
N° 1115
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LA LÉGISLATION ET DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIQUE (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME I
FONCTION PUBLIQUE, RÉFORME de LÉTAT
et DÉCENTRALISATION
FONCTION PUBLIQUE
PAR M. CHRISTIAN PAUL,
Député.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
La commission des Lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République est composée de : Mme Catherine Tasca, présidente ; MM. Pierre Albertini, Gérard Gouzes, Mme Christine Lazerges, vice-présidents ; MM. Richard Cazenave, André Gerin, Arnaud Montebourg, secrétaires ; MM. Léo Andy, Léon Bertrand, Emile Blessig, Jean-Louis Borloo, Patrick Braouezec, Mme Frédérique Bredin, MM. Jacques Brunhes, Michel Buillard, Dominique Bussereau, Christophe Caresche, Patrice Carvalho, Mme Nicole Catala, MM. Olivier de Chazeaux, Pascal Clément, Jean Codognès, François Colcombet, Michel Crépeau, François Cuillandre, Henri Cuq, Jacky Darne, Camille Darsières, Jean-Claude Decagny, Bernard Derosier, Marc Dolez, Renaud Donnedieu de Vabres, René Dosière, Julien Dray, Renaud Dutreil, Mme Nicole Feidt, MM. Jacques Floch, Raymond Forni, Pierre Frogier, Claude Goasguen, Louis Guédon, Guy Hascoët, Philippe Houillon, Michel Hunault, Henry Jean-Baptiste, Jérôme Lambert, Mme Claudine Ledoux, MM. Jean-Antoine Léonetti, Bruno Le Roux, Mme Raymonde Le Texier, MM. Jacques Limouzy, Thierry Mariani, Louis Mermaz, Jean-Pierre Michel, Ernest Moutoussamy, Henri Nallet, Mme Véronique Neiertz, MM. Robert Pandraud, Christian Paul, Vincent Peillon, Dominique Perben, Henri Plagnol, Didier Quentin, Bernard Roman, Gilbert Roseau, José Rossi, Frantz Taittinger, André Thien Ah Koon, Jean Tiberi, Alain Tourret, André Vallini, Alain Vidalies, Jean-Luc Warsmann.
INTRODUCTION 5
I. LES CRÉDITS BUDGÉTAIRES DE LA FONCTION PUBLIQUE 6
II. LA POLITIQUE DE LA FONCTION PUBLIQUE 10
A. LA POLITIQUE DES RÉMUNÉRATIONS : LE FRUIT DUNE LARGE CONCERTATION 10
B. LA POLITIQUE DE GESTION DES PERSONNELS 11
1. La sélectivité croissante des concours dentrée 11
2. La comptabilisation des effectifs 12
3. La gestion des corps 14
4. Lamélioration des carrières 16
5. La réglementation du passage des fonctionnaires dans le secteur privé 17
III. LES DROITS DES FONCTIONNAIRES 19
A. LACQUISITION DE NOUVEAUX DROITS SOCIAUX 19
1. La prorogation du congé de fin dactivité 19
2. Le droit à un congé de formation-mobilité 20
3. Les droits sociaux des agents non-titulaires 21
B. LAUGMENTATION DES CRÉDITS DACTION SOCIALE 21
IV. LA RÉFORME DE LÉTAT 22
A. LA MÉTHODE 23
B. LES RÉFORMES EN COURS 24
C. LES RÉFORMES À VENIR : LA MODERNISATION DE LÉTAT 26
D. LES RÉFORMES ATTENDUES 29
1. La formation des hommes 30
2. Les conditions demploi 30
a) Les emplois précaires 30
b) La titularisation des agents de catégorie A 33
c) La notation des fonctionnaires 37
d) La durée du travail 37
e) La prise en compte de lancienneté professionnelle des élèves issus du troisième concours de lE.N.A. et des I.R.A. 37
f) La revalorisation de la situation matérielle des hauts fonctionnaires 38
3. Les droits des usagers 38
AUDITION de M. Emile Zuccarelli, ministre de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation, sur les crédits de son ministère 39
AMENDEMENT ADOPTÉ PAR LA COMMISSION 47
MESDAMES, MESSIEURS,
Dans lintroduction au dernier rapport du Comité central denquête sur le coût et le rendement des services publics, le Premier président de la Cour des comptes soulignait que lexpérience a montré que, même si on y prétendait, on ne réformait pas en France lEtat en quelques mois, en dehors de périodes de révolution ou de crise politique majeure mais il ajoutait que lon peut par temps calme, réformer certaines administrations et certains services, à des rythmes dailleurs inégaux .
En renouant avec les partenaires sociaux le dialogue social, qui a débouché sur laccord salarial du 10 février 1998, et en sengageant progressivement mais résolument sur la voie de la rénovation de ladministration, le Gouvernement a montré quil faisait sienne cette doctrine. Des chantiers de réflexion sur la définition des missions de lEtat, sur les circuits de décisions, sur la gestion des ressources humaines, sur les relations avec les usagers, sur le développement des nouvelles technologies de ladministration et de la communication ont été ouverts. La politique de titularisation des agents publics a été poursuivie, un projet de loi renforçant les droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations a été déposé devant le Parlement.
Ainsi ont été tracées peu à peu les perspectives dune action de lEtat résolument tournée vers le service des usagers et inspirée par un souci de constante efficacité. Mais si lanticipation et la prise en compte des mutations technologiques est un impératif de bonne administration, tout le monde saccordera à admettre que la gestion au quotidien, avec ses servitudes et ses lourdeurs, dans un monde où lautorité de la puissance publique est souvent décriée et remise en cause, doit constituer une priorité dans le double intérêt des administrés et des agents publics.
Aiguillon dune réforme aux multiples acteurs à tous les échelons de notre organisation administrative, le ministère de la Fonction publique, de la Réforme de lEtat et de la Décentralisation occupe, dans cette entreprise, un rôle dautant plus central que, dans un contexte de redressement économique fragile, lexigence de lutilisation rationnelle des fonds publics doit être lune des composantes de lefficacité de notre administration.
Après la présentation classique des crédits budgétaires (I), lévocation successive de la politique de la fonction publique (II), des droits des fonctionnaires (III) et de la réforme de lEtat (IV) permettra de prendre la mesure des transformations en cours, à venir et attendues dans ce domaine.
La lecture du tableau n° 1 illustre la constance de la part des crédits de la fonction publique dans le budget de lEtat. Le montant des dépenses induites provenant de laddition des frais de personnel et des dépenses à la charge de lEtat, telles que les rémunérations des personnels des établissements denseignement privé sous contrat et des pensions ou allocations versées aux anciens combattants et victimes de guerre, représente en 1998 691 milliards de francs, soit 39,4 % des dépenses du budget de lEtat contre 38,4 % lannée précédente. Sagissant des dépenses indexées, on relèvera leur hausse de 2,76 % par rapport à lannée dernière, augmentation qui sexplique par la revalorisation des rémunérations.
Tableau n° 1
Fonction publique de lEtat
(composantes de la dépense totale)
(en milliards de francs)
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1996
|
1997
|
1998
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I
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|
|
Rémunérations principales (1)
|
296,894
|
17,5 %
|
301,468
|
17,4 %
|
309,751
|
17,6 %
|
Indemnités résidentielles
|
7,090
|
0,4 %
|
7,094
|
0,4 %
|
7,265
|
0,4 %
|
Primes et indemnités
|
48,023
|
2,8 %
|
47,686
|
2,9 %
|
48,089
|
2,7 %
|
Supplément familial
de traitement
|
4,778
|
0,3 %
|
4,792
|
0,3 %
|
4,918
|
0,3 %
|
Autres charges connexes
|
3,562
|
0,2 %
|
3,829
|
0,2 %
|
5,172
|
0,3 %
|
Provisions
|
0,267
|
0,0 %
|
3,579
|
0,2 %
|
3,701
|
0,2 %
|
Total (I) : rémunérations dactivité
dont masse salariale (3)
|
360,614
349,292
|
21,3 %
20,6 %
|
368,449
357,267
|
21,3 %
20,7 %
|
378,896
367,544
|
21,6 %
20,9 %
|
II
|
|
|
|
|
|
|
Cotisations sociales (4)
|
64,790
|
3,8 %
|
70,505
|
4,1 %
|
71,685
|
4,1 %
|
Prestations sociales (5)
|
10,652
|
0,6 %
|
10,108
|
0,6 %
|
10,905
|
0,6 %
|
Pensions (6)
|
132,910
|
7,8 %
|
144,403
|
8,4 %
|
150,625
|
8,6 %
|
Divers (7)
|
1,756
|
0,1 %
|
1,979
|
0,1 %
|
1,663
|
0,1 %
|
Total (I+II) : frais de personnel
|
570,722
|
33,6 %
|
595,443
|
34,5 %
|
613,774
|
34,9 %
|
III
|
|
|
|
|
|
|
Taxes sur les transports
et salaires
|
2,028
|
0,1 %
|
2,147
|
0,1 %
|
2,291
|
0,1 %
|
Frais de déplacement
|
7,548
|
0,4 %
|
7,682
|
0,4 %
|
7,336
|
0,4 %
|
Enseignement Privé
|
35,878
|
2,1 %
|
36,052
|
2,1 %
|
37,156
|
2,1 %
|
Pensions anc. combattants
|
25,793
|
1,5 %
|
24,508
|
1,4 %
|
23,689
|
1,3 %
|
Autres (8)
|
7,078
|
0,4 %
|
7,103
|
0,4 %
|
6,991
|
0,4 %
|
Total (I+II+III) : dépenses induites
dont dépenses indexées (9)
|
649,047
591,751
|
38,3 %
34,9 %
|
672,935
615,923
|
38,9 %
35,6 %
|
691,237
632,439
|
39,4 %
36,0 %
|
(1) Rémunération brutes, cest-à-dire y compris la part ouvrière des cotisations sociales.
(2) Cest-à-dire : indemnités compensatrices, préavis et licenciements, pertes demploi, pécules, indemnités exceptionnelles de mutation de C.P.A., ainsi que les revenus de remplacement (C.A.A.).
(3) Masse salariale : rémunérations dactivité versées aux personnels occupant un emploi permanent à temps complet ou sur crédits, et qui sont rétribués sur la base de la grille indiciaire (cela exclut les ouvriers et les vacataires).
(4) Part employeur.
(5) Prestations sociales obligatoires (CE 18) et facultatives (CE 19), ainsi que prestations familiales et provisions.
(6) Après rétablissement de 6,731 milliards de francs dans les pensions au titre du Fonds de Solidarité Vieillesse, en 1995.
(7) Dépenses de personnel non ventilées et vacations (CE 10 et CE 137).
(8) Indemnités représentatives de frais, primes dalimentation (militaires), aides sociales, secours et prêts.
(9) Dépenses indexées : dépenses directement liées à la valeur du point.
Hors La Poste et France Télécom à partir de 1991.
Source : Lois de finances initiales (crédits votés).
|
Tableau n° 2
Crédits spécifiques à la direction générale de ladministration
et de la fonction publique
|
Chapitres
budgétaires
|
Loi de finances initiale 1998
|
Projet de loi de finances 1999
|
Variation
en %
1999/1998
|
Dépenses ordinaires
|
|
|
|
|
Rémunérations
|
31.90, art 22
|
15.491.317
|
20.522.605
|
+ 32,4
|
Indemnités
|
31.02, art. 22
|
7.055.468
|
8.955.566
|
+ 27,4
|
Autres rémunérations
|
31.96, art. 22
|
6.393.626
|
6.434.650
|
+ 0,6
|
Cotisations sociales
|
33.90, art. 22
|
878.544
|
1.885.372
|
+ 214,0
|
Prestations sociales
|
33.91, art. 22
|
456.413
|
632.853
|
+ 38,6
|
Sous-total
|
|
30.275.368
|
38.431.046
|
+ 27,0
|
Crédits sociaux
|
|
|
|
|
Interministériels
|
33.94
|
900.000.000
|
650.000.000
|
- 27,7
|
Formation
|
34.94
|
32.000.000
|
34.000.000
|
+ 6,2
|
Etudes et communication sur la gestion publique
|
37.04
|
14.800.000
|
13.800.000
|
- 6,7
|
Fonds pour la réforme dEtat
|
37.08
|
112.500.000
|
110.300.000
|
- 1,95
|
Sous-total
|
|
1.059.300.000
|
808.100.000
|
- 23,7
|
TOTAL
|
|
1.089.575.368
|
846.531.046
|
- 22,3
|
Ecoles
|
|
|
|
|
I.I.A.P
|
36.10
|
23.391.003
|
23.796.147
|
+ 1,7
|
I.R.A.
|
36.10
|
142.955.820
|
155.000.951
|
+ 8,4
|
E.N.A.
|
36.10
|
161.228.029
|
163.155.605
|
+ 1,1
|
C.E.E.S
|
43.01
|
1.800.000
|
2.000.000
|
+ 11,1
|
Sous-total
|
|
329.374.852
|
343.952.703
|
+ 4,4
|
Autres
|
|
|
|
|
C.H.E.A.A.M.
|
36.21
|
2.989.198
|
2.989.198
|
|
S.G.A.R.
|
31.02
|
6.510.229
|
6.510.229
|
|
Corps unique des administrateurs civils
|
31.90, art. 28
|
6.262.500
|
6.378.208
|
+ 1,8
|
|
31.02, art. 28
|
860.652
|
876.925
|
+ 1,7
|
|
33.90, art. 28
|
102.900
|
105.675
|
+ 0,2
|
|
33.91, art. 28
|
186.874
|
188.829
|
+ 0,1
|
Sous-total
|
|
16.912.553
|
17.049.064
|
+ 0,08
|
Total dépenses ordinaires
|
|
1.435.862.773
|
1.207.532.813
|
- 15,9
|
Dépenses en capital
|
|
|
|
|
Fonds pour la réforme de lEtat
|
57.04
|
0
|
5.000.000
|
N. S.
|
Action sociale interministérielle
|
57.06
|
0
|
255.000.000
|
N. S.
|
Total
|
|
1.435.862.773
|
1.467.532.813
|
+ 2,2
|
Les crédits totaux de la fonction publique pour 1999, inscrits au fascicule services généraux du Premier ministre , sélèvent, à périmètre constant, à 1.467,5 millions de francs contre 1.435,8 millions de francs en 1998, soit une hausse de 2,20 %. Celle-ci dissimule une évolution contrastée, puisque les dépenses ordinaires diminuent de 15,90 % alors que les dépenses en capital augmentent de 260 millions de francs. Si la présentation des crédits budgétaires dans lagrégat 02 fonction publique fait état dun montant de 1.412 millions de francs pour 1999, cet agrégat ne saurait toutefois être appréhendé comme couvrant lintégralité des crédits de la fonction publique. Il convient en effet dy ajouter des crédits de lagrégat 1 administration générale , répartis entre les chapitres afférents aux rémunérations des secrétariats généraux pour les affaires régionales (chap. 31.02, art. 41), au corps unique des administrateurs civils (chap. 31.90, art. 28 ; 31.02, art. 28 ; 33.90, art. 28 ; 33.90, art. 28) et à la subvention au Centre de hautes études sur lAfrique et lAsie moderne (chap. 36.21, art. 10).
La progression des crédits de rémunérations et des indemnités de la direction générale de ladministration et de la fonction publique, qui passent respectivement de 15.491 millions de francs à 20.522 millions de francs (+ 32,4 %) et de 7.055 millions de francs à 8.955 millions de francs (+ 27,4 %) sexplique par la prise en charge par cette direction des rémunérations de 18 emplois émanant du commissariat à la réforme de lEtat dont le mandat venait à échéance en septembre dernier.
On observe une diminution sensible des crédits de fonctionnement pour laction sociale interministérielle qui, en passant de 900 millions de francs à 650 millions de francs, enregistrent une baisse de 27,7 %, celle-ci étant cependant compensée par linscription de 255 millions de francs en crédits de paiement au titre V (chap. 57.06). Les crédits détudes et de communication figurant au chapitre 37.04 sont marqués par une réduction de 6,7 % tandis que les sommes prévues pour financer les dépenses de fonctionnement de la réforme de lEtat, tant à léchelon central quà léchelon local, quil sagisse de restructurations de services, dactions de formation, damélioration du service rendu à lusager ou de la mise en place de nouvelles méthodes de gestion, accusent un recul de 1,95 %. Les subventions aux écoles (E.N.A., I.I.A.P., I.R.A.) progressent, quant à elles, de 4,4 %.
Les crédits déquipement pour leur part regroupent deux chapitres : le chapitre 57.04 destiné au fonds pour la réforme de lEtat, auquel sont alloués 5 millions de francs et le chapitre 57.06 affecté à laction sociale interministérielle, crédité de 255 millions de francs dont 230 millions de francs de provision exceptionnelle non reconductible au titre de certaines mesures prévues par laccord salarial du 10 février 1998. Ces crédits sont destinés à financer les opérations déquipement daction sociale interministérielle (restauration administrative, crèches, construction et réservation de logements). On relève enfin que les chapitres budgétaires relatifs aux dépenses liées aux réimplantations dadministrations ne sont pas dotés en 1999, la poursuite des opérations nécessitant toutefois un abondement en loi de finances rectificative pour 1998 à hauteur de 62 millions de francs.
Pour porter une appréciation sur la politique de la fonction publique, il convient danalyser laction menée sur le terrain des rémunérations et de la gestion du personnel.
Lannée en cours a été marquée par la relance de la négociation salariale qui a débouché sur la signature dun accord le 10 février dernier portant sur les années 1998 et 1999.
Des revalorisations du point ont été appliquées le 1er avril par le décret n° 98-143 du 4 mars 1998 (0,8 %) et recevront application le 1er novembre (0,5 %) ainsi quen 1999 (0,5 % le 1er avril et 0,8 % le 1er novembre). En outre, des attributions de points ont été prévues tant en 1998 (décret n° 98-462 du 10 juin 1998) 2 points de plus jusquà lindice majoré 316 et 1 point jusquà lindice majoré 412 le 1er juillet quen 1999
1 point uniforme le 1er avril et le 1er décembre ainsi que 2 points jusquà lindice majoré 294 et 1 point jusquà lindice majoré 374 le 1er juillet . Le coût de la revalorisation du point en 1999 est estimé à 1.625 millions de francs.
Après lentrée en vigueur de cet accord salarial, la rémunération moyenne des personnels devrait progresser de 4 % en 1998 sans prendre en compte limpact (0,2 %) de lindemnité exceptionnelle attribuée aux fonctionnaires, en compensation des effets négatifs sur leur rémunération du transfert de la cotisation maladie sur la contribution sociale généralisée, le taux dinflation hors tabac étant évalué, rappelons-le, à 0,8 % par lI.N.S.E.E. Quant à la hausse du salaire moyen par tête, elle devrait être de lordre de 2,7 %.
Enfin, un effort particulier a été fourni en direction des bas salaires. Ainsi les cinq échelles de traitement de la catégorie C ont été améliorées, afin quaucun traitement indiciaire brut dans la fonction publique ne soit inférieur au salaire minimum interprofessionnel de croissance. Dans le même temps, entre un et quinze points dindice majoré ont été attribués le 1er avril 1998 aux six premiers échelons des échelles 2 à 5 de la catégorie C et, à la même date, léchelle 1 a été redéfinie sur la base de 8 échelons et de 23 ans de carrière. Les perspectives de carrière des fonctionnaires appartenant aux corps ou cadres demploi de la catégorie C doivent également être améliorées par un repyramidage du nouvel espace indiciaire et des échelles E4 et E5. Au total, le coût des mesures en faveur des bas salaires est évalué à 1.586 millions de francs.
La gestion des emplois au cours de lexercice a fait ressortir plusieurs faits saillants qui doivent retenir lattention : la sélectivité croissante des concours dentrée, le défaut de transparence de la comptabilisation des effectifs, la création demplois et de grades de débouchés, le morcellement des corps et les limites du dispositif législatif encadrant le passage des fonctionnaires dans le secteur privé.
Les chiffres qui transparaissent à la lecture du tableau ci-dessous sont assez éloquents pour traduire le taux de sélection de plus en plus élevé des candidats aux concours dentrée de la fonction publique.
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|
Inscrits
|
Présents
|
Admis sur liste
principale
|
Sélectivité
(présents/admis)
|
|
1985
|
1990
|
1997
|
1985
|
1990
|
1997
|
1985
|
1990
|
1997
|
1985
|
1990
|
1997
|
Inspecteurs des impôts
|
8.795
|
4.174
|
11.72 9
|
4.237
|
1.751
|
6.608
|
471
|
229
|
247
|
9,0
|
5,9
|
24,3
|
Elèves des instituts régionaux dadministration
|
2.358
|
1.706
|
8.225
|
874
|
807
|
3.966
|
285
|
405
|
332
|
3,1
|
2,0
|
11,9
|
Parallèlement les candidats ont un niveau détudes de plus en plus élevé. Ainsi, si lon recensait, en 1985, 50 diplômés de lInstitut détudes politiques et un diplômé de troisième cycle pour 285 élèves des instituts régionaux dadministration, ces chiffres étaient, en 1997, respectivement de 134 et de 65 pour 332 élèves.
Ce phénomène a deux conséquences : non seulement il favorise une surqualification des fonctionnaires qui, dans leur carrière, peut ultérieurement être source de déception mais il conduit également parfois à mettre en place des procédés de sélection, tels que les questionnaires à choix multiple, qui ne sont sans doute pas les outils de recrutement les plus adaptés aux besoins de la fonction publique.
Lexamen des effectifs budgétaires de la fonction publique figurant dans le tableau n° 3 amène à constater que lannée 1999 se caractérisera apparemment par un strict maintien des effectifs.
Les créations demplois constatées correspondent aux priorités gouvernementales, à savoir la justice avec un solde net de 930 emplois, lenseignement supérieur avec un solde équivalent de 615 emplois, lemploi qui affiche 215 nouveaux postes et lenvironnement bénéficiaire de 140 créations demplois.
Tableau n° 3
Suppressions et créations demploi prévues par le projet de loi de finances pour 1999
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Effectifs
budgétaires 1998 (0)
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Suppressions
(1)
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Créations
(2)
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Solde
(3)=(1)+(2)
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Effectifs
budgétaires
1999 = (0)+(3)
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1. BUDGETS CIVILS
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Affaires étrangères
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8.588
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- 130
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- 130
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8.458
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Coopération
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1.029
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- 13
|
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- 13
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1.106
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Agriculture et pêche
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30.337
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- 100
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- 100
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30.237
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Aménagement du territoire
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141
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0
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141
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Environnement
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2.412
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140
|
140
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2.552
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Anciens combattants
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2.339
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- 161
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- 161
|
2.178
|
Culture et communication
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14.698
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0
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14.698
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Charges communes
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16
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|
0
|
16
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Economie, finances et industrie
|
181.126
|
- 695
|
4
|
- 691
|
180.435
|
Enseignement scolaire
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941.249
|
|
|
0
|
941.249
|
Enseignement supérieur
|
126.766
|
- 185
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800
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615
|
127.381
|
Recherche et technologie
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312
|
|
|
0
|
312
|
Emploi
|
9.767
|
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215
|
215
|
9.982
|
Santé et solidarité
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14.309
|
- 34
|
36
|
2
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14.311
|
Services communs de léquipement et du logement
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99.405
|
- 490
|
|
- 490
|
98.915
|
Mer (hors appelés)
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2.361
|
- 5
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- 5
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2.356
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Tourisme
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323
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0
|
323
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Intérieur et décentralisation (hors appelés et volontaires)
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162.901
|
- 502
|
|
- 502
|
162.399
|
Jeunesse et sports
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6.731
|
|
|
0
|
6.731
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Justice
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60.864
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930
|
930
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61.794
|
Outre-mer (hors appelés et volontaires)
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3.111
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- 32
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- 32
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3.079
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Services généraux du Premier Ministre
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1.432
|
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6
|
6
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1.438
|
Secrétariat général de la Défense nationale (hors appelés)
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186
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- 8
|
|
- 8
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178
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Plan
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212
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- 2
|
|
- 2
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210
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Budgets annexes
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10.962
|
- 1
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227
|
226
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11.188
|
TOTAUX DES BUDGETS CIVILS
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1.681.577
|
- 2.358
|
2.358
|
0
|
1.681.577
|
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|
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2. PROFESSIONNALISATION DES EMPLOIS MILITAIRES
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Défense (hors appelés et volontaires)
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410.613
|
- 6.514
|
11.713
|
5.199
|
415.812
|
Flux dengagés dans les ministères civils (1)
|
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207
|
207
|
207
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Appelés et volontaires (2)
|
- 149.059
|
- 44.120
|
5.435
|
-38.685
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110.374
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TOTAL POUR LES EMPLOIS MILITAIRES
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559.672
|
- 50.634
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17.355
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- 33.279
|
526.393
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(1) Mer (police maritime) et Intérieur (sécurité civile)
(2) Défense, Mer (police maritime), Intérieur (police et sécurité civile), Outre-mer et S.G.D.N.
Cependant on sait que la comptabilisation des emplois budgétaires est un exercice difficile où la transparence nest pas toujours la règle, ce qui justifie le chantier en cours ouvert sur ce sujet par la Cour des comptes. Lexercice budgétaire 1999 néchappe pas, à cet égard, aux interrogations et aux doutes que lon peut avoir sur la sincérité des chiffres officiels des emplois budgétaires et, par là même, suscite quelques questions sur la réalité du contrôle parlementaire.
Ainsi le solde des effectifs budgétaires de lenseignement scolaire est apparemment identique entre 1998 et 1999 alors que le budget de lenseignement scolaire enregistre la création de 3.300 emplois dans le personnel enseignant du second degré et de 616 emplois dans le personnel administratif, technique et de santé des établissements scolaires. Si ces créations demplois ont été rendues possibles par un redéploiement des crédits dheures supplémentaires, une réimputation des crédits de rémunération des maîtres auxiliaires, financées jusque là par des crédits demploi de titulaires, labsence effective de leur prise en compte dans les emplois budgétaires illustre lopacité des documents fournis en la matière à la représentation nationale et justifie, par là même, lintérêt de la mission de la Cour des comptes
De même, si le tableau des effectifs de lenseignement supérieur affiche un solde positif de 615 emplois, la réalité est plus complexe puisque 1.598 emplois sont créés au titre des enseignants chercheurs, 150 emplois au titre des personnels des bibliothèques et 650 emplois au titre du personnel non enseignant.
Personne ne conteste que la multiplicité des corps de la fonction publique, par ministère, par service ou par type de structures, constitue une entrave à la gestion rationnelle des ressources humaines et au processus de déconcentration. On recense ainsi 1.700 corps répartis de la manière suivante : 600 à statut interministériel, 300 régis par des statuts communs, 300 propres aux établissements publics ou aux offices et 190 environ en voie dextinction.
Même si lhomogénéisation des règles dorganisation des carrières, ne serait-ce que par le recrutement et le détachement, en limite les inconvénients, la multiplicité des corps demeure excessive. Certes une double évolution de fusion de corps ministériels et de création de statuts interministériels a été opérée ces dernières années.
Sinscrivent ainsi dans la politique de fusion des corps les effets du regroupement structurel des services chargés de la mer, qui sest traduit par le rapprochement de trois corps de catégorie B (contrôleurs, techniciens et personnels embarqués) et de quatre corps de catégorie C (personnels embarqués, syndics, agents et adjoints). Quatre corps de catégorie B des services du travail et de lagriculture ont été également intégrés dans une seule structure de carrière par le décret du 18 avril 1997, alors que les inspecteurs de la formation professionnelle ont accédé au corps de linspection du travail par le décret n° 98-624 du 20 juillet 1998.
On constate, par ailleurs, la création de statuts interministériels. Ce choix a été réalisé, en 1990, en faveur des personnels de catégorie C, en 1994, en faveur des secrétaires administratifs dadministration centrale et des services déconcentrés, en 1996, en faveur des techniciens de laboratoire et enfin en 1998 (décret n° 98-188 du 13 mars 1998), en faveur des chargés détudes documentaires.
Il convient également de rappeler quune mission dinspection générale avait été diligentée en 1997 afin danalyser les questions soulevées par le regroupement des corps administratifs de la catégorie B, rangés sous statuts communs depuis 1994. Ses conclusions débouchaient sur cinq recommandations : le développement des fusions à lintérieur de chaque administration ; lélargissement de la déconcentration de leur gestion ; louverture des échanges entre corps de même niveau dans les services déconcentrés ; létude des formules de fusion par pôle de rattachement de quelques corps identiques autour dun ministère pilote ou dune structure ministérielle commune et la création de procédures de recrutement déconcentrées interministérielles.
Parallèlement, les directions de personnel des administrations de lEtat ont été chargées dexpertiser différentes procédures de fusions. Ont été envisagées, dès lors que les fonctions sont identiques, celles qui seraient pratiquées au sein dun même service entre le corps de léchelon central et celui de léchelon déconcentré ou entre ministères. Une troisième piste consistant à favoriser lémergence de corps interministériels sappuyant sur des filières aux missions comparables, comme celles des corps dadministration générale des catégories C et B, a été un moment mise à létude. Elle apparaît cependant peu praticable car elle suppose la création de structures nouvelles de gestion aux échelons central et local, ce qui reviendrait à dessaisir les services déconcentrés de lEtat dune partie de leurs responsabilités en matière de gestion du personnel.
Compte tenu de ces contraintes, le Gouvernement a décidé de donner une nouvelle impulsion à la politique des fusions ou des regroupements de corps. Un haut fonctionnaire a été chargé de mener en ce sens une réflexion dont les conclusions devraient être communiquées au ministre chargé de la fonction publique dans le courant de lautomne.
Participe de cette politique damélioration des carrières la création de grades et demplois de débouchés.
Les perspectives de promotion de certains fonctionnaires ont été améliorées grâce à la création de grades de débouché au sein de plusieurs corps de catégorie A, qui, de ce fait, ont fait lobjet dun repyramidage.
Parmi les corps ayant bénéficié depuis septembre 1997 de nouvelles dispositions statutaires élargissant les perspectives davancement, notamment par laugmentation de lindice terminal de carrière à 966, on relève les officiers de protection de lOffice français de protection des réfugiés et apatrides (décret n° 97-1130 du 9 décembre 1997), les ingénieurs détudes des établissements publics scientifiques et technologiques (décret n° 97-1276 du 29 décembre 1997), les ingénieurs détudes du ministère de léducation nationale (décret n° 97-1277 du 29 décembre 1997) et les personnels dadministration et dintendance des services extérieurs de ladministration pénitentiaire (décret n° 98-42 du 9 janvier 1998).
Par ailleurs, dans le cadre des mesures retenues lors de la conclusion de laccord salarial du 10 février 1998, il a été décidé délargir les perspectives davancement des corps situés sur les échelles 4 et 5 et sur le nouvel espace indiciaire de la catégorie C, dans la filière administrative. La proportion des emplois des échelles 5 et de ce nouvel espace indiciaire serait ainsi portée de 25 à 30 % et de 10 à 15 % en 1999 et 2000, permettant ainsi 17.000 promotions sur deux ans.
Dans le même ordre didées, une mesure spécifique a été mise en uvre au profit des aides techniques de laboratoire, faisant passer le pourcentage du grade davancement de 10 à 20 %, lindice terminal du corps enregistrant de son côté une hausse de 21 points dindice majoré.
Sagissant des emplois de débouchés, un effort particulier, qui sinscrit dans une logique de gestion fonctionnelle des personnels, a été mené aussi en faveur de deux corps de catégorie A. Il sagit, en vertu du décret n° 97-995 du 28 octobre 1997, de lemploi de conseiller dadministration pour les personnels de léquipement et, en application du décret n° 98-260 du 3 avril 1998, de lemploi de chef de mission pour les fonctionnaires de lOffice national des forêts.
Sinspirant largement du décret du 17 janvier 1991, le décret n° 95-168 du 17 février 1995, pris pour lapplication de la loi n° 94-530 du 28 juin 1994 relative à certaines modalités de nomination dans la fonction publique de lEtat et aux modalités daccès de certains fonctionnaires ou anciens fonctionnaires à des fonctions privées, définit les activités privées quun fonctionnaire en disponibilité ou ayant cessé ses fonctions ne peut exercer et fixe les modalités du contrôle de compatibilité.
Le champ de linterdiction couvre, conformément à larticle 432-13 du code pénal, non seulement les départs vers les entreprises privées mais également ceux vers les entreprises publiques exerçant leur activité dans le secteur concurrentiel et selon les règles de droit privé. Sont également proscrites les activités qui compromettent le fonctionnement normal, lindépendance ou la neutralité du service auquel appartenait le fonctionnaire ainsi que celles portant atteinte à la dignité de ses anciennes fonctions. Les administrations gestionnaires sont tenues de consulter la Commission sur toute demande dexercice dune activité extérieure à ladministration, quelle que soit cette activité, que cet exercice soit envisagé au titre dune disponibilité ou à titre définitif.
La même obligation de saisine persiste lorsque le fonctionnaire concerné change dactivité pendant sa disponibilité ou pendant le délai de cinq ans à compter de la cessation de ses fonctions. Toutefois, il appartient toujours aux ministres dautoriser ou éventuellement de refuser le départ dans le secteur privé ou le secteur public concurrentiel de fonctionnaires travaillant sous leur autorité, les avis de la Commission nayant quune portée consultative. Le dispositif de contrôle a été étendu aux agents non titulaires par le décret n° 95-833 du 6 juillet 1995 et sapplique également aux fonctionnaires territoriaux et hospitaliers.
Installée le 16 mars 1995, la Commission compétente pour les agents appartenant à la fonction publique de lEtat fonctionne depuis plus de trois ans et a, dores et déjà, établi trois rapports dactivité à lattention du Premier ministre.
Elle a rendu depuis le 16 mars 1995 près de 1.800 avis. On ne dispose, cependant, de statistiques que sur 726 avis qui sont ainsi répartis : 86,36 % de compatibilité, 5,78 % de compatibilité sous réserve, 1,38 % dincompatibilité, 1,38 % dincompatibilité en létat du dossier, 4,96 % dincompétence et 0,14 % dirrecevabilité.
Les saisines qui ont pour origine principale le ministère de léconomie et des finances (31,13 %) et le ministère de léquipement, des transports et du logement (19,01 %) concernent essentiellement des agents de catégorie A (55,23 %) et des fonctionnaires en disponibilité (71,76 %). Enfin, près de 70 % des avis de compatibilité sous réserve ou dincompatibilité visent des agents de catégorie A.
Après trois ans dapplication de la loi, lexpérience de ce contrôle illustre les limites de lautorité de la Commission. Incontestablement, le succès mitigé de cette procédure sexplique largement par son caractère déclaratif et les détournements auxquels elle peut donner lieu.
La Commission est, en effet, très tributaire des informations contenues dans les dossiers de saisine des administrations gestionnaires. Par la même, faute de pouvoirs dinvestigation, elle ne peut que se fier aux informations qui lui sont communiquées. Par ailleurs, lorsquelle rend en dehors de toute prévision légale des avis favorables sous réserve dont le nombre au demeurant augmente elle naccorde son autorisation quà condition que lintéressé se refuse à exercer certaines fonctions. Or, une fois lemploi occupé, cette restriction na quune valeur morale sans sanction possible.
En outre, il apparaît que ladministration ne saisit pas la Commission des cas où les fonctionnaires, après lémission dun avis dincompatibilité, ont soit démissionné, soit demandé leur mise à la retraite pour occuper leurs nouvelles fonctions.
On peut donc se demander si la Commission a pleinement les moyens dexercer le rôle qui lui a été imparti par le législateur de lutter contre la dégradation de léthique dans la fonction publique. Sans doute conviendrait-il de réfléchir au renforcement de la réglementation, fût-ce à travers linstauration dun avis conforme de la Commission, quand bien même les cas davis conforme de commissions sont peu répandus en droit administratif.
En ce domaine deux évolutions méritent dêtre soulignées : lacquisition de nouveaux droits sociaux par les fonctionnaires et laugmentation considérable des crédits déquipement daction sociale.
Comme illustration de nouveaux droits sociaux, on évoquera la prorogation du congé de fin dactivité, la reconnaissance du congé de formation-mobilité et le renforcement des droits sociaux des agents non titulaires.
Instauré pour lannée 1997 par le titre II de la loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 relative à lemploi dans la fonction publique et à diverses mesures dordre statutaire, le congé de fin dactivité (C.F.A.) a été reconduit pour un an par larticle 111 de la loi de finances initiale pour 1998. On sait quil transpose et adapte, au bénéfice des fonctionnaires et agents publics, le dispositif de préretraite contre embauche, mis en place dans le cadre de lU.N.E.D.I.C. en octobre 1995 au profit des salariés de droit privé.
Il est ouvert aux fonctionnaires et aux agents non titulaires en activité ou en détachement auprès dune ou dun établissement public à caractère administratif. Ces agents doivent être âgés dau moins 58 ans. Pour les fonctionnaires, il est exigé, soit 37,5 années de cotisations tous régimes confondus et 25 ans de services en qualité dagent public, soit 40 ans de cotisations tous régimes confondus et 15 ans de service en qualité dagent public tandis que 40 ans de cotisations tous régimes confondus et 25 ans de service en qualité dagent public sont requis des agents non titulaires. Il convient de rappeler que la condition dâge nest opposable ni aux agents qui comptent 40 ans de service au sens de larticle L. 5 du code des pensions civiles et militaires de retraite ni aux personnes justifiant de 172 trimestres de cotisations tous régimes confondus, dont 15 ans de services en qualité dagent public. La rémunération du fonctionnaire est égale à 75 % du traitement brut correspondant à lemploi, grade, classe, échelon ou chevron détenu pendant six mois au moins à la date du départ en congé de fin dactivité. Elle exclut toute prime ou indemnité même soumise à retenue pour pension. Quant aux agents non titulaires affiliés au régime général et au régime complémentaire de lI.R.C.A.N.T.E.C., ils voient leur revenu de remplacement calculé sur la base de 70 % du salaire soumis à retenue pour pension. De plus, les décrets nos 97-498 du 16 mai 1997, 97-758 du 10 juillet 1997 et 97-790 du 8 août 1997 ont étendu le bénéfice du C.F.A. aux ouvriers des établissements industriels de lEtat, aux maîtres ou documentalistes contractuels ou agréés à titre définitif des établissements denseignement privé sous contrat relevant du ministère de lEducation nationale ainsi quaux agents contractuels de droit public des établissements denseignement agricole privé.
Alors que les pouvoirs publics escomptaient une application de ce dispositif à 10.000 agents, 12.479 agents sont effectivement partis en congé de fin dactivité en 1997. Parmi eux, 6.324 personnes étaient précédemment en cessation progressive dactivité, soit 56 % du total. Avec 7.446 agents, le ministère de lEducation nationale représente à lui seul près de 60 % du total.
Laccord salarial du 10 février 1998 a prévu la reconduction de ce dispositif en 1999. Celle-ci devrait être autorisée par la voie législative, sous forme damendement au projet de loi de finances pour 1999, qui louvrirait aux agents de 56 ans, justifiant de 40 années de cotisations tous régimes confondus et de 15 années de services publics. Il serait précisé que le revenu de remplacement des agents non titulaires admis en C.F.A. est calculé sur la base des salaires perçus au cours des 12 derniers mois et quune bonification de 6 ans de la durée de services est accordée aux handicapés atteints dun taux dinvalidité de plus de 60 % reconnu par une C.O.T.O.R.E.P.
Enfin, un groupe de travail paritaire sur larticulation des dispositifs du C.F.A. et de la cessation progressive dactivité devrait être animé par la direction générale de ladministration et de la fonction publique.
Le décret n° 97-1043 du 13 novembre 1997 a mis en place un congé de formation-mobilité pour les agents de la fonction publique de lEtat. Il vise à permettre aux fonctionnaires qui le souhaitent daccéder à un autre corps relevant éventuellement dun autre ministère, de même niveau et classé dans la même catégorie, grâce à une formation professionnelle préalable. Accordé pour une durée maximale de six mois, ce congé peut être précédé dun bilan professionnel, à la demande de lintéressé, qui est pris en charge par ladministration. Pendant sa durée, le fonctionnaire reste en position dactivité dans son corps dorigine. Le temps passé en congé est pris en compte pour lancienneté de services, la promotion et la retraite.
Le fonctionnaire conserve son traitement, lindemnité de résidence et, le cas échéant, les prestations familiales ainsi que les primes et indemnités perçues à la date du départ en congé. A la fin de la période du congé, le détachement du fonctionnaire est prononcé doffice après avis de la Commission administrative paritaire du corps daccueil. Le fonctionnaire est de droit, sur sa demande, intégré dans son corps daccueil après au moins deux ans de service effectif.
Le décret n° 98-158 du 11 mars 1998 a modifié le décret n° 86-83 du 17 janvier 1986 relatif aux dispositions générales applicables aux non titulaires.
Outre loctroi dune indemnité de licenciement pour inaptitude physique, il reconnaît aux intéressés plusieurs droits et prestations. Il en est ainsi du versement, dans certains cas, dune indemnité compensatrice de congés annuels ; du renforcement des droits à congé de maladie, pour grave maladie et pour accident du travail ; de lextension du droit à congé parental en cas dadoption dun enfant de plus de trois ans ; de la réintégration de lagent à lissue du congé parental sur le précédent emploi ou sur un emploi similaire ; de lattribution dun congé non rémunéré dune durée maximale de six semaines pour se rendre dans les D.O.M.-T.O.M. ou à létranger en vue dune adoption, par parallélisme avec les droits équivalents reconnus aux fonctionnaires par la loi n° 96-504 du 5 juillet 1996 relative à ladoption ; de la prorogation de lexpérimentation de lannualisation du temps partiel pour deux ans ; enfin du versement de lindemnité de licenciement en une seule fois à la fin du contrat.
On se souvient que la politique daction sociale avait été largement amplifiée en 1998 par linscription dune dotation exceptionnelle de 230 millions de francs inscrite à larticle 50 du chapitre 33.94 du budget des services généraux du Premier ministre, portant ainsi à 900 millions de francs les crédits daction sociale contre 636,3 millions de francs lannée précédente.
Les crédits initiaux, soit 670 millions de francs ont permis de financer les actions suivantes : laide et le prêt à linstallation des fonctionnaires de lEtat en région Ile-de-France (9,5 millions de francs) ; laide à lamélioration de lhabitat des fonctionnaires civils et militaires retraités de lEtat (13,5 millions de francs) ; laide ménagère à domicile des fonctionnaires retraités de lEtat (13,5 millions de francs) ; les chèques-vacances (223,4 millions de francs) ; le remboursement de la prestation de service crèche à la Caisse nationale dallocations familiales (254 millions de francs) ; des opérations daction sociale (34,5 millions de francs). Après concertation dans le cadre du comité interministériel daction sociale, la dotation exceptionnelle de 230 millions de francs a été ainsi répartie : 14,2 millions de francs ont été affectés à la revalorisation des prestations interministérielles à réglementation commune ; 17,6 millions de francs ont été destinés à la revalorisation de lindice brut plafond dattribution de la prestation-repas porté de lindice brut 533 à lindice brut 544 ; 1 million de francs a été alloué à la revalorisation de lindice brut plafond dattribution de laide et du prêt à linstallation des personnels de lEtat en région Ile-de-France, qui est passé de 410 à 423 ; entre 100 millions de francs et 130 millions de francs ont été consacrés à la programmation de réservations hors logement dont 35 millions de francs pour des opérations situées hors Ile-de-France ; entre 40 millions de francs et 70 millions de francs ont représenté des crédits consacrés à des opérations de construction ou de rénovation de restaurants interadministratifs dont le financement a pu être porté pour lannée 1998 de 40 à 100 % ; enfin, 15 millions de francs ont assuré le financement dactions en faveur de linsertion des handicapés.
Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit que le total des crédits sociaux interministériels sélèvera à 905 millions de francs, enregistrant ainsi une hausse de 0,5 % par rapport à 1998. Ces crédits font lobjet dune nouvelle présentation qui traduit une réorientation de ces crédits. En effet, comme on la vu, si les crédits daction sociale interministérielle inscrits au titre III (chapitre 33.94) accusent une baisse de 27,7 % en passant de 900 millions de francs à 650 millions de francs, un nouveau chapitre (5706) est en revanche ouvert au titre V pour financer des dépenses déquipement daction sociale interministérielle à hauteur de 255 millions de francs.
Toujours à lordre du jour, la réforme de lEtat a franchi une nouvelle étape en 1998 avec le dépôt devant le Parlement dun projet de loi relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec ladministration et la mise en place dune nouvelle méthode pour mener à bien cette politique. Cependant, ces réformes en cours ne doivent occulter ni les réformes à venir ni les réformes attendues.
Créé par le décret n° 95-1007 du 3 septembre 1995 pour une durée de trois ans, le Commissariat à la réforme de lEtat a vu son mandat sachever. Un arrêté du 8 juillet 1998 la donc supprimé et remplacé par une délégation interministérielle à la réforme de lEtat, tout en maintenant le comité interministériel pour la réforme de lEtat.
Le comité interministériel et la délégation interministérielle sont placés auprès du Premier ministre. La délégation interministérielle est mise à la disposition du ministre chargé de la réforme de lEtat, les autres ministres pouvant faire appel à elle en tant que de besoin. Le directeur général de ladministration et de la fonction publique exerce les fonctions de délégué interministériel à la réforme de lEtat. Un arrêté du 13 juillet 1998 à fixé lorganisation de la délégation interministérielle. Elle comprend cinq missions placées sous lautorité directe du délégué : la mission service à lusager et management public , la mission fonctionnement, organisation et déconcentration de lEtat , la mission utilisations des nouvelles technologies de linformation et de la communication par ladministration , la mission administrations régaliennes, économiques et financières et la mission administrations sociales, culturelles, scientifiques et techniques .
Si lon peut sinterroger sur laptitude de cette nouvelle structure à simposer aux administrations pour engager la réforme de lEtat, on ne saurait oublier que, de toutes façons, le Commissariat à la réforme de lEtat navait quune vocation provisoire. La dévolution du rôle danimation de la réforme de lEtat au directeur général de la fonction publique doit, en outre, être perçue comme un facteur defficacité, ses compétences traditionnelles se voyant ainsi sensiblement renforcées.
Par ailleurs, cette nouvelle impulsion donnée à léchelon central saccompagne dune action au niveau de chaque ministère. Cest dans ce cadre plus ouvert que par le passé que sinscrit en effet la mission de modernisation et de déconcentration confiée dans chaque ministère à un haut fonctionnaire placé directement auprès du ministre. Ce haut fonctionnaire participe à lensemble des travaux interministériels relatifs à la réforme de lEtat, quil sagisse de lassociation à lélaboration des outils de modernisation à travers le plan pluriannuel de modernisation, qui sera évoqué plus loin, de la contractualisation et des moyens des services du contrôle de gestion. Il est notamment chargé de veiller à ladéquation des objectifs ministériels et interministériels à la réalité, à la cohérence, à la coordination et à lévaluation des projets de modernisation. On notera que le ministre de la Fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation est amené à rencontrer régulièrement ces hauts fonctionnaires.
Cette diversification des actions en faveur de la modernisation de lEtat ne fait pas obstacle à léclosion dinitiatives ministérielles allant dans la même direction. Plusieurs exemples méritent dêtre cités à cet égard.
Ainsi, un comité pour la réforme et linnovation administrative a été créé au ministère de la défense par un arrêté conjoint du 22 juin 1998 du ministre de la défense et du ministre de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation. Ce comité est chargé détudier et de proposer au ministre des mesures relatives à la modernisation et à ladministration du ministère. Composé du chef détat-major des armées, des chefs détat-major des trois armes et des directeurs dadministration centrale du ministère, il est présidé par le secrétaire général pour ladministration et peut faire appel à toute personne qualifiée pour conduire des travaux de modernisation au sein du ministère de la défense.
Le champ dapplication de la déconcentration de la gestion des ressources humaines des personnels du ministère de lemploi et de la solidarité a été, par ailleurs, étendu. Ainsi, le corps des techniciens sanitaires a été annexé à la liste des fonctionnaires des catégories A et B visés par le décret no 92-737 du 27 juillet 1992, par le décret no 98-4 du 5 janvier 1998. Par ailleurs le décret no 98-5 du 5 janvier 1998 autorise le ministre chargé de la santé à déléguer dans les limites fixées les pouvoirs de gestion quil exerce sur les personnels des corps de catégorie C, à savoir les agents et adjoints sanitaires.
Par ailleurs, il faut évoquer, dans ce mouvement de modernisation initié par des ministères, les décrets no 98-915 et 98-916 du 13 octobre 1998 portant déconcentration en matière de gestion des personnels de léducation nationale, qui concernent respectivement le personnel enseignant et dautres personnels relevant du ministère de léducation nationale.
Parmi les réformes en cours, le dépôt devant le Parlement du projet de loi relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec ladministration occupe incontestablement une place éminente. Ce texte qui étend, pour une large part, aux collectivités locales les obligations de la procédure administrative non contentieuse applicable à lEtat, comporte essentiellement cinq séries de dispositions ; il sagit : du raccourcissement des délais des décisions administratives et du développement à venir des décisions implicites dacceptation ; du rapprochement des autorités administratives des usagers ; de lamélioration de linformation administrative ; de lencadrement de laction des maisons des services publics et du renforcement du statut de Médiateur de la République.
Actuellement, le silence de ladministration vaut décision implicite de rejet à lexpiration dun délai de quatre mois ; sans remettre en cause ce principe qui restera le droit commun, le projet de loi a pour effet de réduire ce délai à deux mois et de créer les conditions dun développement des décisions implicites dacceptation.
Lobjectif de rapprochement de ladministration des usagers revêt plusieurs formes : leurs droits dans la procédure contradictoire non contentieuse sont renforcés ; ce texte marque également une rupture avec la tradition danonymat des fonctionnaires ; toute demande devra faire lobjet dun accusé de réception en labsence duquel aucun délai ne sera opposable à lusager ; enfin, toute personne tenue de respecter une date limite ou un délai dans ses relations avec ladministration y satisfera par un envoi effectué au plus tard à la date prescrite, le cachet de la poste faisant foi.
Conformément aux recommandations du Conseil dEtat, le projet de loi veille à assurer une meilleure articulation entre la loi du 6 janvier 1978 relative à linformatique, aux fichiers et aux libertés, la loi du 17 juillet 1978 relative à la liberté d'accès aux documents administratifs et la loi du 3 janvier 1979 sur les archives. La Commission daccès aux documents administratifs reçoit compétence pour connaître de lensemble des problèmes daccès aux documents administratifs, quel que soit leur régime. Le projet de loi clarifie également la définition des documents administratifs et les conditions de leur communication.
La possibilité donnée aux administrations, soit de passer une convention, soit de créer un groupement dintérêt public, pour créer des maisons des services publics constitue aussi lun des volets de ce texte, qui confère par ailleurs une base légale aux conventions contractées entre deux administrations en vue de maintenir la présence du service public en milieu rural et urbain.
Enfin, les dispositions du projet de loi relatives au Médiateur de la République ont pour objet de consacrer lexistence de ses délégués départementaux, daccroître son pouvoir de proposition de réforme législative et de lui donner le pouvoir de suggérer toute mesure susceptible de remédier aux dysfonctionnements de ladministration.
Il est évident cependant que ce projet de loi ne constitue quune étape de lentreprise de modernisation de lEtat, qui reste une uvre de longue haleine.
La circulaire du Premier ministre du 3 juin dernier traduit, à cet égard, la volonté du gouvernement de sengager dans cette voie. Il invite en effet chaque ministre à élaborer, dici la fin de lannée, un programme pluriannuel de modernisation de son administration, dont la mise en uvre pourrait sétendre sur une période de trois à cinq ans. Moyens dimpulsion, ces programmes auront pour fonction essentielle dassurer une cohérence dans les efforts de rénovation de laction administrative.
La réflexion sur les futurs programmes pluriannuels de modernisation est appelée à sarticuler autour de cinq axes majeurs, à savoir : les missions de lEtat, les procédures de travail ainsi que les circuits de décision et dorganisation des services, lamélioration de la gestion des ressources humaines, la modernisation des outils et des méthodes de la gestion publique et le développement des nouvelles technologies de linformation et de la communication.
Sagissant des missions de lEtat, la réflexion menée au sein de chaque ministère devra sappuyer sur une analyse des besoins des usagers de ladministration, être conduite en tenant compte des conséquences de la construction européenne et de la décentralisation et porter sur lensemble des missions du ministère, quelles soient assurées au plan central ou déconcentré ou par des organismes distincts de lEtat placés sous la tutelle ou le contrôle du ministère.
Quant aux procédures de travail, aux circuits de décision et dorganisation, la circulaire incite à la mise en uvre, en tant que de besoin, dune réforme de ladministration centrale de chaque ministère en fonction des principes posés dès 1992 par les textes relatifs à ladministration territoriale de la République et par la circulaire du 9 mai 1997. Il ne sagit pas deffectuer de simples ajustements dorganigrammes mais de favoriser la responsabilisation des différents échelons hiérarchiques, dont le nombre pourra être réduit. Ce programme pluriannuel devra préciser les mesures destinées à permettre à ladministration dassurer au mieux sa fonction de pilotage des services déconcentrés.
Lamélioration de la gestion des ressources humaines est appelée à favoriser la rénovation des méthodes et des outils de gestion, la déconcentration de la gestion et le développement des actions de formation des personnels. Les mesures envisagées devront renforcer la mobilité géographique et fonctionnelle des personnels et lalternance entre les responsabilités exercées en administration centrale et dans les services déconcentrés. Dans cet esprit, les corps de ladministration centrale et des services déconcentrés exerçant des missions voisines ou identiques devraient être regroupés. Le ministre de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation a par ailleurs chargé M. Serge Vallemont, ingénieur général des ponts et chaussées honoraire, de présider un groupe de travail auquel a été confiée la mission dexaminer le contenu dune gestion des ressources humaines adaptée aux finalités et aux spécificités de ladministration ainsi que les moyens à mettre en uvre pour former les fonctionnaires.
Sagissant de la modernisation des outils et des méthodes de la gestion publique, le programme pluriannuel devrait avoir pour objectif de rendre un meilleur service à lusager, en développant la qualité des services, la mise en place doutils de contrôle de gestion, de connaissance du coût de lactivité des services et de développement de la contractualisation interne.
Enfin, dans la perspective tracée par le programme daction gouvernemental pour la société de linformation (P.A.G.S.I.) le 16 janvier 1998, le programme pluriannuel doit préciser les orientations et les modalités daction en matière de technologies de linformation et de communication. A cet égard, la numérisation et la mise en ligne des données publiques, la dématérialisation des procédures et le développement des réseaux Internet constituent des objectifs qui participent de cette politique de modernisation et méritent une attention particulière.
Rappelons en effet que le programme daction gouvernemental sur la société de linformation prévoyait, dans son troisième chapitre consacré à la modernisation des services publics, de confier à M. Jean-Paul Baquiast, contrôleur dEtat, une mission pour accompagner la stratégie de déploiement de lutilisation dInternet par ladministration.
Dans la lettre de mission qui lui avait été adressée le 18 février 1998, M. Baquiast avait été invité à remettre un rapport sur ce sujet au ministre de la fonction publique et de la réforme de lEtat et de la décentralisation, en sattachant à formuler :
des propositions sur les apports dInternet à la modernisation de lEtat, notamment pour améliorer son fonctionnement (travail en réseau et/ou à distance, courrier électronique, numérisation) ;
des recommandations pratiques pour la mise en réseau de ladministration (recours à des solutions de type Intranet et messageries compatibles avec les standards Internet) ;
des suggestions pour sensibiliser les personnels, notamment dencadrement, aux enjeux de lutilisation dInternet, pour mieux former lensemble des agents et pour améliorer lorganisation de la fonction informatique.
Remis en juin dernier et publié en ligne sur le site du Premier ministre, ce rapport a fait lobjet de nombreux échanges sur un forum accessible au public. Il identifie les enjeux et les difficultés rencontrées par les administrations dans leur adaptation à la société de linformation et trace plusieurs pistes pour conforter le travail en cours dans les ministères.
Sept orientations sont proposées pour les cinq ans qui viennent, afin de préparer les services publics et, en premier lieu, leurs agents, à entrer efficacement dans la société de linformation :
développer les services offerts sur Internet aux citoyens et aux entreprises sous la forme dinformations publiques, de procédures dématérialisées et de services interactifs ;
combler le retard des ministères en matière déquipement, afin doffrir aux agents de lEtat des matériels, des logiciels et laccès aux réseaux correspondant à leurs besoins ;
élaborer, maintenir et faire respecter un cadre de cohérence technique interministériel minimal pour faciliter les échanges interministériels ainsi que les échanges de lEtat avec ses partenaires et usagers ;
adapter le cadre juridique pour permettre la dématérialisation, la signature électronique, la cryptologie dans les échanges internes et externes ; à cet égard, on relèvera que le Conseil dEtat effectue un travail important de réflexion sur ladaptation de notre droit aux nouvelles technologies ;
construire un dispositif de sensibilisation, dinformation et de formation interne pour faciliter lappropriation des nouvelles technologies de linformation et de la communication et la compréhension de leurs enjeux par tous les fonctionnaires, utilisateurs et décideurs ;
enrichir la réflexion méthodologique sur les liens entre les nouvelles technologies et lorganisation du travail administratif, pour mieux analyser les dysfonctionnements, évaluer les besoins et concevoir des solutions techniques et organisationnelles pertinentes ;
rénover la coordination interministérielle en matière de nouvelles technologies, par la mobilisation des compétences techniques, dorganisation, budgétaires et juridiques indispensables.
Le ministre chargé de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation a indiqué, dans le cadre de luniversité de la communication organisée à Hourtin à la fin août 1998, quil retenait la plupart de ces orientations. Celles-ci seront prochainement traduites en actions et projets concrets. Un débat sera par ailleurs organisé au sein de la commission de modernisation des services publics. Enfin, un tableau de bord sur lentrée de ladministration dans la société de linformation sera élaboré et mis en ligne sur Internet à lautomne.
Dores et déjà, dans le cadre de lapplication du P.A.G.S.I., plusieurs des mesures préconisées dans le rapport Baquiast sont en cours de mise en uvre : inventaire des données publiques à numériser, développement des intranets ministériels, création dun réseau inter-administrations, systèmes dinformation territoriaux reliant entre eux les services déconcentrés dune même circonscription, définition dun cadre juridique et formation aux nouvelles technologies.
On peut enfin signaler que le cadre institutionnel dune meilleure coordination des nouvelles technologies au sein de ladministration est désormais en place, avec la création récente, dune part, au sein de la délégation interministérielle à la réforme de lEtat, dune mission sur lutilisation des nouvelles technologies de linformation et de la communication par ladministration (arrêté du 13 juillet 1998) et, dautre part, auprès du Premier ministre, dune mission interministérielle de soutien technique pour les développements des technologies de linformation et de la communication dans ladministration (décret no 98-751 du 27 août 1998).
A côté de la rénovation en cours et à venir, qui témoigne de la détermination de lengagement du Gouvernement en faveur de la réforme de lEtat, dautres réformes restent attendues.
Sans prétendre à lexhaustivité, on évoquera la formation des hommes, les conditions de leur emploi et les droits des usagers.
Sans doute ne faut-il pas céder à la facilité qui consisterait à voir dans lE.N.A. la source de tous les maux de ladministration française. Cependant, cest certainement une institution qui mérite dêtre rénovée ; la chute du nombre des candidats au dernier concours dentrée constitue, à cet égard, un signal que lon ne peut occulter de ce débat. Des réflexions sont en cours sur le contenu de la scolarité et devraient prochainement déboucher sur des propositions. Lannée dernière, lors du débat budgétaire sur les crédits de la fonction publique pour 1998, votre rapporteur sétait ému du surcoût de la double localisation de létablissement, qui avait été estimé par la Cour des comptes à 17 millions de francs. Non seulement cette charge apparaît en effet injustifiée pour la collectivité mais son évocation doit fournir loccasion de mener une réflexion approfondie sur lorganisation des enseignements, ladaptation de lécole aux besoins daujourdhui de la fonction publique, sur son statut décole dapplication, sur son ouverture vers lextérieur, quil sagisse de lEurope, de ses partenaires de la fonction publique territoriale, des collectivités locales ou du monde économique. Cest en ce sens que votre rapporteur a déposé un amendement réduisant les crédits de lécole à hauteur du surcoût de sa double localisation (cf. infra p. 47).
Autour de la question des conditions demploi dans la fonction publique, on évoquera cette année les thèmes suivants : les emplois précaires en général, la titularisation des agents de catégorie A en particulier, la notation des fonctionnaires, la durée du travail, la prise en compte de lancienneté professionnelle des élèves de lE.N.A. et des I.R.A. issus du troisième concours et la revalorisation des traitements des fonctionnaires de catégorie A.
Conformément aux engagements pris par le gouvernement dans le cadre du protocole daccord du 14 mai 1996, le titre Ier de la loi du 16 décembre 1996 a institué dans les trois fonctions publiques des concours daccès à des corps ou cadres demplois de fonctionnaires réservés à des agents non titulaires, pour une période maximale de quatre ans. On rappellera que, dans la fonction publique de lEtat, ces concours sadressent aux personnels recrutés à titre temporaire sur des emplois ou des crédits inscrits au budget de lEtat, pour assurer des missions de service public, dévolues aux agents titulaires dans des fonctions denseignement, déducation, dinformation ou dorientation dans les établissements denseignement ainsi que dans des fonctions du niveau de la catégorie C. Ces concours visent également les agents non titulaires des établissements publics administratifs autres que ceux inscrits sur la liste prévue au 2° de larticle 3 de la loi du 11 janvier 1984 et remplissant les conditions fixées à larticle 1er.
Larticle 3 de la loi du 16 décembre 1996 a également prévu, sans quil sagisse de concours réservés, que des concours puissent être ouverts, en tant que de besoin, aux agents non titulaires recrutés à titre temporaire remplissant des fonctions de catégorie A ou B ou répondant aux conditions de titres et dancienneté de service prévues par larticle 1er de la loi. Celle-ci avait également précisé que certaines situations particulières devraient faire lobjet de mesures spécifiques définies par voie réglementaire. Il sagit, dune part, des enseignants non titulaires qui enseignent dans une discipline de formation aux métiers pour laquelle il nexiste pas de diplôme leur permettant laccès aux corps enseignants du second degré et, dautre part, des maîtres délégués des établissements denseignement privé sous contrat.
Les décrets créant les concours réservés daccès aux corps denseignants et de personnels déducation ou dorientation ont été publiés le 17 avril 1997 pour le ministère de léducation nationale, le 10 mai 1997 pour le ministère de lagriculture et le 25 septembre 1997 pour le ministère de la jeunesse et des sports.
Sur lensemble du plan, environ 23.000 agents assurant des fonctions denseignement ou déducation sont susceptibles dêtre concernés par ces concours.
Sagissant des maîtres auxiliaires du ministère de léducation nationale qui représentent les effectifs les plus nombreux plus de 2.100 dentre eux ont été admis aux concours réservés organisés en 1997. Il convient dajouter à ce chiffre les 4.200 maîtres auxiliaires reçus aux autres concours (externes, internes et spécifiques) leur permettant daccéder à un corps de professeurs du second degré. Au total, ce sont donc plus de 6.300 maîtres auxiliaires qui ont accédé en 1997 aux corps de personnels de lenseignement du second degré par la voie des différents concours.
Par ailleurs, 3.300 maîtres auxiliaires ont été admis aux concours réservés organisés en début dannée au titre de la session 1998. Au total, ce sont plus de 5.000 agents qui, à lissue des différents concours daccès aux corps enseignants du second degré, devaient être nommés fonctionnaires stagiaires à la rentrée de lannée scolaire 1998-1999.
Au ministère de lagriculture, 370 agents ont été reçus à chacune des sessions 1997 et 1998 des concours dont laccès est réservé aux corps enseignants.
Sagissant des personnels du niveau de la catégorie C, trois décrets horizontaux du 25 avril 1997 ont créé des concours réservés pour laccès des agents du niveau de la catégorie C dans les corps à statut commun des agents administratifs, des agents des services techniques et des ouvriers professionnels des administrations de lEtat.
Pour tenir compte des populations dagents non titulaires recrutés à titre temporaire recensés dans chaque département ministériel et des fonctions effectivement assurées, différents ministères ont été conduits, comme le permet la loi, à créer des concours daccès à des corps à statut ministériel de catégorie C, de même niveau que les corps ayant fait lobjet des décrets du 25 avril 1997, dont laccès est réservé aux agents non titulaires.
Sur lensemble du plan, environ 20.000 agents du niveau de la catégorie C sont susceptibles dêtre concernés par ces concours.
La première session de ces concours a eu lieu à lautomne 1997. Elle a abouti à la titularisation denviron 2.800 agents sur un total denviron 12.270 ayants droit remplissant les conditions dancienneté requises dès 1997.
A loccasion dune réunion détape tenue le 13 mars 1998 en présence des organisations syndicales signataires de laccord du 14 mai 1996, des efforts particuliers ont été demandés aux administrations gestionnaires afin daccroître le nombre de postes offerts aux concours réservés pour lannée 1998. Ces efforts doivent tenir compte des possibilités de transformation des crédits de rémunération en emplois ainsi que dune répartition équilibrée du nombre de postes offerts entre concours réservés, dune part, et concours internes et externes, dautre part.
Cependant, on peut craindre que ces efforts soient insuffisants pour mettre fin à la précarité pour deux raisons. Dune part, les conditions requises pour être candidat aux concours réservés sont restrictives pour nombre de vacataires. Dautre part, si des poches de précarité peuvent être supprimées, celle-ci a tendance à resurgir régulièrement sous la pression de lurgence, certains ministères ayant tendance à recourir aux emplois contractuels pour pallier des défaillances momentanées ; ainsi le flot tari provisoirement est rapidement reconstitué.
On doit rapprocher dailleurs de ce problème lancinant la question des contractuels employés par un service public à caractère administratif. Ceux-ci sétant vu reconnaître par le tribunal des conflits en 1996 le statut dagents administratifs (25 mars 1996, préfet de la région Rhône-Alpes, préfet du Rhône et autres c/ conseil de prudhommes de Lyon, req. n° 3000), le Gouvernement envisage, dans un projet de loi à venir, de leur accorder des contrats à durée indéterminée.
Concrétisant le principe de la vocation des agents non titulaires à être titularisés dans un corps de la fonction publique de lEtat prévu par larticle 73 de la loi no 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de lEtat, les procédures de titularisation ont été engagées par une circulaire conjointe fonction publique-budget du 30 novembre 1994, qui marque le point de départ dun processus qui na pas encore définitivement abouti. Ces orientations peuvent être ainsi résumées :
Les opérations de titularisation devaient prioritairement seffectuer dans les corps de fonctionnaires existants et nentraîner la création de corps spécifiques quen nombre limité. Il sagissait du corps des attachés commerciaux de la direction des relations économiques extérieures créé en mai 1997, du corps des délégués au permis de conduire et à la sécurité routière, dont la création est intervenue en octobre 1997, ainsi que du corps interministériel des chargés détudes documentaires, géré par le ministère de léquipement dont le statut a été publié en mars 1998.
La possession dun diplôme équivalent à la licence pour les corps administratifs et dun diplôme dingénieur pour les corps techniques exigeant un tel diplôme était requise.
La titularisation des agents était subordonnée à la réussite aux épreuves dun examen professionnel, comme cela a été le cas pour les agents de catégorie B.
Lintégration des agents se faisait obligatoirement dans le grade de début du corps et leur reclassement seffectuait selon les règles prévues par les statuts particuliers. Lancienneté de services reprise lors de la titularisation nétait pas assimilée à des services accomplis dans le corps pour la promotion de grade. Une assimilation de services conduisait les agents ainsi titularisés à bénéficier de conditions de reclassement plus favorables que celles dagents non titulaires qui avaient été précédemment lauréats dun concours de recrutement.
La titularisation des intéressés ne se faisait quà lexpiration de deux délais dun an. La première année permettait à ladministration de recenser les agents concernés et de recueillir leur accord sur les modalités de leur titularisation. La seconde année était consacrée à lacceptation des propositions de reclassement faites aux agents souhaitant leur titularisation. Ces deux délais étaient incompressibles de manière, à ne pas générer de situations différentes entre les ministères, dune part, et à donner la possibilité aux agents de se prononcer en toute connaissance de cause, dautre part, sachant que certains corps étaient appelés à accueillir des agents de plusieurs ministères. Ils permettaient par ailleurs la coordination nécessaire des opérations de titularisation dans les corps recevant des agents dautres ministères.
Sur la base de ces orientations, plusieurs départements ministériels avaient élaboré des projets de décrets relatifs aux opérations de titularisation dans les corps de la catégorie A.
Il était cependant nécessaire, pour que ces projets puissent aboutir, de préciser la nature des corps dans lesquels les agents non titulaires de catégorie A pouvaient être intégrés : cest ce qua fait la loi no 96-452 du 28 mai 1996 portant diverses dispositions dordre sanitaire, social et statutaire. Son article 45 précise que les corps dans lesquels les agents non titulaires de catégorie A peuvent être titularisés sont les corps au profit desquels interviennent des mesures statutaires prévues par le protocole daccord du 9 février 1990, cest-à-dire des corps équivalents aux corps dattachés ou dingénieurs des travaux.
Cette disposition législative ayant permis de clarifier les conditions de la titularisation en A, la procédure délaboration des décrets a pu reprendre. Cest ainsi que, depuis le 31 décembre 1996, outre huit ministères pour lesquels les décrets sont dores et déjà publiés, les projets émanant dautres départements ont été soumis à lexamen de la commission des statuts du Conseil supérieur de la fonction publique de lEtat et vont pouvoir être publiés dès que le Conseil dEtat aura fait connaître son avis.
Dans les ministères où les décrets nécessaires ont déjà été pris, les opérations de titularisation sont engagées, les agents disposant dun délai dun an suivant la publication du décret, pour déposer leur demande de titularisation. Les mesures de titularisation décrites ci-dessus devraient potentiellement concerner 6.000 agents. Mais, comme lindiquent les résultats du recensement retracé à travers le tableau no 4, le nombre des agents non titulaires du niveau de la catégorie A en application de la loi du 11 janvier 1984 sélève à environ 8.000.
Il savère en effet quenviron 25 % des intéressés soit à peu près 2.000 personnes ne peuvent bénéficier des mesures dintégration prévues par les décrets ministériels car ils ne possèdent pas les titres et diplômes exigés par lesdits décrets.
Une étude interministérielle a donc été menée afin dexaminer les solutions qui pourraient permettre à ces personnels de profiter des dispositions de titularisation prévues par la loi du 11 janvier 1984. Cette étude a abouti à lélaboration dun projet de décret transversal commun à lensemble des ministères concernés, visant à autoriser lesdits personnels à se présenter à lexamen professionnel daccès aux corps de catégorie A, à condition :
soit davoir accédé à un emploi du niveau de la catégorie A conformément aux règles de promotion prévues par les dispositions régissant leur catégorie de contractuels ;
soit davoir obtenu la validation des services accomplis dans un emploi du niveau de la catégorie A en équivalence des titres requis par les décrets dintégration propres à chaque ministère.
Le projet prévoit que les services précités seront validés par des commissions ministérielles créées par arrêtés conjoints du ministre chargé de la fonction publique et des ministres intéressés.
Ces commissions seront composées dun président, représentant du ministre dont relèvent les corps daccueil des personnels non titulaires concernés, dun représentant des ministres chargés de la fonction publique et de léducation nationale, de représentants des services assurant la gestion des fonctionnaires des corps daccueil et, le cas échéant, de représentants des services au sein desquels les agents concernés exercent leurs fonctions. Elles se prononceront compte tenu des titres, travaux et qualifications détenus par les candidats et de leur expérience professionnelle. Pourront notamment être pris en compte non seulement les diplômes obtenus par les candidats mais aussi les formations auxquelles ils ont participé.
Le décret doit préciser enfin que les agents répondant aux conditions précitées et appartenant aux catégories dagents non titulaires visées par des décrets ministériels déjà publiés, pourront être titularisés dans les conditions prévues par lesdits décrets. Ceux-ci offriront la possibilité dintégrer le corps daccueil correspondant à leur catégorie et aux fonctions quils exercent après succès aux épreuves de lexamen professionnel daccès à ce corps.
Pour ce faire, ils bénéficieront dun nouveau délai dun an pour présenter leur candidature, celui-ci courant à compter de la date de publication du décret transversal ; un autre délai dun an leur est accordé pour accepter leur titularisation à compter de la date à laquelle ils reçoivent notification de la proposition de classement dans le corps daccueil.
Par ailleurs, les décrets dintégration qui interviendront postérieurement à la publication du présent projet de décret devront expressément faire référence aux dispositions de son article 1er, afin que les personnels concernés desdits ministères puissent bénéficier du dispositif présenté ci-dessus.
Le projet, qui a été soumis à lavis de la commission des statuts du Conseil supérieur de la fonction publique de lEtat le 16 juillet 1998, a été envoyé pour examen au Conseil dEtat.
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Tableau no 4
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Titularisation en catégorie A :
répartition des agents en fonctions des diplômes et des promotions
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Ministères
|
Agents détenant les
|
Agents ne détenant pas
les diplômes requis
|
Total
|
|
diplômes requis
|
Promotion
de B en A
|
Recrutés
directement en A
|
|
Affaires étrangères
|
185
|
25
|
7
|
217
|
Affaires sociales
|
195
|
33
|
26
|
254
|
Agriculture
|
312
|
77
|
231
|
620
|
Aviation civile
|
25
|
5
|
29
|
59
|
Coopération
|
68
|
3
|
19
|
90
|
Culture
|
441
|
29
|
93
|
563
|
Défense
|
912
|
221
|
10
|
1.143
|
Education nationale
|
346
|
143
|
51
|
540
|
Equipement
|
2.309
|
349
|
392
|
3.050
|
Finances
|
676
|
75
|
24
|
775
|
Finances (C.D.C.)
|
1
|
0
|
3
|
4
|
Industrie
|
230
|
10
|
0
|
240
|
Intérieur (hors personnels techniques)
|
152
|
20
|
21
|
193
|
Intérieur (D.G.P.N.)
|
54
|
3
|
12
|
69
|
Jeunesse et sports
|
22
|
4
|
1
|
27
|
Justice
|
71
|
15
|
16
|
102
|
Outre-mer
|
5
|
0
|
0
|
5
|
S.G.P.M.
|
57
|
0
|
11
|
68
|
TOTAL
|
6.061
|
1.012
|
946
|
8.019
|
Si larticle 55 de la loi no 84-16 du 11 janvier 1984 a laissé à un décret en Conseil dEtat le soin de fixer le régime de la notation des fonctionnaires et les modalités de mise en uvre de cette règle, on sait que ce décret nest toujours pas pris et que les règles de la notation continuent dêtre régies par le décret no 59-308 du 14 février 1959. Celui-ci prévoit que la note comporte un élément chiffré suivi dune appréciation générale. Or, comme lobservait le commissaire du gouvernement Rougevin-Baville dans ses conclusions sur une affaire ministre de la santé publique et de la sécurité sociale c. Delle Bruguière (CE, 19 novembre 1971), on est en présence dun système dappréciation globale et en grande partie subjective. Par là même la pratique de la notation est vécue aussi bien par les supérieurs hiérarchiques des agents notés que par ces derniers comme un exercice théorique sans portée réelle. Aussi importe-t-il dans la perspective de modernisation de lEtat quune réforme soit conduite sur ce terrain, afin à la fois de valoriser les performances individuelles et dassurer le développement de la gestion personnalisée des carrières.
On sait que parallèlement aux négociations engagées dans le secteur privé en vue de réduire la durée du travail, le gouvernement a chargé M. Jacques Roché, conseiller maître à la cour des comptes, de déterminer les implications de la perspective des 35 heures dans chacune des trois fonctions publiques. Ses conclusions devraient être connues avant la fin de lannée. De leur contenu pourra dépendre la définition dorientations en faveur dune nouvelle organisation des services et de leurs missions.
Si le recrutement de fonctionnaires issus du troisième concours de lE.N.A. et des I.R.A. a permis délargir laccès à ces écoles, labsence de prise en compte de leur ancienneté, lors de leur intégration dans leur corps à lissue de la scolarité, est un frein à ce recrutement quil convient de supprimer. Aussi serait-il souhaitable que cette inéquité soit corrigée par voie réglementaire en procédant à leur reclassement.
Il est indéniable que la mobilisation de lencadrement supérieur de lEtat constitue une des conditions de lentreprise de rénovation du service public. Elle nécessite que soient simultanément examinées, notamment pour les administrateurs civils, les questions relatives à la gestion de leurs carrières, à leurs débouchés et à leurs rémunérations.
Comme lavait constaté le rapport Prada en avril 1994, les débouchés de seconde carrière et les possibilités daccès à un emploi de direction interne à ladministration sont aujourdhui moins nombreux et plus tardifs quauparavant.
Parmi les pistes offertes pour élargir les débouchés de la haute fonction publique, trois méritent de retenir plus particulièrement lattention : le développement des fonctions dencadrement dans les services déconcentrés de lEtat, la redéfinition du rôle des corps dinspection générale et lélargissement de laccès à des fonctions de prospection, dexpertise et de coopération administrative internationale, aujourdhui peu ou mal assurées.
Sagissant des rémunérations, trois solutions sont également à létude : lalignement des primes sur le haut, sachant que celles-ci nentrent pas dans le champ de lassiette des pensions de retraites ; la revalorisation de certains postes qui pourrait toutefois constituer un frein à la mobilité et enfin la revalorisation des traitements indiciaires pour une population de 6.000 personnes écartée des accords Durafour en 1990.
De même que la rénovation de ladministration ne peut se faire sans ladhésion des fonctionnaires, la reconnaissance de la place des usagers dans la concertation sur laction administrative est essentielle. A ce titre, on ne peut que se réjouir que ce souci soit pris en compte avec lélargissement de leur représentation au sein de la Commission de modernisation des services publics du Conseil supérieur de la fonction publique. La préoccupation de consultation des usagers gagnerait fortement à recevoir des prolongements à léchelon local, lexpérience montrant que les commissions départementales dorganisation et de modernisation des services instituées par la loi no 95-115 du 4 février 1995 dorientation pour laménagement du territoire et qui comprennent pour un quart des représentants dassociations dusagers, de syndicats, dorganismes consulaires ou professionnels et dassociations ou organismes assurant des missions de service public ou dintérêt général, sont loin dêtre réunies systématiquement par les préfets.
Enfin, si prochainement la Commission pour la simplification des formalités administratives est appelée à être réformée et à fusionner avec le Centre denregistrement et de révision des formulaires administratifs, cette réponse ne saurait être loccasion de réduire en son sein la présence des usagers dont lexpérience peut savérer précieuse.
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Avant de procéder à lexamen des crédits, la Commission a procédé à laudition de M. Emile Zuccarelli, ministre de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation (1).
Avant de présenter le budget de son ministère, dont la modestie sexplique par limportance de ses missions transversales, le Ministre a souhaité présenter les grandes orientations définies dans les domaines de la fonction publique et de la réforme de lEtat.
Sagissant de la fonction publique, il a indiqué que la priorité avait été donnée au dialogue social et rappelé quun accord salarial avait été signé en février dernier avec cinq organisations syndicales représentant la majorité des fonctionnaires. Il a déclaré que cet accord, qui concerne 5 millions dactifs et 4,2 millions de retraités, donnait la priorité aux bas salaires et préservait le pouvoir dachat de lensemble des fonctionnaires grâce à une revalorisation des traitements de 1,3 % par an pour les années 1998 et 1999. Il a précisé quil permettait également daméliorer laction sociale interministérielle, notamment grâce à une augmentation des dotations destinées aux crèches, à laide ménagère, aux logements sociaux ou aux chèques vacances, de reconduire le congé de fin dactivité et de létendre aux fonctionnaires âgés de 56 ans ayant cotisé pendant 40 ans, 12.500 agents de lEtat ayant bénéficié de cette disposition en 1997. Il a ajouté que cet accord prévoyait la constitution de plusieurs groupes de travail sur les pensions dinvalidité, les frais de déplacement et larticulation du congé de fin dactivité avec la cessation progressive dactivité et évoquait la question de temps de travail, sur laquelle M. Jacques Roché, conseiller maître à la Cour des comptes, doit rendre prochainement un rapport, lobjectif dans ce domaine étant de resserrer les écarts avec le secteur privé.
Sagissant de la résorption de lemploi précaire, le Ministre a indiqué que deux années après la loi du 16 décembre 1996, près de 16.000 agents sur les 43.000 prévus avaient été titularisés, des retards ayant cependant été constatés parmi les agents de catégorie C. Il a annoncé que des réflexions étaient engagées sur linsertion des personnes handicapées, sur la mobilité des fonctionnaires, notamment entre les différentes fonctions publiques et sur la gestion des ressources humaines. Il a enfin évoqué le rapport demandé à Mme Colmou sur la parité entre les hommes et les femmes dans la fonction publique.
Evoquant la réforme de lEtat, le Ministre a précisé que les orientations sur ce sujet avaient été définies lors du Conseil des ministres du 5 novembre 1997 et du comité interministériel du 26 février dernier.
Il a indiqué que les conclusions du groupe de deux cents hauts fonctionnaires chargés de réfléchir à la manière de rendre lEtat plus proche des citoyens lui avaient été remises en juillet dernier, soulignant que lun des thèmes principaux était lamélioration de la coordination des services déconcentrés de lEtat. Il a annoncé que les préfets auraient la possibilité de choisir les modalités de déconcentration les plus adaptées à leur département et fait état de la volonté du Gouvernement de poursuivre la déconcentration des décisions individuelles.
Evoquant le projet de loi relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, le Ministre a souligné quil contribuerait à rendre lEtat plus accessible. Observant quil se situait dans le prolongement du projet de loi déposé lors de la précédente législature, il a indiqué que ce texte permettrait de réduire la complexité des normes, daccélérer les décisions administratives, daccroître les pouvoirs du Médiateur de la République et de renforcer lassise juridique des maisons des services publics et précisé quil impliquait lensemble des administrations et pas seulement les services de lEtat.
Abordant les politiques mises en uvre pour améliorer lefficacité de lEtat, il a annoncé que chaque ministère devait remettre avant la fin de lannée un programme pluriannuel de modernisation qui rendrait possible une contractualisation sur plusieurs années des moyens de chaque ministère, ce qui permettrait de sortir du cadre trop étroit de lannualité budgétaire. Il a fait état dune relance des procédures dévaluation, indiquant quun décret prévoyant la création dun conseil national de lévaluation composé de quatorze membres, parmi lesquels on comptera des élus locaux, sera prochainement publié. Il a précisé que ce conseil proposera un programme dévaluation qui sera définitivement arrêté par le Premier ministre et déterminera les organismes habilités à procéder à de telles évaluations.
Evoquant lintégration de lEtat dans la société de linformation, il a reconnu que la fonction publique avait été très en retard face aux évolutions récentes, notamment dans le domaine informatique, et a annoncé que le paiement par carte bleue serait possible dès la fin 1999 dans les administrations.
Présentant le budget de son ministère pour 1999, le Ministre a indiqué que les crédits de la fonction publique étaient restés stables avec un montant total de 1,464 milliard de francs. Il a souligné que les crédits daction sociale demeuraient à un niveau élevé, avec 905 millions de francs en 1999 contre 636 millions de francs en 1997, ce qui permettrait de consacrer une dotation spécifique aux sections régionales interministérielles qui favorise la déconcentration de laction sociale, daugmenter les sommes destinées aux chèques vacances et de prévoir 15 millions de francs pour linsertion des personnes handicapées. Il a annoncé que les opérations interministérielles de formation déconcentrées bénéficieraient de 34 millions de francs, les subventions de fonctionnement des établissements de formation progressant quant à elles légèrement afin de prendre en compte laugmentation du nombre des élèves. Il a enfin précisé que le fonds pour la réforme de lEtat connaîtrait une progression de 112,5 à 115,3 millions de francs en crédits de paiement afin daméliorer les services rendus aux usagers et les outils de gestion.
En conclusion, le Ministre a rappelé que son ministère avait avant tout un rôle dimpulsion et de coordination et que la réforme de lEtat était encore loin dêtre achevée. Il a souligné la nécessité de restaurer la confiance de ladministration et de vaincre les rigidités traditionnelles pour adapter les besoins exprimés à lévolution de la société. Il sest, enfin, engagé à poursuivre les efforts en vue dun emploi plus efficient des fonds publics.
Plusieurs commissaires sont ensuite intervenus.
Le rapporteur pour avis des crédits de la fonction publique, a tout dabord mis laccent sur la reprise du dialogue social de la fonction publique, attestée par la signature de laccord salarial intervenu en février 1998. Après avoir estimé que la progression du budget pour 1999 était satisfaisante, il a souhaité que soit accentuée la réforme de lEtat et notamment que soit amélioré le maillage territorial des services de lEtat, de sorte que les besoins des usagers soient mieux satisfaits.
Mme Claudine Ledoux, rapporteuse du projet de loi relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, a rappelé que dans le cadre de ses fonctions elle avait déjà procédé à un vaste travail de concertation. Elle a ensuite interrogé le ministre sur le titre du projet de loi, estimant que la référence aux seuls citoyens pouvait apparaître comme réductrice dans la mesure où lensemble des usagers et administrés sont concernés. Elle a ensuite souhaité connaître la raison pour laquelle le projet de loi fait de la procédure des décisions implicites de rejet la procédure de droit commun alors que le précédent projet de loi avait choisi de substituer à ce principe celui des décisions implicites dacceptation. Elle sest ensuite interrogée sur la portée de larticle 8 du projet de loi, qui donne prééminence aux dispositions de la loi du 17 juillet 1978 relative à la liberté daccès aux documents administratifs, sur celle de la loi du 6 janvier 1978 relative à linformatique et aux libertés. Constatant que le champ des documents exclusivement communicables aux intéressés est appelé à se réduire, elle a exprimé la crainte que certaines données protégées aujourdhui soient susceptibles dêtre demain communiquées à des tiers.
M. Robert Pandraud a tout dabord souligné les limites du budget de la fonction publique, observant que les principales décisions sont de la compétence des administrations gestionnaires et surtout du ministère des finances. Tout en considérant que la France connaissait une suradministration dans des domaines dactivité en voie de régression, il sest inquiété de la sous-administration effective observée dans les administrations en contact avec les usagers, évoquant en particulier les services préfectoraux. Sagissant de la réforme de lEtat, M. Robert Pandraud a posé le problème de la superposition des échelons administratifs, considérant quil faudrait choisir à terme entre la région et le département. En ce qui concerne les réformes des horaires dans la fonction publique, il a estimé que celles-ci étaient faciles à mettre en uvre dans les administrations centrales mais quelles posaient de redoutables problèmes dapplication dans les services devant assurer des permanences, en particulier dans la police ou dans la fonction publique hospitalière. Après avoir interrogé le ministre sur le coût de lensemble des concours organisés dans la fonction publique, il sest demandé si lon ne pourrait envisager un système comparable aux juridictions prudhomales, ayant compétence à légard des fonctionnaires des catégories B et C, afin dalléger la charge des tribunaux administratifs.
Précisant quil ne souhaitait pas la suppression de lEcole nationale dadministration, il a cependant indiqué quil était opposé au recrutement direct des membres des grands corps de lEtat parmi ses élèves. Il a exprimé le souhait que ceux-ci soient recrutés directement dans les administrations, soulignant que, dans la situation actuelle, la plupart dentre eux exerçaient leur activité à lextérieur des corps auxquels ils sétaient destinés.
M. René Dosière a évoqué la situation particulière de lE.N.A., dont le site le plus récent semble être, selon la Cour des comptes, le moins utilisé et sest demandé, en conséquence, sil nétait pas temps dappliquer effectivement la décision prise par Mme Edith Cresson de transférer cette école à Strasbourg.
Observant que le ministre de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation jouait un rôle dimpulsion et de coordination, M. Bernard Derosier la interrogé sur la politique quil souhaitait conduire en matière de réduction du temps de travail dans la fonction publique.
Estimant à 10.000 le nombre de bénéficiaires potentiels, M. Jacky Darne a jugé très positif labaissement de lâge du congé de fin dactivité de 58 à 56 ans. Il sest toutefois interrogé sur le calendrier dapplication de cette réforme. Il a dailleurs souhaité connaître létat davancement des programmes pluriannuels de modernisation de ladministration et le sentiment des organisations syndicales sur ce sujet.
En réponse aux différents intervenants, le Ministre a apporté les éléments dinformation suivants.
· Sur la fonction publique
Le Gouvernement a réamorcé le dialogue social avec les fonctionnaires en leur rappelant leurs devoirs, notamment au regard de la nécessaire modernisation du service public, mais également en considérant quils sont, par leur rôle, au cur du pacte républicain.
Si lon entend parfois dire que la France est suradministrée et souffre dune hypertrophie de sa fonction publique, parallèlement, nombreux sont ceux qui considèrent quil ny a pas suffisamment de professeurs, dinfirmières ou de policiers. Les besoins en matière de service public sont par nature illimités. Cest pourquoi face à ces aspirations contradictoires, le Gouvernement a choisi de stabiliser les effectifs, ce qui ninterdit pas néanmoins un certain nombre de redéploiements pour faire face à des missions ou des besoins nouveaux. Dans ce cadre, le Gouvernement entend en particulier améliorer la présence des fonctionnaires dans les administrations dites de guichet, cest-à-dire celles qui sont directement au contact du public.
En matière de réduction du temps de travail, il est clair que lon ne peut transposer le mécanisme de la loi Aubry à la fonction publique de manière totalement homothétique. Il est important de prendre en compte, au sein de la fonction publique, la diversité de situations et le principe déquité doit présider à lensemble du mouvement de réduction du temps de travail dans le secteur public. Il est difficile, pour lheure, de préciser la façon dont la réduction du temps de travail sappliquera à ladministration et en particulier comment les collectivités locales pourront ou non bénéficier dune aide de lEtat pour financer cette réduction.
Concernant la délocalisation de lE.N.A., la situation a pu apparaître à certains moments confuse et affectée par un climat passionnel. Certes, il faut constater quelques surcoûts regrettables relevés à bon droit par la Cour des comptes, mais la double localisation à Strasbourg et à Paris ne constitue pas une situation irrégulière. Un certain nombre de rapports ont été commandés sur les conditions de préparation des concours ou la scolarité. En attendant le résultat de ces études, il est difficile dapporter une réponse plus précise à la question du transfert complet de lE.N.A. à Strasbourg.
Les concours pour les catégories B, C et D seront, de plus en plus, organisés à un niveau interministériel afin dabaisser leur coût.
Le financement de lélargissement du congé de fin dactivité et de sa prorogation pour 1999 résultera damendements à la loi de finances pour 1999 et à la loi de financement de la sécurité sociale.
· Sur la réforme de lEtat
La modernisation de lEtat doit saccélérer, notamment dans les administrations déconcentrées qui représentent 95 % des effectifs de la fonction publique étatique, 75 % des décisions prises par lEtat et 2/3 des crédits budgétaires.
Lévolution du service public doit être conduite dans la concertation en portant une attention particulière aux lieux où le tissu social est le plus fragilisé, notamment en milieu rural.
Dans le titre du projet de loi relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, le terme de citoyen peut apparaître plus restrictif que celui dusager ou dadministré. Néanmoins, le mot citoyen sous-tend une attitude moins passive et une implication plus forte vis-à-vis du service public. Pour ce qui concerne le principe du rejet implicite, ce projet de loi prévoit que des décrets permettront de faire évoluer la liste des cas dans lesquels le silence de ladministration vaut approbation, comme cest actuellement le cas pour loctroi des permis de construire. Le projet de loi ne porte nulle atteinte aux droits des personnes concernées par des données nominatives présentes dans des documents administratifs ou des fichiers informatiques, mais vise simplement à harmoniser les dispositions contenues dans la loi sur la C.A.D.A. et celle relative à la C.N.I.L.
Pour la mise en uvre des programmes pluriannuels de modernisation, il est envisagé de permettre aux ministères détaler les crédits sur cinq ans.
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Procédant à lexamen pour avis des crédits du ministère de la fonction publique, de la réforme de lEtat et de la décentralisation pour 1999, la Commission a été saisie dun amendement du rapporteur et des commissaires du groupe socialiste, réduisant la subvention de fonctionnement à lE.N.A. de 16 millions de francs. Faisant valoir que ce chiffre correspondait à lévaluation du surcoût de la double localisation de lécole par la Cour des comptes en 1997, le rapporteur pour avis a jugé cette charge injustifiée pour la collectivité et indiqué que cette initiative permettrait de relancer un débat, amorcé au cours du débat budgétaire lannée dernière, sur la réforme attendue de cette institution, qui devrait acquérir une dimension européenne plus affirmée, être un vecteur de la formation continue des cadres de la fonction publique et le lieu déchanges accrus avec les fonctionnaires territoriaux.
Mme Christine Lazerges a estimé que si lE.N.M. avait bien réussi sa délocalisation, il ny avait pas de raison quil nen aille pas de même pour lE.N.A.
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La Commission des Lois constitutionnelles, de la législation et de ladministration générale de la République a adopté cet amendement (amendement n° II-42) et, conformément aux conclusions de son rapporteur, a émis un avis favorable à ladoption des crédits des services généraux du Premier ministre, fonction publique, pour 1999.
AMENDEMENT ADOPTÉ PAR LA COMMISSION
Article 44
TITRE III
Services généraux du Premier ministre
Amendement présenté par M. Christian Paul, rapporteur pour avis et les commissaires socialistes :
Réduire les crédits de 16 millions de francs (chap. 36.10 art. 11).
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) On retrouvera dans cet avis le compte-rendu de la partie de cette audition relative à la fonction publique et à la réforme de lEtat, la partie de laudition traitant de la décentralisation figurant dans lavis relatif aux crédits du ministère de lintérieur : collectivités locales (avis n° 1115, tome IV).
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