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, a présenté un amendement visant à augmenter les crédits sociaux de lONAC de 5 millions de francs afin de les rétablir à leur niveau de 1997.
Les groupes socialiste, communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en sa faveur par les voix de MM. Alain Néri, Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier.
Le président Jean Le Garrec a déclaré lamendement irrecevable en application de larticle 86, alinéa 4 du Règlement.
Article 76
(article L. 321-9 du code de la mutualité)
Relèvement du plafond donnant lieu à majoration de la retraite mutualiste du combattant
La commission a examiné deux amendements, lun de M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, visant à augmenter le montant de la rente mutualiste donnant lieu à majoration de lEtat en portant la référence servant de calcul à 105 points dindice de pension militaire dinvalidité (PMI), lautre de M. François Rochebloine visant à porter cette référence à 102 points dindice ( au lieu de 100 comme cela est prévu dans le projet de loi de finances pour 1999).
M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, a indiqué que laugmentation de la référence à 102 points dindice de PMI lui paraissait raisonnable et a retiré son amendement. Les groupes socialiste, communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en faveur de cette proposition par les voix de MM. Alain Néri, Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier.
Le président Jean Le Garrec a déclaré lamendement irrecevable en application de larticle 86, alinéa 4 du Règlement.
Après larticle 76
La commission a examiné un amendement présenté par M. François Rochebloine visant à mettre fin aux disparités observées dans le montant des pensions entres des anciens combattants souffrant pourtant de handicaps similaires. Les groupes socialiste, communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en faveur de cette proposition par les voix de MM. Alain Néri, Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier.
Le président Jean Le Garrec a déclaré lamendement irrecevable en application de larticle 86, alinéa 4 du Règlement.
La commission a ensuite examiné trois amendements, lun de M. Maxime Gremetz, visant à abaisser le temps de présence nécessaire en Afrique du Nord de dix-huit à douze mois pour pouvoir prétendre à lattribution de la carte de combattant, le deuxième identique de M. François Rochebloine ayant le même objet, et un troisième amendement - de repli - de M. François Rochebloine prévoyant un abaissement du temps de présence à quinze mois.
Les groupes socialiste, communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en faveur de la proposition contenue dans lamendement prévoyant labaissement de la durée de service à quinze mois, par les voix de MM. Alain Néri, Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier, après que le rapporteur et M. François Rochebloine ont retiré leurs amendements fixant cette durée à dix-huit mois.
La commission a ensuite examiné un amendement de M. Maxime Gremetz visant à accorder la retraite anticipée professionnelle à tous les anciens combattants dAfrique du Nord.
M. Alain Néri a estimé que la proposition contenue dans cet amendement était déjà satisfaite grâce à la mesure concernant lARPE figurant à larticle 75 du projet de loi de finances pour 1999.
M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, a, au contraire, considéré que lARPE ne concernerait que les salariés et ne bénéficieraient donc pas aux anciens combattants chômeurs. Or lamendement déposé vise à accorder un droit à la retraite anticipée pour lensemble des anciens combattants, quils soient chômeurs ou quils exercent une activité professionnelle.
Les groupes communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en faveur de lamendement par les voix de Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier. M. Alain Néri a donné, au nom du groupe socialiste, un avis contraire.
Le président Jean Le Garrec a déclaré lamendement irrecevable en application de larticle 86, alinéa 4 du Règlement.
La commission a ensuite examiné un amendement de repli, présenté par M. François Rochebloine, et visant à accorder la retraite anticipée aux anciens combattants chômeurs en fin de droits. Les groupes communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en faveur de lamendement par les voix de M. Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier. M. Alain Néri a donné, au nom du groupe socialiste, un avis contraire pour le même motif que celui avancé précédemment.
Le président Jean Le Garrec a déclaré lamendement irrecevable en application de larticle 86, alinéa 4 du Règlement.
M. François Rochebloine a retiré un amendement visant calculer la pension des assurés ayant participé au delà de la durée légale de leur service militaire entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962 aux opérations effectuées en Afrique du Nord, en tenant compte du taux normalement applicable à lâge de 65 ans lorsque, sur leur demande, leur pension est liquidée par anticipation.
La commission a examiné deux amendements, lun présenté par M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, lautre par M. François Rochebloine, visant tous deux à supprimer la condition de perception pendant une période de six mois consécutifs de lallocation différentielle pour pouvoir ensuite prétendre à lobtention de lallocation de préparation à la retraite (APR).
Les groupes socialiste, communiste, RPR, UDF et DL se sont exprimés en faveur de lamendement, par les voix de MM. Alain Néri, Patrick Malavieille, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, MM. François Rochebloine et George Colombier.
Le président Jean Le Garrec a déclaré lamendement irrecevable en application de larticle 86, alinéa 4 du Règlement.
A lissue de lexamen de ces amendements, M. Maxime Gremetz, rapporteur pour avis, a déclaré quil sabstiendrait sur le vote des crédits des anciens combattants et victimes de guerre pour 1999.
M. Georges Colombier, au nom des groupes UDF et DL, a émis un avis défavorable, en précisant que cette position pouvait être révisée si les mesures nécessaires étaient annoncées en séance publique dans le sens souhaité par les amendements présentés.
M. Alain Néri a émis, pour le groupe socialiste, un avis favorable.
M. Patrick Malavieille a déclaré que le groupe communiste sabstenait.
La commission a donné un avis favorable à ladoption des crédits des anciens combattants et victimes de guerre pour 1999 et des articles 75 et 76 du projet de loi de finances.
ANNEXES
ANNEXE 1
Effectifs budgétaires
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Emplois
|
Evolutions
|
Effectifs
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Ministère
Administration centrale
Services déconcentrés
Etablissements publics
INI
ONAC
Administratifs
Etablissements
Total
|
2 657
757
1 900
1 908
373
1 535
805
730
4 565
|
2 589
738
1 851
1 911
376
1 535
804
731
4 500
|
2 545
716
1 829
1 950
382
1 568
804
764
4 495
|
2 507
698
1 809
1 977
385
1 592
804
788
4 484
|
2 427
637
1 790
1 995
386
1 609
804
805
4 422
|
- 18 %
- 10,8 %
- 20,7 %
- 1,0 %
- 0,0 %
- 1,3 %
- 0,5 %
- 2,1 %
- 11,7 %
|
- 2,6 %
- 2,5 %
- 2,6 %
0,2 %
0,8 %
0,0 %
- 0,1 %
0,1 %
- 1,4 %
|
- 1,7 %
- 3 %
- 1,2 %
2,0 %
1,6 %
2,1 %
0,1 %
0,0 %
4,1 %
|
- 1,5 %
- 2,5 %
- 1,1 %
1,4 %
0,8 %
1,5 %
0,0 %
3,1 %
- 0,2 %
|
- 3,2 %
- 8,7 %
- 1,1 %
0,9 %
0,3 %
1,1 %
0,0 %
2,2 %
- 1,4 %
|
Variation des effectifs
|
|
|
Ministère
Administration centrale
Services déconcentrés
Etablissements publics
INI
ONAC
Administratifs
Etablissements
Total
|
- 587
- 92
- 495
- 20
0
- 20
- 4
- 16
- 607
|
- 68
- 19
- 49
3
3
0
- 1
1
- 65
|
- 44
- 22
- 22
39
6
33
0
33
- 5
|
- 38
- 18
- 20
27
3
24
0
24
- 11
|
- 80
- 61
- 19
18
1
17
0
17
- 62
|
|
|
|
|
|
* Maisons de retraites et écoles de rééducation professionnelle
Source : Rapport de la Cour des comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 2
Evolution des effectifs budgétaires et réels du secretariat detat
de 1993 à 1997
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Administration centrale
|
Services déconcentrés
|
Total SEAC
|
Situation au 31/12 de lannée
|
Effectifs budgétaires
A
|
Effectifs réels
B
|
Ecarts
A - B
|
Effectifs budgétaires
A
|
Effectifs réels
B
|
Ecarts
A - B
|
Effectifs budgétaires
A
|
Effectifs réels
B
|
Ecarts
A - B
|
1993
|
757
|
768
|
- 11
|
1 900
|
2 061
|
- 161
|
2 657
|
2 829
|
- 172
|
1994
|
738
|
722
|
16
|
1 851
|
1 917
|
- 66
|
2 589
|
2 639
|
- 50
|
1995
|
716
|
713
|
3
|
1 829
|
1 849
|
- 20
|
2 545
|
2 562
|
- 17
|
1996
|
698
|
700
|
- 2
|
1 809
|
1 773
|
36
|
2 507
|
2 473
|
34
|
1997
|
637
|
695
|
- 58
|
1 790
|
1 666
|
124
|
2 427
|
2 361
|
66
|
Evol. 97/93
|
-- 15,9 %
|
- 9,5 %
|
|
- 5,8 %
|
- 19,2 %
|
|
- 8,7 %
|
- 16,5 %
|
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 3
Interventions en faveur de la mémoire de linformation historique
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
|
Chapitres
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Fêtes nationales cérémonies publiques
|
41-91
|
1,82
|
2,50
|
2,03
|
2,84
|
4,93
|
4,04
|
2,75
|
2,23
|
|
|
Information historique
|
43-02
|
49,57
|
44,89
|
18,90
|
17,55
|
14,54
|
12,40
|
13,09
|
11,56
|
7,23
|
6,14
|
Mission du cinquantenaire
|
43-50
|
|
|
100,00
|
100,00
|
37,00
|
20,00
|
|
|
|
|
Remise en état des nécropoles
|
57-91-20
|
|
|
3,00
|
2,44
|
7,81
|
5,56
|
10,46
|
7,08
|
11,58
|
5,55
|
Total mémoire et information historique
|
|
51,39
|
46,30
|
124,40
|
122,03
|
62,19
|
40,13
|
28,48
|
22,69
|
21,56
|
13,92
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 4
Subventions de fonctionnement à lONAC et à lINI
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
ONAC : contrib. frais admn. chap. 36-51
|
210,41
|
210,41
|
216,41
|
216,41
|
221,74
|
221,74
|
227,28
|
227,28
|
225,81
|
225,81
|
INI : contrib. frais admn. chap. 36-52
|
36,67
|
36,67
|
39,50
|
39,50
|
40,27
|
40,27
|
41,32
|
41,32
|
41,52
|
41,52
|
Total subventions de fonctionnement
|
247,08
|
247,08
|
255,91
|
255,91
|
262,02
|
262,02
|
268,60
|
268,60
|
267,34
|
267,34
|
Evolutions 97/93
|
en niveau
|
en %
|
|
|
|
|
|
|
ONAC : contrib. frais admn.
|
15,40
|
15,40
|
7,32 %
|
7,32 %
|
|
|
|
|
|
|
INI : contrib. frais admn.
|
4,85
|
4,85
|
13,24 %
|
13,24 %
|
|
|
|
|
|
|
Total subventions de fonctionnement
|
20,26
|
20,26
|
8,20 %
|
8,20 %
|
|
|
|
|
|
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 5
Evolution des crédits consacres aux soins
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
97/93
|
Chapitre
|
Intitulé du chapitre
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Evolution
|
46-24
|
Sécu.soc. pensionnés
|
1 462,00
|
1 492,00
|
1 458,64
|
1 416,83
|
1 272,29
|
- 13,0 %
|
46-27
|
Soins médicaux gratuits
|
1 153,42
|
1 032,00
|
982,30
|
977,25
|
901,61
|
- 21,8 %
|
46-28
|
Appareillage mutilés
|
129,22
|
114,71
|
102,06
|
99,01
|
100,40
|
- 22,3 %
|
Total soins gratuits
|
2 744,64
|
2 638,71
|
2 543,00
|
2 493,08
|
2 273,31
|
- 17,2 %
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 6
credits initiaux, crédits ouverts et depenses nettes (CP)
|
|
|
|
|
|
|
Evolutions 97/93
|
|
Titres et chapitres
|
Crédits initiaux
|
Crédits ouverts
|
Dépenses nettes
|
Dépenses de fonctionnement
|
Titre III hors 36
|
3,8 %
|
- 7,6 %
|
- 6,50 %
|
Subventions de fonctionnement aux EPA
|
36
|
8,6 %
|
8,2 %
|
8,2 %
|
Mémoire et information historique
|
41 et 43
|
- 55,7 %
|
- 80,6 %
|
- 82,9 %
|
Action sociale Assistance et solidarité hors fonds AFN
|
46 hors 46-10
|
- 9,1 %
|
- 8,8 %
|
- 9,1 %
|
|
46-21, 22, 25, 26
|
- 12,0 %
|
- 8,6 %
|
- 8,3 %
|
Entretien immobilier
|
57-91
|
|
|
|
|
|
- 8,5 %
|
- 8,6 %
|
- 9,0 %
|
Fonds AFN
|
46-10
|
435 %
|
557 %
|
529 %
|
Majoration des rentes MAC
|
47-22
|
|
|
|
|
|
- 2,6 %
|
- 2,4 %
|
- 3,0 %
|
Action sociale Assistance et solidarité
|
total 46
|
- 4,3 %
|
- 3,8 %
|
- 4,3 %
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 7
Fonds de solidarité pour les anciens combattants dafrique du nord et dIndochine (chapitre 46-10)
(en millions de francs)
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1993-97
|
Crédits ouverts LFI
|
100,00
|
287,00
|
270,00
|
2 241,00
|
2 000,00
|
1 535,40
|
435,0 %
|
Crédits nets
|
91,40
|
233,80
|
384,25
|
2 241,00
|
1 930,00
|
1 535,40
|
556,7 %
|
Dépenses nettes
|
27,70
|
231,70
|
372,02
|
794,01
|
1 180,84
|
1 453,75
|
527,4 %
|
Allocation différentielle (AD)
|
|
|
|
|
|
|
|
Allocataires en paiement au 31/12
|
5 888
|
21 206
|
24 359
|
37 577
|
38 306
|
28 417
|
34,0 %
|
Montant moyen en mensuel de lAD (en F)
|
1 150
|
1 325
|
1 437
|
1 865
|
1 826
|
1 973
|
48,9 %
|
Allocation de rpéparation à la retraite (APR)
|
|
|
|
|
|
|
|
Allocataires en paiement au 31/12
|
|
|
|
1 553
|
4 322
|
10 998
|
608,2 %
|
Montant moyen mensuel de lAPR (en F)
|
|
|
|
5 791
|
6 081
|
6 159
|
6,4 %
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 8
Laide sociale
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1997/1993
|
Chapitre
|
Intitulé du chapitre
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Dépenses nettes
|
Evolution
|
46-03
|
Rembours.cies transport
|
63,060
|
58,548
|
61,952
|
58,793
|
56,138
|
- 11,0 %
|
46-04
|
Subv. secours et alloc.
|
2,160
|
2,720
|
2,865
|
2,526
|
1,989
|
- 7,9 %
|
46-31
|
Indemnités et pécules
|
3,580
|
7,501
|
26,760
|
0,152
|
0,020
|
- 99,4 %
|
46-51
|
Dépenses sociales ONAC
|
73,710
|
79,194
|
120,945
|
58,457
|
81,230
|
10,2 %
|
Total action sociale
|
77,29
|
86,69
|
147,70
|
58,61
|
81,25
|
5,1 %
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
ANNEXE 9
Dépenses nettes de la dette viagère
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1993/97
|
Moyenne/an
|
Retraite du combattant
|
46-21
|
2 447,55
|
2 373,55
|
2 337,82
|
2 293,26
|
2 250,57
|
- 8,05 %
|
- 2,08 %
|
PMI
|
46-22
|
19 851,51
|
19 521,01
|
19 373,32
|
18 910,65
|
18 262,59
|
- 8,00 %
|
- 2,06 %
|
Indem. et alloc. diverses
|
46-25
|
408,68
|
384,52
|
365,45
|
339,54
|
309,89
|
- 24,17 %
|
- 6,68 %
|
Indem. victimes civ. Algérie
|
46-26
|
439,18
|
136,70
|
135,49
|
131,79
|
125,45
|
- 9,86 %
|
- 2,56 %
|
Dette viagère
|
22 846,92
|
22 415,79
|
22 212,08
|
21 675,24
|
20 948,50
|
- 8,31 %
|
- 2,15 %
|
Source : rapport de la Cour des Comptes sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997 (juillet 1998)
* * *
1 Ces 100 emplois doivent être créés dans les services départementaux de lONAC et seront orientés vers la transmission de la mémoire et le développement des valeurs civiques
2 Voir annexe 4, page 61.
3 Il est toutefois vrai que reconnaître que ce conflit était une guerre pose un certain nombre de problèmes juridiques. Lattribution de la campagne double en est un, étant souligné que linégalité fondamentale est celle qui perdure entre fonctionnaires, qui bénéficient déjà de la campagne simple -soit un doublement de la durée passée en Afrique du Nord prise en compte pour la retraite -, et salariés du secteur privé qui nont droit à une bonification de trois mois que lorsquils ont été présents plus de 18 mois.
4 Voir annexe 3, page 60.
5 Pensionnés inclus dans ceux de la guerre 39-45.
6 TRN : titre de reconnaissance de la Nation
7 Voir annexe 9, page 64.
8 Rapport sur lexécution des lois de finances pour lannée 1997, publié en juillet 1998.
9 Cette diminution seffectuera par le seul jeu du non-remplacement des départs à la retraite, tout en permettant le recrutement, si nécessaire, dune vingtaine dagents là où cela paraîtrait utile. Cette baisse des effectifs devrait porter principalement sur les services déconcentrés, plus sensibles par nature à la baisse de lactivité actuellement ressentie, du fait de la diminution des parties prenantes. Les départs portent principalement sur les agents de catégorie C permettant ainsi de poursuivre lamélioration des qualifications des fonctionnaires du secrétariat dEtat.
10 Voir annexe 1 et 2, pages 59 et 60.
11 Il faut relever le transfert dun poste de sous-directeur du secrétariat dEtat.
12 Cest pourquoi dès 1998, lINI a obtenu la création de trois postes médicaux : un emploi de médecin résident, un emploi dinterne et un emploi de praticien odontologiste. On notera cependant que ces trois emplois représentent un très faible effort au regard des implications de la diminution des effectifs du contingent. Par ailleurs, un emploi dattaché dadministration centrale avait été transféré du secrétariat dEtat aux anciens combattants vers lINI pour assurer la gestion du réseau multimédia et la prise en charge du service de communication nouvellement créé.
13 Voir annexe 7, page 63.
14 Entre 1995 et 1997, le nombre de titulaires de lAPR est passé de 1.593 à 10.998 et le montant mensuel moyen de lallocation de 5.791 francs à 6.159 francs. En 1997, les dépenses de lAPR ont ainsi représenté 682 millions de francs.
15 Voir annexe 8, page 64.
16 Voir annexe 5, page 61.
17 Ces dotations qui ont pour objet daider ces associations à sacquitter de leurs frais de fonctionnement, constituent un moyen de soutenir leur action. Tel est lobjet de larticle 10 associations, oeuvres diverses et secours qui figure au chapitre 46-04. Cet article crédité de 1,77 million de francs en loi de finances pour 1998 bénéficie dune mesure nouvelle de 200.000 francs pour 1999 dans le but de soutenir financièrement les nouvelles associations danciens combattants.
18 Le dispositif de lARPE est en effet fondé sur une condition importante qui subordonne la cessation dactivité et le versement subséquent de lallocation à laccord de lemployeur. Cet accord entraîne la rupture du contrat de travail du fait du commun accord des parties et lobligation, pour cet employeur, de procéder à une ou plusieurs embauches compensatrices de demandeurs demplois.
19 Du fait de la modification exposée plus haut des procédures de versement aux organismes mutualistes des sommes correspondant à la majoration par lEtat des rentes mutualistes constituées par les titulaires de la carte de combattant et du titre de reconnaissance de la Nation
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