
N° 1116
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME IX
ÉDUCATION NATIONALE, RECHERCHE et TECHNOLOGIE
RECHERCHE et TECHNOLOGIE
PAR M. DANIEL CHEVALLIER,
Député.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
Voir le numéro : 1111 (annexe 19)
La commission de la production et des échanges est composée de : M. André Lajoinie, président ; MM. Jean-Paul Charié, Jean-Pierre Defontaine, Pierre Ducout, Jean Proriol, vice-présidents ; MM. Léonce Deprez, Christian Jacob, Daniel Paul, Patrick Rimbert, secrétaires ; MM. Jean-Pierre Abelin, Jean-Claude Abrioux, Stéphane Alaize, Damien Alary, André Angot, François Asensi, Jean-Marie Aubron, Pierre Aubry, Jean Auclair, Jean-Pierre Balduyck, Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, MM. Christian Bataille, Jean Besson, Gilbert Biessy, Claude Billard, Claude Birraux, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Franck Borotra, Christian Bourquin, Mme Danièle Bousquet, MM. François Brottes, Marcel Cabiddu, Alain Cacheux, Dominique Caillaud, André Capet, Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet, Jean Charroppin, Philippe Chaulet, Jean-Claude Chazal, Daniel Chevallier, Pierre Cohen, Alain Cousin, Yves Coussain, Jean-Michel Couve, Jean-Claude Daniel, Marc-Philippe Daubresse, Philippe Decaudin, Jacques Desallangre, Eric Doligé, François Dosé, Jean-Pierre Dufau, Marc Dumoulin, Dominique Dupilet, Philippe Duron, Jean-Claude Etienne, Laurent Fabius, Alain Fabre-Pujol, Albert Facon, Alain Ferry, Jean-Jacques Filleul, Jacques Fleury, Nicolas Forissier, Roland Francisci, Claude Gaillard, Robert Galley, Claude Gatignol, André Godin, Alain Gouriou, Joël Goyheneix, Michel Grégoire, Gérard Grignon, Hubert Grimault, Lucien Guichon, Gérard Hamel, Patrick Herr, Claude Hoarau, Robert Honde, Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, MM. Aimé Kergueris, Jean Launay, Thierry Lazaro, Patrick Lemasle, Jean-Claude Lemoine, Jacques Le Nay, Jean-Claude Lenoir, Arnaud Lepercq, René Leroux, Roger Lestas, Alain Le Vern, Félix Leyzour, Michel Liebgott, Lionnel Luca, Jean-Michel Marchand, Daniel Marcovitch, Alfred Marie-Jeanne, Alain Marleix, Daniel Marsin, Philippe Martin, Jacques Masdeu-Arus, Roger Meï, Roland Metzinger, Pierre Micaux, Yvon Montané, Gabriel Montcharmont, Jean-Marie Morisset, Bernard Nayral, Jean-Paul Nunzi, Patrick Ollier, Joseph Parrenin, Paul Patriarche, François Patriat, Germinal Peiro, Jacques Pélissard, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Annette Peulvast-Bergeal, MM. Serge Poignant, Bernard Pons, Jacques Rebillard, Jean-Luc Reitzer, Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, Mme Michèle Rivasi, MM. Jean Roatta, André Santini, Joël Sarlot, Mme Odile Saugues, MM. François Sauvadet, Bernard Schreiner, Jean-Claude Thomas, Léon Vachet, Daniel Vachez, François Vannson, Michel Vaxès, Michel Vergnier, Alain Veyret, Gérard Voisin, Roland Vuillaume.
I
NTRODUCTION 5
I. LES MOYENS DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE 8
A. PRÉSENTATION DU BUDGET CIVIL DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT (BCRD) 8
1. Un effort en faveur des laboratoires publics de recherche 8
2. Développement des relations entre la recherche publique et les PME-PMI 9
B. LEMPLOI 10
1. Recrutement 10
2. La mobilité des chercheurs publics 11
3. La formation 11
a) Le système et le montant des allocations de recherche 11
b) Bilan de lapplication des conventions industrielles de formation pour la recherche (CIFRE) 13
c) Bilan de lapplication des conventions de recherche pour techniciens supérieurs (CORTECHS) 13
C. LES MOYENS DES LABORATOIRES 13
1. Les organismes de recherche 14
a) Poursuite de la réorganisation des structures 14
b) Les moyens financiers 15
2. Recherche spatiale 22
a) Le Centre national détudes spatiales (CNES) 22
b) LAgence spatiale européenne (ESA) 23
3. Les Très Grands Équipements (TGE) 23
II. LE SOUTIEN À LINNOVATION TECHNOLOGIQUE 25
A. DES MOYENS ACCRUS 25
1. Les moyens structurels 25
a ) LAgence pour la diffusion de linformation scientifique et technologique (lADIT) 25
b) LAgence nationale de la valorisation de la recherche (lANVAR) 26
2. Les outils incitatifs 28
a) Le fonds de la recherche et de la technologie (FRT) 28
b) Le crédit dimpôt-recherche (CIR) 28
3. Les perspectives 33
B. UNE NOUVELLE POLITIQUE DE RECHERCHE 34
1. Sur le plan national, une tendance au dialogue 34
a) Développement des politiques de diffusion de linformation scientifique 34
b) Le nécessaire débat sur lenjeu des choix scientifiques et technologiques 35
2. La politique européenne 37
C. LA NÉCESSAIRE GARANTIE DE LA PROPRIETÉ INTELLECTUELLE 39
1. Etat de la propriété intellectuelle dans le cadre de lOMC 39
2. Etat des dépôts de brevets en France 40
EXAMEN EN COMMISSION 43
MESDAMES, MESSIEURS,
Lévolution moyenne des dépenses pour le budget de la recherche pour 1999 est de 2,3%.
Le taux dinflation actuel est de 1%.
Dix budgets ont été classés prioritaires et bénéficient donc dune augmentation supérieure à 2,3%.
Le budget civil de la Recherche et de la Technologie augmente lui de 1,6%. On peut donc dire de lui :
l quil nest pas prioritaire
l quil organise la recherche à moyens quasiment constants (ceci est encore plus vrai quand on examine de près sa structure ).
Certes lurgence est à la lutte contre le chômage, à la bataille pour lemploi avec la nécessité dobtenir des résultats rapides pour répondre à lattente dun grand nombre de nos concitoyens. Bien sûr nous partageons ces priorités mais est-il nécessaire de rappeler ici -ce que tout le monde sait bien par ailleurs- que cest la recherche daujourdhui qui crée les emplois de demain, que ce sont les performances de nos avancées technologiques qui nous permettront de répondre aux concurrences européennes et surtout mondiales ?
Il est cependant nécessaire de souligner pour bien cadrer les choses que pour la deuxième année consécutive le budget de la recherche connaît une hausse, que pour la deuxième année consécutive ce budget saccompagne de créations demplois (100 emplois de chercheurs dont 98 dans les établissements publics à caractère scientifique et technologique - EPST) ce qui tranche avec les baisses des années 1995, 1996 et 1997 véritables années grisaille pour notre Recherche. Tous les analystes objectifs ont pu mesurer le retard accumulé pendant ces trois années mais notre recherche mérite mieux que ces petits coups de pouce qui sont loin de combler ce retard.
La question qui peut se poser est la suivante : peut-on accepter et se satisfaire dune vitesse de croisière pour les crédits de la recherche et de la technologie ?
Les croisières aboutissent forcément à un certain endormissement et à des réveils parfois brutaux. Personne ici ne souhaite imaginer un beau navire, une belle croisière, un bel iceberg...
Nous savons le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie trop averti dans le domaine de la Recherche pour envisager un tel scénario, mais nous souhaitons construire un paquebot véritable briseur de glace et diceberg qui nous permettra denvisager des lendemains encore plus sereins.
Pour la Recherche, il faut sortir du cercle infernal, bien connu par ailleurs, qui lie toute restructuration ou réorganisation à une stagnation ou à une diminution des moyens financiers. Chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs, techniciens, sont prêts à tous les efforts imposés par des contraintes évolutives pour peu que cette perspective soit nettement affirmée et effectivement concrétisée.
Ceci dit, et mes appréciations positives ne prendront que plus de relief, je pense quen maintenant le budget de la recherche au 5ème rang mondial avec un montant représentant 2,3 % de son PIB, le ministre de léducation nationale de la recherche et de la technologie fait acte de volontarisme, ceci est incontestable car il est utile de préciser que les établissements publics à caractère industriel et commercial - EPIC pourront utilement renforcer leurs moyens financiers en émargeant au Fonds National de la Science qui connaît une très grande augmentation (+14,3% en DO+AP) pour arriver à 500 millions de francs. Bien sûr il sera indispensable de préciser auprès des utilisateurs potentiels, le mode demploi de ce Fonds. Tout comme il est important de souligner les choix qui permettront de rendre à la recherche universitaire son rôle et sa place. Ce budget marque aussi une volonté de favoriser le secteur de la technologie. (augmentation du Fonds de la Recherche technologique afin de donner à notre pays une plus grande capacité à induire une augmentation de dépôts de brevets internationaux et de créations dentreprises stables de haute technologie). Nous en débattrons plus en détail encore à loccasion du projet de loi portant sur lessaimage et linnovation.
Pour lespace, le budget du centre national détudes spatiales - CNES est en voie de redressement, de convalescence, mais cest un budget sur lequel nous sommes attentifs vu les enjeux et le rôle de notre pays au plan européen et mondial.
En ce qui concerne le dispositif daccueil des post doctorants dans les entreprises ou certains établissements publics de recherche, nous sommes très favorables à sa reconduction, mais nous aurions aimé être en possession dun premier bilan afin de rendre le dispositif encore plus efficace. Nous pensons que cela est possible.
Enfin nous pensons nécessaire et indispensable damplifier les actions de diffusion de la culture scientifique. Il faut permettre à nos concitoyens dêtre de plus en plus partie prenante dans les grands choix, les décisions et les orientations futures de la Recherche. Cela est possible aussi soit par une diffusion améliorée des connaissances scientifiques (et ce depuis lécole) soit par lorganisation de débats publics avec les chercheurs.
Sans vouloir mettre nos chercheurs dans la rue (pour la bonne cause), offrons leur la possibilité de débattre, de dialoguer avec nos concitoyens qui sont de plus en plus demandeurs en la matière. Dans le contexte actuel peut-être serait-il opportun de réfléchir à une prise en compte dans la carrière des chercheurs du temps passé à la diffusion des connaissances scientifiques auprès du grand public ?
A propos de ce dialogue il est possible de se référer à la première Conférence de concitoyens sur les biotechnologies même si dans la forme elle peut souffrir quelque critique. Mais elle aura au moins eu le mérite dexister et de démonter quen France lon pouvait débattre utilement des dossiers sensibles.
En définitive, si nous comprenons lutilité de restructuration de notre outil de recherche (mise en place dun conseil national de la Science) nous pensons aussi que cette phase franchie, il sera nécessaire de replacer très rapidement notre budget parmi les budgets prioritaires de la Nation. Peut-être que beaucoup de ministères voudront marquer leur entrée dans le troisième millénaire en position prioritaire, en pôle position , pour nous cest une nécessité.
I. LES MOYENS DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE
Le BCRD pour 1999 sélève à 53 915 millions de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement (DO+DP), soit une progression de 1,6 % par rapport à la loi de finances initiale de 1998 et à 22 796 millions de francs en autorisations de programmes (AP), soit une progression de 2,4 %.
Pour la deuxième année consécutive, le projet de BCRD connaît une augmentation en francs constants, après trois années de baisse.
Tout en renforçant le soutien de lÉtat aux établissements publics dont le rôle est central en matière de recherche fondamentale, le projet de budget pour 1999 vise surtout à donner de réelles incitations à linnovation technologique.
Les subventions de lÉtat aux organismes de recherche progressent de 2,2 % en dépenses ordinaires et crédits de paiement (DO+CP)
41 033 millions de francs et de 0,9 % en AP (13 851 millions de francs).
100 emplois de chercheurs et 50 emplois dITA (ingénieurs, techniciens et administratifs) sont créés et principalement affectés au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à linstitut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Ces emplois sajoutent aux flux naturels de renouvellement des personnels des établissement et permettent un accroissement du renouvellement des équipes de recherche.
Par ailleurs, les dotations de soutien des programmes des laboratoires, sinscrivent en hausse de 7,95 % pour les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), traduisant la volonté du Gouvernement daméliorer les moyens de fonctionnement des unités.
Dans ce cadre, les subventions prévues en faveur du CNRS sélèvent à 13 939 millions de francs en DO+CP soit une progression de 1,6 % par rapport à 1998, celles de linstitut national de recherche agronomique (INRA) à 3 501 millions de francs (+2,2 %) celles de lINSERM à 2 648 millions de francs (+3,3 %) et celles de linstitut national de recherche en informatique et automatique (INRIA) à 494 millions de francs (+ 2,8 %).
En outre, le nouveau Fonds national de la Science, destiné à promouvoir des actions concertées incitatives entre laboratoires publics, est doté de 500 millions de francs. Il a pour objet de développer des recherches dans des secteurs prioritaires en coopération entre les différentes équipes. Il est notamment orienté vers les sciences de la vie, et soutient les travaux sur les génomes et les biomolécules.
Leffort est également soutenu en faveur de la recherche universitaire (2 430 millions de francs en DO+CP, soit +2,9 %) et de la formation par la recherche (1 750 millions de francs). Les divers dispositifs existant placent la France au tout premier rang des pays scientifiques, avec des taux de docteurs par habitants comparables à ceux des États-Unis, de lAllemagne ou de la Grande-Bretagne. Le dispositif daccueil des post doctorants dans les entreprises ou certains établissements publics de recherche, mis en place par la loi de finances pour 1998, est par ailleurs reconduit.
Les crédits de la recherche ont été déterminés dans la perspective tracée par les assises de linnovation du 12 mai 1998, qui est de favoriser la transformation de la science et de la technologie en croissance et en emplois par une plus grande cohésion des actions engagées et une valorisation accrue de la recherche publique
Des moyens nouveaux sont dégagés pour appuyer les projets de recherche développement des entreprises et mieux associer les laboratoires publics à cette démarche.
Les dotations de la recherche industrielle et de lANVAR, le Fonds de la Recherche et de la Technologie (FRT), ainsi que les subventions inscrites au profit du secteur aéronautique civil sétablissent à 5 356 millions de francs en autorisation de programme soit une progression de 2,2 %.
Enfin, sajoute à ces crédits la contribution française au programme de recherche communautaire (PCRD) pour un montant de 3,5 milliards de francs, qui bénéficie largement aux industriels et aux établissements publics nationaux, ainsi que le crédit dimpôt-recherche dont il est prévu dans le cadre de la loi de finances pour 1999 une reconduction pour 5 ans. Par ailleurs, en complément des dispositions mises en uvre dans le cadre du projet de loi de finances sont prévues plusieurs mesures destinées à favoriser lessaimage des chercheurs hors des laboratoires publics et la mise en place de fonds damorçage destinés à favoriser la création de nouvelles entreprises à forte valeur ajoutée.
En France, la capacité des organismes publics de recherche et des entreprises à offrir des emplois aux jeunes docteurs constitue un enjeu majeur pour le renouvellement des talents et le développement du niveau dexcellence de la communauté scientifique nationale.
En outre le vieillissement important de la population des chercheurs publics qui va aboutir à des flux massifs de départs à le retraite à partir de 2003 saccompagne dune arrivée sur le marché du travail dun flux annuel de 10 000 à 11 000 docteurs.
Or, le nombre de docteurs en attente dun emploi durable demeure encore élevé.
Une politique volontariste de créations demplois dans les organismes publics de recherche doit donc demeurer une priorité. En ce sens, un nouveau dispositif de soutien à lemploi scientifique a été mis en place.
En 1998, 600 emplois ont été crées, dont 400 emplois de chercheurs dans des établissement publics à caractère scientifique et technologique. Les universités ont bénéficié, quant à elles, de 1800 créations demplois denseignants-chercheurs. Par ailleurs, un crédit de 50 millions de francs a permis de financer linsertion des post doctorants dans les entreprises et les EPIC relevant du ministère.
Pour 1999, il est prévu la création de 100 emplois de chercheurs dans les organismes ; un crédit équivalent à lemploi de 1500 attachés temporaires denseignement et de recherche (ATER) sera ouvert au bénéfice des universités.
Parallèlement, le ministère chargé de lenseignement supérieur et de la recherche a pris des dispositions pour améliorer les débouchés des docteurs formés dans les universités notamment au moyen de la politique des allocations de recherche. Un rééquilibrage a été effectué au profit des disciplines qui assurent le plus efficacement linsertion professionnelle de leurs docteurs (sciences juridiques et économiques, sciences pour lingénieur). En outre, à lintérieur dun même secteur, la politique suivie incite fortement les responsables de DEA à se soucier de linsertion professionnelle des docteurs. En effet, les allocations pour perte demploi versées aux anciens allocataires sont prises en considération lors du calcul du nombre dallocataires de recherche nouveaux quils peuvent recruter.
Il est proposé de reconduire en 1999 la mesure de 50 millions de francs adoptée en 1998 pour laccueil des post doctorants en milieu innovant.
Ces mesures sont complétées par des initiatives, comme les Doctoriales , séminaires qui proposent aux jeunes doctorants des formations tournées vers la connaissance des entreprises et les pratiques industrielles. Les crédits alloués aux Doctoriales sont passés de 6 millions de francs en 1997 à 8 millions de francs en 1998.
Peut-être serait-il nécessaire dinclure dans les formations DEA un module sur la vie de lentreprise, sa création, sa structure afin dintégrer lapprentissage dans une formation parfois trop éloignée du monde professionnel.
Afin de favoriser la mobilité des chercheurs, le projet de loi sur lessaimage en préparation modifiant la loi de 1982 sur la recherche vise à faciliter la participation des chercheurs à lentreprise, par apport de travail ou par création dentreprise, tout en garantissant leur sécurité juridique.
En ce qui concerne la mobilité des chercheurs vers lUniversité, en 1999 cent postes de professeurs et maîtres de conférence, uniquement réservés à la mobilité des chercheurs des EPST et des EPIC, seront crées comme en 1998.
Compte tenu de la réponse qui lui a été fournie sur cette question et de son insuffisance par rapport aux éléments dinformation communiqués en 1998, le rapporteur nest pas en mesure de traiter correctement cet aspect pourtant essentiel du budget de la recherche.
Pour permettre à des étudiants titulaires dun diplôme détudes approfondies (DEA) de préparer un doctorat dans des conditions satisfaisantes, lÉtat a crée en 1976 un système dallocation de recherche couvrant lensemble des disciplines. Ce système a, depuis lors, été renforcé en volume (le flux annuel passant de 1500 en 1981 à 3800 en 1993), en durée (par extension progressive de 2 à 3 ans), et en niveau de rémunération (7400 francs par mois depuis 1991). Parallèlement a été créé en 1989 un dispositif particulier pour inciter les élèves des écoles normales supérieures à poursuivre une formation à et par la recherche, ainsi quune initiation à lenseignement supérieur. Le nombre dallocations pour moniteurs normaliens était de 378 en 1997.
Les allocations de recherche ont été dans un premier temps financées pour partie par le budget de lenseignement supérieur et pour partie par le budget de la recherche. A partir de 1994, lensemble des financements relatifs aux allocations de recherche ont été inscrits au chapitre 43-80 (section recherche) tandis que les allocations pour moniteurs normaliens, les monitorats dinitiation à lenseignement supérieur continuant de relever du chapitre 43-50 (section enseignement supérieur).
Les crédits destinés aux allocations de recherche sur le chapitre 43-80 sont passés de 1 349 millions de francs en 1997 à 1 379 millions de francs en 1998. Ils ont permis de financer les nouveaux flux annuels dallocataires et les charges entraînées par les flux des années antérieures (en nombre dallocataires et en nombre de prolongations, pour six mois ou pour un an, du contrat de deux ans initial).
Ils ont par ailleurs permis de faire face à la charge croissante (62,5 millions de francs en 1997) des allocations pour perte demploi réservées aux anciens allocataires qui ne trouvent pas de travail au terme de leur contrat. Dans une perspective dharmonisation des procédures daides à la formation par la recherche, le poids des procédures spécifiques a été diminué afin daccroître la cohésion du dispositif.
Afin de permettre à un nombre plus important détudiants daccéder à la formation par la recherche, le flux annuel des allocations a été rehaussé de 3 400 à 3 700 à la rentrée 1997, porté à 3 800 en 1998 et sera maintenu à ce niveau en 1999.
Les 100 allocations de recherche supplémentaires de 1998 seront attribuées aux sciences de lhomme et de la société afin de lutter contre lévaporation en cours de thèse, constatée dans ces secteurs disciplinaires dont les docteurs ont une insertion professionnelle satisfaisante. Par ailleurs une part significative des allocations sera affectée aux écoles doctorales qui en assureront la répartition entre les DEA qui leur sont rattachés.
Laugmentation du flux annuel nécessite un ajustement de la dotation qui passera à 1 429 millions de francs en 1999.
Compte tenu de la réponse qui lui a été fournie sur cette question et de son insuffisance par rapport aux éléments dinformation communiqués en 1998, le rapporteur nest pas en mesure de traiter correctement cet aspect pourtant essentiel du budget de la recherche.
Sinspirant de la procédure des conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE), le technicien supérieur CORTECHS (diplômé dun institut universitaire de technologie ou dune section de technicien supérieur dun lycée technique) est embauché par une entreprise dans le cadre dun projet innovant (le plus souvent en contrat à durée indéterminée). Le suivi scientifique est assuré par un centre de compétence (lycée, IUT, école dingénieurs, laboratoire universitaire).
450 conventions ont été signées en 1996.
Lentreprise reçoit une subvention forfaitaire de 70 000 francs qui représente environ la moitié du coût salarial du technicien, charges sociales comprises, pour un salaire brut annuel de 93 000 francs.
La procédure CORTECHS est particulièrement bien adaptée aux demandes des PME. Elle favorise dans le même temps linsertion professionnelle des techniciens supérieurs et lamélioration des relations de travail entre les entreprises et les institutions denseignement et de recherche.
Principaux moteurs de la recherche en France les grands organismes demandent une attention particulière. Leur organisation, leur coordination, la direction donnée à leurs actions, leurs moyens financiers : autant de sujets auxquels il est temps de donner une nouvelle inflexion.
La réorganisation des organismes de recherche entamée par M. Claude Allègre lannée dernière se poursuit .
De nouvelles procédures proposées par le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie affirment la volonté de débureaucratiser la communauté scientifique.
Au sein même des organismes, il sagit dalléger et de clarifier les structures, de rééquilibrer la balance présidence-direction. Une charte devrait servir de base pour favoriser la coordination et les groupements, notamment dans les sciences du vivant et en sciences humaines.
En outre, il est important daccélérer le rythme des départs à la retraite et de favoriser la mobilité individuelle pour augmenter les crédits des laboratoires plutôt que les frais de personnel qui concernent 80% des dépenses.
De plus, le système de gestion des organismes de recherche reste trop rigide pour permettre de régler certains déséquilibres dans le budget.
Enfin, entre les différentes structures de recherche, le ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie propose détablir les priorités scientifiques et technologiques du pays en confrontant les opinions des différents acteurs.
Seront associés à cet échange permanent lAcadémie des sciences, qui aura la charge dun rapport bi-annuel sur létat de la recherche, le Comité stratégique pour lenseignement supérieur et la recherche, le Comité interministériel de la recherche scientifique et technique, les opinions émises dans des forums mobilisant les meilleurs scientifiques et un tout nouveau conseil national de la science
Le Conseil national de la science, composé dune vingtaine de personnalités du monde scientifique et de représentants du monde économique, aura la charge de conseiller le gouvernement sur les orientations de la politique de recherche et de technologie.
Concrètement, pour les organismes de recherche, la procédure sera assurée par létablissement dune politique contractuelle -sur quatre ans- avec les organismes de recherche.
Si cette volonté de réorganisation permet denvisager des améliorations du fonctionnement et des possibilités offertes aux organismes de recherche, il nen reste pas moins que les moyens financiers provenant de lÉtat restent insuffisants.
Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
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|
|
|
|
CNRS
|
LFI 1998
|
LFI 1999
|
Évolution
|
|
|
|
en valeur
|
en %
|
Effectifs
|
· Chercheurs
|
11683
|
11733
|
50
|
0,4%
|
· ITA
|
14594
|
14610
|
|
0,1%
|
· Total
|
26277
|
26343
|
|
0,3%
|
Dotations budgétaires (en millions de francs)
|
Dépenses ordinaires (titre III)
|
11194
|
11400
|
206
|
1,8%
|
Dépenses en capital (titre IV)
|
|
|
|
|
· Autorisations de programme
|
2477
|
2499
|
21
|
0,9%
|
· Crédits de paiement
|
2527
|
2537
|
10
|
0,4%
|
Dotations globales :
|
|
|
|
|
DO + AP
|
13672
|
13899
|
227
|
1,7%
|
DO + CP
|
13721
|
13938
|
217
|
1,6%
|
Source : ministère de lÉducation nationale de la recherche et de la technologie
|
En 1999, les moyens nouveaux (50 emplois de chercheurs, 16 emplois dingénieurs et techniciens), combinés au taux de départs naturels ou en mobilité, devraient permettre à létablissement dassurer, en dépit dune pyramide des âges défavorable (et qui se traduit par une insuffisance du nombre des départs en retraite), un flux de recrutement statutaire de jeunes chercheurs et de jeunes ITA correspondant à un taux de 3 % des effectifs présents, susceptible dassurer à terme le renouvellement des générations.
Le CNRS va être engagé dans une réforme structurelle sappuyant sur les décisions arrêtées par le Comité interministériel de la recherche scientifique et technique lors de sa réunion du 15 juillet 1998.
Cette réforme devrait être lamorce dune réforme des autres organismes de recherche et particulièrement des EPST dont les statuts seront révisés parallèlement.
Cette démarche sappuie sur les principes de rajeunissement, programmation, qualité, mobilité, créativité et innovation. Enfin, la valorisation de la recherche et le transfert technologique seront des éléments importants des contrats conclus par le CNRS avec ses partenaires.
Il semble en tous cas que lobjectif dallégement et de simplification des structures et des procédures ne puisse avoir quune incidence favorable au plan budgétaire et financier.
LInstitut national de recherche Agronomique(INRA )
|
|
|
|
|
I N R A
|
LFI 1998
|
LFI 1999
|
Évolution
|
|
|
|
en valeur
|
en %
|
Effectifs
|
· Chercheurs
|
1 784
|
1 789
|
5
|
0,3
|
· ITA
|
6 731
|
6 740
|
9
|
0,1
|
· Total
|
8 515
|
8 529
|
14
|
0,2
|
Dotations budgétaires (en millions de francs)
|
Dépenses ordinaires (titre III)
|
2 911
|
2 980
|
68
|
2,4
|
Dépenses en capital (titre IV)
|
|
|
|
|
· Autorisations de programme
|
507
|
518
|
10
|
2,1
|
· Crédits de paiement
|
513
|
520
|
7
|
1,4
|
Dotations globales :
|
|
|
|
|
DO + AP
|
3 419
|
3 498
|
79
|
2,3
|
DO + CP
|
3 424
|
3 500
|
75
|
2,2
|
Source : ministère de lÉducation nationale de la recherche et de la technologie
|
Les principales orientations de lINRA visent à mobiliser ses compétences autour de thèmes qui correspondent aujourdhui à des attentes fortes de notre société : lenvironnement, laménagement et la préservation de lespace rural, lorientation vers une agriculture durable, la nutrition humaine dans ses multiples composantes (sécurité, qualité, santé), la santé et le bien-être animal..., tout en produisant les connaissances scientifiques qui sont nécessaires au développement dactivités créatrices demploi, en particulier dans lagro-alimentaire, lenvironnement et tous les domaines des technologies du vivant. Les recherches sont organisées autour de six grands thèmes : environnement, végétal et produits végétaux, animal et produits animaux, systèmes de production, nutrition et sécurité alimentaire, économie et société.
LInstitut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
|
|
|
|
|
I N S E R M
|
LFI 1998
|
LFI 1999
|
Évolution
|
|
|
|
en valeur
|
en %
|
Effectifs
|
· Chercheurs
|
2 165
|
2 202
|
37
|
1,7
|
· ITA
|
2 795
|
2 806
|
11
|
0,4
|
· Total
|
4 960
|
5 008
|
48
|
1,0
|
Dotations budgétaires (en millions de francs)
|
Dépenses ordinaires (titre III)
|
1 960
|
2 023
|
62
|
3,2
|
Dépenses en capital (titre IV)
|
|
|
|
|
· Autorisations de programme
|
594
|
620
|
25
|
4,3
|
· Crédits de paiement
|
602
|
624
|
21
|
3,6
|
Dotations globales :
|
|
|
|
|
DO + AP
|
2 555
|
2 643
|
88
|
3,5
|
DO + CP
|
2 563
|
2 647
|
84
|
3,3
|
Source : ministère de lÉducation nationale de la recherche et de la technologie
|
Il est placé sous la double tutelle du ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie et du secrétariat dEtat à la santé. Ses effectifs qui sont de 4 960 personnes (chercheurs et ITA) pour cette année 1998 doivent passer à 5 008 personnes pour lannée 1999 ; soit une augmentation de 1 %.
La politique de lINSERM pour 1999 vise à garantir la qualité de la recherche, à développer la recherche médicale finalisée; et, en santé, en sappuyant sur la recherche fondamentale, à soutenir certains domaines de recherche, à développer des activités de veille et à organiser le transfert.
LINSERM poursuivra une politique douverture vers les EPST, les universités et les hôpitaux et adaptera ses structures en favorisant le développement des instituts fédératifs de recherche (IFR) et la mobilité des équipes.
LInstitut national de recherche en informatique et automatique (INRIA)
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I N R I A
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LFI 1998
|
LFI 1999
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Évolution
|
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|
en valeur
|
en %
|
Effectifs
|
· Chercheurs
|
341
|
346
|
5
|
1,5
|
· ITA
|
396
|
401
|
5
|
1,3
|
· Total
|
737
|
747
|
10
|
1,4
|
Dotations budgétaires (en millions de francs)
|
Dépenses ordinaires (titre III)
|
321
|
331
|
10
|
3,2
|
Dépenses en capital (titre IV)
|
|
|
|
|
· Autorisations de programme
|
163
|
164
|
0,8
|
0,5
|
· Crédits de paiement
|
158
|
161
|
3,1
|
2,0
|
Dotations globales :
|
|
|
|
|
DO + AP
|
485
|
496
|
11
|
2,3
|
DO + CP
|
480
|
493
|
13
|
2,8
|
Source : ministère de lÉducation nationale de la recherche et de la technologie
|
LINRIA, organisme jeune, entièrement dédié au secteur de pointe que constituent les technologies de linformation a engrangé de récents succès tels que le pilotage aux côtés du MIT du W3C (World Wide Web Consortium), ou des réalisations pionnières en matière de vérification de protocoles de commerce électronique (en partenariat avec Bull), ou de logiciels embarqués (en partenariat avec Dassault). Dans ce dernier cas, il sagissait de prévenir le retour de bogues tels que celui qui était à lorigine de léchec dAriane 5.
En 1999, lINRIA continuera daccomplir ses missions de recherche en accentuant son action dans deux domaines : le transfert technologique et le rapprochement avec les universités. Lannée 1998 aura permis une relance décisive des activités de transfert de linstitut, avec la création de la société INRIA-Transfert et du fonds I-Source. Dès 1998, trois ou quatre sociétés innovantes verront le jour grâce à ces dispositifs, pleinement intégrés dans la politique dinnovation mise en place par le ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie (MENRT). Une dizaine de sociétés pourraient voir le jour en 1999.
Le Gouvernement engage lINRIA à intensifier ses relations avec les universités. Elles sont déjà nombreuses, notamment à travers le fort investissement des chercheurs de linstitut dans les formations doctorales, ou par louverture à lensemble de la communauté nationale de recherche en informatique et mathématiques appliquées dun programme de bourses post doctorales et dun appel doffre dactions incitatives innovantes et ciblées. Le Ministère de lenseignement supérieur, de la recherche et de la technologie engage lINRIA à former des unités mixtes dans le cadre des contrats pluriannuels des universités. Après Rennes et Nancy, ce mouvement touchera le site Rhône-Alpes de lINRIA en 1999.
La direction de lINRIA mène une politique énergique en faveur de la mobilité temporaire ou définitive des chercheurs, soit en direction des sociétés privées, et en particulier celles issues des travaux de recherche menés à lInstitut, soit en direction des universités. Elle assure également un renouvellement régulier de ses thèmes de recherche, grâce à une organisation souple en projets de petite taille, souvent dirigés par de jeunes chercheurs.
Le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)
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CIRAD
|
LFI 1998
|
LFI 1999
|
Évolution
|
|
|
|
en valeur
|
en %
|
Effectifs
|
· Chercheurs
|
902
|
904
|
2
|
0,2
|
· ITA
|
908
|
908
|
0
|
0,0
|
· Total
|
1 810
|
1 812
|
2
|
0,1
|
Dotations budgétaires (en millions de francs)
|
Dépenses ordinaires (titre III)
|
560
|
572
|
12
|
2,1
|
Dépenses en capital (titre IV)
|
|
|
|
|
· Autorisations de programme
|
145
|
145
|
0,0
|
0,0
|
· Crédits de paiement
|
143
|
145
|
1,4
|
1,0
|
Dotations globales :
|
|
|
|
|
DO + AP
|
705
|
717
|
12
|
1,7
|
DO + CP
|
704
|
717
|
13
|
1,9
|
Source : ministère de lÉducation nationale de la recherche et de la technologie
|
Le CIRAD se propose en 1999 de mettre laccent sur six domaines jugés essentiels. Deux dentre eux faisaient déjà lobjet en 1998 dune attention particulière : agronomie (entendue dans ses composantes dagriculture durable) et biotechnologies. Les quatre autres (sciences sociales, transformation, protection des cultures et modélisation) conduiront à prendre en compte, pour les deux premiers, des éléments essentiels au fonctionnement des filières de production et de valorisation tropicale, et, pour les deux autres, de développer et de valider les connaissances et les acquis les plus récents obtenus par le CIRAD seul ou avec ses partenaires.
LInstitut français pour lexploitation de la mer (IFREMER)
Le budget de lIFREMER pour 1999 se présente comme suit : en dépenses ordinaires, la dotation sélève à 513,9 millions de francs, soit une progression de 3,1 % par rapport à 1998.
En matière dinvestissement, la dotation 1999 sélève à 405,4 millions de francs, soit 297,4 millions de francs au titre du soutien de programme et 108 millions de francs au titre des autres autorisations de programme.
En crédits de paiement, la dotation 1999 sélève à 435 millions de francs.
En 1999, les mesures demplois en faveur de lIFREMER se traduisent par une création de 17 emplois de cadres et trois transformations demplois de non cadres.
Les effectifs de lIFREMER sélèveront en 1999 à 715 cadres et 613 non cadres.
LIFREMER a pour finalité de mener des recherches qui sinscrivent dans la perspective dune gestion rationnelle des ressources et de lenvironnement marin.
LInstitut français de recherche scientifique pour le développement (ORSTOM)
|
|
|
|
|
ORSTOM
|
LFI 1998
|
LFI 1999
|
Évolution
|
|
|
|
en valeur
|
en %
|
Effectifs
|
· Chercheurs
|
823
|
830
|
7*
|
0,9%
|
· ITA
|
786
|
797
|
11
|
1,4%
|
· Total
|
1609
|
1627
|
18
|
1,1%
|
Dotations budgétaires (en millions de francs)
|
Dépenses ordinaires (titre III)
|
849
|
868
|
19,5
|
2,3%
|
Dépenses en capital (titre IV)
|
|
|
|
|
· Autorisations de programme
|
182
|
183
|
0,2
|
0,1%
|
· Crédits de paiement
|
182
|
183
|
1,6
|
0,9%
|
Dotations globales :
|
|
|
|
|
DO + AP
|
1032
|
1051
|
19,7
|
1,9%
|
DO + CP
|
1031
|
1052
|
21,2
|
2,1%
|
* affectation de 6 emplois de la réserve 1998 ; 1 création nette au PLF 1999.
Source : ministère de lÉducation nationale de la recherche et de la technologie
|
Crée en 1943, lORSTOM est depuis 1984 un établissement public à caractère scientifique et technologique placé sous la tutelle conjointe du ministre de léducation nationale, de la recherche et de la technologie et du secrétaire dEtat chargé de la coopération.
En 1999, le budget du CNES devrait sélever en crédits de paiement et dépenses ordinaires à 9 135 millions de francs, soit une progression de 0,8 % (+70 millions de francs) par rapport aux chiffres de 1998 (9065 millions de francs).
En 1998 et 1999, le niveau des effectifs du CNES devrait, en principe, être très proche de celui de 1997 soit 2471 personnes, parmi lesquelles environ 65 % dingénieurs et cadres. Ce maintien à niveau des effectifs permet partiellement un renouvellement indispensable des moyens du CNES, assuré aujourdhui par la conduite des politiques de gestion de pyramide des âges et daménagement du temps de travail auxquelles sont dues, pour lessentiel, les 105 embauches réalisées en 1997.
Les orientations budgétaires pour 1999 sont avant tout guidées par la volonté de promouvoir les programmes innovants et tournés vers les applications, et celle de répondre aux engagements pris dans le cadre de lAgence spatiale européenne (ESA).
Dans le cadre des programmes, le ministère chargé de lespace donne ainsi une priorité particulière à lamélioration de la performance Ariane 5, au soutien des développements et des innovations dans le domaine des télécommunications et de la navigation par satellites, aux nouvelles générations de satellites dobservation de la terre, aux micro-satellites, aux missions scientifiques et notamment à létude dune mission de retour déchantillon martien. Il veille de plus à conserver un bon niveau de recherche et technologie afin de garder à ce domaine un niveau dexcellence.
Compte tenu de la réponse qui lui a été fournie sur cette question et de son insuffisance par rapport aux éléments dinformation communiqués en 1998, le rapporteur nest pas en mesure de traiter correctement cet aspect pourtant essentiel du budget de la recherche.
Les très grands équipements (TGE) scientifiques constituent un enjeu en matière de compétitivité internationale.
Ils correspondent à un certain nombre dinstallations lourdes gérées au sein dorganismes internationaux, et peuvent comporter le financement de dépenses de personnels lorsquil sagit de sociétés civiles. Parmi les TGE, on peut citer linstallation européenne de rayonnement synchrotron, LURE à Orsay, le laboratoire Léon Brillouin à Saclay, le télescope Canada France Hawaï...
Le financement de ces équipements fait lobjet dune programmation pluriannuelle, en concertation avec lensemble des autres partenaires. Le CNRS apporte chaque année sa contribution soit par le versement de subventions à des sociétés internationales, soit par dotation attribuée aux laboratoires exploitant ces équipements.
La programmation a connu ces dernières années une forte inflexion à la baisse. Le CNRS notamment, dont le projet de budget primitif pour 1999 connaît une nouvelle baisse de 10 % du poste TGE, ne sera plus en mesure dassurer le financement de toutes les participations dont il a la charge en cette matière.
En effet, le projet de loi de finances pour 1999, prévoit une dotation hors personnel de 2,5 milliards de francs en autorisations de programme, en augmentation de 21 millions par rapport à lannée 1998. Mais cet accroissement comporte en réalité les crédits nécessaires à la prise en charge par le CNRS du programme Ocean Drilling Program (ODP), dont la responsabilité incombait jusquen 1998 à lIFREMER. La dotation correspondante, telle quindiquée par le ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie est de 11,8 millions de francs TTC. De ce fait, toutes choses égales par ailleurs, laccroissement des crédits sur le titre VI nest que de 9,47 millions de francs TTC.
Ainsi les crédits du titre VI disponibles au CNRS (hors taxe) sont en diminution de 0,4 % en 1999, bien quaffichés en hausse de 0,9 %.
II. LE SOUTIEN À LINNOVATION TECHNOLOGIQUE
La dotation allouée en 1999 à lADIT sur le budget du ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie sélève à 4 millions de francs en dépenses ordinaires.
Une dotation dun montant équivalent sera allouée par le ministère des affaires étrangères.
LADIT ne prévoit pas, en 1999, de recrutements sur les crédits du BCRD.
Il convient de rappeler que lAgence a procédé en 1997 à trois recrutements sur ses ressources propres. Elle prévoit de recruter également sur ressources propres deux autres personnes en 1998.
En 1999, lADIT orientera ses efforts plus particulièrement vers le développement de moyens et doutils permettant une diffusion élargie des informations provenant des ambassades à létranger. Elle cherchera également à optimiser davantage le traitement dinformations par la mise en oeuvre dune plate-forme logiciel de traitement dinformations.
LADIT intensifiera la diffusion de linformation vers les PME. Cette diffusion concerne linformation en provenance des ambassades ainsi que linformation que lAgence produit elle-même (lettres et périodiques de veilles, études prospectives).
Afin de mieux pénétrer les tissus des PME, lADIT développera et optimisera son site INTERNET et poursuivra le développement des programmes régionaux dintelligence économique.
En 1999, les informations en provenance des ambassades et le contenu des périodiques de lADIT (Technologies internationales, Vigies, Technologies France) figureront sur les site INTERNET de lAgence, soit plus de 60 000 pages dinformations qui seront désormais à la disposition des utilisateurs français.
Plusieurs moteurs de recherche évolués seront mis à la disposition des utilisateurs, en particulier le moteur CYRANO développé par lADIT. Ces moteurs permettront un accès au langage naturel. A noter également lutilisation du Technology push - envoi ciblé dinformations.
En matière daction régionale, lADIT poursuivra des programmes pilote dintelligence économique aux côtés de diverses instances régionales. Ces programmes ont pour but de sensibiliser les petites et moyennes entreprises (PMI) à la veille technologique, économique et stratégique, ainsi quaux échanges internationaux.
Dans le cadre de la plate-forme de traitement logiciel de linformation mise en oeuvre au second semestre 1998, lADIT développera un programme articulé autour de trois axes majeurs :
Un axe veille stratégique mondiale ayant pour objectif didentifier et de suivre les évolutions et les développements, sur le plan mondial, dans le domaine du traitement de linformation.
Il sagira de réaliser un inventaire des moyens et outils existant dans le monde ainsi que de mettre en place une surveillance active des principaux centres de compétence publics et privés internationaux ;
Un axe évolution et développement qui a pour finalité de tester et danalyser les solutions disponibles en France et dans le monde, de concevoir les systèmes futurs et de procéder aux adaptations et aux développements nécessaires à la constitution dune base informatique standard ;
Un axe expérimentation et transmission de savoir-faire destiné à valider la base informatique réalisée en vue de mettre cette dernière à la disposition des grands acteurs économiques français que sont les ministères et les grands groupes industriels.
Le budget alloué en 1999 à lANVAR sélève à 931,2 millions de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement (DO+CP).
En dépenses ordinaires, la dotation sélève à 257,70 millions de francs.
En crédits de paiement, la dotation est de 673,5 millions de francs. Elle sélève en autorisations de programme à 800 millions de francs.
En 1999, les effectifs de lANVAR resteront au même niveau quen 1998, soit 365 personnes (196 cadres et 169 non cadres). Sur ce personnel, 3 sont affectés au programme EUREKA.
Le rôle que le Gouvernement entend faire jouer à lANVAR en 1999 sinscrit dans le droit fil des conclusions des Assises de linnovation.
LANVAR doit sengager dans une action de rénovation du système daide et daccompagnement de projet. Cette rénovation repose sur une action de modernisation et de simplification.
Dans le cadre de la modernisation du système daide, lANVAR propose désormais un type de soutien unique. Il sagit dune aide à linnovation qui permet daccompagner les PME, les laboratoires et les créateurs dentreprises innovantes de façon globale, à toutes les étapes de leur démarche (création, transfert, études, recherches de partenaires, préparation du lancement industriel, etc...) en distinguant la phase de faisabilité et la phase de développement.
LAgence devra se rapprocher davantage des PME en région tant au niveau de ses structures que de ses modes de décision.
Désormais, la grande majorité des décisions daides (de lordre de 97 %) sera prise directement par les délégués régionaux.
LANVAR devra souvrir sur les innovations de service et, à cet effet, elle élargira son champ dactions autour de deux axes :
Les nouveaux services sappuyant fortement sur les technologies de linformation et de la communication, dune part, et les technologies organisationnelles daccompagnement de projet, dautre part.
En outre, lobjectif de laction de lANVAR dans le domaine du recrutement sera renforcé. Un objectif de 1000 recrutements a été fixé, laccent étant porté plus particulièrement sur lembauche de docteurs.
Le rôle de lANVAR en ce qui concerne la procédure relative aux fonds communs de placement saccroît. LAgence est désormais responsable de la qualification des entreprises innovantes désireuses de recourir à cette procédure.
Le fonds de la recherche et de la technologie (FRT) est avec la ligne budgétaire Sciences du vivant un des deux instruments incitatifs dont dispose le ministère chargé de la recherche pour développer un partenariat entre la recherche privée et la recherche publique. Le FRT a un effet démultiplicateur, puisquil finance de 30 % à 50 % de lassiette des projets de recherche. En outre, le FRT joue un rôle essentiel dans le développement du partenariat entre la recherche publique et les collectivités territoriales dans le cadre de la politique daménagement du territoire.
Le dispositif du crédit impôt-recherche sera maintenu et étendu à partir de 1999. Ses règles seront simplifiées et rendues plus attractives pour les entreprises qui accroissent leur effort de recherche et développement, au premier rang desquelles se trouvent les PME. Les actions dincitation à lemploi scientifique dans les entreprises, ou par lintermédiaire de fonds communs de placement dans linnovation, seront maintenues et assouplies également. Des moyens exceptionnels permettront aux organismes publics de recherche et aux établissements denseignement supérieur de simpliquer dans la constitution de fonds de capital-amorçage, destinés à financer la création dentreprises à partir de résultats de recherche.
* le système du CIR
Le Gouvernement entend procéder à certaines modifications du crédit dimpôt-recherche afin de le rendre plus performant et plus incitatif.
Cest la raison pour laquelle, le Gouvernement va proposer des conditions damélioration du crédit dimpôt-recherche pour lui permettre de continuer datteindre ses objectifs de soutien au développement technologique des entreprises et daide à leur compétitivité.
Pour stabiliser cette mesure et lui donner une plus grande lisibilité, il est envisagé de la reconduire pour une durée de cinq ans.
Les entreprises ne peuvent entrer dans le dispositif du crédit dimpôt-recherche que lannée de leur création ou lannée au cours de laquelle elles réalisent leurs premières dépenses de recherche. La loi a prévu également la possibilité doption en début des périodes triennales de reconduction du dispositif, pour les entreprises qui faisaient de la recherche sans la déclarer au titre du crédit dimpôt-recherche. Ce système doption restreint inutilement les possibilités de première entrée dans le cycle.
Par ailleurs, le crédit dimpôt-recherche étant calculé sur laccroissement des dépenses de recherche, un système de crédit dimpôt négatif intervient en cas de baisse des dépenses de recherche. Deux cas de figure se présentent alors, soit lentreprise quitte le système avec limpossibilité dy revenir, soit elle accumule des crédits dimpôt négatif. En cas de diminution des dépenses de recherche sous leffet dune conjoncture économique défavorable, les crédits négatifs atténuent voire annulent leffet incitatif du crédit dimpôt-recherche.
Aussi, pour aider les entreprises au moment où la reprise économique leur permet denvisager des investissements de recherche, il est prévu dautoriser les entreprises sorties du dispositif à opter de nouveau pour le crédit dimpôt-recherche. Parallèlement, dans un souci déquité, il est proposé dannuler une partie des crédits dimpôt négatif contractés par les entreprises restées dans le dispositif.
Jusquà lannée 1994, la restitution des crédits dimpôt était immédiate pendant deux ans pour toutes les entreprises nouvelles définies à larticle 44 sexies du code général des impôts. Depuis, du fait de la loi dorientation du 4 février 1995 pour laménagement et le développement du territoire, seules les entreprises qui se créent dans les territoires ruraux de développement prioritaire (TRDP) ou dans les zones daménagement du territoire classées pour les projets industriels (ZAT) peuvent désormais bénéficier de cette exonération, et par voie de conséquence de la restitution immédiate de leur crédit dimpôt-recherche. Or, cette condition sapplique rarement aux entreprises nouvelles de hautes technologies, qui choisissent leur lieu dimplantation en fonction de la proximité de pôles technologiques reconnus, et non en fonction dun avantage fiscal minime. Cest pourquoi, le retour à la situation antérieure apparaît plus adapté.
Les entreprises ont un besoin constant de fonds de roulement. Lorsquelles réalisent des pertes et ne peuvent imputer leur éventuel crédit dimpôt, elles doivent attendre quatre années pour en obtenir le remboursement. Pour les aider efficacement, il paraît souhaitable de reconnaître ce crédit dimpôt comme une créance de lÉtat, et de permettre aux entreprises de la mobiliser auprès dun organisme financier.
Par ailleurs, il a été constaté que les entreprises ne coopèrent pas suffisamment avec des organismes de recherche publics, les établissements denseignement supérieur et de façon plus générale avec le personnel de haut niveau susceptible de leur apporter létat des dernières connaissances dans un domaine spécifique, de les aider dans la maîtrise des nouvelles technologies et de les faire bénéficier de leur capacité danalyse et de synthèse.
Pour favoriser cette démarche, il est proposé que ces services dans lesquels est organisée la recherche publique et les docteurs exerçant leur activité dans ces établissements bénéficient dun agrément automatique au titre de la procédure du crédit dimpôt-recherche, sans examen ou demande préalable.
Depuis lexercice 1995, le taux forfaitaire de prise en compte des dépenses de fonctionnement dans lassiette du crédit dimpôt-recherche a été modulé en fonction de la localisation du personnel de recherche (100 % ; 65 % ou 75 %).
Le bilan effectué sur lÎle-de-France montre que cette disposition nouvelle na pas eu leffet incitatif souhaité : les entreprises franciliennes ne sont pas allées sinstaller dans des régions plus favorables fiscalement. Par ailleurs, les entreprises technologiques en création ne semblent pas avoir été incitées à sinstaller dans les zones daménagement du territoire afin de bénéficier, dune part, du taux préférentiel pour les dépenses de fonctionnement, et dautre part, de lexonération fiscale pour les entreprises nouvelles.
Cette situation est due au fait que la population du crédit dimpôt-recherche est composée à 90 % par des PME/PMI, bien intégrées dans leur région, qui ont généralement procédé à un recrutement local de leurs salariés. On trouve parmi ceux-ci, les chefs de projets et les techniciens de recherche qui ont acquis leur qualification au sein dun laboratoire voisin ou de lentreprise, et autour desquels la recherche-développement sest organisée.
Une délocalisation aurait nécessité, pour un avantage fiscal minime, une mobilité géographique de ces personnels, indispensable à la performance technique de lentreprise et qui représentent la mémoire scientifique de leur société.
Pour aider efficacement les entreprises, il serait préférable de revenir à la situation antérieure (taux uniforme sur le territoire national à 75 %).
Les entreprises interrogées sur le crédit-dimpôt-recherche mettent en avant le problème des contrôles auxquels elles sont soumises. Actuellement, la procédure de contrôle est telle que ladministration fiscale remet parfois en cause un dossier sur ses aspects techniques sans faire appel aux compétences des experts scientifiques du ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie. Les contentieux avec les entreprises sont nombreux.
Pour donner une plus grande sécurité juridique aux entreprises, il est proposé dharmoniser la législation initiale du crédit dimpôt-recherche (1983) avec celle relative au rescrit fiscal (1997) ou de demander lavis du ministère chargé de la recherche toutes les fois où lappréciation du caractère scientifique et technique du dossier présenté par lentreprise le nécessite.
Un des objectifs de la mesure était de permettre la diffusion de la recherche dans lensemble du tissu industriel, et non pas dans certains secteurs sélectionnés.
Le CIR est en augmentation, dans les secteurs de matériel électronique, de précision, dingénieries et de transports, alors que dans les secteurs du textile, habillement, chaussures, bois, ameublement, à la métallurgie ou aux constructions mécaniques et aéronautiques il est en nette diminution.
En 1997, 7167 entreprises ont souscrit une déclaration de crédit dimpôt au titre de lannée 1996. Parmi celles-ci, 3662 ont déclaré un crédit positif pour un montant cumulé de 2967 millions de francs.
Les entreprises de moins de 50 millions de chiffre daffaires réalisent 7 % des dépenses globales de recherche-développement et obtiennent 23 % des crédits dimpôt consentis au niveau national. Les entreprises dont le chiffre daffaires est compris entre 50 et 500 millions de francs représentent 17 % des dépenses et 29 % du crédit dimpôt-recherche. Enfin, les entreprises de plus de 500 millions de francs de chiffre daffaires totalisent 76 % des frais de recherche, mais ne bénéficient que de 48 % du crédit dimpôt.
Lexamen de la répartition du crédit dimpôt-recherche accordé, par rapport à leffort de recherche des entreprises selon leurs effectifs conduit aux mêmes conclusions : le dispositif du crédit dimpôt-recherche est particulièrement favorable aux petites entreprises, susceptibles dune plus forte croissance de leur effort de recherche sans être affectées par le plafonnement du crédit dimpôt-recherche.
POPULATION DU C.I.R.
|
Nombre dentreprises
|
R&D effectuée
|
CIR perçu
|
Petites entreprises (moins de 20 personnes)
|
32 %
|
4 %
|
12 %
|
Entreprises moyennes (20 à 500 personnes)
|
58 %
|
24 %
|
42 %
|
Grandes entreprises (plus de 500 personnes)
|
10 %
|
72 %
|
46 %
|
TOTAL
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
Le crédit dimpôt-recherche constitue une incitation en faveur de lembauche de chercheurs et de techniciens. Cest par ces embauches que les entreprises bénéficiaires du crédit dimpôt-recherche accroissent leur effort de recherche : la masse salariale correspondante a augmenté de 13 % pour les entreprises bénéficiaires, alors quelle a diminué de 5 % pour les autres.
* Bilan du crédit dimpôt-recherche
Le crédit dimpôt-recherche apparaît comme une mesure fiscale dordre général qui contribue à promouvoir une recherche compétitive et concourt à offrir un environnement stable à linnovation technologique des entreprises françaises.
Cest un dispositif qui présente un caractère général et non discriminatoire, il sapplique en effet à toutes les entreprises industrielles, commerciales et agricoles soumises à limpôt et lensemble des dépenses de recherche est pris en compte. Lattribution de lallégement fiscal est de droit, sur simple déclaration, sans quaucun examen particulier, ni aucun accord préalable ne soit requis.
Du point de vue des entreprises, le crédit dimpôt-recherche fonctionne comme un apport en trésorerie. Il est neutre du point de vue des choix techniques et permet à lentreprise de rester maîtresse de son projet, y compris de lintensité technologique de son développement, mais il oriente les entreprises vers la mise en uvre dune activité technologique rentable en insistant sur limportance pour elles de lemploi scientifique.
Le crédit dimpôt a un effet dentraînement tout à fait significatif sur le système de recherche industrielle français. Pour les entreprises, le crédit dimpôt-recherche est souvent le premier révélateur de leur engagement dans une activité de recherche et de développement. Elles réalisent ensuite une activité de recherche permanente et contribuent ainsi à la transformation de la recherche industrielle.
En définitive, le crédit dimpôt-recherche atteint donc les objectifs fixés lors de sa mise en place (simplicité, efficacité, développement de la recherche et développement dans les PME). Cela faisait partie des objectifs de départ du législateur, parvenir à une configuration de la recherche française plus ancrée sur les secteurs compétitifs. Il est de ce fait particulièrement bien perçu des entreprises.
Le crédit dimpôt-recherche joue indiscutablement un rôle important pour permettre aux entreprises les plus dynamiques de maintenir, malgré un contexte difficile, un effort très significatif de leur recherche-développement.
Des études menées en 1995 et 1998 par des cabinets de consultants extérieurs ont confirmé le fait que le crédit dimpôt-recherche était bien accepté, compris et utilisé au mieux par les entreprises. Elles considèrent, en outre, quil est un soutien financier non négligeable à leur effort de recherche-développement.
Un projet de loi devrait être déposé en début de lannée 1999.
Il portera sur lessaimage des personnels de recherche vers les entreprises, sur le couplage entre recherche publique et entreprises et sur diverses dispositions concernant la recherche publique.
Les personnels de recherche seront autorisés à participer en tant quassocié, administrateur ou dirigeant à la création dune entreprise qui valorise leurs travaux pendant une durée de six ans, en étant mis à la disposition de lentreprise ou plaçés en position de détachement.
Les personnels de recherche seront autorisés à apporter leurs concours scientifique à une entreprise qui valorise leurs travaux et à participer à son capital dans la limite de 15 %, tout en continuant à travailler dans le service public.
Ils pourront également être membres du conseil dadministration dune entreprise. Les conditions de cette participation seront toutefois strictement encadrées afin déviter des prises illégales dintérêt.
Les procédures applicables aux établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) en matière de création de groupements, de filiale et de prises de participations seront allégées. Un régime dautorisation tacite sera instauré. Des décrets étendront ce régime aux groupements dintérêt public (GIP) crées par les universités et les organismes de recherche.
Les EPST pourront cotiser aux ASSEDIC et pourront créer des incubateurs afin de mettre à la disposition dentreprises des locaux et des moyens matériels et humains pour leur personnel contractuel. Cela facilitera la conclusion de contrats industriels à durées déterminées.
En outre, les universités pourront créer des services dactivités commerciales, avec des règles de gestion plus souples, afin dassurer des prestations de service et dexploiter des brevets.
Les lycées technologiques et professionnels quant à eux, pourront réaliser des prestations de service aux entreprises dans des conditions juridiques claires.
Des contrats pluriannuels seront instaurés entre lEtat et les EPST afin de fixer à ces derniers des objectifs en matière de recrutement de personnel et de transfert de technologie.
Les chercheurs et universitaires étrangers pourront participer aux organes compétents pour le recrutement des enseignants-chercheurs.
Enfin, léméritat sera étendu aux corps assimilables aux professeurs duniversité.
La diffusion de la culture scientifique et technique constitue un enjeu éducatif et culturel national pour les universités et les établissements de recherche.
Elle sarticule autour de la valorisation auprès du public du patrimoine scientifique mais aussi autour du rapprochement entre les travaux des laboratoires et les différents publics.
Le patrimoine scientifique se trouve dans les muséums, les universités et les laboratoires des grands établissements de recherche. Et, sil est indispensable de préserver les collections existantes il est aussi important de les utiliser de manière didactique pour le grand public.
Il sagit alors dassurer la qualité et lactualité de linformation scientifique, notamment en impliquant mieux les laboratoires et les chercheurs dans la diffusion des connaissances. Il sagit également dassurer la diffusion la plus large possible de la culture scientifique, en particulier auprès des jeunes et des publics défavorisés.
A cette fin, des centaines de débats et conférences sont organisées avec le concours de ceux qui élaborent la science. Le CNRS par exemple organise des rencontres annuelles Science et Citoyens pour les jeunes et le Muséum national dhistoire naturelle propose chaque jeudi à la Grande Galerie des conférences-débats sur des thèmes naturalistes.
En outre, créés par le ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie, les prix de la culture scientifique viennent chaque année récompenser, à lAcadémie des Sciences, les laboratoires et les chercheurs qui oeuvrent pour la diffusion des connaissances.
Concernant les moyens de diffusion de la culture scientifique, les muséums, les centres de culture scientifique et technique, les universités, les organismes de recherche mais aussi les médias ou les événements et manifestations autour du thème de la science constituent autant doutils efficace à développer.
De grandes opérations comme par exemple la semaine de la science qui succède à la science en fête , sont des dispositifs qui touchent un large public.
Lopération à destination du primaire La main à la pâte , initiée par Georges Charpark a amplifié loffre à destination des plus jeunes. Un accès sur Internet est disponible depuis cette année.
Lensemble des réalisations est valorisé lors des expositions régionales, régulièrement organisées avec succès. Depuis 1989, 107 expositions ont impliqué 60 000 jeunes, 15 000 établissements scolaires et 500 000 visiteurs.
Le développement des réseaux dinformation na pas donné pour autant au public le moyen de se situer par rapport aux choix scientifiques.
Un débat sur les enjeux des choix scientifiques et technologiques permettrait à la fois de rendre le citoyen moins méfiant à légard de la technologie mais surtout de lui permettre dintervenir directement et dexprimer les attentes qui lui sont propres.
Il sagit de combler un déficit de compréhension et dinformation mais aussi dexercice de la démocratie.
Lidée dinstaurer un dialogue entre la science et le citoyen sest déjà concrétisée avec la mise en place de lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), le comité consultatif national déthique pour les sciences de la vie et de la santé (suite à la loi Barnier), et les conférences régionales de santé.
Les conférences de consensus constituent également un outil de poids qui se développe de plus en plus.
Le concept de ces conférences a été développé, à lorigine, par le Teknologiradet, organisme qui joue auprès du parlement danois sensiblement le même rôle que lOffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, la Grande Bretagne et la Suisse, ont également expérimenté cette nouvelle forme de débat public.
Les responsables politiques demandent à un groupe de quinze à dix-huit citoyens, totalement profanes en la matière, de donner un avis après avoir, toutefois, reçu une information complète sur le sujet et sêtre confronté aux experts et aux représentants des divers intérêts en cause.
Le rôle de la presse est donc dans ce processus tout à fait déterminant, cest en effet grâce à elle que seront relayées dans le grand public les discussions, les interrogations mais aussi les controverses qui auront été initiées au cours de la conférence.
Loffice parlementaire dévaluation des choix scientifiques et technologiques a choisi de convoquer une conférence de citoyens à loccasion dune demande détude sur lutilisation des organismes génétiquement modifiés dans lagriculture et dans lalimentation. Cette conférence de consensus sest déroulée les 20 et 21 juin 1998.
Cette initiative marque une réelle volonté de consulter les citoyens sur les sujets les plus épineux : les organismes génétiquement modifiés en agriculture, létiquetage des aliments dérivés des biotechnologies, la thérapie génique, les risques pour la santé et lenvironnement liés à lutilisation des pesticides et engrais en agriculture ou aux déchets nucléaires, le sort des nouvelles technologies de linformation et leur application au niveau éducatif, commercial ou administratif.
La politique de la recherche de lUnion européenne est la plus importante des politiques internes , avec 4 % du budget communautaire, même si les montants qui lui sont consacrés restent faibles par rapport aux dépenses de la politique agricole (45 % du budget) et de la politique structurelle (37 %).
LEurope se révèle moins apte que dautres régions du monde à utiliser la forte corrélation qui existe entre la recherche, le développement technologique et linnovation, dune part, et la productivité, la croissance et la création demplois, dautre part. La France elle-même doit mieux intégrer la plus-value communautaire incontestable dans ce secteur.
Larticle 130 F du traité sur lUnion européenne dote la recherche européenne dun instrument original, le programme-cadre et lui assigne des objectifs généraux, à savoir renforcer les bases scientifiques et technologiques de lindustrie de la communauté, favoriser sa compétitivité et soutenir les autres politiques communautaires.
La procédure de mise en uvre passe par des appels doffre qui sont évalués par des experts scientifiques, choisis par la Commission. Cest sur la base de ces expertises que la Commission propose aux différents comités de programmes, composés des représentants des Etats-membres, la liste des projets qui seront finalement retenus. Les comités de programme se prononcent à la majorité qualifiée sur les propositions de la Commission. Généralement ces propositions, constituées dune liste globale de projets à soutenir, sont peu amendables.
Par ailleurs, à la demande de la France, la Commission sest engagée pour le Vème programme cadre à impliquer la communauté scientifique et industrielle dans le processus de mise en uvre des programmes, à accroître la transparence en matière dexpertise, à simplifier les procédures, en particulier à destination des PME et à sappuyer sur certaines organisations extérieures pour les bourses de mobilité par exemple.
Dun point de vue qualitatif, la participation française est constituée à parts égales entre entreprises et laboratoires. Bien que la recherche communautaire ne représente que 4% de la recherche européenne, elle a un effet incitatif fort et représente des ressources importantes pour les laboratoires publics (environ 500 millions de francs en 1996 pour le CNRS par exemple). Le montant des subventions communautaires qui revient par an en France (environ 2,5 milliards de francs) est sensiblement du même ordre de grandeur que les crédits incitatifs nationaux du ministère de léducation nationale, de la recherche et de la technologie et du ministère de lindustrie.
La recherche communautaire a permis la création de très nombreux partenariats entre la recherche publique et la recherche privée, doù découle un véritable maillage industrie/recherche au travers de lEurope.
Enfin le programme déchange de jeunes chercheurs entre les pays de lUnion contribue à la création dune culture de formation par la recherche européenne.
En termes quantitatifs, le retour pour la France est légèrement inférieur à sa contribution au budget communautaire.
En outre le programme communautaire de recherche et développement comporte certaines difficultés notamment au niveau de sa mise en uvre et de sa gestion.
A lheure actuelle, la Commission traite 25 000 propositions par an et environ un dossier sur trois est accepté. La procédure de sélection est de surcroît trop longue et manque de transparence. Enfin, quand une proposition est acceptée, un nouveau délai est nécessaire pour létablissement du contrat entre la Commission et les différents partenaires ( durée, montants financiers, modalités de valorisation des résultats...). En effet, entre la clôture des appels à propositions et le premier versement, il sécoule souvent plus dun an, ce qui est inacceptable.
Dune façon générale, pour tout le processus de mise en uvre des programmes, il faut dire que la diffusion de linformation est trop dispersée, trop confuse, trop aléatoire et gérée par un trop grand nombre de directions et de services au sein de la Commission.
Mais, la politique communautaire de recherche ne comprend pas la recherche appliquée , ce qui la distingue en particulier des projets Eurêka.
A linitiative de la France, les Européens (25 pays aujourdhui), ont crée en avril 1985 cet organisme, sorte de réseau ou de club qui met en relation des entreprises et des centres de recherche de différents pays cherchant à élaborer un projet commun à caractère innovant.
Eurêka na pas de budget et les participants doivent trouver des financements dans leur pays dorigine ou éventuellement obtenir des aides communautaires.
Il existe des passerelles entre Eurêka et le PCRD, mais la coordination devrait être améliorée.
Depuis sa création en 1985 jusquà la Conférence de Lisbonne (30 juin 1998), 1600 projets ont reçu le label Eurêka pour un montant de 117 milliards de francs. Lors de la XVIème conférence ministérielle qui sest tenue à Lisbonne le 30 juin 1998, 38 nouveaux projets à participation française ont officiellement obtenu le label Eurêka sur un total de 186 nouveaux projets. Le montant total des 38 nouveaux projets à participation française est de 1,9 milliard de francs, dont 975 millions pour le projet stratégique EURIMUS.
Le secteur le plus concerné est celui touchant aux technologies de linformation, et les entités les plus impliquées sont les PME.
LAccord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), parfois mieux connu sous son acronyme en anglais, accords TRIPS, couvre notamment les brevets, la protection des obtentions végétales, les schémas de configuration de circuits intégrés, les renseignements non divulgués dont les connaissances techniques et les données résultants dessais.
La direction des relations économiques extérieurs (DREE) du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie assure la coordination française pour le suivi de cet accord, en particulier les aspects strictement commerciaux.
En outre laccord ADPIC organise en son sein un organe de règlement des différends pouvant naître sur lapplication des obligations découlant dudit accord.
La brevetabilité du vivant sera au centre des prochaines discussions.
LAccord admet trois exceptions aux règles de base de la brevetabilité parmi lesquelles les inventions dangereuses pour la santé et la vie des personnes, des animaux et des végétaux ou susceptibles de porter atteinte à lenvironnement.
En ce qui concerne les logiciels et le commerce électronique, certains membres, dont les Etats-Unis, souhaitent louverture de discussions en 2000.
La contrefaçon constitue un fléau économique et social toujours aussi important en France. 70% des marques françaises sont copiés. Ce chiffre est la traduction logique du rôle prépondérant de lindustrie française du luxe dans le monde. En détenant plus de 50% de ce marché, nos marques sont naturellement les plus copiées.
On estime en outre à 300 000 le nombre demplois perdus en France du fait de la contrefaçon pour un coût voisin de 30 milliards de francs. Une entreprise industrielle de plus de 50 salariés sur cinq se déclare victime de la contrefaçon. Certain grands groupes industriels évaluent le coût de la défense de leurs marques à 3% voire 5% de leur chiffre daffaire. Cela représente léquivalent de leurs dépenses de recherche et de développement.
Les actions entreprises par les pouvoirs publics, souvent associés aux industriels et aux organisations professionnelles sont assurées dans le cadre du comité National Anti-Contrefaçon qui réunit lensemble des professionnels et des agents de lEtat impliqués dans la lutte anti-contrefaçon.
Les pouvoirs publics agissent au niveau international en envoyant des responsables contrefaçon dans les postes dexpansion économique mais aussi en collaborant avec la Belgique, le Japon et le Maroc. Ils tentent aussi délaborer des textes dans le sens dune plus grande sévérité du règlement de 1994 en négociation avec la Commission européenne.
Au niveau national, les pouvoirs publics mettent en place des actions de formation et de communication au niveau des agents de la Gendarmerie, des Douanes, et en sensibilisant les voyageurs. Quant aux actions répressives menées par la gendarmerie, la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), les douanes, la police judiciaire et le ministère de la justice, elles sont en très nette augmentation en 1997 par rapport à 1996.
Les dépôts dorigine nationale donnent une mesure de linventivité dun pays, les dépôts dorigine étrangère donnent, quant à eux, une mesure de lattractivité du marché pour les technologies étrangères.
En 1997, 112 496 brevets ont été déposés en France, par 18 725 déposants français et 93 771 déposants étrangers.
Dautre part, il est intéressant dobserver le nombre de demandes de brevets dinvention pour une protection en France par pays de résidence du déposant. Il sagit alors dune protection selon toutes les voies de dépôts ouvertes - nationale, européenne et internationale -, quil ne faut pas confondre avec le seule voie de dépôt nationale.
Par exemple alors que le nombre total de brevets déposés par des français pour une protection en France en 1997 est de 18 725, le nombre de brevets déposés par lINPI la même année est de 16 889.
Le système des brevets est très employé au Japon ( presque 400 000 demandes déposées chaque année) et, dans une moindre mesure, aux Etats-Unis ( plus de 250 000 demandes déposées chaque année). Les demandes de protection par brevet dans les autres pays se situent à un niveau nettement inférieur.
Les brevets demandés au Japon, en Corée, et aux États-Unis proviennent majoritairement de déposants nationaux (respectivement à hauteur de 86%, 61% et 54%). En revanche, dans les autres pays, la tendance est inverse et les brevets sont majoritairement demandés par des demandeurs étrangers. En particulier, seulement 18 % des brevets demandés pour une protection en France le sont par des déposants français.
La relative stagnation des dépôts de brevets dorigine française en France, entre 1991 et 1995, fait place depuis 1996 à une nette augmentation (+15,6 % entre 1995 et 1997). Toutefois, faute de données relatives aux autres pays pour la période 1996-1997, aucune comparaison internationale nest possible.
Les brevets pour une protection en France sont majoritairement demandés par des déposants américains (28%), français (18 %), allemands (16 %) et japonais (13 %).
Le constat de linsuffisance de la culture des entreprises françaises en matière de propriété industrielle a conduit le Gouvernement à établir un plan daction pour sensibiliser les petites et moyennes entreprises à ce problème.
Pour lessentiel il sagit des actions suivantes :
LInstitut national de la protection industrielle (INPI) a été chargé de lancer un appel à proposition dont le but est de susciter des initiatives en matière de sensibilisation et de promotion de la propriété industrielle ;
La poursuite de remises des trophées de linnovation au plan régional et national ;
La mise en place dun groupe de travail pour lélaboration dun guide dévaluation des dommages-intérêts en cas de contrefaçon ;
La réflexion sur les modalités dun système dassurance-litiges en matière de propriété industrielle ;
Le développement des formations en propriété industrielle dans les établissements denseignement supérieur (écoles dingénieurs et autres) ;
Le projet de mise au point, sur Internet, dune bourse des inventeurs pour favoriser les contacts entre les inventeurs indépendants et les industriels.
EXAMEN EN COMMISSION
Lors de sa réunion du mercredi 14 octobre 1998, la commission a examiné pour avis, les crédits de la recherche et de la technologie pour 1999.
M. Daniel Chevallier, rapporteur pour avis des crédits de la recherche et de la technologie, a regretté que le budget civil de recherche et de développement (BCRD) pour 1999 ne semble pas avoir un caractère prioritaire. Avec une augmentation de 1,6 %, il se situe en effet en-deçà des 2,3 % daugmentation moyenne des dépenses pour lannée 1999.
Le rapporteur pour avis a cependant observé que, pour la deuxième année consécutive, le BCRD augmentait, et ce dans un souci de création demplois de chercheurs et de techniciens. Il a fait remarquer quavec un taux de renouvellement de 3,1 % par an, ce budget se situe au-dessus du taux nécessaire au renouvellement du personnel de recherche, qui est de 3 %. En outre, afin de permettre à un nombre plus important détudiants daccéder à la formation par la recherche, le flux annuel des allocations, rehaussé de 3 700 à 3 800 entre 1997 et 1998, sera maintenu à 3 800 pour 1999.
Sagissant des moyens financiers des établissements scientifiques et techniques (EPST) et des établissements publics industriels et commerciaux (EPIC), le rapporteur a relevé quils sont relativement contrastés mais a approuvé leur augmentation globale de 0,7 % par rapport à lannée 1998.
Les dotations accordées à la recherche universitaire progressent de 2,9 % et la contribution française au programme communautaire de recherche et développement sélève à 3,5 milliards de francs.
Énonçant les principales mesures de ce budget, comme laide de 500 millions de francs à linsertion des jeunes docteurs, laugmentation de 51,8 % de la dotation au Fonds pour la recherche et la technologie (FRT) qui passe à 630 millions de francs en autorisations de programme et 670 millions en crédits de paiement, et laide au recrutement, le rapporteur a regretté quil ny ait pas encore de bilan effectué sur ces dispositions.
Sagissant des mesures nouvelles proposées dans le budget civil de recherche et de développement pour 1999, le rapporteur a souligné leffort entrepris concernant le nouveau Fonds national de la science, destiné à promouvoir des actions concertées entre laboratoires publics et doté de 500 millions de francs.
La création du Conseil national de la science, composé dune vingtaine de personnalités du monde scientifique et de représentants du monde économique, témoigne également de la volonté du Gouvernement de faire contribuer des acteurs extérieurs aux choix dorientation de la politique de recherche et de technologie.
Le rapporteur pour avis a soutenu également le ministre de lenseignement supérieur, de la recherche et de la technologie dans son programme de restructuration des organismes de recherche qui montre sa volonté de débureaucratiser la communauté scientifique.
Il a conclu son propos en espérant quà lavenir ce budget deviendrait prioritaire car cest avec la recherche daujourdhui quon crée les emplois de demain.
M. Pierre Cohen sest interrogé sur les orientations précises de la politique de recherche et notamment sur le Fonds national de la science. Il a également demandé des précisions sur les restructurations envisagées dans les organismes de recherche et notamment au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Tout en considérant la recherche publique comme le fondement de la recherche à moyen et long termes, il sest montré intéressé par la politique dinnovation qui tend à développer la recherche privée et donc à établir un équilibre entre recherche publique et recherche privée. Il a cependant souhaité quau cours de lannée qui vient, qui doit être lannée de la recherche, ait lieu un vrai débat, non seulement à travers le Conseil national de la science mais aussi avec les citoyens.
Conformément aux conclusions de son rapporteur pour avis, la commission a donné un avis favorable à ladoption des crédits de léducation nationale, recherche et technologie : III. Recherche et technologie pour 1999.
fpfp
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