
N° 1116
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME XI
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS et LOGEMENT
LOGEMENT et URBANISME
PAR M. ALAIN CACHEUX,
Député.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
Voir le numéro : 1111 (annexe 26)
La commission de la production et des échanges est composée de : M. André Lajoinie, président ; MM. Jean-Paul Charié, Jean-Pierre Defontaine, Pierre Ducout, Jean Proriol, vice-présidents ; MM. Léonce Deprez, Christian Jacob, Daniel Paul, Patrick Rimbert, secrétaires ; MM. Jean-Pierre Abelin, Jean-Claude Abrioux, Stéphane Alaize, Damien Alary, André Angot, François Asensi, Jean-Marie Aubron, Pierre Aubry, Jean Auclair, Jean-Pierre Balduyck, Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, MM. Christian Bataille, Jean Besson, Gilbert Biessy, Claude Billard, Claude Birraux, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Franck Borotra, Christian Bourquin, Mme Danièle Bousquet, MM. François Brottes, Marcel Cabiddu, Alain Cacheux, Dominique Caillaud, André Capet, Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet, Jean Charroppin, Philippe Chaulet, Jean-Claude Chazal, Daniel Chevallier, Pierre Cohen, Alain Cousin, Yves Coussain, Jean-Michel Couve, Jean-Claude Daniel, Marc-Philippe Daubresse, Philippe Decaudin, Jacques Desallangre, Eric Doligé, François Dosé, Jean-Pierre Dufau, Marc Dumoulin, Dominique Dupilet, Philippe Duron, Jean-Claude Etienne, Laurent Fabius, Alain Fabre-Pujol, Albert Facon, Alain Ferry, Jean-Jacques Filleul, Jacques Fleury, Nicolas Forissier, Roland Francisci, Claude Gaillard, Robert Galley, Claude Gatignol, André Godin, Alain Gouriou, Joël Goyheneix, Michel Grégoire, Gérard Grignon, Hubert Grimault, Lucien Guichon, Gérard Hamel, Patrick Herr, Claude Hoarau, Robert Honde, Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, MM. Aimé Kergueris, Jean Launay, Thierry Lazaro, Patrick Lemasle, Jean-Claude Lemoine, Jacques Le Nay, Jean-Claude Lenoir, Arnaud Lepercq, René Leroux, Roger Lestas, Alain Le Vern, Félix Leyzour, Michel Liebgott, Lionnel Luca, Jean-Michel Marchand, Daniel Marcovitch, Alfred Marie-Jeanne, Alain Marleix, Daniel Marsin, Philippe Martin, Jacques Masdeu-Arus, Roger Meï, Roland Metzinger, Pierre Micaux, Yvon Montané, Gabriel Montcharmont, Jean-Marie Morisset, Bernard Nayral, Jean-Paul Nunzi, Patrick Ollier, Joseph Parrenin, Paul Patriarche, François Patriat, Germinal Peiro, Jacques Pélissard, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Annette Peulvast-Bergeal, MM. Serge Poignant, Bernard Pons, Jacques Rebillard, Jean-Luc Reitzer, Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, Mme Michèle Rivasi, MM. Jean Roatta, André Santini, Joël Sarlot, Mme Odile Saugues, MM. François Sauvadet, Bernard Schreiner, Jean-Claude Thomas, Léon Vachet, Daniel Vachez, François Vannson, Michel Vaxès, Michel Vergnier, Alain Veyret, Gérard Voisin, Roland Vuillaume.
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION 5
EXAMEN DES CRÉDITS 9
I. UN BUDGET DE CONSOLIDATION 9
A. Un soutien significatif à leffort dinvestissement privé 10
1) Un effort substantiel en faveur de laccession sociale à la propriété 10
2) Une aide à linvestissement locatif équitable et pérenne 12
B. Un engagement durable en faveur de la réhabilitation 16
1) La réhabilitation dans le parc privé 16
2) La réhabilitation dans le parc locatif social 20
C. Une volonté affirmée de moderniser les interventions du 1 % logement 23
1) Le rôle du 1 % logement dans le financement de linvestissement immobilier 23
2) Des compétences clarifiées au service dune action rénovée 27
II. UN BUDGET À VOCATION SOCIALE 29
A. La consolidation de loffre locative privée, réponse à une demande sociale 29
1) Le bilan en demi-teinte de loffre locative intermédiaire 29
2) La mise en place dun statut du bailleur privé 31
B. Le renforcement des aides personnelles au logement 31
1) Les aides personnelles au logement 32
2) Le financement des aides à la personne 37
C. Le logement des personnes défavorisées, impératif de solidarité nationale 39
1) Le bilan des actions en faveur des plus démunis 39
2) Les ambitions pluriannuelles de la loi dorientation
relative à la lutte contre les exclusions 42
III. LA SITUATION PRÉOCCUPANTE
DE LINVESTISSEMENT LOCATIF SOCIAL 45
A. Un système de financement devenu excessivement complexe 45
1) Les subventions et prêts pour les logements locatifs aidés 45
2) La sous-consommation des crédits PLA, révélateur de tensions
dans linvestissement locatif 49
B. Un investissement locatif fragilisé par la multiplication des contraintes 49
1) Les difficultés structurelles de la construction locative sociale 49
2) Des opérations dinvestissement à la rentabilité incertaine 49
C. Des solutions dont les contours demeurent imprécis 49
1) Des aménagements techniques souhaitables 49
2) Vers des réformes plus ambitieuses 49
EXAMEN EN COMMISSION 49
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le projet de loi de finances pour 1999 vient confirmer la priorité que le Gouvernement accorde au secteur du logement, annoncée par le Premier ministre dès son discours de politique générale du 19 juin 1997. Si lon ajoute aux crédits inscrits dans le budget général les moyens spécifiques figurant dans les comptes daffectation spéciale, le budget du logement pour 1999 sétablit ainsi à 48 721 millions de francs en moyens dengagement, cest-à-dire une progression de 3,6 % par rapport à 1998, et à 48 762 millions de francs en moyens de paiement (+ 2,2 % par rapport à 1998).
Ces crédits sont mis au service dune politique du logement et de lurbanisme qui se décline aujourdhui autour de trois axes prioritaires : consolider leffort budgétaire consenti en 1998, infléchir laction publique en faveur des personnes les moins favorisées, pérenniser et moderniser les outils de la politique du logement.
Du point de vue des principaux programmes physiques, le projet de loi de finances qui vous est soumis se borne à reconduire leffort consenti en 1998.
Les crédits daide à la pierre mobilisés en faveur du parc locatif doivent permettre dassurer le financement de quatre-vingt mille prêts locatifs aidés et de cent vingt mille primes à lamélioration des logements à usage locatif et occupation sociale (PALULOS). Leur attractivité devrait se trouver confortée par lajustement du taux des prêts consentis par la Caisse des dépôts et consignations, résultant directement de la baisse de la rémunération du livret A intervenue le 15 juin dernier.
En ce qui concerne les opérations de réhabilitation dans le parc privé, le Gouvernement sest également assigné un objectif de maintien nominal de leffort consenti lannée dernière. Les crédits de la prime à lamélioration de lhabitat sont définis pour permettre la réhabilitation de quatre-vingt mille logements par les propriétaires occupants, alors que les moyens budgétaires affectés à lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat seront reconduits à 2,2 milliards de francs.
Il faut en revanche saluer la rebudgétisation du prêt à 0 %, qui ne fait plus dépendre désormais son financement de la contribution prélevée dans le cadre de la participation des employeurs à leffort de construction. A barème inchangé, les moyens prévus doivent permettre la distribution de ces prêts au même niveau quen 1998, soit cent dix mille prêts par an environ.
Mobiliser leffort public en faveur des personnes les moins favorisées constitue le deuxième axe prioritaire des mesures prévues par le budget pour 1999.
Les aides personnelles au logement, qui totalisent plus de 75 milliards de francs de prestations versées au bénéfice de 6,1 millions de ménages, représentent un moyen primordial de justice sociale, à travers un accès au logement facilité pour les personnes à revenus modestes. Comme le Gouvernement sy était engagé, la politique dactualisation régulière de ces prestations a été reprise en 1997 après quatre années dimmobilité. Elle a été poursuivie avec une révision au 1er juillet 1998 des barèmes de laide personnalisée au logement et des allocations de logement familiale et sociale, dont les incidences financières sont prises en compte à travers la progression de 4,4 % du montant des crédits par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.
Le budget pour 1999 traduit aussi les engagements pris par le Gouvernement lors de lexamen et du vote de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions. Les dotations aux fonds de solidarité pour le logement sont très fortement revalorisées afin de donner à la politique de prévention des expulsions les moyens qui lui sont nécessaires, alors que lEtat sengage à hauteur de soixante millions de francs aux côtés des associations assurant une gestion locative intermédiée au bénéfice de personnes socialement fragiles.
Votre rapporteur a également été sensible à la progression de 18 % des moyens consacrés à laide au logement temporaire (130 millions de francs en 1999), tenant compte de louverture de cette prestation aux centres communaux daction sociale, et à la mise en place de financements spécifiques pour lutter contre le saturnisme.
Le Gouvernement a enfin entrepris une série dactions visant à pérenniser et moderniser les outils de la politique du logement.
Le dispositif dincitation fiscale à linvestissement locatif dans la construction neuve mis en place par la majorité précédente s'est révélé coûteux pour les finances publiques et injuste sur le plan de léquité sociale, puisque dénué de toute contrepartie à la charge du bailleur.
La solution présentée par le Gouvernement maintient le principe dune option en faveur dun amortissement accéléré de linvestissement mais lassortit dun double plafonnement des loyers et des ressources du locataire. A travers linstauration dun véritable statut du bailleur privé, cest le développement dune offre de logements à loyers maîtrisés au sein même du parc privé qui se trouve ainsi soutenu.
Plusieurs aménagements fiscaux viennent par ailleurs relayer les actions engagées et soutenir lactivité du secteur immobilier : exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour les opérations dacquisition et damélioration de logements locatifs sociaux adoptée dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, réduction de 20 % depuis le 1er septembre 1998 des taxes locales grevant les ventes de locaux dhabitation, application dun taux de TVA réduit à 5,5 % aux dépenses damélioration de lhabitat subventionnées par lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat (ANAH) sous réserve dun conventionnement du logement.
Il faut enfin saluer ladoption le 16 octobre dernier de lamendement présenté par la Commission des finances de lAssemblée nationale, permettant de doubler le montant du crédit dimpôt prévu au deuxième alinéa du I de larticle 200 ter du code général des impôts au titre des dépenses dentretien effectuées par les ménages dans leur résidence principale.
Lappréciation positive que porte votre rapporteur sur les crédits du ministère du logement pour 1999 nest toutefois pas exempte de certaines interrogations, et même dinquiétude.
Votre rapporteur avait formulé lannée dernière le souhait de voir les conditions de préparation du débat parlementaire améliorées par le dépôt dun état complémentaire (jaune budgétaire) aux annexes principales à la loi de finances (bleus budgétaires), récapitulant lensemble des crédits publics oeuvrant en faveur du logement. Constatant à regret que cette observation na pas encore trouvé sa traduction, il ne peut que réaffirmer ici lintérêt quun tel document présente pour le Parlement dans le cadre des discussions budgétaires.
Plus fondamentalement, labsence de reprise de linvestissement locatif social alors que les autres composantes du marché immobilier sont engagées dans un mouvement de croissance plus ou moins soutenu, suscite aujourdhui linquiétude.
Les données du ministère du logement et de la Caisse des dépôts et consignations attestent dun creusement préoccupant de lécart entre les moyens budgétaires, reconduits nominalement dune année sur lautre, et la réalité des crédits consommés par suite de louverture effective des chantiers. Alors que quatre-vingt mille prêts locatifs aidés (PLA) ont été budgétés en 1996 et 1997, leur taux de consommation apparent (rapport du nombre de PLA mis en chantier au nombre de PLA budgétés) sinscrit à 68 % et 57 % respectivement.
Mises en chantier bénéficiant dun financement PLA
Source : secrétariat dEtat au logement
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Il est probable que lannée 1998 ne verra de redressement significatif de ce point de vue : au 16 octobre 1998, les versements opérés par la Caisse des dépôts et consignations au titre des PLA se montaient à 13 milliards de francs depuis le début de lannée, en baisse de 5 % par rapport au point atteint lannée dernière à la même date (13,7 milliards de francs), soit environ 40 300 logements financés pour un objectif global de quatre-vingt mille unités.
La fragilité de leur situation financière, la complexité des outils de financement, la lourdeur des procédures administratives conduisent en effet les constructeurs sociaux à sinterroger sur lopportunité dinvestissements dont le terme et la rentabilité sont incertains et à privilégier au contraire des opérations dont la visibilité financière est mieux assurée.
La question se trouve donc posée dune politique plus volontaire en faveur de linvestissement social qui, au-delà dajustements à la marge, passe probablement par un soutien direct à la construction.
EXAMEN DES CRÉDITS
Les crédits du logement et de lurbanisme sétablissent dans le projet de loi de finances pour 1999 hors comptes d'affectation spéciale à 45,3 milliards de francs en moyens de paiement et 48,7 milliards de francs en moyens dengagement, en progression par rapport à 1998 de 13,9 % et 22,5 % respectivement.
Figure I-1
Evolution des crédits du logement et de lurbanisme 1998-1999
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Ces moyens sont mis au service dune politique orientée vers la consolidation des principaux programmes physiques et laction en faveur des plus démunis.
I. _ UN BUDGET DE CONSOLIDATION
Les crédits affectés au ministère du logement permettent de consolider la dynamique de redressement engagée par loi de finances pour 1998.
Cet effort est perceptible du point de vue du soutien à linvestissement privé, de lengagement en faveur de la réhabilitation ou de la modernisation des interventions du 1 % logement.
A. _ Un soutien significatif à leffort dinvestissement privé
1) Un effort substantiel en faveur de laccession sociale à la propriété
a) Le prêt à 0 %-ministère du logement
Lavance remboursable à taux zéro (ou prêt à 0 %-ministère du logement) fait lobjet des articles R. 317-1 à R. 317-8 modifiés du code de la construction et de l'habitation, créés par le décret n° 95-1064 du 29 septembre 1995.
Destinée aux personnes physiques qui acquièrent un logement en vue de loccuper à titre de résidence principale1, cette aide sest substituée aux anciens prêts aidés daccession à la propriété (PAP) et aux mesures fiscales qui leur étaient attachées. Elle prend la forme dune avance remboursable ne portant pas intérêt distribuée par les établissements de crédit conventionnés à cet effet, moyennant versement à ceux-ci par lEtat dune subvention destinée à compenser labsence dintérêt2.
Le prêt est octroyé sous conditions de ressources, appréciées en fonction du nombre de personnes composant le ménage et de la zone dimplantation du logement (arrêté du 2 octobre 1995).
Son montant ne peut excéder 20 % du coût de lopération retenue dans la limite dun prix maximal également déterminé en fonction de la composition familiale du ménage et de la localisation du logement et 50 % du montant du ou des autres prêts dune durée supérieure à deux ans concourant au financement de lopération.
Figure I-1
Caractéristiques financières du prêt à 0 %
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Le décontingentement du prêt, la banalisation de sa distribution et sa large capacité solvabilisatrice grâce au mécanisme du différé damortissement partiel ou total expliquent le succès dun dispositif qui a sensiblement élargi les voies de laccession à la propriété au profit des catégories de ménages à revenu intermédiaire.
Figure I-2
Bénéficiaires du prêt à 0 % et structure des financements associés
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Jusquen 1998, le financement du prêt à 0 % a été assuré conjointement par louverture de crédits budgétaires au chapitre 65-48/40 et par prélèvement sur les recettes du compte daffectation spéciale Fonds pour laccession à la propriété dont les ressources sont constituées par une contribution des entreprises assujetties à la participation des employeurs à l'effort de construction
Larticle 53 du projet de loi de finances soumis au vote du Parlement propose de clore le compte d'affectation spéciale n° 902-30 et de réintégrer au sein du budget général les 3,9 milliards de francs de crédits inscrits au titre du financement du prêt à 0 % mais aussi des contributions de lÉtat au Fonds national d'aide au logement et au Fonds de garantie à l'accession sociale.
Cette opération doit mettre fin à linstabilité des imputations budgétaires constatée ces dernières années et contribuer à clarifier les conditions dintervention de lÉtat dans le domaine de laccession sociale à la propriété. Comme lobserve en effet le rapporteur général de la Commission des finances de lAssemblée nationale, la mobilité des crédits entre les différents supports budgétaires trois chapitres du budget général et deux comptes d'affectation spéciale (
) apparaît clairement excessive et déconnectée de tout lien avec les conditions réelles de réalisation de la dépense ou dencaissement de la recette afférente. 3
Il sy ajoute une raison dordre juridique, tenant au respect des termes de lordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances (ibid.) :
Le dispositif instauré par la loi de finances pour 1997, qui tendait à financer une mission de lEtat à caractère permanent [fondée sur les articles L. 301-1 et L. 301-2 du code de la construction et de l'habitation] par une recette à caractère exceptionnel ne [peut] manquer de heurter quelque peu lesprit de larticle 18 de lordonnance organique de 1959, dont le dernier alinéa dispose quaucune affectation de recettes nest possible si les dépenses résultent dun droit permanent reconnu par la loi.
b) Le prêt daccession sociale
Le prêt daccession sociale, prêt conventionné garantie par le Fonds de garantie de l'accession sociale, a indiscutablement bénéficié du succès du prêt à 0 %, comme latteste le tableau ci-dessous (source : SGFGAS) :
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1993
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1994
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1995
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1996
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1997
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Nombre de PAS mis en force
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8 748
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39 700
|
36 600
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78 153
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65 819
|
% opérations en acquisition dans lancien
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84
|
86
|
77
|
49
|
36
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% bénéficiaires de lAPL
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45
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44
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48
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55
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56
|
Après un démarrage lent en 1993 suivi dune forte progression en 1994 sous leffet notamment des prêts complémentaires du 1 % logement attribués en application de la convention du 1er septembre 1993, la distribution des PAS a marqué le pas jusquà la mise en place du prêt à 0 %.
Ce dernier a donné un nouvel essor au PAS, puisquil ne peut couvrir que 20 % du coût de lopération et a donc vocation à être complété.
2) Une aide à linvestissement locatif équitable et pérenne
Le souci constant des gouvernements depuis le début des années quatre-vingt daménager un cadre favorable à linvestissement locatif privé, explique la multiplicité des régimes qui se sont succédé au cours de la période récente.
Lactuel régime damortissement accéléré, mis en place par la précédente majorité, a été maintenu jusquà son terme par le Gouvernement
a) Du régime Méhaignerie au régime Périssol
Afin dinciter les contribuables à investir dans des biens immobiliers destinés à la location, des aides fiscales en faveur des constructions ou acquisitions de logements neufs effectuées entre le 12 septembre 1984 et le 31 décembre 1989 avaient été instituées par larticle 82 de la loi n° 84-1208 du 29 décembre 1984 modifiée par larticle 23 de la loi n° 86-1317 du 30 décembre 1986 communément appelée Loi Quilès-Méhaignerie .
Ce dispositif se caractérisait par une réduction dimpôt au moment de la réalisation de linvestissement (codifiée à lart. 199 nonies du code général des impôts) et un taux majoré de réduction forfaitaire sur les revenus fonciers pour les dix premières années de location des logements (codifiée au 1° (e) du § I de larticle 31 du code général des impôts) : en contrepartie dun engagement de location dune durée au moins égale à neuf ans, linvestisseur bénéficiait dune réduction dimpôt unique, dun montant égal à 5 % du prix de revient ou dacquisition du logement dans la limite dun plafond de 200 000 francs pour une personne seule ou 400 000 francs pour un couple marié.
Devant le succès rencontré par ces mesures, ces avantages fiscaux avaient été successivement reconduits jusquau 31 décembre 1992 (art. 113 de la loi n° 89-935 du 29 décembre 1989), puis jusquau 31 décembre 1997 par larticle 44 de la loi dorientation pour la ville du 13 juillet 1991, alors que le dispositif était progressivement aménagé afin détendre les catégories susceptibles dy être intéressées4. Linvestissement locatif réalisé entre le 1er janvier 1993 et le 31 décembre 1997 bénéficie ainsi dune réduction dimpôt unique au taux de 15 %, étalée sur quatre ans et dans la limite dun plafond porté à 400 000 francs pour une personne seule et 800 000 francs pour un couple, sil respecte certaines conditions relatives à la durée de location (six ans) ou à la situation financière du locataire (plafond de ressources et de loyer).
Larticle 29 de la loi n° 96-314 du 12 avril 1996 portant diverses dispositions dordre économique et financier a remplacé ce système par un régime damortissement accéléré, toujours en vigueur, dit amortissement Périssol .
Les propriétaires de logements situés en France, acquis neufs ou en létat futur dachèvement entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 1998, peuvent demander à bénéficier dune déduction au titre de lamortissement égale à 10 % du prix dacquisition pour les quatre premières années et à 2 % pour les vingt années suivantes : le total des déductions représente donc 80 % de la valeur du logement, les 20 % restants étant destinés à tenir compte de manière forfaitaire de la valeur du terrain5. Lavantage fiscal est applicable, dans les mêmes conditions, aux logements affectés à la location après réhabilitation (dès lors que leur acquisition entre dans le champ dapplication de la TVA conformément aux dispositions de lart. 257-7° du code général des impôts), aux logements que le contribuable fait construire ou aux logements loués après transformation, lorsque ces locaux étaient avant leur acquisition affectés à un usage autre que lhabitation.
Loption pour cette déduction, qui est exclusive des réductions dimpôt pour investissement immobilier ou investissement outre-mer, comporte lengagement du propriétaire de louer le logement pendant une durée de neuf ans. Elle emporte également certaines conséquences dordre fiscal :
¾ diminution de huit points de labattement forfaitaire sur les loyers perçus (6 % contre 14 % en règle générale) ;
¾ absence de déductibilité des dépenses damélioration, mais ouverture dun droit à déduction au titre de lamortissement de 10 % pendant dix ans ;
¾ possibilité de porter de 70 000 F à 100 000 F le plafond dimputation du déficit foncier sur le revenu global.
La mise en place de ce dispositif à incontestablement contribué à redresser lactivité du secteur de la construction et à orienter lépargne vers les investissements locatifs. Les mises en vente de logements neufs individuels, qui sétablissaient à 8,2 millions dunités sur lensemble de lannée 1995, progressent ainsi à 9,1 millions dunités en 1996 et 10,2 millions en 1997, cest-à-dire une croissance soutenue de 11,7 % par an en moyenne (+ 24,8 % sur lensemble de la période).
Labsence de contrepartie sociale ou financière aux avantages fiscaux accordés, portant par exemple sur le niveau des loyers ou la situation sociale du locataire, révèle toutefois des choix politiques plus attentifs à la situation des investisseurs quà celle des ménages, dont les dépenses relatives au logement (hors investissement) représentaient pourtant le premier poste de consommation en 19976.
Il est également paradoxal quune majorité qui posait léquilibre des finances publiques en référence daction essentielle se soit engagée dans un octroi davantages fiscaux à guichet ouvert : la loi ne prévoit en effet aucun contingentement par période ou par année des investissements ouvrant droit à lavantage fiscal et le fait de pratiquer la déduction au titre de lamortissement est, en outre, sans incidence sur lapplication du régime dimposition des plus-values immobilières. Il est vrai que le précédent Gouvernement, qui évaluait le coût de la mesure à 1 milliard de francs pour 1998, avait réussi à repousser les conséquences financières de ce dispositif de soutien, dont la pression sur les recettes fiscales se serait fait sentir à partir de 1999.
Lactuel Gouvernement, soucieux de ne pas déstabiliser les investisseurs en supprimant le seul dispositif de soutien à linvestissement locatif, a toutefois décidé de laisser subsister lamortissement Périssol jusquau terme prévu (31 décembre 1998). Il sest ainsi donné les moyens de mettre en place un nouveau système, plus juste et répondant à une véritable préoccupation de justice sociale.
b) Le dispositif Besson
Le dispositif Besson sappuie sur la modification des articles 31 et 32 du code général des impôts prévue à larticle 68 du projet de loi de finances pour 1999.
Le texte prévoit que les logements situés en France, acquis neufs ou en létat futur dachèvement à compter du 1er janvier 1999, ouvrent droit à une déduction du revenu net au titre de lamortissement égale à 8 % du prix dacquisition du logement pour les cinq premières années et à 2,5 % de ce prix pour les quatre années suivantes ce qui représente un total de déductions de 50 % de la valeur du logement.
La déduction au titre de lamortissement est applicable, dans les mêmes conditions, aux logements que le contribuable fait construire et qui ont fait lobjet, à compter du 1er janvier 1999, de la déclaration douverture de chantier prévue à larticle R. 421-40 du code de lurbanisme. Il en est de même des locaux affectés à un usage autre que lhabitation acquis à compter du 1er janvier 1999 et que le contribuable transforme en logements (dans ce cas, la déduction au titre de lamortissement est calculée sur le prix dacquisition des locaux augmenté du montant des travaux de transformation).
Le bénéfice de la déduction est subordonné à une option qui doit être exercée lors du dépôt de la déclaration des revenus de lannée dachèvement de limmeuble ou de son acquisition si elle est postérieure. Cette option, irrévocable pour le logement considéré, comporte lengagement du propriétaire de louer le logement nu pendant au moins neuf ans à usage dhabitation principale à une personne autre quun membre de son foyer fiscal, un ascendant ou un descendant.
Cet engagement prévoit en outre que le loyer et les ressources du locataire appréciées à la date de conclusion du bail nexcèdent pas un plafond fixé par lautorité réglementaire :
¾ les niveaux de loyers devront être inférieurs à un plafond mensuel par unité de surface habitable ;
¾ les niveaux de ressources des locataires devront être inférieurs à un plafond équivalent au plafond HLM majoré de 40 %.
Le Gouvernement a présenté le 25 août 1998 les éléments de chiffrage suivants sur ce sujet :
Figure I-3
Plafonds prévisionnels de loyer et de revenu
dans le cadre du dispositif Besson (construction neuve)
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A linstar du dispositif Périssol , lexercice du droit doption est incompatible avec le bénéfice des déductions prévues au 1° (b) du § I de larticle 31 du code général des impôts. Il ouvre droit, en revanche, à une déduction au titre de lamortissement des dépenses de reconstruction et dagrandissement égale à 8 % du montant des dépenses pour les cinq premières années et 2,5 % de ce montant les quatre années suivantes, sous réserve dun engagement du propriétaire de remettre le logement en location pour une nouvelle durée de neuf ans. Enfin, les dépenses damélioration permettront pendant dix ans une déduction au titre de lamortissement égale à 10 % du montant de la dépense.
Lintérêt du dispositif proposé réside aussi dans la faculté ouverte aux propriétaires de conventionner des logements existants à loccasion de la conclusion de nouveaux baux. Larticle 68 du projet de loi de finances prévoit en effet que le taux de déduction forfaitaire sur les revenus fonciers, fixé à 14 % des revenus bruts au 1° (c) du § I de larticle 31 précité du code général des impôts, est majoré à 25 % pour les revenus des six premières années de location dun logement qui, répondant à des normes dhabitabilité fixées par décret, est loué en vertu dun bail conclu à compter du 1er janvier 1999.
En contrepartie, le contribuable ou la société propriétaire doit sengager à louer le logement nu pendant une durée de six ans au moins à des personnes qui en font leur habitation principale, dans le respect de plafonds de loyer et de ressources du locataire fixés par décret7.
Lensemble de ces mesures ne peut que susciter lapprobation de votre rapporteur dès lors que léquité fiscale qui les inspire marque une rupture avec le dispositif mis en place en 1996, dispositif dincitation de nature conjoncturelle privé de contrepartie sociale en dépit de son coût élevé pour les finances publiques. Leur ouverture aux logements anciens comme aux logements neufs ne peut que contribuer à accroître et diversifier loffre locative sociale privée.
B. _ Un engagement durable en faveur de la réhabilitation
1) La réhabilitation dans le parc privé
En dépit de lamélioration indiscutable observée au cours des quinze dernières années, les besoins en réhabilitation au sein du parc privé doccupation sociale apparaissent encore substantiels : lenquête Logement de 1996 recense 934 000 logements sans confort8, parmi lesquels près de quatre cent mille (soit 1,7 % du parc des résidences principales) ne disposent à cette date daucune installation sanitaire contre 1,6 million et 7,9 % du parc en 1984.
Ces logements, souvent construits avant 1949 et appartenant à des personnes âgées ou de condition modeste, appellent lintervention de lEtat à travers un système daides spécifiques.
a) La prime à lamélioration de lhabitat
La prime à lamélioration de lhabitat (PAH) est une subvention octroyée aux personnes physiques qui effectuent des travaux damélioration dans des immeubles ou des logements dont elles sont propriétaires et qui constituent leur résidence principale, sous réserve de conditions relatives aux ressources des bénéficiaires (70 % des plafonds prévus à lart. R. 331-42 du code de la construction et de lhabitation pour les prêts daccession à la propriété), à la vétusté du logement et aux caractéristiques des travaux envisagés (arrêté du 16 février 1990, ann. I à III). Le taux de la prime ne peut excéder 20 % du coût réel des travaux dans la limite dun montant de 70 000 francs par logement, mais peut être porté par décision préfectorale à 25 % du coût des travaux dans le cadre dune opération programmée damélioration de lhabitat voire à 35 % pour les personnes dont les ressources nexcèdent pas la moitié des plafonds prévus par larticle R. 331-42 précité9.
Figure I-4
Nombre et montant moyen des PAH accordées
Source : secrétariat dEtat au logement
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En dépit du fléchissement sévère constaté en 1995 (-18,7 % par rapport à lannée précédente), le volume des primes à lamélioration de lhabitat est en progression continue depuis le début des années quatre-vingt dix : 66 623 primes ont ainsi été accordées en 1997 contre 47 234 en 1991, ce qui représente une croissance de près de 41 % en six ans. Dès lors que les enveloppes budgétaires en autorisations de programme ont évolué à due concurrence (718,9 milliards de francs en 1997 contre 508 milliards de francs en 1991), le montant des aides unitaires est demeuré sensiblement constant sur lensemble de la période (10 791 francs en 1997).
Le succès rencontré par le dispositif atteste de la réalité de la demande sociale qui lui est adressée. La dotation primitive pour 1997 avait été abondée à hauteur de 250 millions de francs dans le cadre des mesures de relance de la réhabilitation de lhabitat présentées par le Gouvernement au cours de lété 1997, orientation confortée par la loi de finances initiale pour 1998 puisque les crédits de paiement y sont portés à 800 millions de francs, en progression de 200 millions de francs par rapport à lannée précédente.
Figure I-5
Dotations initiales et dépenses effectives de la PAH
Source : secrétariat dEtat au logement
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La faiblesse des revenus des personnes auxquelles la PAH est destinée et létendue des besoins en réhabilitation du parc des propriétaires occupants conduit le Gouvernement à proposer de reconduire à 800 millions de francs le montant des autorisations de programme à larticle 80 du chapitre 65-48 et à porter les crédits de paiement y afférent à 750 millions de francs dont 360 millions de francs de mesures nouvelles.
b) Les aides de lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat
Créée en 1970 sous forme dun établissement public administratif géré par le Crédit foncier de France, lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat (ANAH) est actuellement régie par le livre III du code de la construction et de lhabitation, aux termes de larticle L. 321-1 duquel elle a pour objet de faciliter lexécution de travaux de réparation, dassainissement et damélioration des immeubles à usage principal dhabitation. Cette mission a été récemment précisée par la circulaire n° 97-04 du 18 décembre 1997, dans le cadre dun recentrage sur des interventions à caractère social comme la revitalisation des centres villes et des centres bourgs ou les actions pour le logement des personnes défavorisées.
Depuis la budgétisation de la taxe additionnelle au droit de bail (TADB) par larticle 42 de la loi n° 87-1060 du 30 décembre 1987 portant loi de finances pour 1988, lANAH est financée par des subventions de lÉtat inscrites aux titres III et VI des crédits du ministère de léquipement, des transports et du logement. Il nest pas inintéressant dobserver, à ce sujet, que le montant de la subvention du titre III (investissement) versée à lANAH par les pouvoirs publics est restée systématiquement inférieure aux recettes tirées de la TADB depuis 1991.
Figure I-6
Recettes TADB et subvention dinvestissement versée à lANAH (AP et CP)
Source : secrétariat dEtat au logement (chap. 65-48, art. 90)
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Les interventions de lANAH ne concernent en principe que les locaux assujettis à la taxe additionnelle au droit de bail en vertu de larticle 741bis du code général des impôts (locaux privés situés dans des immeubles achevés depuis plus de quinze ans) et loués à usage principal dhabitation. Destinées à aider financièrement leur propriétaire, elles ne peuvent bénéficier quaux catégories de travaux limitativement énumérées par lannexe 1 modifiée de linstruction n° 94-03 du 17 mars 1994 (sécurité, salubrité, isolation acoustique ou énergétique, accessibilité ou adaptation aux personnes handicapées physiques etc.) : leur montant est obtenu par application directe dun taux de subventionnement (25 % en secteur diffus) au montant de la dépense subventionnable plafonnée.
Larticle 22 du projet de loi de finances pour 1999 propose dailleurs dabaisser à 5,5 % le taux de la taxe sur la valeur ajoutée applicable aux travaux subventionnés par lANAH dans les logements faisant lobjet dune convention daide personnalisée au logement, mesure dont le coût pour les finances publiques est évalué à 200 millions de francs.
Le tableau ci-dessous, qui dresse le bilan de lactivité de lANAH au cours des cinq dernières années, atteste naturellement de la prédominance des opérations réalisées dans le parc immobilier ancien : en 1997, celles-ci ont représenté 77,5 % des 107 600 logements subventionnés et 86,8 % des 2,3 milliards de francs de subventions engagées.
Figure I-7
Bilan de lactivité de lANAH 1993-1997
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Après la progression significative des subventions accordées à lANAH dans la loi de finances pour 1998 (+ 9,2 % en autorisations de programme et + 11,2 % en crédits de paiement par rapport à lannée précédente), le projet de loi de finances pour 1999 consolide les moyens accordés tant en autorisations de programmes (2,2 milliards de francs) quen crédits de paiement (2,1 milliards de francs, soit une progression modeste de 1,6 %)10.
Cette consolidation des crédits pose naturellement le problème des incidences financières de lextension du champ dintervention de lANAH en zones de revitalisation rurale décidée par larticle 54 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions dordre économique et financier : il a en effet été décidé que les aides de lANAH pourront financer la transformation en logements locatifs dimmeubles non affectés à un usage principal dhabitation dès lors que ces locaux sont situés dans des zones de revitalisation rurale au sens de larticle 42 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire et quils appartiennent à une zone bâtie agglomérée.
2) La réhabilitation dans le parc locatif social
La subvention à lamélioration des logements locatifs sociaux, qui sest substituée à lancienne prime pour lamélioration des logements à usage locatif et occupation sociale (PALULOS), est actuellement régie par les articles R. 323-1 et suivants du code de la construction et de l'habitation.
Destinée à financer les travaux damélioration de lhabitabilité, déconomie dénergie ou de sécurité énumérés par larrêté du 30 décembre 1987 et entrepris par certains opérateurs dans les logements à usage locatif dont ils sont propriétaires ou gestionnaires (HLM, centres communaux daction sociale ou sociétés déconomie mixte ayant pour objectif la réalisation ou la gestion de logements, organismes agréés par le représentant de lEtat dont le rôle est de contribuer au logement des personnes défavorisées), la subvention ne peut excéder plus de 10 % voire 25 % ou 40 % du coût prévisionnel des travaux subventionnables, dans la limite dun plafond de 85 000 francs par logement auquel il peut être éventuellement dérogé par décision préfectorale.
Les crédits budgétaires réservés au financement des PALULOS sont fusionnés avec les crédits destinés aux prêts locatifs aidés à larticle 10 du chapitre 65-48, au sein dune ligne fongible qui laisse aux services déconcentrés le soin de répartir les moyens disponibles entre construction et réhabilitation en fonction des circonstances locales. Les autorisations de programme consommées en PALULOS au sein de cette ligne fongible, qui se montaient à 2 704,8 millions de francs en 1993 et ont enregistré un repli de 47,7 % durant les deux suivantes (1 423,3 millions de francs en 1995) ont représenté 2 109,7 millions de francs en 1997 (+ 48,2 % par rapport à 1995).
Figure I-8
Nombre et montant moyen des PALULOS
Source : secrétariat dEtat au logement
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Larticle 14 de la loi n° 97-1269 du 30 décembre 1997 portant loi de finances pour 1998 avait par ailleurs décidé, à compter du 1er janvier 1998, détendre aux travaux de réhabilitation, transformation et rénovation des logements locatifs sociaux le bénéfice du taux de TVA réduit à 5,5 % déjà applicable à la construction sociale : les opérations éligibles à la PALULOS, dont le volume nest pas contingenté, cumulent donc lavantage dune subvention et celui dun allégement du prélèvement fiscal indirect, ce qui représente une aide globale denviron 22 % de leur montant unitaire.
La convention signée le 17 janvier 1995 entre les pouvoirs publics et lUnion nationale des fédérations dorganismes HLM avait estimé que les besoins à satisfaire en matière de réhabilitation du parc locatif social se montaient à six cent mille logements sur cinq ans (1995-1999) et donc prévu la réalisation dun programme de mise à niveau au rythme de cent vingt mille logements par an.
Lactuelle majorité a voulu marquer dès son installation limportance quelle accorde à un tel programme. Le Premier ministre a ainsi annoncé au mois de juin 1997 la réhabilitation de cinquante mille logements supplémentaires et sest donné pour objectif la réhabilitation dun million de logements publics et privés au terme de la législature.
C. _ Une volonté affirmée
de moderniser les interventions du 1 % logement
Au terme dune réflexion jalonnée par la Note de réflexion sur le 1 % logement de lan 2000 publiée par lUnion d'économie sociale du logement (UESL) en décembre 1997 et le rapport du Conseil économique et social du 25 mars dernier, lEtat a conclu le 3 août 1998 une convention avec lUnion d'économie sociale du logement dont le préambule expose les objectifs principaux :
¾ clarifier les relations entre les partenaires, en remplaçant progressivement la contribution financière de lUnion d'économie sociale à la politique nationale du logement par le développement dactions complémentaires à celles de lÉtat ;
¾ poursuivre la modernisation du fonctionnement interne du réseau des collecteurs par un renforcement du paritarisme, une rénovation des structures et une amélioration de la productivité.
1) Le rôle du 1 % logement
dans le financement de linvestissement immobilier
Aux termes de larticle L. 313-1 du code de la construction et de l'habitation, dans sa rédaction issue de la loi n° 95-116 du 4 février 1995, les employeurs occupant au minimum dix salariés, à lexception de lEtat, des collectivités locales et de leurs établissements publics administratifs, assujettis à la taxe sur les salaires prévue à larticle 231 du code général des impôts, autres que ceux qui appartiennent à des professions relevant du régime agricole au regard des lois sur la sécurité sociale pour lesquelles des règles spéciales ont été édictées en application du 3 (a) dudit article 231, doivent consacrer au financement dacquisition et daménagement de terrains destinés exclusivement à la construction de logements sociaux, de construction de logements, dacquisition, daménagement ou de remise en état de logements anciens des sommes représentant (
) à compter du 1er janvier 1992, 0,45 p. 100 au moins du montant, entendu au sens des règles prévues aux chapitres Ier et II du titre IV du livre II du code de la sécurité sociale, des salaires payés par eux au cours de lexercice écoulé.
Selon le rapport préparé par M. Francis Lamarque pour le Conseil économique et social11, cent soixante-dix mille entreprises et douze millions de salariés seraient aujourdhui concernés c'est-à-dire 48 % de la population active.
a) Un rôle majeur de soutien à lactivité immobilière
Le 1 % logement occupe une place originale dans léquilibre du marché de limmobilier et de la construction, puisquil intervient financièrement tant du côté de loffre que de celui de la demande.
Les Comités interprofessionnels du logement accordent en effet aux salariés des prêts à taux préférentiel (rémunération nexcédant pas 2 %) et dune quotité nexcédant pas 50 %, pour lacquisition de leur résidence principale ou pour financer des travaux de rénovation (durée comprise entre 4 et 15 ans).
Ils octroient également des prêts aux constructeurs de logements locatifs : selon le rapport Lamarque (op. cit., p. 15), ceux-ci représenteraient 85 % de lensemble des financements octroyés, sous forme de prêts de longue durée à vingt-cinq ans qui viennent en complément du prêt locatif aidé de la Caisse des dépôts et consignations.
Lencours total des prêts accordés était de 103,2 milliards de francs en 1996, auxquels il faut soustraire 20 milliards de francs de prêts consentis par les entreprises et dont 58 % sont accordés à des salariés (id.). Ils génèrent aujourdhui des remboursements qui sont supérieurs au produit de la collecte depuis 1996, évolution qui ne semble pas devoir sinfléchir à brève échéance selon les chiffres projetés par lANPEEC et le secrétariat dEtat au logement :
En millions de francs
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1998
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1999
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2000
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2001
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2002
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Collecte
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6 850
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6 990
|
7 130
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7 270
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7 410
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Retour de prêt
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8 270
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8 460
|
8 650
|
8 840
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9 040
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TOTAL
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15 120
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15 450
|
15 780
|
16 110
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16 450
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b) Un dispositif fortement sollicité
Depuis sa création en 1953, la participation des employeurs à l'effort de construction a subi plusieurs prélèvements destinés à financer le système daide à la personne (A.P.L.) mis en place par la loi du 3 janvier 1977 précitée, sous forme de versements au Fonds national d'aide au logement.
Evolution du taux et de laffectation
de la participation des employeurs à l'effort de construction
Source : rapport Lamarque, p. 20
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P.E.E.C.
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Prélèvement
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Taux effectif
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Affectation F.N.A.L.
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Autres affectations
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1953
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1 %
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1 %
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1971
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1 %
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0,10 %
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0,9 %
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1975
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1 %
|
|
|
1 %
|
1978
|
1 %
|
|
0,10 %
|
0,90 %
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1986
|
1 %
|
0,23 %
|
|
0,77 %
|
1988
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0,95 %
|
0,23 %
|
0,05 %
|
0,72 %
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1989
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0,95 %
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0,30 %
|
|
0,65 %
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1991
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0,95 %
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0,50 %
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0,45 %
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Les ressources disponibles à long terme sont représentées par la collecte de lexercice précédent, les remboursements de prêts à long terme et la réintégration dune fraction du résultat aux fonds réglementés.
Leur évolution est marquée par laugmentation de la part des remboursements de prêts antérieurs de 6,4 milliards de francs en 1993 à 8,2 milliards de francs en 1997, c'est-à-dire une progression de 28,5 % qui doit être rapprochée des 17,7 % de croissance du total des ressources à long terme sur cette même période.
Les emplois à long terme se composent des prêts aux personnes physiques, des versements à long terme aux organismes constructeurs, de la transformation dune partie des préfinancements en investissements à long terme, des investissements des organismes constructeurs dans leurs propres programmes, du versement au Fonds pour laccession à la propriété et des prélèvements autorisés. En 1996, 1 063 millions de francs résultent de la consolidation de prêts à court terme transformés pour 90 % en prêts à long terme et 10 % en subventions.
La faible croissance de la masse salariale des entreprises assujetties a été compensée par laugmentation des remboursements de prêts antérieurs. Les investissements à long terme ont continué à croître, notamment en 1994 en raison de la mise en uvre exceptionnelle de la convention pour la relance de laccession à la propriété, malgré le recul observé en 1995 où les emplois à long terme ont retrouvé un niveau comparable à celui de 1993.
La dégradation de léquilibre a été partiellement compensée par des prélèvements sur la trésorerie et le recours à un endettement à moyen terme (1,2 milliard de francs en 1997).
Le solde général fait néanmoins apparaître un excédent constant des emplois sur les ressources, à lexception de lannée 1995 qui voit au contraire les recettes lemporter sur les dépenses de 735 millions de francs.
2) Des compétences clarifiées au service dune action rénovée
a) Lextinction du prélèvement de lEtat
sur les ressources du 1 % logement
La convention du 3 août dernier programme dans son article 3 la réduction de la contribution de lUnion d'économie sociale au financement de la politique nationale du logement :
LUnion d'économie sociale du logement versera à lEtat, au titre de sa contribution à la politique du logement, les montants suivants :
6,4 milliards de francs en 1999 ;
5 milliards de francs en 2000 ;
3,4 milliards de francs en 2001 ;
1,8 milliard de francs en 2002.
Cette contribution séteint en 2003.
Les modalités de calcul de la contribution à verser à lUnion d'économie sociale du logement par chacun de ses associés collecteurs sont déterminées par le conseil dadministration de lUnion d'économie sociale du logement. Une convention annuelle entre lEtat et lUnion d'économie sociale du logement fixe les modalités de versement de ces contributions.
LEtat sengage sur la durée de la convention à maintenir le taux de la participation à 0,45 % des salaires et à neffectuer aucun prélèvement sur les associés collecteurs de lUnion d'économie sociale du logement en sus de la contribution prévue au présent article.
Il résulte du rapprochement des deux premiers alinéas de larticle 39 du projet de loi de finances qui vous est soumis que lEtat prélèvera en 1999 42,6 % du total des sommes collectées en 1998, sous réserve dun versement libératoire de lUnion d'économie sociale du logement à lEtat de 6,4 milliards de francs (engagement de substitution prévu par larticle 9 de la loi n° 96-1237 du 30 décembre 1996) et affectera cette contribution au compte d'affectation spéciale n° 902-30 Fonds pour le financement de laccession à la propriété .
Comme lobserve justement le rapporteur général de la Commission des finances12, ce taux de 42,6 % est obtenu en rapportant le montant de contribution prévu par la convention au titre de lannée 1999 aux ressources stables des associés collecteurs membres de lUnion d'économie sociale du logement en 1997 (collecte et remboursements de prêts) actualisées par application dun taux de progression sur les recettes (2 % et 2,25 % respectivement).
b) Le recentrage des interventions sur les missions principales
Lamélioration de lemploi des ressources disponibles et la modernisation des structures se trouvent également au cur de la convention du 3 août 1998.
La réduction du prélèvement opéré par lEtat doit permettre de maintenir le volume des investissements réalisés dans le secteur locatif social à un haut niveau, car celui-ci constitue lun des axes fondateurs du 1 % logement et correspond également à une forte priorité de la politique publique du logement (§ A de larticle premier de la convention). Lobjectif dinvestissement annuel des associés collecteurs de lUnion d'économie sociale du logement se situe à 4,5 milliards de francs pour lensemble des opérations réglementées ou réalisées au moyen de prêts sur fonds dépargne, incluant dune part 300 millions de francs pour les opérations financées par un prêt locatif intermédiaire et dautre part les moyens dégagés pour la réhabilitation des foyers.
La sécurisation des accédants à la propriété comprend deux dispositifs.
Le premier est ouvert à tous les accédants modestes ayant souscrit un prêt à l'accession sociale. Un fonds sécurisation chômage , financé par lUnion d'économie sociale du logement et géré par la Société de gestion du Fonds de garantie de laccession sociale à la propriété (SGFGAS), est mis en place afin de permettre aux ménages touchés par le chômage de bénéficier dun report de 50 % de leurs mensualités de prêt à l'accession sociale et de prêt à 0 % pendant une période de douze mois le remboursement à létablissement prêteur seffectuant en fin de prêt13.
LUnion d'économie sociale du logement supporte par ailleurs une garantie de bonne fin dans lhypothèse où la sinistralité réelle excéderait la sinistralité prévisionnelle.
Ce système devrait donc rendre le prêt à l'accession sociale plus attractif puisquil permet à la plupart des accédants ayant des revenus inférieurs au plafond quil fixe de surmonter les difficultés passagères liées à un chômage de durée limitée ou davoir la possibilité de restructurer leur dette dans des conditions satisfaisantes.
Le second dispositif est réservé aux accédants salariés dune entreprise assujettie à la participation des employeurs à l'effort de construction et dont les revenus sont inférieurs aux plafonds déligibilité au prêt à 0 %, lorsquils sont confrontés à une forte réduction de ressources due au chômage ou à léclatement de la cellule familiale.
Laide est accordée sous forme dune avance remboursable non rémunérée destinée à faciliter le paiement des mensualités demprunt contractées pour la résidence principale. A cet effet, un fonds prévention 1 % est créé au sein du fonds dintervention de lUESL.
Les aides à lemménagement constituent enfin un élément de réponse à la mobilité croissante des individus et des ménages : réservées aux salariés des entreprises assujetties à la participation des employeurs à l'effort de construction, elles prennent la forme de prêts pour travaux à destination des propriétaires et des locataires, pour un montant de lordre de 5 milliards de francs par an.
II. _ UN BUDGET À VOCATION SOCIALE
A. _ La consolidation de loffre locative privée,
réponse à une demande sociale
1) Le bilan en demi-teinte de loffre locative intermédiaire
Le prêt locatif intermédiaire (PLI) a pour objet le financement de logements situés dans des zones géographiques souffrant dune tension manifeste de leur marché locatif et dont le loyer est appelé à se situer entre celui que pratique le secteur social pour un habitat financé par un prêt locatif aidé et celui qui sobserve sur le marché libre. Il est donc destiné à une frange de ménages à revenus moyens exclue du parc social mais rencontrant des difficultés daccès au logement locatif privé.
Couvrant un large ensemble dopérations éligibles14, ce financement se caractérise par son inscription dans une géographie dintervention prioritaire : Île-de-France, grandes métropoles régionales (agglomérations de Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse), façade méditerranéenne, côte basque, certaines zones frontalières et villes moyennes du grand bassin parisien.
Les emprunteurs qui souscrivent un prêt locatif intermédiaire sengagent à affecter les logements financés à la location pendant une période minimale (durée du prêt lui-même pour les bailleurs sociaux, douze ans en règle générale pour les bailleurs privés) en respectant des plafonds de ressources et de loyers.
Les établissements prêteurs sont, à titre exclusif, la Caisse des dépôts et consignations (organismes HLM et sociétés déconomie mixte), le Crédit foncier de France et le Comptoir des entrepreneurs.
Depuis mai 1997, le prêt locatif intermédiaire se présente comme un prêt à taux fixe rémunéré à 5,5 %, dune durée qui nexcède pas 25 ans et dont les annuités ne sont pas susceptibles de progresser de plus de 1 % par an. Il nexiste plus de quotité maximale de financement, lancien plafond de 70 % du coût de lopération dans la limite de 85 % du prix plafond des prêts conventionnés ayant été supprimé pour les prêts octroyés à compter du 1er mars 1996.
Le tableau ci-dessous retrace le volume de prêts locatifs intermédiaires distribués depuis 1993.
Figure II-1
Nombre de prêts locatifs intermédiaires distribués depuis 1993
Source : secrétariat dÉtat au logement
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En dépit des aménagements successifs dont il a fait lobjet, force est de constater que laudience du prêt locatif intermédiaire est restée modeste et apparaît déclinante depuis 1994 (-20,6 % depuis cette date).
Lexplication se trouve dans le parallélisme dévolution de la courbe des montants versés et de la courbe décart entre le taux des PLI et celui des prêts à long terme (obligations assimilables du Trésor) : dans un contexte de réduction des taux dintérêt liée à la maîtrise des déficits publics et à lapparition dune capacité de financement nette des entreprises, les caractéristiques du prêt apparaissent peu compétitives par rapport aux offres concurrentes des institutions financières spécialisées et des établissements de crédit.
Ce constat est confirmé par les évolutions les plus récentes décrites par le graphique suivant.
Figure II-2
Evolution de la distribution du prêt locatif intermédiaire
Source : Caisse des dépôts et consignations
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2) La mise en place dun statut du bailleur privé
La création dun véritable statut du bailleur privé, qui peut constituer un élément de soutien au développement de loffre locative privée, est amorcée par les dispositions de larticle premier de la convention conclue entre lEtat et lUnion d'économie sociale du logement le 3 août 1998.
Le dispositif comprend deux volets et sappuie sur la création au sein du fonds dintervention de lUnion d'économie sociale du logement dun fonds sécurisation 1 % locatif dans les conditions prévues à larticle L. 313-20 du code de la construction et de l'habitation.
Le premier volet consiste à financer le dépôt de garantie des locataires par lintermédiaire dune avance non rémunérée consentie pour une durée maximale de trois ans. Cette aide, qui peut également prendre la forme dun engagement envers le bailleur, sur cette même durée, de verser les fonds à la première demande justifiée peut être octroyée à une série de bénéficiaires :
¾ salariés des entreprises assujetties à la participation des employeurs à l'effort de construction et entrant dans le parc locatif social ou le parc locatif privé conventionné ;
¾ jeunes de moins de trente ans en recherche de premier emploi ;
¾ salariés en situation de mobilité professionnelle.
Le second volet, qui sadresse à ces mêmes catégories de bénéficiaires, prend la forme dune garantie de loyer et de charges locatives dun montant maximal de neuf mois pour une durée dengagement de trois ans. Dans le parc locatif privé conventionné, le montant maximal est porté à trois ans en contrepartie dune réservation locative.
En cas de mise en uvre de la garantie, les fonds versés aux bailleurs prennent la forme, pour le locataire, dune avance à 0 % remboursable.
B. _ Le renforcement des aides personnelles au logement
Le système des aides à la personne a été sensiblement remanié au premier trimestre 1997 sur deux aspects essentiels.
Le premier est celui dune appréciation plus juste des ressources des bénéficiaires, sagissant notamment des revenus de remplacement.
Le second est celui du barème de laide personnalisée au logement locative : alors que le système ancien était construit à partir du taux de prise en charge de la dépense de logement (dans la limite dun plafond) en fonction des revenus et de la composition du ménage, le nouveau barème est conçu en référence au taux de participation des intéressés à leur dépense de logement (taux deffort).
1) Les aides personnelles au logement
Lexpression aides personnelles au logement recouvre en pratique trois dispositifs différents, distincts par leur finalité comme par leurs conditions doctroi et leurs modalités de calcul.
Le premier est celui de laide personnalisée au logement (APL), créée par la loi n° 77-1 du 3 janvier 1977 portant réforme de laide au logement et réservée à lachat ou au réaménagement des logements pour lesquels ont été mis en uvre des modalités particulières de financement.
Le deuxième est celui de lallocation de logement familiale (ALF), qui revêt le caractère dune prestation familiale et est accordée aux bénéficiaires dallocations familiales et à certaines personnes assimilées (art. L. 542-1 du code de la sécurité sociale).
Lallocation de logement sociale (ALS), créée en 1971, intéresse depuis le 1er janvier 1993 toute personne ne bénéficiant daucune aide au logement (APL ou ALF) sous conditions de ressources, de superficie, de salubrité et dacquittement dun loyer minimum (art. L. 831-2 du code de la sécurité sociale).
a) Laide personnalisée au logement
Laide personnalisée au logement est attribuée, pour leur résidence principale, aux personnes qui occupent :
¾ le logement dont elles sont propriétaires et qui a été construit, amélioré, ou acquis et amélioré après le 4 janvier 1977 au moyen de formes spécifiques daides de lEtat ou de prêts ;
¾ un logement à usage locatif faisant lobjet dune convention ou dun contrat damélioration intervenu en vertu de larticle 59 de la loi n° 82-526 du 22 juin 1982 (art. R. 351-1 du code de la construction et de l'habitation) ;
¾ un logement faisant lobjet dun contrat de location-accession qui a été construit ou acquis au moyen de formes spécifiques daides de lEtat ou de prêts.
Si le bénéficiaire est propriétaire, le montant de laide personnalisée au logement est calculé par application de la formule :

où R, CM, N, L, C et L0 représentent respectivement :
¾ la limite supérieure de lintervalle dans lequel se situent les ressources perçues pendant lannée civile précédant le 1er juillet par le bénéficiaire, son conjoint et les personnes ayant résidé plus de six mois au foyer au cours de ladite année civile et qui y résident encore au moment de la demande ou au début de la période de paiement ;
¾ un coefficient multiplicateur fixé à 109 215 (art. 6 de larrêté du 11 septembre 1998) ;
¾ un coefficient variable selon le nombre de parts ;
¾ une mensualité de référence variable en fonction de la localisation du logement, du nombre de parts, du type de financement obtenu (prêt PAP ou prêt conventionné) et de la nature des opérations effectuées (logement neuf construit ou acquis par laccédant à la propriété, logement agrandi ou aménagé à partir de locaux non destinés à lhabitation ou logement existant et amélioré) ;
¾ un montant forfaitaire de charges ;
¾ un loyer minimum obtenu par application de pourcentages à des tranches de ressources dont les limites inférieure et supérieure sont affectées du coefficient N.
Si le bénéficiaire est locataire, laide correspond à la dépense de logement éligible diminuée dune participation personnelle du ménage.
La dépense de logement éligible correspond au loyer principal plafonné auquel est ajouté un montant forfaitaire au titre des charges. La participation du ménage résulte de lapplication à ses ressources dun taux de participation, lui-même obtenu à partir dun taux de base dépendant de la structure du ménage, dun taux de minoration pour personnes à charge, dun premier taux complémentaire lié au montant des ressources et dun second taux complémentaire lié à celui des loyers.
Concrètement, la formule est donc la suivante

où R, C, R, TB, TM, TR et TL représentent respectivement le montant du loyer principal plafonné, le montant forfaitaire des charges et quatre coefficients dajustement.
Le tableau ci-dessous retrace lévolution du montant des prestations versées au titre de lAPL au cours des dernières années ainsi que celle du nombre de ses bénéficiaires. Il permet de constater que la progression du nombre de ces derniers à lexception du fléchissement intervenu en 1997 a été globalement moins prononcée que celle des moyens financiers, créant ainsi de façon purement mécanique un ajustement du montant apparent de la prestation unitaire.
Figure II-3
Données financières relatives à lAPL
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Les barèmes de laide personnalisée au logement navaient pas été actualisés en 1995 et 1996 en dépit des dispositions claires de larticle L. 351-3 du code de la construction et de l'habitation, aux termes du dernier alinéa duquel le barème, révisé le 1er juillet de chaque année, tient compte de lévolution constatée des prix de détail et du coût de la construction. Cette révision assure, par toutes mesures appropriées, le maintien de lefficacité sociale de laide personnalisée au logement.
Rompant avec une pratique aussi inéquitable que peu fondée en droit, le Gouvernement a consenti un effort majeur de 2,5 milliards de francs au 1er juillet 1997 pour revaloriser les paramètres de calcul conformément à lart. L. 351-3 précité et augmenter les loyers plafonds et le forfait de charges dans une proportion supérieure à lévolution de leurs indices de référence respectifs (indice du coût de la construction et indice des prix à la consommation hors tabac).
Au 1er juillet dernier, une nouvelle actualisation est intervenue, pour un montant de 1,55 milliard de francs. Elle a permis de réévaluer les loyers plafonds à due concurrence de la progression de lindice du coût de la construction et dajuster le forfait de charges plus que proportionnellement à la variation de lindice des prix à la consommation hors tabac (+ 1,5 %).
Figure II-4
Plafonds de loyer de lAPL-locataires
au sens de larticle R. 351-17-3 du code de la construction et de lhabitation
Art. 4 de larrêté du 11 septembre 1998
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b) Les aides au logement familiale et sociale
Les aides au logement familiale et sociale sont attribuées, au titre de la résidence principale et sans condition dactivité ou de nationalité, à des personnes locataires ou accédant à la propriété15 dont la liste est dressée limitativement par le code de la sécurité sociale pour lallocation de logement familiale et revêt un caractère implicite pour lallocation de logement sociale.
Leur bénéfice est assorti de conditions relatives à la salubrité et la superficie minimale du logement (art. L. 542-2 et D. 542-14 du code de la sécurité sociale pour lallocation de logement familiale), sous réserve du paiement dun loyer minimum,
déterminé en pourcentage des ressources selon un barème progressif par tranche de revenu et par application dun coefficient variable selon la composition de la famille.
Le montant de lallocation de logement est, dans tous les cas, égal au produit de la différence entre le loyer réellement payé (ou la mensualité daccession à la propriété) dans la limite dun plafond et le loyer minimum diminué dune majoration forfaitaire des charges par un coefficient de prise en charge tenant compte à la fois des ressources et des charges familiales.
Le montant de lallocation est ainsi obtenu par application de la formule :

où L représente le loyer principal effectivement payé dans la limite dun plafond fixé annuellement par arrêté ministériel (ou la somme prise en compte pour les accédants à la propriété, dans la limite dun plafond), C une majoration forfaitaire au titre des charges (fixation annuelle par arrêté ministériel), L0 le loyer minimum (c'est-à-dire la part du loyer qui doit rester à la charge de lallocataire compte tenu de ses ressources et de la composition de sa famille), R le montant des ressources imposables et X et N des coefficients dajustement.16
2) Le financement des aides à la personne
Le Fonds national de l'aide au logement, créé par larticle 7 de la loi n° 71-582 du 16 juillet 1971 relative à lallocation de logement, finance lallocation de logement sociale et laide aux associations qui hébergent à titre temporaire des personnes défavorisées.
Il est alimenté par une contribution de lÉtat inscrite à larticle 30 du chapitre 46-40, dont la progression au cours des dernières années est spectaculaire (+ 157,7 % en sept ans) : alors quen 1991, la dotation se montait à 6,8 milliards de francs et représentait 53 % du total des ressources du Fonds, elle atteint en 1997 17,6 milliards de francs et 67,2 % du total des ressources.
Il bénéficie, en second lieu, du produit dune contribution à la charge des employeurs, au taux de 0,10 % du montant des salaires plafonnés (art. R. 834-7 du code de la sécurité sociale).
Ces ressources sont abondées par le produit dune contribution à la charge des employeurs occupant plus de neuf salariés, à lexception de lEtat, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics administratifs et des employeurs relevant du régime agricole au regard des lois sur la sécurité sociale. Le taux de ce prélèvement, assis sur la totalité des salaires déplafonnés, sest élevé à 0,10 % jusquau 31 décembre 1986 avant dêtre successivement porté à 0,13 % par la loi n° 86-1317 du 30 décembre 1986 portant loi de finances pour 1987, 0,20 % par la loi n° 88-1149 du 23 décembre 1988 portant loi de finances pour 1989 et 0,40 % par la loi n° 91-716 du 26 juillet 1991 portant diverses dispositions dordre économique et financier.
Le Fonds national de l'habitation, institué par larticle 11 de la loi n° 77-1 du 3 janvier 1977, finance laide personnalisée au logement.
Il est alimenté par des contributions provenant des régimes de prestations familiales (Fonds national des prestations familiales et budget annexe des prestations sociales agricoles) et du Fonds national d'aide au logement, représentant les allocations de logement qui auraient été financées par ces régimes en labsence daide personnalisée au logement.
Ces ressources sont complétées par une subvention déquilibre inscrite à larticle 10 du chapitre 46-40 du budget du ministère du logement. La part de cette subvention dans lensemble des ressources du Fonds se réduit continûment depuis le début des années quatre-vingt-dix, puisquelle passe de 41,5 % en 1991 à 37,4 % en 1997 c'est-à-dire une diminution de 4,1 points en 7 ans.
Le Fonds national des prestations familiales, qui finance lallocation de logement familiale, est alimenté à titre exclusif par des cotisations des employeurs : son équilibre na donc pas dincidence sur le budget du ministère du logement.
C. _ Le logement des personnes défavorisées,
impératif de solidarité nationale
1) Le bilan des actions en faveur des plus démunis
La loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en uvre du droit au logement a introduit une série de dispositions en faveur du logement des personnes défavorisées, comme les plans départementaux daction pour le logement des personnes défavorisées (PDALPD), les protocoles doccupation du patrimoine social ou les schémas départementaux daccueil des gens du voyage.
Le fonds de solidarité pour le logement (FSL) est le seul élément rendu obligatoire par la loi, qui impose en outre une participation financière des conseils généraux au moins égale à celle de lEtat. En 1997, les dépenses estimées des fonds de solidarité pour le logement se sont élevées à 1,2 milliard de francs (contre 1,1 milliard de francs en 1996), dont 89,9 % correspondent à des aides financières aux ménages et 10,1 % à des frais de gestion.
Ces aides se décomposent de la manière suivante :
Figure II-5
Structure des aides accordées par les fonds de solidarité logement
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Ce tableau met en évidence lévolution de structure qui affecte les dépenses des fonds de solidarité pour le logement : alors que la part des aides au maintien décline au
cours des trois dernières années (-5,8 points), dautres dispositifs prennent plus dimportance comme le paiement de garanties (+1,3 point), laccompagnement social lié au logement (+2,7 points) ou les subventions aux associations (+0,8 point). Par ailleurs, alors que les aides à laccès se situaient au second rang par leur montant en 1993 après les aides au maintien (196 millions de francs contre 296,5 millions de francs), cette hiérarchie sest inversée à la fin des années quatre-vingt puisque les aides à laccès représentent désormais 112,8 % du montant des aides au maintien.
La contribution de lEtat au financement des fonds de solidarité pour le logement, inscrite à larticle 10 du chapitre 46-5017, est passée de 200 millions de francs en 1994 à 300 millions de francs en 1997 et 340 millions de francs en 1998 après quun fléchissement significatif eut été observé en 1996 (-24,2 % par rapport à lannée précédente). Cette contribution vient compléter les moyens engagés par les partenaires de laction sociale au plan local : elle ne représentait en effet en 1997 que 36,3 % des dotations aux fonds de solidarité pour le logement et 16,7 % de lensemble de leurs ressources.
La plupart des plans départementaux comprend également des programmes sociaux thématiques.
Figure II-6
Données relatives aux programmes sociaux thématiques
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Le montant moyen des travaux subventionnés, resté stable en 1994 et 1995, progresse en 1996 pour sétablir à 204 500 francs. Le montant moyen de la subvention suit la même tendance et passe de 103 300 francs à 111 800 francs en 1996.
Laction publique en faveur des plus démunis a reçu une nouvelle impulsion avec la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions.
2) Les ambitions pluriannuelles de la loi dorientation
relative à la lutte contre les exclusions
Ladoption de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 dorientation relative à la lutte contre les exclusions marque la volonté de la majorité actuelle de se doter des moyens dune politique volontaire et diversifiée en faveur de ceux que la multiplicité des handicaps repousse aux marges de notre société.
Les cent cinquante-neuf articles de ce texte font une large place à la politique du logement, que souligne et explique le rapporteur sur ces dispositions :
La disposition dun logement décent est une condition nécessaire à toute réinsertion sociale durable. De fait, la perte du logement, due le plus souvent à une situation de chômage, constitue la marque la plus indubitable du basculement dans lexclusion, alors que retrouver un toit est, dans la majorité des cas, le signe le plus tangible, avec le retour à lemploi, de lamélioration de la condition des personnes en difficulté. Emploi et logement sont indissociables dans la politique de lutte contre les exclusions : sans emploi, il est souvent difficile de disposer dun logement, mais sans logement retrouver ou même conserver son travail savère problématique. 18
Ils trouvent une première traduction budgétaire dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999.
a) Les mesures en faveur du logement de la loi dorientation
Les dispositions votées par le Parlement traduisent le souci du Gouvernement de voir le droit au logement protégé et la mixité sociale dans lhabitat renforcée.
Le droit au logement, que la décision du Conseil constitutionnel n° 94-359 DC du 19 janvier 1995 avait érigé en objectif de valeur constitutionnelle, fait lobjet de trois avancées substantielles.
La loi dorientation révise et améliore les mécanismes daide au logement des personnes défavorisées issus de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 relative à la mise en uvre du droit au logement dite loi Besson . Lefficacité des plans départementaux daction pour le logement des personnes défavorisées et des fonds de solidarité pour le logement est renforcée à travers un recentrage des actions au profit des personnes confrontées à un cumul de difficultés financières et dinsertion sociale, tout en garantissant une meilleure égalité entre les systèmes daide mis en place dans les différents départements.
Elle comporte ensuite une série de mesures destinées à aider au maintien dans le logement. Outre un important dispositif de prévention des expulsions (articles 117 à 121 de la loi, modifiant notamment larticle 62 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles dexécution), il convient de mentionner les articles visant à protéger les occupants de logements meublés19, à contrôler les marchands de sommeil (article 124 instituant une peine de confiscation du fonds de commerce et organisant la possibilité de placement sous administration provisoire), à renforcer la situation des sous-locataires ou encore à lutter contre le saturnisme.
La troisième série de mesures vise à développer une offre de logements adaptés aux besoins des personnes défavorisées. Un nouveau régime de réquisition avec attributaire est ainsi créé (article 52 introduisant un chapitre II nouveau au titre IV du livre VI du code de la construction et de l'habitation), qui vient sajouter au régime général des réquisitions prévu par lordonnance du 21 octobre 1945 : les locaux vacants depuis plus de dix-huit mois appartenant à des personnes morales titulaires dun droit réel conférant lusage de ces locaux et situés dans des communes où existe un déséquilibre important entre loffre et la demande de logements, pourront être réquisitionnés par le représentant de lÉtat pour une durée comprise entre un et six ans en règle générale, au profit dun attributaire (État, collectivité territoriale, HLM, société déconomie mixte ou organisme dont lobjet est de contribuer au logement des personnes défavorisées) qui le rénove à ses frais, le cas échéant, et le loue à des personnes à revenu modeste20.
Une taxe sur les logements vacants est instituée à compter du 1er janvier 1999, frappant les logements habitables vacants par la seule volonté de leur détenteur, ainsi que diverses mesures visant à favoriser la médiation locative ou à conforter le parc de logements dinsertion (rapprochement du statut fiscal de celui du parc HLM).
Enfin, la loi comporte une réforme importante des modalités dattribution des logements locatifs sociaux (articles 54 à 65), destinée à garantir laccueil des personnes défavorisées dans les HLM et reposant sur les principes de contractualisation, dintercommunalité et de transparence.
Lengagement en faveur de la mixité géographique et sociale au sein du parc locatif constitue le second axe majeur qui inspire les dispositions de la loi dorientation.
En matière de définition du logement social et dapplication du dispositif contraignant prévu par la loi dorientation pour la ville n°91-662 du 13 juillet 1991, la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions revient à lesprit initial dun texte que la précédente majorité avait vidé de son sens. La mise en place de dispositifs de solidarité au niveau des bassins dhabitat doit permettre de dépasser les intérêts particuliers et de mieux répartir la charge du logement social entre les différentes communes.
Sagissant de mixité sociale, la paupérisation croissance des occupants du parc social doit être combattue par un accès facilité des classes moyennes à ces catégories de logements. A cette fin, lactualisation annuelle des plafonds de ressources applicables sera établie en fonction de lévolution du salaire minimum interprofessionnel de croissance, alors que les effets pervers du mécanisme de supplément de loyer de solidarité sont tempérés par le relèvement de 10 % à 20 % de dépassement des plafonds de ressources du seuil à partir duquel peut se mettre en place un tel surloyer. Le cumul des mesures de relèvement du plafond de ressources et de correction du seuil de déclenchement du surloyer doit permettre dexclure de ce mécanisme environ 40 % des ménages qui y sont actuellement soumis.
b) Un effort inscrit dans la durée
Ladoption de la loi dorientation fait suite à la présentation par le Gouvernement le 4 mars dernier dun programme de prévention et de lutte contre les exclusions se montant à 51 milliards de francs sur trois ans.
Les mesures spécifiques en faveur du logement représentent à elles seules un effort cumulé de plus de 4 milliards de francs qui se partage entre le renforcement du droit au logement, les mesures en faveur dun maintien dans lhabitat, le soutien à la construction sociale et laide à la lutte contre le saturnisme.
Figure II-7
Programme de prévention et de lutte contre les exclusions 1998-2000
Source : Actualités HLM (631), 15 mars 1998
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Votre rapporteur regrette néanmoins que le Gouvernement nait pu lui transmettre un état budgétaire récapitulatif à lappui de ce tableau, détaillant limputation budgétaire des actions prévues en 1998 et en 1999 dans le cadre projet de loi de finances, qui naurait pas manqué déclairer la représentation nationale sur la cohérence entre les objectifs affichés et les moyens dégagés.
Il convient en toute hypothèse de se féliciter de la forte croissance de la participation de lÉtat aux fonds de solidarité pour le logement, puisque les crédits de larticle 10 du chapitre 46-50 seront portés à 560 millions de francs en 1999 (+ 64,7 % par rapport à 1998). Lengagement aux côtés des associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées se traduit par linscription de 20 millions de francs de crédits supplémentaires (+ 18,2 %) à larticle 20 du même chapitre.
III. _ LA SITUATION PRÉOCCUPANTE
DE LINVESTISSEMENT LOCATIF SOCIAL
A. _ Un système de financement devenu excessivement complexe
1) Les subventions et prêts pour les logements locatifs aidés
Les subventions et prêts locatifs aidés (PLA), actuellement régis par les articles R. 331-1 à R. 331-28 du code de la construction et de l'habitation et de nombreux arrêtés dapplication, ont vu leurs régimes juridique et financier profondément remaniés par une série de réformes intervenues au cours des dernières années.
Ce dispositif daide à la pierre, dont le bénéfice est réservé aux opérations financées par un prêt de la Caisse des dépôts et consignations ou du Crédit foncier de France, prend désormais une triple forme :
¾ une aide indirecte sous forme dun taux de TVA réduit à 5,5 % applicable aux opérations de construction ;
¾ une subvention versée directement à lemprunteur (opérations dacquisition-amélioration), qui peut également venir en complément de laide indirecte (opérations de construction) ;
¾ une subvention de lÉtat versée à létablissement prêteur, qui vient bonifier le taux du prêt distribué par cet établissement (opérations dacquisition-amélioration).
Les subventions ou prêts sont attribués pour des logements destinés à être occupés à titre de résidence principale par des locataires dont lensemble des ressources, à la date dentrée dans les lieux, est au plus égal au montant déterminé par larrêté du 29 juillet 1987 relatif aux plafonds de ressources des bénéficiaires de la législation sur les HLM et des nouvelles aides au secteur locatif21 sous réserve de dérogations locales et temporaires décidées par le représentant de lEtat en fonction des circonstances.
Loctroi des subventions et prêts est subordonné à la passation par le demandeur dune convention avec lEtat, régie par les articles L. 353-1 et suivants du code de la construction et de l'habitation et portant sur lensemble des logements financés.
Le bailleur est assujetti à un plafonnement des loyers pratiqués. Depuis le décret n° 95-708 du 9 mai 1995 modifiant larticle R. 353-16 du code de la construction et de l'habitation, ce plafond est égal au produit de la surface utile par le loyer maximal de zone corrigé par application dun coefficient de structure22 après mobilisation dune marge départementale définie à partir des règles énoncées par la circulaire n° 97-61 du 25 juillet 1997.
Aux termes de larticle R. 331-15 du code de la construction et de l'habitation, lassiette de la subvention est égale, à la date de la décision doctroi, au produit de la surface utile du logement par une valeur de base, fixée par larticle 4 de larrêté du 5 mai 1995 modifié et exprimée en francs par unité de surface utile, après pondération par divers coefficients. Elle est donc indépendante du prix de revient de lopération, mais tient compte de sa qualité et des surcoûts induits à travers des possibilités de majoration.
a) Les opérations de construction neuve
Depuis le 1er octobre 1996, les modalités daide à la pierre de lEtat à la construction de logements locatifs sociaux neufs sont décrites par le tableau ci-dessous.
Figure III-1
Dispositifs de soutien à linvestissement locatif social
Mode de financement
des logements neufs
|
Aides de lEtat
France métropolitaine
|
PLA ordinaires
|
T.V.A. à 5,5 % sur les travaux
|
PLA expérimentaux (PLA-E)
|
T.V.A. à 5,5 % sur les travaux
+ subvention au taux de 3 %
|
PLA à loyer minoré (PLA-LM)
|
T.V.A. à 5,5 % sur les travaux
+ subvention au taux de 8 % (pouvant être exceptionnellement porté à 13 %)
|
PLA dintégration (PLA-I)
|
T.V.A. à 5,5 % sur les travaux
+ subvention au taux de 20 %
|
P.L.A.-C.F.F.
|
T.V.A. à 5,5 % sur les travaux
+ prêt conventionné locatif du C.F.F.
|
Par ailleurs, les constructions financées à plus de 50 % par le prêt de la Caisse des dépôts et consignations et du Crédit foncier de France sont exonérées de plein droit de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour une durée de quinze ans à compter de lannée qui suit celle de son achèvement.
Pour bénéficier du taux réduit de TVA à 5,5 % sur les livraisons à soi-même de logements locatifs sociaux prévu à larticle 17 de la loi n° 96-1181 du 30 décembre 1996 portant loi de finances pour 199723, une opération de construction neuve respecter une série de conditions :
¾ signature dune convention ouvrant droit à laide personnalisée au logement en application du 3° de larticle L. 351-2 du code de la construction et de l'habitation ;
¾ obtention dun agrément préfectoral dans les conditions prévues aux articles R. 331-3 et R. 331-6 du code de la construction et de l'habitation24 ;
¾ financement de lopération par lun des prêts prévus à larticle R. 331-1 du code de la construction et de l'habitation et délivré par Caisse des dépôts et consignations ou le Crédit foncier de France ;
¾ ouverture du chantier postérieure au 1er octobre 1996.
Le prêt accordé par la Caisse des dépôts et consignations, dont le montant est défini en fonction du plan de financement prévisionnel et de léquilibre de lopération dans la limite de 95 % du prix de revient réel, est octroyé au taux de 4,80 % lan (contre 4,30 % pour le PLA très social) révisable à la date anniversaire de la signature du contrat en fonction du taux de la rémunération servie aux titulaires dun livret A. Il est amortissable par annuités constantes ou progressives sur une durée de 32 ans au maximum et peut bénéficier dun préfinancement.
Le prêt octroyé par le Crédit foncier de France nest pas un PLA mais un prêt conventionné locatif prévu aux articles R. 331-63 et suivants du code de la construction et de l'habitation. Ses caractéristiques sont donc celles dun prêt conventionné locatif : quotité maximale limitée à 90 % du coût de lopération, durée comprise entre quinze et vingt-cinq ans, taux fixe ou révisable et annuités constantes, progressives ou indexées sur l'indice du coût de la construction.
Certaines catégories dopérations bénéficient de surcroît dune subvention de lEtat. Il sagit, aux termes du 2° de larticle R. 331-15 du code de la construction et de l'habitation dans sa rédaction modifiée par le décret n° 97-1261 du 29 décembre 1997 :
¾ des opérations à caractère expérimental (PLA-E) : la subvention est fixée à 3 % de lassiette définie au 1° de larticle R. 331-15 du code de la construction et de l'habitation et majorée à 12 % pour les opérations de relogement liées à des démolitions ;
¾ des PLA à loyer minoré (PLA-LM) destinés à des ménages ayant des ressources inférieures à 60 % des plafonds PLA mais ne nécessitant pas daccompagnement social spécifique : la subvention est fixée à 8 %, pouvant être exceptionnellement portée à 13 % ;
¾ des PLA dintégration (PLA-I) destinés à des ménages cumulant faiblesse des ressources et difficultés sociales (circulaire HC/HA3 n° 98-06 du 12 janvier 1998) : la subvention est portée au taux de 20 %.
Figure III-2
Investissements locatifs en PLA depuis 1993
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b) Les opérations dacquisition-amélioration
Les opérations dacquisition-amélioration peuvent également être soutenues par la Caisse des dépôts et consignations ou par le Crédit foncier de France.
Les opérations financées par la Caisse des dépôts et consignations bénéficient dun allégement du prélèvement fiscal indirect, dune subvention de lÉtat versée à lemprunteur et dun PLA accordé par létablissement prêteur.
Larticle 14 de la loi n° 97-1269 du 30 décembre 1997 portant loi de finances pour 1998 modifie le 7° bis de larticle 257 du code général des impôts et soumet à la TVA au taux réduit de 5,5 % les travaux damélioration, de transformation ou daménagement effectués dans les logements locatifs sociaux et financés par un prêt prévu à larticle R. 331-1 du code de la construction et de l'habitation. Ce dispositif sapplique aux opérations qui ont fait lobjet dune décision favorable du représentant de lÉtat à compter du 1er janvier 1998.
Le taux de la subvention nexcède pas, en principe, 5 % de la valeur de lassiette définie au 1° de larticle R. 331-15 du code de la construction et de l'habitation et 10 % du prix de revient de lopération. Toutefois :
¾ il est porté à 13 %, voire 18 %, de cette assiette pour les opérations financées par un PLA à loyer minoré, dans la limite de 18 % du prix de revient de lopération ;
¾ il est fixé à 20 %, voire 25 %, de cette assiette pour les opérations financées par un PLA dinsertion (PLA-I) et destinées à offrir un logement à des populations rencontrant des difficultés spécifiques (cumul de handicaps, particularités du mode de vie, faiblesse du niveau de ressources disponibles), dans la limite de 25 % du prix de revient de lopération ;
¾ il est fixé à 8 %, voire 15 %, le cas dun PLA finançant des opérations à caractère expérimental (PLA-E), afin de prendre en charge les surcoûts liés à létude, à la réalisation et au suivi de techniques damélioration de la productivité en matière de logements locatifs sociaux.
Les opérations dacquisition-amélioration sont également financées par le Crédit foncier de France, qui accorde des prêts locatifs aidés aux personnes physiques ou morales contribuant au financement de lopération par un apport en fonds propres au moins égal à 25 % du prix de revient prévisionnel et sengageant à assurer elles-mêmes la gestion de ces logements ou à la confier à des personnes ou organismes agréés par arrêté (art. R. 331-17 du code de la construction et de l'habitation et art. 22 de larrêté du 5 mai 1995).
Aux termes de larrêté du 5 mai 1995 précité, le montant du prêt ne peut dépasser 70 % de lassiette de subvention définie conformément à larticle R. 331-15 du code de la construction et de l'habitation et ses conditions financières sont adaptées aux spécificités de lopération envisagée :
¾ les prêts à taux fixes, dune durée de vingt-cinq ans, sont rémunérés à 6,5 % et remboursés par annuités progressives (+ 1,5 % lan de la troisième à la dernière année) ;
¾ les prêts à taux révisables, consentis pour une durée de trente ans et rémunérés à 6,30 % durant les cinq premières années et à 6,90 % ensuite, sont également remboursés par échéances progressives (taux actuariel : 6,68 %).
2) La sous-consommation des crédits PLA,
révélateur de tensions dans linvestissement locatif
Le rapprochement des moyens budgétaires consacrés au prêt locatif aidé et des mises en chantier effectivement réalisées met en évidence un effet de ciseaux entre une programmation qui reconduit à lidentique ses objectifs physiques et la réalité de linvestissement locatif social.
Le graphique ci-dessous, qui présente les émissions et versements de PLA intervenus depuis la fin de lannée 1992 (toutes catégories confondues, hors PLA très sociaux et prêts aidés de lEtat dans les départements doutre-mer), permet ainsi de distinguer trois étapes au cours de la période récente.
La première étape est celle de la montée en charge de linstrument PLA, dont les émissions passent de 19,3 milliards de francs en décembre 199225 à 24,4 milliards de francs au mois de février 1994.
La seconde étape, dont le terme peut être situé à lautomne 1997, voit les émissions chuter de manière continue de sorte que le niveau atteint en août 1997 nexcède pas 13,9 milliards de francs, cest-à-dire une baisse de 42,9 % en 42 mois.
Figure III-3
Émissions et versements de PLA (hors PLA-I et PAE) en glissement annuel
Source : Caisse des dépôts et consignations
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Lévolution de la catégorie particulière des prêts locatifs aidés très sociaux apparaît de ce point de vue sensiblement différente, mais également caractérisée par un fléchissement substantiel au cours de la période la plus récente.
Entre la fin de lannée 1992 et celle de lannée 1994, le volume des émissions ne sécarte guère dune valeur moyenne comprise entre 0,9 et 1,1 milliard de francs.
Le printemps 1995 est au contraire le moment dune montée en charge du dispositif à la fois rapide et éphémère : dun point bas de 1,1 milliard de francs en mars 1995, on atteint un point haut de 3,1 milliards de francs démissions en octobre 1996, mais celles-ci ont diminué de 26,6 % douze mois plus tard (2,3 milliards de francs en octobre 1997).
Figure III-4
Émissions et versements de PLA-TS en glissement annuel
Source : Caisse des dépôts et consignations
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Il convient dès lors dessayer de comprendre les raisons de fond qui expliquent de telles évolutions.
B. _ Un investissement locatif fragilisé
par la multiplication des contraintes
1) Les difficultés structurelles de la construction locative sociale
Les difficultés que traverse la construction locative sociale tirent leur origine de laction concomitante dune série de facteurs : évolution de la demande, concurrence de laccession à la propriété, insertion de lhabitat social dans les périmètres urbains, niveau des loyers.
Lévolution des caractéristiques de la demande constitue un premier élément dexplication.
Les besoins globaux en logement locatif social demeurent à un niveau élevé, si lon en juge par lenquête Logement de lINSEE de 1996 : celle-ci met clairement en évidence laccélération de la croissance du nombre de ménages, qui sétablit à deux cent quatre-vingt-dix mille par an de 1992 à 1996 contre deux cent vingt mille par an au cours de la période précédente.
Les constructeurs sociaux doivent néanmoins faire face à la restructuration qualitative de cette demande et au relèvement du niveau dexigence des ménages. Les grands ensembles et lhabitat collectif construits dans les années cinquante et soixante affrontent avec difficulté une demande dédifices plus petits à limplantation plus centrale. Les familles apparaissent réticentes à sinstaller dans un habitat parfois éloigné des centres dactivité économique et des services de proximité qui les accompagnent en règle générale comme les services publics et sociaux, les crèches, les écoles ou les installations de loisirs et sont naturellement tentées de se tourner vers le parc privé locatif ancien, dont le désavantage concurrentiel avec loffre HLM (et notamment loffre la plus récente) na cessé de se réduire au cours des derniers mois.
Les bailleurs sont donc conduits à opérer un recentrage sur les opérations damélioration du parc existant au détriment dun investissement que la progression de la vacance rend peu attractif26 : telle est lexplication quil faut donner à la forte croissance du nombre de palulos distribuées au cours des trois dernières années (176 178 logements concernés en 1997 contre 109 174 logements en 1995, c'est-à-dire une croissance de 61,4 % en deux ans).
Le deuxième élément dexplication tient à la concurrence exercée par laccession à la propriété, y compris laccession sociale. Les enquêtes réalisées auprès des locataires sociaux révèlent la constance dune aspiration à laccession, qui se retrouve dans lanalyse qualitative des flux de sortie du parc HLM : laccession à la propriété représente 34 % des motifs de sortie, à parité avec le souhait de rejoindre le parc locatif privé. De fait, les caractéristiques socio-économiques du souscripteur dun prêt à 0 %, dressées par la Société de gestion du Fonds de garantie de laccession sociale, sont celles du jeune ménage auparavant locataire, ouvrier (32 %), employé (28 %) ou profession intermédiaire (21 %) c'est-à-dire des catégories qui constituent les destinataires traditionnels de lhabitat HLM.
Le troisième facteur tient au problème de linsertion de lhabitat social dans le patrimoine urbain. Lhabitat social souffre à lévidence dune identification avec un certain type dhabitat collectif où se cristallisent aujourdhui des difficultés multiples dégradation du cadre de vie et des équipements collectifs, regroupement de locataires précarisés et parfois mal insérés, montée de linsécurité. Dès lors, les collectivités territoriales manifestent souvent une réticence marquée, voire une franche opposition, à légard de limplantation ou de lextension de lhabitat locatif social HLM sur leur territoire.
Il faut enfin mentionner le problème posé par lécart entre les loyers plafonds : la différence qui existe entre le loyer pris en compte par laide personnalisée au logement et le loyer maximal du prêt locatif aidé représente en effet une charge nette pour le locataire quaucun dispositif social ne vient réduire et qui sadditionne au loyer incompressible laissé par lAPL.
2) Des opérations dinvestissement à la rentabilité incertaine
La sous-consommation des crédits destinés aux PLA sexplique également par les caractéristiques propres à cet instrument et par les contraintes de rentabilité économique qui pèsent aujourdhui sur les opérateurs.
La complexité croissante du dispositif constitue à lévidence un frein dont la réalité nest pas contestée. En cherchant à orienter linvestissement locatif social vers des opérations très identifiées par leur nature (construction ou acquisition-amélioration) ou par les catégories dusagers quelles visent (PLA à loyer minoré, PLA dintégration), les pouvoirs publics ont probablement multiplié à lexcès les situations dérogatoires au détriment de la lisibilité et de la cohérence densemble du dispositif. Une telle segmentation débouche sur lallongement parfois prohibitif des délais de préparation des dossiers et dinstruction par les services déconcentrés de lEtat et les structures spécialisées de létablissement financier partenaire, ce qui ne manque pas de peser négativement sur le coût et lopportunité globale associés à lopération envisagée.
Il nest même pas exclu que la mise en place de conditions dinvestissement privilégiées pour certaines opérations aille précisément au rebours des objectifs souhaités, puisquelle conduit à un regroupement dusagers au sein du parc social que la politique de mixité aspire au contraire à éviter.
Plus généralement, cest bien léquilibre global dune opération financée par un PLA qui suscite aujourdhui des interrogations parmi les constructeurs sociaux.
Lopportunité dune opération dinvestissement se détermine, de manière générale, à partir dun calcul de rentabilité qui fait intervenir les données fondamentales que sont dune part le coût supporté par linvestisseur (apport en fonds propres et rémunération du capital emprunté) et dautre part le flux de recettes quil lui est permis despérer. Linvestissement locatif néchappe pas à une telle logique, mais il a pour spécificité dêtre contraint par les conditions réglementaires qui caractérisent le prêt aidé : la durée nest pas susceptible dêtre négociée et le coût du capital est adossé à celui de la ressource (livret A) augmenté de la rémunération qui en assure la collecte. En dautres termes, cest par le niveau des loyers, et notamment des loyers de sortie, que lajustement éventuel doit pouvoir seffectuer.
La limitation de leur flexibilité induite par le conventionnement et la réglementation sur le plafonnement fait alors peser un risque de déséquilibre financier sur les opérations de construction, qui sest probablement concrétisé depuis quelques mois : compte tenu de linflation propre au foncier, des ajustements de la fiscalité locale, de la progression des coûts de la construction, il sest produit un décrochage entre le seuil de rentabilité économique et le niveau de loyer autorisé27.
Lorganisme HLM qui construit sappauvrit et compromet ses résultats. Une stratégie de prudence conduit donc à différer des investissements dont le terme et la visibilité financière sont incertains et à privilégier au contraire les opérations damélioration, demandées par les locataires et dont les éventuels développements peuvent être mieux maîtrisés.
A environnement inchangé, léquilibrage financier ne peut en fait être obtenu que par une réduction de lappel aux financements extérieurs et un renforcement de lapport en fonds propres, que la fragilité des organismes HLM rend toutefois peu probable à court terme.
C. _ Des solutions dont les contours demeurent imprécis
Si certains aménagements techniques peuvent contribuer à mieux assurer léquilibre financier des opérations PLA, la question se trouve posée dune réforme plus substantielle.
1) Des aménagements techniques souhaitables
Lintroduction dun certain nombre daménagements techniques peut probablement influer sur le dynamisme de la construction financée par un PLA, mais son aptitude à écarter les problèmes de fond parait plus incertaine.
La réduction du coût de la ressource, fréquemment demandée par les bailleurs sociaux, ne peut être obtenue que par un ajustement de la rémunération servie aux détenteurs dun livret A ou de celle du réseau de collecte. Pour des raisons diverses où lopportunité nest pas absente, cette solution ne semble pas plausible à court terme.
En toute hypothèse, le mécanisme de la double progressivité réduit fortement limpact à court terme dune telle mesure, comme latteste le graphique ci-après.
Figure III-5
Incidence dune baisse de 0,5 point du livret A sur les annuités dun prêt PLA
Source : Caisse des dépôts et consignations
Erreur! Liaison incorrecte.
Lintroduction dune disjonction entre le financement du foncier et celui du bâti constitue une autre voie dévolution possible. Son influence ne peut, en toute hypothèse, être surestimée dès lors que le poids du foncier dans linvestissement immobilier se situe rarement au-dessus du 20 %.
2) Vers des réformes plus ambitieuses
La mise en place actuelle du PLA expérimental, associant PLA ordinaire et PLA à loyer minoré, peut constituer une étape vers la simplification des dispositifs et la mise en place dun produit unique.
Dans ce système, lopérateur monte une opération mixte associant à parts égales des logements financés par des PLA et des logements financés par des PLA-LM. Le financement est inchangé et combine les deux types de financement. En revanche, le loyer plafond est unique et égal à la moyenne des niveaux du PLA et du PLA-LM, cest-à-dire 90 % du plafond PLA.
La simplification et la lisibilité du système ne peuvent quen être améliorées et il est souhaitable que les pouvoirs publics prolongent cette politique dans le sens dune unification progressive des aides à la construction locative sociale.
EXAMEN EN COMMISSION
La commission a entendu M. Louis Besson, secrétaire dÉtat au logement, sur les crédits de son département pour 1999.
M. Louis Besson, secrétaire dÉtat au logement, a tout dabord indiqué que le niveau des crédits demandés au titre du projet de loi de finances pour 1999 confirmait la priorité accordée par le Gouvernement au secteur du logement, annoncée le 19 juin 1997 par le Premier ministre lors de son discours de politique générale devant lAssemblée nationale. Il a précisé que le total des dotations, incluant les crédits prévus au Fonds daménagement pour la région Ile-de-France (FARIF) et au Fonds daccession à la propriété, sétablira pour 1999 à 49,3 milliards de francs en moyens dengagement et à 49,1 milliards de francs en moyens de paiement, soit respectivement une croissance de 3,5 % et 2,2 % par rapport à lannée en cours. Au sein de cet ensemble, les dotations hors comptes daffectation spéciale progressent de plus de 13 % en un an.
La politique globale du logement et de lurbanisme sarticulera autour de quatre axes prioritaires : la consolidation de leffort budgétaire mené cette année, la réaffirmation dune politique sociale du logement, la création dun statut du bailleur privé ainsi que la pérennisation des prêts à taux zéro et la modernisation du 1 % logement.
Sagissant du premier axe, M. Louis Besson a tout dabord annoncé que les programmes physiques seront reconduits lan prochain. Les crédits daide à la pierre permettront de poursuivre leffort exceptionnel engagé, au titre du budget en cours dexécution, au profit du parc locatif social. Ils permettront de financer 80 000 prêts locatifs aidés (PLA), dont 20 000 PLA à loyer minoré et 10 000 PLA dintégration, ainsi que 120 000 primes à lamélioration des logements à usage locatif et occupation sociale (PALULOS).
Il a indiqué que la baisse dun demi-point du taux dintérêt servi aux titulaires de livrets A permettrait à la Caisse des dépôts et consignations de réduire à due concurrence le taux des prêts pour les opérations de construction et de réhabilitation, tout en améliorant sensiblement la situation financière des organismes HLM.
Le maintien à hauteur de 800 millions de francs des crédits affectés à la prime à lamélioration de lhabitat (PAH) permettra la réhabilitation de 80 000 logements par leurs propriétaires occupants. Il a précisé par ailleurs que lenveloppe consacrée à lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat (ANAH) sera reconduite en 1999 à son niveau actuel, soit 2,2 milliards de francs.
Il a ensuite insisté sur la pérennisation et la sécurisation du financement de laccession sociale : le retour à un financement budgétaire du prêt à taux zéro ne fait plus dépendre en effet ses ressources de la contribution du 1 % logement. Il a indiqué que les moyens prévus au budget pour 1999 permettraient de poursuivre la distribution de ces prêts au même niveau et aux mêmes conditions quaujourdhui, soit environ 110 000 prêts par an.
Dans le domaine de lurbanisme, il a précisé que les dotations budgétaires seront maintenues, tant au bénéfice des agences durbanisme et de la politique foncière que des études. Le financement des architectes et paysagistes conseils sera consolidé.
Il a par ailleurs fait observer que le Gouvernement entend conduire une gestion plus active du patrimoine, pour ne conserver que les réserves foncières correspondant à des enjeux stratégiques pour lÉtat : les moyens affectés à laction foncière en Ile-de-France seront ainsi maintenus à 610 millions de francs dans le cadre du FARIF. Les aides spécifiques aux agglomérations nouvelles les plus endettées seront augmentées, alors même que la dotation globale déquipement dérogatoire aux villes nouvelles prend fin en 1998. Enfin, 50 millions de francs seront consacrés à la poursuite des grandes opérations durbanisme (programme Euroméditerranée).
Abordant le deuxième volet relatif à la politique sociale du logement, il a indiqué que les aides personnelles au logement, avec plus de 75 milliards de francs de prestations versées à plus de 6,15 millions de ménages, constituent un moyen primordial de justice sociale en favorisant laccès au logement des personnes modestes et défavorisées. Il a rappelé que, comme le Gouvernement sy était engagé, la politique de revalorisation régulière de ces prestations, reprise lan dernier après quatre années de stagnation, a été poursuivie en 1998 avec une actualisation au 1er juillet des barèmes de laide personnalisée au logement, de lallocation de logement social et de lallocation de logement familiale. Il a considéré que cette actualisation assurait le maintien de lefficacité sociale de ces aides, qui préservent de nombreuses familles dune spirale dendettement préjudiciable aux organismes bailleurs eux-mêmes. Il a précisé quau sein du budget pour 1999, la dotation de 34,6 milliards de francs en hausse de 4,4 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998 prendra en compte lapplication en année pleine de cette actualisation et laugmentation en volume des aides distribuées.
Le secrétaire dÉtat a souligné que le budget du logement pour 1999 reflétait également les engagements pris par le Gouvernement lors de lexamen de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 dorientation relative à la lutte contre les exclusions. Ainsi, les dotations de lÉtat aux fonds de solidarité pour le logement seront très fortement revalorisées, avec 490 millions de francs en 1999 (soit une augmentation de 44 % par rapport à 1998). Ces crédits auront doublé en deux ans, puisquils sinscrivaient à 240 millions dans la loi de finances pour 1997. Destinés notamment à prévenir les expulsions, ils ont déjà aidé à résoudre une dizaine de milliers de cas.
Les associations qui assurent la gestion de logements au bénéfice de personnes défavorisées (gestion locative intermédiée) seront désormais aidées par lÉtat : un crédit de 60 millions de francs sera dégagé à cet effet. Les moyens consacrés à laide au logement temporaire versée aux associations logeant des personnes défavorisées sont en hausse de 18 %, soit une dotation de 130 millions de francs incluant lélargissement de cette prestation aux centres communaux daction sociale. Enfin, une dotation de 50 millions de francs est créée pour dégager des moyens de lutte efficace contre le saturnisme. Ces crédits permettront notamment de financer le logement temporaire des bénéficiaires durant la période dassainissement de leur habitation, ces travaux pouvant en outre être subventionnés par lANAH à hauteur de 70 % de leur montant.
Il a ensuite abordé le troisième axe prioritaire du budget, relatif à la création dun statut du bailleur privé. Il a notamment indiqué quafin de développer dans le parc privé une offre de logements à loyers maîtrisés, linstauration dun statut pérenne et équilibré du bailleur privé est apparue nécessaire. Ce dernier reposera sur le principe dune contrepartie sociale aux aides fiscales et sappliquera, fait nouveau, à la fois au neuf et à lancien. Ainsi, un régime destiné à soutenir conjoncturellement la construction sera remplacé par un dispositif sinsérant dans la globalité de la politique du logement. Lincitation à linvestissement locatif dans le neuf prendra la forme dun amortissement fiscalisé de linvestissement avec, pour contrepartie, le respect par le bailleur de plafonds de loyers et la fixation dun plafond de ressources des locataires. Le taux damortissement sera de 8 % de la valeur de linvestissement pendant les cinq premières années puis de 2,5 % les quatre années suivantes. Dans le parc existant, laide prendra la forme dune majoration de la déduction forfaitaire à 25 % au lieu de 14 %. Lattractivité du dispositif sera accrue par la mise en place dune meilleure sécurisation des bailleurs contre les impayés de loyers, notamment par le versement direct de lallocation logement à leur profit.
M. Louis Besson a enfin présenté les dispositions relatives à la modernisation du 1 % logement et à la pérennisation du prêt à taux zéro. Il a rappelé que lÉtat et les partenaires du 1 % logement ont signé le 3 août dernier une convention modernisant ses interventions. Conclue pour cinq ans, cette convention prend en compte lévolution du marché du logement et des conditions de vie des salariés, tant sur le plan familial que professionnel. Cette évolution permettra des parcours résidentiels plus diversifiés, tirant les conséquences dévolutions sociales liées à une plus grande mobilité de lemploi, mais aussi au développement de nouveaux comportements familiaux. Cest pourquoi de nouvelles formes dintervention du 1 % logement seront mises en place en complémentarité avec celles de lÉtat. Ainsi, les emplois du 1 % logement seront désormais étendus à la sécurisation des accédants à la propriété notamment en cas de perte demploi ou, pour les salariés des entreprises éligibles, lorsquils sont confrontés à une forte baisse de ressources, liée à une rupture familiale. En outre, le 1 % logement doit favoriser la mobilité professionnelle des salariés en aidant au financement des travaux dentrée dans les lieux dhabitation. Dans le secteur locatif enfin, le 1 % logement développera de nouveaux systèmes de prise en charge gratuite de caution et de garantie dimpayés de loyer, orientés prioritairement vers les jeunes.
Parallèlement à ces nouveaux emplois, les interventions traditionnelles du 1 % logement en particulier lapport financier complémentaire aux constructions et travaux de logements HLM et laide à laccession à la propriété seront réaffirmées et maintenues à un niveau élevé.
Enfin, cette convention clarifie les relations financières entre lÉtat et le 1 % logement, en organisant la réduction progressive sur cinq ans de la contribution financière du 1 % logement au budget de lEtat. Ainsi, pour 1999, le projet de loi de finances tient compte dune contribution totale de 6,6 milliards de francs, qui sera réduite les années suivantes pour séteindre en 2003.
M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, a également précisé que, afin de tenir compte de lattente des partenaires sociaux, la convention prévoit que les comités interprofessionnels du logement seront transformés en comités déconomie sociale.
Il a poursuivi son intervention en relevant que ces orientations majeures se développeront au sein dun environnement fiscal amélioré et très favorable aux activités immobilières.
Les droits de mutation sur les locaux dhabitation seront réduits de plus de 20 % par la suppression de la taxe régionale sur ces ventes, mesure ayant pris effet depuis le 1er septembre 1998. Il en résulte un allégement dimpôt de 3,7 milliards de francs pour les ménages, ce qui facilitera leurs transactions et leur permettra de dégager des ressources pour déventuels travaux, favorisant ainsi lemploi.
Par ailleurs, le taux réduit de TVA à 5,5 % sappliquera aux dépenses damélioration de lhabitat lorsque les bailleurs privés bénéficieront dune subvention de lANAH. Plus de 10 000 logements devraient être concernés, complétant ainsi les mesures prises lan dernier pour les travaux damélioration du parc locatif HLM.
M. Louis Besson a en outre rappelé que plusieurs mesures fiscales ont été adoptées dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions. Il sagit notamment de lexonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFB) pour les opérations dacquisition-amélioration de logements locatifs sociaux, ce qui les met à parité avec les constructions neuves, ainsi que de la clarification du régime fiscal de la sortie du bail à réhabilitation pour le secteur privé.
Il a considéré que le budget pour 1999 sinscrit en définitive dans la recherche dune plus grande justice sociale et létablissement dun cadre stable pour les nombreux acteurs publics, privés et associatifs intervenant dans le secteur du logement, avec le souci du développement de lemploi dans le secteur du bâtiment. Il permet aussi de mettre en uvre une politique globale visant à développer une offre diversifiée de logements.
Sexprimant à la suite du ministre, M. Alain Cacheux, rapporteur pour avis des crédits du logement et de lurbanisme, a souligné les très nombreux aspects positifs du budget pour 1999 du ministère du logement, qui ne peuvent quêtre renforcés par lannonce récente par le ministre de léconomie et des finances de doubler le montant du crédit dimpôt au titre des travaux dentretien réalisés par les propriétaires privés : cette mesure devrait avoir des incidences très positives sur lemploi au sein des entreprises artisanales du bâtiment et des travaux publics.
Ce budget assure la pérennité de deux dispositifs importants qui trouvent leur terme à la fin de lannée 1998.
Sagissant, en premier lieu, de laccession sociale à la propriété, le financement du prêt à taux zéro nétait en effet assuré que jusquau 31 décembre de cette année, selon des modalités pesant lourdement sur les ressources du 1 % logement. La solution qui a été retenue permet de mettre fin à une débudgétisation contestable dans son principe et de garantir lavenir de ce dispositif. Il a toutefois souhaité voir précisée laffectation budgétaire des fonds du 1 % logement qui seront versés à titre résiduel au cours des quatre années à venir.
Quant au soutien au secteur locatif privé, le Gouvernement avait à mettre en place un dispositif prenant la suite de lamortissement dit Périssol . Le dispositif proposé maintient un encouragement fiscal à linvestissement mais celui-ci est désormais assorti de contreparties sociales conformes aux exigences déquité et de solidarité.
Le respect des engagements pris dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions doit être salué, et particulièrement la contribution renforcée de lÉtat aux fonds de solidarité pour le logement.
M. Alain Cacheux a ensuite attiré lattention du ministre sur une série de questions.
Le rapport pour avis de la commission de la production au titre des crédits du ministère du logement pour 1998 demandait la publication dun état récapitulatif de lensemble des efforts publics consentis en faveur du logement. En raison de lintérêt quun tel document présente pour linformation du Parlement, ce souhait ne peut quêtre renouvelé dans le cadre du projet de loi de finances pour 1999.
La situation de la construction locative sociale suscite, en second lieu, un certain nombre dinterrogations. Si les nombreuses mesures dencouragement qui ont été adoptées doivent être saluées, la conjoncture que traverse actuellement le secteur locatif social apparaît préoccupante. Il lui demande en conséquence lanalyse que lui inspire cette situation et les éléments de solution qui paraissent pouvoir y être apportés.
Les crédits de la prime à lamélioration de lhabitat (PAH) sont reconduits dans le budget à un niveau identique à lannée dernière. Dans la mesure où loctroi de la PAH reste soumis à des conditions de ressources sévères du fait de labsence de relèvement du plafond des anciens prêts PAP, il lui demande si une actualisation de ces plafonds ne lui paraîtrait pas opportune au regard des incidences favorables quelle ne manquerait pas davoir sur la consommation des ménages et leurs dépenses en travaux damélioration.
Sagissant de laide personnalisée au logement (APL), il lui demande si lactualisation du barème prévue au 1er juillet 1999 a dores et déjà été prise en compte dans les crédits soumis à lexamen du Parlement. Par ailleurs, les modalités de calcul de lAPL soulèvent des difficultés liées à la discrimination opérée selon lorigine des revenus : en particulier, les ressources salariales se trouvent injustement pénalisées par rapport aux revenus de transfert. Un alignement des deux régimes paraîtrait donc conforme à léquité.
Les dispositions adoptées dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions ont permis de réduire le nombre de locataires assujettis au versement dun supplément de loyer de solidarité grâce au relèvement du seuil à partir duquel sa perception devient obligatoire. Si les recettes tirées de la taxe sur les surloyers sont donc appelées à une diminution à due concurrence, il faut souligner que le principe même de cette taxe suscite toujours une hostilité marquée des organismes constructeurs.
Il a enfin souhaité connaître létat davancement de la publication des décrets dapplication de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, notamment ceux relatifs au logement.
En réponse à lintervention du rapporteur pour avis, M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, a apporté les éléments dinformation suivants :
laffectation budgétaire des fonds issus de la contribution du 1 % logement nest pas encore décidée et trouvera sa solution dans le cadre du projet de loi de finances pour 2000 ;
la publication dun jaune budgétaire, en dépit de son intérêt certain, ne paraît pas possible dans limmédiat. Le secrétariat dÉtat au budget projette en effet à court terme dannexer au bleu budgétaire lensemble des mesures fiscales relatives au logement. Par ailleurs, une mission du Comité central denquête sur le coût et le rendement des services publics étudie à lheure actuelle les moyens dune information améliorée du Parlement. Il lui semble donc que la publication dun tel document peut être différée, dans lattente des résultats que donneront ces deux démarches ;
le problème de la relance dans le secteur locatif social ne peut être éludé : lobjectif de 80 000 logements (dont 35 000 bénéficient dune aide à la pierre) ne sera pas atteint en 1998. Les constructeurs sociaux expliquent ces difficultés par une série dobstacles : le niveau trop élevé du coût daccès à la ressource demprunt en dépit de la baisse de 0,5 point de la rémunération du livret A intervenue cette année, la contribution insuffisante du 1 % logement au financement de linvestissement la convention signée entre lÉtat et lUnion déconomie sociale du logement (UESL) ouvrant des perspectives plus favorables à cet égard et enfin la difficulté à placer les logements en raison du niveau élevé des loyers de sortie quimpose léquilibrage financier des opérations. Sil est donc exact que la reprise de lactivité dans le secteur de la construction est incertaine, il existe néanmoins aujourdhui de nombreux projets de restructuration des quartiers qui permettent despérer un redressement en 1999. De ce point de vue, lécho favorable rencontré par lannonce du PLA construction-démolition (PLA-CD) constitue un élément encourageant ;
le principe dune actualisation du barème de lAPL en 1999 est dores et déjà décidé par le Gouvernement. La couverture de ce relèvement par les seuls crédits de la loi de finances initiale pour 1999 nest pas exclue, mais la nécessité dun abondement en cours dannée ne peut pas non plus être écartée ;
le problème posé par la discrimination opérée entre ressources de transfert et revenus salariaux dans le calcul de lAPL a conduit à la constitution dun groupe de travail entre le ministère du logement et la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). En fonction des conclusions dégagées par ce groupe de travail, le Gouvernement décidera éventuellement des mesures dadaptation qui pourraient simposer ;
les recettes de la taxe sur le supplément de loyer de solidarité sont appelées à se réduire mécaniquement par la diminution du nombre de personnes assujetties au supplément de loyer. Il faut dailleurs rappeler que celles-ci sont restituées aux constructeurs sociaux par lintermédiaire de la Caisse de garantie du logement social (CGLS) ;
sagissant enfin de la publication des décrets quappelle la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, M. Louis Besson, secrétaire dÉtat au logement, a souligné que 19 décrets sont en cours délaboration et que 10 devraient être publiés avant la fin de lannée 1998 (relatifs notamment à la gestion locative intermédiée, aux surloyers, à la lutte contre le saturnisme, aux logements vacants, aux loyers des logements réquisitionnés et à la lutte contre les marchands de sommeil).
M. Daniel Paul a attiré lattention du secrétaire dÉtat sur les opérations de réhabilitation de logements menées dans les quartiers difficiles. Plusieurs de ces opérations sont aujourdhui remises en cause faute de mesures daccompagnement et doivent être recommencées. Le problème réside dans le fait que les bailleurs sociaux naccompagnent pas ces mesures de réhabilitation de mesures sociales, notamment par la création demplois-jeunes. Les collectivités publiques sont donc conduites à consacrer dimportants moyens financiers à ces opérations pour en assurer laccompagnement social.
Il a également dénoncé lattitude des bailleurs sociaux qui délaissent leur patrimoine immobilier dans les zones sensibles au profit dopérations plus attrayantes, notamment en centre-ville.
En conclusion, il a souhaité que lattribution des aides publiques à la réhabilitation soit conditionnée à lexistence dun plan de réhabilitation et à des mesures concrètes en faveur de la création demplois.
M. Léonce Deprez a fait valoir que lamortissement Périssol et la création du prêt à taux zéro avaient permis de relancer la construction de logements. Il a demandé si les mesures damortissement proposées par le ministre permettaient de fonder lespoir dune relance comparable.
Il a ensuite souhaité avoir des précisions sur lévolution du prêt à taux zéro.
Il a enfin attiré lattention sur la nécessité dinsérer les nouvelles constructions de logement social dans lensemble du tissu urbain et non pas dans les seuls quartiers difficiles. Il a cité lexemple de la commune du Touquet, où une telle mixité a pu être réalisée au prix de quelques difficultés. Aussi estime-t-il souhaitable que des incitations soient mises en place pour que les communes établissent des plans daménagement urbain en ce sens.
M. Pierre Micaux a demandé sil était envisageable, compte tenu de leffet sur lemploi de cette mesure, détendre aux opérations bénéficiant de primes à lamélioration de lhabitat la mesure dabaissement à 5,5 % du taux de TVA sur les opérations de réhabilitation menées par lANAH. Il sest étonné que la Commission européenne se soit élevée contre cette réduction du taux de TVA.
Il a déploré que lUnion nationale des fédérations dorganismes dHLM nait pu élire son président lors de son dernier congrès et a demandé quand les difficultés quelle traverse pourraient être résolues.
Mme Janine Jambu a donné acte au ministre de la revalorisation de lAPL, de la réduction à 5,5 % du taux de TVA sur les opérations de réhabilitation menées par lANAH, de la nette progression des dotations aux fonds de solidarité pour le logement, de la baisse du taux des prêts accordés par la Caisse des dépôts et consignations, de la mise en place dun statut du bailleur privé, de lextension du 1 % logement, de lévolution de lamortissement Périssol vers un système plus juste, du dispositif sur les surloyers contenu dans la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, de la baisse des droits de mutation et de celle de la taxe dhabitation due par les occupants de logements sociaux.
Elle sest ensuite déclarée préoccupée par la nécessité de changer la logique qui prévalait jusquà présent en matière de construction de logements sociaux afin de réaliser des progrès plus nets : les 50 000 à 60 000 logements construits en 1998 sont en effet insuffisants aux yeux des membres du groupe communiste.
La réduction de 0,5 point du taux dintérêt des emprunts pour la réalisation de logements sociaux ne peut relancer, à elle seule, leffort de construction : il faut également penser à réduire la durée du remboursement des prêts.
Le développement de lAPL nest pas suffisant en lui-même. Il faudrait augmenter laide à la pierre afin de parvenir à une baisse du montant des loyers et à éliminer les mesures faisant double emploi.
Mme Janine Jambu a ensuite estimé que les logements sociaux ne doivent pas être destinés par nature aux personnes les plus pauvres car une telle approche est contraire à lobjectif de réalisation de la mixité sociale. Elle a, à cet égard, regretté labsence dobligation de construire des logements sociaux dans toutes les communes.
Elle a demandé au secrétaire dÉtat la date à laquelle un projet de loi dorientation sur la ville pourrait être soumis au Parlement.
Elle a ensuite demandé le montant total des exonérations fiscales accordées aux bailleurs privés et souligné quils disposaient dun dispositif de sécurisation des impayés, ce qui nest pas le cas pour les organismes HLM.
Elle a enfin souhaité connaître les intentions du Gouvernement concernant les dispositions relatives à lhébergement des personnes expulsées, déclarées contraires à la Constitution par le Conseil constitutionnel.
M. Serge Poignant a émis des réserves sur le choix opéré par le Gouvernement de privilégier le logement social, observant notamment que la modification des critères prévus pour lamortissement Périssol semblait précisément avoir cet objet. Or, la politique du logement constitue un ensemble comprenant les questions posées par le logement social, mais aussi celles de léconomie de la construction, du logement locatif et de lemploi. Tel était dailleurs bien le sens profond du dispositif Périssol . M. Serge Poignant a souhaité savoir à quelle date interviendrait la modification des critères de lamortissement Périssol et si cette modification sappliquerait également aux résidences de tourisme.
Sagissant de la diminution à 5,5 % du taux de la TVA portant sur les travaux damélioration de lhabitat, il a regretté quelle semble elle aussi avoir pour but principal de soutenir le logement social alors quil conviendrait, selon lui, dappliquer cette mesure au secteur du logement dans son ensemble, de façon à réaliser une véritable mixité sociale.
M. Lucien Guichon a abordé le problème des logements sociaux vacants, notant que beaucoup dentre eux nécessitent dimportants efforts de réhabilitation qui pourraient être réalisés grâce à de nouvelles attributions de crédits PALULOS. Il a souhaité également une augmentation des dotations budgétaires prévues pour lutter contre le saturnisme, de manière à permettre aux familles concernées de déménager et de vivre dans des conditions décentes.
M. Jean-Michel Marchand a approuvé la mesure prévue de baisse de la TVA, estimant quelle aiderait tout à la fois à relancer lemploi et à diminuer le travail au noir . Il a estimé ensuite que les dispositions retenues pour le secteur du logement dans le cadre de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions avaient peut-être un caractère essentiellement urbain et que les organismes sociaux ne devaient pas oublier les secteurs ruraux. Il a enfin fait remarquer que, suite à des opérations de réhabilitation, les locataires doivent parfois supporter des frais de chauffage élevés du fait dune isolation insuffisante des appartements. Il a estimé que cette situation hypothèque probablement laccès à des logements rénovés et la possibilité dy demeurer.
M. Patrick Ollier a souligné leffort accompli dans le nouveau projet de budget au profit des zones rurales, qui peut effectivement constituer un moyen dy relancer les secteurs de la construction et du logement. Il a cependant demandé que, dans les stations touristiques classées principalement en moyenne montagne des mesures prennent rapidement le relais de celles qui étaient intervenues dans le cadre du dispositif Périssol . Il a indiqué également que plusieurs élus des zones de montagne envisageaient de déposer un amendement prévoyant des dispositions fiscales visant à favoriser lachat dans les villages de montagne de maisons à réhabiliter dont la gestion serait ensuite confiée à des offices HLM.
M. Daniel Vachez a souligné que le manque de terrains handicape les constructions en Ile-de-France. Il a demandé également quun effort soit accompli pour encourager le développement des emplois jeunes dans les HLM, où existent des besoins très forts dune présence humaine.
M. Michel Vaxès a attiré lattention du secrétaire dÉtat sur la rapide dégradation du patrimoine immobilier dont la propriété est partagée entre des organismes dHLM et des copropriétaires privés. Quand la réhabilitation des logements sociaux est décidée, il est en effet particulièrement difficile de la réaliser car elle doit porter sur lensemble de limmeuble pour être efficace et les copropriétaires sont presque toujours des personnes aux revenus modestes dont lappartement est très dégradé. Il a demandé quun effort soit réalisé pour permettre à ces copropriétaires dassumer leurs charges en matière de réhabilitation de logements.
M. Jean Proriol a évoqué lexigence imposée aux organismes dHLM déquilibrer chacun de leurs programmes. Il a demandé si une distinction entre deux régimes distincts ne pourrait pas être opérée, lun applicable au logement locatif social classique dont les charges foncières sont faibles, lautre applicable aux habitations pavillonnaires ou de centre ville.
Il a ensuite regretté lexigence du Crédit foncier de France dobtenir des garanties couvrant la totalité des PLA, qui conduit à ne pas consommer tous les crédits disponibles du fait que les collectivités locales se tournent alors par priorité vers les personnes aisées, seules en mesure dapporter les garanties exigées.
Il a ensuite dénoncé lextrême difficulté de faire accepter par les directions départementales de léquipement la prise en charge des programmes damélioration du chauffage électrique dans les PALULOS.
Il a enfin demandé au ministre si laménagement du 1 % logement quil propose serait lultime modification de cette contribution.
M. Jean Besson a pris acte de laugmentation des crédits relatifs aux logements sociaux mais na jugé cette hausse intéressante que si les crédits parvenaient à être entièrement consommés. Cest pourquoi il a demandé si des mesures en ce sens seraient prises. Il a jugé que la situation économique actuelle imposait aux organismes dHLM de consommer la totalité des crédits qui leur sont alloués et de mener à bien les opérations décidées.
Il a fait valoir que des projets de construction étaient en attente dans des zones non prioritaires en raison de labsence dattribution de PLA, dont lorientation excessive au profit des zones prioritaires sexerce au détriment des opérations en zone rurale pourtant nécessaires.
Si des mesures daccompagnement des plans de réhabilitation sont nécessaires comme la observé M. Daniel Paul, celles-ci ont un coût qui ne peut être couvert que par des loyers ou des subventions déquilibre, cest-à-dire limpôt. Comme il paraît difficile de sorienter vers des augmentations de loyer, la question dun transfert de la charge de ces mesures à lÉtat ou aux collectivités locales se trouve directement posée.
Il a enfin demandé au secrétaire dÉtat de prendre des mesures pour éviter que se créent de nouvelles conditions de vie déplorables dans les logements HLM, à linstar des situations créées dans les années soixante et soixante-dix et a, à cet égard, souligné limportance dune réflexion plus approfondie sur le logement des populations en difficulté.
M. François Vannson sest inquiété du devenir des opérations financées par lamortissement Périssol . Beaucoup de programmes sont en instance aussi bien dans le secteur du logement locatif que dans le secteur touristique. Lattente des élus est forte, notamment dans les Vosges, région durement touchée par les mesures de restructuration de lindustrie textile. Les programmes de construction de logements constituent souvent la colonne vertébrale de lactivité économique, donc de lemploi.
Il a enfin jugé quil serait plus judicieux de mettre en place un amortissement comparable à celui créé par M. Pierre-André Périssol que dallouer des subventions dont lutilisation est souvent mal maîtrisée.
M. Louis Besson, secrétaire dEtat au logement, dans ses réponses aux différents intervenants, a apporté les précisions suivantes :
il existe dores et déjà deux leviers daction à la disposition des pouvoirs publics pour répondre à la suggestion de M. Daniel Paul :
dune part, une exploration plus approfondie du partenariat avec les organismes HLM, à linstar de laccord signé le 17 décembre dernier. Il est toutefois vrai que les structures particulières du mouvement HLM rendent parfois délicat le relais des engagements pris par les fédérations au niveau des organismes constructeurs eux-mêmes ;
dautre part, les instructions données aux directions départementales de léquipement permettent de subordonner loctroi dune aide publique à lengagement dune contrepartie concrète ;
leffort public bénéficiant aux organismes HLM sest accru de façon très substantielle au cours des dernières années : le cumul des financements PALULOS et de labaissement du taux de TVA à 5,5 % représente aujourdhui 3,6 milliards de francs à la charge de lÉtat contre 1,6 milliard en 1997-cest-à-dire une croissance de 125 % en un an ;
en ce qui concerne les nouvelles mesures fiscales en faveur de linvestissement locatif, il a reconnu que lefficacité du dispositif Périssol nest pas contestable : on peut imputer au passage du dispositif Quilès-Méhaignerie au système actuel la progression des ventes de logements neufs de 30 000 unités lannée dernière à 45 000 cette année. Toutefois, ce dispositif avait dès lorigine été compris comme un soutien conjoncturel à lactivité du bâtiment et des travaux publics. Il sagissait dorganiser une relance temporaire du secteur à linstar des mesures qui ont pu être décidées par lancienne majorité en faveur de lautomobile.
Le dispositif proposé par le Gouvernement sinscrit dans une nouvelle logique : celle de la création dun cadre favorable à lémergence de nouvelles générations de bailleurs privés. Loffre locative privée va en effet samenuisant et il est du devoir des pouvoirs publics de faire apparaître les deux dimensions économique et sociale de la situation du bailleur et den légitimer la fonction. Il sagit ainsi de passer dune incitation fiscale ponctuelle à la volonté de convaincre que le statut du bailleur doit être reconnu par la société.
Il existe aujourdhui une attente en faveur dune offre locative non monolithique, qui laisse sa place à une offre privée conventionnée aux côtés de loffre privée et de loffre sociale ;
sagissant de labaissement de la TVA applicable aux travaux, M. Louis Besson a rappelé que les travaux opérés dans les logements sociaux publics seront éligibles à son bénéfice mais que son extension à loffre locative privée reste subordonnée au respect de la réglementation européenne applicable en matière de taxe à la valeur ajoutée ;
lexonération fiscale du dispositif Périssol représente pour les finances publiques une charge de 5 milliards de francs en année pleine et le coût du dispositif projeté, applicable à la construction neuve mais aussi aux logements anciens, peut être évalué à près de 3 milliards de francs nonobstant les dispositions dépourvues dincidences financières comme la sécurisation du bailleur par la garantie du loyer ;
les modalités du prêt à taux zéro seront reconduites en 1999 sans changement par rapport à 1998, mais la signature de la convention avec les partenaires du 1 % logement a été loccasion den assurer la sécurisation, effective au 1er janvier 1999 ;
les inquiétudes relatives à linsertion des constructions locatives sociales dans lespace urbain devraient être prises en charge, au moins partiellement, par le texte sur lurbanisme et lhabitat actuellement en préparation, qui pourrait être déposé au Parlement au mois de juin prochain. Il faut toutefois noter que linsertion de lhabitat social dans le tissu immobilier ancien est dores et déjà soutenue par lextension des compétences de lANAH dans les zones de revitalisation rurale et dhabitat groupé et lexonération de quinze ans de la taxe sur le foncier bâti bénéficiant aux opérations dacquisition-amélioration, qui met fin à la distorsion contestable existant par rapport à la construction neuve ;
le problème de lextension de labaissement du taux de TVA sur les travaux de réhabilitation doit être résolu par les dispositions relatives au crédit dimpôt puisque la majorité des opérations y seront éligibles ;
la sortie des difficultés que traverse lUnion nationale des fédérations des organismes dHLM passe probablement, au-delà des questions individuelles, par la définition dorientations plus claires des pouvoirs publics vis-à-vis du mouvement HLM ;
en réponse à Mme Janine Jambu qui a évoqué plusieurs options pour équilibrer les opérations PLA (accroissement de la durée du prêt, octroi dune aide à la pierre spécifique), il a souligné la difficulté dapporter immédiatement une réponse à un tel problème. La baisse du taux du livret A constitue une première avancée, qui doit sans doute être prolongée ;
la décision du Conseil constitutionnel n° 98-043 DC du 29 juillet 1998 a censuré larticle 119 de la loi dorientation relative à la lutte contre les exclusions, en ce quil portait atteinte à la séparation des pouvoirs en subordonnant le concours de la force publique à lexécution dune décision de justice à la proposition dune offre préalable dhébergement à la personne expulsée ;
le reproche de privilégier le logement social lui paraît inexact : les mesures relatives aux bailleurs privés en portent témoignage. Le système de lamortissement Périssol , dont les concepteurs avaient dailleurs programmé dès lorigine la caducité, a été prorogé jusquau 31 août 1999. Il est applicable aux opérations pour lesquelles le permis de construire aura été obtenu avant le 31 décembre 1998 et les travaux achevés avant le 1er janvier 2001. Le dispositif proposé par le Gouvernement ne sera pas applicable aux résidences touristiques, mais le secrétariat dEtat au tourisme réfléchit à lheure actuelle à une transposition de ces dispositions aux résidences de cette nature ;
le nombre de logements vacants au sein du parc HLM peut être évalué à environ 100 000 ;
la lutte contre le saturnisme est appelée à bénéficier de la réévaluation des crédits de lANAH, ce qui représente 30 à 50 000 F par logement ;
les opérations damélioration du système de chauffage doivent bénéficier prioritairement des financements PALULOS, car ils sont source déconomies de charges très significatives ;
on peut évaluer à 800 000 ou 900 000 unités le nombre de logements vétustes dont la salubrité est insuffisante.
Cet habitat ancien est aujourdhui régi par une législation et une réglementation qui datent du XIXe siècle et doivent donc être adaptées. Une mission de réflexion ayant été constituée à cette fin, une simplification de son régime devrait être proposée dans le cadre de la future loi sur lhabitat et lurbanisme, visant à actualiser le droit applicable aux travaux et à renforcer la protection de ses occupants ;
le problème des garanties demprunts apparaît réel, mais M. Louis Besson a observé que la Caisse des dépôts et consignations présente en la matière des exigences comparables à celles du Crédit foncier de France ;
les propos relatifs à la nécessité de transformer les crédits inscrits en consommations effectives ne peuvent que susciter ladhésion ;
le constat dressé de la paupérisation des entrants dans le parc HLM est ancien. Labsence de dérive des dépenses APL peut toutefois être interprétée comme un signe de stabilisation de ce problème.
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Conformément aux conclusions de M. Alain Cacheux, rapporteur pour avis, la commission a émis un avis favorable à ladoption des crédits du logement pour 1999.
1 Le droit au prêt à 0 % du ministère du logement est ouvert pour trois catégories dopérations : construction ou acquisition dun logement neuf, acquisition dans lancien avec travaux (aux termes des arrêtés du 2 octobre 1995, les logements doivent avoir été construits depuis vingt ans au moins à la date de lémission de loffre de prêt et le montant des travaux damélioration doit être au moins égal à 35 % du coût de lopération) et location-accession.
2 Le coût de labsence dintérêt est égal à la somme actualisée des écarts entre les mensualités de lavance et les mensualités qui seraient perçues par un emprunt de même montant et de maturité identique à un taux T : ce coût représente la subvention due, dont la proportion par rapport au montant du prêt varie selon le revenu imposable du ménage et a été fixée par un arrêté du 2 octobre 1995.
Par convention en date du 5 décembre 1995, lÉtat a donné mandat à la Société de gestion du Fonds de garantie de laccession sociale à la propriété (SGFGAS), déjà chargée depuis 1993 de la gestion de la garantie des prêts à laccession sociale, de recueillir les déclarations de prêt à 0 % auprès des banques, de gérer loctroi de la subvention, den effectuer le versement aux établissements de crédit et de diligenter déventuels contrôles.
3 ASSEMBLÉE NATIONALE / D. Migaud, Rapport n° 1111 au nom de la Commission des finances, de léconomie générale et du plan sur le projet de loi de finances pour 1999, t. 1 : Rapport général, vol. 2 : Une dynamique nouvelle pour léquilibre budgétaire, 8 octobre 1998, p. 97.
4 Larticle 5 de la loi n° 92-1376 du 30 décembre 1992 portant loi de finances pour 1993 relève ainsi le plafond ouvrant droit à réduction dimpôt au profit des personnes disposant de revenus modestes, mais néanmoins supérieurs à ceux permettant de solliciter des aides publiques. Larticle 26 de la loi de finances rectificative pour 1993 étend la liste des bénéficiaires davantages fiscaux au titre des dépenses engagées par les propriétaires de logements vacants en vue de leur transformation en logements destinés à la location. Enfin, larticle 9 de la loi de finances pour 1995 fait également entrer les dépenses liées à la transformation en logements de locaux affectés à un autre usage dans le champ des avantages fiscaux.
5 Le terrain ne se dépréciant pas, il ne peut donc faire lobjet dun amortissement.
6 La dépense des ménages pour le logement sest établie à 1 092,8 milliards de francs en 1997 selon lINSEE, cest-à-dire 22,5 % de leur consommation finale (Rapport sur les comptes de la Nation 1997, tabl. 04-06, p. 87). Elle dépasse sensiblement les dépenses au titre de lalimentation, des transports ou de la santé.
7 Le plafond de ressources serait identique à celui retenu pour le conventionnement dans la construction neuve (140 % du plafond HLM), et le niveau des loyers serait de 65 F/m² à Paris et dans les communes limitrophes (zone 1bis), 55 F/m² dans le reste de lagglomération parisienne (zone 1), 35 F/m² dans les agglomérations de plus de cent mille habitants (zone 2) et 30 F/m² dans les autres communes (zone 3).
8 Lun des éléments de confort essentiel suivants fait défaut : eau, toilettes et installations sanitaires.
9 Par dérogation aux dispositions des alinéas 1er et 2 de lart. 2 de larrêté du 20 novembre 1979 modifiés, le plafond de travaux subventionnables est porté à 85 000 francs lorsque le logement est situé dans une zone rurale dintervention prioritaire (ZRIP), caractérisée par son faible niveau de développement économique. Des dispositions particulières sont également prévues pour les travaux concourant à lamélioration de la situation des personnes à mobilité réduite (50 % du coût réel des travaux dans la limite dun montant de 28 000 francs) ou à des travailleurs soumis à des contraintes particulières.
10 Un arrêté du 14 septembre 1998 vient par ailleurs darrêter les recettes et les dépenses de lANAH au titre de lannée 1997 à 1 675,3 millions de francs et 2 270 millions de francs respectivement (J.O., 10 octobre 1998, p. 15354).
11 Francis Lamarque, Le 1 % logement , Conseil économique et social, 24-25 mars 1998, p. 13.
12 ASSEMBLEE NATIONALE / Didier Migaud, Rapport n°1111 au nom de la Commission des finances, de léconomie générale et du plan sur le projet de loi de finances pour 1999, t. II : Examen de la première partie du projet de loi de finances. Conditions générales de léquilibre financier, vol. I : Examen en commission, p. 713.
13 Concrètement, la SGFGAS verse donc aux établissements de crédit une subvention couvrant les pertes actuarielles subies du fait du report des échéances de remboursement.
14 Aux termes de la circulaire n° 96-44 du 3 juillet 1996, sont susceptibles dêtre financés par un prêt locatif intermédiaire : la construction de logements locatifs (y compris, le cas échéant, lacquisition de terrains), lacquisition de logements neufs en vue de leur location, lacquisition de logements suivie de leur amélioration (à condition que les travaux damélioration représentent au moins 15 % du prix dacquisition), lacquisition de locaux ou dimmeubles non affectés à lhabitation et leur transformation ou aménagement en logements et les travaux de transformation en logements de locaux ou dimmeubles non affectés à cet usage.
15 Lallocation de logement sociale ajoute à ces deux catégories certains statuts doccupation particuliers (personnes hébergées à titre onéreux dans un logement-foyer, une maison de retraite, une unité ou un centre de long séjour, une résidence universitaire etc.).
16 X est fixé chaque année par décret, N représente un coefficient progressant avec la taille du ménage ou le nombre de personnes à charge.
17 A lexception de lannée 1996, où la dépense a été imputée au débit du compte d'affectation spéciale n° 902-29 Fonds pour le logement des personnes en difficulté .
18 assemblée nationale / Le Garrec J., Cacheux A. et Neiertz V., Contre lexclusion : une loi, 43 mesures concrètes , Rapport dinformation n° 1062, 9 juillet 1998, p.43.
19 Larticle 126 permet désormais à toute personne qui loue un logement meublé à un bailleur louant habituellement plus de quatre logements meublés et que la location saccompagne ou non de prestations secondaires de demander létablissement dun contrat écrit dune durée au moins égale à un an, dès lors que logement loué constitue la résidence principale de lintéressé.
20 La décision du Conseil constitutionnel n°98-403 DC du 29 juillet 1998 a précisé que cette mesure, conforme à la Constitution, ne saurait toutefois être comprise comme conférant au bénéficiaire un titre doccupation à lexpiration de la durée de réquisition au cas où le représentant de lÉtat dans le département ne lui aurait pas proposé un logement correspondant à ses besoins et disponibilités.
21 Ces plafonds de ressources ont été fixés, en dernier lieu, par une circulaire ministérielle du 8 janvier 1998.
22 Le coefficient de structure a pour fonction de compenser les écarts de prix de revient par unité de surface entre les petits et les grands logements.
23 Ce dispositif permet de laisser à la charge des bailleurs sociaux une charge définitive de TVA perçue au taux de 5,5 % aux lieu et place de la TVA supportée dans les conditions de droit commun au titre des différentes opérations qui participent à la construction de limmeuble.
24 Il résulte du rapprochement des articles R. 331-3 à R. 331-17 du code de la construction et de l'habitation que les personnes susceptibles dobtenir une décision favorable dagrément sont :
pour les opérations de construction de logements locatifs sociaux ordinaires bénéficiant dun prêt de la Caisse des dépôts et consignations : HLM et sociétés déconomie mixte ;
pour les opérations de construction de logements locatifs très sociaux bénéficiant dun prêt de la Caisse des dépôts et consignations : HLM, sociétés déconomie mixte, organismes agréés par le représentant de lEtat et collectivités locales et leurs groupements ;
pour les opérations de construction de logements locatifs sociaux bénéficiant dun prêt du Crédit foncier de France : toute personne physique ou morale sengageant à assurer elle-même la gestion des logements ou à la confier à des personnes ou organismes agréés par le ministre chargé du logement.
25 Toutes les données sont en glissement annuel
26 LUnion nationale des fédérations dorganismes HLM (UNFOHLM) chiffre cette vacance à 2,7 % du parc en 1997 (soit 93 000 logements sociaux et 1,7 % vacants depuis plus de trois mois). Source : Actualités HLM (643), 30 septembre 1998, p. 22.
27 Selon lUNFOHLM, le loyer déquilibre sétablit pour un trois pièces à environ 2 200 francs alors que le loyer réglementaire lui est inférieur de 9,1 % (2 000 francs).
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