
N° 1116
______
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME III
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE et ENVIRONNEMENT
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
PAR M. FÉLIX LEYZOUR,
Député.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
Voir le numéro : 1111 (annexe 6)
La commission de la production et des échanges est composée de : M. André Lajoinie, président ; MM. Jean-Paul Charié, Jean-Pierre Defontaine, Pierre Ducout, Jean Proriol, vice-présidents ; MM. Léonce Deprez, Christian Jacob, Daniel Paul, Patrick Rimbert, secrétaires ; MM. Jean-Pierre Abelin, Jean-Claude Abrioux, Stéphane Alaize, Damien Alary, André Angot, François Asensi, Jean-Marie Aubron, Pierre Aubry, Jean Auclair, Jean-Pierre Balduyck, Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, MM. Christian Bataille, Jean Besson, Gilbert Biessy, Claude Billard, Claude Birraux, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Franck Borotra, Christian Bourquin, Mme Danièle Bousquet, MM. François Brottes, Marcel Cabiddu, Alain Cacheux, Dominique Caillaud, André Capet, Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet, Jean Charroppin, Philippe Chaulet, Jean-Claude Chazal, Daniel Chevallier, Pierre Cohen, Alain Cousin, Yves Coussain, Jean-Michel Couve, Jean-Claude Daniel, Marc-Philippe Daubresse, Philippe Decaudin, Jacques Desallangre, Eric Doligé, François Dosé, Jean-Pierre Dufau, Marc Dumoulin, Dominique Dupilet, Philippe Duron, Jean-Claude Etienne, Laurent Fabius, Alain Fabre-Pujol, Albert Facon, Alain Ferry, Jean-Jacques Filleul, Jacques Fleury, Nicolas Forissier, Roland Francisci, Claude Gaillard, Robert Galley, Claude Gatignol, André Godin, Alain Gouriou, Joël Goyheneix, Michel Grégoire, Gérard Grignon, Hubert Grimault, Lucien Guichon, Gérard Hamel, Patrick Herr, Claude Hoarau, Robert Honde, Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, MM. Aimé Kergueris, Jean Launay, Thierry Lazaro, Patrick Lemasle, Jean-Claude Lemoine, Jacques Le Nay, Jean-Claude Lenoir, Arnaud Lepercq, René Leroux, Roger Lestas, Alain Le Vern, Félix Leyzour, Michel Liebgott, Lionnel Luca, Jean-Michel Marchand, Daniel Marcovitch, Alfred Marie-Jeanne, Alain Marleix, Daniel Marsin, Philippe Martin, Jacques Masdeu-Arus, Roger Meï, Roland Metzinger, Pierre Micaux, Yvon Montané, Gabriel Montcharmont, Jean-Marie Morisset, Bernard Nayral, Jean-Paul Nunzi, Patrick Ollier, Joseph Parrenin, Paul Patriarche, François Patriat, Germinal Peiro, Jacques Pélissard, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Annette Peulvast-Bergeal, MM. Serge Poignant, Bernard Pons, Jacques Rebillard, Jean-Luc Reitzer, Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, Mme Michèle Rivasi, MM. Jean Roatta, André Santini, Joël Sarlot, Mme Odile Saugues, MM. François Sauvadet, Bernard Schreiner, Jean-Claude Thomas, Léon Vachet, Daniel Vachez, François Vannson, Michel Vaxès, Michel Vergnier, Alain Veyret, Gérard Voisin, Roland Vuillaume.
INTRODUCTION 5
I. LES ACTIONS MENÉES DANS LE CADRE DU BUDGET DE LA DATAR 6
A. LE BUDGET DE LA DATAR 6
1. Une stabilité globale des crédits de la DATAR 6
2. Une augmentation sensible mais peu significative des crédits de fonctionnement 7
3. Une légère réduction des crédits de la prime daménagement du territoire (PAT) 8
4. Une quasi-reconduction des dotations du FNADT 9
B. LES GRANDES ACTIONS DAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE MENÉES PAR LA DATAR 11
1. Laction détudes et de prospective 11
2. La prospection et laccueil des investisseurs étrangers 13
3. La localisation dactivités dans les zones prioritaires 15
4. Les actions menées grâce aux crédits du FNADT 20
II. LES AUTRES GRANDES ACTIONS DAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 24
A. LES ACTIONS MENÉES DANS LE CADRE DE LAPPLICATION DE LA LOI DORIENTATION POUR LAMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE 24
1. Les actions menées dans le cadre du Fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) 24
2. Les actions menées dans le cadre du Fonds de gestion de lespace rural (FGER) 27
3. Les actions menées dans le cadre du Fonds national pour le développement des entreprises (FNDE) 29
4. Les actions menées dans le cadre du Fonds de péréquation des transports aériens (FPTA) 30
5. La constitution de pays 31
6. Les directives territoriales daménagement (DTA) 33
B. LES ACTIONS DE RESTRUCTURATION ET DE RECONVERSION INDUSTRIELLE DU MINISTÈRE DE LINDUSTRIE 36
1. Les actions en faveur de la restructuration industrielle 37
2. Les actions en faveur des petites entreprises 39
C. LES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS (CPER) 39
D. LES ACTIONS STRUCTURELLES COMMUNAUTAIRES 43
a) Les objectifs territorialisés 44
b) Les objectifs nationaux 49
c) Les initiatives communautaires pouvant concerner la France 50
d) Un bilan des actions daménagement du territoire menées grâce aux fonds structurels 51
E. LEFFORT GLOBAL EN FAVEUR DE LAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 54
III. LES NOUVELLES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE DAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 56
A. LA NÉGOCIATION DES CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGIONS 57
1. Larchitecture des prochains contrats 58
2. Le calendrier de leur élaboration 59
B. LA RÉFORME DES FONDS STRUCTURELS 61
EXAMEN EN COMMISSION 65
Le présent rapport porte sur lexamen des crédits consacrés à laménagement du territoire.
Votre rapporteur a accompagné son analyse du budget proprement dit, dune étude des résultats des politiques mises en oeuvre ces dernières années au titre de laménagement du territoire.
Il a également souhaité rappeler le contexte dans lequel intervient la discussion budgétaire.
En effet la négociation des contrats de plan Etat-régions vient de sengager. Le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire est rendu public et sera bientôt discuté. La réforme des fonds structurels et de la politique agricole commune est annoncée et on en connaît déjà la teneur.
Le regard porté sur le budget pour 1999 ne peut pas se détourner de ce contexte marqué par des échéances importantes.
I. LES ACTIONS MENÉES DANS LE CADRE DU BUDGET DE LA DATAR
Les crédits de fonctionnement et dintervention de la DATAR sélèveront en 1999 à 1,799 milliard de francs (dépenses ordinaires et crédits de paiement), ce qui représente, après plusieurs années de baisse continue une quasi-reconduction des crédits. Par rapport au chiffre de 1998 (1,805 milliard de francs), la baisse des crédits nest en effet que de 0,35 % en francs courants.
En ce qui concerne les dépenses susceptibles dêtre engagées (dépenses ordinaires et autorisations de programme), on constate également une reconduction globale des crédits, avec cependant une différenciation entre les dépenses ordinaires (en hausse de 5,3 %) et les autorisations de programme (en baisse de 1,3 %).
Les crédits de laménagement du territoire connaissent donc une stabilisation après de nombreuses années de forte décroissance (28 % de baisse des dépenses ordinaires et des crédits de paiement entre 1994 et 1997) et une année 1998 de croissance soutenue (+ 6,06 %).
On est cependant loin des chiffres de la loi de finance initiale pour 1994 (2,32 milliards de francs) ou 1995 (2,25 milliards de francs).
Cette reconduction globale des crédits de la DATAR cache cependant quelques évolutions contrastées :
une augmentation des crédits de fonctionnement de la DATAR, liée, dune part, à la revalorisation normale des salaires et à louverture de crédits destinés à des collaborateurs extérieurs et, dautre part, à la création dun nouveau chapitre destiné aux dépenses détudes (chapitre 34.05). Ces crédits détudes étaient auparavant imputés sur le chapitre 65.00 des crédits du FNADT, et cette régularisation fait suite à différentes observations de la Cour des comptes et de lInspection générale des finances ;
une stabilité des dotations du FNADT inscrite au titre IV ;
une légère diminution des autorisations de programme pour les subventions dinvestissement accordées au FNADT qui sélèveront à 1,28 milliard de francs (contre 1,3 milliard de francs en 1998) ; mais cette différence sexplique par le transfert de 19,3 millions de francs de crédits détudes vers le titre III ;
globalement, on constate un maintien des moyens du FNADT dans un contexte général marqué par lobligation de stabilité budgétaire ;
une reconduction des crédits de la PAT : stabilité des autorisations de programme à 320 millions de francs et légère baisse des crédits de paiement (315 millions de francs au lieu de 320 millions de francs en 1998), mais sans affecter le financement des primes à hauteur des années précédentes, car elles seront financées à partir de réserves de crédits non encore consommées.
Avec une dotation de 108,76 millions de francs pour 1999 contre 88 millions de francs en 1998, les moyens des services de la DATAR (crédits de personnel, crédits de matériel et de fonctionnement) sont en forte augmentation (23,4 %).
Cette évolution sanalyse de la manière suivante :
augmentation des dépenses de personnel liée à la revalorisation normale des salaires, ainsi quà louverture de crédits destinés aux collaborateurs extérieurs ; elles passeront de 54,28 millions de francs à 56,94 millions de francs en 1998 (soit une hausse de 4,9 %) ;
maintien des effectifs du personnel (141 personnes), aussi bien du personnel de la DATAR et des commissariats à laménagement des massifs (113 personnes dont 58 titulaires et 55 contractuels), que du personnel français des bureaux de la DATAR à létranger (28 contractuels) ; cette stabilité des effectifs rompt avec la politique de suppression demplois arrêtée par le ministère des finances dans le cadre du schéma programmé et pluriannuel (19951999) de réduction des emplois de la DATAR, ainsi quavec la politique de réduction des emplois des bureaux de la DATAR à létranger ;
stabilité complète des moyens de fonctionnement des services qui sélèvent à 33,82 millions de francs, et qui sont reconduits aussi bien pour la DATAR que pour les bureaux de la DATAR à létranger ;
création dune ligne budgétaire nouvelle de 18 millions de francs consacrée aux études effectuées par la DATAR ; il sagit simplement dune régularisation, ces crédits étant précédemment imputés sur ceux du FNADT.
Réformée en dernier lieu par le décret n° 95149 du 6 février 1995, la PAT est un instrument essentiel daménagement du territoire, qui permet daccompagner les créations, les localisations ou les extensions dentreprises dans certaines zones prioritaires.
Les crédits de paiement proposés dans le cadre du projet de loi de finances, passent de 320 millions de francs en 1998 à 315 millions de francs en 1999 (en baisse de 1,5 %).
Les autorisations de programme sont stables à 320 millions de francs.
Il convient de relever, ces dernières années, que les crédits de la PAT ont été constamment supérieurs aux besoins constatés, ce qui peut sexpliquer en grande partie par une sensibilité très forte des demandes de PAT à lévolution de la conjoncture économique.
Le taux de consommation des crédits de paiement, très faible en 1996 (60,74 %) et en 1997 (56,8 %) sera plus élevé en 1997 puisquau 31 octobre il se monte déjà à 71,57 %. Les annulations dautorisations de programme (192,7 millions) et de crédits de paiement (18,75 millions) étaient élevées en 1997 mais sont en baisse en 1998 (respectivement 11,84 et 2,92 millions de francs).
Au total, la reconduction des crédits pour 1999 devrait permettre de financer les primes à hauteur des années précédentes, grâce à lutilisation de réserves de crédits non encore consommées.
Toutefois, une analyse plus approfondie de cette sous-consommation des crédits est nécessaire car la PAT est un véritable outil daménagement du territoire qui ne doit pas rester sous-utilisé.
Le bilan financier de la PAT figure dans le tableau ci-après :
(millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
(au 1/10/98)
|
|
AP
|
CP
|
AP
|
CP
|
AP
|
CP
|
AP
|
CP
|
|
583,75
|
343,75
|
539,00
|
331,70
|
250,00
|
155,00
|
320,00
|
320,00
|
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
|
167,8 3
|
49,95
|
134,7 5
|
40,43
|
192,7 7
|
18,75
|
11,84
|
2,92
|
|
1 417,3 1
|
419,56
|
1 370,31
|
401,75
|
1 150,03
|
273,83
|
1 002,8 5
|
177,16
|
|
1 833,23
|
713,36
|
1 774,56
|
693,02
|
1 207,26
|
410,08
|
1 311,01
|
494,24
|
|
3,00
|
12,12
|
28,81
|
7,78
|
29,86
|
3,87
|
0,00
|
1,38
|
|
557,33
|
302,80
|
657,60
|
417,44
|
235,36
|
305,88
|
561,58
|
367,93
|
|
97,41
|
3,31
|
4,25
|
4,25
|
1,10
|
76,83
|
76,83
|
15,58
|
|
462,92
|
311,61
|
624,54
|
420,97
|
204,40
|
232,92
|
484,75
|
353,73
|
|
1 370,31
|
401,75
|
1 150,02
|
272,05
|
1 002,86
|
177,16
|
826,26
|
140,51
|
|
25,25 %
|
43,68 %
|
35,19 %
|
60,74 %
|
16,93 %
|
56,80 %
|
36,98 %
|
71,57 %
|
Source : DATAR
Les crédits du Fonds national daménagement et de développement du territoire (FNADT) sont répartis entre deux chapitres budgétaires : le chapitre 44-10 du titre IV (interventions publiques) et le chapitre 65-00 du titre VI (subventions dinvestissement accordées par lEtat).
En application de larticle 33 de la loi n° 95-115 dorientation pour laménagement et le développement du territoire, le FNADT regroupe depuis le 1er janvier 1995 les crédits consacrés à laménagement du territoire, à la restructuration des zones minières, à la délocalisation des entreprises, à laide aux initiatives locales pour lemploi, au développement de la montagne et à laménagement rural . Les anciens fonds à objectif plus limité (GIRZOM, FAD, FRILE, FIAM, FIDAR) ont été ainsi fusionnés dans le FNADT, ce qui permet plus de souplesse dans la gestion de ces fonds, mais ce qui nen améliore pas la lisibilité.
Les crédits du FNADT sont répartis entre une section générale et une section locale.
Les crédits de la section générale doivent être affectés après avis du CIADT, le choix des financements devant être arrêté en tenant compte de limportance ou de lexemplarité des projets proposés ainsi que de leur cohérence avec les priorités géographiques de laménagement du territoire.
La gestion des crédits de la section locale est déconcentrée auprès des préfets de région. La répartition des crédits entre régions est opérée en tenant compte, dune part, des engagements souscrits dans les contrats de plan Etat-régions (CPER), dautre part, des priorités daménagement du territoire.
On distingue donc dans cette section locale les crédits contractualisés CPER et les crédits libres demploi.
On constate depuis deux ans une stabilité des dotations du FNADT en francs courants soit une légère diminution en francs constants, mais une forte baisse de ces crédits par rapport aux montants atteints dans les années 1995 et 1996.
ÉVOLUTION DES DOTATIONS DU FNADT
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1996 - LFI
|
1997 - LFI
|
1998 - LFI
|
1999 - PLF
|
Titre IV Chapitre 44-10
(DO)
|
326,1
|
294,4
|
294,9
|
294,8
|
|
AP
|
CP
|
AP
|
CP
|
AP
|
CP
|
AP
|
CP
|
Titre VI
Chapitre 65-00
|
1481,1
|
1223,2
|
1308,3
|
1155,3
|
1302,7
|
1102,7
|
1280,7
|
1080,7
|
Total
(DO+CP)
|
|
1549,2
|
|
1449,7
|
|
1397,6
|
|
1375,5
|
Sources : LFI 1995 à 1998 : PLF 1999
En ce qui concerne le titre VI, le montant des crédits délégués par les ministères sest élevé en 1997 à 1 586 millions de francs, dont 822 millions de francs pour la section locale (en baisse de 14,8 % en raison de létalement sur une année supplémentaire des contrats de plan Etat-régions) et 763 millions de francs pour la section générale (en hausse de 39,4 %). En 1997 le fonds na pas subi dannulation de crédits.
Le montant des crédits engagés sur lensemble des régions (crédits qui compte tenu du temps de montage des projets connaissent un décalage dun an ou un an et demi par rapport aux crédits délégués) sest élevé en 1997 à 981 millions de francs, soit une sensible diminution par rapport à 1996 (1 174 millions de francs).
Outre laction détudes et de prospective menée par la cellule de prospective et dévaluation de la DATAR, deux grandes actions concourent au développement économique du territoire : la prospection et laccueil dinvestissements étrangers et la localisation dactivités dans des zones prioritaires. Dautres actions plus ponctuelles et plus difficiles à cerner sont menées grâce aux crédits du FNADT.
La DATAR sest dotée dune cellule de prospective et dévaluation qui met en uvre un programme triennal détudes, de prospective et dévaluation des politiques publiques territoriales intitulé Prospective et territoire 1996-2000 .
Celui-ci doit éclairer les grandes mutations économiques, sociales et politiques qui rétroagissent sur le territoire français à lorée du 21e siècle, définir les enjeux de ces mutations pour laction publique daménagement et de développement du territoire, et constituer un outil daide à la décision .
Sept groupes de prospective, animés par des responsables publics, des élus, des experts européens, ont été constitués :
La politique régionale communautaire et laménagement du territoire européen , animé par M. Gérard Marcou, professeur à lUniversité de Lille II et Félix Damette, professeur à lUniversité de Paris I.
Evaluant les politiques structurelles de lUnion européenne et les politiques internes européennes, il recherche les nouveaux enjeux pour le territoire français des politiques communautaires.
Un premier rapport a été publié en 1997.
Le modèle européen de développement urbain , animé par M. François Ascher, Professeur à Paris VIII et Roberto Camagni, professeur à lInstitut Polytechnique de Milan. Dans un contexte de périurbanisation et de desserrement des activités à laméricaine , basé sur lindividualisation des modes dhabiter et de travailler, ce groupe de travail explore la morphologie et le contenu fonctionnel de la ville de demain et les formes futures de développement urbain supportables et souhaitables pour lensemble du continent européen.
Lagriculture et les territoires en 2015, en France et en Europe , animé par M. François Colson, INRA de Nantes et M. Philippe Lacombe, professeur à lINRA de Montpellier.
Ce groupe de travail étudie limpact en France et en Europe de différents scénarios dévolution des marchés mondiaux, de la productivité agricole et de choix de politiques agricoles.
Lorganisation de lEtat au service de laménagement du territoire , animé par M. Yves Mény, professeur à lIEP de Paris, et Henri Oberdoff, directeur de lIEP de Grenoble.
Ce groupe de travail sattache à cerner le champ propre de lintervention de lEtat dans le domaine de laménagement du territoire, les modes de gouvernance à mettre en place, les réorganisations territoriales à promouvoir, les nouveaux critères de localisation des services publics administratifs.
La nouvelle géographie économique de lEurope , animé par M. Michel Delapierre, directeur du Centre de recherche sur les multinationales (Université de Nanterre) et M. Pierre Veltz, directeur du LATTS (laboratoire de lEcole nationale de Ponts et Chaussées).
Ce groupe de travail comparera la morphologie spatiale des systèmes productifs en France et dans cinq pays européens aux organisations institutionnelles et aux caractéristiques sociales différentes (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas) et mesurera les conséquences de la mise en place dun système productif européen unifié.
La dynamique des territoires : le territoire comme organisation , animé par M. Xavier Greffe, professeur à lUniversité de Paris I et M. Jean-Claude Nénery, professeur à lUniversité de Reims.
Ce groupe de travail explorera les effets de levier économiques, institutionnels, et socio-politiques qui résulteraient dune valorisation des dynamiques territoriales et cherchera à déterminer les actions publiques pouvant concourir à lamorce deffets multiplicateurs, notamment sur lemploi.
Réseaux de transport et desserte du territoire , animé par MM. Alain Bonnafous et Yves Crozet, professeurs à lUniversité de Lyon, et Jean-Pierre Orfeuil, directeur de recherche à lINRETS.
Ce groupe de travail cherchera à dégager les conséquences des prévisions de trafic pour les vingt prochaines années en matière de choix daménagement du territoire.
Dès la fin des années 60, la DATAR sest implantée à létranger afin de prospecter les entreprises et les investisseurs étrangers susceptibles de sinstaller en France et de les orienter vers les zones prioritaires au regard de la politique daménagement du territoire.
Dix-huit bureaux sont implantés dans les pays suivants :
· en Europe : Belgique, Allemagne, Autriche, Espagne, Grande Bretagne, Italie, Suisse, Suède
· en Asie : Japon, Hong-Kong, Corée et Taïwan
· en Amérique : Etats-Unis
Ils sappuient sur lIFN (Invest in France Network) qui est une association loi de 1901 et qui a pour mission de fédérer lensemble des acteurs intéressés par la promotion des investissements étrangers en France. Elle dispose en 1998 dun budget de 13,5 millions de francs dont 7,5 millions de subventions de la DATAR.
En 1998, le réseau comprenait 69 personnes (28 agents contractuels de lEtat, 4 coopérants du service national et 37 agents recrutés localement).
Pour 1999, les effectifs et les moyens de fonctionnement restent stables, ce qui ne semble guère satisfaisant eu égard à limportance de leur action qui aboutit à la création de nombreux emplois en France.
Ainsi, en 1997, 362 projets permettront de créer ou de maintenir 24 212 emplois sur les trois prochaines années, ce qui représente une augmentation continue depuis 1992 et une augmentation de 6 % par rapport à 1996.
La part relative des créations dentreprises (44 % du total des emplois créés contre 33 % en 1996) devient supérieure à celle des extensions dentreprises (33 % en 1997).
Les investissements dorigine européenne (281 projets) représentent 66,5 % des emplois créés ou maintenus (16 669 emplois). Les investissements nord américains (62 projets) représentent 17 % des emplois créés (4 240 emplois) et les investissements asiatiques arrivent en 3e position, avec 17 projets et 2 907 emplois créés (soit 11 % du total).
Les plus grands investisseurs sont par pays : lAllemagne, les Etats-Unis, le Japon, lItalie, la Grande-Bretagne et lEspagne.
La répartition géographique des emplois créés à la suite de décisions dinvestissements étrangers en 1997 est illustrée par le tableau suivant :
RÉGIONS
|
|
|
|
Alsace
|
2 059
|
|
603
|
Aquitaine
|
464
|
|
97
|
Auvergne
|
4 196
|
|
1 732
|
Basse-Normandie
|
465
|
|
144
|
Bourgogne
|
607
|
|
5 076
|
Bretagne
|
639
|
|
886
|
Centre
|
1 652
|
|
1 427
|
Champagne-Ardennes
|
668
|
|
1 060
|
Corse
|
0
|
|
1 380
|
Franche-Comté
|
282
|
|
1 911
|
Haute-Normandie
|
518
|
|
|
A la lecture de ces chiffres, il apparaît que les régions frontalières (Nord-Pas-de-Calais Alsace Lorraine Rhône-Alpes) sont le plus souvent choisies par les investisseurs étrangers car elles permettent une desserte de plusieurs marchés sans multiplication des sites de production.
Mais, les investissements dans les autres régions ne sont pas négligeables et révèlent une localisation relativement satisfaisante au regard de la politique daménagement du territoire.
Subvention déquipement accordée par lEtat aux entreprises qui réalisent des opérations concernant des activités industrielles et des activités tertiaires dans certaines régions prioritaires, la prime daménagement du territoire (PAT) a été créée en 1982 et réformée en 1995.
Les opérations éligibles à la PAT doivent être créatrices demplois :
20 emplois permanents minimum en trois ans pour la création dun établissement par une entreprise existante ou nouvelle ;
10 emplois permanents minimum pour les activités tertiaires hautement qualifiées ou les activités de recherche ;
augmentation dau moins 50 % des effectifs totaux pour lextension dun établissement ;
20 emplois permanents en trois ans pour la délocalisation dune activité.
Les programmes dinvestissement des opérations industrielles doivent être supérieurs à 20 millions de francs hors taxe tandis quaucun seuil nexiste pour les activités tertiaires.
Enfin, ces opérations doivent se situer dans lune des trois catégories de zones énumérées par décret :
zones à taux normal : 50.000 F maximum par emploi avec un plafond de 17% des investissements ;
zones à taux majoré : 70.000 F maximum par emploi avec un plafond de 25 % des investissements ;
zones à taux dérogatoire : 70.000 F maximum par emploi avec un plafond de 33 % des investissements pour la Corse et 70.000 F maximum par emploi avec un plafond de 28 % des investissements pour les arrondissements de Douai, Valenciennes et Avesnes sur Helpe.
Le nombre de communes, dhabitants et détablissements secondaires ou tertiaires pouvant être éligibles à la PAT pour des opérations industrielles a été recensé en 1990 et figure dans le tableau suivant :
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA PAT
Critères
|
taux normal
|
en % France
|
taux majoré
|
en % France
|
taux dérogatoire
|
en % France
|
éligibilité partielle
|
en % France
|
Nombre de communes
|
15 838
|
43,3
|
3 696
|
10,1
|
672
|
1,8
|
23
|
0,1
|
Population
|
14 328 369
|
25,3
|
6 395 331
|
11,3
|
1 144 959
|
2,0
|
3 063 979
|
5,4
|
Nombre détablissements du secteur secondaire
|
179 271
|
28,1
|
70 042
|
11,0
|
9 169
|
1,4
|
28 685
|
4,5
|
Nombre détablissements du secteur tertiaire
|
577 245
|
24,4
|
41 820
|
11,1
|
530 876
|
22,4
|
168 710
|
7,1
|
Nombre détablissements de de 50 salariés
|
8 506
|
21,2
|
678
|
1,7
|
7 789
|
19,4
|
2 694
|
6,7
|
Si lon établit un bilan de la PAT accordée en 1997, on constate que sur 203 projets présentés, 166 ont bénéficié dune aide, ce qui représente 15,6 milliards de francs dinvestissement et 13 920 emplois à créer.
Par rapport aux années précédentes, cela représente un nombre de dossiers légèrement inférieur à celui de 1996 (187), mais sensiblement supérieur à celui des années précédentes, une plus grande sélectivité des dossiers acceptés puisque le taux de rejet se situe à 16,7 % contre 14,6 % en 1996 et 10 % en 1995, et un volume dintervention globalement inférieur puisque 580 millions de PAT ont été attribués en 1997 contre 717 millions en 1996 et 613 millions en 1995.
PRIME DAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
(8 mois)
|
Dossiers présentés
|
182
|
219
|
203
|
184
|
Dossiers primés
|
164
|
187
|
166
|
115
|
Taux de rejet
|
10 %
|
14,6 %
|
16,7 %
|
16,30 %
|
PAT accordées (millions de francs)
|
613
|
717
|
580
|
278
|
Emplois aidés
|
12 966
|
16 948
|
13 920
|
9 279
|
Investissements (millions de francs)
|
13 636
|
17 990
|
15 589
|
7 523
|
Nature du programme
|
|
|
|
|
Création (nombre/PAT en %)
|
39 %
|
36 %
|
36 %
|
|
Extension (nombre/PAT en %)
|
54,9 %
|
59 %
|
61 %
|
|
Décentralisation (nombre/PAT en %)
|
6,1 %
|
5 %
|
3 %
|
|
Reprise (nombre/PAT en %)
|
0 %
|
0 %
|
0 %
|
|
Conversion (nombre/PAT en %)
|
0 %
|
0 %
|
0 %
|
|
Investissements étrangers
|
|
|
|
|
Nombre de projets
|
60
|
65
|
53
|
|
Emplois
|
5 017
|
7 393
|
5 611
|
|
Montant de PAT (millions de francs)
|
383
|
310
|
354
|
|
Investissements (millions de francs)
|
4 277
|
6 490
|
11 007
|
|
Secteur dactivité (en % du nombre de dossiers)
|
|
|
|
|
Industrie
|
65,2 %
|
57 %
|
59 %
|
|
Agro-alimentaire
|
15,8 %
|
20 %
|
20,5 %
|
|
Tertiaire
|
18,9 %
|
23 %
|
20,5 %
|
|
Montant moyen PAT/Emploi (en francs)
|
|
|
|
29 960
|
Industrie
|
49 296
|
43 849
|
44 162
|
|
Tertiaire
|
30 807
|
35 467
|
26 368
|
|
Montant moyen dinvestissement par emploi industriel (Francs)
|
1 145 943
|
1 296 950
|
1 258 143
|
|
Montant moyen de PAT par investissement en % pour les projets industriels
|
4,3 %
|
3,4 %
|
3,5 %
|
|
Source : DATAR.
Pour autant, le montant moyen de PAT par emploi à créer est sensiblement équivalent pour les emplois industriels (44 162 francs en 1997 contre 43 849 francs en 1996) mais nettement inférieur pour les emplois tertiaires (26 368 francs en 1997 contre 35 467 francs en 1996).
Pour les trois premiers trimestres de lannée 1998, on enregistre une certaine stabilisation du flux dentrée de dossiers nouveaux : 115 dossiers ont été retenus visant à la création de 9 279 emplois et lattribution de 278 millions de francs de PAT (chiffres à comparer aux 173 dossiers, 13 792 emplois et 619 millions de francs de PAT pour la même période de 1997).
Les perspectives pour 1999 paraissent étroitement liées à lévolution globale de la conjoncture et à une meilleure communication concernant les aides publiques.
Votre rapporteur souhaiterait quune évaluation des emplois créés soit réalisée environ deux ans après lattribution de la PAT pour déterminer si les emplois créés sont des emplois stables et si largent public a bien été utilisé à bonne fin.
Parmi les dossiers primés à la PAT, les projets industriels continuent à prédominer (79,5 % en 1997) et sont à lorigine de 86 % des emplois à créer.
Il convient de noter que 61 % des projets soutenus ont représenté une extension de sites existants, ce qui témoigne du dynamisme des entreprises implantées dans des zones daménagement du territoire confrontées à des handicaps naturels ou structurels.
Ce sont les régions Nord-Pas-de-Calais et Lorraine qui ont enregistré le plus grand nombre de projets (20 chacune) devant la Bretagne (18) et la région PACA (17). En termes demplois à créer, cest la région lorraine qui vient en première position devant la Bretagne et la région Nord-Pas-de-Calais. Le dynamisme de la région Bretagne est le reflet de la qualité du tissu industriel local puisque la quasi-totalité des dossiers aidés dans cette région concerne des extensions dentreprises existantes, particulièrement dans le domaine agro-alimentaire.
Le tableau ci-après présente un bilan de la PAT par région pour lannée 1997 :
RÉGIONS
|
Dossiers présentés
|
Dossiers acceptés
|
Emplois aidés PAT
|
Investisse-ments PAT
(en KF)
|
Alsace
|
5
|
4
|
516
|
560 786
|
Aquitaine
|
12
|
8
|
538
|
342 675
|
Auvergne
|
9
|
8
|
551
|
354 887
|
Basse-Normandie
|
16
|
13
|
830
|
443 647
|
Bourgogne
|
2
|
2
|
74
|
88 500
|
Bretagne
|
18
|
18
|
1 931
|
900 225
|
Centre
|
4
|
3
|
118
|
32 019
|
Champagne-Ardennes
|
8
|
5
|
390
|
541 115
|
Corse
|
1
|
1
|
33
|
34 400
|
Franche-Comté
|
1
|
0
|
|
|
Haute-Normandie
|
5
|
4
|
249
|
305 526
|
Languedoc-Roussillon
|
8
|
7
|
385
|
553 434
|
Limousin
|
2
|
2
|
209
|
61 990
|
Lorraine
|
24
|
20
|
2 224
|
5 435 643
|
Midi-Pyrénées
|
8
|
6
|
593
|
224 650
|
Nord-Pas-de-Calais
|
21
|
20
|
1 792
|
1 521 393
|
Pays-de-la-Loire
|
14
|
11
|
774
|
517 230
|
Picardie
|
3
|
3
|
281
|
313 831
|
Poitou-Charente
|
8
|
6
|
399
|
293 403
|
PACA
|
21
|
17
|
1 548
|
2 734 094
|
Rhône-Alpes
|
13
|
8
|
485
|
329 558
|
TOTAL
|
203
|
166
|
13 920
|
15 589 006
|
En termes dactivité sectorielle, cest lagro-alimentaire qui représente cette année le secteur le plus représenté (34 projets aidés 2 817 emplois), et qui joue donc un rôle prépondérant dans le développement économique des zones rurales.
Ce secteur est suivi en termes de créations demplois par lindustrie automobile, lindustrie chimique, et les équipements de télécommunications.
Au cours de lannée 1998, le Comité interministériel dAides aux Localisations des Activités (CIALA) a engagé une réflexion sur la réforme du zonage (modification des zones dattribution de la PAT en liaison avec les demandes de la Commission européenne pour un zonage plus réduit au 1er janvier 2000) et sur les critères dattribution de la PAT. Certaines pistes sont actuellement explorées telles que :
le soutien aux grands projets dinvestissements internationalement mobiles,
le soutien à des investissements modestes dans des zones peu industrialisées du territoire,
louverture au secteur des services fortement créateurs demplois, notamment les centres dappels et la logistique.
Votre rapporteur souhaite que la révision des critères dattribution de la PAT permette de mieux affirmer son rôle en matière de création demplois. Il estime nécessaire dévaluer limpact de cet outil dans les décisions dimplantation des grands groupes internationaux (Toyota par exemple). Si, comme il le pense, cet impact savérait faible, votre rapporteur considère quil conviendrait de réorienter la PAT vers les régions les plus en difficultés et vers les petites entreprises, en abaissant éventuellement dans certaines zones le plancher de salariés donnant droit à léligibilité à la PAT.
Le Fonds national daménagement du territoire permet le financement de projets daménagement très variés, dont il conviendrait de définir plus strictement les orientations, aussi bien sectoriellement que thématiquement.
Les indications sur laffectation des crédits contenues dans la circulaire du 15 février 1995 sont en effet assez floues. En pratique, il semble que lessentiel des projets daménagement proposés par les collectivités soient retenus. Mais, il faut prendre garde à éviter que les crédits du FNADT ne servent à financer des projets qui devraient lêtre par lEtat. Ils doivent être véritablement des projets daménagement émanant dune collectivité ou de plusieurs dentre elles.
Tout en se gardant dun trop grand saupoudrage des crédits, il serait souhaitable également que ces crédits puissent servir à financer des secteurs plus larges (équipements sportifs et culturels, par exemple), dès lors quils constituent véritablement un projet dune ou plusieurs collectivités territoriales et la concrétisation de leur volonté de faire vivre et danimer celles-ci.
Appréciation globale
Toutes sections confondues, les actions menées dans le cadre du FNADT peuvent être classées en quatre grandes rubriques :
développement économique et emploi : 44 %
aménagement de lespace : 19 %
éducation, recherche, culture : 17 %
développement rural, littoral, massif : 15 %.
Lobjectif privilégié est donc celui du développement économique et de lemploi dont les crédits sont en forte augmentation par rapport à 1996 : ils passent de 37 à 44 % du total. En revanche, la part des crédits consacrés à laménagement de lespace est en diminution : de 24 % en 1996, ils passent à 19 %.
Lensemble des branches dactivité ont été subventionnées mais les trois plus importantes en part de crédits sont les infrastructures déquipement (23 % des crédits), le tourisme (14 %) et lagriculture (12 %).
Lessentiel des crédits (64 %) sont destinés à deux types dopérations : matériel et équipement, autres infrastructures et constructions.
Les collectivités locales sont les principales bénéficiaires des subventions (37 % des crédits leur sont alloués) suivies des associations (14 %) et des entreprises (14 %).
Les zones rurales éligibles au titre de lobjectif 5b sont les principales bénéficiaires de ces crédits (27 % du total), suivies des zones de reconversion industrielle de lobjectif 2b (26 %). Les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les territoires ruraux de développement prioritaire (TRDP) en recueillent 19 %, et les zones éligibles à la PAT 16 %.
La part du FNADT dans le financement des projets se monte à 21 %, les principaux cofinanceurs étant les collectivités locales (35 %) et lUnion européenne (10 %).
Actions spécifiques
l Les aides à la délocalisation dentreprises
Le fonds daide à la délocalisation dentreprises (FAD) intégré au FNADT depuis 1995, a pour objectif daider à la localisation dentreprises hors de lIle-de-France, le CIADT du 12 juillet 1993 ayant fixé un objectif de 5 000 emplois délocalisés par an dici 2015.
22 projets ont bénéficié de laide du FNADT en 1997 représentant 1 445 emplois. Ainsi donc, 1997 se caractérise par une baisse sensible aussi bien du nombre de projets que du nombre demplois créés, ce qui sexplique par la réduction du champ dapplication de la procédure.
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Dossiers acceptés
|
55
|
66
|
63
|
50
|
46
|
22
|
Emplois créés
|
3 000
|
3 700
|
2 469
|
2 493
|
3 060
|
1 445
|
La publication des textes relatifs à la politique de la ville a en effet conduit à exclure du dispositif toutes les communes de la région parisienne classées en zones de redynamisation urbaine (ZRU) ou disposant de quartiers classés en zones franches urbaines (ZFU).
Le montant de la prime attribuée en faveur des entreprises et en faveur des salariés acceptant de suivre leur entreprise hors de lIle-de-France connaît donc parallèlement une diminution.
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Montant FAD entreprise
|
56
|
50
|
30
|
18
|
13
|
10,2
|
Montant FAD salarié
|
54
|
47
|
54
|
39
|
33
|
13,7
|
l Lautodéveloppement en montagne
Les crédits de ce programme visent à soutenir lassistance technique de haut niveau, lamélioration de la connaissance économique des massifs et le renforcement de linformation des populations montagnardes et des acteurs locaux.
Ils sont en baisse sensible en 1997 (22 millions de francs) par rapport à 1996 (30,9 millions de francs).
La réforme en cours
Une réforme des conditions demploi des crédits du FNAT est en cours en fonction des axes suivants :
· faire participer le FNADT au financement de projets au service de l intercollectivité , en particulier ceux portés par les agglomérations et les pays, tels que définis dans le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire ;
· faire intervenir le FNADT en appui des orientations décidées dans le cadre des contrats de plan Etat-régions et des nouveaux schémas de service prévus en remplacement du schéma national ;
· faire participer le FNADT à la création dun environnement favorable à la création demplois durables ;
· rechercher la subsidiarité du FNADT par rapport aux autres dotations de lEtat.
Par ailleurs, les crédits de la section générale du fonds devront davantage concourir aux objectifs nationaux de la politique daménagement et de développement du territoire, notamment en soutenant des opérations territoriales de grande envergure ou en favorisant lexpérimentation de politiques innovantes.
II. LES AUTRES GRANDES ACTIONS DAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Sans pouvoir passer en revue lensemble des actions en faveur de laménagement du territoire menées par les différents ministères, votre rapporteur analysera plus particulièrement les actions menées dans le cadre de lapplication de la LOADT du 4 février 1995, les actions de restructuration et de reconversion industrielles, les actions menées dans le cadre des contrats de plan Etat-régions, et les actions menées grâce aux fonds structurels européens.
Institué par larticle 37 de la loi dorientation pour laménagement et le développement du territoire du 4 février 1995 dans les conditions prévues par la loi de finances pour 1995, cest-à-dire sous forme dun compte daffectation spéciale, le fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables a eu pour objectif de créer et disoler les ressources nécessaires à la réalisation dinfrastructures de transport et à lamélioration des moyens de communication intéressant laménagement du territoire qui ne trouveraient pas leur financement dans le cadre des crédits budgétaires stricto sensu.
Le FITTVN est alimenté par le produit de deux taxes :
une taxe perçue sur les titulaires douvrages hydroélectriques concédés dont le tarif a été porté en 1998 à 8,48 centimes par kilowattheure produit ;
une taxe due par les sociétés dautoroutes, dont le tarif a été porté en 1996 à 4 centimes par kilomètre parcouru par les usagers.
Les recettes constatées pour lensemble de lexercice 1997 se sont élevées à 2,96 milliards de francs, dont 825,6 millions de francs au titre de la taxe sur la production hydroélectrique et 2 135,9 millions de francs pour celle perçue près des sociétés concessionnaires dautoroutes.
Ces recettes sont supérieures aux recettes de 1996 mais inférieures de 138,5 millions de francs au montant estimé dans la loi de finances pour 1997 (3,1 milliards de francs).
Les montants de recettes estimés dans la loi de finances pour 1998 sélèvent à 3,9 milliards de francs et à 3,93 milliards de francs pour le projet de loi de finances 1999.
|
|
|
|
|
|
|
LFI 1996
|
LFI 1997
|
recettes 97*
|
LFI 1998
|
PLF 1999
|
recettes, en millions de francs
|
Taxe électrique
|
920
|
890
|
825
|
1 690
|
1 710
|
Taxe autoroute
|
2 130
|
2 210
|
2 136
|
2 210
|
2 220
|
Total
|
3 050
|
3 100
|
2 961
|
3 900
|
3 930
|
* recettes constatées sur douze mois en 1997
Votre rapporteur note avec satisfaction quau cours de la réunion du comité de gestion du fonds du 8 octobre 1998 a été confirmée la priorité accordée par le Gouvernement aux transports collectifs.
Trois axes principaux au service de laménagement et du développement du territoire ont ainsi été validés :
tenir les engagements de lEtat, en particulier en faveur du transport ferroviaire ;
améliorer les équipements existants, sans négliger la mise en oeuvre dopérations nouvelles ;
mener à terme les décisions dinvestissement déjà prises, en particulier dans le domaine autoroutier.
Comme lannée précédente, votre rapporteur tient à souligner quune grande partie des projets financés auraient eu vocation à trouver un financement dans le cadre des crédits budgétaires, certaines opérations ne relevant que de loin dun objectif daménagement du territoire.
Les dépenses du fonds se sont établies de la manière suivante :
|
|
|
|
|
|
|
LFI 1996(**)
|
LFI 1997(**)
|
recettes 97(***)
|
LFI 1998
|
PLF 1999
|
en termes dengagement, en millions de francs
|
Routes
|
1 636
|
1 525
|
1 637
|
1 835
|
1 590
|
Voies navigables
|
300
|
350
|
347
|
430
|
450
|
Fer
|
1 114
|
1 225
|
1 379
|
1 635
|
1 890
|
Total
|
3 050
|
3 100
|
3 363
|
3 900
|
3 930
|
(**) après virement des crédits.
(***) Crédits 1997 répartis en fonction des recettes totales réellement encaissées en 1997 et des crédits disponibles au 31 décembre 1996.
En 1998, la remise en cause du projet de canal à grand gabarit du Rhin au Rhône a permis de réaffecter une partie de la rente du Rhône destinée au financement de ce canal au FITTVN (700 millions de francs).
Pour lannée 1999, les nouvelles orientations du Gouvernement en faveur du transport ferroviaire décidées en CIADT du 15 décembre 1997 seront prises en compte, marquant un infléchissement sensible de la politique daménagement du territoire.
La priorité est désormais donnée au développement du transport ferroviaire et du transport combiné. Ainsi, limportance respective des crédits destinés aux crédits routiers et ferroviaires sera inversée par rapport à celle de 1998 : la part du secteur ferroviaire passera de 41,9 % à 48,1 % tandis que celle du secteur routier diminuera de 47,1 % à 40,4 %.
· Les investissements sur le réseau routier national verront leurs crédits diminuer de 1 835 millions de francs en 1998 à 1 590 millions de francs en 1999 (13,3 %).
Les deux grandes opérations de désenclavement du Massif central (A 75 et RN 7) seront cependant poursuivies, de même que la terminaison de lautoroute A 20 (Vierzon-Brive) et laménagement de la RN 20. 30 % du montant des crédits de ce chapitre viendront compléter le financement des programmes routiers inclus dans les contrats de plan Etat-régions.
· Les subventions dinvestissements en matière de transport ferroviaire et de transport combiné augmenteront de 1 635 millions de francs en 1998 à 1 890 millions de francs en 1999 (15,6 %). Les liaisons à grande vitesse (travaux du TGV Méditerranée, études et travaux du TGV-Est, études du TGV Rhin-Rhône) bénéficieront de 1,1 milliard de crédits contre 950 millions en 1998.
Le soutien au transport combiné sélèvera à 380 millions de francs (contre 350 millions en 1998), tandis que la modernisation du réseau classique bénéficiera de 400 millions de francs de crédits.
· Les investissements destinés aux voies navigables dont les crédits sélèveront à 450 millions de francs (contre 430 millions de francs en 1998), seront pour lessentiel destinés à amplifier leffort de modernisation et de restauration du réseau géré par Voies Navigables de France, à financer des travaux de sécurité et de préservation douvrages fluviaux sur les voies restant gérées par lEtat et à poursuivre le financement des études des projets Seine-Nord et Seine-Est.
Votre rapporteur qui approuve la priorité accordée au rail trop longtemps délaissé, fait observer que cette priorité ne doit pas signifier quil faille désormais délaisser la route. Il considère quil faut garder une approche équilibrée des problèmes.
En termes de raccordement aux grands axes et de maillage du territoire national, il reste encore beaucoup à faire pour assurer un désenclavement satisfaisant de nos régions.
Créé par larticle 38 de la LOADT, le FGER a pour mission de financer des actions dentretien ou de réhabilitation despaces agricoles en voie dabandon, déléments naturels du paysage et despaces où linsuffisance dentretien est de nature à aggraver les risques naturels.
Plus de la moitié des actions conduites dans le cadre du FGER concernent des actions de débroussaillage, dentretien des haies et lamélioration des abords des lieux habités.
Environ 35 % des projets contribuent à lentretien et à la réhabilitation despaces agricoles, notamment despaces atteints par la déprise agricole. Dautres projets concernent également la réhabilitation des milieux humides.
Limpact territorial du FGER est significatif puisque la moitié des projets intéressent les zones défavorisées où se pratiquent élevage et polyculture.
En application du décret n° 95-360 du 5 avril 1995, les crédits du FGER sont répartis en trois sections distinctes selon les modalités suivantes :
une section gérée au niveau national (6 % du fonds) et destinée au financement dactions dexpérimentation, dinnovation et dévaluation en matière de gestion de lespace rural ;
une section répartie entre les départements doutre-mer et les collectivités territoriales de Mayotte et de Saint-Pierre et Miquelon (4 % du fonds) pour partie au prorata de leur superficie totale (20 % des crédits de cette section), pour partie au prorata de la superficie agricole utilisée (40 % des crédits), pour partie au prorata du nombre dagriculteurs (40 % des crédits) ;
une section départementale (90 % du fonds) répartie entre les départements métropolitains autres que Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val de Marne, pour partie au prorata de leur superficie totale (22 % des crédits de la section) et pour partie au prorata de la superficie pondérée de certaines zones ou sols (superficie en herbe, forêts et vals non productifs, zones humides).
Les crédits correspondant aux enveloppes départementales sont gérés par les préfets de département. La Commission départementale de gestion de lespace (LODEGE) se prononce sur les orientations générales de lutilisation du Fonds.
Les subventions bénéficient à des personnes physiques ou morales réalisant en tant que maîtres douvrage un projet retenu par le préfet, dans la limite de 80 % du montant du projet.
Une évaluation des actions menées dans le cadre du FGER a été conduite sous légide du ministère de lagriculture et de la pêche.
Portant sur 1 458 projets (4 nationaux, 1 454 départementaux) dans 85 départements pour un montant de 244, 4 millions de francs, elle a mis en valeur les éléments suivants :
la répartition des projets par type de zone :
|
Plaine
|
Montagne
|
Zone défavorisée simple
|
Nombre de projets
|
711
|
396
|
351
|
Montant des projets
|
112 210 303 F
|
57 020 637 F
|
75 158 219 F
|
Nombre (%)
|
48,77 %
|
27,16 %
|
24,07 %
|
Montant (%)
|
45,91 %
|
23,33 %
|
30,75 %
|
la répartition des projets par objectifs :
Libellé de lobjectif
|
Nombre de projets
|
Montant des projets concernés
|
Mise en valeur et réhabilitation du paysage rural
|
687
|
131 088 750 F
|
Entretien et réhabilitation des espaces agricoles
|
401
|
85 538 682 F
|
Entretien et réhabilitation des espaces boisés
|
192
|
30 755 788 F
|
Entretien et réhabilitation des milieux humides
|
365
|
59 283 011 F
|
Entretien et réhabilitation des voies de communication
|
331
|
62 175 681 F
|
Maintien de la diversité des écosystèmes
|
109
|
20 509 169 F
|
Ingénierie
|
220
|
39 327 604 F
|
NB : un même projet peut avoir plusieurs objectifs.
Bien que doté de 500 millions de francs dans la loi de finances initiale de 1995, ce fonds na pas eu limpact territorial qui aurait été souhaitable : annulation importante de crédits chaque année, faible consommation des crédits restants (51 millions de francs en 1995, 199 millions en 1996, 170 millions en 1997).
Votre rapporteur regrette vivement quune partie des dotations du FGER ait été constamment gelée puis annulée et quen définitive la consommation de crédits nait pas été à la hauteur dune politique hautement souhaitable et nécessaire de préservation de nos espaces ruraux.
Votre rapporteur sinterroge également sur le maintien des missions spécifiques attribuées au FGER dès lors que le projet de loi de finances pour 1999 prévoit que le FGER sera intégré aux nouveaux contrats territoriaux dexploitation (CTE).
Créé par larticle 43 de la loi dorientation pour laménagement et le développement du territoire du 4 février 1995 afin de renforcer les fonds propres et de favoriser laccès au crédit des petites et moyennes entreprises dans les zones daménagement du territoire, dans les territoires ruraux de développement prioritaire et dans les zones de redynamisation urbaine, ce fonds na pas été doté pendant trois ans (1995, 1996 et 1997).
Il est aujourdhui enfin doté à hauteur de 200 millions de francs (suite aux décisions prises en CIADT du 15 décembre 1997). Associant des fonds de laménagement du territoire, de la Caisse des dépôts et consignations, de la BDPME-SOFARIS, il est placé sous la responsabilité dun comité de suivi et dorientation qui regroupe les différents partenaires.
Ce fonds devrait contribuer à enrayer le phénomène de baisse de créations dentreprises qui existe en France depuis une dizaine dannées (diminution de 1,2 % en 1997 par rapport à 1996).
Mme Dominique Voynet, ministre de lAménagement du territoire et de lEnvironnement, a souhaité faire des petites entreprises, voire des très petites entreprises, la priorité des interventions du FNDE, car elles nintéressent pas prioritairement le système bancaire ou les sociétés de participation et elles représentent pourtant un vivier de créations demplois (360 000 chaque année). Elle a indiqué quelle veillerait à ce que le FNDE sinscrive dans des démarches de développement local, quil serve des projets de territoire et conforte des solidarités locales.
Votre rapporteur se félicite de la dotation de ce fonds qui peut devenir un instrument positif daide à la création demplois au niveau local.
Institué par larticle 35 de la loi dorientation pour laménagement et le développement du territoire du 4 février 1995 dans les conditions prévues par la loi de finances pour 1995, cest-à-dire sous forme de compte daffectation spéciale, ce fonds a pour objet dassurer léquilibre des dessertes aériennes réalisées dans lintérêt de laménagement du territoire au moyen de subventions aux compagnies aériennes susceptibles de les desservir. Il est géré par le ministère chargé de laviation civile, avec un comité de gestion composé délus et de représentants de lEtat. Le fonctionnement du fonds seffectue en conformité avec la réglementation européenne, ce qui implique la procédure de lappel doffre pour le choix du transporteur, après publication dobligations de service public sur la desserte concernée.
Ce fonds est alimenté par une taxe sur les passagers transportés dont le montant a été progressivement réduit ( 4 F en 1995, 3 F en 1996, 1 F en 1997), ce qui explique la diminution des ressources du fonds (120,5 millions de francs en 1995, 48,5 millions de francs estimés en 1998 et 51 millions de francs estimés en 1999).
Le fonds a été toujours excédentaire depuis sa création. En 1998, les reports de lannée 1997 sélèvent à 158,6 millions de francs pour une taxe estimée de 48,5 millions de francs, ce qui porte le total des ressources de lannée 1998 à 207,2 millions de francs. Le montant total des dépenses est estimé à 81,5 millions de francs, ce qui laissera à nouveau un solde évalué à 125,7 millions de francs.
Au 15 septembre 1998, 26 conventions tripartites avaient été signées entre lEtat, les collectivités locales et les transporteurs aériens, pour les liaisons intérieures ; deux autres conventions ont été signées pour les liaisons Canada/Saint-Pierre-et-Miquelon, (exploitées par Air Saint-Pierre) et Réunion-Mayotte-Nairobi (exploitée par Air Austral). Neuf transporteurs exploitant vingt-trois liaisons métropolitaines ont bénéficié des interventions du fonds : Flandre Air, Air Littoral, Regional Airlines, Proteus Airlines, Air Normandie, HexAir, FinistAir, Chalair, Air Guyane.
Trois des 26 conventions signées ont été résiliées, et des procédures dappel doffres sont en cours ou sur le point dêtre lancées pour les liaisons concernées. Douze conventions arrivant à terme dans le courant de lannée 1999 seront certainement renouvelées à la suite dappels doffres.
Une mission a été confiée le 9 février 1998 à M. Henri Martre, inspecteur général de larmement, pour établir un bilan de la mise en place de ce fonds, de son adéquation aux missions daménagement du territoire et présenter des propositions quant à son évolution.
Parmi les propositions de ce rapport, remis en mai 1998, il est notamment demandé une application plus flexible des textes réglementaires fixant les principes généraux déligibilité au fonds de manière à mieux évaluer :
le caractère vital de la liaison considérée au regard du développement économique territorial, ce qui suppose une analyse détaillée des activités et de leurs relations avec le marché ;
linsertion de la liaison dans le réseau du transport aérien, cest-à-dire sa compatibilité avec les liaisons existantes, et avec les infrastructures aéroportuaires et de contrôle aérien, mais aussi son effet sur les distorsions de concurrence.
Larticle 22 de la loi dorientation pour laménagement et le développement du territoire du 4 février 1995 a précisé que lorsquun territoire présentait une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale, la commission départementale de la coopération intercommunale constatait quil pouvait former un pays.
Plus de trois ans après lentrée en vigueur de la loi, 63 pays seulement ont été identifiés et délimités selon cette procédure administrative. A ce chiffre, on peut ajouter 28 des 42 pays tests reconnus par la DATAR dans le cadre de lexpérimentation préalable à ladoption de la loi et qui nont pas fait lobjet dune constatation complémentaire par la commission départementale de coopération intercommunale compétente.
Au 1er juin 1998, 91 pays sont ainsi reconnus soit par les commissions départementales soit au titre de lopération de préfiguration de la DATAR.
Il faut noter que de nombreux pays se sont constitués et organisés indépendamment de toute reconnaissance administrative tandis que dautres territoires constatés en tant que pays par des commissions départementales de coopération intercommunale nont engagé aucune démarche dorganisation ou de réflexion stratégique particulière.
En effet, la politique de constitution des pays doit être distinguée du seul critère de la délimitation administrative. Le dispositif prévu a été interprété très différemment selon les départements. Certaines commissions ont considéré que la constatation dun pays ne devait intervenir quune fois celui-ci organisé et doté dun véritable projet alors que dautres ont procédé à une délimitation précoce, sur de simples critères sociologiques ou géographiques, avant même que ne sexpriment les volontés locales de coopérer et que ne se formalisent des projets communs de territoires.
Cette hétérogénéité des situations rend par conséquent incertaine lévaluation de lavancement de la politique de pays à partir du seul critère quantitatif du nombre de pays officiellement constatés. Depuis 1995, sans exprimer la volonté dêtre reconnus par les CDCI, de nombreux territoires se sont organisés dans lesprit de la politique de pays soit au titre de lopération de préfiguration lancée par la DATAR, soit à linitiative de programmes régionaux de contractualisation (régions Centre, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes... par exemple), soit sous limpulsion de programmes spécifiques comme linitiative communautaire Leader.
La grande diversité des situations sexplique également par la souplesse du cadre juridique explicitement prévue par le législateur. Les pays se sont en conséquence organisés à des rythmes très différents selon les régions, doù lexistence de forts contrastes inter-régionaux.
La DATAR a effectué à plusieurs reprises un recensement des pays en cours démergence ou de constitution. Près de 120 territoires ont ainsi été décomptés au mois de juin 1998 au titre de pays en phase dorganisation ou actuellement en projet ; territoires qui sajoutent aux 91 pays recensés ci-dessus.
Il convient de noter que la politique de pays a gardé un caractère expérimental jusquà lannonce des nouvelles orientations définies par le Gouvernement à loccasion du comité interministériel daménagement et de développement du territoire (CIADT) du 15 décembre 1997 et de la préparation du projet de loi pour laménagement et le développement durable du territoire. Désormais, en prévoyant dans son projet de loi la possibilité pour les pays de contractualiser avec lÉtat et la région dans le cadre de la future génération de contrats de plan Etat-région, le Gouvernement propose des échéances et des objectifs à cette politique. En conséquence, le mouvement dorganisation des pays a repris ces derniers mois un rythme rapide après une période de relatif assoupissement.
La discussion du projet de loi permettra de fixer définitivement ce quon attend des pays dans lorganisation du territoire. Déjà lan dernier votre rapporteur avait exprimé son souhait de ne pas voir les pays devenir de nouvelles structures institutionnalisées.
Créées par la LOADT du 4 février 1995, les directives territoriales daménagement constituent un nouvel instrument juridique daménagement du territoire doté dune force obligatoire et opposable aux documents durbanisme locaux : schémas directeurs de la LOADT (appelés à devenir des schémas de service collectifs lorsque la LADT sera adoptée), plans doccupation des sols, ainsi quautorisations doccupation du sol (permis de construire).
Elaborées sous la responsabilité de lEtat et à son initiative, en association avec les collectivités territoriales concernées, elles sont approuvées par décret en Conseil dEtat. Trois objectifs leur sont assignés :
Fixer, sur certaines parties du territoire, les orientations fondamentales de lEtat en matière daménagement et déquilibre entre les perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des territoires .
Fixer les principaux objectifs de lEtat en matière de localisation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements, ainsi quen matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages .
Insérer carte de France : POLITIQUE DES PAYS
Préciser éventuellement les modalités dapplication des lois daménagement et durbanisme, adaptées aux particularités géographiques locales.
Six sites font actuellement lobjet dune expérimentation :
cinq sites initiaux (circulaire du 23 juillet 1996 : aire métropoli-taine marseillaise ; Alpes-maritimes ; estuaire de la Seine ; estuaire de la Loire ; Alpes du Nord ;
laire urbaine de Lyon pour laquelle le mandat de lancement des études préalables a été signé le 23 février 1998.
La procédure délaboration des DTA est relativement longue et comporte deux phases :
une séquence détudes préalables par les services déconcentrés de lEtat visant à déterminer lopportunité et le périmètre pertinent de la DTA ;
une séquence délaboration à laquelle sont associées les collectivités locales.
La phase détudes préalables est terminée pour deux DTA, celle relative aux Alpes-maritimes et celle relative à laire métropolitaine marseillaise.
Le mandat délaboration de la DTA a donc été adressé en novembre 1997 au préfet de département pour la DTA Alpes-maritimes et en juin 1998 au préfet de région pour la DTA Aire métropolitaine marseillaise.
Pour la DTA Alpes-maritimes, le périmètre définitif de la DTA correspond à lensemble du département des Alpes-maritimes. Des orientations précises ont été déterminées. Lachèvement de lélaboration de la DTA est prévu pour lété 1999.
Sagissant de la DTA Aire métropolitaine marseillaise, le périmètre définitif porte sur trois arrondissements de Marseille, sur Aix, sur Istres, et sur la frange orientale de larrondissement dArles, cest-à-dire les deux tiers du département.
Lachèvement de lélaboration de la DTA est prévue pour la fin 1999. Une période de consultations légales est prévue au premier semestre 2000.
En ce qui concerne la DTA estuaire de la Loire, la phase détudes préalables est près dêtre terminée tandis que pour les trois autres DTA, les études préalables devraient sachever à la fin de lannée 1998 (DTA estuaire de la Seine et Alpes du Nord) et au printemps 1999 (aire urbaine de Lyon).
Le bilan des DTA préparé à la demande du CIADT du 15 décembre 1997 conclut à la pertinence de la DTA comme outil original de planification et de développement, mais recommande dachever les DTA en cours avant de lancer de nouveaux exercices.
Votre rapporteur considère également que la lourdeur, la longueur, la complexité de cette procédure et les incertitudes qui subsistent sur le résultat final des DTA en cours imposent un bilan complet avant que ne puisse être envisagé le lancement dautres DTA.
Le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire déposé à lAssemblée nationale le 29 juillet dernier comporte deux dispositions relatives aux DTA :
la possibilité pour les régions de demander à lEtat lélaboration de DTA ;
la possibilité de mettre à la disposition du public pour une période de deux mois les projets de DTA assortis des avis des conseils régionaux et des conseils généraux intéressés.
Elles comprennent des actions de reconversion des zones minières, des interventions dans le cadre du Fonds dindustrialisation de la Lorraine, des actions de restructuration suivies par le Comité interministériel pour les restructurations industrielles (CIRI) et des actions de restructuration hors CIRI.
Les dotations budgétaires consacrées à ces différentes actions sont détaillées dans le tableau suivant :
ÉVOLUTION DES PRINCIPALES DOTATIONS DE RECONVERSION
ET DE RESTRUCTURATIONS INDUSTRIELLES
(Chapitre 64-96)
(en millions de francs)
|
LFI 1993
|
LFI 1994
|
LFI 1995
|
LFI 1996
|
LFI 1997
|
LFI 1998
|
PLF 1999
|
Reconversion des zones minières (1)
en autorisations de programme
en crédits de paiement
|
225
212,5
|
235
197
|
200
175
|
190
104
|
|
152
158,4
|
120
108
|
Interventions dans le cadre du Fonds dindustrialisation de la Lorraine (1)
en autorisations de programme
en crédits de paiement
|
112,5
3,5
|
110
40
|
95
90
|
95
81
|
80
88,7
|
80
106,1
|
80
64,6
|
Actions de restructuration suivies par le C.I.R.I.
en autorisations de programme
en crédits de paiement
|
100
95
|
220
145
|
220
160
|
200
200
|
50
|
50
50
|
20
30
|
Actions de restructuration hors C.I.R.I.
en autorisations de programme
en crédits de paiement
|
30
24,8
|
50,4
50,4
|
52,2
45,2
|
70,1
55,1
|
70
30
|
85
66,4
|
85
81
|
Total (2) :
en autorisations de programme
en crédits de paiement
|
467,5
335,8
|
615,4
432,4
|
567
470
|
545
430
|
150
168,7
|
355
368,9
|
305
283,6
|
(1) Crédits inscrits au chapitre 62-01 jusquà la loi de finances pour 1998
(2) A ce total sajoutent depuis 1997, les actions de restructuration imputées sur le chapitre 64-92 destinées aux PMI réalisant une part significative de leur chiffre daffaires dans le secteur de la défense.
Votre rapporteur se bornera à commenter les opérations de restructuration industrielle et les actions en faveur des petites entreprises.
Sagissant des actions du CIRI, sept dossiers concernant 11.320 emplois ont été ouverts en 1997 et quatre dossiers nouveaux lont été au premier semestre 1998. Lactivité du CIRI en termes dentrée de nouveaux dossiers est relativement stable, après la période dactivité très soutenue des années 1992-1994, liée à un environnement économique particulièrement difficile.
Pour plus de 90 % des dossiers ouverts depuis 1995 et dont le traitement par le CIRI est achevé, une solution a pu être trouvée, évitant la liquidation de lentreprise : le plus souvent, il sagit dune transmission de lentreprise à de nouveaux actionnaires.
Lactivité du CIRI saccompagne de moins en moins fréquemment de versement de concours financiers aux entreprises, ce qui explique que compte tenu des reports disponibles envisagés, les crédits demandés en autorisations de programme dans le projet de loi de finances pour 1999 sélèvent à 20 millions de francs.
En ce qui concerne les actions hors Comité interministériel des restructurations industrielles (CIRI), les crédits ouverts en 1997 sélevaient à 210 millions de francs. Au cours de lannée, 148,79 millions de francs ont été engagés sur les opérations suivantes : 15 millions de francs ont été destinés aux opérations déconcentrées dont une opération de développement local (pour 10 millions de francs) et une opération en faveur de la filière textile-cuir (pour 5 millions de francs) ; 133,79 millions de francs ont été affectés à 9 opérations de restructuration.
Les crédits ouverts en 1998 sélèvent au 30 juin à 159 millions de francs. Les opérations décidées ou engagées à la même date sélèvent à 103,83 millions de francs dont 8,75 millions de francs destinés aux opérations déconcentrées (contrat de développement en Nouvelle Calédonie) et 95,08 millions de francs sont affectés à 11 opérations diverses de restructuration dentreprises.
Jusquen 1987, les crédits ont essentiellement été consacrés à des opérations de restructuration de grands secteurs industriels dans le cadre de plans sectoriels tels que ceux de la machine-outil et du papier. Ils ont permis daméliorer la performance des entreprises concernées, de redresser leur situation financière et de renforcer la position de la France sur le marché intérieur et à lexportation mais ils sont désormais en voie dextinction. Les moyens budgétaires ont été réorientés vers le financement daides à la restructuration dentreprises en difficulté appartenant à des secteurs divers et dont le traitement ne fait pas lobjet dune coordination interministérielle sous légide du CIRI. Toutefois, la persistance et lintensification des difficultés rencontrées par certaines entreprises et les menaces qui pèsent sur certains secteurs (habillement-textile, électronique, construction navale, automobile) nécessitent de poursuivre en 1999 leffort engagé. Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit à cet effet une dotation en autorisations de programme de 85 millions de francs (contre 70 millions en 1997).
Acté en Comité interministériel daménagement du territoire (CIAT) du 12 juillet 1993, le Fonds de développement des PMI (FDPMI) sest substitué, à partir du 31 décembre 1993, dans un souci de simplification administrative et damélioration de la lisibilité des aides aux PMI, à différentes procédures contractualisées (plans productique régionaux, opérations pilotes productique), ou non (aides à linvestissement industriel en zone rurale, fonds de redéveloppement industriel).
Ce fonds constitue une généralisation des plans productiques régionaux conduits avec succès notamment en Lorraine et dans le Nord-Pas-de-Calais, programmes qui ont montré que lencouragement de linvestis-sement matériel était de nature à consolider et à développer lemploi dans les entreprises. Orienté prioritairement vers les zones défavorisées, il a vocation à encourager le développement des PMI en favorisant le développement de leur niveau technologique et de leur compétitivité.
Laide est ainsi réservée aux entreprises de moins de 250 personnes non contrôlées par un groupe. Elle consiste en une subvention déquipement dont le taux varie en fonction de la localisation de lentreprise et éventuellement de sa taille. Le taux daide maximal est de 30 % en zone de prime à laménagement du territoire (PAT). Il est de 75 % dans les DOM.
Dans le cadre de la troisième génération des contrats de plan Etat-régions (CPER), le FDPMI est aujourdhui contractualisé avec les collectivités régionales. Le principe de la parité financière globale entre lEtat et les régions permet dobtenir un quasi doublement des crédits accordés par lEtat au titre du développement industriel, voire un quadruplement de ceux-ci lorsque les opérations sont cofinancées par les fonds structurels européens.
Au total, entre le premier semestre 1994 et le premier semestre 1998, 4 194 dossiers ont été engagés pour un montant de 1 474,39 millions de francs.
Lannée 1998 est lavant-dernière année de la troisième génération des contrats de plan Etat-régions, puisquil a été décidé en 1996 de les prolonger dune année.
Pour cette troisième génération de contrat (1994-1999), les financements de lEtat et des autres financeurs se répartit de la manière suivante :
· Pour la métropole :
Etat : 77 341 610 000 F
Conseils régionaux : 77 128 760 000 F
Conseils généraux : 16 436 827 000 F
total : 164 907 197 000 F
· Pour les DOM :
Etat : 3 746 000 000 F
Conseils régionaux :2 237 310 000 F
Conseils généraux :1 824 180 000 F
total :7 807 490 000 F
Au total, le montant global des crédits des contrats de plan Etat-régions sélève à : 226 496 687 000 F.
On peut ajouter à cette somme les montants contractualisés dans les TOM, ainsi que les montants des programmes dinitiative communautaire (PIC).
Après une insuffisante consommation des crédits les premières années, un bilan effectué au premier trimestre 1998 des sommes déléguées par les administrations centrales aux préfets, au cours des quatre premières années, montre quau 31 décembre 1997, les ministères avaient délégué aux préfets 66,08 % du montant total des contrats, soit un résultat proche du taux théorique de 66,6 %.
Le montant de lengagement des crédits par les préfets (qui est fonction du stade de lengagement des contrats) sétablit au 31 décembre 1997 pour les quatre premières années (1994-1997) de la manière suivante :
(en pourcentages)
|
60,65
|
|
54
|
|
64,5
|
|
62,20
|
|
56
|
|
60,80
|
|
56,40
|
|
57,82
|
|
61,30
|
|
68
|
|
60
|
|
55,40
|
|
59,45
|
|
n.d.
|
|
55
|
|
55,86
|
|
58
|
|
57,50
|
|
66,59
|
|
58,59
|
|
59
|
|
63,90
|
|
39,69
|
|
37,12
|
|
55
|
|
38,98
|
Le taux moyen dengagement des crédits est de 59,6 % pour ces 21 régions de métropole et de 42,70 % pour les DOM.
Seules deux régions sont au-dessus du taux théorique de 66,6 % : lIle-de-France, parce que cette région dispose dun financement spécifique pour son volet routier et la Picardie parce que la partie du programme Transmanche, qui se trouve sur son territoire, est terminée.
En ce qui concerne les crédits programmés par les ministères pour lannée 1998, dont le taux théorique devrait être dau moins 83,3 % du total, il ne sélèvera quà 80,19 % à la fin de lannée 1998.
Seuls 9 ministères ou secteurs ont un taux de délégation supérieur à la moyenne théorique et ont donc réussi à respecter leur programmation :
emploi et formation : 84,90 %
éducation nationale :86,59 %
recherche :87,94 %
aménagement du territoire :88,35 %
Outre-mer :94,05 %
ville :88,79 %
défense :92,73 %
délégation aux rapatriés :100,00 %
concurrence et répression
Huit ministères ou secteurs se situent entre le taux moyen et le taux théorique et nont donc pas plus de 3 % de retard dans leur programmation. Il sagit de lagriculture, de la santé, du commerce et de lartisanat, du commerce extérieur, de lenseignement supérieur, de lenvironnement, de la justice et de lindustrie. Ce retard peut toutefois représenter des sommes très importantes pour les ministères qui sont les plus gros contributeurs aux contrats de plan Etat-régions, comme lagriculture, lenseignement supérieur et lindustrie.
Sept ministères ou secteurs ont un taux de délégation inférieur à 80 % : culture, équipement, jeunesse et sports, commissariat général au plan, affaires étrangères et coopération, villes nouvelles.
Il faut particulièrement noter la programmation très basse du ministère de léquipement : 75,29 %. Cela doit dautant plus être souligné que les crédits de ce ministère représentent 44 % des crédits qui seront consacrés aux contrats de plan Etat-régions, loin devant lenseignement supérieur (12 %) ou lagriculture (9 %).
Ce résultat très préoccupant sexplique en grande partie par des problèmes techniques liés à la programmation dans les contrats de plan Etat-régions dopérations qui ne sont pas véritablement prêtes ou qui nont pas été convenablement étudiées.
Une vigilance particulière devra être portée à ce problème dans le cadre de la négociation des prochains contrats de plan Etat-régions.
A cet égard, votre rapporteur se félicite de lannonce de la réalisation dune synthèse du suivi et des évaluations à lissue des quatre premières années du contrat, soit à peu près à mi-parcours de celui-ci.
Menées par lintermédiaire de trois fonds structurels (FEDER, FSE, FEOGA orientation) ainsi que de lInstrument financier de la pêche (IFOP), les politiques structurelles communautaires ont un impact important sur laménagement et le développement du territoire national. Créées au début des années 70, modifiées en 1993 et 1998 lobjectif étant de passer dune simple péréquation financière à une véritable politique régionale avec programmation pluriannuelle ces politiques structurelles disposent dun budget considérable : 0,46 % du PIB de lUnion européenne et plus du 1/3 du budget de lEurope des quinze.
Pour les années 1994-1999, ces politiques structurelles communautaires mobiliseront plus de 1 100 milliards de francs. Sur ce total, ce seront plus de 100 milliards de francs qui seront engagés sur cette période en France.
On estime quen métropole, au total, les fonds structurels représentent près du tiers de la part engagée par lEtat dans les contrats de plan Etat-régions ; pour les régions doutre-mer, ils apportent une somme triple de celle que lEtat apporte au titre des contrats de plan. Ils représentent donc un appui majeur à la politique nationale daménagement et de développement du territoire.
En vertu du principe dadditionnalité, ces sommes ne doivent pas se transformer en un remboursement de dépenses nationales ou se substituer à de telles dépenses. Elles viennent donc apporter une aide financière à un programme prioritaire dun Etat déjà partiellement financé par lui. Elles ont donc un effet de levier.
Déterminées en fonction des dépenses publiques consenties par les Etats et par leurs collectivités territoriales, elles sont donc très largement tributaires des politiques nationales de développement local et régional et de lefficacité avec laquelle elles sont mises en uvre par les Etats.
On constate, à cet égard, que lexécution budgétaire de ces importantes dotations sest révélée très décevante et quil y a eu une sous-exécution récurrente des crédits dengagement.
Au niveau de lUnion européenne, le bilan dexécution aux deux tiers de la programmation des crédits structurels (19941997) montre une sous-exécution importante des crédits.
Tous objectifs confondus, la part des concours engagée sélève à près de la moitié, et la part des concours payée au tiers des concours prévus pour lensemble de la période 1994-1999. Toutefois, on peut noter que lexécution des programmes a connu en trois ans une nette intensification.
La situation est très différente selon les Etats membres.
Ainsi, la France figure parmi le groupe de 6 pays qui sont en dessous de la moyenne communautaire en ce qui concerne les engagements de crédits : 46 % de sa programmation restant encore à exécuter.
Les politiques structurelles concernant la France comprennent :
des objectifs territorialisés (1, 2 et 5b)
des objectifs nationaux (3, 4 et 5a) ;
certaines initiatives communautaires : elles peuvent soutenir tous les objectifs, hormis lobjectif 5a et concernent des programmes thématiques présentant une plus-value communautaire.
Trois objectifs territorialisés ont eu un impact direct sur la politique française daménagement du territoire. Plus de 55 milliards de francs ont été affectés à ces objectifs pour la période 1994-1999 et concerneront 27 millions dhabitants.
Ces objectifs sont les suivants :
l Objectif 1 : promouvoir le développement et lajustement structurel des régions en retard de développement.
Sont concernées les régions dont le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne communautaire et quelques autres territoires à titre dérogatoire. Pour la France, il sagit de la Corse, des quatre départements doutre-mer et des arrondissements dAvesnes, de Douai et de Valenciennes (Hainaut), qui représentent au total une population de 2,55 millions dhabitants.
En francs 1994, le montant des fonds structurels alloués à la France au titre de cet objectif 1 se montait à 2,19 milliards décus, soit 14,81 milliards de francs se décomposant de la manière suivante :
Corse 250 milliards decus
Nord-Pas-de-Calais 440 milliards decus
Guadeloupe 345 milliards decus
Guyane 165 milliards decus
Martinique 330 milliards decus
Réunion 660 milliards decus
Le démarrage de ces programmes a été particulièrement lent en Corse, Guadeloupe, Guyane et Martinique. Pour ces quatre départements, le niveau des engagements communautaires nétait fin 1996 que de 31 % et les paiements de 22 % par rapport à la totalité des crédits disponibles pour la période 1994-1999. En revanche, le programme de La Réunion ne pose pas de difficultés de mise en oeuvre.
l Objectif 2 : reconvertir les régions gravement affectées par le déclin industriel.
Pour la France les régions concernées sont essentiellement larc Nord-Est ainsi quune quinzaine de bassins demplois (Cherbourg, St Brieuc-Guingamp-Lannion, Brest, Lorient, Le Creusot, Fos, Lacq, St Nazaire,....).
En francs 1994, le montant des fonds structurels au titre de lobjectif 2 affecté à la France est de 25,48 milliards de francs, cest-à-dire 25,2 % de lensemble des fonds structurels alloués à la France. 15 millions dhabitants sont concernés par cet objectif.
La répartition géographique des crédits est la suivante :
|
|
|
|
|
|
Rappel de la dotation
94-96
|
Répartition définitive dotation 97-99
|
Évolution entre
les deux périodes
94-96 et 97-99
|
|
mécu 94
|
mécu 96
|
en mécu
|
en %
|
Total
|
1 765
|
2 059
|
294
|
17 %
|
programme national
|
0
|
40
|
40
|
|
assist. technique
|
2
|
1
|
- 1
|
|
Régions
objectif 2
|
1 763
|
2 018
|
255
|
14 %
|
Alsace
|
19,6
|
21,74
|
2,1
|
11 %
|
Aquitaine
|
107,1
|
123,02
|
15,9
|
15
|
Auvergne
|
61,1
|
72,66
|
11,6
|
19
|
Bourgogne
|
49,4
|
55,67
|
6,3
|
13
|
Bretagne
|
89,7
|
109,32
|
19,6
|
22
|
Centre
|
24,2
|
29,46
|
5,3
|
22
|
Champagne
|
77,5
|
90,14
|
12,6
|
16
|
Franche-Comté
|
47,8
|
55,71
|
7,9
|
17
|
Languedoc
|
70,5
|
82,80
|
12,3
|
17
|
Lorraine
|
127,4
|
141,33
|
13,9
|
11
|
Midi-Pyrénées
|
42,6
|
50,72
|
8,1
|
19
|
Nord-Pas-de-Calais
|
318,1
|
352,88
|
34,8
|
11
|
Basse-Normandie
|
57,8
|
70,44
|
12,6
|
22
|
Haute-Normandie
|
146
|
162,85
|
16,9
|
12
|
Pays de la Loire
|
135,9
|
153,57
|
17,7
|
13
|
Picardie
|
122,4
|
135,78
|
13,4
|
11
|
Poitou - Charentes
|
53,3
|
62,34
|
9,0
|
17
|
PACA
|
113,1
|
134,94
|
21,8
|
19
|
Rhône-Alpes
|
99,7
|
112,58
|
12,9
|
13
|
Les engagements communautaires et nationaux de la période 1994-1996 ont été clôturés.
Les documents uniques de programmation relatifs à lobjectif 2 établis pour la période 1994-1996 ont été exécutés à hauteur de 88 % de lenveloppe disponible pour cette période.
l Objectif 5b : promouvoir le développement rural en facilitant le développement et lajustement structurel des zones rurales
Mis à part la Picardie, lIle-de-France, le Nord-Pas-de-Calais, la Corse et les départements doutre mer, toutes les régions françaises (soit 18 régions) bénéficient de cet objectif pour une partie plus ou moins étendue de leur territoire.
En francs 1994, la dotation de la France au titre de lobjectif 5b des Fonds structurels sélève à 15,12 milliards de francs, soit 15 % de lensemble des Fonds structurels alloués à la France. 10 millions dhabitants sont concernés par cet objectif.
32 % des crédits communautaires prévus sur lensemble de la période ont été engagés en 1996, ce qui est encore insuffisant pour compenser les retards des années 1994 et 1995, mais 72 % de ces crédits ont été payés, ce qui montre une bonne capacité de réalisation des opérations sur le terrain.
l Les fonds structurels européens (objectifs 1, 2 et 5b) par région
Le tableau suivant récapitule au niveau de chaque région la part de la dotation de lEtat, celle de la région et celle de lUnion européenne.
|
|
|
|
|
|
contrats de plan Etat-régions
|
fonds européens
|
FONDS EUROPÉENS SUR DOTATION DE LETAT
|
Régions
|
Dotation Etat (en MF)
|
Dotation région (en MF)
|
Objectifs 1, 2, 5b (en MF)
|
(en %)
|
Alsace
|
2 264
|
1 502
|
598
|
26
|
Aquitaine
|
3 047
|
2 553
|
3 070
|
98
|
Auvergne
|
2 455
|
1 076
|
2 033
|
80
|
Bourgogne
|
2 069
|
1 565
|
1 463
|
69
|
Bretagne
|
5 199
|
3 007
|
2 587
|
47
|
Centre
|
2 399
|
1 794
|
927
|
37
|
Champagne
|
1 799
|
1 336
|
1 317
|
71
|
Franche-Comté
|
1 687
|
1 155
|
1 208
|
69
|
Île-de-France
|
11 159
|
23 255
|
|
|
Languedoc-Roussillon
|
3 690
|
2 315
|
1 858
|
48
|
Limousin
|
1 541
|
876
|
887
|
56
|
Lorraine
|
4 389
|
3 463
|
2 451
|
55
|
Midi-Pyrénées
|
4 219
|
2 887
|
2 581
|
59
|
Nord-Pas-de-Calais
|
8 271
|
5 034
|
7 453
|
88
|
Basse-Normandie
|
2 890
|
2 290
|
1 757
|
58
|
Haute-Normandie
|
2 444
|
2 492
|
2 137
|
86
|
Pays de la Loire
|
2 978
|
2 110
|
2 756
|
90
|
Picardie
|
2 493
|
2 392
|
1 723
|
68
|
Poitou - Charentes
|
2 529
|
1 763
|
1 652
|
63
|
PACA
|
4 359
|
3 190
|
2 281
|
50
|
Rhône-Alpes
|
5 150
|
4 627
|
2 586
|
49
|
Total métropole
|
77 726
|
71 262
|
|
|
Total métropole sans Île-de-France et sans Corse
|
65 872
|
47 427
|
43 325
|
64
|
Corse
|
695
|
580
|
1 691
|
235
|
Guadeloupe *
|
824
|
741
|
2 333
|
283
|
Guyane
|
573
|
362
|
1 116
|
195
|
Martinique
|
684
|
451
|
2 235
|
326
|
Réunion
|
1 220
|
603
|
4 463
|
365
|
Total Outre-mer
|
3 301
|
2 157
|
10 144
|
307
|
Total général France
|
81 722
|
73 999
|
55 160
|
|
* hors contrat de ville
Etabli daprès les données de la DATAR et du Secrétariat dEtat à lOutre-mer
l Objectif 3 : combattre le chômage de longue durée et faciliter linsertion professionnelle des jeunes et des personnes exposées à lexclusion du marché du travail.
En francs 1994, la dotation de la France au titre de lobjectif 3 des Fonds structurels sélève, pour la période 1994-1999, à 17,3 milliards de francs, soit 17,1 % de lensemble des Fonds structurels alloués à la France. Lensemble de la population française peut être concernée par cet objectif.
Une amélioration de lexécution de ces crédits a pu être constatée en 1996 puisque le taux de réalisation sélève à 79 % (contre 71 % en 1995).
l Objectif 4 : faciliter ladaptation des travailleurs et travailleuses aux mutations industrielles et à lévolution des systèmes de production.
En francs 1994, la dotation de la France au titre de lobjectif 4 des Fonds structurels sélève, pour la période 1994-1999, à 4,36 milliards de francs, soit 4,3 % de lensemble des Fonds structurels alloués à la France. Lensemble de la population française peut être concernée par cet objectif.
Il y a eu une montée en puissance des projets de lobjectif 4 : leur nombre est passé de 533 fin 1995 à 2 076 en 1996.
Une nette amélioration de lexécution des crédits peut être notée (58 % dengagements de crédits en 1996, contre 25 % en 1995).
l Objectif 5a : promouvoir le développement rural en accélérant ladaptation des structures agricoles et de la pêche dans le cadre de la réforme de la PAC et de la politique commune de la pêche.
En francs 1994, la dotation de la France au titre de lobjectif 5a des Fonds structurels sélève, pour la période 1994-1999, à 13,1 milliards de francs, soit 13 % de lensemble des Fonds structurels alloués à la France. Lensemble de la population française peut être concernée par cet objectif.
En matière de modernisation des exploitations, les aides aux investissements ont concerné 9 213 exploitations en 1995 (nombre dagréments), soit une hausse de 24 % par rapport à lannée précédente, qui avait elle-même connu une croissance comparable (+ 27 %) en 1994. En ce qui concerne les jeunes agriculteurs, 8 435 dossiers dinstallation ont été agréés en 1995, soit une augmentation de 6,2 % par rapport à 1994.
En francs 1994, le montant de la dotation allouée à la France au titre des programmes dinitiative communautaire sélève, pour la période 1994-1999, à 10,85 milliards de francs, soit 10,7 % de lensemble des Fonds structurels alloués à la France.
Les dotations attribuées à la France au titre de ces programmes pour la période 19941998 (en millions decus à prix indexés 1995) sont les suivantes :
|
|
|
|
Objectif 1
|
Hors objectif 1
|
|
51
|
199
|
|
3
|
15
|
|
8
|
72
|
|
|
37
|
|
8
|
28
|
|
3
|
64
|
|
|
87
|
|
9
|
49
|
|
7
|
183
|
|
7
|
270
|
|
6
|
222
|
|
0
|
33
|
|
266
|
|
|
1 627
|
Il sagit des programmes suivants :
ADAPT : pour faciliter ladaptation des travailleurs et des entreprises en mutation
EMPLOI : pour soutenir les femmes, les handicapés et les jeunes
INTERREG II : pour encourager la coopération entre les régions transfrontalières
KONVER : pour aider à la reconversion des zones militaires situées dans certaines zones dobjectif 1, 2 et 5b (17 régions sont concernées)
LEADER II : pour encourager sur les zones dobjectif 1 et 5b le développement rural par le soutien de projets innovants et la formation des acteurs locaux
PESCA : pour favoriser la restructuration du secteur de la pêche dans les zones dobjectif 1, 2 et 5b
PME : pour adapter les PME-PMI des zones dobjectif 1, 2 et 5b au marché intérieur
RECHAR II : pour la reconversion des bassins charbonniers situés dans les zones dobjectif 1, 2 et 5b
REGIS II : pour faciliter lintégration des DOM dans lespace économique européen
RESIDER II : pour la reconversion des zones sidérurgiques situées dans certaines zones dobjectif 1, 2 et 5b
RETEX : pour la reconversion des zones textiles situées dans certaines zones dobjectif 1, 2 et 5b
URBAN : pour aider treize villes françaises à améliorer le cadre de vie des quartiers défavorisés (Valenciennes, Roubaix-Tourcoing, Amiens, Marseille, Les Mureaux, Aulnay-sous-Bois, Lyon Est, Mulhouse, Mantes la Jolie, Clichy-Montfermeil, Châlon-sur-Saône, Saint-Etienne, Bastia).
d) Un bilan des actions daménagement du territoire menées grâce aux fonds structurels
M. Pierre Trousset, président du Conseil économique et social de la région Centre, a remis le 30 avril 1998 à Mme Dominique Voynet, ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement, un rapport élaboré sur sa demande : Pour une efficacité renforcée des politiques structurelles communautaires . Ce rapport devait faire le point des évaluations conduites sur les programmes communautaires en cours et se prononcer sur la pertinence des interventions conduites dans le cadre de ces programmes.
Le rapport relève que jusquà présent, il nexiste au niveau communautaire aucun réel bilan chiffré de lefficacité de la politique régionale communautaire .
Lévaluation chiffrée, tout au long de lexécution des programmes, nest devenue obligatoire pour la Commission européenne quen 1993 et cette démarche récente et nouvelle sest heurtée, à léchelon administratif français, à un manque de familiarité avec cette démarche nouvelle et à une inadaptation des effectifs et des compétences requis par ces nouvelles tâches.
Il en résulte quil nest pas envisageable de dresser, à ce stade, une évaluation chiffrée et globale de limpact et de lefficacité des politiques structurelles communautaires .
Au-delà de la surprise que peut susciter un tel constat, votre rapporteur tient à souligner la nécessité dune analyse approfondie et suivie de lefficacité des actions mises en uvre grâce aux fonds communautaires.
En labsence de données chiffrées utilisables, le rapport se limite donc à une approche générale du sujet fondée sur des éléments dappréciation non exhaustifs.
Présentant la synthèse du contenu des documents de programmation et de leurs axes principaux dintervention, le rapport relève tout dabord que les actions en faveur du secteur productif et des ressources humaines ont drainé plus de 80 % des financements, que les investissements immatériels (formation et technologie) occupent une place croissante (40,70 % des fonds), et que les infrastructures nont plus quune place modeste et décroissante.
En ce qui concerne la ventilation des crédits entre les différents axes, le développement économique mobilise plus de 38 % des crédits, suivi de la protection de lenvironnement (23 %), des aides à lemploi (12 %), des infrastructures routières et de transport (11,6 %), de la recherche et du développement technologique (10,50 %) et de la coopération interrégionale et transfrontalière (4,3 %).
Dans le domaine de lagriculture, près de 50 % des plans daides à la modernisation ont porté sur les exploitations situées dans les zones fragiles ou défavorisées.
Dans le secteur de la pêche, le redimensionnement de la flotte a permis de limiter le déclin de cette activité.
Dans le domaine industriel, la politique menée a été axée sur un soutien spécifique aux PME-PMI.
Dans le domaine de la modernisation des infrastructures, les investissements ont porté essentiellement sur les infrastructures routières (désenclavement de certains territoires, en particulier dans les départements doutre-mer et dans certaines zones rurales de métropole), sur les infrastructures aéroportuaires (en Corse et dans les DOM) et sur les infrastructures portuaires (façade atlantique et DOM).
Dans le domaine de lenseignement supérieur, les soutiens européens ont principalement concerné lenseignement technique et professionnel.
Dans le domaine de la formation professionnelle, les actions ont été concentrées sur les publics en difficulté.
Le rapport de M. Pierre Trousset relève enfin que lefficacité des politiques structurelles au regard de lemploi est qualifiée de moyenne, voire de médiocre au regard notamment des moyens mis en uvre mais cette efficacité est reconnue en ce qui concerne lemployabilité.
Votre rapporteur souligne à cet égard la nécessité de prendre en compte en priorité les effets sur lemploi des actions bénéficiant du soutien des fonds structurels en privilégiant celles qui sont créatrices demploi à court ou à long terme.
Le tableau ci-après fournit pour 1998 et 1999 un état récapitulatif de leffort financier en faveur de laménagement du territoire.
(en millions de francs)
|
|
|
|
|
|
1998
|
1999
|
|
AP
|
DO + CP
|
AP
|
DO + CP
|
|
1 622,69
|
1 805,71
|
1 600,70
|
1799,30
|
|
21 095,95
|
53 377,79
|
20 399,61
|
54 043,95
|
|
22 718,64
|
55 183,50
|
22 000,31
|
55 843,25
|
|
1 330,00
|
1 330,00
|
1 500,00
|
1 500,00
|
dont exonérations compensées de taxe professionnelle
|
800,00
|
800,00
|
800,00
|
800,00
|
|
530,00
|
530,00
|
530,00
|
530,00
|
|
24 048,64
|
56 513,50
|
23 500,31
|
57 343,25
|
|
10 222,67
|
10 222,67
|
11 018,50
|
11 018,50
|
|
2 372,50
|
2 372,50
|
2372,50
|
2 372,50
|
|
4 459,00
|
4 459,00
|
4 459,00
|
4 459,00
|
|
2 424,50
|
2 424,50
|
2 424,50
|
2 424,50
|
|
966,67
|
966,67
|
1 762,50
|
1 762,50
|
|
34 721,31
|
66 736,17
|
34 518,81
|
68 361,75
|
Source : DATAR
Leffort financier supporté par le budget de lÉtat est reproduit ci-après.
|
|
|
|
|
|
LFI 1998
|
|
PLF 1999
|
|
|
AP
|
DO + CP
|
AP
|
DO + CP
|
|
|
|
|
|
|
2,91
|
40,55
|
0,93
|
34,42
|
|
619,02
|
9 809,20
|
589,26
|
9 866,32
|
|
|
|
|
|
|
1 622,69
|
1 805,72
|
1 600,70
|
1 799,10
|
|
131,50
|
54,67
|
116,80
|
58,82
|
|
237,60
|
193,79
|
158,30
|
138,43
|
Economie, finances et industrie
|
|
|
|
|
|
4 508,30
|
4 174,44
|
4 395,30
|
4 048,90
|
|
16,00
|
104,81
|
20,00
|
95,57
|
Education nationale, recherche et technologie
|
|
|
|
|
|
112,78
|
136,63
|
0,00
|
126,97
|
|
3 547,90
|
3 705,70
|
3 341,70
|
4 023,60
|
|
220,49
|
288,40
|
161,86
|
249,86
|
|
|
|
|
|
|
165,95
|
561,94
|
165,95
|
571,36
|
|
1 295,50
|
840,20
|
966,52
|
818,23
|
Equipement, transports et logement
|
|
|
|
|
|
13,90
|
13,90
|
10,50
|
10,50
|
|
|
|
|
|
|
3 046,50
|
24 469,92
|
3 327,00
|
24 895,65
|
|
5 021,90
|
6 231,70
|
4 560,25
|
5 568,85
|
|
140,00
|
140,00
|
140,00
|
140,00
|
|
0,00
|
2,10
|
0,00
|
2,30
|
|
172,70
|
539,50
|
156,25
|
542,28
|
|
50,67
|
58,16
|
45,00
|
50,00
|
|
0
|
656,34
|
0,00
|
684,89
|
|
113,59
|
333,38
|
115,00
|
311,72
|
|
0,00
|
0,50
|
0,00
|
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128,77
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136,02
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261,60
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187,40
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260,00
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204,00
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30,75
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12,18
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18,25
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8,18
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54 532,78
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20 278,34
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54 386,60
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Source : DATAR
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III. LES NOUVELLES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE DAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Une nouvelle philosophie inspire les orientations gouvernementales en matière daménagement du territoire.
Elle est apparue clairement lors du débat sur le projet de loi dorientation agricole qui sest tenu à lAssemblée nationale au début du mois doctobre et elle aura loccasion dêtre réaffirmée lors du débat sur le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire qui se tiendra en janvier 1999.
Le projet de loi dorientation agricole sest fixé comme objectif un mode de développement plus durable, en cherchant à corriger les effets pervers de politiques trop exclusivement fondées sur la recherche des quantités, en faisant porter davantage les efforts sur la qualité des produits sans pour autant renoncer à la quantité, en sattachant à lutter contre les concentrations excessives et en aidant les agriculteurs les plus modestes à assurer la relève.
En reconnaissant la multifonctionnalité de lagriculture, il jette les bases dune politique agricole rénovée, plus équitable et plus attachée aux hommes et aux territoires, qui devrait pouvoir servir de point dappui à une réorientation de la Politique agricole commune.
De la même façon, le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire, déposé le 29 juillet dernier à lAssemblée nationale, entend jeter les bases dune politique durable daménagement du territoire.
Parmi les éléments les plus importants du projet de loi, il faut noter labandon du schéma national daménagement du territoire (SNADT) et le souci de privilégier lidentification des besoins en services des populations plus que loffre ou la seule demande exprimée.
Le projet de loi définit les choix stratégiques de la politique nationale daménagement du territoire :
renforcement des pôles de développement à vocation européenne et internationale,
organisation dagglomérations participant au développement des bassins de vie et demploi qui les entourent,
développement local au sein de pays présentant une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale,
soutien des territoires en difficulté.
Ces choix stratégiques auront vocation à définir les orientations des politiques publiques qui concourent à laménagement du territoire et constitueront le cadre de lélaboration de huit schémas de services collectifs, élaborés en concertation avec les partenaires locaux dans une perspective de vingt ans.
Par ailleurs, le projet de loi affirme la volonté de substituer une logique de projet à lactuelle logique de guichet, cest-à-dire quil entend susciter lémergence dinitiatives portées par le terrain. Il confirme la place et le rôle des pays qui pourront contractualiser avec lEtat et la région, dès lors quils auront élaboré et traduit dans une charte de territoire leur projet de développement durable. Enfin, il offre à certaines agglomérations la possibilité de participer à la négociation des contrats de plan Etat-régions, dès lors quelles auront élaboré un projet dagglomération global et concourant à un développement durable.
Votre rapporteur ne souhaite pas, dans cet avis sur le projet de budget pour 1999, aller au-delà de la présentation rapide de ce projet de loi qui va bientôt donner lieu à un débat nourri au sein du Parlement. Il aura, le moment venu, comme tout un chacun, des observations à présenter et des propositions à formuler.
Il axera ses développements sur les nouvelles orientations pour la préparation des prochains contrats de plan Etat-régions et pour la réforme des fonds structurels.
La préparation des nouveaux contrats de plan Etat-régions (2000-2006) a commencé sous la forme dun bilan critique des contrats de plan Etat-régions actuels effectué par M. Jacques Chérèque, ancien ministre de laménagement du territoire, à la demande de Mme Dominique Voynet.
Ce rapport remis en mai 1998 contient une liste de 33 propositions de réforme.
Certaines de ces propositions ont inspiré les circulaires du Premier ministre, de la ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement et du secrétaire dEtat à loutre mer, ainsi que le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire.
Les principes relatifs à larchitecture des prochains contrats ont été fixés par circulaire du Premier ministre en date du 31 juillet 1998.
Ces contrats seront négociés et signés entre le préfet de région et le président du conseil régional.
Dans un souci de cohérence avec la politique structurelle communautaire, les prochains contrats couvriront la même période que les documents uniques de programmation des fonds structurels, cest-à-dire les années 2000-2006. Les quatre premières années du contrat feront lobjet dune programmation ferme, sur la base de projets étudiés, prêts à être mis en oeuvre et dont les financements seront précisés.
Ces contrats comporteront un bilan dexécution à mi-parcours qui permettra les ajustements nécessaires pour les trois dernières années du contrat. Toutefois, ces ajustements ne remettront pas en cause le montant total de lengagement pour sept ans des signataires.
Les contrats comporteront deux volets, lun régional, lautre territorial.
Le volet régional présentera les projets qui concourent au développement de lespace régional dans son ensemble, quil sagisse déquipements structurants ou dactions qui, par leur impact et leur rayonnement, expriment une stratégie régionale.
En matière déquipements structurants, les contrats de plan Etat-régions traduiront sous forme de projets les orientations retenues dans les schémas de service collectifs (qui se substitueront aux schémas sectoriels de la LOADT du 4 février 1995).
Le volet régional comportera des financements de lEtat, de la région et éventuellement dautres acteurs, notamment les départements, les communes, les établissements publics de coopération intercommunale, les établissements et les entreprises publics.
Le volet territorial présentera les projets qui concourent au développement local et à une meilleure organisation du territoire. Il comprendra notamment les investissements de proximité et des opérations danimation déterminantes pour la création dactivités nouvelles, lémergence de nouveaux emplois et la prise en compte de lenvironnement.
Ce volet constituera le cadre des engagements de lEtat et de la région pour les futurs contrats dagglomérations et de pays (prévus par le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire, et sur lesquels on sera bientôt fixé). Une réponse sera notamment apportée sur la place des départements dans la préparation et la mise en oeuvre de ces contrats.
Les contrats de pays et dagglomération pourront être signés dès lentrée en vigueur du contrat de plan Etat-régions jusquà la révision à mi-parcours en 2003.
Le cadrage financier des prochains contrats de plan Etat-régions sera dans un premier temps fonction de la situation générale de chaque région au regard des indicateurs établis par lINSEE ainsi que des inégalités de satisfaction des besoins, notamment en termes de services rendus aux populations. Dans un second temps, ils prendront en compte létat et le contenu des projets de pays et dagglomérations ainsi que le degré dengagement de la région en faveur des priorités de lEtat, notamment exprimées par les schémas de service collectifs.
Le calendrier de lélaboration des prochains contrats a été fixé par deux circulaires de la ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement en date du 1er et du 18 juillet 1998.
Ces textes précisent, de manière très directive, les quatre phases principales que comportera lélaboration de ces contrats :
La phase de lélaboration de la stratégie de lEtat dans la région.
Les préfets ont reçu instruction dadresser pour le 15 septembre une proposition de stratégie de lEtat dans la région.
Parallèlement les ministres ont reçu instruction de déterminer les politiques qui peuvent selon eux faire lobjet dune contractualisation.
Le rapprochement de ces différentes approches permettra détablir pour chaque région la stratégie de lEtat dans la région. Cette stratégie sera la combinaison dactions relevant dobjectifs qui sont :
. jugés essentiels, donc limités en nombre,
. identifiés à partir des orientations gouvernementales et de la situation régionale.
Les partenaires de lEtat, et plus particulièrement les conseils régionaux qui sont compétents pour la planification régionale, sont invités à conduire le même exercice de réflexion sur le développement de leur région à moyen terme et les orientations publiques à retenir. Il est important que tous les acteurs du développement régional réfléchissent à la manière dont leur action pourrait sinscrire dans un projet régional.
La rédaction définitive de la stratégie de lEtat dans la région sur la base de contacts bilatéraux préfets-ministères devra être achevée à la mi-octobre.
La phase de la consultation dans les régions
Les préfets consulteront le conseil régional, les principales collectivités et au-delà les principaux acteurs sociaux et économiques sur la stratégie de lEtat dans la région.
Les modalités de ces consultations ont été définies par une circulaire du Premier ministre en date du 31 juillet 1998. Elles seront assez importantes, pour que le projet final soit effectivement un projet partagé dans lequel laction de chacun trouve à sinscrire. LEtat et la région devront veiller cependant à ce que le contrat final soit un instrument de convergence de laction publique, un projet territorialement cohérent.
Cette phase de consultation devrait occuper les mois de novembre, décembre et janvier prochains.
La phase de détermination des enveloppes budgétaires et des mandats de négociation
Elle commencera le 15 janvier 1999 par lenvoi par les préfets des conclusions de la consultation dans les régions (sous forme de plan daction synthétique) au ministère de laménagement du territoire (DATAR) et au ministère de lintérieur.
Une synthèse en sera effectuée par la DATAR qui lenverra aux différents ministères (15 janvier 15 février 1999). Les ministères détermi-neront alors leurs propositions techniques et financières (jusquau 15 mars 1999).
Du 15 mars au 15 avril 1999, seront préparés les mandats de négociation et mis au point les cadrages financiers par ministère et par région. Le 15 avril 1999, le Comité interministériel de laménagement et de développement du territoire (CIADT) fixera les mandats de négociation aux préfets de région, approuvera la stratégie de lEtat dans la région et fixera le cadrage financier.
La dernière phase de négociation et de signature des contrats
Elle aura lieu du mois de mai au mois de décembre 1999. Les prochains contrats pourront ainsi commencer à être mis en oeuvre en janvier 2000.
Ce calendrier très précis devra probablement être revu pour laisser plus de place à la consultation des régions, car un certain mécontentement des présidents de conseils régionaux est actuellement perceptible.
Dans la lignée de sa communication du 16 juillet 1997 Agenda 2000 - pour une Union plus forte et plus large , la Commission a présenté le 18 mars dernier ses propositions de règlement des fonds structurels pour la période 2000-2006. Ces propositions de réforme représentent un enjeu considérable pour les régions françaises, notamment pour celles qui seraient appelées à connaître un changement de situation.
Sinscrivant dans la perspective du prochain élargissement de lUnion européenne à des pays au niveau de développement plus faible, cette réforme a pour objectif de poursuivre, dans un contexte général marqué par lobligation de stabilité budgétaire , le soutien aux régions et aux groupes sociaux en difficulté. La Commission propose de maintenir la solidarité financière au niveau atteint en 1999, soit un montant de 218,7 milliards deuros (équivalents à 210 milliards à prix 1997) pour les Fonds structurels destinés aux quinze Etats membres pour la période 2000-2006. Lensemble des actions structurelles communautaires, (y compris laction menée grâce au fonds de cohésion) serait dun montant total de 286,4 milliards deuros à prix 1999 (soit 275 milliards décus à prix 1997) et représenterait 0,46 % du PIB de lUnion européenne.
Les propositions de la Commission visent plusieurs objectifs :
une concentration de lintervention des fonds structurels : il ny aurait plus que trois objectifs au lieu de sept et trois initiatives communautaires ;
une concentration géographique, aboutissant en 2006 à une couverture de la population de lUnion européenne éligible aux objectifs 1 et 2 ramenée de 35 à 40 % (contre 51 % aujourdhui) ;
une limitation des transferts à 4 % du PNB de lEtat bénéficiaire ;
une répartition des 210 milliards décus (prix 1997) en :
. 140 milliards décus au titre du nouvel objectif 1 (2/3 du total),
. 70 milliards décus au titre des nouveaux objectifs 2 et 3, des programmes dinitiative communautaire et dune réserve.
Les sept objectifs actuels des fonds structurels seraient donc ramenés à trois, deux objectifs régionaux et un objectif horizontal.
· Lobjectif 1 : promouvoir le développement et lajustement structurel des régions en retard de développement.
Ce nouvel objectif 1 serait analogue à lobjectif 1 actuel mais serait appliqué de manière plus stricte, cest-à-dire quil serait réservé aux seuls territoires dont le PIB par habitant serait inférieur au seuil de 75 % de la moyenne communautaire.
Les régions actuellement éligibles à lobjectif 1 et qui ne figureront plus sur cette liste bénéficieront dun soutien progressivement plus limité. Il sarrêterait au 31 décembre 2005 en ce qui concerne le FEDER, mais serait prolongé jusquau 31 décembre 2006 pour les zones qui satisfont aux critères déligibilité à lobjectif 2.
Cette nouvelle application stricte du critère déligibilité à lobjectif 1 entraînerait pour la France le maintien de léligibilité des régions doutre-mer mais la non éligibilité du Hainaut et de la Corse.
Il conviendra de négocier au mieux le niveau de soutien accordé à ces deux régions pendant la phase de transition.
Lobjectif 1 qui regroupe les objectifs 1 et 6 actuels (lobjectif 6 ne concerne pas la France : il entend répondre au problème particulier des régions arctiques) devrait bénéficier denviron deux-tiers du total des fonds structurels (contre 62 % actuellement pour les objectifs 1 et 6) et couvrir 20 % de la population de lUnion européenne (contre 25,4 % actuellement).
La participation maximale des fonds structurels aux actions serait fixée à 75 % au plus du coût total éligible, et, en règle générale, à 50 % au moins des dépenses publiques éligibles.
· Lobjectif 2 : soutenir la reconversion économique et sociale et les zones en difficulté structurelle
Ce nouvel objectif 2 regrouperait les problématiques préalablement traitées dans le cadre des objectifs 2 et 5 b, auxquelles viendrait sadjoindre la dimension spécifique de la politique de la ville.
Il rassemblerait les zones en difficulté économique et sociale, quil sagisse de reconversion industrielle et tertiaire, de zones rurales en déclin, de zones urbaines en difficulté, ou de zones en crise dépendant de la pêche. Léligibilité à cet objectif tiendrait compte du taux de chômage ainsi que de plusieurs critères différents selon la problématique sectorielle concernée. Lemploi constituerait un axe dintervention prioritaire.
La population de lUnion européenne éligible à ce nouvel objectif 2 serait plafonnée à 18 % de la population de lUnion (contre 25,2 % actuellement pour les objectifs 2 et 5 b).
La Commission envisage la répartition suivante de lintervention communautaire (en % de la population totale de lUnion ) : 10 % pour les zones industrielles et du secteur des services, 5 % pour les zones rurales, 2 % pour les zones urbaines, 1 % pour celles dépendant de la pêche.
Toutefois, la Commission propose de ne pas réduire la population des zones éligibles au nouvel objectif 2 dans un Etat membre de plus du tiers de la population éligible aux objectifs 2 et 5 b.
Cette disposition devrait permettre à la France, qui est actuellement le deuxième bénéficiaire de lobjectif 2 et le premier bénéficiaire de lobjectif 5 b, de pouvoir justifier et obtenir dans les négociations à venir avec la Commission le maintien dune enveloppe de crédits correspondant à ses besoins. Il conviendra dêtre particulièrement vigilant au maintien du niveau des aides aux zones rurales.
Les régions qui ne seraient plus, par rapport à leur situation actuelle, éligibles au nouvel objectif 2 bénéficieraient dun mécanisme de transition de quatre ans. Limportance du mécanisme de soutien nest pas précisé mais sera de première importance pour notre pays.
· Lobjectif 3 : soutenir ladaptation et la modernisation des politiques et systèmes déducation, de formation et demploi.
Financé par le FSE, il se substituerait aux anciens objectifs 3 et 4.
Il interviendrait financièrement en dehors des régions et zones des objectifs 1 et 2 et assurerait un cadre de référence pour lensemble des actions en faveur des ressources humaines sans préjudice des spécificités nationales.
Globalement, les nouveaux objectifs 2 et 3 bénéficieront de 27-28 % du total des fonds structurels (contre 24,4 % actuellement).
· La politique structurelle agricole ne serait plus mise en oeuvre dans le cadre dun fonds structurel. Il y aurait disparition de lobjectif 5 a financé par le FEOGA Orientation et par lIFOP.
Les mesures daccompagnement de la PAC et de développement rural, en dehors des zones éligibles aux objectifs 1 (financés par le FEOGA-Orientation) et aux objectifs 2 (financés par la section Garantie du FEOGA), seraient financées par la section Garantie du FEOGA, qui nest pas un fonds structurel.
· Les programmes dinitiative communautaires (PIC) dont le nombre actuel (13 initiatives ayant engendré plus de 400 programmes) est manifestement excessif seront réduit à trois :
la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale
le développement rural
la coopération transnationale pour des pratiques nouvelles de lutte contre les discriminations et inégalités de toute nature dans laccès au marché du travail.
5 % des ressources des Fonds structurels seront alloués à ces trois initiatives communautaires (contre 9 % actuellement pour 13 initiatives).
Sur la base des propositions de règlement de la Commission vont sengager des négociations au cours desquelles le Gouvernement français devra faire valoir les intérêts des régions françaises, particulièrement de celles qui bénéficieront dun mécanisme de transition. Il devra veiller à ce que la lutte contre le chômage soit au centre des actions menées grâce aux fonds structurels et à ce que la nouvelle articulation des aides à la restructuration agricole ne soit pas préjudiciable aux zones rurales.
Ladoption définitive des propositions de la commission pourrait avoir lieu avant les prochaines élections européennes de juin 1999.
EXAMEN EN COMMISSION
Lors de sa réunion du 14 octobre 1998, la commission a entendu Mme Dominique Voynet, ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement, sur les crédits de son ministère pour 1999.
Mme Dominique Voynet, ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement, a fait valoir que le projet de budget de son ministère pour 1999 traduisait la mise en uvre de trois priorités : la consolidation de laction menée en faveur de laménagement du territoire, une ambition au service dune exigence citoyenne pour lenvironnement et la naissance dune fiscalité écologique moderne et efficace.
Les crédits consacrés à laménagement du territoire confirment la rupture, amorcée en 1998, avec la décroissance des moyens budgétaires observée au cours des années précédentes. Ceux-ci sélèveront à 1,8 milliard de francs, montant équivalent à celui voté pour 1998, lannée 1998 ayant bénéficié de crédits en augmentation de 6,06 %.
Cette consolidation budgétaire marque limportance pour le Gouvernement dun aménagement durable du territoire, au moment où un projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire est présenté au Parlement, où les prochains contrats de plan Etat-régions (CPER) sont préparés et où les fonds structurels communautaires doivent être révisés.
Parallèlement, conformément aux décisions du Comité interministériel daménagement et de développement du territoire du 15 décembre 1997, la ministre a déclaré avoir engagé une révision des politiques demploi du fonds national daménagement et de développement du territoire (FNADT) et des primes daménagement du territoire (PAT) pour rendre ces instruments plus efficaces et davantage au service dun développement durable des territoires. Le FNADT participera de manière plus forte aux contrats de plan (il y contribue actuellement pour 40 %) et soutiendra lémergence des pays et des agglomérations et, dune manière générale, l intercollectivité .
Après lexposé du rapporteur pour avis, qui a présenté les grandes lignes de son rapport, M. André Lajoinie, Président, a déploré la faible consommation des crédits de la PAT et des fonds structurels européens ainsi que les retards dans le versement des aides européennes imputables, selon les propos de Mme Monica Wulf-Mathies, membre de la Commission européenne, à ladministration française.
Mme Marie-Françoise Perol-Dumont a noté, quaprès celui de 1998 qui avait marqué un effort de rattrapage nécessaire après la baisse des années antérieures le budget de laménagement du territoire pour 1999 était un budget de reconduction. Elle a estimé quune lecture pessimiste de cette situation était évidemment possible, qui témoignerait dune certaine déception face à cette stabilité des crédits. Mais elle a également indiqué quune lecture plus positive du budget était possible si lon considère que les dotations prévues en 1999 pour le FNADT et pour la PAT tiennent compte de la faible consommation des crédits constatée lors des exercices précédents, que les moyens du ministère de laménagement du territoire ne sont pas les seuls moyens dintervention dans ce domaine et que 1999 sera une année de transition, au cours de laquelle devraient être adoptés le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire, une réforme des fonds structurels et enfin les contrats de plan Etat-régions. Elle a conclu que le budget de 1999 était un budget dattente, et que les parlementaires seront particulièrement attentifs aux budgets qui suivront ladoption du nouveau projet de loi dorientation.
M. Jean-Pierre Blazy a annoncé que la mission dinformation mise en place par la commission de la production et des échanges sur la politique aéroportuaire ferait des propositions sur les futurs schémas de services de transport prévus par le projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire.
M. Léonce Deprez a estimé que la non-consommation de crédits avait un caractère regrettable et même choquant. Il a observé que le budget pour 1999 aurait pu être loccasion de changements salutaires par la mise en uvre dune politique plus volontariste et plus efficace puisquil précède les deux échéances importantes que sont la signature des nouveaux contrats de plan Etat-régions et la réforme des fonds structurels. Il a souligné quil serait très utile de donner véritablement corps à la notion de pays.
M. Patrick Ollier a regretté que ne soit pas recherché un fonctionnement des instruments existants, tout particulièrement de ceux quavait prévus la loi Pasqua . Il a estimé que, si certains crédits nétaient effectivement pas consommés, cétait à cause de labsence de projets. Il a considéré quune modification de la loi Pasqua aurait été préférable au dépôt dun nouveau texte, car cela aurait permis déviter de retarder la mise en place des pays. Il a regretté que les crédits du fonds de gestion de lespace rural (FGER), qui ont connu dans le passé déjà de nombreuses vicissitudes soient consacrés dans lavenir, et ce, selon la loi dorientation agricole, au financement des contrats territoriaux dexploitation. La disparition de ce fonds est choquante, car il finance des opérations que beaucoup souhaitent maintenir. Il eût été utile pour le FGER de mettre en place un compte daffectation spéciale, comme cela est dailleurs prévu pour la TGAP. Abordant les problèmes spécifiques des zones de montagne, il a souhaité être rassuré sur lexistence des commissaires à laménagement des massifs et sur la mise en place des schémas interrégionaux de massifs. Il a souhaité savoir si une affectation prioritaire de crédits au bénéfice des zones de revitalisation rurale était envisagée. Il sest déclaré enfin très inquiet sur la possibilité de nos territoires ruraux de continuer à bénéficier des fonds structurels européens.
M. Patrick Rimbert a insisté sur labsence, en France, en matière daménagement du territoire, dune logique de projet ; il a estimé que ladministration elle-même témoignait dune vision souvent très étroite et quelle navait pas de culture de projets. Il a indiqué ensuite quun taux deffort de plus en plus élevé était exigé en matière de lutte contre les pollutions de la part de groupes modestes de la population, qui ne sont pas concernés par les dispositions de lutte contre lexclusion mais dont les revenus sont trop faibles pour faire face à laugmentation des coûts des services publics dans les domaine de leau et des déchets. Après avoir estimé que la gestion des flux de pollution devait saccompagner dactions de restauration de qualité des milieux, il a déploré que lon finance aujourdhui une politique daménagement du territoire au travers des crédits du fonds national de développement des adductions deau (FNDAE). Il a demandé enfin que les moyens de la prime à laménagement du territoire (PAT) servent à financer prioritairement les plus petits projets.
M. François Brottes a abordé la question de la présence de services publics en milieu rural. Il a demandé à la ministre si un fonds de soutien à La Poste en milieu rural trouverait bien place dans les nouveaux contrats de plan Etat-régions. Sagissant des questions denvironnement, il a souligné la nécessité de maintenir des contraintes fortes et par conséquent ne pas rejeter la notion prescripteur-payeur.
M. Jean Besson a donné lexemple de la commune dont il est le maire, pour illustrer les problèmes daménagement du territoire. Les divers services publics y ont disparu successivement, ce qui donne aux personnes concernées un fort sentiment dinjustice. Il a demandé à la ministre de préciser sa définition de laménagement du territoire ainsi que des moyens budgétaires pour y parvenir. Il a demandé également quel avenir était réservé aux schémas départementaux dorganisation et damélioration des services publics et regretté que de nombreuses dispositions de la loi Pasqua ne soient pas appliquées.
En réponse aux intervenants, la ministre a apporté les précisions suivantes :
le montant des crédits du projet de budget de laménagement du territoire pour 1999 est identique à celui du budget 1998, réserve parlementaire exclue et il ny aurait que des avantages à la reconduction de cette réserve ; ce budget est un budget de reconduction des crédits, mais il est difficile de demander des crédits supplémentaires lorsque ceux-ci ne sont pas consommés et que lon est en année de transition ;
sagissant des crédits de fonctionnement, leur hausse sexplique par labandon du schéma programmé de réduction des emplois arrêté par le ministère de finances. Alors que les effectifs du personnel étaient de 120 en 1994, ils ont constamment diminué ces dernières années mais resteront stables en 1999 aussi bien à la DATAR (113 personnes) que dans les bureaux à létranger. Un renforcement de ces effectifs devra être recherché lannée prochaine ;
en ce qui concerne la PAT, linsuffisante consommation des crédits est très regrettable. Au 30 septembre 1998, elle nétait que de 27,3 % en autorisations de programme et 47 % en crédits de paiement, ce qui conduit à des reports importants dune année sur lautre. Cette situation impose daméliorer les conditions de gestion de la PAT et de réviser ses conditions dutilisation, notamment de louvrir plus fortement au secteur tertiaire, et de permettre son obtention dans le cadre de projets entraînant un nombre de créations demplois moindre quaujourdhui. La PAT devrait encourager des projets de territoires conçus en intercollectivité ;
en ce qui concerne le FNADT, il y a effectivement une tendance au saupoudrage des crédits ; une approche plus interministérielle et faisant plus de place à l intercollectivité serait souhaitable ;
au total, pour lensemble des instruments financiers de laménagement du territoire, il est difficile davoir une approche qualitative de leur impact effectif sur le territoire. Il y a une absence de moyens permettant de gérer au jour le jour les crédits délégués au préfet, et notamment de savoir à quel moment ces crédits sont utilisés ; son action visera à affiner la gestion de ces crédits ;
en ce qui concerne les fonds structurels, dont limportance est au moins aussi grande que celle de la PAC, il est nécessaire de les défendre fortement au niveau communautaire ;
sagissant des contrats de plan Etat-régions (CPER), le taux de délégation aux préfets des crédits était de 66,06 % fin 1997 pour un taux théorique de 66,6 %, mais le taux dengagement des crédits nétait en moyenne que de 59,78 % ; les crédits programmés pour 1998, dont le taux théorique devrait être de 83,3 %, seront supérieurs à ce taux théorique si lon exclut le ministère de léquipement (mais autour de 80 % dans le cas contraire). Il y a une forte demande des présidents de régions pour ne pas subir les pressions de lEtat tendant à faire cofinancer par les collectivités territoriales des projets qui sont pourtant de la seule responsabilité de lEtat. Les prochains CPER comprendront un volet régional dont le chef de file sera le président de région qui devra collecter les projets émanant des territoires, et un volet territorial qui permettra une contractualisation entre lEtat et des territoires porteurs de projets ; une évaluation du CPER devra être effectuée à mi-parcours car il est fort probable quun grand nombre de projets ne seront pas prêts au 1er janvier 2000. Il est impensable quil y ait un nouveau report de la date de conclusion des CPER, car il est nécessaire quil ny ait pas de décalage entre les projets nationaux et les projets européens ;
lexpérimentation des pays a été lancée conformément aux dispositions de la LOADT ; cette loi a permis le lancement dinitiatives de pays déjà largement abouties ; le délai de deux ans nécessaire à la mise en place de projets de pays là où ils nexistaient pas, na rien de scandaleux. Il est nécessaire de faire remonter des projets de terrain suffisamment aboutis ; or, à montant de financement égal, il y a une plus grande difficulté à élaborer plusieurs projets de développement rural par rapport à un seul projet dautoroute ou duniversité. Il est nécessaire davancer vers une culture de projets et donc daccompagner leur élaboration en mettant en place des agents de développement local. La nouvelle organisation du territoire fondée sur les pays et les agglomérations nécessitera du temps pour sa mise en place ; il est donc difficile dévaluer aujourdhui le coût de cette réforme ;
le FGER a été utilisé par les agriculteurs pour les agriculteurs ; il est donc souhaitable de créer un fonds de gestion des milieux naturels plus axé sur le développement rural et les milieux naturels ;
il ny a pas de remise en cause de lexistence des commissariats à laménagement des massifs dont les effectifs restent inchangés mais à un niveau faible et qui ont un domaine dintervention immense, ce qui limite leurs possibilités dintervention ; les schémas interrégionaux de massifs ne sont pas menacés ;
le coût des exonérations fiscales des zones de revitalisation rurale (ZRR) sélève à 840 millions de francs, alors que leur impact territorial est modeste, ce qui devra conduire à en revoir le dispositif ;
il est très difficile de mener une politique daménagement du territoire alors quon demande au secteur public dêtre plus concurrentiel et à lEtat de réduire ses effectifs ; il est possible de remédier à certains problèmes par linnovation mais il est difficile dintervenir en aval de la stratégie des grandes entreprises nationales ;
il convient de réfléchir à une mise en réseaux des villes et à un véritable maillage territorial.
Conformément aux conclusions de M. Félix Leyzour, rapporteur pour avis, la commission a émis un avis favorable à ladoption des crédits de laménagement du territoire et de lenvironnement : I. aménagement du territoire pour 1999.
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