AU NOM DE LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LA LÉGISLATION ET DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIQUE (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME III
INTÉRIEUR
SÉCURITÉ CIVILE
PAR M. JEAN-ANTOINE LÉONETTI,
Député.
La commission des Lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République est composée de : Mme Catherine Tasca, présidente ; MM. Pierre Albertini, Gérard Gouzes, Mme Christine Lazerges, vice-présidents ; MM. Richard Cazenave, André Gerin, Arnaud Montebourg, secrétaires ; MM. Léo Andy, Léon Bertrand, Emile Blessig, Jean-Louis Borloo, Patrick Braouezec, Mme Frédérique Bredin, MM. Jacques Brunhes, Michel Buillard, Dominique Bussereau, Christophe Caresche, Patrice Carvalho, Mme Nicole Catala, MM. Olivier de Chazeaux, Pascal Clément, Jean Codognès, François Colcombet, Michel Crépeau, François Cuillandre, Henri Cuq, Jacky Darne, Camille Darsières, Jean-Claude Decagny, Bernard Derosier, Marc Dolez, Renaud Donnedieu de Vabres, René Dosière, Julien Dray, Renaud Dutreil, Mme Nicole Feidt, MM. Jacques Floch, Raymond Forni, Pierre Frogier, Claude Goasguen, Louis Guédon, Guy Hascoët, Philippe Houillon, Michel Hunault, Henry Jean-Baptiste, Jérôme Lambert, Mme Claudine Ledoux, MM. Jean-Antoine Léonetti, Bruno Le Roux, Mme Raymonde Le Texier, MM. Jacques Limouzy, Thierry Mariani, Louis Mermaz, Jean-Pierre Michel, Ernest Moutoussamy, Henri Nallet, Mme Véronique Neiertz, MM. Robert Pandraud, Christian Paul, Vincent Peillon, Dominique Perben, Henri Plagnol, Didier Quentin, Bernard Roman, Gilbert Roseau, José Rossi, Frantz Taittinger, André Thien Ah Koon, Jean Tiberi, Alain Tourret, André Vallini, Alain Vidalies, Jean-Luc Warsmann.
INTRODUCTION 5
I. UN BUDGET CENTRÉ SUR LE MAINTIEN DE LA CAPACITÉ OPÉRATIONNELLE DE LA SÉCURITÉ CIVILE 6
II. LORGANISATION ET LES MOYENS DE LA DIRECTION DE LA DÉFENSE ET DE LA SÉCURITÉ CIVILES 16
A. LA FUSION DES SERVICES DU HAUT FONCTIONNAIRE DE DÉFENSE ET DE LA SÉCURITÉ CIVILE 16
B. LA MODERNISATION PROGRESSIVE DU SERVICE DE DÉMINAGE 18
C. LE POIDS DES CONTRAINTES BUDGÉTAIRES SUR DES UNITÉS MILITAIRES DE LA SÉCURITÉ CIVILE EN COURS DE PROFESSIONNALISATION 19
D. LA MODERNISATION PROGRESSIVE DE LA FLOTTE AÉRIENNE 20
III. LORGANISATION LOCALE DE LA SÉCURITÉ CIVILE 23
A. LA MISE EN PLACE DE LA NOUVELLE ORGANISATION DES SERVICES DINCENDIE ET DE SECOURS 23
1. Un texte qui sefforce de rationaliser les moyens de secours 23
2. La mise en uvre progressive de la réforme 25
B. LES RÉFORMES RELATIVES AUX PERSONNELS DE LA SÉCURITÉ CIVILE 26
1. La mise en uvre de la loi relative au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers 28
2. Les sapeurs-pompiers professionnels : un processus dharmonisation inachevé 31
3. Les personnels militaires : les conséquences de la professionnalisation des armées 33
IV LA GESTION DES RISQUES MAJEURS : LE RÔLE DÉTERMINANT DE LA PRÉVENTION 34
A. LA PRÉVENTION DES RISQUES NATURELS 35
1. Un dispositif de prévention hétérogène 35
2. Les propositions du rapport de linstance dévaluation de la politique de prévention des risques naturels 37
B. LES MOYENS DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE LES FEUX DE FORÊT 40
1. Le bilan des surfaces incendiées en 1997 et au cours du premier semestre 1998 40
2. Des incendies trop souvent dus à limprudence et qui nécessitent la mobilisation de moyens importants. 42
3. La prévention composante déterminante de la lutte contre les incendies 43
C. UNE NÉCESSAIRE VIGILANCE LIÉE AU DÉVELOPPEMENT DU TRANSPORT DE MATIÈRES DANGEREUSES 44
1. La prévention des risques industriels 44
2. Le transport de matières dangereuses 46
V. LA PLACE CROISSANTE DES SECOURS AUX VICTIMES 47
A. LE SERVICE DE SANTÉ ET DE SECOURS MÉDICAL ET LORGANISATION DE LA COLLABORATION ENTRE LES SERVICES CHARGÉS DE LURGENCE 48
B. LORGANISATION DES SECOURS LIÉE À LA PRATIQUE DE SPORTS DE LOISIRS 49
EXAMEN EN COMMISSION 52
AUDITIONS AUXQUELLES LE RAPPORTEUR A PROCÉDÉ 54
MESDAMES, MESSIEURS,
Gouverner cest prévoir : ce principe prend tout son sens lorsquil sagit de sécurité civile. En effet, ce service public ne se limite pas aux moyens de secours dont le coût est essentiellement à la charge des collectivités locales, mais concerne un champ dintervention de plus en plus large incluant la prévention des risques et la gestion de laprès-crise .
Directement liées à lévolution économique et sociale du pays, les missions de la sécurité civile ont connu, ces dernières années, une importante mutation. Les soldats du feux dont le Président de la République et le ministre de lintérieur ont récemment salué le courage et le dévouement, lors de leurs visites respectives sur les sites de Brignole et de Valabre, sont désormais très souvent sollicités pour porter secours à des victimes daccidents.
Quil sagisse de catastrophes naturelles ou technologiques, daccidents de la route ou daccidents liés à la pratique de sports de loisirs, les sapeurs-pompiers, dont 85 % sont volontaires, assurent désormais des missions très diverses dans un contexte parfois difficile. Alors que leurs effectifs nont guère évolué et que les volontaires ne peuvent sabstraire des contraintes des entreprises auxquelles ils appartiennent, les sapeurs-pompiers doivent répondre aux exigences dune population qui a du service durgence une conception de plus en plus large.
Ce nouveau contexte suscite des interrogations quant à lévolution et au contenu de la sécurité civile dont lorganisation connaît une mutation historique. Tandis que les collectivités locales sont confrontées aux problèmes de réorganisation des services de secours, la direction de la défense et de la sécurité civiles sefforce, pour lessentiel, de maintenir sa capacité dintervention par la prise en charge de moyens opérationnels lourds. Il serait pourtant opportun dengager une réflexion sur lorganisation et le contenu de ce service, ainsi que sur la participation de lEtat à son financement. Il conviendrait également de sinterroger sur lévolution de la demande des citoyens à légard des services durgence et sur la responsabilité de chacun en matière de prévention des risques.
Avec 1.220.578.692 F, les crédits affectés à la sécurité civile occupent une place modeste au sein du budget du ministère de lintérieur. En effet, si, comme le rappelle un récent arrêt du Conseil dEtat (C.E. 20 mai 1998, syndicat des compagnies aériennes autonomes, req. n° 179784, 180959), (...) les services rendus par les services de sécurité dincendie et de sauvetage (...) correspondent à des missions dintérêt général qui incombent, par nature, à lEtat (...) , ce sont les collectivités territoriales qui assurent la plus large part du coût de ce service public. Le budget de la sécurité civile représente ainsi, pour lessentiel, les moyens en matériels et en personnels affectés à la direction de la défense et de la sécurité civiles, chargée de la coordination et du renfort des moyens locaux de secours.
Les crédits du projet de loi de finances pour 1999 relatifs à la sécurité civile sinscrivent en hausse par rapport à lannée précédente, tendance qui recouvre toutefois des évolutions contrastées : les crédits du titre III doivent essentiellement leur augmentation aux moyens militaires de la sécurité civile que la réforme des armées contraint à renforcer ; les crédits dintervention (titre IV) connaissent une traditionnelle diminution tandis que la hausse des crédits dinvestissement sinscrit dans le cadre de la poursuite de la modernisation des moyens aériens.
LE BUDGET DE LA SÉCURITÉ CIVILE
Evolution des crédits du ministère de lIntérieur
au titre de la sécurité civile
|
|
Dotations 1998
|
Mesures
acquises
|
Services
votés
|
Mesures
nouvelles
|
Total
pour 1999
|
Evolution
1998/1999
|
Dépenses ordinaires
Dépenses en capital
TOTAUX GÉNÉRAUX
|
806.071.214
280.222.697
525.848.517
89.147.879
895.219.093
218.500.000
1.113.719.093
|
- 121.998
+ 2.319.002
- 2.441.000
-15.800.000
-15.921.998
-
- 15.921.998
|
805.949.216
282.541.699
523.407.517
73.347.879
879.297.095
86.500.000
965.797.095
|
+ 74.781.597
+ 39.973.996
+ 34.807.601
+ 4.000.000
+ 78.781.597
+ 176.000.000
+ 254.781.597
|
880.730.813
322.515.695
558.215.118
77.347.879
958.078.692
262.500.000
1.220.578.692
|
+ 9,26 %
+ 15,09 %
+ 6,15 %
- 13,24 %
+ 7,02 %
+ 20,14 %
+ 9,59 %
|
|
239.000.000
|
243.000.000
|
|
|
|
+ 1,67 %
|
Les crédits de personnels sélèvent à 322.515.695 F pour 1999, soit une augmentation de 15 %, essentiellement imputable à la professionnalisation des armées, la création demplois au sein de la Direction de la défense et de la sécurité civile étant liée au remplacement des appelés du contingent.
Les subventions inéluctables évoluent dans le même sens avec 422.965.897 F contre 392.866.033 F inscrits en 1998, en raison de la participation de lEtat aux dépenses des services de secours de la ville de Paris (+ 28.921.379 F) dont les formations militaires sont également concernées par la réforme des armées. En revanche, la subvention à lInstitut national détudes de la sécurité civile diminue de 300.000 F, tandis que les crédits affectés aux secours dextrême urgence et les pensions et indemnités versées aux sapeurs-pompiers victimes daccident connaissent une quasi stabilité.
Les crédits de fonctionnement et les subventions destinées aux services dincendie et de secours restent modestes ; en effet, avec une progression de 1,66 %, les moyens des services opérationnels sont, pour lessentiel, maintenus mais la trop faible progression de ces crédits ne permettra pas le renouvellement de certains matériels des unités militaires. Si la priorité est toujours donnée à la modernisation du service de déminage, les moyens de fonctionnement globalisés (195.191.400 F) représentent un seuil incontournable qui, cette année encore, ne saurait être diminué sans reconsidérer lactivité opérationnelle.
Les subventions allouées aux services dincendie et de secours diminuent de manière significative et traditionnelle ( 49,6 %) ce qui correspond à la non reconduction de crédits dorigine parlementaire.
Les crédits dinvestissement augmentent de plus de 20 % en crédits de paiement et de 1,6 % en autorisation de programme. 81 millions de francs sont ainsi inscrits au titre de la modernisation des moyens aériens (renouvellement de la flotte dhélicoptères et remotorisation dun tracker) tandis que les crédits affectés à la maintenance ( 12,2 % en autorisation de programme) devraient, une fois encore, savérer insuffisants.
Les crédits déquipement immobilier et informatique diminuent très sensiblement : les premiers ne représentent plus que 9 millions de francs contre 18 lannée précédente tandis que les seconds diminuent de 2 millions de francs.
LA RÉPARTITION DU BUDGET DE LA SÉCURITÉ CIVILE
(en francs)
322.515.695
Dépenses
en personnels
(chap. 31-30 ; 31-31 ; 31-95
31-98 ; 33-90 et 33-91)
343.770.018
Participation aux
services de secours
de la ville de Paris
(chap. 36-51)
  14.848.000
I.N.E.S.C.
(chap. 36-40)
262.500.000
Investissements (moyens aériens, maintenance
et acquisition...)
(chap. 57-40 ; 57-50
et 57-60)
   64.347.879
Secours dextrême urgence, pensions et indemnités aux victimes daccidents
(chap. 46-91 et 46-92)
13.000.000
Subventions aux
services dincendie
et de secours
(chap. 41-31)
199.597.100
Dépenses de fonctionnement
(chap. 34-31, 34-82
et 34-98)
  
|
|
|
|
|
|
|
LE BUDGET DE LA SÉCURITÉ CIVILE agrégat 03
Titre III. Moyens des services
|
Chapitres
|
Articles
|
Crédits votés
1998
|
Mesures acquises
1999
|
Services votés
1999
|
Mesures nouvelles
1999
|
Total pour 1999
|
31 30 = Défense et sécurité civiles : Rémunérations principales
|
10 Personnels militaires
20 Personnels techniques
70 Remboursement des soldes et indemnités
80 Nouvelle bonification indiciaire
|
4.413.526
47.820.060
121.362.137
72.365
|
+ 57.167
+ 635.024
+ 1.302.250
+ 941
|
4.470.693
48.455.084
122.664.387
73.306
|
+ 82.575.934
+ 92.445
74.196.760
+ 323
|
87.046.627
48.547.529
48.467.627
73.629
|
Total du chapitre
|
173.668.088
|
+ 1.995.382
|
175.663.470
|
+ 8.471.942
|
184.135.412
|
31 31 = Défense et sécurité civile : Indemnités et allocations diverses
|
10 Personnels militaires indemnités
40 Personnels non militaires indemnités diverses
60 Personnels des services techniques
|
1.877.876
42.954.399
3.359.735
|
+ 24.431
+ 39.885
+ 7.629
|
1.902.307
42.994.284
3.367.364
|
+ 21.718.434
+ 2.913.675
+ 140.918
|
23.620.741
45.907.959
3.508.282
|
Total du chapitre
|
48.192.010
|
+ 71.945
|
48.263.955
|
+ 24.773.027
|
73.036.982
|
31 95 = Personnels ouvriers. Salaires et accessoires de salaire
|
10 Défense et sécurité civiles
|
29.738.408
|
|
29.738.408
|
+ 3.290.069
|
33.028.477
|
31 98 = Autres agents non titulaires. Rémunérations et vacations
|
50 Défense et sécurité civiles
|
5.339.038
|
|
5.339.038
|
|
5.339.038
|
33 90 = Cotisations sociales. Part de lEtat
|
74 Défense et sécurité civiles : personnels techniques
75 Défense et sécurité civile : personnels militaires
|
17.400.708
4.712.458
|
+ 1.126
|
17.401.834
4.712.458
|
70.778
|
17.331.056
7.829.695
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre III. Moyens des services
|
Chapitres
|
Articles
|
Crédits votés
1998
|
Mesures acquises
1999
|
Services votés
1999
|
Mesures nouvelles
1999
|
Total pour 1999
|
33 91 = Prestations sociales versées par lEtat
|
74 Défense et sécurité civiles : personnels techniques
|
1.171.987
|
+ 250.549
|
1.422.536
|
+ 392.499
|
1.815.035
|
34 31 = Défense et sécurité civiles. Moyens de fonctionnement
|
10 Services centraux, soutien logistique et dépenses communes
20 Formations militaires
30 Autres services opérationnels
|
94.000.000
49.000.000
48.000.000
|
2.000.000
|
94.000.000
49.000.000
46.000.000
|
+ 191.400
+ 6.000.000
|
94.191.400
55.000.000
46.000.000
|
Total du chapitre
|
191.000.000
|
2.000.000
|
189.000.000
|
+ 6.191.400
|
195.191.400
|
34 82 = Dépenses dinformatique et de télématique
|
41 Défense et sécurité civiles :
informatique
42 transmissions
43 autocommutateurs
|
2.318.000
1.924.100
476.000
|
640.000
+ 199.000
|
1.678.000
1.924.100
675.000
|
+ 320.000
191.400
|
1.998.000
1.732.700
675.000
|
34 98 = Etudes générales
|
20 Sécurité civile
|
612.263
|
|
612.263
|
612.263
|
|
36 40 = Subventions à divers organismes
|
42 Institut national détudes de la sécurité civile
|
15.148.000
|
|
15.148.000
|
300.000
|
14.848.000
|
36 51 = Participation de lEtat aux dépenses des services de police et dincendie de la ville de Paris
|
30 Brigade des sapeurs-pompiers de Paris
60 Services de secours et de sécurité
|
304.171.499
10.198.655
|
|
304.171.499
10.198.655
|
+ 28.921.379
+ 478.485
|
333.092.878
10.677.140
|
Total du titre III
|
806.071.214
|
121.998
|
805.949.216
|
+ 74.781.597
|
880.730.813
|
|
|
|
|
|
|
|
Titre IV. Interventions publiques
|
Chapitres
|
Articles
|
Crédits votés
1998
|
Mesures acquises
1999
|
Services votés
1999
|
Mesures nouvelles
1999
|
Total pour 1999
|
41 31 = Subventions pour les dépenses des services dincendie et de secours
|
10 Services de lutte contre lincendie et de secours
|
25.800.000
|
15.800.000
|
10.000.000
|
+ 3.000.000
|
13.000.000
|
46 91 = Secours dextrême urgence aux victimes de calamités publiques
|
10 Secours dextrême urgence aux victimes de calamités publiques
|
1.047.879
|
|
1.047.879
|
|
1.047.879
|
46 92 = Pensions, prestations rattachées et indemnités aux victimes daccidents
|
10 Sapeurs-pompiers et anciens agents de la défense passive victimes daccidents
|
62.300.000
|
|
62.300.000
|
+ 1.000.000
|
63.300.000
|
Total du titre IV
|
89.147.879
|
15.800.000
|
73.347.879
|
+ 4.000.000
|
77.347.879
|
Titre V. Investissements exécutés par lEtat (en milliers de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autorisations de programme
|
Crédits de paiement
|
Chapitres
|
Articles
|
Dotations 1998
|
Demandes pour
1999
|
Dotations 1998
|
Services votés
1999
|
Mesures nouvelles 1999
|
Total pour 1999
|
57 40 = équipement immobilier du ministère de lIntérieur
|
41 Sécurité civile
|
31.000
|
30.000
|
18.000
|
1.500
|
7.500
|
9.000
|
57 50 = équipement matériel du ministère de lIntérieur
|
43 Sécurité civile : groupement des moyens aériens Acquisition et modernisation
|
|
30.000
|
|
51.000
|
30.000
|
81.000
|
|
44 Groupement des moyens aériens Maintenance des aéronefs
|
205.000
|
180.000
|
195.000
|
32.000
|
137.000
|
169.000
|
57 60 = Informatique, télématique et transmissions Dépenses déquipement
|
44 Défense et sécurité civiles
|
3.000
|
3.000
|
5.500
|
2.000
|
1.500
|
3.500
|
Total du titre V
|
239.000
|
243.000
|
218.500
|
86.500
|
+ 176.000
|
262.500
|
La diversité des missions de la sécurité civile se traduit par la participation financière de différents ministères. Ainsi, le ministère de lagriculture et de la pêche participe à la prévention des risques naturels et à la lutte contre les incendies de forêt ; le ministère de léquipement, du transport et du logement alloue notamment une subvention à Météo France et à la société nationale de sauvetage en Mer, ce ministère participant également au financement des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage en mer. Enfin, les crédits affectés au programme damélioration de la sécurité des aéronefs et des aéroports figurent au budget annexe de laviation civile tandis que le ministère de lemploi et de la solidarité subventionne lOffice de protection contre les rayonnements ionisants.
Parallèlement aux crédits dont le détail, parfois surprenant, figure dans le tableau ci-contre, différents ministères assurent des missions de sécurité civile : le ministère de la défense met à la disposition du ministère de lintérieur les personnels du commandement des formations militaires et des unités militaires dintervention et dinstruction de la sécurité civile ; le ministère de lagriculture et de la pêche, dans le cadre de sa compétence de protection et de gestion des massifs forestiers, élabore des dispositions réglementaires et conduit des missions opérationnelles ; le ministère de laménagement du territoire et de lenvironnement coordonne la politique menée en matière de risques naturels majeurs et participe, en liaison avec le ministère de lindustrie, à la prévention des risques technologiques. En aval des opérations de secours, dautre départements ministériels sont amenés à intervenir ; cest le cas du secrétariat dEtat à la santé qui contribue à la modernisation des plans de secours ou du ministère de la justice qui travaille, en association avec le ministère de lintérieur, à la mise en place dun soutien administratif et social aux victimes de catastrophes.
La participation de différents départements ministériels souligne combien le champ dintervention de la sécurité civile est étendu. Lévolution de ses missions, la complexité croissante des opérations de secours et lexigence des citoyens à légard des services durgence rendent plus que jamais nécessaires la clarification des compétences et des financements. La dispersion des missions de sécurité civile entre différents services de lEtat et entre structures locales et nationales ne facilite pas la vision densemble de laction et des besoins de ce service.
PARTICIPATION DES DIFFÉRENTS MINISTÈRES AUX CRÉDITS DE LA SÉCURITÉ CIVILE
Ministère
|
Autorisation de programme
(en milliers de francs)
|
Dépenses ordinaires et crédits de paiement
(en milliers de francs)
|
Titre
|
Objet du crédit
|
Agriculture et pêche
|
120.200
dont
|
287.200
dont
|
|
|
|
|
125.200
|
III
|
Forêts et montagnes : protection contre les incendies et les risques naturels.
|
|
|
39.800
|
IV
|
Intervention des forestiers-sapeurs.
|
|
23.200
|
24.200
|
V & VI
|
Forêts et montagnes : acquisition et travaux pour la protection contre les incendies et les risques naturels.
|
|
62.000
|
62.000
|
V & VI
|
Conservatoire de la forêt méditerranéenne.
|
|
35.000
|
36.000
|
V & VI
|
Restauration de terrains en montagne, défense de la forêt contre les incendies et entretien des dunes.
|
Outre-mer
|
|
832
|
III
|
Rémunération dattachés de préfecture.
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Services communs et finances
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7.200
dont
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86.390
dont
|
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|
|
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31.130
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III
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Personnel : sauvetage en mer, sûreté des aéroports, coopération, lutte contre la pollution - coût de la coopération.
|
|
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48.060
|
III
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Matériel et fonctionnement des services déconcentrés sécurité et transports de fonds.
|
|
7.200
|
7.200
|
V
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Moyens radio-matériels de surveillance maritime et aérienne.
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Equipement, transports et logement :
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2.171
|
III
|
Rémunérations de personnels affectés à la sécurité civile.
|
|
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500
|
III
|
Transport aérien et météorologie subvention à Météo-France : réseau de stations automatiques protection de la forêt méditerranéenne détection des risques davalanche.
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Ministère
|
Autorisation de programme
(en milliers de francs)
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Dépenses ordinaires et crédits de paiement
(en milliers de francs)
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Titre
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Objet du crédit
|
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44.700
dont
|
147.316
dont
|
|
|
|
|
75.670
|
III
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Rémunération des personnels des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage et de personnels dassistance et de surveillance.
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|
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23.856
|
III
|
Fonctionnement des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage
vedettes et unités littorales des affaires maritimes.
|
|
|
4.050
|
IV
|
Subvention à la Société nationale de sauvetage en mer.
|
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35.000
|
34.040
|
V
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Equipement des centres régionaux et des services des affaires maritimes.
|
|
9.700
|
9.700
|
VI
|
Equipement de la société nationale de sauvetage en mer.
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Budget annexe de laviation civile
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202.000
|
322.000
|
|
Programme damélioration de la sécurité des aéronefs et des aéroports.
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Emploi et solidarité : santé et solidarité
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72.945
dont
|
|
|
|
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6.901
|
III
|
Rémunération des agents affectés à la protection sanitaire.
|
|
|
55.540
|
III
|
Subvention à lOffice de protection contre les rayonnements ionisants.
|
|
|
10.504
|
IV
|
Organisation de soins secours durgence
acquisition de moyens de transmission.
|
Quelques indications peuvent enfin être données sur la gestion du budget de la défense et de la sécurité civile en 1998 : ainsi, les moyens de fonctionnement (chapitre 34-31) ont dû supporter la location dun avion gros porteur bombardier deau à la suite de la perte dun Canadair. Cette opération a représenté un coût de 10 millions de francs.
La subvention destinée à lInstitut national détudes de la sécurité civile a été affectée par un gel de crédits. Enfin, 1 milliard de francs dautorisations de programme et 90 millions de francs de crédits de paiement ont été transférés au ministère de la défense au titre du marché de renouvellement des hélicoptères.
La direction de la défense et de la sécurité civiles regroupe les moyens opérationnels de lEtat et assure des fonctions de direction et de coordination des secours. Cette structure, dont lorganisation vient dêtre revue, poursuit ladaptation de ses moyens dintervention : la modernisation de la flotte aérienne et du service de déminage sont en cours tandis que les unités militaires subissent les conséquences de la professionnalisation des armées.
La fusion de ces deux structures ayant été décidée en août 1996, larrêté du 6 novembre 1997 en a défini les modalités. Le directeur de la sécurité civile est ainsi devenu haut fonctionnaire de défense, la fusion des deux services ayant pour objectif une meilleure adéquation entre les décisions et les moyens dintervention. Les sous-directions de la défense et de la sécurité civiles ont ainsi pris en compte les missions relevant du haut fonctionnaire de défense. Les moyens de coordination et de commandement ont également été regroupés au sein dun nouveau centre opérationnel et daide à la décision.
La direction de la défense et de la sécurité civiles est aujourdhui dotée dun effectif de 2.834 personnes réparties à léchelon central en six services ou sous-directions regroupant 363 civils et militaires : linspection de la sécurité civile procède à des missions denquête et de contrôle ; le cabinet du directeur de la défense et de la sécurité civiles est notamment chargé de la politique de communication de la direction, des relations internationales et des dossiers liés à la reconnaissance de létat de catastrophes naturelles ; une nouvelle mission défense et continuité de la vie nationale regroupe les missions de défense civile et a notamment un rôle de coordination avec le secrétaire général de la défense nationale, les hauts fonctionnaires de défense des différents départements ministériels, le ministère de la défense et les préfets de zone. Enfin, un service assure la sécurité des réseaux de transmissions et la protection des moyens informatiques.
Quatre sous-directions complètent cette structure :
la sous-direction de ladministration et de la modernisation, chargée de la gestion des ressources humaines, des questions financières et juridiques ainsi que de léquipement ;
la sous-direction de la prévention et de la protection des populations où 41 personnes sont en charge de la prévention des crises, des risques naturels, technologiques et nucléaires ainsi que de la sécurité des constructions ;
la sous-direction des services de secours et des sapeurs-pompiers notamment chargée de lélaboration des textes relatifs aux services de secours et aux sapeurs-pompiers ainsi que de la formation ;
la sous-direction de lorganisation des secours et de la défense civile responsable de la préparation et de la coordination des opérations de secours dont dépendent le bureau de déminage, le groupement des moyens aériens, le bureau des transmissions et les unités militaires.
Si la direction de la défense et de la sécurité civile a consacré une part importante de son activité à la coordination, au renfort des moyens locaux de secours et à lélaboration des textes nécessaires à lapplication des lois de 1996, elle a également assuré un certain nombre de missions de coopération internationales. A titre dexemple, des missions de sécurité civile ont été effectuées au Congo à lissue de la guerre civile, au Cameroun à la suite de lexplosion dun wagon citerne, au Paraguay pour une identification de produits toxiques, au Brésil, en Malaisie, au Viêt-nam, en Espagne, en Grèce et en Croatie dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt.
Les effectifs de la sécurité civile composés de 1.864 militaires et 970 civils sont ainsi répartis :
Asnières
|
363
|
Ecoles de formation : I.N.E.S.C., Ecole de Chaptal, Ecole de Valabre
|
115
|
Etablissements de soutien opérationnel et logistique (E.S.O.L.)
|
124
|
Centres de déminage
|
148
|
Base de Marignagne
|
141
|
Base dhélicoptères
|
204
|
Etats-major de zone (E.M.Z.)
|
55
|
Unités dinstruction et dinvention de la sécurité civile (U.I.I.S.C.)
|
1.671
|
Mis à disposition ou non encore affectés
|
13
|
TOTAL
|
2.834
|
Créé en 1945, ce service compte aujourdhui 156 spécialistes répartis entre la direction de la sécurité civile, lunité technique de Marly-le-Roi et 18 centres de déminage dont deux sont établis outre-mer ; il dispose dune centaine de véhicules auxquels sajoutent des matériels dintervention spécialisés. Le service de déminage est chargé de neutraliser les explosifs issus des derniers conflits, dassister les fonctionnaires de police dans certaines missions de prévention et de désamorcer des objets suspects dans les zones dépourvues de spécialistes des services de police.
Injustement méconnue, lactivité de lunité de déminage présente pourtant un bilan impressionnant : 13,5 millions de mines, 23 millions dobus ou autres explosifs et 650.000 bombes ont été neutralisés ou détruits entre 1945 et 1985. Le prix du travail ainsi réalisé, pendant cette période, est néanmoins particulièrement lourd : 596 démineurs sont décédés durant cette même période.
On doit rappeler que quelque 250 tonnes de munitions anciennes continuent à être collectées, chaque année, en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. La situation critique des conditions de stockage et de destruction des explosifs a conduit les pouvoirs publics à revoir le dispositif existant. En effet, après larrêt de la destruction de munitions en baie de Somme, le stock des engins explosifs sest accru tandis quun accident intervenu sur un site de stockage a nécessité le transfert des munitions sur un autre site dans des conditions difficilement compatibles avec les normes de sécurité.
Au-delà de mesures ponctuelles telle que la destruction de 50 tonnes de munitions dans un camp militaire, une réorganisation de ce service a été engagée : une convention signée entre les ministères de la défense et de lintérieur a permis la mise à disposition de ce dernier dun dépôt de munitions adapté ; les conditions de stockage des munitions chimiques ont également été améliorées.
Ces dispositions doivent être suivies de la remise en service de deux sites de stockage adaptés dans un délai de deux ans ; par ailleurs, laménagement dun site de destruction permet denvisager la résorption des stocks et la reprise de la collecte des munitions qui avait été interrompue. Il est enfin prévu de renforcer la sécurité de lensemble des dépôts de munitions et de créer, dans un délai de deux ans, un site pour les munitions chimiques, lesquelles seront ensuite détruite dans une structure relevant du ministère de la défense. Il serait souhaitable de réaliser rapidement les aménagements destinés au stockage et à la destruction des munitions afin que la sécurité de ces installations soit assurée dans les plus brefs délais.
Les unités militaires de la sécurité civile subissent de plein fouet les conséquences de la réforme des armées : outre le coût du remplacement des appelés, la sécurité civile doit, en effet, effectuer un recentrage de ses effectifs sur deux unités dinstruction et dintervention.
Les formations militaires de la direction de la défense et de la sécurité civile sont constituées dune structure de commandement regroupée dans les locaux de la défense et de la sécurité civile et de trois unités militaires dinstruction et dintervention respectivement basées à Nogent-le-Rotrou, Corte et Brignoles ; lunité de Nogent-le-Rotrou administre également deux détachements, lun à Chartres, lautre à Rochefort-sur-Mer. Ces unités regroupent 1.668 militaires mis à disposition par le ministère de la défense ; 1.622 appelés ont été incorporés, en 1997, au sein de ces formations.
La professionnalisation des armées et la suspension du service national auront de lourdes conséquences sur lorganisation de ces unités dont les interventions constituent un renfort indispensable pour les moyens locaux de secours.
Ainsi, pendant une période transitoire, et compte tenu de la suspension du service national à compter de 1997, les sursitaires se substitueront aux appelés, ce qui ne manquera pas de poser des difficultés de gestion des ressources humaines. Par ailleurs, alors que la création dune unité supplémentaire spécialisée dans la prévention des risques technologiques fut, un temps, envisagée, il est aujourdhui prévu de ne maintenir que deux unités, lune à Nogent-le-Rotrou, lautre dans le sud de la France (Brignoles - Corte). Le ministre de lIntérieur a dores et déjà annoncé la dissolution de lunité de Rochefort-sur-Mer pour 1999.
Au moment où la diversification des risques nécessiterait la formation déquipes spécialisées et où la prévention est unanimement considérée comme une composante déterminante de lefficacité des secours, on ne peut que regretter la faiblesse de lengagement de lEtat au regard des charges croissantes liées à la couverture des risques. A titre dexemple, ces unités, outre leurs missions dassistance à des pays étrangers, sont intervenues cette année dans le cadre dincendies de forêt en Ariège, en Corse et dans le Languedoc, ont procédé à une opération de traitement des eaux à Epernay et sont intervenues à la suite dinondations ; elles ont également réalisé de nombreuses opérations de prévention et ont été mobilisées durant la coupe du monde de football. Enfin, un détachement spécialisé de 250 militaires est intervenu à loccasion du dernier cyclone Georges dans les Antilles.
Les moyens opérationnels lourds dont la direction de la défense et de la sécurité civiles a la charge sont gérés dans le cadre du groupement des moyens aériens . Celui-ci regroupe une cellule centrale de coordination, une base davions à Marignane et un groupement dhélicoptères.
Composition de la flotte davions :
Ø11 Canadair CL 415
Ø2 Fokker F 27
Ø11 Grumann tracker ( + un en attente de remotorisation)
Ø2 Beechcraft King Air 200
Les avions de la sécurité civile sont regroupés à Marignane, toutefois, des bases temporaires sont constituées durant la saison estivale à proximité des zones à risques.
Douze Canadair de la sécurité civile ont été acquis dans le cadre dun marché passé en 1991 avec la société canadienne Bombardier, pour un montant denviron 1.530 millions de francs. Si, après un retard de seize mois, lensemble des bombardiers deau ont enfin été livrés, le règlement de ce marché dont les conditions de passation ont, semble-t-il, fait lobjet dobservations de la Cour des comptes, nest pas achevé. En effet, la reprise des anciens Canadair CL 215 fait aujourdhui lobjet dun contentieux avec le constructeur.
La perte dun Canadair à la suite dun accident qui a fait deux victimes, dont lune est décédée, a été compensée par la location dun avion Loockeed C 130 susceptible de transporter de grandes quantités deau. Cette situation conduit à sinterroger sur lopportunité de certains choix, une location dun appareil de grande capacité considéré comme très efficace succédant à lachat de Canadair dont la mise au point technique semble difficile et dont les problèmes de maintenance altèrent la disponibilité.
La sécurité civile dispose également de 12 avions bombardiers deau de type Tracker utilisés pour le guet aérien armé. Ces avions acquis doccasion en 1982 et dont lancienneté dépasse trente ans, ont fait lobjet - à partir de 1986 - dune remotorisation progressive. Des crédits sont prévus dans le cadre du présent projet de loi de finances pour procéder à une des deux dernières remotorisation restant à accomplir.
Le groupement dhélicoptères, délocalisé à Nîmes en septembre 1997, dispose de vingt bases permanentes et de sept bases temporaires à proximité de sites touristiques.
Composition de la flotte dhélicoptères :
Ø25 Alouette III ( dont un a été perdu en août 1997)
Ø3 Dauphin C
Ø5 Ecureuil AS 350 B
Le remplacement des hélicoptères Alouette III et Dauphin sest avéré indispensable, la vétusté des appareils se traduisant par une indisponibilité croissante des appareils et des coûts de maintenance exponentiels. Ce projet sest concrétisé avec linscription dun milliard de francs dautorisation de programme au titre de la loi de finances rectificative du 30 décembre 1996 et par lengagement dune procédure dappel doffre restreint en avril 1997. Le marché de 32 appareils identiques a été conclu en juillet dernier avec la société Eurocopter ; la livraison des hélicoptères devrait séchelonner entre le printemps 2000 et lété 2005. Le coût de cette opération correspond à léquipement strictement nécessaire des appareils. 51 millions de francs de crédits de paiement ont été inscrits à ce titre dans le projet de loi de finances pour 1999 ; ces crédits font suite aux 189 millions de francs ouverts dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 1996.
Les opérations de maintenance de la flotte davions était jusquà présent assurées, par le G.I.E.-CERBERE dans le cadre dun marché passé par la direction de constructions aéronautiques du ministère de la défense. Ce marché arrivant à échéance le 1er janvier 1998, un appel doffre a été lancé par la direction de la défense et de sécurité civiles et sest conclu par le choix de la société A.O.M.-Industrie à qui la maintenance des avions est confiée depuis le 1er octobre dernier.
La maintenance des hélicoptères est assurée par Eurocopter pour les visites dentretien majeur, la direction de la défense et de la sécurité civiles se chargeant des interventions de moindre importance.
La dotation initiale affectée à la maintenance correspond, cette année, à 180 millions de francs en autorisation de programme et 169 millions de francs en crédits de paiement. Ces crédits, en baisse de 12,2 % en autorisation de programme et de 13 % en crédits de paiement, devraient, une nouvelle fois, savérer insuffisants dans la mesure où les besoins annuels en autorisation de programme sont actuellement de lordre de 230 à 240 millions de francs.
Lorganisation locale de la sécurité civile connaît une mutation historique à travers la réforme des services dincendie et de secours dont la mise en oeuvre suscite des inquiétudes liées à ses conséquences financières. Force est de constater que les collectivités locales supportent désormais la charge dun service sur lequel, en raison de lévolution des risques, elles ont un pouvoir de décision relativement limité.
Issu dune longue concertation, ce texte de compromis a pour objet dadapter la gestion des moyens de secours à lévolution des risques, sans affecter le partage de compétences défini par le code général des collectivités territoriales et la loi n° 87-565 du 22 juillet 1987 relative à lorganisation de la sécurité civile.
Les services dincendie et de secours, jusqualors régis par le décret n° 88-623 du 6 mai 1988, ont connu une évolution contrastée, certains départements favorisant la gestion centralisée des secours, dautres conservant une organisation essentiellement communale.
La loi du 3 mai 1996 précise les missions des services dincendie et de secours, le statut et lorganisation du service départemental ainsi que les modalités de transferts de biens et de personnels. Désormais établissement public territorial commun au département et aux communes, le service départemental, doté dun corps départemental de sapeurs-pompiers, comprend des centres de secours principaux, des centres de secours et des centres de première intervention.
Le corps départemental de sapeurs-pompiers regroupe les sapeurs-pompiers professionnels du département, les volontaires relevant des centres de secours et des centres de secours principaux ainsi que les sapeurs-pompiers auxiliaires. Le rattachement au corps départemental des volontaires relevant des centres de première intervention est, en revanche, laissé à lappréciation de lorgane délibérant de la commune ou de la structure intercommunale concernée.
Etablissement public de droit commun, le service départemental dispose dun conseil dadministration dont les membres, élus pour trois ans, représentent le département, les communes, les établissements publics intercommunaux. Le conseil dadministration où le préfet siège de plein droit, gère le service départemental, dont il adopte le budget à la majorité des deux tiers des membres présents. Le directeur départemental du service dincendie et de secours, le médecin chef du service de santé et quatre représentants des sapeurs-pompiers siègent, à titre consultatif, au conseil dadministration, lequel peut solliciter sur des questions dordre technique ou opérationnel, lavis dune commission administrative et technique.
La loi définit certaines obligations au service départemental : ainsi, un schéma danalyse et de couverture des risques (S.D.A.C.R.), arrêté par le préfet sur avis conforme du conseil dadministration, doit être élaboré dans un délai de deux ans ; de même, un centre opérationnel départemental dincendie et de secours (C.O.D.I.S.) et des centres de traitement de lalerte (C.T.A.), déjà prévus par le décret du 6 mai 1988, doivent être mis en place dans un délai de cinq ans à compter de la promulgation de la loi.
Le transfert de gestion des personnels et des matériels de secours fait lobjet de conventions signées entre le service départemental et la structure locale concernée et doit être réalisé dans un délai de cinq ans suivant la promulgation de la loi.
Deux structures définies par la loi et deux décrets dapplication concernent la mise en place des nouveaux services départementaux. Ainsi, les conventions de transfert peuvent être élaborées avec lassistance juridique dune commission consultative départementale ou nécessiter lintervention dun arbitre. Le défaut de signature des conventions précitées six mois avant échéance se traduira par lintervention, sur saisine du préfet, dune commission nationale chargée de statuer.
Les décrets des 22 novembre et 26 décembre 1996 déterminent respectivement les conditions de mise en place des premiers conseils dadministration et les modalités de transfert des personnels et matériels au service départemental. Le premier décret définit les conditions de la réalisation dune évaluation financière des dépenses de secours des collectivités locales, afin de procéder à une répartition des sièges préalable à lélection du premier conseil dadministration. Le second décret précise la composition et les conditions de fonctionnement des commissions consultatives départementales et de la commission nationale ainsi que les conditions de recours à la procédure darbitrage.
Lorganisation des services de secours, telle quelle est définie par la loi du 3 mai 1996, se met progressivement en place ; en effet, alors que certains départements géraient déjà leurs services de secours de façon centralisée, dautres conservaient une gestion largement communale ou intercommunale.
Si les décrets consacrés à la période transitoire ont été publiés rapidement, le décret relatif à lorganisation des services dincendie et de secours, indispensable à lapplication de la réforme a fait lobjet dune longue négociation, avant dêtre soumis à un examen interministériel, en septembre 1997, et présenté au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, le mois suivant.
Le titre Ier du décret du 26 décembre 1997 est ainsi consacré au fonctionnement des services départementaux. Il détermine les conditions délection au conseil dadministration et à la commission administrative et technique ainsi que le fonctionnement de ces deux instances, précise les missions du service de santé, lorganisation des personnels et lorganisation comptable et financière du service départemental.
Ainsi, le directeur départemental, qui a autorité sur lensemble des personnels du service départemental dincendie et de secours, est notamment assisté dun directeur adjoint, officier de sapeurs-pompiers professionnels et dun responsable des affaires administratives et financières. Le service de santé et de secours médical assure le suivi médical et la formation des sapeurs-pompiers, le soutien sanitaire des interventions des services dincendie et de secours et la surveillance des équipements médicaux du service ; il participe également aux missions de secours durgence et de prévention. Composé de médecins, pharmaciens, infirmiers, vétérinaires, ayant la qualité de sapeurs-pompiers volontaires, ce service est dirigé par un médecin-chef qui exerce sa mission sous lautorité du directeur départemental. Une commission consultative du service de santé, présidée par le médecin-chef, peut être sollicitée, pour avis, par le directeur départemental.
Le décret précise lorganisation opérationnelle des services dincendie et de secours : un règlement opérationnel, arrêté par le préfet, après avis de différentes instances départementales, fixe les consignes opérationnelles, leffectif et les matériels correspondant aux différentes missions des services dincendie et de secours. Le commandement des opérations de secours est assuré par le directeur départemental, sous lautorité du maire ou du préfet, tandis que les centres de traitement de lalerte, dotés dun numéro dappel unique, sont dirigés par un sapeur-pompier professionnel, comme cest le cas du centre opérationnel département. Le C.O.D.I.S. assure la coordination de lactivité opérationnelle et les relations avec les autorités et structures participant aux opérations de secours.
Si ce texte constitue un élément essentiel pour la mise en oeuvre de la loi n° 96-369 du 3 mai 1996, la gestion centralisée et la modernisation des services de secours suppose ladaptation de la situation des personnels. Cette étape na été que partiellement réalisée.
A loccasion de leur visite respective à lunité dintervention de la sécurité civile de Brignole et au centre opérationnel de la zone de défense sud à Valabre, le Président de la République et le ministre de lintérieur ont rendu hommage au travail des sapeurs-pompiers, particulièrement sollicités durant la saison estivale. Ils sont aujourdhui environ 240.000 (dont 204.600 volontaires, 29.000 professionnels, et plus de 8.000 pompiers des services de santé) répartis dans les centres de secours principaux, des centres de secours et des centres de première intervention ; un peu plus de 9.000 militaires sont également répartis entre la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et le Bataillon des marins pompiers de Marseille.
La réforme des services dincendie et de secours et lélargissement du champ dintervention de la sécurité civile ont motivé ladaptation des textes concernant les différentes catégories de sapeurs-pompiers. La relative stagnation de leurs effectifs conjuguée à laugmentation du nombre et de la difficulté des interventions (passées de 1 à 3 millions par an entre 1975 et 1995) imposait lévolution des conditions dexercice des missions de sécurité civile.
Variation depuis dix ans des effectifs de sapeurs-pompiers
Sapeurs-pompiers civils
Années
|
Professionnels
|
Permanents
|
Volontaires
|
Service de santé
|
TOTAL
|
1986
|
19.635
|
2.308
|
204.771
|
5.717
|
232.431
|
1990
|
20.866
|
1.504
|
205.741
|
6.842
|
234.953
|
1992
|
22.906
|
1.638
|
201.190
|
7.511
|
233.245
|
1993
|
23.203
|
544
|
199.534
|
7.837
|
231.118
|
1994
|
26.845
|
208
|
195.798
|
7.931
|
230.782
|
1995
|
26.853
|
156
|
196.960
|
8.063
|
232.032
|
1996
|
28.954
|
98
|
204.599
|
8.378
|
242.063
|
Sapeurs-pompiers militaires
Années
|
Brigades des sapeurs-pompiers de Paris
(y compris les personnels à linstruction
et hors les personnels détachés)
|
Bataillons des marins-pompiers de Marseille
(non compris les personnels à linstruction et
les douze personnels administratifs Ville de Marseille )
|
1989
|
7.157
|
1.535
|
1990
|
6.848
|
1.537
|
1991
|
6.848
|
1.540
|
1992
|
6.848
|
1.555
|
1993
|
6.848
|
1.555
|
1994
|
7.307
|
1.542
|
1995
|
6.848
|
1.542
|
1996
|
7.326
|
1.719
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RÉPARTITION DES SAPEURS-POMPIERS PROFESSIONNELS ET VOLONTAIRES
SELON LEUR GRADE ET LEUR AFFECTATION EN 1996
|
|
PROFESSIONNELS
|
VOLONTAIRES
|
Centres
|
Officiers
|
Sous-officiers
|
Gradés et sapeurs
|
TOTAL
|
Officiers
|
Sous-officiers
|
Gradés et sapeurs
|
TOTAL
|
C.P.I.
|
8
|
57
|
111
|
176
|
1.417
|
9.229
|
82.433
|
93.079
|
C.S.
|
241
|
1.268
|
2.826
|
4.335
|
3.421
|
10.485
|
64.727
|
78.633
|
C.S.P.
|
1.376
|
5.201
|
9.164
|
15.741
|
977
|
3.613
|
21.560
|
26.150
|
C.U.
|
517
|
1.686
|
2.843
|
5.046
|
177
|
657
|
3.171
|
4.005
|
D.D.S.I.S.
|
1.205
|
1.301
|
1.150
|
3.656
|
134
|
268
|
2.330
|
2.732
|
TOTAL
|
3.347
|
9.513
|
16.094
|
28.954
|
6.126
|
24.252
|
174.221
|
204.599
|
C.P.I. : Centre de première intervention.
C.S. : Centre de secours.
C.S.P. : Centre de secours principaux.
C.U. : Communautés urbaines.
D.D.S.I.S. : Direction départementale des services dincendie et de secours.
|
La loi du 3 mai 1996 sefforce de tirer les enseignements dune crise du volontariat susceptible daffecter lorganisation même de la sécurité civile : elle tend à mieux organiser les relations entre les volontaires et leurs employeurs, donne un cadre législatif au fonctionnement et à lindemnisation du volontariat et tient compte de lélargissement des missions de la sécurité civile en organisant la formation des sapeurs-pompiers volontaires.
Le texte relatif au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers donne une traduction législative à lexercice du volontariat, clef de voûte de la sécurité civile. Il définit les missions pour lesquelles les volontaires bénéficient dautorisations dabsence ; les modalités de leur disponibilité peuvent faire lobjet de conventions entre lemployeur et le service départemental. Les absences de volontaires ne sont refusées que lorsquelles mettent en cause le bon fonctionnement de lentreprise et ne peuvent donner lieu à sanctions ou à licenciement ; en revanche, les employeurs peuvent avoir communication de la programmation des gardes.
La formation des sapeurs-pompiers volontaires, définie par la loi, comporte une formation initiale dau moins trente jours répartie sur les trois premières années dengagement ainsi quune formation de perfectionnement dau moins cinq jours par an.
La situation matérielle des volontaires fait lobjet dune harmonisation consécutive à la réforme des services dincendie et de secours : ainsi, les missions opérationnelles et les sessions de formation ouvrent droit à des vacations horaires dont le montant est défini par arrêté ministériel ; elles sont incessibles, insaisissables, non imposables et ne sont pas soumises à cotisations sociales. Le montant et les conditions de versement de lallocation de vétérance sont également définies de même quest adapté le régime de la rente dinvalidité.
Ce texte a été récemment complété par un certain nombre de dispositions réglementaires mais certains ajustements semblent nécessaires.
Le décret du 4 septembre 1996 créé lObservatoire national et les observatoires départementaux du volontariat. Présidé par le ministre de lintérieur ou son représentant, lObservatoire national, dont les membres ont été nommés par un arrêté ministériel du 6 mai 1997, est chargé dévaluer lincidence des textes relatifs aux sapeurs-pompiers volontaires, de suivre lévolution du volontariat et détablir des propositions destinées à son développement.
LObservatoire national, composé de six représentants de lEtat, six représentants des employeurs, six représentants des élus locaux et six représentants des sapeurs-pompiers volontaires, sest réuni pour la première fois en septembre 1997, sous la présidence du ministre de lintérieur. La deuxième réunion de lObservatoire, tenue en septembre dernier, a été consacrée à la présentation de son premier rapport annuel, synthèse dune enquête de portée générale, effectuée au cours de ces deux dernières années et à laquelle un tiers des sapeurs-pompiers volontaires issus de soixante départements ont répondu. Ces travaux ont pour objet de mettre en évidence les caractéristiques du volontariat afin de proposer des mesures nécessaires à son développement.
Cette enquête apporte ainsi de précieuses indications sur les sapeurs-pompiers volontaires, même si les résultats obtenus peuvent cacher dimportantes disparités géographiques.
Les volontaires, dont 84 % sont affectés dans les centres de secours ou les centres de première intervention, sont ainsi répartis :
hommes du rang 83 %
sous officiers 11 %
officiers 6 %
La durée de leur engagement varie dune moyenne de 9 ans chez les sapeurs et les caporaux à 18 ans chez les sous officiers et les officiers.
Les réponses collectées auprès de sapeurs-pompiers volontaires âgés de 16 à 60 ans indiquent que les tranches dâge 16-25 ans et 26-35 ans représentent respectivement environ un quart des effectifs tandis que près de la moitié des volontaires ont plus de 35 ans. Même si elles semblent désormais sengager davantage, les femmes ne représentent que 5 % des effectifs.
Les employés et les ouvriers (55,6 % des volontaires) ainsi que les agriculteurs (5 %) sont mieux représentés quils ne le sont au sein de la population active.
Lenquête apporte également des éléments dinformation fort utiles pour lanalyse de la disponibilité des volontaires ; en effet, 60 % dentre eux exercent leur activité professionnelle dans le secteur privé (dont 30 % dans une entreprise de plus de cinquante salariés) tandis que 20 % appartiennent au secteur public. Ils effectuent, en moyenne, six sorties opérationnelles mensuelles, ce chiffre masquant, là encore, dimportantes disparités.
Lenquête souligne enfin le rôle décisif de lenvironnement relationnel et familial sur la décision dengagement des volontaires.
En 1999, lObservatoire national centrera ses travaux sur le nombre et lefficacité des conventions relatives à la disponibilité des sapeurs-pompiers volontaires passées entre les services départementaux et les employeurs ; il analysera les causes de la désaffection des jeunes à légard du volontariat et proposera des mesures destinées à infléchir le nombre daccidents de service.
Les observatoires créés dans les départements ont également une mission détude, dévaluation et dencouragement du volontariat de même quils peuvent exercer des missions de conciliation dans le cadre des conventions passées entre les employeurs et les services départementaux. Composés du président du conseil dadministration et du directeur départemental du S.D.I.S., de représentants des collectivités territoriales, des employeurs et des sapeurs-pompiers, ces instances, présidées par le préfet, ont commencé leurs travaux ; certains observatoires départementaux ont en effet déjà adressé un rapport annuel au ministère de lintérieur.
Un deuxième décret dapplication, daté du 22 novembre 1996, détermine les conditions de versement des vacations horaires. Ainsi, celles perçues au titre des missions opérationnelles, calculées en fonction du temps passé, voient leur taux majoré si les missions sont réalisées les dimanche et jours fériés ou entre minuit et sept heures. Les vacations correspondant aux périodes de formation représentent 50 à 70 % du taux de base sans pouvoir dépasser huit vacations quotidiennes ; elles sont en revanche majorées de 20 % pour le formateur. Enfin, les gardes effectuées dans les centres opérationnels, les centres de traitement de lalerte ou dans les services dincendie et de secours ouvrent droit à des vacations. Le taux des vacations horaire de base a été fixé par un arrêté du 17 mars 1998 (41,92 F et 63,06 F selon les grades, indexés sur la valeur du point de la fonction publique), les modalités de calcul des vacations ayant été précisées par une circulaire du 4 mai 1998.
Lallocation de vétérance, dont la loi du 3 mai 1996 a précisé quelle était due à tout sapeur-pompier atteignant la limite dâge de son grade à lissue de vingt ans de service, se compose dune part forfaitaire, fixée par un arrêté ministériel du 17 mars 1998 à 1927,86 F, et dune part variable définie par décret. Les difficultés rencontrées dans la mise en uvre de ce dispositif devrait donner lieu à un projet de loi simplifiant les conditions dattribution et les modalités de financement de lallocation de vétérance. Le coût de ces mesures pour les collectivités locales ne devrait, là encore, pas être négligeable.
Consécration législative longtemps attendue, la loi du 3 mai 1996 constitue une étape importante pour la reconnaissance du volontariat ; toutefois, il est indispensable de suivre avec attention lapplication de ce texte qui devra sans doute être complété. A ce titre, une adaptation et une mise en cohérence des différentes dispositions réglementaires concernant les sapeurs-pompiers volontaires est envisagée. Des textes relatifs au recrutement, au déroulement de carrière et à la cessation dactivité des volontaires sont ainsi en cours délaboration. Dans cette perspective, il conviendrait de porter une attention particulière à la formation qui, dans la mesure où elle correspond à des missions de même nature, devrait être équivalente, quel que soit le statut des sapeurs-pompiers.
La gestion centralisée des services dincendie et de secours nécessite lharmonisation et ladaptation du statut des sapeurs-pompiers. Deux types de réformes concernent ainsi les professionnels. Il sagit de lharmonisation du régime indemnitaire et du régime de travail, dune part, de la réforme de lencadrement, dautre part.
Lharmonisation des régimes indemnitaire et de travail a fait lobjet dune réflexion engagée dès novembre 1994 dans le cadre dun groupe de travail présidé par le préfet Inizan et composé de représentants des sapeurs-pompiers professionnels et dassociations délus. Les propositions issues de ces travaux ont été suivies dune évaluation financière ; des projets de textes, après avoir été soumis aux représentants des personnels au cours du premier semestre 1997, ont donné lieu à de longues négociations. Celles-ci ont abouti sur la question indemnitaire avec la publication du décret n° 98-442 du 5 juin 1998 ; le régime de travail na, en revanche, pas été modifié.
Le décret du 5 juin 1998 simplifie le régime indemnitaire fort complexe jusqualors applicable aux sapeurs-pompiers professionnels : les indemnités de feu et de logement sont maintenues tandis que les indemnités de responsabilité et de spécialité se substituent aux nombreuses indemnités existantes.
Lindemnité de responsabilité, consécutive à la nature des missions assurées par les sapeurs-pompiers, sera versée à lensemble des professionnels, et modulée au sein de chaque grade afin de tenir compte de lévolution des responsabilités exercées. Lindemnité de spécialité sera, quant à elle, versée en fonction de la qualification des sapeurs-pompiers et des spécialités réellement exercées.
Ce décret détermine ainsi un cadre de référence pour le régime indemnitaire des sapeurs-pompiers professionnels, lequel est fixé par le conseil dadministration du service départemental.
Si cette réforme clarifie et harmonise le régime indemnitaire des sapeurs-pompiers professionnels, elle devrait néanmoins engendrer une augmentation de la masse salariale de lordre de 5 %.
Le régime de travail demeure, en revanche, inchangé, le texte établi à lissue de la mission confiée par le ministre de lintérieur à un conseiller dEtat ayant été rejeté lors dune réunion du Conseil supérieur de la fonction publique le 4 mars 1998.
Le ministre de lintérieur a pris acte de labsence de consensus sur ce dossier : lEtat ne pouvant prendre une décision unilatérale dans ce domaine, il appartiendra, par conséquent, à chaque collectivité locale de déterminer la durée de travail de ses agents. Cette situation extrêmement préjudiciable ne facilite pas la tâche des collectivités locales.
La réforme de lencadrement supérieur, indissociable de la réforme des services de secours, a également donné lieu à une réflexion engagée dans le cadre dun groupe de travail composé de fonctionnaires et de représentants des professionnels et à laquelle les présidents des conseils dadministration des services départementaux ont été associés. Plusieurs propositions ont fait lobjet dun consensus et pourraient constituer les fondements de la réforme. Elles concernent ladaptation du mode de recrutement et de formation des officiers, la définition de postes dencadrement supérieur constituant une filière de direction , létablissement de parcours professionnels incluant une certaine mobilité, la gestion centralisée des carrières à partir dune classification des emplois. Le processus de réflexion et de concertation doit se poursuivre et sera suivi de lélaboration des projets de textes.
La mise en uvre de la réforme des services dincendie et de secours va de pair avec ladaptation du statut des sapeurs-pompiers volontaires et des sapeurs-pompiers professionnels. Toutefois, sil est indispensable de permettre aux sapeurs-pompiers dexercer leurs missions dans des conditions satisfaisantes, il convient de prendre en compte les contraintes financières des collectivités locales qui craignent une augmentation substantielle des charges de sécurité civile.
Outre les unités militaires de la sécurité civile, les services de secours de deux villes de France sont constitués de personnels militaires ; il sagit du Bataillon des marins-pompiers de Marseille et de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris directement concernés par la réforme des armées.
Le bataillon des marins pompiers de Marseille est chargé des secours de la ville de Marseille et ses ports, de quatre communes limitrophes, de laéroport de Marseille-Provence, des bassins ouest du port autonome et du complexe industriel de Fos. La quasi totalité du budget du Bataillon des marins pompiers est à la charge de la ville de Marseille, lEtat ayant mis fin à sa participation annuelle en 1992. Les effectifs du Bataillon sont constitués de 1853 personnes dont près de 440 appelés du contingent que labandon du service national contraint à remplacer. Le recours à des volontaires sous statut militaire est actuellement envisagé et devrait représenter un important surcoût.
La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris est chargée des secours pour les départements de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Elle dispose de trois détachements permanents au centre dessai de Biscarrosse, à Lacq Artix et au centre spatial de Kourou. Cette unité militaire du Génie, mise à disposition du préfet de police a réalisé, en 1997, 396.023 interventions. Les conditions de son financement sont prévues par les articles L. 2512-19, L. 2522-2 et L. 3421-2 du code général des collectivités territoriales. Ainsi, lEtat prend à sa charge 25 % des dépenses de fonctionnement, les départements de la petite couronne financent, au prorata de leur population, 45 % des dépenses de fonctionnement et 37,5 % des dépenses dinvestissement liées au casernement, la ville de Paris et les communes de la petite couronne assurant le financement du solde.
Plus de 6.800 militaires sont affectés à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris dont 5.744 professionnels et 1.098 appelés du contingent. De ce fait, cette unité est directement concernée par la réforme des armées. En effet, la mensualisation des soldes des militaires du rang, est entrée en vigueur en juin 1997, ce qui représente un coût de 104,23 millions de francs en 1998. Après avoir été pris en charge par lEtat en 1997, le Gouvernement a décidé le transfert progressif de ce surcoût aux collectivités locales selon la répartition prévue par le code général des collectivités territoriales, sur la période 1998-2002. Par ailleurs, le remplacement des appelés doit intervenir à partir de 1999 ; il pourrait se traduire par le recrutement dengagés à hauteur de 70 % et de volontaires du service national à hauteur de 30 % des effectifs à remplacer, disposition qui, là encore, aura dimportantes conséquences financières.
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La nouvelle organisation des services dincendies et de secours nécessite plus que jamais une formation efficace de tous les sapeurs-pompiers et lorganisation dune collaboration satisfaisante entre les différents corps.
Le principe de la formation initiale et continue des sapeurs pompiers volontaires a été défini par la loi du 3 mai 1996 relative au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers, de même que plusieurs arrêtés récents ont défini les conditions de formation de différentes catégories de professionnels. Sil convient désormais dadapter ces formations à lévolution des missions de la sécurité civile et den définir lorganisation, il serait opportun den évaluer le coût, celui-ci incombant, une fois de plus, essentiellement aux collectivités locales.
Quils soient dorigine géologique ou atmosphérique, les risques naturels nécessitent, en raison de leur diversité, lintervention de structures multiples. La prévention sarticule autour de lanalyse des risques, la réalisation et lentretien douvrages de protection, linformation et lalerte. La spécificité de chaque risque se traduit tant par une multiplicité dintervenants publics ou privés (structures danalyses ou de recherche, dépendant des ministères de lintérieur, de lenvironnement, de lagriculture, de lindustrie et intervenant sous le contrôle du préfet) que par une réglementation abondante (prescriptions en matière doccupation des sols ou obligations des propriétaires de zones exposées ...). Cet ensemble hétérogène pèche parfois par défaut de coordination et manque de lisibilité.
Le maire, par ses pouvoirs de police définis par larticle L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales, dispose dune compétence générale dans la mesure où il est responsable du bon ordre, de la sûreté, de la sécurité et de la salubrité publiques. Il est ainsi chargé, sous le contrôle administratif du préfet, de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les accidents et les fléaux calamiteux ainsi que les pollutions de toute nature, tels que les incendies, les inondations, les ruptures de digues, les éboulements de terre ou de rochers, les avalanches ou autres accidents naturels (...) . Il revient, en revanche, au préfet, en vertu de larticle L. 2215-1 du même code, de prendre, pour toutes les communes du département ou plusieurs dentre elles, et dans tous les cas où il ny aurait pas été pourvu par les autorités municipales, toutes mesures relatives au maintien de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité publiques (...) . Ce dernier est également compétent pour prendre les mesures précitées lorsque leur champ dapplication excède le territoire dune commune, disposition qui, naturellement, le conduit à intervenir fréquemment en matière de risques naturels.
Outre lindispensable entretien des ouvrages de protection et laménagement des sites à risques, le contrôle de lurbanisation a une importance décisive en matière de prévention des risques majeurs.
La loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de lenvironnement sest efforcée daméliorer un dispositif peu satisfaisant en matière de définition des périmètres à risques, en lui donnant plus de cohérence. Elle a ainsi substitué aux plans dexposition aux risques (P.E.R.), aux plans de surfaces submersibles (P.S.S.), aux plans de zones sensibles aux incendies de forêt (P.Z.I.F.) et aux périmètres définis par larticle R. 111-3 du code de lurbanisme, un cadre unique, les plans de prévention des risques naturels prévisibles (P.P.R.), définis par le décret du 5 octobre 1995.
Ces plans sont élaborés par les services de lEtat dans les zones exposées aux risques naturels, afin de définir les prescriptions correspondant aux constructions et aménagements réalisés au sein des périmètres à risques, voire dinterdire toute construction. Ces plans précisent également les mesures de protection et daménagements quil convient de réaliser. Après enquête publique et consultation des conseils municipaux concernés, le préfet du département approuve les P.P.R. et peut, le cas échéant, en attendant lapprobation définitive dun plan, prendre les mesures conservatoires appropriées après avoir sollicité lavis des maires. La procédure délaboration des plans, désormais déconcentrée, se veut plus souple afin déviter les écueils des dispositifs précédents.
Les moyens financiers consacrés à la prise en compte des risques naturels, en augmentation très sensible par rapport aux années précédentes, représentent 67 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999 ; ces crédits devraient permettre la réalisation de 2000 Plans de prévention des risques avant lannée 2000.
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SITUATION DES PLANS RELATIFS À LA PRÉVENTION
DES RISQUES NATURELS AU 15 JUILLET 1998
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DOCUMENTS
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APPROUVÉS
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EN COURS
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Plan dexposition aux risques (P.E.R.)
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396
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182
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Plans antérieurs
à la loi
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Périmètres de risques (art. R. 111-3 du code de lurbanisme)
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1.065
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34
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de 1995
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Plan de zones sensibles aux incendies de forêt (P.Z.S.I.F.)
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0
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17
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Plan défini par la loi de 1995
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Plan de prévention des risques (P.P.R.)
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370
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1.550
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Total
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1.831
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1.783
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Le récent rapport de linstance dévaluation de la politique de prévention des risques naturels a mis en évidence la nécessité de doter près de 10.000 communes dun P.P.R. au cours des dix prochaines années ; dans cette perpective, chaque préfet a établi un programme de cinq ans pour la mise en place de P.P.R. dans les communes les plus vulnérables.
La loi du 2 février 1995 a également introduit un nouveau motif dexpropriation fondé sur lexistence de risques naturels, que précise le décret du 17 octobre 1995 relatif à lexpropriation des biens exposés à certains risques naturels majeurs (mouvements de terrain, avalanches ou crues torrentielles) menaçant gravement des vies humaines. Lexpropriation ne peut toutefois être envisagée que dans lhypothèse où le coût des moyens de sauvegarde et de protection des populations savérerait supérieur aux indemnités à verser aux personnes concernées. A cette fin, un fonds de prévention des risques majeurs a été créé ; il est alimenté par un prélèvement de 2,5 % du produit des primes ou cotisations additionnelles relatives à la garantie contre le risque de catastrophes naturelles figurant dans les contrats dassurance et représente environ 125 millions de francs.
Au 1er août 1998, 102,4 millions de francs ont été prélevés sur ce fonds de prévention à destination de trois opérations importantes : le projet dexpropriation de 94 habitations, de constructions et de terrains dans la vallée de Séchilienne dont lutilité publique a été reconnue par décret en Conseil dEtat le 31 mai 1997 ; leffondrement de carrières souterraines dans les Yvelines, qui menace 23 propriétés ; enfin, un glissement de terrain dans les Alpes Maritimes, qui concerne vingt propriétés. Une vingtaine de dossiers sont en cours dinstruction au titre de cette nouvelle procédure dexpropriation.
Commandé par le ministre de lenvironnement après la catastrophe de Vaison la Romaine, le rapport dévaluation de la politique de prévention des risques naturels a été remis au premier ministre en février dernier. Leurs auteurs ont procédé à une large enquête afin danalyser les obstacles rencontrés pour la prévention des risques naturels et détablir des propositions.
Celles-ci définissent trois priorités : le développement des moyens de prévention, la définition de programmes prioritaires, la coordination des intervenants de la sécurité civile.
Les membres de linstance dévaluation soulignent, en premier lieu, la nécessité daméliorer le dispositif de prévention à travers la communication, la participation et la responsabilisation. Ils rappellent, en effet, que la gestion des crises privilégie lurgence au détriment détudes et de travaux souvent longs, coûteux et démobilisateurs. Ils relèvent également que la mémoire des risques constitue un élément clé de la prévention de même quune évaluation précise du coût des risques conditionne une meilleure cohérence des choix des pouvoirs publics. Par ailleurs, la prévention, trop souvent imposée, est perçue comme une contrainte par la société tandis que la connaissance des sites à risques reste imparfaite. Enfin, le régime dindemnisation privilégie la réparation au détriment de la prévention, déresponsabilisant ainsi élus et assureurs.
Le constat établi sur les insuffisances de la prévention des risques naturels se traduit par les propositions suivantes :
la constitution, après une catastrophe naturelle, dune structure locale de propositions et de suivi des actions de prévention afin de tirer les enseignements dune crise et de maintenir la vigilance collective ; la création, au niveau national, dune agence indépendante danalyse des accidents où interviennent toutes les parties concernées ;
la comptabilisation annuelle, par risque, des dépenses de prévention, ventilées par type de programme et par source de financement ;
lamélioration de la connaissance des risques en créant des groupes dexpertise spécifiques à chaque aléa et lélaboration de normes dévaluation des zones à risques et de dispositifs de sécurité correspondants ;
le développement du rôle des intervenants non institutionnels par la participation des assurances à la gestion globale des risques et la responsabilisation des citoyens par une répartition plus claire des compétences, une meilleure gestion de linformation et louverture de débats publics sur ces questions.
Le rapport énumère, en deuxième lieu, six programmes sur lesquels devraient porter les efforts de la collectivité. Soulignant les progrès techniques intervenus pour le recueil et le traitement de linformation, le rôle de lalerte comme élément réducteur des conséquences des crises, les auteurs relèvent quune meilleure prévention nécessite la prise en compte des risques dans laménagement du territoire. Dans cette perspective, ils proposent six axes prioritaires :
la réorganisation des dispositifs dalerte grâce, notamment, à la mise en cohérence dun réseau allant de la surveillance à linformation de la population, la mise en place dune coordination entre systèmes dinformation et dalerte et dune coopération entre les différents intervenants ;
la prise en compte des risques naturels dans la politique daménagement du territoire et ladaptation des plans de prévention des risques naturels dans la perspective dune mise en cohérence avec les plans doccupation des sols afin dobtenir un seul outil de référence ;
la mise à niveau et lentretien, après diagnostic, des ouvrages de protection et la réalisation détudes, daménagements, lélaboration dune planification des secours et dune information adaptées aux sites particulièrement exposés ;
le développement de programmes de recherche ciblés sur certains types de risque et certaines étapes de la prévention.
Le troisième volet des propositions concerne les conditions dintervention de lEtat, des collectivités locales et des opérateurs de la vie civile. En effet, linstance dévaluation rappelle que la prévention doit mobiliser lensemble des personnes concernées et souligne quil convient de surmonter le morcellement de lorganisation des collectivités locales et le manque de lisibilité de laction de létat. Dans cette perspective, il est proposé :
dinciter les concessionnaires daménagements ou de services à prendre en compte les risques naturels, les agences de leau à percevoir une compensation financière auprès des générateurs de risques et les opérateurs fonciers à informer leurs interlocuteurs ;
de développer lintercommunalité dans le domaine de la prévention des risques à limage de ce qui a été entrepris pour lenvironnement et la gestion des crises, de mieux utiliser les structures départementales ou régionales et dencourager les échanges et transferts de compétences ;
de mieux organiser lintervention de lEtat en créant un pôle interministériel de coordination et de mobilisation ;
de nommer un délégué aux risques majeurs responsable dun fonds de prévention et de la commission chargé des catastrophes naturelles, chargé, en liaison avec les services concernés, délaborer des propositions en matière de surveillance, dalerte, ou doccupation des sols.
Au-delà de ces propositions, chacune accompagnée dune analyse des moyens juridiques, techniques, matériels ou humains à mettre en uvre, linstance dévaluation souligne quune prévention efficace doit tenir compte de la décentralisation et associer la société civile. Il est, en effet essentiel de procéder à un partage de responsabilités lisible et de favoriser une coopération satisfaisante entre les différentes structures nationales ou locales. Rappelant que la prévention des risques naturels se situe au confluent de la politique de sécurité et de celle de lenvironnement, les auteurs du rapport suggèrent que lintervention de lEtat porte sur des engagements clairement définis, tels que la politique de lurbanisme, les réseaux de surveillance et dalerte, ou lentretien des ouvrages de protection.
Les incendies de forêt, composante des risques naturels, mobilisent, chaque année, dimportants moyens locaux et nationaux de la sécurité civile. En dépit dune année 1997 plus difficile, on relève une tendance à lamélioration largement imputable aux efforts de prévention.
Le bilan annuel des incendies souligne le rôle déterminant de la prévention et des interventions immédiates sur les feux naissants. Il met également en évidence la nécessité dune vigilance constante, un nombre non négligeable de feux intervenant en hiver et au printemps (des moyens aériens ont été mobilisés à cette fin cette année dans les régions du centre et du sud-ouest).
SURFACES BRÛLÉES ET NOMBRE DE FEUX DEPUIS 1984
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Année
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Départements
méditerranéens
|
Aquitaine
Massif landais
|
Autres
départements
|
Total
|
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|
|
|
Surfaces
brûlées
|
Nombre
de feux
|
Surfaces
brûlées
|
Nombre
de feux
|
Surfaces
brûlées
|
Surfaces
brûlées
|
Nombre
de feux
|
1984
|
14.491
|
2.622
|
2.939
|
715
|
9.773
|
27.203
|
5.672
|
1985
|
46.628
|
3.732
|
3.986
|
696
|
6.754
|
57.368
|
6.249
|
1986
|
46.122
|
2.646
|
1.189
|
767
|
4.549
|
51.860
|
4.353
|
1987
|
10.393
|
2.115
|
1.173
|
384
|
1.942
|
14.108
|
3.043
|
1988
|
5.171
|
2.200
|
643
|
264
|
887
|
6.701
|
2.837
|
1989
|
56.896
|
3.318
|
7.838
|
1.369
|
10.831
|
75.566
|
6.743
|
1990
|
54.671
|
3.296
|
10.062
|
1.058
|
7.963
|
72.696
|
5.877
|
1991
|
6.540
|
2.392
|
810
|
865
|
1.750
|
9.100
|
3.888
|
1992
|
13.000
|
2.865
|
554
|
307
|
4.446
|
18.000
|
5.381
|
1993
|
11.745
|
2.963
|
390
|
1.008
|
4.978
|
17.113
|
5.850
|
1994
|
21.330
|
2.600
|
352
|
902
|
2.520
|
24.200
|
4.600
|
1995
|
9.933
|
2.346
|
1.919
|
1.697
|
6.648
|
18.500
|
7.060
|
1996
|
3.100
|
1.789
|
580
|
1.350
|
7.720
|
11.400
|
6.401
|
1997
|
12.230
|
2.784
|
1.868
|
1.495
|
7.325
|
21.423
|
7.643
|
SURFACES BRÛLÉES ET NOMBRE DE FEUX
DU 1ER JANVIER AU 31 AOÛT 1998
|
|
|
|
|
|
Surfaces brûlées
|
Nombre de feux
|
|
période
1e/131/8
|
saison
estivale
|
période
1e/131/8
|
saison
estivale
|
Zone Sud
|
8.270
|
5.210
|
1.876
|
1.010
|
Autres zones
|
10.850
|
5.110
|
6.210
|
2.390
|
TOTAL
|
19.120
|
10.320
|
8.086
|
3.400
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Lanalyse de lorigine des incendies permet dorganiser un dispositif de prévention adapté. A ce titre, une collaboration entre les organismes de prévention, les services de secours, les services de police et les substituts concernés par cette question a été organisée dans les départements méditerranéens. Une cellule de recherche a également été constituée en 1997, afin de faciliter la recherche de lorigine des feux ; ses travaux ont permis lélaboration et la diffusion par le préfet de la zone de défense Sud, dun guide de lenquêteur relatif aux incendies de forêt.
Une nouvelle nomenclature des causes des incendies devrait enfin permettre daffiner la connaissance de lorigine des feux, la proportion de ceux dont la cause na pu être identifiée ayant, dores et déjà fortement diminué (40 % en 1997 contre 70 % jusquen 1995).
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RÉPARTITION DE LORIGINE DES INCENDIES EN 1997
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¨ imprudence
¨ malveillance
¨ installations (électricité, chemins de fer, dépôts dordure)
¨ foudre
¨ autres
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47 %
31 %
7 %
2,5 %
12,5 %
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Il convient de rappeler que les auteurs dincendies volontaires sexposent à de lourdes sanctions : cinq à dix ans demprisonnement assortis de 5.000 à 200.000 F damende peuvent être requis à leur encontre, voire des peines plus lourdes si linfraction a été commise en bandes organisées ou si elle a entraîné la mort ou lincapacité permanente dune victime. Lors de sa visite à lunité de sécurité civile de Brignoles en juillet dernier, le Président de la République a rappelé combien il était nécessaire que la justice sexerce sans faiblesse à légard de ces délinquants.
Cette année encore, les incendies de forêt ont mobilisé dimportants moyens opérationnels ; la flotte aérienne de la sécurité civile et les unités militaires sont ainsi venues renforcer les moyens locaux de secours. Par ailleurs, lentente interdépartementale en vue de la protection de la forêt méditerranéenne, établissement public regroupant les quinze départements du sud-est les plus exposés, a disposé dun budget de 14,5 millions de francs pour réaliser ses missions de prévention et de lutte contre les feux de forêt (dont 6,7 millions de francs en provenance des départements, 3,25 millions de francs de lEtat et 2,485 millions de francs des régions).
Les moyens consacrés cette année par le ministère de lintérieur à la prévention et la lutte contre les feux de forêt, sont ainsi répartis :
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(en millions de francs)
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¨ moyens nationaux mis à disposition :
moyens aériens
moyens militaires
moyens de commandement
¨ subventions allouées aux collectivités territoriales
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265,5
131,1
6,6
12,1
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La prévention des incendies sorganise autour de missions opérationnelles ponctuelles et de la surveillance des zones exposées.
Tandis que la prévention au sens strict du terme relève du ministère de lagriculture et de la pêche (205 millions de francs en 1998), le ministère de lintérieur finance des missions opérationnelles de surveillance destinées à réduire les délais dalerte et dintervention. Ainsi plus dun quart de lactivité des avions bombardiers deau a été consacrée à des opérations de guet armé tandis que les unités militaires ont essentiellement procédé à des missions de surveillance et daménagement des zones exposées.
Plusieurs bases davions bombardiers deau ont été établies, lété dernier, à Cannes, Carcassonne, Bastia, Perpignan et Figari afin dassurer des missions de guet aérien armé, permettant ainsi une intervention rapide sur quelques 150 départs de feux. 1800 militaires des unités dinstruction et dintervention de la sécurité civile sont venus renforcer les effectifs locaux pour des opérations de surveillance. Enfin, un protocole daccord avec le ministère de la défense permet, le cas échéant, la mobilisation de moyens supplémentaires. Une telle organisation évite le développement de grands feux : 95 % dentre eux ne dépassent pas 5 hectares.
Le conservatoire de la forêt méditerranéenne participe également aux missions de prévention ; il a disposé pour cela dun budget de 62 millions de francs en 1998, en progression sensible par rapport à lannée précédente mais très en-deçà de lenveloppe de 100 millions de francs allouée annuellement entre 1987 et 1992.
Différentes structures contribuent également, par leurs recherches, à la lutte contre les incendies de forêt : à ce titre, le centre dessai et de recherche de lEntente interdépartementale, en liaison avec la direction de la défense et de la sécurité civiles, procède à lexpérimentation de produits et de matériels ; cet organisme bénéficie de la collaboration de différents établissements publics, tels que Météo France, lOffice national des forêts, lInstitut national de la recherche agronomique et le centre national du machinisme agricole du génie rural et des forêts.
Les opérations de formation, de sensibilisation ou daménagement de terrain sont partie intégrante de la lutte contre les incendies. Une diminution des efforts de prévention aurait des conséquences directes sur les résultats de la lutte contre les incendies. Il est donc indispensable de poursuivre la politique menée depuis plusieurs années dans ce domaine et dy consacrer des moyens suffisants.
Les risques technologiques sont inhérents à un grand nombre dactivités industrielles fort diverses mais aussi au transport de matières dangereuses. Leur prévention relève ainsi de différents ministères : le ministère de lenvironnement pour les installations classées et les installations nucléaires, le ministère de lindustrie pour les installations nucléaires, le stockage souterrain de gaz et les canalisations de transports dhydrocarbures et de gaz, le ministère des transports pour le transport de matières dangereuses et les ports. Chaque ministère, en charge de la réglementation liée à ces risques, dispose de structures spécialisées et de corps de contrôle.
Sil appartient, le plus souvent, à lexploitant concerné de combattre un sinistre intervenant dans les limites de son établissement, la responsabilité de lorganisation des secours revient, en revanche, au maire, au préfet ou à la Direction de la défense et de la sécurité civiles si laccident sétend au domaine public.
La prévention des risques industriels est organisée dans le cadre de Plans particuliers dintervention (P.P.I.) dont doivent être dotés les installations ou sites industriels dangereux. Définis par le décret n° 88-622 du 6 mai 1988 relatif aux plans durgence, ces plans déterminent les mesures incombant à chaque acteur et sont arrêtés par le préfet du département. Toute installation dangereuse dune autre nature peut faire lobjet, à linitiative du préfet, dun plan de secours spécialisé (P.S.S.).
A lheure actuelle, 27 P.P.I. concernent des installations nucléaires, soit 20 sites de centrale électronucléaire, 4 centres détudes nucléaires, 3 sites liés au cycle du combustible. Par ailleurs, 550 sites industriels sont tenus de réaliser un P.P.I. ; il sagit de 376 installations classées couvertes par la directive dite Seveso, de 77 installations pyrotechniques et de 104 installations dhydrocarbures dune capacité supérieure à 10 000 tonnes. Au 1er août 1998, 229 P.P.I. étaient recensés, certains concernant plusieurs sites industriels ; toutefois, le champ dapplication de cette réglementation pourrait se trouver sensiblement modifié dans le cadre de la directive dite Seveso II du 9 décembre 1996. Une réflexion est également en cours afin de définir une planification durgence dordre général, commune à tous les plans et susceptible dêtre complétée par des dispositions correspondant à la spécificité de chaque risque.
Les P.P.I. intègrent les moyens de lutte contre les risques industriels mis en place dans les départements. Ainsi, 56 cellules mobiles dintervention chimique (C.M.I.C.) sont stationnées à proximité des sites à risques et 28 cellules mobiles dintervention radiologique (C.M.I.R.) ont été réparties près des installations nucléaires et des grands axes de transport. 5 C.M.I.R plus spécialement équipés pour procéder à des mesures précises de contamination ont vocation à intervenir en cas daccidents graves. Ce dispositif essentiellement local est complété par des structures relevant dÉlectricité de France ou du Commissariat à lEnergie Atomique. Enfin, les moyens nationaux constitués du détachement dintervention technologique appartenant à lunité militaire de Nogent-le-Rotrou ou les équipements de lOffice de protection contre les rayonnements ionisants sont susceptibles dintervenir en cas daccidents.
BILAN DES INTERVENTIONS EFFECTUÉES PAR LES C.M.I.R. AU COURS DES 5 DERNIÈRES ANNÉES
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1993
1994
1995
1996
1997
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9
9
16
30
25
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Laugmentation constante des interventions effectuées par les C.M.I.R. conduira sans doute, à moyen terme,à poser le problème des moyens destinés à faire face à ce type de risques et celui de leur financement.
Si le risque inhérent aux installations industrielles peut être facilement identifié, le risque lié au transport de matières dangereuses est beaucoup plus aléatoire. A cette fin, le système TRANSAID élaboré avec laide des industriels de la chimie, consiste à recenser les matières dangereuses et à les faire figurer sur un serveur télématique à la disposition des services préfectoraux et des services de secours. La consultation du dispositif TRANSAID par les services de secours a été évaluée, en 1996, à 26 consultations mensuelles.
Les sapeurs-pompiers bénéficient dune formation correspondant à lutilisation de cellules mobiles dintervention chimique ou radiologique. Leur contenu a été défini par deux circulaires du ministère de lintérieur datant de janvier et avril 1987. La redéfinition de ces modules de formation a fait lobjet dune étude dans le cadre de la modernisation de la formation des sapeurs-pompiers.
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Linformation du public est une composante essentielle de la gestion des risques majeurs. Le droit à linformation des citoyens est défini par la loi du 22 juillet 1987 relative à lorganisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre lincendie et à la prévention des risques majeurs et le décret du 11 octobre 1990 précise les missions du maire et du préfet dans ce domaine. Il leur appartient, en effet, dinformer la population sur les risques auxquels elle est exposée et de préciser la conduite à tenir en cas de crise, ces informations étant synthétisées dans des dossiers communaux. Actuellement, les préfectures ont mis en place une cellule danalyse des risques et dinformation préventive et la plupart dentre elles ont élaboré un dossier de sensibilisation regroupant les informations correspondant aux risques majeurs recensés dans le département, ces informations étant diffusés auprès des élus, des administrations, de médias ou dassociations.
Plusieurs départements ont commencé lélaboration de documents communaux synthétiques ; 512 ont été réalisés et diffusés auprès des maires en 1996, 894 lont été en 1997 et 1998, 1066 sont, par ailleurs, en cours de réalisation. En 1998, 12 millions de francs ont été consacrés à linformation préventive.
La politique de prévention des risques majeurs connaît une évolution constante ; sa réalisation dans des conditions satisfaisantes nécessite la participation de tous, la définition claire des missions de chaque intervenant et des budgets suffisants. Dans le secteur des risques technologiques et chimiques, où lintervention de personnels et de matériels spécialisés est indispensable, le soutien des services de lEtat savère plus que jamais nécessaire.
Si la mission des sapeurs-pompiers a pendant longtemps consisté à lutter contre les incendies, ceux-ci ne représentent plus désormais que 10 % des interventions de secours ; en revanche, le secours à des victimes daccidents tient désormais une place prépondérante. Cette évolution va de pair avec lexigence croissante des citoyens à légard des services de lurgence : les appels de détresse constituent une composante à part entière de la demande de secours tandis que les contentieux liés à la prévention et à la gestion des risques font leur apparition.
La loi du 3 mai 1996 relative aux services dincendie et de secours consacre lexistence dun service de santé et de secours médical au sein des services dincendie et de secours dont lorganisation et les missions sont précisées par le décret n° 97-1225 du 26 décembre 1997 relatif à lorganisation des services départementaux.
Le développement des secours à des victimes daccidents et les missions effectuées par les sapeurs-pompiers en matière de transports sanitaires suppose le développement dune coopération entre les services chargés de lurgence.
Sur ce point, une circulaire du 18 septembre 1992 relative à la passation de conventions soulevant quelques difficultés, une mission dinformation associant les ministères de lIntérieur, de la Santé, la F.N.S.P.F. et le S.N.A.M.U. a été mise en place en mars 1994 afin dexaminer les problèmes rencontrés.
Ces travaux se sont traduits par la publication, le 2 février 1996, dune circulaire interministérielle relative aux relations entre le service départemental dincendie et de secours et les établissements publics hospitaliers dans les interventions relevant de la gestion quotidienne des secours. Ce texte souligne la nécessité de mettre en uvre une politique contractuelle entre les deux services et dimpliquer davantage lEtat, dans les départements, sur cette question. La loi du 3 mai 1996, les décrets relatifs aux services départementaux dincendie et de secours et à lorganisation des S.M.U.R. ainsi que le schéma régional dorganisation sanitaire et sociale, en cours délaboration, nécessiteront la modification de la circulaire précitée.
On ne peut que constater que la sécurité civile met de plus en plus souvent à la disposition des S.A.M.U. et des S.M.U.R. ses moyens techniques et humanitaires dont ne disposent pas les centres hospitaliers. Il sagit là dun exemple de transfert de charges dune mission de lEtat vers les collectivités territoriales.
Le comité dexpertise et dévaluation des services de santé et de secours médical des sapeurs-pompiers créé par le ministre de lIntérieur en mars 1995, a entrepris, en 1997, une étude sur différentes questions liées au service durgence à savoir : le respect du secret médical chez les sapeurs-pompiers et linformation des autorités de police et de gendarmerie, la complémentarité des services concernés pour la mise en place de réseaux adaptés à lurgence, le statut et la formation des personnels du service de santé et de secours médical.
Si lintervention des secours dans le cadre dactivités de loisirs ne mobilise pas deffectifs importants au regard de ceux qui sont sollicités dans le cadre daccidents de la route, ce type dintervention mobilise parfois des moyens opérationnels lourds, et fait appel au sens de la responsabilité de chacun.
En 1997, 5.279 personnes ont été secourues en montagne (en dehors du domaine skiable), parmi lesquelles on dénombre 349 décès et 3.144 blessés. Ces opérations de secours se sont traduites par le décès de 5 sauveteurs.
12 hélicoptères de la sécurité civile, dont un intervient uniquement durant la période estivale, 7 hélicoptères de la gendarmerie nationale, auxquels sajoutent 3 hélicoptères en été et 2 en hiver, sont affectés à ce type de secours. Une centaine de médecins volontaires et quelques 300 sapeurs-pompiers sont également mobilisés. Par les moyens quil met en uvre, lEtat assure lessentiel de la charge des secours en montagne, lesquels sont gratuits pour les personnes secourues.
Les secours sur le domaine skiable font lobjet dune organisation différente : 90 % des pisteurs secouristes appartiennent au secteur privé et interviennent dans le cadre dune convention de prestation de secours passée entre la commune et lexploitant des remontées mécaniques. Une quinzaine dhélicoptères privés complètent ce dispositif. La charge financière de ces secours incombe à la commune concernée qui peut en demander le remboursement à la personne secourue en vertu de larticle L. 2321 du code général des collectivités locales. Le décret précisant les activités sportives concernées par cette disposition ne mentionne en effet que le ski de fond et le ski alpin.
Aucune modification de la réglementation en vigueur nest actuellement envisagée ; le ministre de lIntérieur a ainsi rappelé, lors dune visite au poste de secours de la Bérarde en août dernier, que le Gouvernement se situait plutôt, en la matière, sur la ligne du service public .
Il est donc de la responsabilité de chacun de ne pas sous-estimer les risques liés à la pratique de certains sports de loisirs afin déviter lengagement de lourds moyens dinterventions et de mettre en danger la vie des sauveteurs. Là encore, la prévention joue un rôle déterminant : à ce titre, une campagne de prévention relative aux accidents de montagne a été lancée lété dernier ; elle a donné lieu à la distribution de 650.000 dépliants et 7.000 affiches dans les offices de tourisme et centres de vacances. Par ailleurs, une campagne de prévention sera lancée, lhiver prochain, afin dencourager les enfants pratiquant le ski à porter un casque.
La pratique des sports nautiques nécessite principalement dimportants moyens de surveillance.
Chaque année, 500 à 600 personnes trouvent la mort à loccasion de baignades ou de sports nautiques pratiqués, en mer, sur des rivières ou des plans deau, dans des piscines publiques ou privées.
En vertu de larticle L. 2213-23 du code général des collectivités territoriales, le maire exerce la police des baignades et des activités nautiques pratiquées à partir du rivage avec des engins de plage et des engins non immatriculés dans une limite de 300 mètres.
Il lui appartient également de délimiter des zones surveillées par les baignades et les loisirs nautiques et dinformer le public sur la réglementation en vigueur pour les baignades et activités nautiques.
LEtat est compétent au-delà de 300 mètres à compter de la limite des eaux ; la coordination des moyens de secours relève du préfet maritime, lequel dispose dun pouvoir de police administrative, portant notamment sur la circulation des engins nautiques.
Les sapeurs-pompiers volontaires recrutés pour la surveillance des baignades et des activités nautiques ont vu leur condition demploi précisées par larrêté du 6 avril 1998. Le contenu de la formation destinée à lobtention du brevet national de la sécurité et du sauvetage aquatique devrait également être actualisé. La pratique des loisirs nautiques a également fait lobjet dune campagne de prévention en 1998 qui sest traduite par un effort dinformation, le contrôle dentreprises de location de matériel, le renforcement des mesures de sécurité lors de manifestations nautiques, la poursuite du balisage des plages et des contrôles en mer.
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Les missions de la sécurité civile et le contexte dans lequel elles sont effectuées ont changé de nature. Le champ dintervention de ce service a considérablement évolué, ce qui exige une formation technique des personnels, des moyens opérationnels adaptés et nécessite des efforts financiers non négligeables.
Lexigence croissante dune société où le besoin de sécurité va de pair avec le recours de plus en plus fréquent à des procédures contentieuses rend la tâche des intervenants de la sécurité civile particulièrement difficile.
Une telle mutation ne saurait se satisfaire de la réforme de lorganisation des services de secours dont les collectivités locales supportent la charge. Il conviendrait, en effet, dengager une réflexion sur le contenu de ce service et sur son financement.
Sil est clair quun alourdissement supplémentaire de la fiscalité ne saurait être envisagé, il serait opportun de réfléchir à une participation plus importante de lEtat aux moyens de sécurité civile, par la prise en charge de secteurs bien spécifiques, tels que la formation ou le financement de moyens opérationnels interdépartementaux. Une participation des assurances qui bénéficient des efforts de prévention de la sécurité civile pourrait également être envisagée.
Le débat sur la mission des secours, lorganisation et la coordination des services durgence, devra immanquablement être ouvert dans les années à venir.
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A lissue de la présentation des crédits par le rapporteur pour avis, plusieurs commissaires sont intervenus.
Après avoir indiqué que son groupe ne voterait pas les crédits de la sécurité civile, M. Jean-Luc Warsmann a insisté sur la nécessité de refonder les principes dorganisation des services dincendie, la réforme fondatrice de 1996 ayant eu pour conséquence une mobilisation financière colossale pour les communes et les conseils généraux. Il a indiqué quil nétait pas rare quun pompier consacre une à deux semaines par an à sa formation en raison des demandes de plus en plus nombreuses et de plus en plus variées auxquelles doivent répondre les services de secours.
M. Jacques Floch a estimé que les difficultés rencontrées par les services dincendie et de secours ne tenaient pas tant à la faiblesse du budget, si ce nest pour le renouvellement dappareils défectueux, quaux lacunes de la loi de 1996 qui nétait pas allée jusquau bout de la logique de départementalisation, laissant à la charge des communes des dépenses souvent considérables résultant de décisions prises au niveau départemental. Il a estimé inéluctable une évolution vers une semi-professionnalisation, voire une professionnalisation des cadres et une réforme de la loi sur les services départementaux dincendie et de secours, la réflexion devant être engagée dans les meilleurs délais.
En réponse aux commissaires, le rapporteur a apporté les précisions suivantes.
Il nest pas admissible que lEtat ne prenne pas en charge les risques dépassant léchelle des collectivités locales, tels que de grandes catastrophes climatiques ou des attentats terroristes, la diversification des risques nécessitant une prise en charge conjointe.
Il serait souhaitable dassurer la même formation à tous les personnels de sécurité, volontaires ou professionnels, tout en réfléchissant au fait que certains volontaires sont devenus, de fait, des professionnels en raison, notamment, de leur défraiement.
La dérive financière observée depuis la réforme de 1996 tient en partie à la position technique hégémonique de certains responsables des sapeurs-pompiers, qui sont parfois en situation dimposer des matériels un peu disproportionnés par rapport aux moyens et aux risques. Une réflexion simpose, en liaison avec les préfets chargés darrêter les schémas départementaux danalyse et de couverture des risques, sur la répartition de la prise en charge des moyens opérationnels.
Une réflexion sur les transferts de charge de lEtat devient également indispensable dès lors que, dans certaines zones urbaines, les pompiers sont appelés à assurer les missions autrefois dévolues au S.A.M.U. et au S.M.U.R.
Il ne serait pas anormal que le secteur privé prenne en charge le coût de la sécurisation des bâtiments assurée par les personnels des services dincendie et de sécurité.
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Contrairement aux conclusions du rapporteur pour avis, la Commission a émis un avis favorable à ladoption des crédits du ministère de lIntérieur pour 1999 : sécurité civile.
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AUDITIONS AUXQUELLES
LE RAPPORTEUR A PROCÉDÉ
Association des maires de France.
Fédération nationale des sapeurs-pompiers français ;
M. Patrick LEVAYE, sous-directeur de ladministration et de la modernisation à la direction de la défense et de la sécurité civiles ;
M. Christian POIRET, chef du bureau des affaires financières et des questions juridiques à la direction de la défense et de la sécurité civiles ;
MM. Nicolas FOURRIER et Gérard CUREAU, conseillers au cabinet du ministre.
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